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07/09/2008

A SAISIR DE SUITE : Quartier faubourg Montmartre, un terrain clos de plus de deux tiers de son enceinte par des murs neufs et mitoyens.

PAR BERNARD VASSOR

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Ce plan a été dressé quatre ans plus tôt en 1789.
Une affiche annonce en 1793, après la confiscation des biens de la noblesse, la vent de ce terrain :
"n'ayant pas été souillé é dont le fond solide, pour construire, se trouve par tout à 3 pieds de profondeur (environ 1 mètre) contenant environ 1400 toises, situé entre les rues du faubourg Montmartre & Poissonnière, sur une longueur de 101 toises (200 mètres), propre à bâtir de chaque côté, en ouvrant dans le milieu une rue projetée, aboutissant d'une part à la rue Richer, sur une longueur de 22 toises 3 pieds  de face (45 mètres) & de l'autre à la rue Bleue (rue d'Enfer sur la plan) sur une largeur de 21 toises (41 mètres environ) aussi de face"
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Entre-temps,la ruelle de l'Egout dont la largeur avait été réduite à 30 pieds ( 9 mètres environ) avait pris le nom de rue Richer venant du patronyme du baron Anselme de Richerand chirurgien de l'hôpital Saint-Louis.
La rue projetée est le passage Saulnier, du nom de son constructeur Rigoulot Saulnier, d'après la "Nomenclature des rues de Paris", mais de nombreux historiens indiquent quAntoine Richer fabricant et marchand de bas au métier, avait une maison rue du faubourg Montmartre au lieu dit "Les Pointes", et que l'égout de la ville baignait "Les Pointes" et marquait la place de la future rue Richer. Il faut noter aussi que de nombreux membres de la famille Saulnier habitaient de part et d'autre la ruelle de l'Egout en 1738. Quand à la rue d'Enfer, elle aurait aussi porté le nom de ruelle Volarnaux (Nomenclature des rues de Paris), ou plus exactement vallée Vallaroneux, Vallis ad Ranas, autrement dit : vallée aux Grenouilles. N'oublions pas que nous étions dans des marais. Elle prit, après 1789, à la demande de ses habitants le nom de rue Bleue, moins dévalorisant que rue d'Enfer, car il existait à proximité une rue Verte (une histoire de marchand de couleurs).
C'est dans cette rue que le sinistre Charles-Henri Sanson exécuteur des hautes euvres vit le jour en 1740. Son père avait acheté une maison foraine en 1708 à l'angle de la rue d'Enfer et de la rue du faubourg-Saint-Anne (sur le plan ci-dessus, dans le prolongement de la rue du faubourg-Poissonnière), appelé "La Nouvelle-France". La maison avait un petit jardin par derrière, et à chacune des deux rues donnait une des portes d'accès de la propriété.

26/07/2008

RUE AUX OURS, LA MESAVENTURE D'UN GARDE SUISSE

PAR BERNARD VASSOR

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La rue aux "Oues", c'est à dire "aux Oies" avant d'être "aux Ours", était au moyen âge le lieu de rassemblement des rôtisseurs d'oies.
En 1418, le 3 juillet, un garde suisse qui venait de perdre tout son argent au jeu, sortant d'une taverne, ivre de rage, il se précipita sur une statue de la vierge située à l'angle de l'ancienne rue Salle-au-Comte et de la rue aux Ours. (partie disparue dans le percement du boulevard Sébastopol) Il la frappa plusieurs fois de sa dague, et, nous dit la légende, la statue saigna. La foule qui s'était attroupée, se saisit du soudard et le conduisit devant la chancelier de France Henri de Marle. Après un jugement expéditif, le soldat fut reconduit devant le lieu de son forfait, et là, on lui perça la langue au fer rouge "on lui donna tant de coups d'escourgée que les entrailles lui sortirent du corps. Ensuite on le brûla sur un bûcher improvisé et l'on dispersa ses cendres au vent, la foule se disputant les débris enflammés ".
La statue fut le lendemain déposée dans l'église toute proche de Saint-Martin-des-Champs. Cette légende donna lieu tous les ans à la date anniversaire du 3 juillet, une cérémonie au cours de laquelle on dressait un échafaud sur lequel un mannequin d'osier de 6 mètres de haut, portant un uniforme rouge de garde suisse était brûle devant la foule qui chantait des cantiques en hommage à la sainte vierge. Les trois jours qui précédaient la manifestation, le mannequin était promené dans les rues avoisinantes, un poignard sanglant à la main, il devait s'incliner devant toutes les représentations de la sainte qu'il croisait en chemin. 
Les historiens ont eu beau jeu de démontrer qu'il n'y avait pas de garde suisse à la solde de la France à cette époque, et qu'aucun registre du parlement ne mentionnait un quelconque procès, peu importe, la superstition et les intérêts bien compris de l'Eglise firent que les processions durèrent jusqu'en 1789. date où elle furent interdites.
L'histoire pourrait s'arrêter là, mais, en 1794 quelques fanatiques religieux s'emparèrent de la statue de l'église où elle avait été déposée pour la cacher. Après enquête, on se saisit d'un nommé Adam qui avoua qu'avec l'aide de ses compagnons, la statuette avait été transportée dans sa chambre.
La statue retrouvée avait deux pieds de haut (environ 60 centimètres), dix huit petites marques signalaient les endroits où elle était censée avoir été frappée. Deux moines avaient signé un certificat d'autenticité ! La statue alla rejoindre toutes les reliques saisies comme bien national.
Devant le tribunal révolutionnaire ils comparurent sous l'inculpation "d'avoir conspiré contre la République et la liberté en cherchant à égarer le peuple par le fanatisme et la superstition".
C'est le doux et charmant Fouquier-Tinville, qui prononça la sentence. Adam et ses complices montèrent sur la bascule du bon docteur Guillotin le 29 mars 1794.
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Plan de Paris dit "plan de Bâle" en 1552
Comme nous l'apercevons sur ce plan, la rue Aux Ours était cernée par l'hôpital Saint Jean, l'église Saint Leu Saint Gilles, l'église Saint Magloire, et l'hôpital Saint Julian. Prolongeant la rue de la Truanderie, et la rue de la Vieille Poterie à l'opposé.

06/05/2008

Rue Thibaut-Odet, partie de la rue des Bourdonnais,

PAR BERNARD VASSOR

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Cette maison a échappée à la démolition poutant autorisée en 1776.
Va-t-elle disparaître demain ?
Appelée tantôt rue Thibautodé, Thibaut-Odet, trésorier d'Auvergne en 1242, orthographiée Thibault-aux-Dez au treizième siècle.
Amputée lors du percement de la rue de Rivoli, elle fut ajoutée à la rue des Bourdonnais en 1852. La maison faisait l'angle de l'impasse des Trois-Visages, fermée par une grille.
Un passage mettait directement en communication directe avec l'ancien "hôtel des Monnaies". Sous l'Empire, le général baron de Biéville, aide-de-camp de l'Empereur, fut en épousant une demoiselle Tiolier, l'heureux propriétaire de la partie actuelle du 24 (qui était le 18) partie qui venait d'être surélevée par rapport au 22. 
Au dessus de la porte à clous deux panneaux annoncent l'un un permis de démolir, l'autre un permis de construire...
Je ne peux pas croire qu'une telle chose soit possible !
C'était à l'origine un petit manoir, le 22 et le 24 ne faisaient qu'un, et le numéro de cette ruelle était le 16.. La tradition orale au dix-neuvième siècle, veut que cette maison fut celle des commanderies de la Reine Blanche, il y avait encore une borne, appelée "Le Pas de la Reine" dont elle se servait pour monter sur son âne. Un prévôt des marchands au dix-huitième siècle nommé Charron, et un élu parisien était locataire du numéro 20, ainsi qu'un procureur au grand-conseil monsier de Froisy. A l'époque, madame de la Bonne en était la propriétaire.
Un peintreNoël Hallé (1711-1781) y vécut*. Son fils Jean-Noël Hallé devint médecin Napoléon 1er, puis de Louis XVIII. Dans la cour, il y avait un arbre maigrelet. L'escalier remarquable du 24 est toujours là dont les marches, portent l'empreinte de ce passé historique.
Mon emploi du temps ne me permet pas pour le moment des vérifications sur la destination de ces travaux de démolition, et si tous les recours ont été observés, si la Commission du Vieux Paris a été informée, bref toutes des démarches qui devraient permettre de lever un doute sur ce qui serait un nouvel acte de vandalisme....
A SUIVRE (de près)
*Violemment critiqué par Diderot qui lui reproche de manquer de noblesse, de caractère et d'inventivité et qui conclut sa critique par :
"Vous m'ennuyez Monsieur Hallé, tout cela est misérable"

02/03/2008

Petite histoire de la rue Bonaparte

PAR BERNARD VASSOR

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Quartier des Petits-Augustins dans le dixième arrondissement en 1789.

Au XVè siècle, un petit sentier marécageux appelée chemin de la Petite-Seine, chemin de la Noue* en 1523, chemin des Petits Augustins courrait entre les quais et le chemin du Pré-aux-Clercs(rue Jacob).. Au cours des siècles suivants, la rue fut nommée rue de Bouyn**, puis petite rue de Seine, cour des Religieux, rue Bonaparte. Débaptisée pendant la restauiration, elle devient rue de la Poste aux Chevaux, puis rue Saint-Germain-des-Prés. Elle reprit définitivement le nom de Bonaparte sous....Napoléon III en 1852.  Au XVIIIè, la rue ne comptait qu'une quinzaine de propriétaires, dont un Larochefoucault, un certain comte de Lautrec, la communauté des Petits-Augustins, l'hospice de la Charité, et un certain Carré officier de la reine. Au numéro 1, est mort en 1794 Félix Vic-d'Azir, fondateur de l'Académie de médecine. Au 3 c'est le vicomte de Beauharnais qui y habite seul, car la future impératrice se trouvait à la Martinique au chevet de sa mère.   Le numéro 5 abrita les locaux de la célèbre imprimerie Dentu. On trouve parmi les locataire un éditeur du nom de Gide !  Le 6 fut la demeure et le salon du baron Gérard. Au 8, Lacépède y élut domicile. Au 9, "l'hôtel de Persan" habitait une jeune fille, mademoiselle Claire, fille d'un sergent. Elle était plus connue au théâtre sous le nom de "La Clairon". Le géomètre Monge qui avait fait la campagne d'Egypte, sénateur, fait comte de Péluse, professeur à l'Ecole Polytechnique avait éxigé que ses élèves le tutoyassent. Radié après le retour au pouvoir de Louis XVIII, il décéda là en 1818. Le numéro 10, dépendance du couvent des Petits-Augustins avait des pièces sur l'arrière du bâtiment qui conduisaient à la chapelle dite "l'hôtel de Jacob" due à la reine Margot dont les jardins du château englobaient cette chapelle. Les 11, 13, et 15 étaient les dépendances de l'ancien hôtel de La rochefoucault sur les ruines duquel on a tracé la rue des Beaux-Arts.*. Le 20 jadis César, duc de Vendôme, fils de Gabrielle d'Estrée, et son fils le duc de Beaufort y finirent leurs existences mouvementées.  Plus loin, dans des caves du 80, qui abritaient une loge maçonniqueVoltaire fut reçu en 1778, maçon de "la loge des neuf soeurs"  

*La Noue, ou Petite Seine, était un canal qui servit à limenter les fossés creusés autour de l'Abbaye

**Du nom d'un médecin Jean Bouyn

Sources

Marquis de Rochegude et M.Dumolin A travers le vieux Paris, E.Champion 1923.

Lefeuve, Histoire des rues de Paris 1857

Archives de Paris

A SUIVRE......

28/02/2008

UNE PETITE HISTOIRE DE LA RUE LA FAYETTE

PAR BERNARD VASSOR

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L'arcade que nous voyons, se trouvait faceà la rue comte d'Artois (rue Laffitte) en direction des boulevards
Les passants aujourd'hui seraient bien surpris de savoir que l'hôtel somptueux, construit par Ledoux, une des merveilles de Paris représenté sur cette gravure se trouvait au croisement actuel des rues Saint-Georges, La Fayette et Laffitte**
Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, la portion de la rue comprise entre la Chaussée d'Antin et le faubourg Montmartre, (suivant le tracé actuele de la rue de Provence) n'était qu'une zone marécageuse, traversée par le Grand Egoût (à ciel ouvert) qui déversait son flot d'immondices, mais dont les alluvions servaient à fertiliser les cultures maraîchaires qui le bordaient. Il y avait là quelques cabarets où l'on buvait du "guinguet" du "briolet" ou du "vin de Montmartre" (qui en boit une pinte en pisse quatre)  appelation,  non contrôlée des vignes de la Courtille, de Pincourt ou des Pannoyaux. Il n'était pas rare de retrouver au petit matin, quelques noceurs revenus des guingettes de Montmartre ou de Menilmontant,  des noceurs tombés dans le canal, quand ils n'avaient pas été victimes des bandes d'assassins ou de voleurs qui, une fois leurs méfaits accomplis, se cachaient dans les carrières de gypse de Montmartre. Après l'égoût, à la Chaussée d'antin, à "La Croix Blanche" de nombreux petits bals, d'estaminets et de cabarets attiraient le petit peuple en fin de semaine. La rue Blanche, accueillait les "petites maisons" du duc de Richelieu et du Fermier général de la Popelinière. Il y avait pour le peuple "le bal des gens de maisons", et le "cabaret de la mère Roquille" dont j'ai déjà évoqué l'histoire dans des articles précédents, de nombreuses anecdotes y sont associées. La mauvaise réputation existait déjà au temps de la Fronde, où "le Grand Turenne" attaqué à l'égoût de la Croix Cadet avait été délesté de sa bourse, et pour avoir la vie sauve,  été engagé sur l'honneur, de fournir le lendemain une somme considérable qu'il était allé cherché chez lui rue Saint-Claude. . Le quartier de la Nouvelle-France qui devait son nom à une guinguette occupe aujourd'hui l'emplacement du faubourg Poissonnière, était occupé par des terres cultivées, et dès le mileu du XVIIIè, des maisons furent construites, dont celle du bourreau Sanson (voir l'article sur ce blog) rue d'Enfer (aujourd'hui rue Bleue et les jardins rue Papillon). Un caserne (de la Nouvelle-France) fut construite en 1772 (Bernadotte y était caserné en 1789).
Vers la rue de Belfond, sous la restauration, un immense jardin construit à grands frais où l'on pouvait parmi les amusements assister à des courses de chars descendant une montagne de 1200 pieds, avec des remontées mécaniques.... des allées avec des bosquets, un café mondain, des pisstes de danse et un immense bâtiment décoré à "l'Egyptienne" qui donna son nom à l'endroit : "Les Promenades Egyptiennes",
La rue La Fayette qui prolongeait la rue d'Allemagne pouvait se diviser en quelques  parties : la première qui faisait partie de l'ancienne rue du-chemin-de-Pantin, de l'ancien boulevard extérieur à la rue du faubourg Saint-Martin, fut allongée en 1851. La deuxième percée en 1828 partait du faubourg Saint-Martin pour se terminer au faubourg Poissonnière, prit d'abord la nom de rue Charles X. Cette portion n'eut qu'un coût modeste, traversant des terrains sans construction, faisant partie de l'ancien enclos des Lazaristes.La dernière fraction du faubourg Montmartre à la Chaussée d'Antin a occasionné des dépenses pharaoniques. 14 millions d'expropriations d'hôtels et d'immeubles somptueux, les innombrables boutiques et les millers de locataires.  
  
*Thélusson (richissime banquier associé de Necker)avait pour l'amour de sa femme fait bâtir cette somptueuse demeure pour la somme colossale de deux millons de livres
**Le prolongement de la rue LaFayette en 1862 mis à bas non seulement les vestiges de cet hôtel, qui avait déjà été amputé en 1823 par un ancier tailleur nommé Berchuf (qui la démolit en partie pour prolonger la rue comte d'Artois jusqu'à la rue de la Victoire) mais aussi l'hôtel Laffitte, les deux hôtels Rothchild les jardins de l'hôtel de la reine Hortense. De nombreuses personalités depuis ce temps ont occupé ce lieu : le prince Murat, l'ambassadeur de Russie, Talma, le comte de Chabrol, la grand-mère des Goncourt, Bernard Vassor, Edgard De Gas y est né etc... 

20/02/2008

PETITE HISTOIRE DES RUES DE PARIS, SUITE : Les enseignes

PAR BERNARD VASSOR

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9 Rue Montorgueil, anciennement rue comtesse d'Artois. 

Parmi les rares ouvrages consacrés aux enseignes de Paris,

 Balzac avait imprimé le petit ouvrage suivant : 

Petit dictionnaire critique et anecdotique des enseignes de Paris, par un batteur de pavé.- [M. Brismontier].

- Chez les marchands de nouveautés, 1826.

 Certains balzaciens disent qu'il en fut l'auteur.

Ce petit article n'a pas la prétention de retracer toute l'histoire des enseignes de Paris, parmi, les milliers recencées aux Archives nationales? Je comprend qu'au XIXè personne ne se soitt attaqué à un travail aussi colossal. Je n'ai pas connaissance de thèses au XXè et je serai heureux d'en connaître l'existence.

Nous ne savons pas à quelle époque remonte l'usage des enseignes, mais on sait qu'il existe depuis des temps anciens. A Paris, le premier repaire que nous ayons date du règne de Philippe le Bel dans un document intitulé "le livre de la taille".Avant le numérotage des rues, l'enseigne était un des moyen de repérage topographique, avec les églises les tours, les demeures nobiliaires, les fours collectifs, les bains, les étuves, les piloris etc.... C'est ainsi que bon nombre de rues prirent le nom des enseignes situées  en leur sein. Au XVIè siècle,  ceux qui voulaient ouvrir une auberge ou un commerce, devaient "faire connoitre leurs noms prénoms, demeurance, affectes et enseignes". L'enseigne fut réglementée sous Henri III en 1577. Les aubergistes qui jusque là se contentaient de suspendre le long d'une perche un bouquet de feuillage ou de fougères, d'où le nom de bouchon, ces cabaretiers furent donc obligés d'accrocher une enseigne à leur fronton. Le calembourg était de mise pour frapper l'imagination du passant on avait parfois recours à des rébus imagés. C'est ainsi que naquirent le bon coing, l'épi- scié (un épi de blé coupé), la rue du bout du monde, (un bouc, un grand duc et une mappemonde), le Puissant Vin, (un puit où l'on tirait de l'eau), la Vieille science (une vieille qui scie une anse) la rue de l'arbre sec devait son nom à une enseigne inspirée par la Croix du Trahoir qui était le pilori de la rue Saint-Honoré et avait été le sinistre gibet à l'épopque où il, était situé aux limites de la Ville*. Le chat qui pêche, dont le rébus est toujours gravé, que l'on peut voir encore aujourd'hui quand la rue du même nom n'est pas trop encombrée.... (Ecrivez-moi pour avoir le numéro) Les multiples "Lions d'or" représentés par un voyageur couché ( au lit on dort)  Le chat qui pelotte, qui fut mise en scène par Balzac. L'histoire des cabarets des hôteliers et estaminets est liée à l'histoire des enseignes dans toute l'Europe. A côté de l'enseigne, on pouvait lire parfois : Ici on loge à pieds et à cheval, ce à quoi certains poètes farceurs ajoutaient :

"Tout passant ici peut s'ébattre

Qu'il ait deux pieds ou qu'il en ait quatre

*Dans une maison vis-à-vis la Croix du Trahoir rue Saint-Honoré, pendait une enseigne "Le Signe de la Croix" c'était le moins que l'on puisse faire ! Un épicier (marchand de couleurs était établi là)De l'autre côté, dans la rue de l'Arbre Sec, une autre enseigne avait un nom aussi sinistre "Le Pilier Vert",  sur 33 toises et six pieds,un corps de logis de quatre étages appartenant  à la fin du XVIIIè au sir Broutier pour la partie avant aux nommés Gasnier et Minot par derrière.

a suivre.....................

 

PETITE HISTOIRE DES RUES DE PARIS, SUITE, l'éclairage

PAR BERNARD VASSOR

L'ECLAIRAGE DES RUES DE PARIS

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Jusqu'à la fin du Moyen âge, l'éclairage des villes a été totalement ignoré. A Paris, le mode de vie était calé sur sur la clarté du jour. Dès le lever du soleil, les rues se remplissaient, les tribunaux et les administrations fonctionnaient parfois à partir de quatre heures du matin. Le déjeuner avait lieu à dix heures, et le souper à quatre heures. Le couvre-feu était à 8 heures ou neuf heures selon les saisons. Dès la tombée de la nuit, des hordes de brigands se répandaient dans la ville et il ne faisait pas bon se  retrouver face aux bandes de rodeurs que ce soit ceux que l'on appelait "la bande des mauvais garçons", ou "la bande des coquillards*".
Louis IX, avait autorisé une milice bourgeoise, le droit de faire le guet "pour la sûreté de leurs biens et pour remédier aux périls qui surviennent toutes les nuits dans Paris par feu, vols, larcins, rapts (..)". Les "chevaliers du guet" étaient tenu de faire des rondes à l'aide de falots ou pots de poix placés à l'angle de chaque rue. 
Il fallut attendre deux siècles pour qu'un arrêt royal ordonne qu'une chandelle devrait être placée en permanence à la porte du palais. Deux siècles plus tard en 1524 le parlemnt ordonne aux habitants de Paris de mettre devant leurs fenêtres donnant sur la rue à neuf heures du soir une chandelle allumée. Ordre qui ne fut pas suivi car la dépense incombait aux habitants. 
Les premières lanternes datent du Moyen âge, elles étaient fabriquées chez les peigniers-tabletiers qui étaient les seul autorisé à travailler la corne. La lanterne était une enveloppe de métal avec une lame transparente renfermant une chandelle, avec pour écran une lame translucide de corne, elle se portait à la main, et quelques unes étaient placées la nuit sous des statuettes de la vierge devant certaines maisons religieuses. Les chandelles étaient fabriquées par des bouchers qui fondaient les graisses des animaux, et trempaient une mèche de coton dans le suif fondu. L'odeur dégagée était plutôt âcre !
Il fallut attendre le règne de Louis XIV pour que le ville concéda à un napolitain Laudati Caraffa le privilège d'établir lettres patentes de 1862 dans les rues de Paris un éclairage volant "il serait nécessaire d'établir en nostre ville et faubourg de Paris et autres villes de nostre royaume, des porte-flambeaux et porte-lanternes pour conduire et éclairer ceux qui voudront aller et venie par les rues" L'éclairage était fixé à quatre mois par hiver et il devait y avoir tous les huit cents pas des porte-flambeaux. C'est le lieutenant de police La Reynie qui imposa avec fermeté aux bourgeois d'entretenir dans les rues des lanternes. Le signal de l'allumage était donné par des sonneurs qui faisaient résonner dans les rues une petite cloche. Les chandelles devaient brûler jusqu'à deux heures du matin. Puis, c'est monsieur de Sartine le lieutenant de police de Louis XV qui prit fit prendre en charge par la municipalité l'entretien et le matériel d'éclairage. Un nouvel appareil fut mis en service après un concours dont l'académie des sciences approuva le système d'un certain Bourgeois de Chateaublanc inventeur d'un réverbère à huile. Ces appareils étaient suspendus au milieu des rues à vingt pieds en l'air, fixé de chaque côté au moyen d'une corde qui le soutenait, passant dans un tube de fer noyé dans les murs. Ceux qui étaient surpris à les briser étaient passibles de condamnation aux galères.
 
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Retif de la Bretonne, Les Nuits de Paris
 En 1787 un inventeur suisse nommé Argand mit au point en 1787 une lampe à double circulation d'air avec cheminée de verre, mais sa découverte lui fut dérobée par un pharmacien du quartier des Halles et un marchand épicier nommés Quinquet et Lange qui s'enrichirent considérablement, et seul le nom de Quinquet fut associé à l'invention dunouvel appareil d'éclairage. Profitant d'un voyage à Londres d'Argand, parti faire fabriquer sa lampe par un ferblantier, le couple d'escrocs fit éclairer la rue des Capucines un soir d'hiver97761eaa6ac225d611ec3efe89ac9d29.jpg.
"Voyez-vous cette lampe, où muni d'un cristal,
Brille un cercle de feu qu'anime l'air vital ?
Tranquile avec éclat, ardente sans fumée,
Argand la mit au jour, et Quinquet l'a nommée"
L'huile des réverbères était une huile de tripes bouillies, fabriquée dans l'île des Cygnes selon Sébastien Mercier.
Les plus grands progès furent apportés grâce aux découvertes de l'ingénieur Philippe Lebon en 1791. Son premier brevet datant de 1799 est " la manière de trouver les nouveaux systèmes d'éclairage produits par des combustibles minéraux chauffés en vase clos produisant des vapeurs suceptibles de brûler au contact de l'air". 
Un "Moravien" au nom de Winsorqui était venu à Paris étudier la découverte de Lebon, fonda une société à Londres pour créer une compagnie qui prit le nom de London and Wesminster Charteres gas light coke Company. Revenu à Paris  en 1817, il obtint par contrat, l'éclairage du passage des
Panoramas. Des candélabres furent installés rue de la Paix en 1829. Le préfet de la Seine, le comte de Chabrol fit installer sur un terrain appartenant à l'hôpital Saint-Louis une usine destinée à éclairer l'hôpital tout entier. Puis, c'est la palais du Luxembourg et le théâtre de l'Odéon en 1820 qui sont éclairés par une usine construite aux frais du royaume. Bientôt, six compagnies se sont partagées la capitale. On ouvrit partout des tranchées. Louis- Philippe décida plus tard que les compagnies devraient payer un loyer pour l'occupation du sous-sol.
Une grande révolution eut lieu avec l'arrivée à Paris de Jablochkoff,un physicien russe en 1875. Il inventa l'ancètre de l'ampoule électrique, qui fut nommée "la bougie Jablochkoff"qui eut l'idée d'accoler des charbons en les séparant par une matière isolante le passage d'un courant éléctrique alternatif produisait un éclairage satisfaisant. L'usure des charbons interdisait cependant un usage prolongé. Une machine inventée à cet effet permit l'association de nombreuses "bougies". Pendant l'Exposition universelle de 1878 après la construction d'une petite usine, on éclaira la place de l'Opéra, l'avenue, et la place du Théâtre-Français. Un pavillon des Halles et la place de la Bastille, le parc Monceau et le parc des Buttes-Chaumont furent à leur tour illuminées par ce procédé. L'exploitation de la société créée pour l'exploitation à cette occasion disparut en 1882, faute de rentabilité.
En 1881, un certain Thomas Edison présenta une innovation : un filament de bambou carbonisé  à l'interieur d'une ampoule en verre dans laquelle on a fait le vide et qui ne nécessite aucune manoeuvre. Il suffit d'actionner un interrupteur. Le succès va être foudroyant, les installations vont se développer à la vitesse de la lumièreL'Hôtel de Ville fut éclairé ainsi dès 1883.Mais, l'éclairage public électrique ne fut pas mis en oeuvre tout de suite. La complication venait du fait qu'il fallait creuser d'innombrables tranchées...Enfin l'exploitation fut confiée à 6 compagnies dans Paris. La Compagnie Continentale Edison, obtint la concession de Montmartre à la place Clichy.J'ai eu le plaisir de pouvoir faire conserver, lors de la démolition d'un café de la place Pigalle, un compteur électrique en fonte "Edison" qui se trouve aujourd'hui au Musée de Montmartre. Deux bec de gaz datant de l'époque du remplacement et qui avaient été conservés, glissés sous les banquettes du café, ont malheureusement disparus.

16/02/2008

PETITE HISTOIRE DES RUES DE PARIS, SUITE...les trottoirs

PAR BERNARD VASSOR

LES TROTTOIRS

C'est sous Napoléon I, que les bornes destinées en principe à protéger les piétons, furent remplacées progressivement par des trottoirs. Les ruisseaux situés au milieu des rues et des ruelles, (transformant la chaussée en amas d'immondices, de boues fangeuses, ou de torrent les jours de pluie) ont été progressivement reportés le long de chaque côté des trottoirs. Il était recommandé aux voyageurs empruntant des lignes omnibus, de prendre place à gauche si le trajet suit des rues à ruisseau, et de prendre place à droite si la ligne suit des rues à chaussée.

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L'entretien des rues était assuré par la corporation des balayeurs ou des "boueux". On pouvait rencontrer ces pauvres gens vêtus de guenilles. Mouillés jusqu'aux os les jours de pluie, ils étaient également chargés de curer les égouts. Les femmes de cette corporation portaient des robes de bure effilochées en lanières depuis le hauteur du genou. Certains ajoutaient à leur panoplie une sorte de "carmagnole"de toile cirée. Chaussés de grands sabots débordants de paille qu'ils tressaient autour de leurs jambes en guise de bottines. Il y avait aussi quelques enfants garçons et filles qui s'acquittaient tant bien que mal de cette tache. Tout ce petit monde était placé sous la surveillance d'inspecteurs qui les regardaient sans pitié. Malheur aux dandys et aux élégantes qui devaient passer à portée de leur instrument de travail ...vengeance des gueux, le balai allant de droite, revenait fatalement à gauche où se trouvaient placés les promeneurs aventureux qui recevait une projection de ce qui se trouvait dans le ruisseau.

*Appelées mibrais, d'où, le nom de certains noms de lieux qui devaient être particulièrement boueux.

10/02/2008

PETITE HISTOIRE DU NUMEROTAGE DES MAISONS A PARIS, SUITE

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/02/...

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2007/08/...

 

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Cette plaque que j'ai réussi à sauver de la destruction (malgré le refus d'édiles de l'arrondissement) avait été apposée en 1860, après "l'annexion" sur le mur du café "La Nouvelle Athènes" (cher à notre coeur, et à celui du Père Tanguy), qui existait déjà bel et bien malgré les affirmations de petits "historiens" municipaux, et de quelques historiographes qui recopient comme c'est souvent le cas les erreurs commises par d'autres historiens.
La plaque en pierre de lave, est conservée aujourd'hui au musée de Montmartre avec d'autres vestiges arrachés à la pelle des démolisseurs de ce qui a été on peut le dire un vandalisme municipal. Il n'existe aucun lieu au monde symbolisant l'impressionnisme et le symbolisme que ce café....
C'est un décret du 4 février 1805 que le préfet de la Seine Frochot organisa l'ordonnancement du numérotage des rues telle que nous le connaissons aujourd'hui. Chaque rue obtint une série particulière de numéros. Dans les rue parallèles à la Seine, l'ordre des numéros suivait le cours du fleuve. Dans les rues perpendiculaires, les premiers numéros partaient du fleuve. Les numéros pairs à droite et les impairs à gauches. Avant cela, les numéros des rues perpendiculaires étaient noirs et ceux des rues parallèles rouge. Cette combinaison a été abandonnée. Quelques modifications eurent lieu après le percement du canal Saint-Martin, et c'est le préfet Rambuteau qui décréta que le numérotage des rues partant de ce canal auraient la même fonction que celle de la Seine. C'est à dire que ce sont les premiers numéros qui partent du canal. Les voies privées ont été elles aussi aussi soumises aux mêmes contraintes,( les frais et l'achat des plaques incombant aux propriétaires).

Une exception toutefois, l'avenue qui porte le nom du préfet qui a réglementé le numérotage, échappe à la règle, pour une raison que je n'ai pas réussi à élucider. Les numéros pairs en montant, sont à gauche, et les pairs à droite bien sur.

Les différents aménagements démolition et reconstructions ont modifié au cours des siècles la répartition des lotissements, changeant ainsi la numérotation dans certaines rues.  

La Commission des travaux historiques de la ville de Paris, ont publié sous la direction de Jeanne Pronteau : Les numérotages des maisons à Paris, du XVè siècle à nos jours, Paris 1966

16/12/2007

90 RUE SAINT-DENIS

PAR BERNARD VASSOR

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Nous apercevons à droite sur cette gravure, le magasin de mercerie et soieries du 90 rue Saint-Denis. C'est dans ces parages qu'était située la célèbre boutique de madame Bertin marchande de mode. Il est curieux de noter aussi qu'un certain "monsieur Félix" tenait à l'enseigne du "Chien noir" un établissement faisant aussi commerce de soieries à l'angle de la rue Trousse-vache, qui fut repris ensuite par le père d'Eugène Scribe (article de décembre 2006).
Ce qui me permet de rectifier à la suite d'une conversation avec Jean-Claude Yon (professeur de l'Université de Versailles historien du spectacle, spécialiste de Scribe et d'Offenbach) de situé le Chat noir, non pas à l'emplacement où des inscriptions sur le bandeau de la devanture m'a laissé penser que c'était là "Au Chat noir".
 Après sa démolition, la maison fut reconstruite au numéro 30 actuel de la rue Saint-Denis.

25/11/2007

LE MYSTERE (provisoire) DE LA CITÉ MILTON

PAR BERNARD VASSOR

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La cité Milton commençait 25 rue Milton et prenait fin 41 rue de la Tour d'Auvergne, dernier domicile de Victor Hugo avant son départ en exil. Cette publicité retrouvée dans mes archives indique une citée qui eut une existence très éphémère. En effet la cité pas plus que la rue Milton ne figure pas sur les plans de Paris de 1860. Une partie de la rue Milton a été ouverte en 1868,  une autre, après les travaux du percement de la rue Hippolyte Lebas, de la prolongation du passage Saint-Guillaume. La rue Neuve-des-Martyrs devenue rue Morée, puis rue Manuel rejoignit la rue Milton. A l'emplacement actuel de la cité Charles Godon, anciennement passage Bossuet. La rue Neuve-Fenelon puis passage Fénelon est devenue la Cité Charles Godon en 1957 du nom du fondateur de l'école dentaire Française.
( j'espère que vous vous y retrouvez !!!) 
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Plan du quartier au moment de la création de la Nouvelle-Athènes.  

24/11/2007

LA RUE DU FAUBOURG MONTMARTRE AU TEMPS JADIS

PAR BERNARD VASSOR

Une brève notice anecdotique pour servir à l'histoire de cette voie :

Lettres de la Ville de Paris

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Une borne portant cette inscription était placée en 1726, à l'entrée du fauboug Montmartre
 qui portait cette inscription.
Ce chemin figure sur les plus anciens plans de Paris. Au numéro 1 (actuel), il y avait une petite maison à un étage,  qui fut habitée par un nommé Tronchin, inventeur de la table pliante. De l'autre côté de la rue, à la fin du règne de Louis XV, s'ouvrit un café qui porta sous Charles X le nom du limonadier de l'époque qui s'appelait Vachette. "Les salons de Vachette, à l'exception de ce UE LES NUITS DE CARNAVAL Y PRODUISENT D4INSOLITE? C'était là aussi une petite maison qui fut agrandie petit à petit, et finalement s'appeler "le Brébant", dont nous reparlerons plus tard.
Au numéro 4, c'était un fermier général, Maurel de L'Epinot qui y logeait, la cité Bèregère au numéro 6 fut ouverte en 1825. Au 7, c'était le comédien Arnal qui y vécut*.
Au numéro 21, était le Couvent de la Visitation. vendu pendant la révolution au titre de la confiscation des biens du clergé, la maison fut reconstruite en 1819. Un curieux bas relief datant de 1720 fut conservé, et placé sur la façade à l'angle de la rue de la Grange Batelière... On peut encore le voire aujourd'hui sur le mur du commissariat de Police.
 
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 Au 42, au XVIIIè siècle, c'était l'emplacement du "Grand Salon", un bal, qui fut ensuite remplacé par une caserne, avant l'ouverture d'un passage qui prit une partie du nom des propriétaires, les soeurs Deveau, c'est aisi qu'il fut nommé successivement : "Cour des Deux Soeurs", "Cour des Chiens", "Cul-desac Coypel", et enfin "Passage des Deux Soeurs".
*Ne me dites pas que Lautréamont y est mort, ce sera l'objet d'un autre article.....
 A SUIVRE..................

07/11/2007

L'ASSOMMOIR DU PERE COLOMBE

PAR BERNARD VASSOR 

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L'Assommoir au théâtre, adaptation de William Busnach (1832-1907) et Octave Gatineau (1824-1878)
Le bistro du père Colombe se trouvait à l'angle du boulevard des Poissonniers (Rochechouart) et de la rue des Poissonniers, de l'autre côté de l'octroi de la place de la Barrière des Poissonniers. Le nom de ces voies provient de l’acheminement pour le transport de la marée depuis le moyen age.  "L'enseigne portait en longues lettres bleues le mot DISTILATION, écrite d'un bout à l'autre. Il y avait à la porte, dans deux moitiés de futaille, des lauriers roses poussiéreux.(...) mais la curiosité de la maison était, au fond, de l'autre côté d'une barrière de chêne, dans une cour vitrée, l'appareil à distiller que le consommateur voyait fonctionner, des alambics aux longs cols, des serpentines descendant sous terre, une cuisine du diable devant laquelle venaient rêver les ouvriers soûlards" 
Zola
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Plan de 1859, la portion de la rue où se trouvait l'Assommoir a été amputée lors du percement du boulevard Ornano, devenu Barbès un peu plus tard dans cette partie.
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 Dans le décor de la pièce, nous voyons la rotonde de la Barrière, et le café du père Colombe à droite, et les comédiens Mousseau et Courtes.
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L'acteur Mousseau, qui tient le rôle de Bibi-la-grillade, avec l'argent récolté, pour son rôle, put acheter l'Auberge du Clou avenue Trudaine...

14/10/2007

18-20 RUE RAYNOUARD PARIS DISPARU

PAR BERNARD VASSOR

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Démolie en 1907, sans remords, c'était une annexe de la Compagnie des eaux de Passy.
Anciennement rue Basse, elle est devenue rue Raynouard en 1867 de François Juste Marie Raynouard (1761-1836), écrivain mort dans le village de Passy. 

18/09/2007

UNE VOISINE DE GUYONNET-MERVILLE TRES INCONVENANTE, N'EST-CE PAS MONSIEUR DE BALZAC !!!

PAR BERNARD VASSOR

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Bibliothèque nationale de France, département des estampes.
Cette demoiselle Macon ! C'en est trop ! Vos fréquentations chez maître Guyonnet-Merville étaient mon cher Honoré vraiment inconvenantes. C'est dans cette rue que le jeune Balzac après des études de droit a travaillé comme gratte-papier, dans l'espoir de sa famille de le voir succéder un jour à ce patron qui servira pourtant de modèle dans les romans de Balzac qui lui a dédié : "Un épisode sous la terreur"
UN EPISODE SOUS LA TERREUR A MONSIEUR GUYONNET-MERVILLE, Ne faut-il pas, cher et ancien patron, expliquer aux gens curieux de tout connaître, où j'ai pu savoir assez de procédure pour conduire les affaires de mon petit monde, et consacrer ici la mémoire de l'homme aimable et spirituel

Groupe International de Recherches Balzaciennes, Groupe ARTFL (Université de Chicago), Maison de Balzac (Paris). Balzac. La Comédie humaine. Edition critique en ligne [En ligne]. [Consultation du 3 juillet 2004]. Disponible sur internet : http://www.paris.fr/musees/balzac/furne/presentation.htm

La rue Coquillière

Elle bordait le mur d'enceinte de Philippe Auguste et devait son nom à une famille des XIIème et XIIIépme siècle, un acte de vente de 1292 indique que Pierre Coquillier a vendu à Gui de Dampierre une maison dans cette rue  qui était alors "esdifiée"Robert et Adam Coquillier y avaient des maisons voisines. Un fermier-général y eut un hôtel à deux portes donnant sur les rue Coquillière et rue du Platre. Il confia l'éducation de son fils à un precepteur nommé Jean-Jacques Rousseau . A  l'angle de la rue du Bouloi,  un hôtel nommé Casse-noisettes abritait un apothicaire marchand de couleurs donc. Le nom de Casse-noisette était la corruption du nom d'un propriétaiire : Gigot de Crissenoi, nommé par déeision Brise-noix, Casse-noix, puis Casse-noisette. Parmi les héritiers, on compte Mme Angélique-Nicole Langlois, seconde épouse de Talma. Tout près de l'hôtel Bullion, donnant aussi rue Coq-Héron reconverti en salle des ventes en 1780. A l'enseigne de l'Epée-de-Bois, deux filles galantes la Dumoulin et la Virville faisaient les quatre-cents pas de la rue du Jour à la rue du Bouloi et arpentaient de long en large la rue Coquillière.

RUE DE LA LUNE : AH ! C'EST DU PROPRE MONSIEUR DE BALZAC !!!

PAR BERNARD VASSOR

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Cette carte de visite publicitaire, indique clairement la profession de la praticienne de cette rue qui a une longue tradition de "tolérance"

ILLUSIONS PERDUES PAR LE GIRB

Groupe International de Recherches Balzaciennes, Groupe ARTFL (Université de Chicago), Maison de Balzac (Paris). Balzac. La Comédie humaine. Edition critique en ligne [En ligne]. [Consultation du 3 juillet 2004]. Disponible sur internet : http://www.paris.fr/musees/balzac/furne/presentation.htm   Il faut vous dire que l'endroit a une longue tradition de galanterie depuis des temps immémoriaux. La partie située près de la rue Poissonnière prèsdes anciens remparts de la ville, s'appelait "Le Champs-aux-femmes, à l'époque de Louis XIV. La rue fut ouverte en 1630 A l'angle de la rue de la Lune deux maisons  tricentenaires faisaient commerce dans une spécialité fort recherchée et jouxtait la Compagnie colonelle des Gardes-françaises. Une autre maison fut fondée en 1820, elle succédait au commerce d'un galant qui vendait ses charmes aux dames fortunées. Il se faisait appeler Henri de Renneville et dit-on ne dédaignait pas les faveurs de leurs maris. Ensuite, c'est une rebouteuse qui ne craignait pas de se transformer en hétaïre, une fois la guérison de ses patients était assurée. Vers 1690, on trouve au milieu de cette rue un monsieur Claude du Plaisir qui fut obligé de déménager car les marcheurs de nuit prenait au mot la maison de ce fort honnête homme ! La plupart de ces maisons avaient une double entrée, donnant de l'autre côté sur le boulevard.

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15/08/2007

RUE DES PRETRES SAINT-GERMAIN L'AUXERROIS

PAR BERNARD VASSOR

Rue des prêtres saint-germain l’Auxerrois.

Au XIIIéme, elle s’appelait rue du Cloître, prolongée ensuite par une ruelle « la Petite rue Saint-Germain-l’Auxerrois » disparue en 1925. La maison à tourelle que nous voyons sur la photographie à l’angle de la rue de l’Arbre-Sec a été démolie pour permettre la construction de la Samaritaine. Le « Journal des Débats » ( depuis 1800, jusqu ‘en 1940) au deuxième étage, était au numéro 17, au rez-de-chaussée, c’était le célèbre café Momus, remplacé par un marchand de couleurs vers 1860. Aujourd’hui, est installé un café-restaurant dont les responsables ne souhaitent pas connaître la vie de cet endroit historique....

13/08/2007

RUE MICHEL-LE-COMTE, PARIS DISPARU

PAR BERNARD VASSOR

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Sur ce plan du Terrier du roi de 1700*, nous voyons les numéros du Terrier, et les numéros actuels dans un cercle. 
Située dans la paroisse Saint-Nicholas des Champs, celle ruelle plus longue qu'aujourd'hui, étroite et tortueuse, portait comme beaucoup d'autres, le nom d'un de ses propriétaires. La mention : Hic est vicus Michaelis Comitis, est signalée dès 1273. A cette date, cinq habitants étaient soumis au cens. Située en dehors de Paris, des maisons partaient du mur de l'enceinte, la ruelle se terminait dans des champs ou des terrains vagues..ou bien dans d'autres ruelles dont les dénominations étaient liées aux activités qui sévissaient déjà hors les murs, comme la rue Trousse-Putain devenue Transnonin, rue  Beau-Boulingot erst rue Beaubourg, la rue Tire-Vit changea pour Tire-Boudin, c'est aujourd'hui la rue Marie Stuart. La rue du Poil-au-Con fut changée en rue du Pélican. On savait à l'époque appeler "un chat un chat". Je vous laisse deviner les autres noms tels que rue Champfleury, rue Gracieuse, rue Beauvoir .....
A la cote du terrier numéro 22,(44 actuel)   
*Nous constatons là au début du dix huitième siècle, un exemple du numérotage des rues en continu pour la première fois. 

11/08/2007

RUE PIERRE-AU-LARD, PARIS DISPARU

PAR BERNARD VASSOR

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Cette voie en retour d'équerre avait deux dénominations au début du treizième siècle. la partie débutant rue Neuve-Saint-Merry était désignée sous le nom de Vieux Aufridi de Gressibus. Le siècle suivant elle furt appelée rue Espaulart. L'autre partie débouchait dans la rue du Poirier était nommée Petri Olard . La réunion des deux ruelleut lieu en 1500, et porta le nom de Pierre Aulard. En l'an IX, Chaptal fixa la largeur de la rue à 6 M7TRES.En 1817, le préfet de Police, ordonne la fermeture de la ruer. Sous Louis-Philippe, la largeur de la voie est fixée à 10 mètres.. Les maisons situées du côté droit en venant de la rue Saint-Merry, sont soumises à un retranchement considérable.
Une très ancienne auberge, L'Aigle d'Or, se trouvait au numéro 6. Devenue une remise pour voitures au début du vingtième, les poutres supportant le toit étaient aussi curieuses que celles du Compas d'Or de la rue Montorgueil (elle aussi disparue) D'autres historiens indiquent d'autres dénominations au cours des siècles : rue Pierre Oilart en 1274, Pierre-O-Lart en 1300, Pierre Aulart en 1460, au numéro 10 il y avait un cul-de-sac appelé Impasse du Boeuf. On indique même un deuxième nom de la rue Espaulart au quatorzième siècle : le rue Aufroi-des-Grès qui se terminait rue Brise-Miche...
 

 

04/08/2007

A LA GRACE DE DIEU, 119 RUE MONTMARTRE PARIS DISPARU. UNE ENSEIGNE DU DEBUT DU XVIIe SIECLE

PAR BERNARD VASSOR

Mis à jour le 4 août 2007 

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 Des historiens du début du XXéme siècle ont cru dater cette enseigne entre 1716 et 1720. Elle portait le même nom que le célèbre cabaret de la Courtille appartenant à Gilles Desnoyers au 129 rue du faubourg du Temple. : "La Cour de la Grâce de Dieu".  La rue Montmartre alors était un  quartier très riche qui abritait la Compagnie des Indes, rue de Bourbon*, au 116 actuel se trouvait la Compagnie de la Traite des noirs, non loin des Messageries royales, le Bureau du Transport, un des sept bureaux de la loterie nationale inventée et tenue par Casanova lui-même. Des entreprises appelées "chasse-marée", qui étaient des rouliers chargés du transport de poisson de pêche et des huitres qui venaient des côtes de Normandie, des côtes de Normandies.  C'est là aussi que s'établissaient les écaillères.
Atget qui a photographiée cette enseigne vers 1900, la situe au numéro 121 ? Rochegude se contente de signaler une curieuse enseigne au 119.... La maison a été démolie en 1963, l'enseigne se trouve aujourd'hui au musée Carnavalet.
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Avant la démolition, nous apercevons vers 1920, la grille de l'enseigne dans le fond, derrière le comptoir.
  
*Aujourd'hui rue d'Aboukir 

02/08/2007

LE MORTIER D'OR RUE DES LOMBARDS, PARIS DISPARU

PAR BERNARD VASSOR

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L'établissement d'un droguiste à l'enseigne du Mortier d'Or,(de la Barbe d'Or aussi disent certains historiens) fut fondé en 1689 et passe pour occuper l'emplacement du Poids-du-Roi. Comme vous le savez déjà, les épiciers, droguistes apothicaires étaient également marchands de couleurs. A côté du Mortier d'Or, il y avait le "Fidèle Berger" un confiseur. La rue se partageait entre épiciers, confiseurs, qui camouflaient des officines d'usuriers (prêts sur gage).  

La rue au XIIéme siècle s'appelait de l'Aiguillerie dans sa partie est, rue de la Lamperie dans la partie ouest, plus tard rue de la Buffetterie, puis sous Louis XIII, la rue de la Pourpointerie. Pourtant, c'est sous Philippe Auguste que des prêteurs sur gage venus d'Italie, de Gênes, Venise, Pise, Florence, ou Sienne, Ils furent désignés par la population sous le npm de Lombards. Le père de Boccace faisait partie de cette corporation (l'auteur du Décameron son fils, était né à Paris par hasard à Paris selon le marquis de Rochegude), il avait pignon sur rue. Le nom de rue des Lombards apparait vers 1650, alors que les habitants de Paris lui donnaient déjà depuis plus de deux siècles. L'hospice Sainte- Catherine était situé à l'angle de la rue Saint-Denis et servait d'asile aux bonnes sans place. Les religieuses catherinettes étaient également chargées d'enterrer tous les morts exposés à la morgue du Châtelet qui n'avaient pas été réclamés... La rue avait au début du règne de Louis XIV "Le-Poids-du-Roi" juré-peseur que nommait les épiciers et les apothicaires qui étaient chargés de vérifier les poids et mesures, les poinçons, les étalons d'usage légal.

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Voici une liste d'enseignes visibles au début du XVIIIéme siècle. Rappelons que la numérotation des rues de Paris n'est apparu dans sa forme actuelle qu'à partir de 1804. Nous constatons que contrairement à ce qui est dit par des historiens du XIXéme, le "Poids-du-Roi ne se trouvait pas à l'emplacement du Mortier d'Or. 
Quelques noms de prêteurs "Lombards", monayeurs, changeurs du XIIIéme au XVIéme : 
Perruzzi, Bardi, Spini, Scali, Biccio, Lusciato (mouche)Ciapponi, Boccacio (Boccace), Spifame etc.. 
Le numéro 44 de la rue, est occupé aujourd'hui par une échoppe de tatoueur et de"body-percing" 

31/07/2007

RUE DE LA TANNERIE, PARIS DISPARU

PAR BERNARD VASSOR

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Cette ruelle existait déjà au XIIIème siècle. Les travaux d'agrandissement de 1853, firent disparaître bon nombre de vieilles rues Elle commençait place de l'hôtel de Ville au numéro 7, pour se terminer rue de la Planche Mibray numéros 8 et 10. Le nom de tannerielui fut donnée en raison de l'occupation de tanneurs qui s'y étaient installés. Elle portait au moyen age le nom de ruelle de la Planche-aux-Teinturiers. Ensuite, des bouchers vinrent occuper cette rue qui s'appela rue de l'Ecorcherie. Un arrête de la Cour du Parlement du 6 may 1623 stipule : "Le roy s'étant fait représenter en son conseil, l'arrêt rendu icelui le 28 octobre dernier par lequel sa majesté auroit ordonné  l'exécution de l'Edit du 2 décembre 1577 rendu en conséquence pour la translation des tanneurs et tinturiers de la rue de la Tannerie." Plus tard, une décision ministérielle du 19 germinal an VIII, signé Bonaparte, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 8 mètres.
A ne pas confondre avec la rue de la Vieille Tannerie qui commençait aux rues de la Tuerie pour aller se terminer rue de la Veille-Lanterne de sinistre mémoire. Sauval mentionne qu'elle s'appelait avant, rue des Créneaux.