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17/09/2011

Musée Zola, Musée Dreyfus

Par Bernard Vassor

Nicolas Demorand,Alain Pagès,Céline Grenaud,Christophe Reffait,Pierre Bergé,François Labadens,Henri Mitterand.

 

Dans le cadre de la réalisation du projet "Maison Zola-Musée Dreyfus" M. Pierre Bergé annoncera  le début des travaux de réhabilitation de la Maison d'Emile Zola et sa fermeture provisoire au public.

Pèlerinage littéraire de Médan

Pour le 109e anniversaire de la mort d'Emile Zola, deux allocutions seront proncées par :

M. Nicolas Demorand, journaliste

et

Christophe Reffait

Maître de conférence à l'Université de Picardie Jules Verne.

................

Pour tous contacts à la Société littéraire des Amis d'Emile Zola :

http://www.cahiers-naturalistes.com/la_societe_litteraire...

 

ou bien :

 http://www.maisonzola-museedreyfus.com/index_fr.html

Parution nouvelle: LES CAHIERS NATURALISTES, consacrés cette année à Paul Bonnetain

Par Bernard Vassor

Zola,Bonnetain Alain Pages,Cézanne,Geffroy,Clemenceau,Guy Crépin,Bertrand Tillier

Ce dernier numéro, sous la direction d'Alain Pagès, au contenu très dense présente un important dossiers "Paul Bonnetain", des études littéraires et historiques, des documents et lettres inédites.

J'ai pour ma part été surpris et passionné, à travers une note de lecture de Guy Crépin consacrée à un livre de Bertrand Tillier que je vais me procurer toutes affaires cessantes : 

 Tillier (Bertrand), Les artistes et l'affaire Dreyfus (1898-1908), Champ Vallon, 2009 375 pages.

cahiers naturalistes,céline Grenaud,Alain Pagès

 ISBN 2 912012 12 18 X

Prix du numéro 25 euros.

Disponible au Musée de Médan et à la librairie Joseph Gibert boulevard Saint-Michel Paris

16/09/2011

Aujourd'hui 16 septembre, anniversaire de la naissance d'Achille Empéraire, un ami de Cézanne et de Zola.

par Bernard Vassor  

Cézanne,Zola,Paul Alexis,Baille,gasquet,Solari.

Achille a vu le jour, pour son malheur le 16 septembre 1829 à Aix-en-Provence. "Né nain et bossu" disent les historiens. Sa notice dans l'Encyclopédie des Bouches-du-Rrhône le décrit comme étant de petite taille, un peu bossu avec une tête de mousquetaire, se promenant avec une canne ou un parapluie placé sur lui à la manière d'une épée. Paul Cézanne a dit de lui si l'on en croit Emile Bernard (en 1904, six ans après la mort de celui qui était devenu son ami) :  "C'était un garçon d'un grand talent et il n'y avait rien qui lui fut caché de l'art des vénitiens. Je l'ai vu souvent les égaler. Dernièrement, on a vendu ici le mobilier d'un café où il y avait deux de ses toiles; mais je n'ai pa su le jour de la vente. Je m'étais pourtant proposé de les acquérir; je regrette beaucoup de les avoir manquées" Emile Bernard poursuit :

"Le père Tanguy m'avait parlé autrefois de cet Achille Empéraire et m'avait raconté sa misérable existence (à Paris) car il ne recevait que quinze francs par mois de sa famille et il avait résolu le difficile problème de vivre à raison de cinquante centimes par jour."

Empéraire confia à Joachim Gasquet : "Lorsque par hasard je peux dépenser 80 centimes pour un repas, cela tourne à l'orgie le reste du temps, pour faire taire mon estomac avec quelques miettes de pain dans du vin et de l'eau sucrée.

Le portrait fait par Cézanne, que curieusement Emile Bernard dit avoir vu à Aix chez Cézanne en 1904, alors que de la boutique du père Tanguy, en 1892, il avait été acheté par Eugène Boch et vendu en 1908 à la galerie Bernheim-jeune d'après le site du musée d'Orsay

http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commente...

 

Ce portrait exécuté par Cézanne entre 1866 et 1868 avait été envoyé et refusé au salon de 1870 avec "La Femme couchée", tableau  aujourd'hui disparu. Peut-être crevéé à coups de pieds, sort qu'il réservait au portrait d'Achille, ou bien abandonné sur place lors de ses nombreux déménagements ?

Emile Bernard racontant l'histoire de ce tableau poursuit : " Je l'ai découvert chez le père Tanguy sous un monceau d'autres toiles fort médiocres qui m'en a conté l'histoire. Il devait le cacher de Cézanne, qui venait souvent chez lui car il avait (Cézanne) résolu de le détruire. C'est Eugène Boch, l'artiste Belge qui le possède à Monthyon près de Meaux"

Emile Bernard se contredit donc, le tableau ne pouvait pas être à la fois à Aix et à Monthyon ? D'après Joachim Gasquet, avec Cézanne, lecteur assidu de Balzac, il est  souvent question de "Frenhofer"héros de "La Recherche de l'absolu" qu'il compare à Empéraire. Dans une lettre à Zola, Cézanne raconte avoir vu sortir Achille Empéraire de la boutique du père Tanguy, ragaillardi d'avoir réussi à obtenir une petite aide dans la mesure des moyens du pauvre marchand de couleurs. Cézanne du temps qu'ils étaient amis demanda à Zola d'obtenir un emploi pour leur ami. Ce que fit Zola qui lui dénicha un emploi dans......les égouts de la ville de Paris !

Achille Empéraire est mort dans la plus grande détresse à l'âge de 68 ans. La plupart des ses oeuvres ont été détruites ou brûlées. Toute sa vie aura été parsemée d'embuches et de catastrophe. Son propre neveu, après sa mort voulu faire disparaître à tout vent les dessins ou études trouvées dans son cabanon. Fort heureusement, Joseph Ravaison l'en empêcha avant qu'il eut tout détruit.

 Un  blog passionnat vous en dit plus :

http://histoires-d-histoire.hautetfort.com/achille-empera...

11/09/2011

Les pompiers de New-york et la ville dès 1851, il y a 160 ans.

PAR BERNARD VASSOR

mise à jour le 11 septembre 2011.

POMPIER N.Y hauteur.jpg
Il est d'usage que les pompiers de New-York se rendent en uniforme chez le nouveau président de "l'Union" pour lui présenter les hommages de leur corps de métier.
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New-york

Vue générale de la ville de New-YORK en 1851.
Le 31 mai 1851 :
Les nouvelles de Etats-Unis en date du 13 mai nous apprennent qu'à cette époque deux questions occupaient l'Amérique du Nord : la séparation de la Caroline du Sud, et le projet  d'une nouvelle attaque contre Cuba. (...) En même temps que s'accomplisait à New-York, "le vapeur le Washinton", la France piquée au jeu, tentait de se reveiller de sa torpeur; on organisait la ligne française de vapeur du Havre à New-york, celle que le "Franklin" a ouverte dernièrement. Le premier vapeur français, par une étrange coïncidence, arrivait à New-york presque au même moment que "le Washington" en sortait. Il avait fallu à la France, pour armer et expédier un bâtiment "tout construit", plus de temps que les américains pour former une société, récolter des millions de dollars, placer sur des chantiers, lancer et mettre en route un des plus grands et plus beaux vapeurs que l'on eut vu à ce jour.
.................... 

Le général (Hiram)Ulysse Simpson Grant (1822-1885) , venait d'être élu 18e président des Etas-Unis. Rien dans sa jeunesse ne le destinait à cette fonction. Sa mère avait l'habitude de dire qu'on aurait dû l'appeler "Useless"(inutile). Il entra à l'école militaire de Westpoint, il en sortit sous-lieutenant en 1843. Il végéta ensuite sans obtenir de promotion. Après avoir sombré dans l'alcool et la dépression, il démissionna de l'armée et ouvrit une petite tannerie. La guerre de secession lui fit reprendre du service. Il se montra alors à la hauteur des circonstances, et gravit tous les échelons de la hiérarchie militaire. Obtenant des victoires décisives qui firent sa gloire. Revenu à la vie civile, il resta auréolé de sa gloire passée, et gravit à la suite d'élections mouvementées la plus haute marche dans la démocratie américaine, l'élection comme candidat républicain : la présidence de la République des Etats-Unis le 20 mai 1868.
Certains historiens le considèrent comme le plus mauvais des présidents des Etats-Unis en raison de scandales dont son entourage et lui-même furent impliqué dans l'affaire de la fraude aux distilleries de wisky où son secrétaire privé fut impliqué pour un détournement de 3 millions de dollars. Son secrétaire à la guerre, lui, fut convaincu dans une enquête, d'avoir reçu des pots-de-vin dans la vente de comptoir marchand avec les indiens. Il est malgré toutes "ces affaires" réélu en 1872.
Après ses deux mandats, il monta avec un associé une escroquerie pyramidale. Seul, son associé fut condamné à 10 ans de prison. On ne condamne pas un ancien président.
....................
Traduction Google :

News of USA as of May 13 we learn that at that time two issues occupied North America: the separation of South Carolina, and plans for a new attack against Cuba.(...) Along s'accomplisait in New York, "the steamer Washinton", France bitten the game, trying to awaken from its torpor, it organized the French line of steam from Le Havre to New York, that the "Franklin" has opened recently.The first steam French, by a strange coincidence, arrived in New York about the same time that "Washington" came out.He had been to France, to arm and send a building "built everything," longer than the Americans to form a company, raise millions of dollars, put on construction sites, launch and set off one of the largest and best vapor that they had seen to date.

.................... 

 

General (Hiram) Ulysses Simpson Grant (1822-1885) , had just been elected 18th President of the UNITED STATES. Nothing in his youth destined to do this function.His mother used to say that we should call it " Useless "(useless). He entered the military academy West Point, he took out a second lieutenant in 1843. He then vegetation without obtaining a promotion. Having descended into alcohol and depression, he resigned from the army and opened a small tannery. The Civil War made ​​him return to duty. He then showed up to the circumstances and rose through the ranks of the military hierarchy. Achieving decisive victories that made ​​his fame. Returning to civilian life, he stood wreathed in its former glory, and went up after turbulent elections the highest step in American democracy, the Republican candidate for election as: Presidency of the Republic of  States United on 20 May 1868.

Some historians consider him the worst of Presidents of the United States because of scandals around him and himself were involved in the case of fraud to whiskey distilleries where his private secretary was involved in misappropriation of 3 million dollars. His Secretary of War, he was convinced in an investigation, to have received bribes in the sale of wine merchant countertop with the Indians. It is in spite of "these cases" re-elected in 1872.

After his two terms, he went with a partner a Ponzi scheme . Only his partner was sentenced to 10 years in prison. We do not condemn a former

10/09/2011

Zola-Cézanne : ""L'Oeuvre" (ou l'art d'assassiner ses amis)

Par Bernard Vassor

J'accepte toutes les critiques pour cet article incomplet et peut-être parfois erroné ?....

Marchand de couleurs Guerbois avenue de Clichy hauteur.jpg
Il reste encore cette boutique, l'ancètre d'Hennequin, le marchand de couleurs situé près du célèbre café Guerbois au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet.
Peut-être plus pour très longtemps, l'actuelle propriétaire (septembre 2008) nous ayant signalé que des antiquaires américains avaient acheté tout le mobilier de cette boutique et de des offres de rachat avaient été faites à l'actuelle gérant.
.................

Je suis un timide, un bohème, on se moque de moi.

Je n'ai pas de force de résistance, l'isolement voilà

ce dont je suis digne. Au moins, personne ne me

met le grappin dessus (..) mais je suis vieux et il

 que je meure sans avoir touché à ce point suprème (..)

...............

L'Oeuvre

 

"L'Oeuvre, où il a prétendu me dépeindre, n'est qu'une épouvantable déformation, un mensonge tout à sa gloire"

Selon Ambroise Vollard, mais, peut-on le croire ? Cézanne lui aurait dit :

"Il n'y a jamais eu de fâcherie entre nous. C'est moi qui ai cessé le premier d'aller voir Zola. Il était devenu un sale bourgeois"


Un roman cénaculaire où l'auteur éreinte tous ses amis d'enfance qu'il considère comme "des ratés".

Sandoz, c'est Zola lui-même, bon généreux, visionnaire, c'est le seul qui ne soit pas un raté dans l'histoire !

Amis Zoliens, ne lisez surtout pas le brouillon qui va suivre....

Paul Cézanne lui avait fourni sans le savoir des verges pour le battre, en lui demandant de rédiger une notice pour l'organisation d'une vente en faveur d'Ernest Cabaner, ce musien, poète extravagant qui faisait tantôt l'admiration tantôt la risée des artistes de son temps, d'Henry Murger à Auguste Renoir et bien sûr Paul Verlaine.

..............

Voici un fragment de la lettre de Cézanne à Zola le 12 avril 1881 à ce propos :
Mon cher Emile,
Dans quelques jours doit avoir lieu la vente en faveur de Cabaner. Voici donc ce que je viens te demander; ce serait que tu voulusses bien te charger de faireune petite notice.Car on ne doute pas que le seul appui de ton nom ne fût un grand attrait(...) c'est moi qui ai été chargé, comme étant une de tes plus anciennes connaissances de te faire la demande"


Le 16 avril Zola lui répond qu'il accepte d'écrire "la légende de Cabaner"mais il demande des détails sur sa biographie. C'est Franc-Lamy(l'illustrateur du "Hareng-saur") qui fait parvenir à Zola quelques notes rédigées par trois personnes différentes.
Cette lettre du 22 avril est restée sans réponse, Cézanne relance son ami car le temps presse, la vente est fixée le 14 mai.

Jean-Jacques Lefrère et Michael Pakenham dans "Cabaner poète au piano", qu'Emile Zola rédigea une préface qui ne dut pas lui donner de longues heures de labeur.


La vente en faveur de Cabaner eut lieu à l'Hôtel Drouot le 14 mai 1881 salle 7. L'expert était Durand Ruel, le commissaire priseur Maître Tual.

L'Oeuvre :

Quelques clés possibles ?

Liste incomplète pour le moment. Les recherches continuent :
Le café Baudequin aux Batignolles : Le café Guerbois, 7 route des Batignolles (11 avenue de Clichy). Le patronyme Baudequin figure aussi dans un des premiers romans de Zola (dont La Curée). 
Le nom est peut-être la contraction de Baudelaire qui assistait aux premières réunions du Guerbois, et de Hennequin, le marchand de couleurs voisin, au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet et de quelques peintres du groupe des Batignoles et peut-être aussi celui de Cézanne dans les années 1862-1870.
Le Tambour : est peut-être le journal "Le Rappel"ou bien le "Tam-Tam" d'Alfred Lepetit
Gagnière..... ???
Courajod, est peut-être Chintreuil, La mare aux pommiersla mare à Gagny dans le roman....

Jory : Antony Valabrègue né à Aix en 1844, poète parnassien, journaliste. Il passe des vacances à Bennecourt en 1866 avec Zola, Guillemet, et Solari.....

Mahoudeau ; Philippe Solari 1840-1906 ami d'enfance de Zola, Marius Roux et de Cézanne. c'est lui qui a réalisé le buste qui figure sur la tombe de Zola au cimetière Montmartre.
L'épisode de "La Baigneuse" de Mahoudeau dans le roman, est démarqué d'un incident qui s'etait produit le jour où Cézanne ayant conduit Manet à l'atelier de Solari pour y voir "Le Nègre Scipion" la dernière oeuvre de Solari, "le Nègre", placé près d'un poele, ayant une armature trop faible se cassa en morceaux.

Dequersonnière rue du Four : Victor Baltar

Godemard :.........?

Fagerolles ; Guillemet s'est reconnu en lui, Zola lui a juré que c'était Henri Gervex qui apprenant cela, au lieu de se fâcher, a adopté fièrement ce surnom...
Malgras : personnage composite, entre "Le père La Crasse" marchand de couleurs de la rue Bréda (le concurent le plus proche de la rue Clauzel et Le père Martin, portrait parfaitement injuste, car le père Martin a aidé beaucoup de peintres dans le besoin, et en a révélé plusieurs et, a été le premier à soutenir dess impressionnistes dans le besoin... 

DubucheJean-Baptiste Baille 1841-1918 architecte
BONGRAND, : COURBET
Pour le personnage de Claude Lantier, c'est d'abord à Manet que l'on a pensé, Monet a cru se reconnaître en quelques traits, mais c'est Cézanne qui est le plus visé et qui n'adressa plus jamais la parole à Zola jusqu'à sa mort (mais, terrassé par la douleur, il ne put retenir ses larmes quand il apprit le décès de son ancien ami)


Atelier Boutin............................?

Monsieur Hue, le collectionneur est Victor Choquet

Mazel est peut-être Cabanel.


Irma Bécot : Valtesse de la Bigne comme pour Nana, Madame Meuriot selon ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.


Sur la jeunesse de Zola et Cézanne ;
Paul Alexis (1847-1901) Emile Zola, notes d'un ami.. Paris 1882
Dans cet essai, Alexis annonce 3 ans avant, le projet littéraire de Zola : il veut écrire depuis longtemps un roman sur l'art.
Paul Alexis prévoit que ce sera un roman à clés, et que Zola sera "forcé d'ymettre en scène ses amis" et que pour sa part, Alexis déclare : "si je m'y trouve, et même si je n'y suis point flatté, je m'engage à ne pas lui faire de procés"
Ernest Cabaner a été inhumé comme Claude Lantier au cimetière de Saint Ouen, dans une tranchée gratuite.....
(Tout comme le père Tanguy tranchée numéro 14, Cabaner tranchée numéro 12)

Extrait de l'ébauche du roman : "Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'œuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange. En un mot, j'y raconterai ma vie intime de production, ce perpétuel accouchement si douloureux ; mais je grandirai le sujet par le drame, par Claude, qui ne se contente jamais, qui s'exaspère de ne pouvoir accoucher de son génie, et qui se tue à la fin devant son œuvre irréalisée."

Ma jeunesse au collège et dans les champs. Baille, Cézanne. Tous les souvenirs de collège : camarades, professeurs, quarantaine, amitiés à trois. Dehors, chasses, baignades, promenades, lectures, familles des amis. A Paris, nouveaux amis. Collège. Arrivée de Baille et de Cézanne. Nos réunions du jeudi. Paris à conquérir, promenades. Les musées. Les divers logements... Les ateliers de Cézanne."
...................
Publié dans "Le Mercure de France" par Emile Bernard :
Souvenirs sur Paul Cézanne.
(...) C'était une intelligence fort médiocre , et un ami détestable; il ne voyait que lui; c'est ainsi que l'Oeuvre où il a prétendu me peindre, me dit Cézanne, n'est qu'une épouvantable déformation, un mensonge tout à sa gloire (..) Je retrouvais Zola à Paris. Il avait été mon camarade de collège, nous allions jouer ensemble au bord de l'Arc et il faisait des vers.(...)Donc, lorsque j'arrivais à Paris, Zola, qui m'avait dédié "La Confession de Claude" ainsi qu'à Bail (sic)*; un camarade mort aujourd'hui, me présenta Manet. Je fus très épris de ce peintre et de son bon accueil, mais, ma timidité naturelle m'empêcha de fréquenter beaucoup chez lui. Zola lui-même, aau fur et à mesure qu'il établissait sa réputation,devenait féroce et semblait me recevoir par complaisance; si bien que je me dégoûtais de le voir, et je fus de longues années sans le rechercher. Un beau jour, je reçus "l'Oeuvre". Ce fut un coup pour moi. En définitive, c'est un fort mauvais livre et complètement faux.(..)
Après la parution et la réception du livre, Cézanne écrivit une lettre froide de rupture à son ancien ami.
Choquée par cette lettre celle qui eut Cézanne et Alexis pour témoin à son mariage avec Zola, décrocha tous les tableaux de Cézanne et les porta dans son grenier à Médan. Etait-ce sur les recommandations d'Emile Zola ?

* Là, Emile Bernard commet une légère erreure ou confusion. En plus d'avoir mal orthographié le nom de Baille, il le fait mourrir avant l'heure. Baptiste Baille, condisciple de Zola, Alexis et Cézanne au collège Bourbon est mort en 1918. 
INDEX CAHIERS NATURALISTES POUR L 'OEUVRE :

ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.

BESSE, L., L’Œuvre : le désir du désincarné, 1999 (73), 207-215.

BRADY, P., Claude Lantier, 1961 (17), 10-18.

- La théorie du chaos et L’Œuvre, peinture, structure, thématique, 1992 (66), 105-112.

CNOCKAERT, V., Dans l’ombre de l’œuvre : L’Enfant mort, 1998 (72), 351-361.

FERNANDEZ-ZOILA, A., Les inapparences de la création dans L’Œuvre, 1986 (60),139-156.

- Le système écriture-peinture et le figural dans L’Œuvre, 1992 (66), 91-103.

GANTREL, M., Zola et ses doubles, 2001 (75), 87-98.

KAMINSKAS, J., Espace et dispersion dans L’Œuvre : à la recherche du stable, 1989 (63), 127-136.

MAIONE, M., Zola et la sculpture, 1984 (58), 151-164.

NEWTON, J., La dernière toile de Claude, 2000 (74), 239-245.

RAUSEO, Ch., Zola et les Goncourt. Vérité et vraisemblance dans L’Œuvre : la scène de la pose, 1996 (70), 151-168.

RAYNIER-PAUGET, L’Œuvre : la femme faite modèle, 1999 (73), 199-206.

REBERIOUX, M., Zola et la modernité, 1984 (58), 15-22.

RHEIMS, M., Allocution prononcée à Médan le 7 octobre 1973. Emile Zola et la curiosité, 1973 (46), 121-129.

RIEGER, A., L’espace de l’imaginaire. Promenade dans la roseraie zolienne, 1989 (63), 93-107.

TERNOIS, R., La naissance de L’Œuvre, 1961 (17) 1-9.

WOODWARD, S., Le sang dans L’Œuvre, 1991 (65), 169-176.

Ouvrard, Pierre :

MITTERAND, Henri., Hommage, 2003 (77), 421-422

THION, M.C., Hommage, 2003 (77), 419-421.

* édition l'Echoppe 1994,

Dernière mise à jour le 10/09/2011

A SUIVRE...

09/09/2011

Qui veut une petite tranche de Cézanne ?

Par Bernard Vassor

Cézanne,Vollard,pere Tanguy,Michel Boog,orangerie

 C'est à la lecture d'un article de la luxueuse revue "Louvre" de Juillet 1992, un article de Michel Boog avait attiré mon attention. Au musée de l'Orangerie des Tuileries, on avait remarqué deux natures mortes de Cézanne (collection Walter-Guillaume) "à la composition étrangement incomplète" dont l'une : Fleurs et fruits dans un vase bleu et l'autre intitulé Fleurs et fruits.

 Un  examen approfondi devait révéler qu'en réalité il s'agissait des fragments d'un seul tableau !

Paul Guillaume avait acheté à la vente Maurice Gangnat, une partie de cette toile et (la sulfureuse) madame Domenica Walter née Juliette Léonie Lacaze, (veuve de Paul Guillaume, puis de Jacques Walter) qui fit l'acquisition par hasard (?)  de l'autre partie un peu plus tard.  

Qui est responsable de ce tripatouillage ?

Ambroise Vollard à la mémoire (anosognosique) raconte dans son livre sur Paul Cézanne, que le père Tanguy se livrait avec l'accord de Cézanne à d'étranges pratiques : sur des petites études de sujets différents le père Tanguy, des ciseaux à la main débitait des petits motifs, tandis que de pauvres collectionneurs désargentés pouvaient s'offrir pour cinq francs un fragment de tableau de Cézanne.

Cette affirmation de Vollard ne tient pas. Quand on connait la dévotion et l'admiration de Julien Tanguy pour le travail de Cézanne, et la furieuse manie de celui-ci de détruire systématiquement ce qui était inachevé ou qui ne lui plaisait pas, comme l'histoire du tableau d'Achille Empéraire le démontre.

Beaucoup, comme moi, pensent que cette opération charcutière pourrait bien être l'oeuvre de Vollard lui-même ayant inventé la fable du père Tanguy pour couvrir son indélicatesse.

Bien sûr, beaucoup d'historiens de l'art ont repris à leur compte le récit de Vollard.

 

...................................

Voici une lettre de Mathilde Chenu, la fille du père Tanguy, à propos de la vente après décès en faveur de la veuve du marchand de couleurs. Ce document m'a très aimablement été communiqué par le Van Gogh Muséum d'Amsterdam et avec son autorisation  : 

Monsieur Bonger (le beau-frère de Théo van Gogh agissant pour le compte de Johana)

tant qu’au tableaux, de Cézanne nous vous avons donné La préference et nous n'avons pas changé

didée mais nous voudrions bien le garder un peut et tout le monde le trouve très golie  malheureusement Pour nous se sont tout les marchand de tablaux qui se sont associé à la vente Pour les avoir à très bon marché* et malheureusement J aie été prévenu trop

tard car nous les aurions racheté et se nomme Vollard marchand de tableaux a l'heure quil est ne veut pas vandre un Cézanne à moins de fr 800 et une petite toile mais ne croyez pas que je vous dit cela

pour ne pas vous la donner et aussitot que nous serons décidé je vous enverrai un mot Cher Monsieur

ma mère se joint a moi pour vous dire bien des choses ainsi qua votre dame

Récevez Monsieur

des respect les plus

distingué

 

 Madame Chenu 

*C'est moi qui souligne

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Cézanne,maurice gangnat,madame Walter,Paul Guillaume,Vollard,Maurice Denis

Escalier conduisant à la cave en terre battue de la boutique du père Tanguy où étaient entreposées les toiles de Cézanne.

cézanne,tanguy,vollard

 

Un hasard heureux m'a permis il y a quelques années de faire ces photos lors de travaux du magasin.

Un autre article concernant Ambroise Vollard :

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2007/11/...

08/09/2011

"Les raisons de la colère" (Cézanne et Paris, suite)

Par Bernard Vassor

Cézanne, Emile Bernard,

 

Paul Cézanne dans son atelier, d'après une photographie d'Emile Bernard en 1904.

Dans un article précédent, je m'indignais à la suite d'un communiqué de presse. De nombreux messages me demandant quels étaient les passages incriminés, voici une réponse à tous ceux qui veulent connaître les raisons de mon emportement donnée à l'une de mes correspondantes  (Aliénor) :

Pour ce qui concerne le communiqué de presse d'une navrante banalité :
Cézanne n'a jamais été le "solitaire retiré en Provence" que signifient les dates 1861-1905 ? il est mort en 1906 ! Dans l'énumération des peintres qu'il fréquentait, Gauguin qui lui doit ses premières véritables leçons est oublié. Dire que le docteur Gachet l'a soutenu est un peu excessif, il lui a acheté une toile... Parler de son amitié avec Zola sans parler de la rupture brutale est incompréhensible.
Dire qu'après 1890, les critiques et marchands s'intéressent à son oeuvre est inexact.
C'est oublier que c'est le père Tanguy qui fut dès les années 1880 son plus ardent défenseur et qui le fit connaître à ses amis peintres et critiques. C'est uniquement dans son échoppe de la rue Clauzel et nulle part ailleurs que l'on pouvait trouver des toiles de Cézanne. Le véritable tremplin pour Cézanne vient de ce que le marchant de tableaux Ambroise Vollard, sur les conseils de Renoir, fit acheter à Tanguy par Maurice Denis, 2 toiles  du peintre d'Aix en 1894. L'année suivante Vollard organisa la première exposition personnelle dans sa galerie de la rue Laffitte. Ceux qui ont le plus contribué à a reconnaissance sont tous passés par la boutique de la rue Clauzel : Emile Bernard, Maurice Denis, Léo Larguier, Francis Jourdain....
Je pense que pour des sommités du domaine de l'histoire de l'art, pondre un pareil texte est affligeant.
Je peux dire, que lors de la superbe exposition Vollard à Orsay, la commissaire de l'exposition, Anne Roquebert, a bien confirmé mes propos et a affirmé que dans ses conférences, elle n'oubliait jamais  de mentionner le rôle éminent joué par Julien Tanguy pour ce qui concerne Cézanne, et bien sûr Vincent van Gogh. 

07/09/2011

Histoire des cafés de Paris : Le café de la Porte Montmartre

Par Bernard Vassor
Archives B.V.
 
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 À l’angle de la rue Montmartre et du boulevard Poissonnière

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La belle et le commissaire

Par Bernard Vassor

L’inspecteur de police Marais était le subordonné de Sartines, le lieutenant général de police qui servit souvent de référence à Balzac pour "la Comédie Humaine".Pourtant, ce qu’ignoraient les chroniqueurs du second empire, c’est que cet endroit avait connu ses heures fastes un siècle plus tôt. Cette maison d’angle existait déjà sous Louis XV où un limonadier  était installé au rez-de-chaussée . En 1764, une femme nommée Richard, dite Emilie avait loué deux étages au-dessus de chez le cafetier, un logement qu’elle occupait avec l’inspecteur de police Marais, qui s’accommodait fort bien des visites de sa fidèle compagne. Deux autres femmes la Martin et la Latour partageaient le même commerce sous le même toit.

Les historiographes du XIX° sont unanimes, il ne se passait jamais rien dans cet établissement. Pas de belles de nuit autour des tables de sa terrasse. L’endroit ne leur était pas plus défendu qu’ailleurs, mais elles comprenait que ce côté du boulevard n’était pas aussi galant que l’autre, leur petit commerce en souffrirait et qu’elles y feraient choux-blanc.
Seuls quelques égarés chassés du café de Madrid , du café de Suède ou bien du café des Variétés venaient y échouer. 

«  Ces dames » faisaient concurrence à une femme galante qui officiait au 10 boulevard Montmartre avant le percement du passage Jouffroy, une ancienne actrice de province, qui avait subjugué Cormier de Charmilly, trésorier des écuries du roi et de riches étrangers qui l’entretenaient luxueusement.

Son nom serait tombé dans l’oubli si sa fille, d’abord connue sous le nom de Salveta (nom de sa mère) , ne l’avait été bien plus encore sous celui de Mlle Mars.  

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Ce magasin de vêtements qui avait remplacé le café de la Porte Montmartre aussi été supplanté par un autre café qui portait le même nom. Cet établissement avait lui-même succédé à un autre café existant depuis le XVIIIéme siècle.
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Un méchant ouvrage "Les cafés artistiques et littéraires de Paris" (1882),  indique que cet établissement fut fréquenté par Ulysse Parent qualifié par l'auteur de ce livre de "nullité absolue". Il avait été adjoint au maire pendant le siège de Paris, eéu le dix huit mars 1871 délégué de la Commune, aussitôt démissionaire. Parmi cette clientèle essentiellement composée de journalistes : Léo Lespès dit Timothée Trim du "Petit Journal", Eugène Spuller l'avocat gambettiste qui fréquentait plutôt le café de Madrid, Pascal Duprat qui fut le soutien du général Cavaignac en 1848. Elu député, il fut arrêté après le coup d'état du 2 décembre et conduit à Sainte-Pélagie pour avoir écrit de la mairie du dixième arrondissement une protestation. 

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Mise à jour le 07/09/2011

Cézanne et Paris au musée du Luxembourg, une présentation très incomplète et erronée!.

Par Bernard Vassor

Cézanne,emile Bernard,Maurice Denis,Léo LLarguier,gustave geffroy,R.P.Rivière,francis jourdain,Vollard

 

A la lecture du communiqué de presse suivant, mon sang n'a fait qu'un tour. Comment des personnalités incontestables de l'histoire de l'art, ont pu pondre un  texte aussi mièvre et inexact ?

j'ai posté un commentaire sur le site du musée pour corriger certaines erreurs.

Mon commentaire n'est pas passé, seul celui d'un admirateur béat d'un commissaire de l'exposition a trouvé place dans ce qui est supposé être un forum.

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 Voici le communiqué de presse du musée :

Commissariat général : Gilles Chazal, directeur du Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.
Commissariat scientifique :
Maryline Assante di Panzillo, conservateur au département des peintures, Petit Palais, Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.
Denis Coutagne, conservateur en chef honoraire du patrimoine ; Président de la société Paul Cézanne.

Cézanne (1839-1906), qu’une légende tenace décrit comme "le Maître d’Aix" solitaire et retiré en Provence, ne s’est en réalité jamais éloigné de la capitale et de l’Ile-de-France : entre 1861et 1905, il n’a cessé d’y revenir et de s’en inspirer. Son œuvre témoigne de ces séjours au cours desquels il fréquente les impressionnistes, Pissarro, Guillaumin, Renoir, Monet. Quelques amis le soutiennent comme le Docteur Gachet à Auvers-sur-Oise. À Paris, Cézanne se confronte tout autant à la tradition qu’à la modernité. Il trouve les "formules" avant de les exploiter en Provence (plus de vingt fois il fait l’aller/retour Paris/Provence). L’exposition nous éclaire sur les grands thèmes qu’il explore alors : quelques vues dans Paris, les paysages d’Ile-de-France, les nus, natures mortes et portraits. Son amitié avec  Zola est privilégiée. Après 1890, critiques, marchands, et collectionneurs commencent à s’intéresser à son œuvre. Cézanne se montre attentif à cette reconnaissance qui ne peut venir que de Paris. Ainsi imprime-t-il sa marque dans l’art moderne : l’avant-garde le considèrera comme un précurseur, "notre père à tous", selon la formule de Picasso. Organisée en collaboration avec le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, l’exposition réunit environ 80 œuvres majeures issues du monde entier.Cette exposition bénéficie de prêts exceptionnels du Musée d’Orsay.Crédit photo :  Cézanne, Le Quartier du Four à Auvers-sur-Oise (détail), vers 1873, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie, USA. The Samuel S. White 3rd and Vera White Collection, 1967.

 Réservations 

Ouverture de réservations pour les groupes le 24 mai à 14h
Ouverture des réservations individuelles le vendredi 10 juin à 11h

Plein Tarif : 12,00 euros
Tarif Réduit : 7,50 euros
Billet Famille (2 adultes et 2 jeunes de 13 à 25 ans) : 31,50 euros

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02/09/2011

Egorgée dans la nuit, en écossant des petits pois !

Par Bernard Vassor

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La lecture des journaux des anées 1930, nous révèle bien des surprises.

Il était onze heures du soir, quand le patron du bureau de tabac de la rue Pierre Demours baissait son rideau de fer. Il lui sembla entendre des cris stridents. Ces cris provenaient d'une chambre au cinquième occupée par une certaine Angèle Brousse agée de 24 ans surnommée on ne sait pas pourquoi "Bidoche"de profession inavouable. Le marchand, et les voisins ameutés par les appels de la malheureuse, n'écoutèrent que leur courage et enfoncèrent la porte de la chambre.

Un spectacle horrible les fit reculer d'effroi. Bidoche poussait des râles sous les coups d'un homme en casquette, à la mine patibulaire qui la frappait avec une violence incroyable. Voyant qu'il allait être interrompu dans sa besogne, il tira de son manteau un grand couteau de boucher, et lui trancha la gorge d'un seul coup.

Appréhendé des sergents de ville avertis par la concierge, le criminel fit preuve d'un cynisme déroutant. "Ca lui apprendra" dit-il en guise d'explication. Le commissaire du quartier a établi que le meutrier se nommait Isidore Pomponeau. Le malfaiteur avait surpris sa victime en train d'écosser des petits pois pour son repas du lendemain ainsi qu'en témoignent les cosses de légumes répandus sur le sol. Il lui avait d'abord tié les cheveux en arrière avant de lui asséner sur le crane des coups du vase de nuit qui se trouvait près de la table, ensuite il s'empara d'un bougeoir et c'est à cet instant, que contrarié par l'intrusion des voisins il sortit son couteau de sa poche et mit fin à son horrible forfait.

Le meutrier a pris le chemin du dépot sans jamais fournir la moindre explication.

Lorsque l'on souleva le corps d'Angèle, la tête se détacha du tronc et roula par terre.....

01/09/2011

Un cabaret sordide rue des Anglais : "Le Père Lunette"

Par Bernard Vassor
mise à jour le 1/09/2011

cabaret,pere lunette,rue des Anglais

 On aperçoit à droite sur la photo les hottes de chiffonniers
déposées devant l'entrée du "mannezinc" du numéro 4 de la rue des Anglais 

Un logis de nuit « à la corde ».  

Malgré l'épaisse fumée, on pouvait distinguer plusieurs tableaux et fresques humoristiques dont certains ne manquaient pas de qualité.  

Comme au Château Rouge, il fallait payer ses consommations à l’avance, et comme chez celui-ci, il fut fermé par décision préfectorale en juillet 1886. Cet établissement avait été fondé à la révolution par un certain Lefèvre. Il avait une énorme paire de lunettes cerclées de cuivre qu’il portait sur le front. C’est en raison de cette manie qu’il avait été surnommé le Père Lunette, fort de ce sobriquet, il a fait peindre sur sa boutique une énorme paire de bésicles, puis, il en avait fait faire une enseigne.  En 1856, c'est le père Martin qui en prit la succession.

La complainte du Père Lunette était traditionnelement chantée en coeur :

"A gauche en entrant est un banc

Où le beau sexe en titubant

Souvent s'allonge

Car le beau sexe en cet endroit

Adore la chopine et boit

Comme une éponge.

La salle est au fond. Sur les murs

Attendant les salons...futurs

Plus d'une esquisse

Plus d'un tableau riche en couleurs

Se détache plein de chaleur

Et de malice.

 Les pieds posés sur  ce dos vert

Une Vénus de la Maubert

Mise en sauvage

Reçoit des mains d'un maquereau

Une cuvette pleine d'eau

Pour son usage" L’ancien Préfet de police Gustave Macé, dans ses souvenirs décrit l’assommoir  de l’ancienne rue des Anglaise, aujourd’hui rue des Anglais. Cette voie devait son nom à l’établissement de Bénédictines anglaises qui s’étaient installées là en 1677 dans la maison dont le numéro conventuel était le 28. Charles Virmaitre en fait la description suivante : « En pénétrant à l’intérieur il, failli se trouver indisposé, ses poumons se remplissant de l’atmosphère viciée et chaude qui régnait à l’intérieur de l’établissement. Un comptoir en zinc derrière lequel trônent le débitant et sa femme, occupe, presque dans toute sa longueur le côté droit de la pièce d’entrée.Dans l’étroit couloir, séparant ce comptoir du mur lui faisant face se presse une foule avinée, buvant debout, criant gesticulant. Derrière, on voit, sur un banc scellé dans le mur au dessous d’une rangée de cinq barils, cinq ou six vieilles femmes en haillons, sales, dépoitraillées, les unes assises, branlant la tête avec la cadence automatique particulière aux ivrognes, les autres couchées ivres mortes, presque toutes ronflant à l’unisson »La salle du fond était  on ne sait trop pourquoi baptisée « le Sénat ».. C’était la salle où avait lieu le spectacle pour mériter le nom de cabaret. Les murs étaient ornés de gravures obscènes ou politiques. Un violoniste accompagnait un chanteur dont le répertoire débutait toujours par  
  La chanson du Père Lunette : 

 

« Oui quelques joyeux garnements  

battent la dèche par moment  

Chose bien faite !  

J’ai dans mes jours de pauvreté,

 

  J’ai dit-on, beaucoup fréquenté   Père Lunette »

  On ne servait que très peu de vin, à peine six ou sept barriques par mois. La consommation principale, était une méchante eau-de-vie « maison » qui méritait bien le surnom de tord-boyaux à 3 pétards le verre (15 centimes).
Au début du siècle, on venait écouter les tours de chant de Dédé l'OiseauGaston trois pattes,Armand le Geulard et Joseph le maigriot.  La salle de bal était au fond, et rien ne la séparait de la salle de consommation à l'entrée, avec un comptoir en zinc, de longues tables, et des bancs....Vers  1930, c'était devenu "le bal des Anglais", dans un décor de coupe-gorge, des couples dansaient la chaloupée devant des fournées de touristes américains.

 

  Sources* :   La rue ne figure pas dans  Abbé Lebeuf  : Histoire du diocèse de la Ville de Paris.

Un des articles du statut des religieuses, ordonnait de prier pour le rétablissement de la religion catholique en Angleterre, la propriété ayant une superficie de 1790 mètres carrés fut vendue au profit de l’Etat en l’an VII.

 

*Les mêmes que pour « le Château Rouge »

      

Un bouge de la rue Galande : Le Château rouge.

Par Bernard Vassor
mise à jour le 1/09/2011
"Véritable réceptacle de débauche
et de vice dans tout ce que le vice
et la débauche ont de plus misérable"
G.Macé, ancien préfet de police.
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Les jardins intérieurs avaient été remplacés par des bâtiments vétustes où dans des chambrées, logeaient  des vitriers venus de Suisse.  
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Son nom, le Château Rouge, lui vient de la façade peinte en rouge "sang-de-boeuf "

57 rue Galande*

Certains historiographes prétendent que ce fut la demeure de Gabrielle d'Estrée, la favorite

d'Henri IV ??? Notons aussi, que le Château rouge à Montmartre bénéficie de la même fausse promotion !

Sur les gravures du XIX° siècle, nous voyons que le prédécesseur de Pierre Trolliet, était un nommé Cadiou. Une fois fortune faite, son successeur fut un nommé Martin.

Le Château-Rouge était le tapis-franc le plus infâme du quartier de la place Maubert. entre l'allée d'un  hôtel louche et la porte  d'un "assommoir" s'ouvrait sur un long couloir  étroit. L'entrée du cabaret, était une vaste et close chambrée, de sordides buveurs attablés, hommes en blouses et filles crottées, abrutis par l'alcool. L'arrière -boutique était réservée aux riches souteneurs en vestes de velours et casquettes à pont. Le raide, la verte et le gros-rouge étaient les seules boissons consommées dans ce lieu. C’était un asile de nuit pour vagabonds qui moyennant quelques centimes,  étaient admis à « dormir à la corde», c’est-à-dire assis sur un banc,  la tête appuyée contre une corde qu’on lâchait à deux heures du matin. Les pauvres bougres étaient alors jetés à la rue par le patron armé d’un nerf de bœuf, aidé dans sa triste besogne par des garçons qu’il avait recruté parmi des lutteurs de foire. 

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Cour intérieure du Château rouge 
........... 
de J-K-Huysmans : 

"Rue Galande

--"L’on peut se demander vraiment pourquoi les galvaudeux, qui savent très bien que la maison Alexandre et que le Château-Rouge sont des traquenards les fréquentent ; la vérité est qu’ils ne savent où aller ; partout on les épie et on les vend ; les mastroquets et les logeurs dépendent de la^police et la secondent ; puis dans ce quartier Saint-Séverin, la plupart des marchands de vin les rebutent par crainte des ennuis ; ils sont donc bien forcés de se rabattre sur les tapis-francs qui leur concède, seul d’ailleurs, pendant une partie de la nuit un gîte, car l’hiver, il peuvent y dormir au chaud sous une table, jusqu’à deux heures du matin. A ce point de vue, le Château-Rouge, connu aussi sous le nom de Guillotine et situé 57 rue Galande* est le lieu le plus clément aux escarpes et surtout aux purotins. Son rez-de-chaussée se compose de trois pièces. La première, celle qui donne sur la cour, est immense ; elle est à peine éclairée, la seconde est grande et le gaz y brûle furieusement ; la troisième est minuscule et toute noire, des vagabonds somnolent dans la première ; des marlous et des scélerats jouent et boivent dans la seconde ; des gens ivres morts dorment dans la troisième.  (…)Une odeur fade à faire vomir, une odeur qui est un mélange d’une sorte de panade, d’eau de javelle et d’ipéca s’évade de ces corps serrés sous leurs guenilles dans des collants de crasse. (…) Le tenancier Pierre Trolliet, un géant habillé d’un tricot de laine, coiffé d’une calotte plantée de travers sur des cheveux qui frisent ; il mâche un cigare d’un sou, crache sec, hérisse une dure moustache sur une bouche piquée de bleu par des points de poudre...........(…)Trolliet marié à une géante au teint couperosé et aux cheveux couleur d’acajou, un type d’ogresse alsacienne. Certains soirs, des crises de joie soulèvent toujours sans que l’on sache pourquoi, ces miséreux ; alors le repaire se mue en un cabanon de fous ; on se range en cortège, l’on s’empare d’un seau vide et joue du tambour dessus ; un autre arbore au bout d’un balai un torchon en guise de drapeau, tout l’établissement défile en poussant des cris d’animaux, et cela finit par un chahut".........

Extrait de La Bièvre à Saint-Séverin.

Atget qui a photographié la maison avant sa démolition la situe au numéro 61  

 http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/20...

En 1885, l'assassin Gamahut  :

 

 

qui fut arrêté au Château rouge, Jules Jouy lui avait dédié cette chanson au goût douteux : au Chat Noir après son exécution à "L'Abbbaye du-monte-à-regret" :

Gamahut, ecoutez-moi donc,

Est-ce qu'on souffre encor quand on a plus d'tête ?

Gamahut, écoutez moi donc,

Est-ce qu'on souffre encor quand on a plus d'tronc ?

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Auguste Vitu raconte que c'est dans ce cabaret qu'en 1887 :

"Trois hommes ont proposé, accepté et réalisé le pari de jeter une femme à la seine. La victime était une chiffonnière ivre. L'enjeu était de deux sous, prix d'un petit verre d'eau de vie"

Le propriétaire à la fin du XIX°, s'associa avec une agence de voyage, un contrat lui faisait obligation d'accueillir une clientèle désireuse de découvrir les bas-fonds parisiens. Il avait engagé des comédiens qu'il avait déguisé en truands, en gigolettes, en bagnards et chiffonnniers, avec des habitués, des ivrognes qu'il abreuvait gratuitement. L'illusion était parfaite. La maison disparue lors du prrolongement de la rue Dante (qui véécut un certain temps dans  le quartier) en 1897. L'immeuble qui le remplace aujourd'hui est en briques....rouges !

31/08/2011

Alfred Sirven, un journaliste libre, d'une indépendance farouche.(suite)

Par Bernard Vassor

journalisme,Sainte-Pélagie,

 

"Je remercie la nature qui ne m'a pas créé ambitieux

Ce qui me donne le droit de mépriser ceux qui le sont" 

Né en 1838, il attendit l'année 1900 pour fermer les yeux pour la dernière fois. 

Ne cherchez pas sa biographie sur les "encyclopédies en ligne", le seul Alfred Sirven qui vaille est celui de l'affaire Elf !

Notre Sirven fut en son temps un historiographe et journaliste courageux comme il y en avait beaucoup à l'époque, et comme il en existe encore aujourd'hui.

Sirven,presse,journal des débats,gambetta,

Le nombre de feuilles et journaux fondés par Sirven est impressionnant, parmi ceux-ci :

La Petite Presse, Le Gaulois, le Pamphlet, L'Encensoir et le Sifflet. Ajoutons ceux cités dans l'article précédent. Citons quelques pamplets qui lui valurent l'estime des juges serviles de la dix-septième chambre qui l'envoyèrent goûter le menu de la prison Sainte-Pélagie au moins sept fois :

"Revenons à l'Evangile, la Première à Dupanloup, l'Homme noir, les Infâmes de la Bourse, les Vieux polissons", un ouvrage qui fut saisi et poursuivi à la demande d'un sénateur qui avait cru se reconnaître....(le baron de Heckeren) Ajoutons pour faire bonne mesure : "Les Imbéciles, les Crétins de Province, les Abrutis, les tripots d'Allemagne, les Mauvaises langues, les première étapes d'un prisonnier" etc..

A propos de Sainte-Pélagie, il écrivit la première histoire de cette illustre prison dont les bâtiments furent fondés par une putain reconvertie dans la bigoterie au temps de Louis XIV. Ce lieu de réclusion pour les jeunes filles de bonne famille en danger de vie licencieuse, devint une prison pour dettes et délits politiques en 1820. La liste des "invités" dépasse le cadre de cet articulet, mais le nombre de 1820 jusqu'à sa fermeture nous donne le vertige.

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Libéré de prison le 4 septembre 1870, il fut choisi par Gambetta pour organiser la défense de Dreux contre les prussiens en qualité de sous-préfet.

Toute sa vie, il fit preuve d'une indépendance farouche et ne fit partie d'aucune Société ni d'aucune coterie. Il a fuit comme la peste toutes les églises, les chapelles politiques, littéraires ou autres.

Il a eu la fieté de ne pas avoir la Légion d'honneur, il ne l'a pas refusée, on ne lui a pas proposée.

 A suivre : une petite histoire de Sainte-Pélagie.

29/08/2011

Quand Montmartre était dans le treizième arrondissement....

Par Bernard Vassor

Après la révolution de février, alors que Thiers proposait à Louis-Philippe de se retirer de Paris, de former une puissante armée, pour écraser définitivement la canaille socialiste (projet qu'il mènera à bien en 1871); Plus de 250, et bientôt 400 clubs démocratiques furent créés à Paris.

Parmi ceux-ci :

Le Club démocratique du 13° arrondissement.

Ce club, rue Marcadet avait  pour président un montmartrois, Casimir Vermusse (dit Mitraille) le vice-président était un nommé Bourdon.

Ces clubistes de barrière avaient décidé que Montmartre serait le treizième arrondissement de Paris qui n'en comptait à l"epoque que douze.

En juin, les membres de ce club firent la tournée des cabarets, guinguettes et bals des boulevards extérieurs afin de recruter des partisans de l'insurection des 23, 24, 26, 26 juin qui se termina, sous les ordres du général Cavaignac par une véritable boucherie qui ne fut surpassée en sauvagerie que par "la semaine sanglante"

 Vernasse fit paraître une feuille : "La Mère Duchesne", certains prétendent qu'il écrivit "La Sorcière républicaine"

Il est mort du choléra l'année suivante à l'hôpital de la Charité.

Toujours à Montmartre, au Château des Brouillards, fondé au mois de mars par le rédacteur du journal "La Réforme" un certain Chautard avec pour secrétaire le citoyen Lebours. Ce club était étiqueté rouge, mais, considéré comme insignifiant.

Notons aussi, au 21 rue Bréda "L'Association fraternelle des INSTITUTEURS,  INSTITUTRICES ET PROFESSEURS SOCIALISTES.

Les présidents étant Lefrançois  et Pauline Roland et le secrétaire Pérot.

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Reine blanche,montmartre,Vernasse,treizième arrondissement

 Cette affiche date de 1871, comme en 1848, le bal de la Reine Blanche fut investi après la révolution de février par des citoyens voulant exercer une liberté retrouvée.

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Au temps de Balzac, Paris comptait douze arrondissements. En langage populaire, habiter dans le treizième, signifiait vivre en concubinage. Ainsi, peut-on lire dans Béatrix :

(..)venu là pour voir le fameux galop! Elle fanatisa par son esprit ce gentilhomme qui ne savait plus à quelle passion se vouer; et, alors, deux ans après avoir été quitté par Béatrix dont l'esprit l'humiliait assez souvent, le marquis ne fut blâmé par personne de se marier au treizième arrondissement de Paris avec une Béatrix d'occasion. Esquissons ici les quatre saisons de ce bonheur. Il est néces- saire de montrer que la théorie du mariage au treizième arrondissement en enveloppe également tous les administrés. Soyez marquis et quadragénaire, (…)  chiffre des sommes qui sont restées improductives, verrouillées au fond des coeurs généreux et des caisses par cette ignoble phrase: -- Tirer une carotte!... Ce mot est devenu si populaire qu'il faut bien lui permettre de salir cette page. D'ailleurs, en pénétrant dans le treizième arrondissement, il faut bien en accepter le patois pittoresque. Monsieur de Rochefide, comme tous les petits esprits, avait toujours peur d'être carotté. Le substantif s'est fait verbe. (…) vertus dans cette nouvelle phase. Elle se dessina dans un rôle de ménagère dont elle tira le plus grand parti. Elle nouait, disait-elle, les deux bouts du mois sans dettes avec deux mille cinq cents francs, ce qui ne s'était jamais vu dans le faubourg Saint-Germain du treizième arrondissement, et elle servait des dîners supérieurs à ceux de Rothschild, on y buvait des vins exquis à dix et douze francs la bouteille.(…)  Aussi ces annonces vivantes, ces articles ambulants firent-ils passer madame Schontz pour la femme la plus agréable que l'on connût sur la lisière qui sépare le treizième arrondissement des douze autres. Ses rivales, Suzanne Gaillard qui, depuis 1838, avait sur elle l'avantage d'être devenue femme mariée en légitime mariage, pléonasme nécessaire pour expliquer un mariage solide, Fanny-Beaupré, Mariette, Antonia répandaient des calomnies plus que drolatiques (…)

 

28/08/2011

ALFRED SIRVEN, JOURNALISTE DE LA RUE DU FAUBOURG MONTMARTRE. SATYRISTE ET PAMPLETAIRE.

PAR BERNARD VASSOR

 

Zola,sirven,Nana

Ce roman se veut une réponse au "Nana" de Zola.
Né en 1838, mort en 1900, Alfred Sirven, journaliste est l'auteur de quelques livres évoquant les moeurs de ses contemporains.
Pendant la Commune de Paris, il fut rédacteur en chef du journal "Le Châtiment". (Directeur, Anatole de Montferrier) Les 17 premiers numéros parurent à Bordeaux. 22 numéros sont sortis à Paris 17 rue du faubourg Montmartre, du jeudi 23 mars 1871 au jeudi 13 avril (supprimé par intervention du Comité central de la Commune) la même année.

Le titre fut choisi en raison de l'admiration d'Alfred Sirven pour Victor Hugo, il était d'ailleurs souligné par deux strophes des .Châtiments du poète alors en résidence (devenu exil) à Bruxelles.

Le dernier numéro annonçait la publication le lendemain d'un feuilleton intitulé :"Les Polissons de l'Empire".
Quelques ouvrages du même auteur :
Les Imbéciles
Les Crétins de Province,
Les vieux Polissons,
Les infâmes de la Bourse
Les Tripots d'Allemagne,
Les Mauvaises Langues,
Première à Dupanloup,
Journaux et journalistes
Les première étapes d'un Prisonnier,
(souvenirs de Sainte-Pélagie)
SIRVEN LES ABRUTIS 05 sépia.jpg
 
 Tout un programme : LES ABRUTIS, LES IMBECILES, LES VIEUX POLISSONS.....
 
 
Alfred Sirven,caricature,faubourg Montmartr
Le titre reparut vers les années 1880-1885.
Les déménagements de journaux à l'époque donnaient souvent lieu à des moqueries. 
Les habitants de la rue du faubourg Montmartre devaient être heureux du nouveau nom de baptème donné à leur quartier par un autre caricaturiste : André Gill, qui, de sa chambre, à l'asile d'aliénés de Charenton Saint-Maurice, envoyait ses dessins aux directeurs de journaux amis.
D'après Jules Vallès, sa folie "remonterait du temps de la Commune",mais, c'est une autre histoire.

 Laure Coutan-Montorgueil,mathilde huet

Ce superbe buste, au Père Lachaise, est l'oeuvre de la statuaire  Laure Coutan-Montorgueil

comme nous l'a indiqué Mathilde Huet historienne de l'art.

(Article sur ce blog : Hégésippe Moreau, le cadavre numéro 12) 

Mise à jour le 28/08/2011

21/08/2011

Le vol de la Joconde, un article du site d'Histoire et Vies du 10° arrondissement.

http://hv10.org/news.php?lng=fr

Ce superbe article est de la plume de Odile Mercier,

membre de la Société d'Histoire et d'Achéologie du 10° arrondissement.

20/08/2011

Benjamin Rabier : bien avant "La Vache qui rit", voici la Vache qui lèche....

Par Bernard Vassor

Peinture léchée.

Rabier,Apolinaire,DEPLANCHE

Guillaume Apollinaire reçu cette aquarelle originale (56x45) de Benjamin Rabier en 1910. En remerciement pour la préface du catalogue de la première exposition personnelle de l'auteur de "La Vache qui rit". L'exposition eut lieu chez Deplanche à Paris,  du 8 juin au 14 juillet 1910.

La dédicace est la suivante : à Guillaume Apollinaire. Souvenir de bien cordiale sympathie.

Benjamin Rabier, 1864-1939.

Ce n'est que 11 ans plus tard que le fromager Léon Bel utilisa pour emblème sur ses camions le dessin intitulé "La Vache qui rit" qui était déjà représenté sur les camions de viande fraiche pendant la guerre de 14-18. Ce dessin était alors intitulé  alors "La Wachkirie".  

18/08/2011

Une pharmacie "normale" rue Drouot

Par Bernard Vassor

Pharmacie,drouot,garde nationale

Cette pharmacie, fondée en 1855, installée au 15-17 rue de Provence et 19 rue Drouot de l'époque (aujourd'hui le 21) avait été réaménagée du sous-sol jusqu'à tous les étages de ce vaste immeuble aux alentour des années 1920.

Télephone : Gut. 48-45

                  Prov. 60-10

                  Marc. 44-20

La Pharmacie Normale possédait des rayons spécialisés pour l'optique, l'orthopédie et la parfumerie.

On y trouvait aussi un laboratoire pourvu des plus récents appareils pour les analyses chimiques médicales, micrographiques, biologiques...  Une usine modèle de construction de la même époque 8 et 10 rue Emile Zola à Saint-Ouen, permettait à cette pharmacie de fabriquer et de contrôler elle-même tous les produits qu'elle délivrait et de faire bénéficier de sa clientèle de France et de l'étranger de la diminution des droits d'entrée dans Paris. (Le droit d'octroi dans Paris ne fut supprimé définivement que le 2 juillet 1943, par le gouvernement de Pierre Laval.

rue emile zola

Rue Emile Zola à Saint Ouen aux alentours de 1910, anciennement rue des Epinettes.

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Pendant la guerre de 1870, la publicité de la Pharmacie Normale,
15 rue Drouot, vous assurait que dorénavant, à l'aide d'une cartouche-pansement, ou pansement-instantané placé dans sa giberne, pour un franc 50 centimes, les blessures et les décès dùs à la guerre, seraient guéris presque instantanément.
Cette publicité s'adresse aux gardes nationaux qui pendant le siège de Paris par les prussiens en 1870,
mouraient par centaines à chaque sortie pour repousser l'ennemi qui étouffait Paris.
L'exemple donné de la sortie du 21 octobre d'un garde blessé à la cuisse reçu, grâce à un camarade "un mobile" qui avait une cartouche-pansement en fit l'application et : "L'hémorrhagie s'arrêta et les symptômes dangeureux disparurent immédiatement"

185 bataillon garde nationale,drouot

 Etat  d'habillement de la 3° compagnie de marche du 185° bataillon de la Garde nationale (de MONTMARTRE)

La Pharmacie Normale existait depuis le percement et la prolongation de la rue de Drouot en 1851, jusqu'à la rue de Provence, dont elle faisait l'angle. Rénovée vers 1920, elle devint "La Pharmacie Nouvelle". Elle existe encore aujourd'hui. Sans avoir changé de place, sa numérotation fut modifiée lors de la reconstruction de l'Hôtel des ventes, la réalisation de la crèche du et de la bibliothèque en 1980, qui occupèrent l'emplacement du tronçon de la rue de la Grange-Batelière qui se prolongeait alors jusqu'à la rue Chauchat. Le numéro 15 de la rue Drouot devint donc le numéro 19.
Si "Le Dormeur du Val" avait eu en sa possession une cartouche-pansement, peut-être serait-il encore vivant ? Et le jeune Arthur eut été contraint de remiser son poème dans sa propre boite-à-bougies !
mise à jour le 18/08/2011
 

16/08/2011

Les Chants de Maldoror

Par Bernard  Vassor

Lautréamont,Lacroix

lIl n'y eut que 6 exemplaires de l'édition originale portant la date de 1869.

C'est l''imprimeur (éditeur) Lacroix 15 boulevard Montmartre qui prit la responsabilité de ne pas mettre en vente ce livre sulfureux, par crainte de poursuites du Procureur général.

Les ouvrages furent d'abord abandonnés dans une cave, puis remis en vente avec une nouvelle couverture et page de titre en 1874.

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/06/...

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Dans la cour de l'immeuble du 7 rue du faubourg Montmartre où est mort Isidore Ducasse, inhumé au 

cimetière Montmartre. Sa tombe fut éparpillée, victime d'un obus prussien pendant la guerre de 1870.

 

 

15/08/2011

LOUIS VIVIN : un postier spirite très "Naïf" et néanmoins montmartrois.

Par Bernard Vassor

Louis Vivin,art naïf,WILHEME UHDE

 Tout comme Séraphine de Senlis et Picasso, il fut "découvert" par Wilheme Uhde qui lui consacra une exposition dans sa galerie "Des Quatre Chemins" en 1929.

Louis Marie-Auguste Vivin vit le jour le 27 juillet 1861 dans un village des Vosges,

à Hadol. 

Très tôt, il couvrit la maison familiale de graffitis. Son père était

instituteur et sa mère épicière. C'est le curé du village qui

lui offrit sa première boite de couleurs. Il décida de devenir

peintre contre la volonté de son père qui le dirigea vers

la carrière administrative. Il entra aux PTT EN 1879

comme commis ambulant sur les lignes de l'Est.

En 1882, il épousa une demoiselle Montgrand qui est morte 
en couches en 1904. Il élèvera seul sa petite fille. 
En 1906, il exposa au salon des PTT : "La récolte des pommes de terre"
Il exposa au salon des PTT EN 1889. En 1892, il s'installa au
 114 Caulincourt à Montmartre
 il y vécut jusqu'à sa mort en 1936.

seraphine de senlis,wilhem Uhde

 Après sa retraite en 1922, il se consacra uniquement à la peinture,
 parcourant  Montmartre  dans tous les sens. Entièrement autodidacte, 
il ne fréquenta aucun peintre et ne tint aucun  compte des concordances
d'harmonie des tons. . Ses entassements précis de pierres de pavés 
et de briques sont la marque de fabrique de ses oeuvres.
Il eut une attaque d'hémiplégie en 1834 et décéda deux ans
plus tard le  28 mais 1936.  C'est dans la galerie "Naïve Art"
de Jessica Coggio, rue Mazarine que j'ai vu pour la première 
fois des toiles de Louis Vivin  qui ne restèrent pas très longtemps;
sitôt "accrochées", sitôt vendues,  tout comme les toiles de
Séraphine de Senlis, qui n'avait pas encore
la notoriété d'aujourd'hui. Nous ignorons pour le moment,
avec qui il faisait tourner les tables ?

05/08/2011

D'Alida Gambilmuche, Henriette Zouzou, et les autres, au bal du Grand Turc

Par Bernard Vassor.

gRAND tURC,la fourmi,rue Levisse

A l'emplacement du bal du Grand Turc, après sa fermeture en 1890, c'est un salle de café-concert "La Fourmi" qui prit  la possession des lieux.
Seul l'immeuble mitoyen (8) à droite existe toujours.
......................... 
Les polkeuses et les cancanières.
D'Alida Gambilmuche fut une des premières élèves de Markowski. On pouvait la trouver sur le chemin de Clignancourt au bal du Grand Turc. C'était, avec Nini Belles-dents Eugénie Trompette, Moustache, Pauline l'Arsouille, la Belle Mathilde, Eugénie Chichinette, Louise la Balocheuse, Rigolboche, une des premières danseuses qui remirent à la mode une danse espagnole que les troupes donnaient en représentation au début du siècle "Le Cachucha" devenue le Chahut, puis le Cancan après qu'un danseur extravagant, petit et grassouillet,  surnommé Brididi, vétu d'un costume à carreaux rose et vert, se soit lancé dans une chorégraphie époustouflante qui provoqua l'admiration des danseurs et des danseuses qui se mirent aussitôt à l'imiter. On raconte qu'il était marchand de manteaux de fourrure.
...........
Le Bal du Grand-Turc (au numéro 10) fut fondé en 1806 par un allemand Joseph Teiche, qui avait accolé un hôtel de passe à son établissement. Il partit en 1848, remplacé par son cousin Pégard, qui le revendit aussitôt à un autre cousin monsieur Hugot. On pouvait y rencontrer Alexandre Dumas, Alexandre Pothey, Pétrus Borel, Monselet, Alfred Delvau,Nerval. Ce fut le terrain d'élection des germanophiles jusqu'à la guerre de 1870. Le Grand-Turc ainsi que l'Assommoir du père Colombe, se trouvait rue Lévisse denue boulevard Ornano après le percement de ce qui allait devenir le boulevard Barbès. 
 
Mise à jour le 05/08/2011.

22/07/2011

Toulouse-Lautrec : le cabaret "La Souris" avec pour la première fois, une photographie d'époque du cabaret de la "mère Palmyre"

Par Bernard Vassor

La Souris,madame Palmyre,Bob dit Bobette,toulouse-Lautrec,bouboule

Tout y est, la lanterne rouge, le rideau légèrement entre-ouvert pour attirer le chaland.  

Cabaret fréquenté par Colette, grande amatrice elle aussi de bouledogues 

 

mADAME palmyre.ET SON CHIEN BOUBOULE A LA SOURIS.jpg
Madame Palmyre au centre, par mimétisme, ressemblait disait-on à son chien, le bouledogue "Bouboule", ou bien peut-être était-ce le contraire ? Son associé à droite était monsieur Bob Giguet dit Bobette. A gauche, probablement une cliente ?
Dans son cabaret principalement dédié aux amours saphiques, mais  madame Palmyre adorait être entourée de garçons androgynes.
bouboule la souris.jpg
Bouboule, le portrait de madame Palmyre...
Nous connaissons tous le goût très prononcé de Toulouse-Lautrec pour les lieux de plaisir parisiens.
C'est au "Perroquet vert", à l'angle de la rue de Steinkerque qu'il avait conduit pour le dévergonder Vincent van Gogh (qui n'avait pas besoin de cela).
Les bordels de la rue des Moulins et de la rue d'Amboise étaient ses résidences secondaires.
Dans le cabaret borgne de "Madame Papa" uniquement lesbien "le Hanneton" au 73 rue Pigalle, il était le seul homme admis. 
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C'est au 29 Bréda street (aujourd'hui rue Henry Monnier) que le cabaret "La Souris" accueillait les clients "antiphysitiques ou antiphysiques" comme on le disait à l'époque.

menu la souris,toulouse Lautrec

Sur ce menu, illustré par Toulouse-Lautrec, la petite souris voisine avec le chien Bouboule.

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2009/02/...