Par Bernard Vassor
Cette pharmacie, fondée en 1855, installée au 15-17 rue de Provence et 19 rue Drouot de l'époque (aujourd'hui le 21) avait été réaménagée du sous-sol jusqu'à tous les étages de ce vaste immeuble aux alentour des années 1920.
Télephone : Gut. 48-45
Prov. 60-10
Marc. 44-20
La Pharmacie Normale possédait des rayons spécialisés pour l'optique, l'orthopédie et la parfumerie.
On y trouvait aussi un laboratoire pourvu des plus récents appareils pour les analyses chimiques médicales, micrographiques, biologiques... Une usine modèle de construction de la même époque 8 et 10 rue Emile Zola à Saint-Ouen, permettait à cette pharmacie de fabriquer et de contrôler elle-même tous les produits qu'elle délivrait et de faire bénéficier de sa clientèle de France et de l'étranger de la diminution des droits d'entrée dans Paris. (Le droit d'octroi dans Paris ne fut supprimé définivement que le 2 juillet 1943, par le gouvernement de Pierre Laval.
Rue Emile Zola à Saint Ouen aux alentours de 1910, anciennement rue des Epinettes.
Pendant la guerre de 1870, la publicité de la Pharmacie Normale,
15 rue Drouot, vous assurait que dorénavant, à l'aide d'une cartouche-pansement, ou pansement-instantané placé dans sa giberne, pour un franc 50 centimes, les blessures et les décès dùs à la guerre, seraient guéris presque instantanément.
Cette publicité s'adresse aux gardes nationaux qui pendant le siège de Paris par les prussiens en 1870,
mouraient par centaines à chaque sortie pour repousser l'ennemi qui étouffait Paris.
L'exemple donné de la sortie du 21 octobre d'un garde blessé à la cuisse reçu, grâce à un camarade "un mobile" qui avait une cartouche-pansement en fit l'application et : "L'hémorrhagie s'arrêta et les symptômes dangeureux disparurent immédiatement"
Etat d'habillement de la 3° compagnie de marche du 185° bataillon de la Garde nationale (de MONTMARTRE)
La Pharmacie Normale existait depuis le percement et la prolongation de la rue de Drouot en 1851, jusqu'à la rue de Provence, dont elle faisait l'angle. Rénovée vers 1920, elle devint "La Pharmacie Nouvelle". Elle existe encore aujourd'hui. Sans avoir changé de place, sa numérotation fut modifiée lors de la reconstruction de l'Hôtel des ventes, la réalisation de la crèche du et de la bibliothèque en 1980, qui occupèrent l'emplacement du tronçon de la rue de la Grange-Batelière qui se prolongeait alors jusqu'à la rue Chauchat. Le numéro 15 de la rue Drouot devint donc le numéro 19.
Si "Le Dormeur du Val" avait eu en sa possession une cartouche-pansement, peut-être serait-il encore vivant ? Et le jeune Arthur eut été contraint de remiser son poème dans sa propre boite-à-bougies !
mise à jour le 18/08/2011
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