23/02/2009
L'attentat de la rue Bréda : Louise Colet et Alphonse Karr
Par Bernard Vassor
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La biographie de Louise Collet (1810-1876) est remplie d'histoires qui démontrent un caractère ombrageux, et une certaine propension à régler ses affaires de façon peu orthodoxes. La poétesse, qui tenait un salon littéraire 2 rue Bréda* en 1840, était enceinte. Son mari Hyppolite Colet,refusait toute idée de paternité pour des raisons qu'il était le seul à connaître. Son amant de l'époque, Victor Cousin, refusait tout aussi catégoriquement une quelconque reconnaissance. Alphonse Karr, au cours d'une soirée chez Louise, fit une allusion aux amours de la maîtresse de maison avec le philosophe auteur "Du Vrai, du Beau, du Bien". Louise Colet, prise d'un accès de rage, prit un couteau, et le planta dans le dos de l'infortuné auteur du "Voyage autour de ma Chambre". La blessure fut sans gravité, mais Alphonse Karr, conserva l'arme du crime qu'il exposât sur un mur de sasa chambre du 46 rue Vivienne, avec une étiquette portant l'inscription : "Donné par Louise Colet....dans le dos !"
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Elle fut ensuite l'amante de Musset, de Vigny de Flaubert. Ce dernier décida un jour de rompre avec la poètesse devenue romancière. Il lui adressa la lettre suivante :
"Paris, mardi matin 6 mars 1855
Madame,
J'ai appris que vous vous étiez donné la peine de venir, hier, dans la soirée, trois fois chez moi. je n'y étais pas. Et, dans la crainte des avanies qu'une telle persistance de votre part pourrait vous attirer de la mienne, le savoir-vivre m'engage à vous prévenir que je n'y serai jamais. J'ai l'honneur de vous saluer.
Gustave Flaubert, Correspondance.
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Louise se vengea aussitôt en écrivant un roman publié dans "Le Moniteur" : "Une histoire de soldat"où Flaubert est décrit sous les traits de Léonce :
"Sa face rouge était bouffie, comme s'il avait trop bu, et son corps rebondissait dans son gilet blanc: il n'avait plus ses beaux yeux brillants, mais des yeux épais et sans clarté".
Eugène de Mirecourt dans une biographie ou plutôt une hagiographie, raconta l'histoire suivante : "Elle rencontre un jour, dans la rue Montlmartre, un sien parent littérateur avec qui elle était brouillée depuis six mois. Ce monsieur, fort impoli, du reste la reconnaît à merveille et passe sans la saluer.
Voila notre muse hors d'elle-même. Quittant aussitôt le bras d'une personne qui l'accompagne, elle va droit à l'insolent et lui administre le moins féminin des soufflets".
Nous ignorons si ce monsieur insolent était Flaubert ?
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Jules Claretie qui ne l"a connue que vieille, ne se souvient "que d'une beauté un peu grasse" il ajoute que Victor Hugo lui avait dit un jour :
"J'ai cru longtemps que ce nom Gustave Flaubert n'était qu'un pseudonyme de Mme Louise Colet. Pendant les premières années de mon exil, je n'écrivais jamais à madame Colet, que sous couvert de monsieur Gustave Flaubert. Je me figurais que ce Gustave Flaubert n'existait pas, et en traçant ce nom sur l'enveloppe, c'est à Louise Colet que je pensais. A ce point que j'envoyais les phrases les plus tendres. Ce ne fut que lors de l'apparition de Madame Bovary que j'ai appris qu'ilm y avait au monde un M.Gustave Flaubert"
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*Aujourd'hui rue Henry Monnier, la maison faisait l'angle de la rue Neuve-Saint-Grorges ( Nottre-Dame-de-Lorette) et de la rue Neuve-Bréda (Clauzel)
Le salon de Louise était fréquenté par Jules Janin, Delacroix, Lacroix, dit le bibliophile Jacob, Béranger qui l'avait surnommée la muse patriotique,les .sculpteurs Préault et Pradier, Vigny, Adolphe Dumas et Antony Deschamps.
17:01 Publié dans HISTORICO-LITTERAIRE | Tags : jules janin, delacroix, lacroix, bérangerpréault et pradier, vigny, adolphe dumas, antony deschamps | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
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