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28/02/2008

UNE PETITE HISTOIRE DE LA RUE LA FAYETTE

PAR BERNARD VASSOR

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L'arcade que nous voyons, se trouvait faceà la rue comte d'Artois (rue Laffitte) en direction des boulevards
Les passants aujourd'hui seraient bien surpris de savoir que l'hôtel somptueux, construit par Ledoux, une des merveilles de Paris représenté sur cette gravure se trouvait au croisement actuel des rues Saint-Georges, La Fayette et Laffitte**
Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, la portion de la rue comprise entre la Chaussée d'Antin et le faubourg Montmartre, (suivant le tracé actuele de la rue de Provence) n'était qu'une zone marécageuse, traversée par le Grand Egoût (à ciel ouvert) qui déversait son flot d'immondices, mais dont les alluvions servaient à fertiliser les cultures maraîchaires qui le bordaient. Il y avait là quelques cabarets où l'on buvait du "guinguet" du "briolet" ou du "vin de Montmartre" (qui en boit une pinte en pisse quatre)  appelation,  non contrôlée des vignes de la Courtille, de Pincourt ou des Pannoyaux. Il n'était pas rare de retrouver au petit matin, quelques noceurs revenus des guingettes de Montmartre ou de Menilmontant,  des noceurs tombés dans le canal, quand ils n'avaient pas été victimes des bandes d'assassins ou de voleurs qui, une fois leurs méfaits accomplis, se cachaient dans les carrières de gypse de Montmartre. Après l'égoût, à la Chaussée d'antin, à "La Croix Blanche" de nombreux petits bals, d'estaminets et de cabarets attiraient le petit peuple en fin de semaine. La rue Blanche, accueillait les "petites maisons" du duc de Richelieu et du Fermier général de la Popelinière. Il y avait pour le peuple "le bal des gens de maisons", et le "cabaret de la mère Roquille" dont j'ai déjà évoqué l'histoire dans des articles précédents, de nombreuses anecdotes y sont associées. La mauvaise réputation existait déjà au temps de la Fronde, où "le Grand Turenne" attaqué à l'égoût de la Croix Cadet avait été délesté de sa bourse, et pour avoir la vie sauve,  été engagé sur l'honneur, de fournir le lendemain une somme considérable qu'il était allé cherché chez lui rue Saint-Claude. . Le quartier de la Nouvelle-France qui devait son nom à une guinguette occupe aujourd'hui l'emplacement du faubourg Poissonnière, était occupé par des terres cultivées, et dès le mileu du XVIIIè, des maisons furent construites, dont celle du bourreau Sanson (voir l'article sur ce blog) rue d'Enfer (aujourd'hui rue Bleue et les jardins rue Papillon). Un caserne (de la Nouvelle-France) fut construite en 1772 (Bernadotte y était caserné en 1789).
Vers la rue de Belfond, sous la restauration, un immense jardin construit à grands frais où l'on pouvait parmi les amusements assister à des courses de chars descendant une montagne de 1200 pieds, avec des remontées mécaniques.... des allées avec des bosquets, un café mondain, des pisstes de danse et un immense bâtiment décoré à "l'Egyptienne" qui donna son nom à l'endroit : "Les Promenades Egyptiennes",
La rue La Fayette qui prolongeait la rue d'Allemagne pouvait se diviser en quelques  parties : la première qui faisait partie de l'ancienne rue du-chemin-de-Pantin, de l'ancien boulevard extérieur à la rue du faubourg Saint-Martin, fut allongée en 1851. La deuxième percée en 1828 partait du faubourg Saint-Martin pour se terminer au faubourg Poissonnière, prit d'abord la nom de rue Charles X. Cette portion n'eut qu'un coût modeste, traversant des terrains sans construction, faisant partie de l'ancien enclos des Lazaristes.La dernière fraction du faubourg Montmartre à la Chaussée d'Antin a occasionné des dépenses pharaoniques. 14 millions d'expropriations d'hôtels et d'immeubles somptueux, les innombrables boutiques et les millers de locataires.  
  
*Thélusson (richissime banquier associé de Necker)avait pour l'amour de sa femme fait bâtir cette somptueuse demeure pour la somme colossale de deux millons de livres
**Le prolongement de la rue LaFayette en 1862 mis à bas non seulement les vestiges de cet hôtel, qui avait déjà été amputé en 1823 par un ancier tailleur nommé Berchuf (qui la démolit en partie pour prolonger la rue comte d'Artois jusqu'à la rue de la Victoire) mais aussi l'hôtel Laffitte, les deux hôtels Rothchild les jardins de l'hôtel de la reine Hortense. De nombreuses personalités depuis ce temps ont occupé ce lieu : le prince Murat, l'ambassadeur de Russie, Talma, le comte de Chabrol, la grand-mère des Goncourt, Bernard Vassor, Edgard De Gas y est né etc...