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14/01/2012

Le restaurant PAVARD de la rue Notre-Dame-de Lorette

Mise à jour le 14/01/2012
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EDOUARD MANET 
Par Bernard Vassor
C'est chez le père Pavard que se donnaient rendez-vous Baudelaire, Nadar et le commandant Lejosne. Alfred Delvau dit que Pavard était le Dinochau de la rue Notre Dame de Lorette (au numéro 60 actuel). Tous deux se ressemblent un peu comme clientèle et comme cuisine, avec cette différence que les gens de lettres de Pavard sont des peintres, et que les peintres de Dinochau sont des gens de lettres, et que chez l'un, il n'y a qu'une salle au premier étage, tandis que chez l'autre, il y en a plusieurs au rez de chaussée. Cette rôtisserie était située à côté de l'atelier de Delacroix, en face presque du "Laroche" fréquenté par les "académiques", et de la maison de rendez-vous de la rue de La Rochefoucauld qui a servi de modèle à Dumas fils, pour sa pièce "Le Demi-monde"  C'était devenu un petit peu plus tard une rôtisserie fréquentée par Toulouse-Lautrec.
 
On pouvait y rencontrer attablée avec sa mère à la terrasse d Pavard, Nina de Callias, l'égérie de Charles Cros, quand elle avait changé de monde, à l'heure de la "fée verte".
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13/01/2012

Une courtisane de haut vol : JEANNE DE TOURBEY CONNUE AUSSI SOUS LE NOM DE JEANNE DESTOURBET

 Par Bernard Vassor 

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PRINCE JEROME NAPOLEON
Jeanne Tourbey, comtesse de Loynes est née en 1837 de père inconnu et d’une mère ouvrière à Reims. A l’age de quatorze ans, elle fugue, pour venir à Paris où elle fréquente les bals publics et rencontre Marc Fournier directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin qui la prend sous sa « protection ». Elle devient rapidement une prostituée  de haut vol !
Le prince Jérôme Napoléon l'a installée 18 rue de l'Arcade où elle recevait le vendredi. Elle eut une liaison avec le diplomate Turc Khalil-Bey venu à Paris soigner une syphilis qui aurait dépensé plusieurs millions en trois ans pour entretenir Jeanne Tourbey. Le prince Jérôme lui a donné une maison au « Parc des Princes » avec des remises, des écuries etc.. On peut compter parmi ses amants : Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Sainte-Beuve,  Girardin, Flaubert. Elle épousa religieusement en 1871 le comte Edgar de Loynes. Son salon était un centre du mouvement boulangiste et plus tard du mouvement nationalisteau 152 avenue des  Champs-Élysées. Elle légua la moitié de sa fortune à Jules Lemaitre

Le Journal des Goncourt cite  à de nombreuses reprises « la Tourbey »

Ces deux lettresde Gustave Flaubert ont été mises en vente il y a deux ans :

Gustave Flaubert [Paris, juin 1872, à Jeanne de Tourbeycomtesse de Loynes].
"Jeudi soir, 9h. [13? juin 1872]. Il viendra la voir samedi ou dimanche, et la remercie: "Comme le billet que je reçois est gentil et bon! Comme je vous aime! Oui, votre pauvre vieil ami a été fortement secoué. Il en reviendra! Mais c’est dur." Il baise "vos deux belles mains infiniment"…

 Flaubert a été "secoué" par la mort de sa mère, le 6 avril..
"Mardi, 2 h. "Je vous dis adieu, ma chère amie. J’aurais bien voulu aller vous embrasser mais je suis exténué et de plus j’ai un re-clou au visage»

12/01/2012

目次へ 次ページへ HAYASHI TADAMASSA ET LE JAPONISME A PARIS

PAR BERNARD VASSOR

Envoyé à Paris pour servir de traducteur à l'exposition universelle de 1878 pour le pavillon japonais, Hayashy Tadamassa se plut tellement à Paris qu'il s'installa comme correspondant d'une société commerciale japonaise et dirigea à Paris une boutique rue de la Victoire qui fit concurrence à  Samuel Bing qui était installé à deux pas de la, à l'angle de la rue Chauchat et la rue de Provence.e3619eb804106c1934f042dab0fcb1d7.jpg
 
Samuel Bing avait rassemblé les plus grands spécialistes pour sa revue : "Le Japon artistique"
Hayashy Tadamassa, Louis Gonse, Philippe Burty, Théodore Duret, Edmond de Goncourt, Justus Brinckman, Marcus Huish, William Anderson, professeur de chirurgie à Tokio en 1880, qui réunit une importante collection qu'il légua au British Muséum.... 
Théodore Duret fut un des premiers défenseur de l'art japonais en France. C'est lui qui inventa le mot japonisme, et qui initia les frères Goncourt à l'art d'extrème-orient.  Edmont de Goncourt faisait l'aller et retour entre les deux galeries, se faisant prêter par Bing des estampes ou objets d'art qu'il faisait expertiser par Tadamasa.
Mise à jour le 12/01/2012

L'Hôtel des Haricots.

Par Bernard Vassor

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Le cauchemar du garde national.
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Il faut remonter au XIV° siècle, pour raconter l'histoire. En 1314, on édifia au sommet de la Montagne Sainte Geneviève, à l’emplacement de l’actuelle bibliothèque, le « collège de Montaigu » qui avait reçu de ses élèves le surnom de "collège, ou Hôtel des Haricots" en raison de la pauvreté de la nourriture, composée le plus souvent d’une soupe de haricots qui faisait partie de la pédagogie : « rendre le corps atone pour faire vibrer l’esprit ». Cette institution a été en butte à tous les sarcasmes, au cours des siècles, depuis Erasme, jusqu’à Rabelais qui appelait les « pôvres éscoliers du Collège de la Pouillerie »

Le collège en raison de ses orientations religieuses fut supprimé en 1792, et servit de prison militaire pendant la révolution. Elle fut aussi maison d’arrêt de la Garde nationale, pour punir les infractions à la discipline, et les manquements aux obligations militaires. Le public lui redonna tout de suite le nom de

« prison des haricots ».

Elle fut ensuite transférée en 1800, rue des Fossés Saint-Bernard (actuel n° 30). De nombreux artistes et littérateurs y furent incarcérés, dont Musset, Gautier, Banville Sue, Balzac qui y fit plusieurs séjours, ainsi que Devéria, Nanteuil etc….

Les murs furent couverts d’inscriptions et de dessins que les collectionneurs d'autographes et les marchands d’art, s’arracheraient aujourd’hui à prix d’or. La maison fut détruite en 1837, et les terrains livrés à l’entrepôt des vins. La nouvelle prison était située près du quai d’Austerlitz au 92 rue de la Gare (aujourd’hui 55 quai d’Austerlitz) dans une ancienne grange à blé, dépendance du « grenier d’abondance » du quartier de l’Arsenal. Elle fut à son tour démolie en 1864 et transférée dans une somptueuse villa rue de Boulainvilliers à Passy jusqu’en 1871.  Et, comme le «Théâtre érotique de la rue de la Santé », elle fut remplacée par une institution pour jeunes filles.

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Mise à jour le 12/01/2012

10/01/2012

Un historien occasionnel du Paris insolite : Le docteur Gachet

Par Bernard Vassor

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Ce que l'on sait peu, c'est que Paul Gachet fut pendant près de trente ans membre de la "Société des Éclectiques" composée d'aquafortistes et d'historiens de Paris. Ils se réunissaient chaque mois. On voit sur l'eau-forte ci-dessus, la publicité du restaurant Blot qui accueillit longtemps leurs "dîners mensuels". Chaque participant écrivait un article, et publiait une gravure pour illuster la notice historique d'un de ses compagnons.
Je donnerai dans un prochain article une eau-forte du "docteur Safran" surnommé ainsi en raison de la couleur de ses cheveux.
En attendant, voici l'article teinté d'anticléricalisme qu'il écrivit sur la rue de l'École de Médecine:
École de Médecine et la faculté :
(Quartier latin)
......
Vers l'an 774, Charlemagne, de retour de Rome jette les premiers plan d'une sorte d'Université embryonnaire, en rendant publique l'étude des arts libéraux, jusque là monopole exclusif des collèges de moines des couvents. Cette sorte d'enseignement libre dont les professeurs, souvent étrangers, étaient nomades et dissertaient au grand air, depuis les hauteurs de la montagne Sainte-Geneviève, jusqu'aux rives de la bièvre, avaient fort à faire avec les religieux qui les traquaient de tous côtés, et au besoin les brûlaient comme de simples hérétiques !
Cette impulsion vers les sciences fut entrayée par les guerres et la théologie, qui naturellement y sentaient un ennemi.
Ce que l'on appelait les arts libéraux embrassait le trivium, qui comprenait la grammaire, la dialectique, la rhétorique, et le quatrium, l'arithmétique, l'astronomie, la géométrie et la musique. La résultante de tout cela était la philosophie, plus proprement appelée théologie; tout ce qui passait sous silence les dogmes de l'église, étant taxé d'hérésie et de magie, était impitoyablement livré la juridiction des évêques.
Abelard paya cher son imprudente et scientifique éloquence entachée de scepticisme à l'endroit des mystères de l'église. "Il sentit le fagot" comme on disait alors (...) Abélard est véritablement l'ancêtre des étudiants ou escholiers et le véritable initiateur du pays latin.
Philippe-Auguste en fondant l'Université, c"est à dire en donnant un même corps à l'ensemble des connaissances humaines, avait, de plus, fondé une nouvelle ville sur la rive gauche de la Seine. Cette ville était entourée de murailles depuis le Petit-Port, contournant la Montagne Sainte-Geneviève, partant de la Tournelle et comprenant tous les terrains qui constituent la halle aux Vins, domaine d'escholiers, planté d'arbres et arrosés par la Bièvre. (...) Les livres d'Hippocrate étaient sous scellés dans les Abbayes, tout juste prononçait-on le nom d'Aristote.
Les abords de Saint-Séverin, de Saint-Germain-des-Prés, de Saint-Germain-l'Auxerrois étaient un véritable cour des miracles.
(...) Les premiers chirugiens disséquaient les cadavres au charnier des Innocents et à la butte Montfaucon. L'école paroissiale Saint-Côme et Saint-Damien dépendance de l'église de ce nom, occupait avec l'église-charnier-cimetière-Abbaye, un vaste emplacement par la porte Saint-Michel, la rue de Vaugirard, la rue de la Harpe, la rue Sainte-Hyacinthe, la rue d'Enfer, la rue Monsieur-le-Prince, la rue de l'observance avec le couvent des Cordeliers, la rue du Paon, la rue du Jardinet, la rue du Battoir et la rue Mignon.
Le premier jeudi de chaque mois, dans un petit bâtiment construit sur l'emplacement du charnier, plusieurs chirurgiens visitaient et pansaient les malades qui se présentaient. En 1352, l'enseignement de la médecine est tout à fait constituée sous la désignation suivante : Faculté de Médecine de l'Université de Paris (...) "Contre les ignares, hommes et femmes de la ville ou de la campagne, apothicaires ou herboristes prescrivant des remèdes ou des potions et administrant aux Parisiens de la ville et des faubourgs prescrivant  des lavements trop laxatif (Clysteria multum laxatina)."
Parmi les fondations anciennes qui abritaient l'enseignement dans des semblants d'écoles, nous devons mentionner :
1° Le collège de Bourgogne ou des Cordeliers, sur l'emplacement consacré en 1329, sous la dénomination de Maison des Écoliers de Madame Jeanne de Bourgogne, reine de France, qui primitivement devait être construit sur l'emplacement de son ancien hôtel de Nesle (1331)
Ce collège, en face des Cordeliers fut réuni à l'Université de Paris en 1766.
2° L'École paroissiale Saint-Côme et Saint-Damien*, déja nommée.
3° Dans le faubourg Saint-Jacques, la rue du Fouarre, des leçons orales avaient lieu sur de bottes de foin.
Les examans de bâchelier et de docteur en médecine se passaient dans un cloître rue Saint-Benoît, à Notre-Dame, ou à Saint-Julien-le-Pauvre.
Rue de la Bûcherie 22, on trouve encore des vestiges de ce qui fut le premier amphithéâtre de Médecine fondé par Guy Patin. L'acquisition de cette maison, appartenant aux Chartreux fut faite en1472, et dès 1505 on y tint école. Il y avait un jardin contenant les plantes médicinales qui servaient au cours.
La rue de l'École de Médecine, appelée à cette époque rue des Cordeliers, a successivement pris le nom de Marat, qui y a habité à côté de la tourelle qui faisait l'angle de la rue Larrey, en face de la fontaine des Cordeliers. Tout cela n'existe plus.
En 1793, la rue Marat prit le nom de rue de l' École de Santé et finalement, de nos jours celui qu'elle porte maintenant.
Dans la rue de l'École de Médecine ou des Cordeliers était située l'église Saint-Côme et Saint-Damien, dont il a été question plus haut, à propos de la confrérie des chirurgiens.
Le collège de Daimville, fondé en 1380 et réuni à l'Université en 1762, était situé rue des Cordeliers.
La porte Saint-Germain, porte des Frères-Mineurs, porte des Cadèles, qui faisait partie de l'enceinte de Philippe-Auguste, occupait l'emplacement de la fontaine de la rue Larrey. La plus ancienne, sinon la première loge de francs-maçons fut établie dans le prolongement de la rue des Cordeliers, appelée alors rue des Boucheries, par lord Dervent-Waters, en 1721***.
Le cordonnier Simon**, géolier de Louis XVII, occupait, en 1792 la maison du 38 de la rue des Cordeliers."
Paul Gachet.
......
La Nomenclature des rues de Paris, bien incomplète par rapport à ce texte, ajoute cependant qu'en 1300, d'après Guillot, c'était la rue des Cordèles. Le Dictionnaire Historique des frères Lazare, précise que c'est au cours de la séance du 25 juillet 1793, qu'une députation du Théâtre-Français, demandât que la rue soit appelée du nom de Marat.
............
*Fondées en 1255, selon Sauval
**Simon fut guillotiné après la chûte de Robespierre le 28 juillet 1794.
*** Chez un traiteur nommé Hure !!!
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Rue de l'École de Médecine et des Boucheries vers 1860.
 Mise à jour  le 10/01/2012
C'est en 1790 que la rue de l'Ecole de Médecine prit définitivement son nom, sauf pendant une courte période elle porta le nom de rue Marat. De 1672 à 1790, elle était la rue des Cordeliers.
Une ruelle attenante a porté un certain temps le nom de rue Gaugain !

La thèse de l'assassinat de Vincent van Gogh prend l'eau ! Un livre enquête qui va paraîtree ces jours-ci dse l'historien d'Auvers-sur-Oise

Par Bernard Vassor

Cet ouvrage de notre ami Alain Rohan qui devait paraître il y a quelques mois va enfin voire le jour très prochainement.

 

Fargeau éditions

 

Le Mystère van Gogh


Résumé par Alain Rohant :

VINCENT VAN GOGH ET SA PERIODE AUVERSOISE

Du 20 mai au 30 juillet 1890 :

Théo par l’intermédiaire de Pissarro, a arrangé l’accueil de son frère à Auvers par le Docteur Gachet ami des impressionnistes et peintre lui-même.

Ce docteur exerce à Paris, et depuis 1872 dans sa maison de campagne d’Auvers il y reçoit : Cézanne, Renoir, Guillaumin, Sisley,… Comme médecin et peintre il pourra comprendre Vincent.

Vincent prend pension chez l’Auberge Ravoux, place de la mairie, il déjeune le dimanche chez le Docteur  Gachet.

Il peint avec ardeur, de nombreux paysages, (Toits de chaume et vigne, Marronniers rose en fleurs, L’escalier d’Auvers, Rue du village à Auvers, Champs de blé aux corbeaux…)  L’église d’Auvers, Portraits du Docteur Gachet et de sa fille, etc…

Il se levait à 5 h. peignait toute la journée et rentrait à la tombée de la nuit, se couchait très tôt, mais l’angoisse ne le quittait pas, peut-être le retour possible de ses crises ou encore d’être à la charge de son frère, qui lui même était malade et avait des soucis d’argent

C’est alors que le 27 juillet, il se tire un coup de revolver dans les champs derrière le château, blessé, il rentre tard le soir à l’auberge. Ravoux appelle le Docteur Gachet qui fait un pansement et ne peut rien de plus, vu l’état des hôpitaux et de la médecine en cette année de 1890.

Théo, prévenu le lendemain matin, arrive et passe le reste de la journée et la nuit prés de son frère qui s’affaiblit de plus en plus et s’éteint le 29 juillet à 1h 30 du matin, l’enterrement a lieu le 30 juillet dans le cimetière d’Auvers-sur-Oise.

Théo, très malade, décède 6 mois plus tard. Aujourd’hui, on voit les deux tombes jumelles, recouvertes du même lierre.

L’œuvre de van Gogh est un mélange de mysticisme et de réalisme, d’exaltation et de recueillement, dans la solitude et la passion frémissante. 

En moins de dix ans, il a exécuté plus de 800 œuvres (les plus connues étant Les Iris, Les Tournesols, La nuit étoilée, Le Docteur Gachet, L’homme a l’oreille coupée)

09/01/2012

Paris égrillard : une maison "A l'enseigne des deux conins", rue Hautefeuille...

Par Bernard Vassor
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Cette voie est certainement la plus ancienne à avoir été dénommée de façon graveleuse dans Paris. L'origine du nom de la rueproviendrait des substractions romaines à l'angle actuel de la rue Monsieur le Prince et du boulevard Saint-Michel qui auraient été désignées au moyen-âge "le Château de Hautefeuille" dans les chansons de geste. La voie se prolongeait au sud. Au nord, elle conduisait au Palais romain des Thermes. C'était une des quatres voies qui reliaient l'île de la Cité aux territoires suburbains.
L'église Saint-André des Arcs, au bas de la rue avait été bâtie aux alentours de l'an mille, reconstruite en 1210 et agrandie en 1660, avec un cimetière qui était attenant. L'église fut démolie en 1800.
Voltaire y fut baptisé le 22 novembre 1694.
Le nom de l'enseigne (disparue au début du XIX° siècle) au numéro 10 actuel de la rue, qui est pourtant évocateur, ne nous informe nullement sur l'activité exacte de cette maison, même si nous savons qu'il était interdit aux Cordeliers d'aller "prendre récréation sous la Hautefeuille". Pourtant, quelques années plus tard, cette maison devint une annexe du couvent des Cordeliers. L'ordre de Prémontrés avait fondé le collège du même nom en 1252, dont le célèbre éditeur Panckouke s'était rendu acquéreur au début de la révolution, pour y emmagasiner ses exemplaires de l'Encyclopédie. Une partie de la rue fut anéantie, lors du percement du boulevard Saint-Germain. La Brinvilliers, au XVII° siècle avait pour complice Sainte-Croix, qui demeurait dans l'hôtel de Fécamp qui possédait une jolie tourelle.
 
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Notons que Charles Baudelaire a vu le jour au 13 rue Hautefeuille le 13 avril 1821. Cette portion de rue a été amputée lors du percement du boulevard Saint-Germain.
mise à jour le 09/01/2012

07/01/2012

Pour les amoureux du vieux Paris : rue de la Huchette, A la hure d'or.

PAR BERNARD VASSOR

rue de la huchette,

La rue de la Huchète à Paris,

Première dont pas n'a mesprit,

Ases tost, trouva Sacalie.

XIII° siècle

 Au moyen-age, on l'appelait la maison de la Heuse, à la fin du XVIéme siècle, La Petite cuiller ,  puis La Hure de Sanglier. Sa voisine la plus proche était "Le Petit More" à l'emplacement du numéro 1 actuel. L'auberge "Au Panier fleuri" recevait de nombreux artistes et les chansons et les éclats de voix retentissaient dans tout le quartier.
Au XVII° siècle elle s'appelait la rue des rotisseurs, et pour le Père Bonaventure Catalagirone, elle était la seule véritable merveille de Paris.
Pendant une petite période, le nom de rue Sacalie lui fut attribué en raison d'une maison répugnante, véritable dépot à ordures (sac-à-lie), transformé plus tard par corruption en rue Zacharie
La rue de la Huchette était dejà peuplée de cabarets, et de rotisseries. Elle abritait depuis 1714 (ce qui nous concerne beaucoup) le bureau des apothicaires à l'enseigne de "La Lamproie" qui se partageait le recrutement de commis de magasins,  rue de l'Aiguillerie avec le bureau des épiciers. Les deux professions se confondaient, les épiciers étant souvent apothicaires et vice-versa. Leur particularité étant qu'ils étaient aussi marchands de couleurs. 
Les nombreuses enseignes qui ornaient cette rue témoignent de l'intense activité qui y régnait. Le nom de cette rue vient peut-être de la "Huchette d'Or" une enseigne qui fut remplacée par "Les Trois-Maillets-Courronés" que l'on voit encore à l'angle de la rue Galande. L'hôtel de Pontigny sous Charles VI, du côté de la Seine, était un lieu de baignade pour femmes, dans les étuves de l'hôtellerie des boeufs qui était mitoyenne. Les rôtisseries au nom évocateur ;La Lamproie-sur-le gril, La Hure, les pigeons et la Huchette embaumaient déjà cette rue étroite (et qui l'est restée)
On dit que l'abbé Prévost composa Manon Lescaut dans une de ces auberges. 
Se sont succédés dans cette ruelle : le bureau des Tanneurs, hongroyeurs, peaussiers et parcheminiers . C'est dans un hôtel de cette rue au numéro 10 : Le Cadran bleu, qu'un homme en 1795, mourant de faim, sans emploi, sans solde demeura quelques temps dans ce garni dans une chambre sous les toits, avec vue donnant sur la Seine. Ce petit homme corse avait pour nom Bonaparte.  L'hôtel porta sous l'empire une enseigne  "Au Petit Caporal" rapidement  débaptisé sous la restauration.
Une partie de la rue fut absorbée par le percement par Hausmann du boulevard Sébastopol.
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Le musée Carnavalet conserve cette enseigne.
A suivre............

Gérard de Nerval errant dans Paris : AURELIA OU LE REVE ET LA VIE

PAR BERNARD VASSOR

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Je vais totalement manquer d'originalité, c'est presque toujours cette représentation de Dürer que l'on utilise pour illustrer Gérard de Nerval !
AURELIA
OU
LE REVE ET LA VIE
 
L'abandon d'une femme aimée, va plonger le narrateur dans un profond désarroi. Une nouvelle rencontre, pendant un voyage en Italie lui fit oublier celle qu'il avait perdu en raison d'une faute impardonnable que nous ne connaitrons pas. Certains auteurs pensent que la femme adulée étaitmedium_jenny_colon_05_SEPIA.jpg Jenny Colon*, d'autres (comme moi) penchent plutôt pour la très jolie Marie Pleyel  et aussi à la fois Jenny qui est morte le 5 juin 1842 à Paris.medium_PLEYEL_MARIE_09_SEPIA.jpg
 
 
 
 
 
 
 
 
qui avait rendu fou plus d'un bonhomme, ( y compris Berlioz, qui lorsqu'il apprit le mariage de sa promise se procura un pistolet et rentra à Paris en urgence pour tuer sa fiancée infidèle. Heureusement pour elle, il n'en fit rien) Gérard poursuit son récit par un retour à Paris. Un soir, vers minuit, il rentrait chez lui, lorsque levant les yeux par hasard, il remarqua le numéro d'une maison éclairée par un réverbère :
"Ce nombre* était celui de mon age, aussitôt en baissant les yeux, je vis devant moi une femme aux teint blême, aux yeux caves, qui me semblait avoir les traits d'Aurélia. Je me dis : "C'est sa mort ou la mienne qui m'est annoncée !"
Cette nuit là il fit un rêve étrange, où un ange qui ressemblait à l'Ange de la Mélancolie d'Albrecht Dürer. Cet ange empêtré dans des nuages, tomba d'un seul coup dans une cour, s'accrochant au passage les ailes en passant sur les toits et les balustres....
C'est à partir de ce moment raconte Nerval qu'il eut ce qu'il appelait l'épanchement du songe dans la vie réélle.
Il poursuit son récit : "Mon ami m'ayant quitté, voyant ses efforts inutiles, sans doute en proie à quelque idée fixe je pensais que la marche la calmerait (...) en même temps, je quittais mes habits terrestres et je les dispersais autour de moi (..). 
Dans un récit de souvenirs sur Gérard de NervalAlexandre Dumas raconte que l'on était venu le réveiller chez lui une nuit pour aller chercher son ami qui se promenait nu sur le boulevard Montmartre et que la police avait conduit au poste du boulevard Poissonnière. 
*C'était le 37 rue Notre Dame de Lorette 
**Jenny Colon est née le 5 novembre 1808 à Boulogne-sur-Mer,
Elle était la fille d'une comédienne de l'Opéra comique, eut une vie très agitée, mariée à vingt ans avec l'acteur Laffont, elle eut de nombreuses liaisons, notamment avec le banquier néerlandais Hoppe. Gérard la vit certainement pour la première fois au théâtre des variétés en 1833. Elle mourrut des suites de maternités trop rapprochées. Nerval avait écrit en collaboration avec Dumas une pièce qui lui était destinée : Piquillo. Gérard fut effondré quand il apprit le mariage de Jenny avec le flutiste Gabriel Leplus, organisateur de tournées théâtrales.. 
Mise à jour le 07/01/2012

06/01/2012

Un faux journal féministe à "l'humour obcène"

Par Bernard Vassor

cotillon,1848

Quelques jours avant la deuxième révolution de juin 1848, ce journal annoncé comme mensuel n'eut qu'un seul numéro. Entièrement rédigé par des hommes, cette parodie des féministes était fort à la mode. Les clubs féminins étaient la risée des journalistes.

Ce couplet à lui seul, ne doit pas manquer de rappeler quelques souvenirs récents :

On dit qu'Eve,  notre grand-mère,

Navait ni chemise ni maillot;

Supprimant notre couturière,

Oui la couturière est de trop.

La liberté chaste amazone,

N'admet ni voiles ni verroux;

Ala barbe de nos époux,

Luttons comme à Lacédémone.*

*Dans les jeux publics, nous savons que les femmes se présentaient nues !

05/01/2012

Une des premières "brasseries de femmes" au quartier latin : Le café de la Cigarette.

PAR BERNARD VASSOR

NADAR,leo Treznik,hirsutes,cigarette

Xavier Aubriet par Nadar

Ce café était en réalité une des premières brasseries de femmes (ou une brasserie à femmes pour hommes comme on le  disait à l'époque, car il existait aussi des brasseries de femmes pour femmes) ayant vu le jour à Paris vers les années 1870. Elle était sitée rue Monsieur le Prince, près de l'établisseùent de bains Racine, fréquentée par Villemessant, Barbey d'Aurevilly, Charles Monselet, André Gill, Xavier Aubriet etc...

Les "serveuses" avaient une sacoche et un très court tablier blanc. L'avantage des brasseries  à femmes, c'est que le patron n'était pas tenu de respecter la même hygiène ni soumis au même contrôle que dans les "maisons". La mode de ces brasseries périclita, et l'on vit apparaître des parties de jeux clandestins. Une descente de police mit bon ordre à cet état de chose, et l'on entendit plus parler de La Cigarette, qui fut remplacée par une librairie.

Il y avait là le plus vieil étudiant du quartier latin toujours sombre et taciturne, parce que il ne pouvait pas se consoler de la disparition de toutes ces rues, ruelles, et cours anciennes disparues en raison du percement du boulevard Saint-Michel. 

"L'Hirsute"Léo Trézenick (Léon Epinette) a donné dans un roman intitulé "La Jupe", une description de ces cafés et des cénacles qui les fréquentaient.

Mise à jour le 05/01/2012. 

03/01/2012

Un café d'autrefois place de la Sorbonne : Le PICRATE....

Par Bernard Vassor
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Profitant de la catastrophe qui avait endeuillé la place de la Sorbonne à la suite de l'exposion du magasin de produits chimiques FONTAINE, un cafetier eut la sinistre idée de baptiser son établissement  de "café Picrate". C"était, de cinq à sept heures le rendez-vous des buveurs d'absinthe, l'heure de la fée verte.
On disait de ce café qu'il, faisait des affaires en or, et que l'on était certain qu'il n'allait jamais sauter !
......................................
Un épouvantable accident survenu le 16 avril 1868 fit quatre morts, affreusement mutilés, dont le fils de monsieur Fontaine le chimiste propriétaire du laboratoire de fabrication de teinture jaune. Deux des cadavres ont été expulsés à plus de cinquante mètres. On dénombrait également plus d'une dizaine de blessés graves.
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 20 kilogrammes de picrate de potasse, servant à obtenir cette teinture ont fait s'effondrer une maison de six étages. Des blocs de fer ont profondément pénétré dans les murs de la maison d'en face toutes les vitres des maisons voisines ont été brisées.
Fontaine aurait fait apporter d'une maison qu'il possède hors de Paris ce picrate de potasse dans des sacs en papier. Une certaine humidité dans l'air facilite l'explosion, le moindre frottement, le plus léger choc sufisent à proquer une déflagration bien plus importante que celle de la poudre. L'acide picrique fut découvert en même temps que le picrate de potasse, en 1788 par Jean-Michel Hausmann manufacturier mort à Strasbourg en 1824, surtout connu pour des découvertes d'un grand nombre de substances tinctoriales.... 
mise à jour le 2/01/2012

01/01/2012

Aujourd'hui 1° janvier 2012, création par notre ami Tristan Jordan du"Blog amoureux de Jules Renard"

 Par Bernard Vassor

Tristan Jordan, membre de notre association, ainsi que celle des Amis de Jules Renard vient de concrétiser son ambition de faire la promotion de son auteur préféré

(avec Octave Mirbeau)

WWW.JULES-RENARD.BLOGSPOT.COM

Nous lui souhaitons longue vie.....

DIMANCHE 1 JANVIER 2012

Un voeu - pour 2012 ? - non, pour l'éternité.

 
Tout homme devrait scier le bois dont il se chauffe. (Jules Renard,Nos frères farouches - Ragotte, 1908)
 

Jules Renard vu par Rémy de Gourmont, suite

 
On croyait Jules Renard bien portant, et il était très malade ; on le croyait riche, et il était pauvre ; on le croyait heureux, et il avait déjà voulu se suicider ; on le croyait philosophe, et il ne supportait pas l'apparence d'une critique ; on le croyait détaché des vanités politiques, et il soutenait âprement des guerres de clocher ; on le croyait parisien, et il était resté profondément paysan ; on le croyait naturaliste, et il aimait surtout Victor Hugo ; on le croyait sceptique, et il lisait Pascal ; on le croyait gai, enfin, et il était triste. Nous connaissons nos contemporains à peu près comme cela, ce qui ne nous empêche pas de les juger, de leur attribuer des intentions, de mesurer leur esprit, de pénétrer dans leur pensée, de qualifier leur âme.
Rémy de Gourmont Épilogues .Volume complémentaire, Mercure de France, 1913.
 

31/12/2011

Quelques danseuses et ballerines illustres de l'Opéra à Paris à l'époque où le tutu découvrait à peine la cheville.

Par Bernard Vassor
 
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LA CAMARGO

La première fois qu'une danseuse se produisit sur la scène de l'Opéra à Paris, le 16 mai 1681 (le tutu n'existait pas encore) dans "Le Triomphe de l'Amour". C'était mademoiselle La Fontaine. Avant elle, quelques dames avaient figuré dans des ballets, comme la princesse de Conti, mademoiselle de Nantes, mais leur rôle s'était borné à réciter des vers. Mademoiselle La Fontaine, reçut le titre de "Reine de la danse", escortée de trois choryphées, Mlle LepeintreMlle Fernon, et Mlle Roland. Cette dernière, devint premier sujet à son tour, et épousa le marquis de Saint-Geniès. une autre Mlle Roland occupa des rôles de premier plan quelques temps plus tard comme l'indiquent les vers suivants :

De Camargo, de Sallé de Roland,

Maint connaisseur exalte le talent,

Sallé dit l'un, l'emporte par la grâce,

Roland dit l'autre, excelle en enjoument

Et chacun voit avec étonnement

Les pas hardis, la noble la vive audace

De Camargo

Entre les trois la victoire balance,

Mais si j'étais le berger fabuleux

Je ne sais quoi de grand de merveilleux,

Me forcerait à couronner la danse

De Camargo

Au début du XVIIIème siècle Mlle Desmatins obtint un grand succès comme ballerine. Ancienne laveuse de vaisselle à la célèbre auberge du Plat d'Etain. Sa très grande beauté était compensée par son inintelligence. Son titre de reine lui permit de mener grande vie, sa sensualité et son appétit, lui procura rapidement un embonpoints prématuré. Elle termina sa carrière comme chanteuse et mourut en 1705.

la première à avoir exécuté un ballet pantomime fut Mlle Prévost. La représentation ( Horace de Corneille) mise en musique par Mouret) produisit un effet immense sur le public. Même les acteurs sur la scène pleuraient. A la même époque, Mlle Dupré trouva la célébrité grâce à son intimité avec le régent qui lui fit serment de fidélité. (promesse non tenue semble-t-il...) Mlle Quinault-Dufesne accrocha à son tableau de Chasse : Samuel Bernard, le marquis de Nesle, le régent, et finit par épouser le duc de NeversMlle Guyot, reine éphémère, se retira dans un couvent.

Nous arrivons maintenant à Mlle Marie-Anne Cupis de Camargo(qui a fait déja l'objet d'un article à rechercher sur ce site) née en 1710, issue d'une famille noble espagnole elle fit ses débuts à l'Opéra le 5 mai 1726, dans "les Caractères de la danse".  Sa première grande rivale fut Mlle Prévost qui la cantonna dans des rôles de figurante. Mais au cours d'une représentation, un danseur manqua son entrée, alors Camargo s'élança sur la scène et improvisa un pas qui porta à son comble l'enthousiasme du public...la Prévost fut définitivement effacée. Camargo fut aussi la première à battre des "entre-chats à quatre". C'est elle qui apporta sur scène l'usage du caleçon dont une ordonnance de police réglementât l'usage. Cet accessoire vestimentaire fut remplacé plus tard par le maillot. Maîtresse du comte de Clermont, propriétaire de six abbayes par droit de tonsure, elle connut la plus grande rivale de sa carrière, Mlle Sallé.

Celle-ci, auteur chorégraphique, et artiste de talent eut les honneurs de vers de Voltaire qui établit une hiérarchie :

Ah, Camargo que vous êtes brillante !

Mais que Sallé grand dieux est ravissante !

Que vos pas sont légers, et que les siens sont doux !

Elle est inimitable et vous êtes nouvelle !

Les nimphes sautent comme vous,

Et les Grâces dansent comme elle

Et toujours du même : Voltaire épitre à mademoiselle Sallé. 02 pdf.pdfVoltaire épitre à mademoiselle Sallé.pdf

 

"La Sallé" établit la réforme dans les costumes des danseuses et les affranchit de l'usage du panier. Accusée par ses contemporains de tribadisme, la danseuse reçut des sommes condirérables dans tous les théâtresd'Europe où elle se produisit. 

Mlle Mariette qui avait résisté tant qu'elle put aux avances d'un seigneur, vit sa maison incendiée par son soupirant afin d'avoir l'occasion de l'emporter dans un hôtel luxueux qu'il voulait lui offrir.

Mlle Grognet, (ou Crognet ?) danseuse de talent et amie supposée de Mlle Sallé, fut demandée en mariage par le marquis d'Argens.

Mlle Saint-Germain, adulée pour sa beauté et sa grâce, trouva un jour son boudoir tapissé de billetsde banque pour la somme colossale d'un million !

Mademoiselle Lyonnais artistes complète et doté d'un talent de mime, fut la première femme à se lancer dans la Gargouillade (pas de danse assez compliqué). Elle eut une vie agitée, et avec son amant, elle s'ennivrait "deux fois par jour chez Ramponneau".

C'est Mlle Lany qui battit pour la première fois "les entrechats à six" et Mlle Heinel qui apporta de Stutgart la pirouette à Paris. Elmle épousa Gaëtan Vestris. 

Mlle Dufresne devint marquise de Fleury, mais mourut dans le plus grand abandon et la plus complète indigence. 

Mlle Le Duc qui avait succédé à Camargo dans le coeur (ou le lit) du comte de Clermont fut l'objet de nombreux scandales. Déguisée en soldat pour suivre son mari à l'armée, elle fut arr^tée sur ordre du roi. Après de nombreuses péripéties, le comte sur son lit de mort, demanda de faire venir son confesseur. C'est la danseuse qui se présenta habillé en abbé....Mesdemoiselles GrandpréLiancourt, Mlle Mazarelli, Mlle Lolotte et mademoiselle Chouchou accrochèrent un blason à leur tableau de chasse. Mademoiselle Allard, maîtresse du duc de Mazarin avait obetenu le privilège de composer et de régler ses entrées. Mlle Grandi excella dans la galenterie. Elle fit parvenir au roi du Danemark en visite à Paris une carte, où elle s'était faite représenter dans une tenue et une position très suggestive...

Mlle Audinot se ruina pour les beaux yeux du duc de Lauzun. Mlle Cléophile se promenait à Longchamp dans un atelage à six chevaux. Ses écuries étaient luxueuses et menait un train de vie somptueux qu'elle devait essentiellement à l'ambassadeur d'Espagne. Tout chez elle était somptueux, l'or brillait partout, jusque dans sa bouche où elle avait la voute palatale formée d'un dome de ce métal précieux.

Mlle Gondolié et Mlle Michelot furent toutes deux maitresses du comte d'Artois.

Mlle Dorival, très aimée du public avait eu l'audace de désobéir à Gaëtan Vestris le tout puissant maître de ballet. Pour sa punition elle fut envoyée au For-l'Evèque. Le soir de la représentation qui suivit cet exil, Vestris fut tellement sifflé par le public qui lui intima l'ordre de faire revenir la danseuse rétive. Le maître fut obligé de s'exécuter. 

Mlle Dervieux, mariée au très laid très riche et grotesque Peixotte  (sur lequel courent de nombreuses anecdotes graveleuses) se fit bâtir un hôtel luxueux rue Chantereine (rue de la Victoire) non loin de celui de Julie Carreau, maîtresse de Talma.

Mlle Théodore dotée d'une grande instruction et d'une intellgence rare, fut victime de son talent. et conduite à la prison de"la Force" pour quelques épigrammes spirituels et éloignée de Paris.

Marie-Madeleine Guimard vit le jour à Paris le 2 octobre 1743. Aucune danseuse jusque là, n'avait eu une carrière aussi brillante. Elle avait fait ses débuts comme doublure de Mlle Alani qui avait alors la faveur du public. Mais bientôt, la remplaçante remplaça la reine dans le coeur versatile des spectateurs, qui lui vouèrent un véritable culte. Au cours d'une représentation, un élément du décor tomba sur un de ses bras qui fut fracturé. Le lendemain, on fit dire une messe à Notre-Dame pour obtenir de Dieu une guérison accélérée. Sa maigreur extrème l'avait fait surnommer  "le squelette des Grâces". Elle eut les faveurs des plus grands de ce monde, le prince de Soubise, monseigneur de Choiseul l'archevêque de Cambrail'évêque de Verdun monseigneur Desnos et le fermier général Delaborde, se disputaient ses faveurs. Elle se fit construire à la Chaussée d'Antin un hôtel somptueux, elle possédait uine villa d'été à Pantin, où elle avait fait installer un théâtre. Le roi Louis XVI et Marie-Antoinette voulurent la voire danser "une fricassée à Choisy" avec les danseurs d'Auberval et  Despraux; ce qui lui valut une pension de 6000 livres. L'or coulait à flot entre ses mains. Pendant trente ans elle eut toujours vingt ans ! Elle mourut en 1816 toujours agée de vingt ans, mais en réalité, elle en avait 73.

A la fin de sa vie criblée de dettes, elle obtint le droit de mettre son hôtel "en loterie". C'est la comtesse de Lau, qui n'avait pris qu'un seul billet de 120 livres qui gagna la maison.  

Mlle Duperret, qui fit des début prometteurs, mais elle entra en religion par dépit amoureux non partagé par Dauberval.

Mlle Beaupré fut remarquée en raison de son carrosse en porcelaine, tiré par quatre chevaux "isabelle" qui lui avaient été offerts par le prince de MontbarreyMlle Renard qui partageait les faveurs dudit prince, s'était associée avec lui pour faire le commerce des faveurs du roi. Cette escroquerie fut révélée par un officier général qui avait versé  50 000francs pour obtenir une décoration. Ne voyant rien venir il déposa plainte. 

Mlle P.Gardel qui débuta sous le nom de Mlle Miller, fut la véritable remplaçante de la Guimard. Mime remarquable, elle eut une longue carrère, mais la postérité ne l'a pas reconnue.

Mlle Clotilde Mafleuroy  était la personnification de la grâce, de la séduction et de la beauté. Le prince Pinatelli lui "monta" sa maison et lui assura une rente mensuelle de 100 000 francs, l'amiral Mazaredo pour une seule rencontre lui fit don de 400 000 francs et un banquier lui offrait 400 francs pour assister en spectateur à ses repas. Elle se maria à Boëldieu en 1802. Elle mourut à Paris en 1819.

Mlle Bigottini qui avait conquis une place importante dans le domaine de la danse, voulant marcher sur les trace de Mlle Mafleuroy, lui souffla le prince Pinatelli. Elle devint très vite millionaire. Pour sa dernière représentation au théâtre, en 1823, c'est aux côtés de Mlle Mars qu'elle joua un rôle de page dans "La Jeunesse de Henri IV" 

Mlle Gosselin monta très haut dans la faveur du public, malgré l'obstruction du maître de ballet Gardel qui voyait d'un mauvais oeil, l'arrivée d'une concurente pour sa femme Mlle Miller. Tombée injustement dans l'oubli aujourd'hui,  elle fut la première à "faire des pointes". exploit sans précedent, compliqué par les cothurnes alors utilisés à l'époque. Il fallut attendre l'invention du chausson de danse et le travil acharné de Marie Taglioni pour perfectionner cette tecnique. Mlle Mercandotti fut plus connue pour sa beauté que par son talent. Mlle Paul débuta dans "la Caravane", en 1827, c'est dans "La Somnambule"qu'elle atteint l'apogée de sa carrière.

Mlle Duvernay eut son heure de célébrité en raison de son caractère versatile. Après avoir eu recours au poison pour se suicider, elle annonça son entrée dans les ordres. De nombreuses anecdotes concernant certains de ses soupirants montrent le caractère impitoyable de la danseuse.

Mlle Noblet eut une grande carrière pendant une vingtaine d'année.

Marie Taglioni, débuta à l'Opéra de Paris en 1827. à qui l'on attribue à tort l'invention du tutu, des chaussons de danse et de la technique des pointes, qu'elle porta cepandant à la perfection. Elle fut néanmoins, en raison de son travail acharné sous la férule de son père, la reine incontestée du ballet romantique  

A SUIVRE..........................

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Sophie Parcen, une danseuse actuelle de l'Opéra de Paris
mise à jour le 31/12/2011

Paris disparu : La rue Taillepin, ou plutôt Taille-pain.

Par Bernard Vassor

rue Brise-Miche,rue Taille-Pain

La très ancienne rue Taille-Pain fut nommée ainsi parce que les moines du cloitre Saint Merri y faisaient des distributions de pain aux pauvres. L'étymologie de la rue Brise-Miche qui en faisait l'angle, avait la même origine. Certains historiens indiquent qu'au V° siècle, sainte Pulchérie aurait vécu dans une maison communiquant de la rue Brise-Miche à la rue Taille-Pain ! Ces ruelles ne portaient pas encore ces noms.

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En plein centre de ce plan du XVII° siècle, la rue Taille-Pain en équerre avec la rue Brise-Miche, toutes deux aboutissant au cloitre Saint-Merri.

La rue Taille-Pain qui avait pour nom "cul de sac Bailloe ou Baille-Heu" fut démolie en 1900. La rue Brise-Miche qui existe toujours, portait quand à elle le nom de "rue des Bouvetins."

Une ordonnance du prévôt de Paris ordonnat, sur demande du curé de Saint-Merri, l'expulsion de certaines ribaudes ivrognesses de leurs corps en ces ruelles attenantes au cloitre. Mais les bourgeois et commerçants ne l'entendirent pas de cette oreille, la disparition de ces diablesses risquait fort de compromettre les bénéfices de leurs activités. Le parlement se prononça contre le prévôt le 21 janvier 1388, et les gentes dames purent retrouver ainsi leur petit commerce de proximité.

Un peintre précurseur, pionnier de l'aviation : GEORGES DE FEURE (GEORGES JOSEPH VAN SLUYTERS)

PAR BERNARD VASSOR

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Georges de Feure, à l'Ane rouge en 1890
De Feure vit le jour en Hollande la même année qu'Emile Bernard en 1868. mort en 1943 au 20 rue Caulaincourt. La famille vint habiter à Paris en 1889. le jeune homme fréquentait alors : "Le Rat mort", "La Nouvelle Athènes", le Chat Noir, "L'Auberge du Clou"et le cabaret des "4 Z'Arts." où il présentait quelques fois deux ou trois toiles. En 1892, il exposa chez Le Barc de Bouteville dans la deuxième exposition des peintres impressionnistes et symbolistes. En 1893, il présenta quatre oeuvres au salon"Rose+Croix". Il produisit alors de nombreuses affiches, et illustrations pour différentes revues. Il se lança dans la création de meubles qu'il expose dans le pavillon Bing à l'exposition universelle de 1900, ainsi que des décorations d'intérieur, de façades et de vitraux. En juillet il fonda avec Victor Prouvé, Bracquemond et Levy-Durmer, "La Société Moderne des Beaux-Arts".
Il construisit aussi des avions en bois qu'il pilota lui-même dans des meeting. Un de ses modèles en bois fut suspendu (sans le moteur) auplafond du Bon Marché.
mise à jour le 31/12/2011
A suivre

30/12/2011

L'ACADEMIE : un repaire d'ivrognes invétérés

Par Bernard Vassor

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C'était dans la rue Saint-Jacques au 275, qu'un établissement de distilateurs ne comprenait qu'une seule salle, des tonneaux et des bouteilles cernant le lieu. Une unique grande table des chaises en bois brun, un comptoir en zinc étaient le seul mobilier. Parmi  la clientèle, d'anciens artistes peintres ayant remplacé la peinture par l'absinthe. Un autre client nommé Paragot est un étudiant ayant dépassé les 78 ans ! Il était adoré des étudiants qui lui offraient forces rasades d'absinthe, en moyenne plus de 17 verres par jour.

Poète à ses heures, il ne fallait pas beaucoup le pousser pour qu'il n'entonne 

un de ses poèmes dont le sujet était l'Académie elle-même :

Quand je viens le soir à l'Académie,

Que j'damlande un verr', on me le sert gaîment,

Et j'entend causer droit, anatomie,

Par des homm's qui caus', mais caus' savamment.

Il a également écrit des chansons dont les étudiants reprennaient les  couplets en coeur. N'oublions pas le garçon Hilaire, connu dans le quartier latin pour sa force hérculéenne, et la facilité avec laquelle il empoignait les clients récalcitrants pour les jeter sur le trottoir. 

Le tableau ne serait pas complet si nous n'y ajoutions pas deux compères qui avaient rebaptisé l'endroit en :

"ACADEMIE D'ABSOMPHE"

Voiici un article écrit en 2007 en compagnie de mon amie  Jacqueline Duvaudier aujourd'hui disparue 

PAR JACQUELINE DUVAUDIER ET BERNARD VASSOR

 
J'ai retrouvé dans mes papiers un document préparatoire à la célébration du cent cinquantenaire de la naissance de Rimbaud. Avec ma camarade Jacqueline Duvaudier, la secrétaire générale  à l'époque des Amis de Rimbaud, nous avions (elle surtout) préparé un parcours parisien sur les traces d'Arthur Rimbaud.
Rétabli dans l'ordre chronologique :
31 août 1870, Arthur arrive à la gare du Nord par Saint-Quentin sans billet valide, il est arrêté par la police et conduit à la prison de Mazas (aujourd'hui démolie, elle était située boulevard Diderot).
Après être retourné à Charleville, certains historiens affirment sans preuves qu'il était venu à Paris pendant la Commune de Paris, avec parfois des interprêtations grotesques.
C'est à la mi-septembre 1871 qu'il arrive, invité chez Verlaine à la gare de l'Est où l'attendent Paul Verlaine et Charles Cros sur le quai de la gare. Dépité, Verlaine rentre chez lui à Montmartre 14 rue Nicolet, dans la maison de sa belle-famille. Là... surprise ! Arthur est venu directement et a été reçu par madame Mauté de Fleurville, mère de Mathilde épouse Verlaine. Le lendemain, Il visite le Louvre avec Verlaine où il estime que l'on aurait aussi dû détruire toutes ces horreurs.
10 rue Notre Dame de Lorette le photographe Etienne Carjat, fait un portrait de l'adolescent plein de promesses dans ses ateliers. Les deux amis, fréquentent la brasserie du 7 place Pigalle "Le Rat Mort". C'est là que Rimbaud blesse accidentellement Verlaine à la cuisse d'un coup de couteau. L'absinthe devait y être pour beaucoup.
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Après avoir été hébergé à Montmartre chez les Mauté, rue Nicolet, il va vivre dans une mansarde rue Campagne Première une maison faisant l'angle de la rue d'Enfer, démolie pour laisser place au boulevard Raspail en 1902. Il se rendit à la librairie Artistique 18 rue Bonaparte, l'éditeur de son ami Paul DemenyEn octobre 1871Théodore de Banvilleloge Rimbaud dans une chambre sur cour. Il ne resta pas plus d'une semaine. Charles Cros le loge dans son atelier du 13 rue Séguier où il ne vécu que dix jours.
Nous savons par une lettre de Jean-Louis Forainà Verlaine, que Rimbaud et lui, attendaient la sortie du travail de "Pauvre Lélian" (employé dans une compagnie d'assurances rue Laffitte) attablés devant un verre d'absinthe au café "Le Cadran" (aujourd'hui le Central) 12 rue Drouot
De Retour de Charleville, en 1872, c'est à l'hôtel d'Orient 41 rue Monsieur le Prince que en mai, Rimbaud vient s'installer. En novembre à l'hôtel des Etrangers à l'angle du boulevard Saint-Michel et de la rue Racine qui accueille "le Cercle Zutique", Arthur couche au troisième étage. Il a été élu par les parnassiens du "cercle" barman... en compagnie de son ami Ernest Cabaner !!! C'est là qu'il composa le Sonnet des Voyelles.  
Ensuite, c'est dans une chambre de 3 mètres carrés au sixième étage qui donne sur une cour à l'hôtel de Cluny*qu'il réside. Il se rend souvent à "l'Académie d'Absomphe" (d'Absinthe) 175 rue Saint-Jacques. (c'est aujourd'hui un restaurant Indien).
Son ami Jean-Louis Forain le reçoit dans son atelier du mythique 17 quai d'Anjoul'hôtel Pimodan**, à l'époque dans un triste état de délabrement. Il fréquente le café Tabouret à l'angle de la rue de Vaugirard et la rue de Rotrou. Un marchand de vin à l'angle de la rue Bonaparte et du Vieux Colombier, est le siège de plusieurs dîners "des Vilains Bonhommes" où Fantin-Latour représenta Arthur et Verlaine au milieu d'autres parnassiens dans un tableau intitulé "Le Coin de Table".
 
 
* Hôtel Cluny, grâce à notre ami Dominique Lejay, nous avons pu inaugurer une plaque en 2004 au numéro 8 de la rue Victor Cousin.
**A l'hôtel Pimodan, Baudelaire avait trente ans auparavant un petit appartement sous les toits, donnant sur la cour.
Autre coïncidence, Baudelaire avait aussi élu domicile quelques temps au 10 rue de Buci. 
Nous devons à Steeve MurphyJean-Jacques Lefrère, et Michael Pakenham, la confirmation ou la révélation de ces adresses. Notre ami Alain Pouillard, avait un an auparavant organisé une exposition sur ce même thème.

29/12/2011

Une saison de Nobel, par Le Service Culturel de l’Ambassade du Pérou en France

 

Par Bernard Vassor

Mario Vargas llosa,bernard

Le Service Culturel de l’Ambassade du Pérou en France

vous informe de la prochaineprésentation de

Une saison de Nobel

 

Lecture deTante Julia et le scribouillard

de Mario Vargas Llosa

parNicolas Martel, comédien, en français,

et JoaquinaBelaunde, comédienne, en espagnol

 

Présentation par Albert Bensoussan

 

Jeudi 26 janvier à 20h30

à l’Hôtel de Massa

38 rue du Faubourg Saint Jacques

75014 Paris

 

Entrée Libre

Confirmation: lecture33@free.fr

unesaisondenobel.com

 

L'or rend pauvre, de John Sutter à "la loterie du lingot d'or", de Sacramento au boulevard Montmartre.

 

Par Bernard Vassor  

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Vue générale de San-Francisco vers 1850

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Les premiers chercheurs d'or en Californie.

C'est en janvier 1848, que dans une petiite scierie perdue (à l'embouchure de la rivière SACRAMENTO) appartenant à un nommé John Sutter, que le charpentier James W. Marshal découvrit une pépite au milieu de graviers.

Dès que la nouvelle fut connue, l'endroit vit déferler vers ce nouvel eldorado des milliers d'argonautes venus par terre, traversant les montagnes, par navires entiers loués pour l'occasion. Un désordre indescriptible règne dans cette région qui devient la Californie en 1850.

Blaise Cendrars a décrit une biographiie romancée dans son livre intitulé "L'or"

A la lecture de ce roman, nous voyons la décadence et la mort de John Sutter que la fièvre de l'or a rendu misérable

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Pendant ce temps, en France la nouvelle va générer de nombreux espoirs, et bon nombre de profiteurs vont sauter sur l'occasion pour organiser une vaste fumisterie.

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 Alexandre Dumas fils avait vendu sans vergogne sa plume pour cette escroquerie politico-financière.

"Chez M.Fiot, 10 boulevard Montmartre à l'angle du passage Jouffroy (qui nétait ouvert que depuis trois ans) siège 6 rue Masséna." 
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Voici la lettre adressée à l'éditeur commanditaire, qui figure dans cette petite brochure de 18 pages :
Monsieur,
vous me demandez l'autorisation de reproduire en brochure l'article que j'ai publié sur les loteries. Cet article avait été fait à propos de la Loterie des Lingots d'or, il vous revient de droit. Voici donc cette autorisation. Vous pouvez même, dans la brochure, mettre tous les détails que vous croirez nécéssaires, ou retrancher ce que bon vous semblera; je serai heureux d'avoir en quelque chose concouru à la publicitéé d'une loterie que je trouve originale et que je crois utile.
Recevez monsieur....
A. Dumas fils

L'histoire de cette loterie est assez méconnue. Il y a pourtant plusieurs milliers de documents dans une dizaine de cartons aux Archives de la police...Des chercheurs américains ont microfilmé, il y a quelques années la totalité de ces archives. Ils ont découvert dans ce monceau de documents, certains de leurs ancêtres venus de Paris et restés aux Etats-Unis.
Le but de la création de cette loterie, généreux en apparence était de payer le voyage de 5000 ouvriers sans travail trop pauvres pour se payer le voyage à destination de la Californie pour y chercher de l'or. Le choix des bénéficiaires appartenait au préfet de Police. C'est le 30 avril 1850 que le préfet de Police Pierre Carlier charge un certain Langlois de louer une vaste boutique 10 boulevard Montmartre, à l'angle du passage Jouffroy. Ce Langlois, sera le gérant de la société jusqu'à sa liquidation en 1853. Le liquidateur était un nommé Oudiné.medium_loterie_lingot_balance.jpg
J'ouvre ici une parenthèse : 
medium_loterie_lingots_lots.2.jpg(J'avais lu sur internet un article un peu confus sur un site pourtant prestigieux, où il y était dit (avec copyright) que  la société avait été promue par Alexandre Dumas fils avec le préfet de Police, et un armateur Jules Langlois pour évacuer des indésirables après le coup d' état du 2 décembre......)
Erreur, c'est en 1850 que débuta cette affaire !
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Le tirage des lots(le premier prix étant un lingot d'or exposé dans la vitrine du passage Jouffroy)se faisait à l'hypodrome des Champs Elysées. C'est une vieille connaissance Alexis Godillot 61 rue Rochechouart installé à l'époque boulevard Poissonnière qui avait été chargé de la décoration du cirque Olympique pour donner plus de faste à cette opération.
Les journaux étaient priés d'inserer une publicité sur cette loterie moyennant une somme allouée de 50 francs par le préfet. Sur les rideaux des théâtres parisiens, étaient peinte également la réclame de la Loterie du Lingot d'Or
De 1850 à 1853, 17 navires firent le transport de plus de 3000 hommes et femmes qui étaient reçus à San-Francisco, ils y obtenaient là un petit pécule, et étaient priés de se débrouiller seul.  
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La ficelle était un peu grosse, on découvrit qu'il y avait beaucoup de billets portant le même numéro, et personne ne gagna le fameux lingot. ! 
La Société avait affrêté 17 navires qui avaient transporté 3293 passagers livrés à eux-même une fois arrivés sur place.
Le voyage dura plus de 6 mois. Les bateaux partant du Havre, passaient le tropique du Cancer après plusieurs semaines. Les passagers qui ne souffraient pas du mal de mer étaient suffoqués par la chaleur tropicale. Puis, au passage du"Pot-au-noir" sur une mer calme, les bateaux faisant du sur-place, puis sans prévenir, des puies torrentielles s'abattaient sur les malheureux passagers. Une fois arrivés aux îles Malouines des vents contraires repoussaient les navires, rallongeant de 15 jours la durée de la traversée. Le passage du Cao-Horn, parsemé de récifs, un froid glacial et des tempêtes sans fin finirent par épouvanter les candidats à l'immigration. Pusieurs mois furent encore nécéssaires pour remonter le Pacifique jusqu'à San-Fransico. 

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Le terrifiant passage du Cap-Horn

Cham,Californie

La caricature montre une famille de bourgeois arrivés en Californie, qui voit ses domestiques les abandonner pour se ruer sur des mines d'or.
......
Après la faillite, le magasin se transforma en 1853 en un "Buffet Américain", ancêtre de certains établissements à restauration rapide où l'on mangeait debout :
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L'endroit de nos jours.
Mise à jour le 29/12/2011

23/12/2011

Une bonne affaire à faire : à vendre, une maison avec terrein dans "le marais" entre la rue du Désert, et la rue Chantereine.

Par Bernard Vassor

Saint-Lazare,trois frères,

Sur cette carte de 1812, seule, la rue Chantereine est devenue la rue de la Victoire, et la révolution étant terminée, la rue Lazare a retrouvé son Saint.

La lecture d'un plan "pour l'enfant amoureux de cartes et d'estampes" est souvent aussi instructive qu'un livre d'histoire.

La vente aura lieu le mercredi 17 octobre 1792.

Septième section Mirabeau :

Une maison ayant une entrée avec porte charrière est à vendre, avec un grand terrein en marais, derrière ladite maison rue Saint-Lazare & dernière portion d'une maison voisine ayant ledit terrein, entrée par une porte dans la rue des Trois-Frères (aujourd'hui absorbée par la rue Taitbout)

rue Saint Lazare

Cette vente est au bénéfice des hériers Thibault.....

La rue des Trois Frères avait été ouverte en 1778, c'est Le Peletier du Houssay qui la fit percer en même temps qu'une ruelle qui porta le nom de... rue du Houssay, on est jamais si bien servi...

La rue des Trois-Frères était parallèle à la petite rue Saint-Georges, que bien des historiens ont confondu pour y faire naître Henri Murger. 

17/12/2011

Les ancêtres de Baudelaire, Claude, Joseph, François et les autres au lieu-dit "Le trou Rimbault" à une quarantaine de kilomètres de Charleville.

Par Bernard Vassor

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En 1767, un nommé Claude Baudelaire, vigneron, se rendit acquéreur à Nauville-au-Pont, (près de Sainte-Ménéhould) village où il demeurait, d'une maison au lieu-dit "le trou Rimbault". Nous voyons apparaître dans l'acte de vente le nom du couple Guilaume Janin, intermédiaire en faveur de Claude Baudelaire.

Nous retrouvons cette famille Janin quelques années plus tard quand Joseph Francois épousa en  1797, Jeanne Justine Rosalie Janin. Le contrat de mariage indique que les futiurs époux avaient donné leur qualité professioonnelle d'artistes peintres. De leur union naquit un garçon, Claude Alphonse Baudelaire.

Après le décès de sa femme, Joseph François épousa en 1819 Caroline Dufays, une jeune orpheline (adoptée par son ami Pierre Pérignon)

Pierre Joseph avant son premier mariaghe avait été séminariste et était peut-être devenu prêtre ? Fort heureusement pour la littérature, il quitta les ordres ! Il n'aurait jamais donné le jour après son second mariage à un enfant prénommé Charles........

14/12/2011

Jeanne Esmin, une fidélité rimbaldienne de plus d'un demi-siècle. Une exposition à la galerie des éditions Laurence Mauguin.

Par Bernard Vassor

jeanne Esmein,Rimbaud, déserts de l'amour,Laurence Maugin

Exposition "Les Déserts de l'Amour"

Exposition d'une oeuvre gravée de Jeanne Esmein.de 3 gravures d'un ouvrage d'artiste inspiré du texte de Rimbaud. 

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Dans ce premier poème en prose du printemps 1871, selon son ami Ernest Delahaye (mais Steeve Murphy le situe entre 1871 et 1873), Arthur Rimbaud, dans "l'avertissement" se présente comme le découvreur d'un tout jeune auteur dont il se fait le porte-parole :
AVERTISSEMENT :
Ces écritures-ci sont d'un jeune, tout jeune homme, dont la vie s'est développée n'importe où ; sans mère, sans pays, insoucieux de tout ce qu'on connaît, fuyant toute force morale, comme furent déjà plusieurs pitoyables jeunes hommes. Mais, lui, si ennuyé et si troublé, qu'il ne fit que s'amener à la mort comme à une pudeur terrible et fatale. N'ayant pas aimé de femmes,  quoique plein de sang !  il eut son âme et son cœur, toute sa force, élevés en des erreurs étranges et tristes. Des rêves suivants, —ses amours !  qui lui vinrent dans ses lits ou dans les rues, et de leur suite et de leur fin, de douces considérations religieuses se dégagent  peut-être se rappellera-t-on le sommeil continu des Mahométans légendaires,  braves pourtant et circoncis ! Mais, cette bizarre souffrance possédant une autorité inquiétante, il faut sincèrement désirer que cette Âme, égarée parmi nous tous, et qui veut la mort, ce semble, rencontre en cet instant-là des consolations sérieuses et soit digne ! 
A. RIMBAUD.

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Cette pièce est le prétexte pour Arthur de justifier ses goûts pour la littérature libertine et même licencieuse du XIII° siècle, une sorte de rêve érotique frustrant....

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La galerie Laurence Maugin est  située à l'emplacement même du chemin qui bordait le mur d'enceinte de Charles V.

Sa fondatrice Laure  Mauguin, poursuit inlassablement sa vocation au service de la poésie.

http://www.editionslmauguin.fr/Accueil

 C'est en 1953, je crois que Janne Esmeina a exposé pour la première fois des dessins à l'encre de chine, puis une série de dix eaux fortes illustrant les poèmes d'Arthur Rimbaud. En 1986, elle réalisa une serie de dix planches couleurs avec des "marges harmoniques" pour le centenaire de la parution des "Illuminations" dans la revue "Vogue".Pour le cent cinquantenaire de la naissance d'Arthur, elle a lithographié une "Troisième suite pour cent cinquante ans", série de 15 albums de 15 planches, qui ont été présentés à la "Fondation Taylor", et pendant la célébration que j'avais organisée à la mairie du neuvième avec notre amie, la regrettée Jacqueline Duvaudier, et Jean Laurent, le directeur la revue "Rimbaud vivant"

Dominique Lejay des "Amis de Rimbaud" m'avait donné le cheminement qui avait conduit à l'improvisation qu'avait donné Janne Esmin pour la réalisation de son ex-libris : La scène que nous voyons est tirée d'une légende. A Orval, en Belgique, au bord d'un etang, un moine passant par là vit un poisson sauter hors de l'eau, lui tendit un anneau, et lui demanda de fonder une abbaye près de cet étang. L'abbaye existe. Le décryptage ne s'arrête pas là....
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exposition
12 au 19 janvier 2012
vernissage
le 12 janvier de 18h30 à 21h00
éditions L. Mauguin
poésie contemporaine
édition exposition librairie bibliothèque
1, rue des Fossés-St-Jacques 75005 PARIS
RER B-Luxembourg / Bus 21 27 38 84 85 89