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20/02/2008

PETITE HISTOIRE DES RUES DE PARIS, SUITE : Les enseignes

PAR BERNARD VASSOR

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9 Rue Montorgueil, anciennement rue comtesse d'Artois. 

Parmi les rares ouvrages consacrés aux enseignes de Paris,

 Balzac avait imprimé le petit ouvrage suivant : 

Petit dictionnaire critique et anecdotique des enseignes de Paris, par un batteur de pavé.- [M. Brismontier].

- Chez les marchands de nouveautés, 1826.

 Certains balzaciens disent qu'il en fut l'auteur.

Ce petit article n'a pas la prétention de retracer toute l'histoire des enseignes de Paris, parmi, les milliers recencées aux Archives nationales? Je comprend qu'au XIXè personne ne se soitt attaqué à un travail aussi colossal. Je n'ai pas connaissance de thèses au XXè et je serai heureux d'en connaître l'existence.

Nous ne savons pas à quelle époque remonte l'usage des enseignes, mais on sait qu'il existe depuis des temps anciens. A Paris, le premier repaire que nous ayons date du règne de Philippe le Bel dans un document intitulé "le livre de la taille".Avant le numérotage des rues, l'enseigne était un des moyen de repérage topographique, avec les églises les tours, les demeures nobiliaires, les fours collectifs, les bains, les étuves, les piloris etc.... C'est ainsi que bon nombre de rues prirent le nom des enseignes situées  en leur sein. Au XVIè siècle,  ceux qui voulaient ouvrir une auberge ou un commerce, devaient "faire connoitre leurs noms prénoms, demeurance, affectes et enseignes". L'enseigne fut réglementée sous Henri III en 1577. Les aubergistes qui jusque là se contentaient de suspendre le long d'une perche un bouquet de feuillage ou de fougères, d'où le nom de bouchon, ces cabaretiers furent donc obligés d'accrocher une enseigne à leur fronton. Le calembourg était de mise pour frapper l'imagination du passant on avait parfois recours à des rébus imagés. C'est ainsi que naquirent le bon coing, l'épi- scié (un épi de blé coupé), la rue du bout du monde, (un bouc, un grand duc et une mappemonde), le Puissant Vin, (un puit où l'on tirait de l'eau), la Vieille science (une vieille qui scie une anse) la rue de l'arbre sec devait son nom à une enseigne inspirée par la Croix du Trahoir qui était le pilori de la rue Saint-Honoré et avait été le sinistre gibet à l'épopque où il, était situé aux limites de la Ville*. Le chat qui pêche, dont le rébus est toujours gravé, que l'on peut voir encore aujourd'hui quand la rue du même nom n'est pas trop encombrée.... (Ecrivez-moi pour avoir le numéro) Les multiples "Lions d'or" représentés par un voyageur couché ( au lit on dort)  Le chat qui pelotte, qui fut mise en scène par Balzac. L'histoire des cabarets des hôteliers et estaminets est liée à l'histoire des enseignes dans toute l'Europe. A côté de l'enseigne, on pouvait lire parfois : Ici on loge à pieds et à cheval, ce à quoi certains poètes farceurs ajoutaient :

"Tout passant ici peut s'ébattre

Qu'il ait deux pieds ou qu'il en ait quatre

*Dans une maison vis-à-vis la Croix du Trahoir rue Saint-Honoré, pendait une enseigne "Le Signe de la Croix" c'était le moins que l'on puisse faire ! Un épicier (marchand de couleurs était établi là)De l'autre côté, dans la rue de l'Arbre Sec, une autre enseigne avait un nom aussi sinistre "Le Pilier Vert",  sur 33 toises et six pieds,un corps de logis de quatre étages appartenant  à la fin du XVIIIè au sir Broutier pour la partie avant aux nommés Gasnier et Minot par derrière.

a suivre.....................

 

Commentaires

Bonjour, M. Vassor,

je trouve que trop d'enseignes curieuses, jolies, amusantes etc. ont été détruites. Quel saccage ! Sans parler des devantures magnifiques ou singulières de divers commerces, débits de vins, épiceries, etc.

j'estime grandement Eugène Atget qui a permis de sauver de l'oubli visuel tout un pan disparu du vieux Paris.

Quelques aperçus de l'oeuvre de notre cher Eugène avec ce lien :

http://classes.bnf.fr/atget/feuille/02.htm

Merci pour votre article.

Écrit par : piednoir | 22/02/2008

Bonjour monsieur Piednoir,
merci pour ce lien. Vous avez entièrement raison pour Eugène Atget qui a permis la conservation de la mémoire du Paris disparu. On peut ajouter Charles Marville photographe officiel de la ville de Paris, qui a réalisé une énorme quantité de clichés du vieux Paris. Le "fond Marvile" est conservé à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.
Son histoire reste encore à écrire......

Écrit par : Bernard Vassor | 23/02/2008

OUI, BIEN SÛR, MARVILLE EST IMPORTANT, MAIS IL EST LOIN D'AVOIR "COUVERT" TOUS LES SUJETS COMME E. ATGET, CAR IL TRAVAILLAIT SUR COMMANDES, COMME VOUS LE PRÉCISEZ. Eugène avait une démarche très différente. Disons que Marville avait des qualités de technicien photographe supérieures à celles de E. Atget et j'avoue que certains de ces clichés sont particulièrement réussis et font ressortir un charme et une poèsie très "prenants".

Écrit par : piednoir | 23/02/2008

Les commentaires sont fermés.