02/03/2008
Petite histoire de la rue Bonaparte
PAR BERNARD VASSOR
Au XVè siècle, un petit sentier marécageux appelée chemin de la Petite-Seine, chemin de la Noue* en 1523, chemin des Petits Augustins courrait entre les quais et le chemin du Pré-aux-Clercs(rue Jacob).. Au cours des siècles suivants, la rue fut nommée rue de Bouyn**, puis petite rue de Seine, cour des Religieux, rue Bonaparte. Débaptisée pendant la restauiration, elle devient rue de la Poste aux Chevaux, puis rue Saint-Germain-des-Prés. Elle reprit définitivement le nom de Bonaparte sous....Napoléon III en 1852. Au XVIIIè, la rue ne comptait qu'une quinzaine de propriétaires, dont un Larochefoucault, un certain comte de Lautrec, la communauté des Petits-Augustins, l'hospice de la Charité, et un certain Carré officier de la reine. Au numéro 1, est mort en 1794 Félix Vic-d'Azir, fondateur de l'Académie de médecine. Au 3 c'est le vicomte de Beauharnais qui y habite seul, car la future impératrice se trouvait à la Martinique au chevet de sa mère. Le numéro 5 abrita les locaux de la célèbre imprimerie Dentu. On trouve parmi les locataire un éditeur du nom de Gide ! Le 6 fut la demeure et le salon du baron Gérard. Au 8, Lacépède y élut domicile. Au 9, "l'hôtel de Persan" habitait une jeune fille, mademoiselle Claire, fille d'un sergent. Elle était plus connue au théâtre sous le nom de "La Clairon". Le géomètre Monge qui avait fait la campagne d'Egypte, sénateur, fait comte de Péluse, professeur à l'Ecole Polytechnique avait éxigé que ses élèves le tutoyassent. Radié après le retour au pouvoir de Louis XVIII, il décéda là en 1818. Le numéro 10, dépendance du couvent des Petits-Augustins avait des pièces sur l'arrière du bâtiment qui conduisaient à la chapelle dite "l'hôtel de Jacob" due à la reine Margot dont les jardins du château englobaient cette chapelle. Les 11, 13, et 15 étaient les dépendances de l'ancien hôtel de La rochefoucault sur les ruines duquel on a tracé la rue des Beaux-Arts.*. Le 20 jadis César, duc de Vendôme, fils de Gabrielle d'Estrée, et son fils le duc de Beaufort y finirent leurs existences mouvementées. Plus loin, dans des caves du 80, qui abritaient une loge maçonniqueVoltaire fut reçu en 1778, maçon de "la loge des neuf soeurs"
*La Noue, ou Petite Seine, était un canal qui servit à limenter les fossés creusés autour de l'Abbaye
**Du nom d'un médecin Jean Bouyn
Sources
Marquis de Rochegude et M.Dumolin A travers le vieux Paris, E.Champion 1923.
Lefeuve, Histoire des rues de Paris 1857
Archives de Paris
A SUIVRE......
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