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19/01/2008

Quelques danseuses et ballerines illustres de l'Opéra à Paris à l'époque où le tutu découvrait à peine la cheville.

Par Bernard Vassor
 
 
La première fois qu'une danseuse se produisit sur la scène de l'Opéra à Paris, le 16 mai 1681 dans "Le Triomphe de l'Amour". C'était mademoiselle La Fontaine. Avant elle, quelques dames avaient figuré dans des ballets, comme la princesse de Conti, mademoiselle de Nantes, mais leur rôle s'était borné à réciter des vers. Mademoiselle La Fontaine, reçut le titre de "reine de la danse", escortée de trois choryphées, Mlle Lepeintre, Mlle Fernon, et Mlle Roland. Cette dernière, devint premier sujet à son tour, et épousa le marquis de Saint-Geniès. une autre Mlle Roland occupa des rôles de premier plan quelques temps plus tard comme l'indiquent les vers suivants :

De Camargo, de Sallé de Roland,

Maint connaisseur exalte le talent,

Sallé dit l'un, l'emporte par la grâce,

Roland dit l'autre, excelle en enjoument

Et chacun voit avec étonnement

Les pas hardis, la noble la vive audace

De Camargo

Entre les trois la victoire balance,

Mais si j'étais le berger fabuleux

Je ne sais quoi de grand de merveilleux,

Me forcerait à couronner la danse

De Camargo

Au début du XVIIIème siècle Mlle Desmatins obtint un grand succès comme ballerine. Ancienne laveuse de vaisselle à la célèbre auberge du Plat d'Etain. Sa très grande beauté était compensée par son inintelligence. Son titre de reine lui permit de mener grande vie, sa sensualité et son appétit, lui procura rapidement un embonpoints prématuré. Elle termina sa carrière comme chanteuse et mourut en 1705.

la première à avoir exécuté un ballet pantomime fut Mlle Prévost. La représentation ( Horace de Corneille) mise en musique par Mouret) produisit un effet immense sur le public. Même les acteurs sur la scène pleuraient. A la même époque, Mlle Dupré trouva la célébrité grâce à son intimité avec le régent qui lui fit serment de fidélité. (promesse non tenue semble-t-il...) Mlle Quinault-Dufesne accrocha à son tableau de Chasse : Samuel Bernard, le marquis de Nesle, le régent, et finit par épouser le duc de Nevers. Mlle Guyot, reine éphémère, se retira dans un couvent.

Nous arrivons maintenant à Mlle Marie-Anne Cupis de Camargo(qui a fait déja l'objet d'un article à rechercher sur ce site) née en 1710, issue d'une famille noble espagnole elle fit ses débuts à l'Opéra le 5 mai 1726, dans "les Caractères de la danse".  Sa première grande rivale fut Mlle Prévost qui la cantonna dans des rôles de figurante. Mais au cours d'une représentation, un danseur manqua son entrée, alors Camargo s'élança sur la scène et improvisa un pas qui porta à son comble l'enthousiasme du public...la Prévost fut définitivement effacée. Camargo fut aussi la première à battre des "entre-chats à quatre". C'est elle qui apporta sur scène l'usage du caleçon dont une ordonnance de police réglementât l'usage. Cet accessoire vestimentaire fut remplacé plus tard par le maillot. Maîtresse du comte de Clermont, propriétaire de six abbayes par droit de tonsure, elle connut la plus grande rivale de sa carrière, Mlle Sallé.

Celle-ci, auteur chorégraphique, et artiste de talent eut les honneurs de vers de Voltaire qui établit une hiérarchie :

Ah, Camargo que vous êtes brillante !

Mais que Sallé grand dieux est ravissante !

Que vos pas sont légers, et que les siens sont doux !

Elle est inimitable et vous êtes nouvelle !

Les nimphes sautent comme vous,

Et les Grâces dansent comme elle

Et toujours du même : Voltaire épitre à mademoiselle Sallé. 02 pdf.pdfVoltaire épitre à mademoiselle Sallé.pdf

 

"La Sallé" établit la réforme dans les costumes des danseuses et les affranchit de l'usage du panier. Accusée par ses contemporains de tribadisme, la danseuse reçut des sommes condirérables dans tous les théâtresd'Europe où elle se produisit. 

Mlle Mariette qui avait résisté tant qu'elle put aux avances d'un seigneur, vit sa maison incendiée par son soupirant afin d'avoir l'occasion de l'emporter dans un hôtel luxueux qu'il voulait lui offrir.

Mlle Grognet, (ou Crognet ?) danseuse de talent et amie supposée de Mlle Sallé, fut demandée en mariage par le marquis d'Argens.

Mlle Saint-Germain, adulée pour sa beauté et sa grâce, trouva un jour son boudoir tapissé de billetsde banque pour la somme colossale d'un million !

Mademoiselle Lyonnais artistes complète et doté d'un talent de mime, fut la première femme à se lancer dans la Gargouillade (pas de danse assez compliqué). Elle eut une vie agitée, et avec son amant, elle s'ennivrait "deux fois par jour chez Ramponneau".

C'est Mlle Lany qui battit pour la première fois "les entrechats à six" et Mlle Heinel qui apporta de Stutgart la pirouette à Paris. Elmle épousa Gaëtan Vestris. 

Mlle Dufresne devint marquise de Fleury, mais mourut dans le plus grand abandon et la plus complète indigence. 

Mlle Le Duc qui avait succédé à Camargo dans le coeur (ou le lit) du comte de Clermont fut l'objet de nombreux scandales. Déguisée en soldat pour suivre son mari à l'armée, elle fut arr^tée sur ordre du roi. Après de nombreuses péripéties, le comte sur son lit de mort, demanda de faire venir son confesseur. C'est la danseuse qui se présenta habillé en abbé....Mesdemoiselles Grandpré, Liancourt, Mlle Mazarelli, Mlle Lolotte et mademoiselle Chouchou accrochèrent un blason à leur tableau de chasse. Mademoiselle Allard, maîtresse du duc de Mazarin avait obetenu le privilège de composer et de régler ses entrées. Mlle Grandi excella dans la galenterie. Elle fit parvenir au roi du Dannemark en visite à Paris une carte, où elle s'était faite représenter dans une tenue et une position suggestive.

Mlle Audinot se ruina pour les beaux yeux du duc de Lauzun. Mlle Cléophile se promenait à Longchamp dans un atelage à six chevaux. Ses écuries étaient luxueuses et menait un train de vie somptueux qu'elle devait essentiellement à l'ambassadeur d'Espagne. Tout chez elle était somptueux, l'or brillait partout, jusque dans sa bouche où elle avait la voute palatale formée d'un dome de ce métal précieux.

Mlle Gondolié et Mlle Michelot furent toutes deux maitresses du comte d'Artois.

Mlle Dorival, très aimée du public avait eu l'audace de désobéir à Gaëtan Vestris le toutn puissant maître de ballet. Pour sa punition elle fut envoyée au For-l'Evèque. Le soir de la représentation qui suivit cet exil, Vestris fut tellement sfflé par le public qui lui intima l'ordre de faire revenir la danseuse rétive. Le maître fut obligé de s'exécuter. 

Mlle Dervieux, mariée au très laid très riche et grotesque Peixotte  (sur lequel courent de nombreuses anecdotes graveleuses) se fit bâtir un hôtel luxueux rue Chantereine (rue de la Victoire) non loin de celui de Julie Carreau.

Mlle Théodore dotée d'une grande instruction et d'une intellgence rare, fut victime de son talent. et conduite à "la Force" pour quelques épigrammes spirituels et éloignée de Paris.

Marie-Madeleine Guimard vit le jour à Paris le 2 octobre 1743. Aucune danseuse jusque là, n'avait eu une carrière aussi brillante. Elle avait fait ses débuts comme doublure de Mlle Alani qui avait alors la faveur du public. Mais bientôt, la remplaçante remplaça la reine dans le coeur versatile des specteteurs, qui lui voua un véritable culte. Au cours d'une représentation, un élément du décor lui tomba sur un de ses bras qui fut fracturé. Le lendemain, on fit dire une messe à Notre-Dame pour obtenir de Dieu une guérison accélérée. Sa maigreur extrème l'avait fait surnommer  "le squelette des Grâces". Elle eut les faveurs des plus grands de ce monde, le prince de Soubise, monseigneur de Choiseul l'archevêque de Cambrai, l'évêque de Verdun monseigneur Desnos et le fermier général Delaborde, se disputaient ses faveurs. Elle se fit construire à la Chaussée d'Antin un hôtel somptueux, elle possédait uine villa d'été à Pantin, où elle avait fait installer un théâtre. Le roi

Louis XVI et Marie-Antoinette voulurent la voire danser "une fricassée à Choisy" avec les danseurs d'Auberval et  Despraux; ce qui lui valut une pension de 6000 livres. L'or coulait à flot entre ses mains. Pendant trente ans elle eut toujours vingt ans ! Elle mourut en 1816 agée de 73 ans.

A la fin de sa vie criblée de dettes, elle obtint le droi

t de mettre son hôtel "en loterie". C'est la comtesse de Lau, qui n'avait pris qu'un seul billet de 120 livres qui gagna la maison.  

Mlle Duperret, qui fit des début prometteurs, mais elle entra en religion par dépit amoureux non partagé par Dauberval.

Mlle Beaupré fut remarquée en raison de son carrosse en porcelaine, tiré par quatre chevaux "isabelle" qui lui avaient été offerts par le prince de Montbarrey. Mlle Rernard qui partageait les faveurs dudit prince, s'était associée avec lui pour faire le commerce des faveurs du roi. Cette escroquerie fut révélée par un officier général qui avait versé

 50  000francs pour obtenir une décoration. Ne voyant rien venir il déposa plainte. 

Mlle P.Gardel qui débuta sous le nom de Mlle Miller, fut la véritable remplaçante de la Guimard. Mime remarquable, elle eut une longue carrère, mais la postérité ne l'a pas reconnue.

Mlle Clotilde Mafleuroy  était la personnification de la grâce, de la séduction et de la beauté. Le prince Pinatelli lui "monta" sa maison et lui assura une rente mensuelle de 100 000 francs, l'amiral Mazaredo pour une seule rencontre lui fit don de 400 000 francs et un banquier lui offrait 400 francs pour assister en spectateur à ses repas. Elle se maria à Boëldieu en 1802. Elle mourut à Paris en 1819.

Mlle Bigottini qui avait conquis une place importante dans le domaine de la danse, voulant marcher sur les trace de Mlle Mafleuroy, lui souffla le prince Pinatelli. Elle devint très vite millionaire. Pour sa dernière représentation au théâtre, en 1823, c'est aux côtés de Mlle Mars qu'elle joua un rôle de page dans "La Jeunesse de Henri IV" 

Mlle Gosselin monta très haut dans la faveur du public, malgré l'obstruction du maître de ballet Gardel qui voyait d'un mauvais oeil, l'arrivée d'une concurente pour sa femme Mlle Miller. Tombée injustement dans l'oubli aujourd'hui,  elle fut la première à "faire des pointes". exploit sans précedent, compliqué par les cothurnes de danse. Il faudra attendre le chausson de danse et le travil acharné de Marie Taglioni pour perfectionner cette tecnique. Devenue Mme Martin, elle décda très jeune  d'une suite de couches.  

Mlle Mercandotti fut plkus connue pôur sa beauté que par son talent. Mlle Paul débuta dans "la Cravane", en 1827, c'est dans "La Somnambule"qu'elle atteint l'apogée de sa carrière.

Mlle Duvernay eut son heure de célébrité en raison de son caractère versatile. Après avoir eu recours au poison pour se suicider, elle annonça son entrée dans les ordres. De nombreuses anecdotes concernant des soupirants montrent le caractère impitoyable de la danseuse.

Mlle Noblet eut une grande carrière pendant une vingtaine d'année.

Marie Taglioni, débuta à l'Opéra de Paris en 1827. à qui l'on attribue à tort l'invention du tutu, des chaussons de danse et de la technique des pointes, qu'elle porta cepandant à la perfection. Elle fut néanmoins, en raison de son travail acharné sous la férule de son père, la reine incontestée du ballet romantique

 

A SUIVRE..........................

 
Sophie Parcen, une danseuse actuelle de l'Opéra de Paris

18/01/2008

Un entretien autour de Georges Izambard

Dans le cadre de l'exposition "FAMILLES D'ARTISTES" réalisée par Gérald Kraft  et Nadia Prete à la mairie du neuvième arrondissement, du 17 janvier au 2 février 2008, nous avons le plaisir de vous inviter à :

"Un entretien autour de Georges Izambard"

Professeur de rhéthorique et initiateur littéraire d'Arthur Rimbaud.

Le mercredi 23 janvier 2008 à 19 heures

Mairie du neuvième arrondissement

Salle du conseil

6 rue Drouot Paris 9è.

Métro Richelieu-Drouot

La causerie sera animée par Jean-François Laurent, professeur et directeur de la revue "Rimbaud vivant"

Claude Paulic, vice-président des "Amis de Rimbaud" et de Viviane Morel-Izambard, petite fille de Georges Izambard. 

En présence de Jean-Jacques Lefrère, biographe et éditeur de la volumineuse "Correspondance Rimbaud" et de la revue "Histoire Littéraire"

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17/01/2008

QUELQUES DATES POUR LE MOIS DE JANVIER

Voici, avec un petit peu de retard, quelques dates communiquées par notre amie Arlette Choury, secrétaire de la société des Amis de George Sand :
PRINCESSE MATHILDE, DCD le 02/01/1904
MARIE DORVAL, née le 06/01/1798
PAUL VERLAINE, DCD le 08/01/1896
LOUISE MICHEL, DCD le 09/01/1905
MARECHAL MICHEL NEY, née le 10/01/1769
GEORGES HAUSSMANN, DCD le 11/01/1891
DOMINIQUE INGRES, DCD le 14/01/1867
GERARD DE NERVAL, DCD le 26/01/1855
FREDERICK LEMAITRE, DCD le 26/01/1876
MOZART, né le 27/01/1756
COLETTE, née le 28/01/1873
LOUISE WEBER (La Goulue), DCD le 30/01/1929

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11/01/2008

Quelques cabarets, traiteurs, pâtissiers et maisons parisiennes suspectes du XVème au XVIIIème siècle.

PAR BERNARD VASSOR

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LES ETUVES DE LA RUE TIREBOUDIN
(rue Marie-Stuart)

Commençons par le célèbre cabaret de la Pomme de Pin, cher à François Villon, qui était dans l’île de la Cité près du pont Notre-Dame. François Rabelais a lui aussi fréquenté cet endroit fameux. Le Mouton Blanc et la Croix de Lorraine en étaient proches. Les poètes de la bohème littéraire se retrouvaient à la Croix de Fer rue Saint-Denis, Guillaume Colletet nous a laissé un sonnet écrit au cours d’un joyeux festin dans ce modeste cabaret. Chapelle a lui célébré la Croix Blanche dans un poème de « fin de banquet ». L’Ecu d’argent dans le quartier de l’Université était réputé pour sa soupe au citron et jaune d’œuf.

D’autres enseignes se disputaient la clientèle artistique du temps : La Croix du Trahoir, rue de l’Arbre Sec, Au Panier Fleury, rue Tirechappe, Au Petit-Panier, rue Troussevache (rue de la Reynie), Aux Bons Enfantsrue Saint Honoré près du Palais Royal tenu par un certain Bergerat. Le Chesne-Verd était proche du préau du Temple. Un bouge infâme se tenait rue des Fossés-Saint-Germain l'Auxerrois avait pour enseigne Au Cormier, qui a été célébré par le cénacle de SaintAmant. Le renommé marchand de vin Boucingot tenait d’une main de fer les Trois Cuillers.Selon Tallemant des Réaux dans ses Historiettes, une pâtissière, "la Coiffier" quiavait beaucoup de succès, était l'hotesse de la Fosse-aux-Lions.L'abbé Michel de Marolles (1600-1681), cite les meilleurs cuisiniers de son temps : le Clerc, Gribou, la Basoche, Guille et la Varenne. Rue de la Harpe, Mignot, un pâtissier-traiteur tenait boutique. Boileau l'avait surnommé "l'empoisonneur" . La "Guerbois" dont nous avons déjà parlé, exerçait ses diverses activités dans son cabaret de la Butte Saint-Roch. Il était fréquenté par la classe la plus élévée, gros financiers et grande noblesse, et ceux que l'on appelait "les poètes crottés" "les Goinfres" "les rouges trognes"autre nom d'un cabaret ainsi que "la Crevaille, et la Chambre des débauchés", Théophile Viau, Chapelle, Saint Amant, Berthelot, des Motin, du Motet, des Sigogne, Patrix, du Rosset, sans oublier Guillaume Colletet et Luillier, le plus riche de la bande, tous libertins et libres penseurs, auteurs du "Parnasse (ou la quintessence) satyrique et de l'Espadon Satyrique", recueil selon le père Garasse, censeur de l'époque "de fornication, de luxure et de sodomie". Les parties fines que l'hôtesse de la rue Saint Roch organisait rencontraient le plus grand succès. Le chef incontesté de cette assemblée était Thèophile de Viaux, le plus gros buveur Marc-Antoine de Gérard, sieur de Saint-Amant.

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Paris au XVème siècle

Près du Théâtre -Français, la maison Forel recevait comédiens artistes et bourgeois en goguette. La taverne Rousseau rue d'Avignon acquit une grande renommée dès la fin du dix septième siècle. Rue Béthisy le sieur Gardy avait l'enseigne "A la Petite-Bastille". La "Société des impies", se réunissait au Cormier, ou à la Pomme de Pin, qui était située rue de la Juiverie, près de l'église de la Madeleine. A la Fosse aux Lions, chez la Coiffier,  "on vend la folie par bouteille". Les rires fusent à tout bout de champ, entraînés par Saint-Amant et la compagnie des "Goinfres", le duc d'Harcourt surnommé Cadet-la-Perle, de Fargis, du Tilly, l'abbé de Marolles, Salard-le-paillard 

A SUIVRE ................

25/12/2007

LES BALS "AUX PORCHERONS" ON Y DANSE UN MENUET BIEN PARTICULIER (au dix-huitème siècle)

PAR BERNARD VASSOR

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(...)Filles et garçons,
Aux Porcherons
Vont fêter à la mi-août
Boire et riboter
Et danser le rigodon.
Où vont luronnes et lurons
Vadé
...................
Vous plantant là tout le sermon
A gogo boire et riboter
Faroder, rire et gigoter
Fleury de l'Ecluse
Ce dessin réalisé aux environs de 1750 reprèsente un bal en plein air "Aux Porcherons", petit hameau en pleine campagne, à l'endroit où a été batie l'église de la Trinité, peuplé de ginguettes, de cabarets et de maisons galantes. (Le cabaret de la mère Roquille, accueillait en plus des danseurs, des couples venus là se reposer dans des chambres louées à l'heure....) 
Cette voie, depuis le dix-septième siècle fut d'abord nommée chaussée de l'Egalité-Gaillon, Chaussée-Gaillon, Chaussée de la Grande Pinte, Chaussée de l'Hôtel-Dieu (pour la  raison qu'elle conduisait à la ferme de l'Hôtel Dieu, situé rue SaintLazare), puis, route des Porcherons.. Au temps de Louis XV, le quartier n'avait qu'un petit nombre de maisons très espacées au milieu de jardins, de champs et de marais de part et d'autre du Grand-Egout qui ne fut couvert qu'après le rachat des terrains par le financier Laborde. En été, le petit peuple parisien, les soldats, les commères des halles, les poissardes et les portefaix, se rendait hors de Paris pour festoyer et danser au lieu de :.
Honnêtes gens de tous métiers,
Cordonniers, tailleurs perruquiers,
Harangères et ravaudeuses,
Ecosseuses et blanchisseues.
Des familles au grand complet, emportaient leur nourriture pour manger sur l'herbe, d'autres entraient dans des cabarets et des guinguettes pour y faire des repas bien arrosés.
Chacun v chemine à sa manière,
L'un va devant, l'autre derrière,
D'une main portant le fricot,
De l'autre traînant le marmot.
Les orchestres des bals étaient composés généralement de deux violons d'un tambour et d'une vielle, ne jouant pas toujours juste et pas souvent en mesure. L'important était un menuet dont les règles étaient les suivantes :
Les demoiselles et les messieurs,
Se tournent le postérieur,
A la première révérence;
Et d'un grand tour, fait en cadence,
Se trouvent tous deux bec à bec,
Puis, seconde salamalec,
La fille le ventre en avant,
Tient son cotillon ventre par devant.
Si bien qu'il semble qu'elle apprête,
La place où voudrait choir sa tête.
(...)des commères
qui montrent leurs derrières,
En font les honneurs au public
Qui de fermer l'oeil n'a le tic.
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A la fin du dix-huitième, ce "Bal des domestiques" était tout près de l'Egout, aujourd'hui rue de Provence, à l'extrémité de ce qui est aujourd'hui la rue de la Chaussée d'Antin.
A SUIVRE......

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22/12/2007

Une oeuvre charitable au dix neuvieme siecle : "LA BOUCHEE DE PAIN"

PAR BERNARD VASSOR

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Vous rendez-vous compte ?  En 1869, des pauvres et des sans logis venaient se restaurer et dormir "à la corde*" dans cette maison baptisée "La mie de pain"... non, pardon, "La bouchée de pain" endroit sordide de la rue Milton, mais bien surveillé par la police comme vous pouvez le constater. Fort heureusement, nous ne voyons plus de telles choses de nos jours !
*Comme je l'ai expliqué dans un article précédent, dormir à la corde, consistait pour le sans-logis accueilli là, à reposer sa tête en position assise sur un banc, sur une corde qui était tendue de chaque côté de travées à 9 heures le soir. A quatre heures le matin, la corde était détendue et les malheureux devaient quitter les lieux jusqu'au lendemain.

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Flora Tristan et les femmes de son temps

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L'homme le plus opprimé peut opprimer un être qui est sa femme.

 Elle est la prolétaire du prolétaire même.

 

FLORA TRISTAN


Comment résumer en quelques lignes la vie "ardente et trépidante" d'une femme qui a lutté jusqu'à l'épuisement pour établir une justice sociale dans la première moitié du XIX° siècle ?
Le titre de son premier ouvrage en 1836 : "Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères" suffit à démontrer la modernité du combat de celle qui fut aussi une grande voyageuse. Ses pétitions adressées aux députés pour obtenir l'abolition de la peine de mort, attendront un siècle et demi pour aboutir en France. La mesure, en revanche n'est toujours pas appliquée dans le nouveau monde.

Le code Napoléon avait réduit la femme à l'état d'infériorité et d'assujettissement. Flora s'engagea avec "ses soeurs" saint-simoniennes dans le combat pour le rétablissement du divorce et le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes.
Véritable créatrice du syndicalisme, elle fonda "L'Union Ouvrière » avec un but très clair : organiser les travailleurs, exiger le droit au travail, veiller à l'éducation des enfants et verser une pension aux ouvriers agés.
Avec elle il faut citer et remettre en mémoire celles qui furent les pionnières du mouvement féministe et qui luttèrent parfois jusqu'à la mort pour voire la réalisation de leur combat.
A "La Tribune des femmes" premier journal féminin militant, au 27 rue Laffitte en 1832 on pouvait rencontrer aux réunions du jeudi, Claire Demar et Marie-Reine Guindorf qui ont connu une fin tragique, Suzanne Voilquin "Fille du Peuple", Jeanne Deroin, Claire Bazard, Désirée Véret (Desirée Gay) et Eugénie Niboyet qui organisa à Lyon en 1832 la première société féminine "pour la Paix dans le monde".
Les principaux journaux dirigés en majorité par des ouvrières s'intitulaient :
La Femme Libre, La Femme Nouvelle, L'Apostolat des Femmes, La Tribune des Femmes, La Voix des Femmes.
Flora Tristan est morte d'épuisement à Bordeaux, seule ville en France qui l'honore chaque année le 14 novembre jour de sa mort, La maison du Pérou et L'institut d'Histoire sociale d'Aquitaine ont organisé une manifestation commune au cimetière de la Chartreuse.
Aux sources de cet article :
Dominique Desanti première biographe de Flora et Evelyne Bloch-Dano la dernière en date avec "La femme messie", Stéphane Michaud organisateur depuis plus de 20 ans de colloques réunions et tables rondes consacrés à notre héroïne, également éditeur de sa correspondance, Mario Vargas-Llosa bien sur. Pour le bicentenaire de sa naissance, Bernard Vassor a organisé une série de manifestations en liaison avec le service culturel de l'Ambassade du Pérou dirigé par une femme admirable: Madame Carolina Belaundé, avec le soutien de Nadia Prete .

20/12/2007

SUR LES PAS D'ARTHUR RIMBAUD A PARIS

PAR JACQUELINE DUVAUDIER ET BERNARD VASSOR

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J'ai retrouvé dans mes papiers un document préparatoire à la célébration du cent cinquantenaire de la naissance de Rimbaud. Avec ma camarade Jacqueline Duvaudier, la secrétaire générale  à l'époque des Amis de Rimbaud, nous avions (elle surtout) préparé un parcours parisien sur les traces d'Arthur Rimbaud.
Rétabli dans l'ordre chronologique :
31 août 1870, Arthur arrive à la gare du Nord par Saint-Quentin sans billet valide, il est arrêté par la police et conduit à la prison de Mazas (aujourd'hui démolie, elle était située boulevard Diderot).
Après être retourné à Charleville, certains historiens affirment sans preuves qu'il était venu à Paris pendant la Commune de Paris, avec parfois des interprêtations grotesques.
C'est à la mi-septembre 1871 qu'il arrive, invité chez Verlaine à la gare de l'Est où l'attendent Paul Verlaine et Charles Cros sur le quai de la gare. Dépité, Verlaine rentre chez lui à Montmartre 14 rue Nicolet, dans la maison de sa belle-famille. Là... surprise ! Arthur est venu directement et a été reçu par madame Mauté de Fleurville, mère de Mathildeépouse Verlaine. Le lendemain, Il visite le Louvre avec Verlaine.
10 rue Notre Dame de Lorette le photographe Etienne Carjat, fait un portrait de l'adolescent plein de promesses dans ses ateliers. Les deux amis, fréquentent la brasserie du 7 place Pigalle "Le Rat Mort". C'est là que Rimbaud blesse accidentellement Verlaine à la cuisse d'un coup de couteau. L'absinthe devait y être pour beaucoup.
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Après avoir été hébergé rue Nicolet, il va vivre dans une mansarde rue Campagne Premièredans une maison faisant l'angle de la rue d'Enfer, démolie pour laisser place au boulevard Raspail en 1902. Il se rend à la librairie Artistique 18 rue Bonaparte, l'éditeur de son ami Paul Demeny. En octobre 1871, Théodore de Banvilleloge Rimbaud dans une chambre sur cour. Il ne resta pas plus d'une semaine. Charles Cros le loge dans son atelier du 13 rue Séguier où il ne vécu que dix jours.
Nous savons par une lettre de Jean-Louis Forainà Verlaine, que Rimbaud et lui, attendaient la sortie du travail de "Pauvre Lélian" (employé dans une compagnie d'assurances rue Laffitte) attablés devant un verre d'absinthe au café "Le Cadran" (aujourd'hui le Central) 12 rue Drouot
De Retour de Charleville, en 1872, c'est à l'hôtel d'Orient 41 rue Monsieur le Prince que en mai, Rimbaud vient s'installer. En novembre à l'hôtel des Etrangers à l'angle du boulevard Saint-Michel et de la rue Racine qui accueille "le Cercle Zutique", Arthur couche au troisième étage. Il a été élu par les parnassiens du "cercle" barman... en compagnie de son ami Ernest Cabaner !!! C'est là qu'il composa le Sonnet des Voyelles.  
Ensuite, c'est dans une chambre de 3 mètres carrés au sixième étage qui donne sur une cour à l'hôtel de Cluny*qu'il réside. Il se rend souvent à "l'Académie d'Absomphe" (d'Absinthe) 175 rue Saint-Jacques. (c'est aujourd'hui un restaurant Indien).
Son ami Jean-Louis Forain le reçoit dans son atelier du mythique 17 quai d'Anjou, l'hôtel Pimodan**, à l'époque dans un triste état de délabrement. Il fréquente le café Tabouret à l'angle de la rue de Vaugirard et la rue de Rotrou. Un marchand de vin à l'angle de la rue Bonaparte et du Vieux Colombier, est le siège de plusieurs dîners "des Vilains Bonhommes" où Fantin-Latourreprésenta Arthur et Verlaine au milieu d'autres parnassiens dans un tableau intitulé "Le Coin de Table".
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* Hôtel Cluny, grâce à notre ami Dominique Lejay, nous avons pu inaugurer une plaque en 2004 au numéro 8 de la rue Victor Cousin.
**A l'hôtel Pimodan, Baudelaire avait trente ans auparavant un petit appartement sous les toits, donnant sur la cour.
Autre coïncidence, Baudelaire avait aussi élu domicile quelques temps au 10 rue de Buci. 
Nous devons à Steeve Murphy, Jean-Jacques Lefrère, et Michael Pakenham, la confirmation ou la révélation de ces adresses. Notre ami Alain Pouillard, avait un an auparavant organisé une exposition sur ce même thème.

VICTOR HUGO, QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE ÉCOLE DONT M. ZOLA EST LE CHEF ?............ UN ARTICLE DE DANIELE GASCIGLIA-LASTER

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En avant-première : 

Un article à paraître dans L’Écho Hugo n°7, 2007, bulletin de la Société des Amis de Victor Hugo. 

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Danièle Gasciglia-Laster, qui est la secrétaire générale de

 la Société des Amis de Victor Hugo, m'a fait l'honneur de me donner en avant-première sa communication donnée à l'occasion d'une table ronde organisée en 2006 dont le sujet était :

Conversation au Panthéon :

Une Chambre pour trois.    

VICTOR HUGO, QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE ÉCOLE DONT M. ZOLA EST LE CHEF ?

Les rapports de Zola et de Hugo sont loin d’être sereins et ne peuvent pas être qualifiés de relations amicales. Zola a vu Hugo à l’Assemblée nationale de Bordeaux et à l’enterrement de son fils François-Victor, mais de loin, sans jamais, semble-t-il, l’avoir vraiment connu. Le souhaitait-il ? Peut-être pas : on hésite à rencontrer ceux qu’on met sur un piédestal comme ceux qu’on brûle. Or, Zola a tour a tour adoré et brûlé Victor Hugo.

Puisque je souhaite surtout m’attacher aux points de vue de Hugo sur Zola, qui sont assez tardifs, je passe le plus rapidement possible sur les rapports de Zola avec l’œuvre de Hugo et avec l’homme, qui sont fluctuants. Mais l’attitude de Zola conditionnant en grande partie ce que dira ou écrira Hugo de lui, et ses articles sur le poète étant très nombreux, je suis tout de même obligée de faire une rétrospective de ce qu’ont été les opinions de Zola sur Hugo de son adolescence à 1883.

L’auteur de Châtiments et des Contemplationsest le dieu du jeune Zola, admiration un peu éclipsée ensuite par celle de Musset puis de Michelet, mais qui reste assez vive, au moins jusqu’à la lecture du Dernier Jour d’un condamné, en 1860, qui conforte Zola dans son rejet de la peine de mort et sa volonté de la combattre. Le 8 septembre de cette année-là, il écrit une longue lettre à Hugo, accompagnée d’un poème qu’il vient d’écrire, où il lui dit qu’il l’aime et l’admire et souhaiterait son opinion sur le texte qu’il lui envoie. Quelques passages de la lettre, d’une admiration ardente, semblent presque se souvenir de l’amour de Ruy Blas pour la reine : Zola dit attendre « dans l’ombre » et cherche, non pas une étoile mais « un flambeau conducteur ». Réminiscences inconscientes ? Peut-être… À la reprise de la pièce en 1879 le romancier avouera en avoir su par cœur les vers. Les biographes de Zola semblent persuadés que Hugo ne répondit pas à la lettre du jeune auteur… mais ils omettent d’indiquer sur quoi se fonde leur certitude. Le signe « R » sur la lettre écrite par Lautréamont à Hugo en 1868 atteste bien, par exemple, qu’il lui a répondu sans qu’on ait jamais vu la réponse…

Les réactions du romancier aux œuvres de Hugo, qu’il découvre par la suite, sont sujettes à variations mais souvent conformes à celles de la majorité des critiques de l’époque. C’est ainsi qu’il se montre défavorable aux Chansons des rues et des bois dans un article de 1865 mais  admiratif, en 1866, pour Les Travailleurs de la mer, tout en glissant au passage dans son article quelques traces de sa réticence à l’égard des Misérables… En 1867, il se rapproche des amis de Hugo en publiant notamment un compte rendu très élogieux de  Cadio, adaptation par Meurice d’un roman de George Sand.  En 1868, il fait paraître dans La Tribune des extraits des deux premiers chapitres de L’Homme qui ritassortis d’une présentation élogieuse. Un peu plus tard, il écrit à Meurice qu’il est disposé à publier dans le futur Rappel, sur le point d’être fondé par les proches de Hugo, articles et romans. Le 4 mai,  Le Rappel fait son apparition à Paris et Zola compte au nombre de ses collaborateurs. Il y publiera un article en 1869 et six en 1870.

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LIRE LA SUITE : 

Danièle Gasciglia-Laster Hugo Zola au Panthéon.rtf

 

19/12/2007

UNE SOUTENANCE DE THESE PEU BANALE : MARIE-PIERRE ROOTERING

 

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Les membres du jury
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Ce samedi 15 décembre 2007, se déroulait dans une "anexe de circonstance"la soutenance d'une thèse consacrée à : "Les adaptations théâtrales de romans français au dix neuvième siècle" par notre amie membre fondateur du comité scientifique de notre association Marie-Pierre Rootering.

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18/12/2007

LA SOCIETE DES AMIS DE VICTOR HUGO

PAR BERNARD VASSOR

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De gauche à droite, Arnaud Laster, professeur d'université, Danièle Gasciglia-Laster, auteur, metteur en scène de théâtre et le nouveau président de la Société des Amis de Hugo : le compositeur Antoine Duhamel.
La dernière réunion de la Société des Amis de Victor Hugo, a été l'occasion de présenter les activités très nombreuses pour l'année 2008 dont l'évènement majeur sera le"festival Hugo et Egaux" qui l'an prochain associera Victor Hugo à Voltaire. Le dernier numéro de "L'Echo Hugo" est bouclé, et devrait paraître prochainement.

UNE CURIOSITE BIBLIOPHILIQUE : LES HERMAPHRODITES

PAR BERNARD VASSOR

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"La loi de Dieu exceptée, tout est digne de risée"
Nous ne connaissons pas la date exacte de la parution de ce livre curieux, mais comme l'indique la note manuscrite, le propriétaire de cet ouvrage, affirme l'avoir acheté en 1605. Cette utopie d'un voyage dans une île flottante peuplée d'hermaphrodite, décrit les usages, les coûtumes les édits et ordonnances qui sont d'un esprit subversif total, satyre virulente de la justice de la cour d'Henri III. Des cérémonies en hommage à Vénus, Cupidon et Bacchus devaient être religieusement respectées. Hermaphrodiusle roi-femme, ou reine-homme fardé à outrance et pommadé vivait entouré de courtisans tout autant peints de la tête aux pieds.
Ce livre est aussi l'inventaire le plus complet des petits meubles de toilette, cosmétiques et des vêtements utilisés chez les mignons d'Henri III. Une édition postérieure, ajoute d'ailleurs au titre : "Pour servir de supplément au journal de Henri III".  L'auteur, un certain Artus, Thomas sieur d'Embry, d'une famille noble, né au milieu du XVIè siècle, vivait à Paris, ami de Blaise de Vigenère, (mort en 1596, auquel Artus d'Embly, semble-t-il survécut) le traducteur d'auteurs latins et grecs et de nombreux traités plus ou moins ésotérique. Nous n'avons pas la date du décès de l'auteur. Son livre fut soumis à Henri IV qui se le fit lire demanda le nom de l'auteur, sans intention hostile, et de ne pas inquiéter "un homme qui disait la vérité" du "Discours des Jacophiles" et de "Les Hermaphrodites

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17/12/2007

Sur les pas de Gérard de Nerval dans le neuvième arrondissement

 PAR BERNARD VASSOR

(Copyright 2007)

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C’est à partir de 1837, que nous trouvons la trace d’un premier logement de Gérard dans notre  arrondissement. Il habite alors 91 rue Coquenard (Rodier), il présente cette année là Auguste Maquet à Alexandre Dumas chez lui, fin novembre 1838. Il déménagea le 1 mars, pour le 15 rue Taitbout. De retour d’un long voyage en  Europe, il fut hébergé par Théophile Gautier 14 rue de Navarin (un témoin mentionne sa présence au 2 rue de Navarin, dans un minuscule appartement à l'angle de la rue des Martyrs). Transporté en 1841 chez le docteur Esprit Blanche rue Trainée (rue Norvin) à Montmartre après une crise  de folie et ensuite deux internements, il loge provisoirement au 13 rue Le Peletier. Après plusieurs voyages et divers appartements dans d’autres quartiers de Paris, nous retrouvons Nerval 6 rue Neuve-Pigalle en 1844, puis la même année, au 15 rue de la Victoire. 1846 le voit locataire d’un logement 16 rue de Douai. En 1849, après une nouvelle crise, il est logé chez le docteur Audanson 48 rue Notre-Dame de Lorette où nous le revoyons une nouvelle fois en 1850. En 1851, à la suite d’une chute, il fut soigné au 9 rue Montyon. En 1852, le docteur Stadler 24 rue Bréda (Henri Monnier) soigne le poète chez lui pour un érysipèle et « une fièvre chaude ». Nerval a son adresse au 66 rue des Martyrs quand il fait une rechute pour être soigné à la maison Dubois. Après un séjour à la maison municipale de Santé Dubois, c’est au 2 rue du faubourg Montmarte que Gérard réside très peu de temps en 1853. Il collabore cette année là au « Mousquetaire » de Dumas au 1 rue Lafitte, dans l’immeuble de la « Maison dorée ». Alexandre Dumas, qui habite là, est réveillé une nuit par un policier qui lui signale qu’un nommé Labrunie le réclame au commissariat où il avait été conduit après avoir été trouvé se promenant nu sur le boulevard Montmartre. Dumas vient le chercher en voiture pour le recueillir chez lui. Il est ensuite conduit à la maison du docteur Meuriot à Passy « dans un état de délire furieux »   C’est donc le 2 rue du faubourg Montmartre, le dernier domicile connu de Gérard dans le neuvième. Ajoutons qu'à plusieurs reprises, Gérard mentionne ses visions dans l'église Notre-Dame de Lorette et bien entendu, tous les appartements d'Alexandre Dumas entre 1830 et 1855 dans le neuvième, de l'impasse des Trois Frères à la rue Saint-Lazare.

16/12/2007

LE ROCAMBOLE A DIX ANS

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Crée en 1997, la revue Le Rocambole est éditée par l'Association des Amis du Roman Populaire. Au fil des années, des dossiers ont été consacrés à des auteurs connus (Ponson du Terrail, Hector Malot, Eugène Sue) ou moins connus (Gustave Aimard, Arthur Bernède, Frédéric Soulié) des genres, (le roman d'aventure, le roman d'espionnage) des éditeurs (le Masque, Pierre Lafitte, Fleuve noir, Offenstadt, Tallendier) des revues (l'Intransigeant, le Journal des Voyages). La revue publie aussi des documents rares (réédition d'articles anciens, contes publiés dans des revues du XIXet XXè siècle) ainsi que des notes de lecture sur les récentes publications. Le Rocambole s'impose désormais comme la revue du roman populaire.
Voir la liste complète le bulletin d'abonnement et le détail des différents numéros sur le site : http://lerocambole.com/
A paraître : le numéro 39-40, "L'éditeur Jules Talandier"; Un grand éditeur populaire qui lança la célèbre collection "Le Livre National".

PIERRE GINZTBURGER

C'est avec tristesse, que nous apprenons le décès de notre ami Pierre Gintzburger, membre fondateur de notre association. Il était également ancien vice-président des "Amis d'Alexandre Dumas"

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Nous adressons à Irène, son épouse et à sa famille tous nos sentiments de tristesse et d'affection.

Article à suivre

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90 RUE SAINT-DENIS

PAR BERNARD VASSOR

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Nous apercevons à droite sur cette gravure, le magasin de mercerie et soieries du 90 rue Saint-Denis. C'est dans ces parages qu'était située la célèbre boutique de madame Bertin marchande de mode. Il est curieux de noter aussi qu'un certain "monsieur Félix" tenait à l'enseigne du "Chien noir" un établissement faisant aussi commerce de soieries à l'angle de la rue Trousse-vache, qui fut repris ensuite par le père d'Eugène Scribe (article de décembre 2006).
Ce qui me permet de rectifier à la suite d'une conversation avec Jean-Claude Yon (professeur de l'Université de Versailles historien du spectacle, spécialiste de Scribe et d'Offenbach) de situé le Chat noir, non pas à l'emplacement où des inscriptions sur le bandeau de la devanture m'a laissé penser que c'était là "Au Chat noir".
 Après sa démolition, la maison fut reconstruite au numéro 30 actuel de la rue Saint-Denis.

15/12/2007

JANE ESMEIN AQUA-FORTISTE RIMBALDIENNE

PAR BERNARD VASSOR

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C'est en 1953, je crois que Jane Esmeina exposé des dessins à l'encre de chine, puis une série de dix eaux fortes illustrant les poèmes de Rimbaud. En 1986, elle produit une serie de dix planches couleurs avec des "marges harmoniques" pour le centenaire de la parution des "Illuminations" dans la revue "Vogue".Pour le cent cinquantenaire de la naissance d'Arthur, elle a exécuté une "Troisième suite pour cent cinquante ans", série de 15 albums de 15 planches, qui ont été présentées à la "Fondation Taylor", et pendant la célébration que j'avais organisée à la mairie du neuvième avec notre amie, la regrêtée Jacqueline Duvaudier, et Jean Laurent, le directeur la revue "Rimbaud vivant"
Dominique Lejay m'a donné les explications sur l'improvisation dans son abondante imagination qu'a donnée Jane Esmin pour la réalisation de son ex-libris : La scène que nous voyons est tirée d'une légende. A Orval, en Belgique, au bord d'un etang, un moine passant par là vit un poisson sauter hors de l'eau, lui tendit un anneau, et lui demanda de fonder une abbaye près de cet étang. L'abbaye existe. Le décryptage ne s'arrête pas là....
Le portrait d'Arthur que l'on voit est extrait du "Coin de Table"

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14/12/2007

UN NOUVEL HOMME VERT ET NOTRE AMIE CHANTAL CHEMLA

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a suivre....

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L'ABSINTHE

par Bernard Vassor

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Les initiés aux mystères d’Isis portaient des rameaux  d'’absinthe

Ainsi qu’une abeille au matin

Va sucer les pleurs de l’aurore

Ou sur l’absinthe ou sur le thym.

Voltaire

Le nom de cette plante provient du grec apsinthion, qui signifie qu’il est impossible de boire. C’est une plante de la famille des composées. D’une odeur forte et pénétrante, et d’une saveur amère. L’utilisation intensive de la liqueur d’absinthe a provoqué des ravages jusqu’à son interdiction en 1914 par le préfet Hennion (le créateur des Brigades du Tigre). Le principe actif, l’absinthine, allait jusqu’à provoquer des crises d’épilepsie et il n’était pas rare sur les boulevards, « à l’heure de la fée verte » de voire des médecins appelés à la hâte dans les cafés des boulevards, soigner des client en pleine crise de delirium ou d’épilepsie.

A SUIVRE

 

13/12/2007

A PROPOS DE LA DÉMOLITION DE LA COLONNE VENDÖME

PAR BERNARD VASSOR

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Pour faire suite à mon article publié en octobre 2005 sur "Terres d'écrivains"
et dans le "Gavroche" paru en 2004, intitulé : "Cette chute de la colonne".

Aujourd’hui encore, beaucoup d'historiens se posent la question de la responsabilité de la démolition de la colonne Vendôme par Gustave Courbet. Il est pourtant clair que si Courbet était en charge pendant la Commune de l'exécution d'un décret de la commiossion executive de ladite Commune, il a cherché à préserver les bas-reliefs qu'il jugeait comme étant des oeuvres d'art. Il n'était pas élu au moment où le décret fut promulgué sous l'impulsion de Félix Pyat et surtout des membres du Comité de Salut Public. Ce que Courbet proposait en réalité d'après ce qu'il en a dit, c'était de déplacer cette colonne que beaucoup considéraient comme un symbole des guerres Napoléoniennes. Il faut se reporter aux proclamations de ses principaux accusateurs moins de 9 mois avant le soulèvement des Parisiens, pour constater que la justice du début de la troisième république était pour le moins aveugle et sélective. C’est fin septembre 1870 que « le Journal des Débats », par la parole de son patron l'adepte d'Auguste Comte, le positiviste Ratisbonne, , demandait : « Qu’on refonde au besoin la place Vendôme et ce bronze que n’ont jamais regardé les mères, trophée de nos fatales victoires et qui servira du moins, pour finir au salut de la patrie » Cette phrase n’étant pas très compréhensible, cinq jours plus tard, le 2 octobre, le journal revenait à la charge avec le soutien des citoyens Hérisson, avocat à la cour de cassation, maire, docteur Robinet adjoint au maire du sixième arrondissementet André Rousselle avocats ; Jozon, le docteur Goupil (qui sera membre de la Commune) qui ont signé cette déclaration commune : Outre l’utilité matérielle de cette mesure, il y aurait un avantage moral immense à débarrasser la France républicaine d’une image odieuse qui rappelle outrageusement une race exécrable et maudite ». 

Jules Ferry, le lendemain, fit adopter cette proposition par toutes les mairies de Paris; il fit dresser des trétaux sous la porte cochère de la mairie de Paris et là il appuya de ses discours la provocation et l'adhésion à la démolition de la colonne (Bulletin officiel de la municipalité de Paris du 2 octobre et jours suivants). Nous pouvons ajouter à la liste les frères Ernest et Athur Picard, les citoyens Delaby, Vinot, Camille Adam etc.. 

Archives de Paris

Guide des sources du mouvement communaliste et de la Commune de Paris, La documentation Française, 2007

Archives B.V.

03/12/2007

NOTE POUR L'HISTOIRE DE SAINT-LAZARE : La prison pendant la Commune de 1871

Par Bernard Vassor

Après la conférence organisée par Histoire et Vies du dixième la Maison de l'architecture 

et la Cité européenne des Récollets 

 par Marie-Ange Daguillon et l'architecte Patrick Rubin.

Quelques notes pour servir à l'histoire de Saint-Lazare 

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Saint-Lazare : la maison d’arrêt et de correction, était essentiellement peuplée de détenues de droit commun, des voleuses de grands magasins, de souteneurs, de romanichels et de brocanteurs…Il y avait dans Saint-Lazare, des prisons dans la prison, pour les prostituées, les condamnées, et une infirmerie spéciale pour les femmes atteintes de maladies vénériennes, des cachots noirs, cellules de punition, et la quartier des nourrices. Une autre partie destinée à la punition était la quartier appelé "la Ménagerie", en raison de ce qu’il était constitué de cages avec des barreaux et grillages de fer.
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Du 18 mars au 4 mai 1871, le directeur, avait suivi le départ pour Versailles du gouvernement d’Adolphe Thiers. Il avait été remplacé par Philippe Hesse, issu de la Garde nationale. Il était assisté par La Brunière de Médicis et un nommé Méphisto. D’après une Histoire des Prisons de Parisde Géo Bonneron en 1897  (plutôt hostile à la Commune de Paris)
« Méphisto était un personnage bizarre, énigmatique, venu d’on se sait où et dont on ignorait même le nom. C’était le type de croquemitaine voulant faire peur à tout le monde. Son surnom lui venait de son accoutrement. (..)la figure ponctuée d’énormes moustaches, un uniforme rouge , tout chamarré d’or (..) il jurait constamment d’une voix de stentor (..) A chaque instant, il menaçait de fusiller tout le monde. Cela ne pouvait être qu’une comédie, car plusieurs fois il aurait servi d’intermédiaire avec Versailles et des communards faciles à acheter. Il put disparaître sans être inquiété, à l’entrée des troupes versaillaises  à Paris. (…) La Brunière et Méphisto avaient une idée fixe, celle d’un souterrain conduisant de la prison à la maison des mères supérieures, de l’église Saint-Laurent et que la supérieure des sœurs de Marie-Joseph était en relation avec le pouvoir des amis de Thiers ».
Des fouilles intensives, des menaces destinées à terroriser les religieuses n’aboutirent à rien. Les soupçons et  les menaces reprirent de ccb6ad399bddc8a46cca54b413aa3498.jpgplus belle lorsque l’on découvrit  des squelettes sous la nef de l’église. Alors, pris dans une fièvre obsidionale, la rumeur enfla de prisonnières suppliciées de messes noires, enfin toute la cohorte de fadaises qu’engendre la suspicion, encouragée par des articles de presse, même le Journal Officiel de la Commune, va y aller d’un long article de Jules Vallès alimentant la rumeur. Le docteur Gachet fut requis pour effectuer l’expertise des ossements, secondé en cela par un maçon !
La situation dans la prison y était très tendue, les sœurs partirent pour la maison mère à Argenteuil pour s’y réfugier. Le citoyen directeur Hesse, fut remplacé par le directeur de Mazas Pierre-Charles Mouton qui organisa  dit-on des « fins dîners avec des vins généreux »  Le 3 mai 1871, 91 religieuses « des Dames Blanches » furent emprisonnées. Mais mêmes les plus farouches versaillais dirent qu’elles ne furent pas maltraitées. A l’entrée  des troupes venant reprendre la capitale, Pierre-Charles Mouton abandonna son uniforme de directeur, pour revêtir celui d’infirmier avec la croix rouge. Arrêté le 24 mai, il ne fut condamné qu’à une peine légère. Dans la prison commença alors la sinistre besogne de l’armée consistant après un simulacre de procès, de fusiller en masse les prisonniers qui étaient conduits dans la prison. Dans les cours, a dit la sœur Adélaïde le 5 ou 6 juin, lorsque les sœurs sont revenues occuper la prison, "les effets des fusillés étaient encore dans la cour "  
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MAXIMILIEN LUCE : LE PEINTRE RÉVOLTÉ

PAR BERNARD VASSOR

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Ce portrait peint par son ami Signac, résume l'engagement de Maximilien Luce lisant le journal anarchiste "La Révolte".
Né en 1858, mort en 1941, il est l'artiste qui a le plus mis en accord son art et ses idées. D'un mileu modeste, il fut très jeune employé comme apprenti dans différents ateliers de gravure. D'abord Chez Eugène Froment, il prit des leçons à "L'Académie Suisse" . Il rencontra ensuite au cours de son service militaire un cordonnier du XIIIè arrondissement Frédéric Givort,
qui lui fit connaître le "Groupe anarchiste" du XIVè ardt.
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Les membres de cette association libertaire se réunissaient dans des cafés pour discuter des évènements d'actualité, mais jamais une décision n'était prise. Maximilien, prit pour modèles, le monde des travailleurs, des chiffonniers, du petit peuple de Paris et de la banlieue. Son oeuvre fut fortement marqué par les évènements de la Commune. II assista étant enfant ( il avait treize ans) à la féroce répression versaillaise pendant la semaine sanglante.
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L'exécution d'Eugène Varlin
Au somment de la butte Montmartre, rue de la Fontenelle (rue du Chevalier de la Barre aujourd'hui) le relieur Eugène Varlin membre important de la Commision des finances de la Commune de Paris, fut reconnu par un séminariste place Montholon, aussitôt dénoncé à un sergent de l'armée "régulière" (qui lui vola sa montre). qui l'appréhanda place Cadet (devant l'anciène salle des Porcherons dont il est question dans un article précédent)  puis il fut conduit sous escorte, sous les coups, les gifles, les insultes, les crachats d'une foule qui demandait sa mort tous les 10 mètres, et qui augmentait au fur et à mesure de la montée de la rue Rochechouart jusqu'au peloton d'exécution. 
A suivre........
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