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13/10/2013

1000° ARTICLE : 21 RUE DROUOT: "UNE MAISON DE BOBO"

PAR BERNARD VASSOR

MILLIEME ARTICLE SUR CE BLOG

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Bourgeois,rue Drouot

Cette gravure nous a été aimablement communiquée par le laboratoire Drouot

21 rue Drouot 75009 Paris.

(mise à jour le 13/10/2013)

L'immeuble fut bâti sur les anciennes terres marécageuses de la ferme de la Grange-Batelière, où il fallait avoir une barque pour se déplacer au moyen-age !
Cette partie de la rue Drouot fut ouverte en 1858 pour rejoindre la rue du faubourg Montmartre(47), et la rue Lafayette (50) . La maison, à l'angle de la rue de Provence a été reconstruite en 1865 pour le compte de ce "Bourgeois" (Emile) importateur d'Angleterre et marchand, puis fabricant de porcelaine, "la première maison du Monde pour les services de table" indique le catalogue de l'exposition universelle de 1889. Un étage fut ajouté ensuite pour permettre l'agrandissement des locaux, avec le numéro 23 de la rue Drouot et ceux, contigus de la rue de Provence.
Le numérotage modifié de cette portion de rue date de 1876.
Le journal de Villemessant "le Figaro" a été au temps de sa splendeur installé sur le trottoir d'en face.

bourgeois

Première adresse et dénomination avant le changement de numérotation

Seul le monogramme est inchangé

 

A suivre.....

15/01/2010

Le restaurant "Boulanger" de la rue Bailleul

Par Bernard Vassor

 

Curieusement le premier restaurant parisien s'appelait Boulanger ouvert en 1765. Il était situé rue Bailleul-Saint-Honoré, à l'angle de la rue Jean-Tison. Ce nommé Boulanger imagina de donner à manger des bouillons. Comme il n'était pas traiteur, il n'avait pas le droit de servir de ragoûts. Il contourna les règles en présentant sur de petites tables de marbre sans nappe des oeufs, des volailles au gros sel et du bouillon. Il avait noté sur son enseigne une inscription tirée de l'évangile : "Venite ad me, omite qui stomacho laboratis, et ego restaurabo vos". Tel fut l'origine du mot restaurateur.

"La femme du Boulanger" ne fut certainement pas étrangère au succès de l'établissement. Diderot vanta les qualités "de la belle restauratrice de la rue des Poulies" (actuelle rue du Louvre)

En face, se trouvait d'après un historien du XIX° siècle (qui confond Boulanger et boulanger !) une maison de campagne (frappée d'alignement en 1828) de la reine Blanche avec une tourelle qui ressemblait à celle de l'hôtel Hérouet rue des Francs-Bourgeois (qui existe toujours). Le restaurant  Boulanger (qui avait changé de propriétaire, un nommé Duru*) disparut en 1854, lors du percement de la rue du Louvre, anciennement rue des Poulies.
 
D'après une photographie d'Atget

08/01/2010

Paris disparu : L'Arche Popin et l'Arche Marion

Par Bernard Vassor

ARCHE POPIN hauteur.jpg
L'Arche -Popin.
La construction de cette partie du quai appelé à l"époque "de la Saulnerie" fut entreprise en 1369., avec des maisons en bordure du fleuve.
Des arceaux qui enjambaient la rue pratiquaient une ouverture conduisant au fleuve. L'Arche Popin, ou Pépin était à l'emplacement actuel de la rue Edouard Colonne prolongeant la rue des Lavandières Sainte-Opportune. Elle fut également dénommée rue de l'abreuvoir-Popin. Jean Popin-du Porche, riche propriétaire de terres qui s'étendaient dans les rue Saint-Germain l'Auxerrois, Thibaut-aux-Dez et Bertin Poiré Il possédait en outre dans la campagne, un canton sur lequel on a bâti les rues de Richelieu, Neuve-des-Petits-Champs et Sainte-Anne. La plupart des maisons frappées d'alignement furent détruites en 1836. Les travaux effectués en 1913 pour la modification des  égouts et la construction de la nouvelle ligne métropolitaine n°7, firent disparaître le reste des maisons du moyen-âge.
Un registre des délibérations du bureau de la Ville de Paris le 23 octobre 1606 note :
"Le pavé du quay de la Mégisserye, à commencer du coin de la Vallée de Misère jusques à l'arche de la descente de l'abbreuvoir Pépin,(..)Le pavé de dessus l'arche dudict abreuvoir Popin contient huict thoises de long sur quatorze (piedz) thoises de large".
....................
L'Arche Marion.
Les rues avoisinant le quai de la Saulnerie : Avant 1297, nous savons que la rue des Bourdonnais était la rue Adam Bourdon, puis rue de l'Abreuvoir-Thibaut-aux-Dez, en 1398 elle était désignée sous le nom de rue des Jardins, vers 1450 ruelle  qui fut Jean de la Poterne qui possédait des étuves. Au début du seizième siècle ce fut la ruelle des étuves, puis rue des étuves aux femmes. Plus tard, une "baigneuse"(qui possédait un établissement de bain) nommée Marion, donna son nom aux étuves située près de l'arche qui surplombait la ruelle, soutenue par deux piliers qui servait souvent de rendez-vous aux gardes-françaises pour se livrer à des duels.
La maison de bains, laissa place par la suite à un lavoir. L'Arche-Marion est mort de vieillesse, une nuit, les habitants, voisins de "La Belle-Jardinière" furent réveillés un formidable craquement. Le fond de bois du lavoir fut emporté par une crue de la Seine.

30/12/2009

La rue de Pute-y-Muce

Par Bernard Vassor

PLAN DE BÄLE RUE DES CELESTINS PETIT MUSC.jpg

Sur ce plan de 1550, la rue de la Pute-y-Muse avait été débaptisée et dénommée rue des Célestins en raison de la construction et de l'installation du couvent des Célestins.

Deux siècles avant François Villon, les parisiens appelaient un chat un chat. Ignorant la langue de bois, la première nomenclature des rues de Paris "Le Dict des rues de Paris" nous donne un aperçu du langage utilisé pour donner une image des voies de la capitale sous Philippe le Bel. L'auteur est un nommé Guillot de Paris dont nous ne savons pas grand chose, sauf que sa fidèle épouse lui fit porter un des plus jolis andouillers de la capitale; ce qui fit dire à un ancien chroniqueur :

"Opérateur-poète est un assez beau lot,

Je descend droctement de  messire Guillot

Qui mit Paris en vers, rêva l'échevinage,

Pour adoucir un peu son triple cocuage"

Un proverbe de l'époque disait : "Cocu comme un échevin"

De savants médiévistes ne sont pas tous d'accord sur la date de cet écrit, mais ils se rejoignent pour donner une fourchette entre 1300 et 1310.

"En la rue de Pute-y-Muce,

M"en entrant dans la maison Luce

Qui maint* en rue de Tyron,

Des dames ymes** vous diront"

Paris et ses faubourgs (dedenz et hors les murs) et ne comptait environ 190 rues et 20000 habitants.

Pour l'explication du nom de cette rue dont la renommée ou bien une enseigne pendue, laisse penser que l'origine révélée par Guillot devait être bien antérieure à l'an 1300.

"Près, la rue aux fauconniers :

"Trouvai la rue à Fauconnier

Où l'on trouve por deniers,

Femmes por son cors soulagier"

Inutile je crois de traduire en bon françois les noms successifs de Pute y Musse, Pute-y-Muse ou Pute-y-Muce.

 

PLAN TURGOT 1730 PETIT-MUSC.jpg

Sur ce plan de Turgot, en 1730, la rue porte le nom qu'elle garde aujourd'hui : du Petit Musc, altération bien plus correcte

pour nos chastes oreilles..

 

Plan du Paris de Guillot.jpg

Le Paris de Guillot

 

 

* Maint :  demeure.

** Ymes : hymnes

 

29/12/2009

Le "Puits-qui-parle" d'Irmensule et Odette.

Par Bernard Vassor

Puits qui parle bordure.jpg
La rue du Puits qui Parle, est aujourd'hui la rue Amyot. Elle existait déjà en 1588 et porta le nom de rue des Châtaigniers puis rue des Rosiers. On trouve des vestiges de ce puits au n° 7, soit dans la cave, mais auparavant près de la loge du concierge de cette maison. Elle est localisée entre la rue du Pot-de-Fer, et la rue de l'Estrapade. Ce puits, creusé au flan de la montagne Sainte-Geneviève devait être tari et très profond.
Il existe plusieurs explications pour expliquer cette dénomination.
La première, assez misogyne prétend que c'est un mari qui aurait jété sa femme acariâtre au fond de ce puits pour ne plus l'entendre caqueter.
Victor Hugo, dans "Les Misérables" : "A partir du carrefour, la rue Neuve-Sainte-Geneviève suit presque parallèlement la rue des Postes. Les trois petites rues désertes du Pot-de-fer-Saint-Marcel, du Puits-qui-parle et des Irlandais rattachent les deux rues l’une à l’autre à peu près comme des échelons réunissent les deux montants d’une échelle. La rue des Postes aboutit à la place de l’Estrapade et la rue Neuve-Sainte-Geneviève à l’ancienne muraille des Génovéfains où il y avait à cette époque un corps de garde"
Une version plus poétique raconte l'histoire d'un père contrarié qui voulait marier sa fille aînée prénommée Irmensule  à un jeune damoiseau Raoul de Fleury. Mais hélas sa fille cadette, Odette n'avait d'yeux que pour Raoul. Le père, furieux conduisit la rebelle au couvent des "Eudistes" (fondé au XVII° siècle) dont le jardin était mitoyen de sa maison. Lorsque le beau Raoul vint au domicile de celle qu'il aimait, le père le somma d'épouser Immensule. Comme, ma foi, celle-ci avait quelques appâts, oubliant ses premières amours, il reporta sur Irmensule le sentiment qu'il avait réservé à sa soeur. Pendant ce temps Odette fit un tel chahut au couvent que la mère abbesse la fit jeter dans un cachot. Il se trouve que cette geôle se trouvait communiquer avec le fond d'un puits dont la margelle était située dans la rue même où vivaient les époux de Fleury. Un soir sous une pluie d'orage, les amoureux se réfugièrent sous l'auvent de la margelle, puis blottis l'un contre l'autre, se mirent à roucouler, lorsqu'ils furent interrompus par des cris caverneux sortis des profondeurs de la terre. Un curé fut appelé à la rescousse pour constater le miracle. La rue, de ce fait, prit la dénomination de "Puits qui parle" jusqu'en 1867 où elle fut transformée en rue Amyot. Les vestiges du puits étaient visible dans une cave au numéro 7 actuel.
Catulle Mendès, dans plusieurs romans évoque cette rue et ce puits pour y inventer plusieurs scènes fantastiques.

30/04/2009

La rue Méhul, une seule adresse, un seul numéro !

Par Bernard Vassor pour Marie-Pierre
Rue Mehul ventadour en 1834 largeur.jpg
PLan de 1834
L' intérêt de cette voie a été commandé par l'ouverture d'une célèbre salle de spectacle.
C’est en 1826, à l’emplacement de l’ancienne rue de Lyonne (1660) dont une partie fut dénommée rue Ventadour (du nom de la gouvernante des Enfants de France sous Louis XV) en 1673, que sur proposition du secrétaire d’Etat à l’intérieur, fut autorisée l'ouverture d’une nouvelle rue en continuation de la rue Ventadour qui existe encore, depuis la rue Neuve des Petits-Champs *(ouverte en 1634) jusqu’à la rue Neuve Saint-Augustin** (en 1650 ) pour permettre l’ouverture d’une nouvelle salle de théâtre royal de l’Opéra-Comique. C’était une impasse entre l’hôtel de Langlée (numéros actuels 46 à 50) et l’hôtel de Lyonne. Une délibération du Conseil municipal contribua avec une somme de 500 000 francs pour subvenir aux dépenses des abords de la nouvelle salle. C’est le banquier Mallet  qui fit démolir l’hôtel de Lyonne qui fut tour à tour (construit par Le Vau en 1660) l' Hôtel des Ambassadeurs extraordinaires puis du contrôle général (1756), Ministère de l’Intérieur occupé par madame Roland, puis, Ministère des finances sous l’Empire. La salle Ventadour baptisée Opéra-Comique de 1828 à 1832, fermée, puis rouverte sous le nom de théâtre de la Renaissance dont le privilège et la direction furent accordés à Anténor Joly qui rétrécit la salle et l’ouverture du cadre de la scène en 1838. Il  annonça pour l’ouverture, la première représentation du drame de Victor Hugo Ruy-blas avec Antoine-Louis, dit Fredéric Lemaître et Louise Baudoin  le 8 novembre 1838, c’est Méry qui fit le discours inaugural. Le privilège fut retiré à Joly en 1841, pour laisser place au théâtre Italien de 1841 à 1875 et enfin Ventadour après avoir été racheté par la Banque d’escompte, devint une succursale de la Banque de France.
Etienne-Nicolas Méhul (1763-1817) qui donna son nom à cette rue fut d’abord organiste. Il rencontra Gluck en 1778, et composa un opéra intitulé Cora qui ne fut représenté à l’Opéra de Paris qu’après le succès à l’Opéra-Comique d’Euphrosine. Il composa également de nombreux chants et cantates patriotiques ou démagogiques de circonstances. Dans ce temps là, Méhul bénéficia d'une immense renommée..
  • *Rue des Petits-Champs
  • ** Rue Saint-Augustin

11/04/2009

Paris disparu : Passage des Vieilles boucheries

Par Bernard Vassor

Passage des Vieilles boucheries hauteur.jpg
Ce passage, appelé aussi : "de la Petite-Boucherie",était à l'origine la "rue Abbatiale" selon la nomenclature des rues de Paris de 1999 et du Dictionnaire Historique des rues de Paris de 1855 des frères Lazare, puis "rue Saint-Symphorien" et passage de la Petite-Boucherie en 1816 (La Tynna) !
Hors, un article d'un historien du Vieux Paris, Charles Fichot, fait remonter quand à lui à 1274, par Girard, abbé de Saint-Germain-des-Prés la création d'un marché permettant d'ouvrir des étaux de bouchers dans le chemin qui conduisait de cette Abbaye, au couvent des frères Mineurs (Cordeliers).
Ces boucheries avaient donné leurs noms à la rue dite "des Boucheries-Saint-Germain".Les bouchers devaient payer dix livres tournois à l'abbé, et dix autres au prévôt de l'abbé. L'abbé, s'était réservé en outre pour lui les revenus de trois étaux sur les seize de sa concession !!!
La rue commençait, avant le percement du boulevard Saint-Germain, place Sainte-Catherine, se prolongeait jusqu'à la rue de Seine.
Les numéraux pairs firent partie du prolongement du boulevard Saint-Germain.
Un nouveau marché fut construit en 1827, les étaux de l'Abbaye disparurent progressivement.

09/04/2009

Paris disparu : Le passage d'Harcourt

Par Bernard Vassor

Passage d'Harcourt hauteur.jpg
Passage d'Harcourt, dans la rue de la Harpe
Pousuivant son obsession de la ligne droite, Haussmann dégagea sans remord ce fameux passage abritant le collège fondé en 1280 par Raoul d'Harcourt, chanoine de Paris pour des étudiants boursiers pour étudier l'art et la philosophie. Ce lieu évoque la présence de Rabelais, de Clément Marot, et d'autres illustres escholiersdu quartier latin du moyen-âge. Comment ne pas évoquer François Villon ? Qui? avec une bande d'amis, avait transporté une énorme pierre surnommée "le Pet-au-Diable", de la rive droite jusqu'au côteau de la Montagne Sainte-Geneviève. Un arrêt du parlement du 14 novembre 1451 nous informe que le Lieutenant6criminel Jean Bezon avait été requis pour faire saisir toute personne coupable du transport d'une borne appelée "Le Pet-au-Diable" située devant l'hôtel d'une dame patronesse entre la place de Grève et l'église Saint-Gervais, qui avait été déplacée comme nous l'avons dit plus haut. Nous savons que dans une pièce disparue du "Grand Testament" le poète évoque :
"Je luy donne ma librairie,
Et le Rommant du Pet au Diable"
Il y avait dans une salle de ce lycée, des vantaux historiés, et une belle porte dressée par Thomas Fortin.
Le collège fut fermé par la Convention nationale et converti en prison puis, tranférés à l'emplacement actuel du lycée Saint-Louis.

08/04/2009

Paris disparu : La rue des Cocus

Par Bernard Vassor

Rue Quincampoix faillite.jpg

"La Trefilliere a l'un des bous,
Et Quiquenpoit que j'ai moult chier

La rue Auberi le Bouchier
Et puis la Conreerie aussi
"

Le dit des rues de Paris

Guillot, entre 1280 et 1300 

..............

Il s'agit de la rue Quincampoix qui devait ce surnom de rue des Cocus, bien avant la faillite du banquier écossais Law qui avait fait un grand nombre de cocus, la réputation des maris de cette rue avait fait l'objet d'une pièce satirique "Le Pont Breton des procureurs" en 1624 où les personnages habitant cette rue étaient affublés des plus belles cornes de Paris ! Un manuscrit daté de 1450, donne dans une nomenclature des rues de Paris, le nom de rue des Mauvaises paroles, pour la simple raison qu'elle était peuplée de nombreuses comères. On trouve aussi au XIII° siècle le nom de rue Qui qu'en poist,dans la partie haute, et rue de la couroierie, ou Conrerie, puis, rue de la tréfillière et puis rue des Cinq Diamants dans la partie basse, rue des Lombards. Le bureau des merciers de Paris fut établi dans cette rue bien avant le bureau des nourrices. Que les habitants actuel de cette rue se rassurent, le pourcentage de cocus est sans doute équivalent à celui de la rue de Passy.

18/02/2009

Notes pour servir à l'histoire de la rue Lamartine

Par Bernard Vassor

Eglise chapelle saint-jean ancienne n.d.d.l.jpg
Ancienne église Notre-Dame-de-Lorette
.......

Au XVI° siècle, le quartier des Porcherons dépendait de la justice seigneuriale accordée par Louis VII au chapitre de Sainte Opportune"tant dans toute l'étendue des prés situés au sous Montmartre que sur d'autres points."

La justice seigneuriale avait pour siège une maison dîte "La Gamache aux Porcherons" sur le mur de laquelle était apposée une copie du titre confirmatif signée Henri III.

La censive des dames de Montmartre était alors séparée par des fossés. Ces fossés étaient remplis d'eau, c'est de là que l'on pouvait parler d'îles et d'atterrissements, et l'on pouvait passer en bateau des fossés de la Grange Batelière au ponceau de la croix Cadet qui était aussi sur le chemin du grand égout. On suppose l'existence d'une lavoir, d'un bassin ou d'une "chaudière" dans les fossés. Cette rue Coquenard, est très souvent confondue avec la rue Neuve-Coquenard. La rue Neuve Coquenard qui commençait, avant 1861, rue Lamartine avait absorbé en 1819, l'impasse Brutus ; cette impasse qui existait depuis 1790, avait été prolongée en 1819 jusqu'à la la rue de la Tour d'Auvergne. L'impasse Coquenard est une partie de la rue Rodier, appelée à l'origine Cité Rodier

Les historiens ne sont pas d’accord sur l’origine de ce nom. Des gens malintentionnés prétendent qu’il provient d’un bon bourgeois de Paris, bon époux à qui ses malheurs conjugaux célèbre dans son quartier lui avaient valu ce sobriquet désobligeant. Une autre version pour laquelle penchent les registres de Saint Germain l'Auxerrois, les mots coquina, coquinaria, coquinarius, coquinarequi voulaient dire dans le latin de moyen-age, cuisine, cuisinerie, faire la cuisine, pour que le souvenir des porcs et des cabarets des Porcherons ne soient pas englobé dans ce petit nom inconvenant. Le  voisinage des guinguettes valait à la rue au temps de Louis XIV le sobriquet de : Goguenard. La confrérie des cuisiniers a bien pu avoir dans cette rue le siège central du "corps-état"

Jadis, situés au flanc du coteau de Montmartre il y avait des restaurants, des guinguettes, les Porcherons où s’allumaient les jours de Sainte Liesse, « pour le pourchas des parisiens, les feux des cuisines coquinaria indenomen » Au milieu de ces « rinces-bouteilles » s’élevait la petite chapelle des Porcherons ou Saint-Jean Porte Latine qui se transforma en 1646 en église Notre Dame de Lorettesous la protection des abbesses de Montmartre. Entre l'église et la rue des Martyrs, il y avait 3 maisons, un bureau pour la perception des droits d'entrée où une barrière marquait la frontière à la Croix des Porcherons, et une autre à la Croix Cadet au bas de la rue Rochechouart. La partie basse de la rue était fermée par le mur du cimetière appartenant à la paroisse Sainte Eustache, contiguë aux écoles de charité. Le cimetière touchait d'autre part à un marais de 3 arpents, dont le cens était reconnu à Sainte Opportune en 1728 par François Jourdain, prêtre, maître et administrateur de l'hôpital Sainte-Catherine. Le jardinier Cliquet, fermier de ce marais était propriétaire à l'encoignure de la place Cadet, de plusieurs quartiers de terre et de deux maisons dont son gendre, nommé Ledru, également maraîcher hérita en 1740. Les fermiers- généraux firent construire un mur devant ces maisons de jardinier, pour assurer la recette des deux bureaux établis aux deux bouts de la rue, bien que la plupart des buvettes étaient déjà installées plus haut, vers la butte . Mais les fraudeurs, avaient été pratiqué sous le mur des fermiers-généraux pour faire passer le vin qui provenait d'une bicoque située dans le cul-de-sac de l'impasse Brutus. Ce passage qui le reliait à la rue Rochechouart, avait pour propriétaire M. Briard, c'était on repaire des chiffonniers et des dames galantes pendant la Commune de Paris de 1792. Sous la restauration, un charpentier qui avait acheté la masure, fut fort surpris en faisant des travaux de se trouver à la tête d'une cave richement pourvue en vins dans une cave parfaitement entretenue. A l'emplacement du 1 et 3 rue Lamartine, Le Grand Salon une buvette géante, où pouvaient tenir 800 personnes servait de bal les jours de fêtes et de Carnaval, on pouvait y côtoyer  des domestiques, des paysans, et des grandes dames venues s'encanailler incognito.  L'endroit fut transformée en caserne en 1815.

………

 La chapelle des Porcherons qui était celle des cabaretiers se transforma en 1646 avec permis de l'archevêque de Gondi, moyennant réserve pour l'abbesse de Montmartre du droit qu'elle avait d'y nommer le bénéficiaire, sous le vocable Notre-Dame-de-Lorette cette petite église qui portait auparavant le nom de Saint-Jean-Porte-Latine. Pendant la révolution, les bâtiments avaient été confiqués et vendus en l'an IV .

Dénommée plus tard Notre Dame de Lorette l’église fut déplacée (construite par Hippolyte Lebas en 1823) comme chacun le sait un peu plus loin à la Croix des Martyrs. Les cuisiniers y avaient le siège de leur confrérie et au jour de la fête de leur patron :

Saint Honoré

Qui est honoré

Dans sa chapelle

Avec sa pelle…

Tout de blanc vêtu comme de pures épousées,

 ils portaient en offrande un énorme pâté

 d’où, au moment de l’élévation, s’échappaient des volées de pinsons.

Rue CoquenLamartine Notre dame de lorette plan Piquet.jpg
Entre l'église, et la rue des Martyrs, il y avait trois maisons et un bureau pour la perception des droits d'entrée.
.........

Sous Napoléon III on n’aimait pas les mots grivois, le vocable Coquenard  fut remplacer pour y substituer le nom plus banal de rue Rodier. La cité Rodier existait déjà depuis l’établissement des abattoirs de Montmartre. C’est en 1897, que l’impasse Coquenard fut alignée et percée. C’est de ces complications que subsistent les erreurs commises aujourd’hui quand on évoque ces lieux. En clair : la rue Neuve-Coquenard est aujourd’hui la rue Lamartine (dont le nom existe depuis le 16 mars 1848), la rue Coquenard est la rue Rodier. Pour compliquer un peu les choses: Elle fut ouverte en 1833 sur une largeur de 7,50 m, et portait le nom de cité Rodier (Juliette Drouet yvécut vers 1848). Par décret du 30 décembre 1873, depuis les numéros (conduisant des abattoirs de Montmartre) 9 et 10 inclus jusqu'à la rue de la Tour d'Auvergne.  Alignements (non retenus au POS). Déc. du 30 décembre 1873, depuis les numéros 2 et 9 inclus jusqu'à la rue  Tour d'Auvergne sauf sur une longueur de 5 m environ après la limite séparative des numéros 6 et 10. Décret du 11 octobre 1850, pour la partie basse.  Le numérotage actuel a été fixé par arrêté du 19 juin 1877.   L'arrêté du 1er février 1877 réunissait la rue Neuve Coquenard, comprise entre les rue de Maubeuge et de la Tour d'Auvergne, à la rue Rodier, comprise entre la Tour d'Auvergne et de l'avenue Trudaine. Comme pour toutes les rue ayant changé de nom au XIX° siècles, les habitants du quartier et les archives ont conservé l'ancien patronyme pendant plusieurs dizaines d'années.   

02/02/2009

Les célébrités de la rue Bellefond

Par Bernard Vassor

Bellefond Rochechouart Hauteur 1744.jpg
PLan de Paris et ses faubourgs de Jean Delagrive 1740.
......
La rue Belfond* doit son nom à une abbesse de Montmartre, Marie -Eléonore Gigault de Bellefond.
Située dans le dit" lieu de Clignancourt, des Porcherons et du For-aux-Dames". L'abbesse mourut à l'âge de 58 ans le 28 août 1717.
Le nom de la rue avait été gravé dans la rue en deux mots si bien que le plan de Turgot de 1739, indique aussi que la rue Belle-Font, servait de limite à la ville de Paris. Elle n'allait pas alors jusqu'à la rue du faubourg Pöissonnière. Une borne mimiteétait posée à 83 toises de la rue du faubourgà l'embouchure de la rue Bellefond. L'élargissement de la rue à 10 mètres, fut signée sur décision de Chaptalen l'an IX. Des alignements successifs et une excavation sous la rue pour permettre le percement de la rue Baudin, en modifièrent le tracé. Au cours du XIX° siécle, elle porta le nom de rue Jolivet,et ausii de chemin de la Nouvelle-France. Les "maisons de campagne" étaient nombreuses depuis l'ouverture de cette rue. Nous y avons rencontré Louis-Sébastien Mercierdans un article précédent. Béranger, qui eut plusieurs demeures dans l'actuel IX° arrondissement, habita dans une mansarde en 1809. Il écrivit à un ami, M. Quesnescourt le 16 juin de cette année là :
"Je vais me loger au bout de la terre, rue de Bellefond, près de Montmartre, au milieu d'un vaste jardin; des promenades solitaires, de l'ombrage, une belle vue, on est pas malheureux". Dans cette rue beaucoup de ses amis étaient ses voisins, dont le fameux Wilhem, faiseur de vaudevilles et créateur de l'Orphéon. Des écuries et des remises occupaient également la rue. Sous le second empire, la "Compagnie impériale des petites voiture, y eut son siège. Le docteur Isambert(inhumé au cimetière Montmartre) habitait le numéro 35, à côté d'une école chrétienne pour jeunes filles. Le vicomte de la Brillantais avait installé un établissement d'une salle de spectacle. Les deux soeurs, les demoiselles Verrière habitèrent et donnérent des représentations dans cette rue et dans la rue de la Tour d'Auvergne. On disait qu'il y avait sept loges dans leur salle, plus, des loges griagées pour les "curieuses timorées" qui s'aventuraient en compagnie douteuse et s'assuraient ainsi l'incognito. Ces demoiselles galantes, se ressemblaient tellement que l'on croyait qu'elles étaient jumelles. Elles étaient soutenues par le fermier général M. de la Live d'Epinay.
La maison de l'angle de la rue Rochechouart, fut bâtie pour Joseph Séraphin, directeur des Ombres-Chinoises du Palais-Royal.
Son oncle Dominique Séraphin avait créé un spectacle de marionnettes qui avait joué devant Louis XVI, qui avait accordé le privilège du Petit-Théâtrequi fut repris ensuite par sa nièce dans cette même rue. Au numéro 19, une guinguette datant du XVIII°, ornée d'un balcon doré, appartenant au cabaretier Desdomène, qui avait acheté les terrains à l'abbesse de Montmartre. Son fils et successeur est mort en 1842 à l'âge de 81 ans au numéro 17. Il y avait une autre guinguette qui portait comme enseigne en grosses lettres : "Au Pérou".
L'académicien Sanson de Pongerville, poète et littérateur y a eu une maison bâtie en 1819, par une certaine dame Cheval.....
* on disait au choix : rue de Bellefond ou rue Bellefond 

15/12/2008

LE MARCHAND DE COULEURS 48 RUE DE L'ARBRE SEC, DANS L'HOTEL DE SAINT-ROMAN. Suite....

PAR BERNARD VASSOR

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L'Hôtel de Saint-Roman, rue de l'Arbre Sec
.......
Cette maison bâtie vers 1660, avait été la demeure d'un notaire nommé Chapelin en 1675. Située 48 rue de l'Arbre-Sec elle était devenu l'Hôtel de Saint-Roman. La porte était surmontée d'une coquille à écusson et la rampe de l'escalier principal, supporte deux étages sur un chef-d'oeuvre de balustrade en fer forgé. La maison appartenait à Jean Delaleu échevin de Paris en 1691. Ses héritiers Bernard et Claude, vendirent l'immeuble à Jacques Molin écuyer du roi et médecin de Louis XIV et Louis XV qui en fit donation à son neveu Etienne de Serre de Saint-Roman, maître des comptes le 27 juin 1743. Ce dernier mourut, le 9 thermidor an II, dernier condamné de la terreur. La maison fut réquisitionné. Son  fils Jacques-Alexis, se la fit resituer en l'an IV.
Parmi les Saint-Roman, un a été page de Charles X. Un autre, devenu pair de France, était un ultra-royaliste. Sa veuve avait épousé en seconde noces un cousin portant le même nom.
Le nom de la rue de l'Arbre Sec (vicus arboris siccoe) lui venait de l'enseigne d'une maison du XIIIème siècle, qui existait encore du temps de l'historien de Paris Sauval. Auparavant elle portait le nom de rue du Cimetière. Au milieu de la rue, sur une place, la croix qui s'y trouvait était dite : Croix-du-Trahoir, ou Croix du Tiroir. C'était un lieu patibulaire de juridiction épiscopale. C'est sous François 1er, qu'une fontaine fut édifiée près de la croix, par le prévôt des marchands François Miron, cette fontaine était alimentée par les eaux d'Arcueil.
Atget avait bien de la chance, aujourd'hui, impossible de photographier les immeubles de cette rue, toujours encombrée de voitures ou de camionnettes en stationnement, empêchant une prise de vue de l'ensemble sans pollution visuelle. Il n'y a plus hélas de marchand de couleurs à cet endroit.
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D'après un plan manuscrit de la censive de Saint-Germain l'Auxerrois, nous apercevons en haut à droite, la Croix du Trahoir qui occupait le milieu du carrefour de la rue Saint Honoré. La rue parralèle à la Grand Rue Saint Honoré, était la rue Dacron. ou d'Acron, aujourd'hui rue Bailleul.
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Depuis la première rédaction de cet article le 14/05/2007, des recherches à Carnavalet, me conduisent à compléter cet notice.
Une enseigne conservée au musée, représentant une palette à godet entourée d'un linge, placée dans une boite de peintre au couvercle relevé. Des brosses, pinceaux compas,  placés devant un grand chevalet couché. Sur un côté un enfant nu, assis de profil, tend un objet qui a disparu.
La notice accompagnant la reproduction de cette enseigne indique que cette enseigne a été exécutée par la maison Boninvers 1830, 32 rue de l'Arbre Sec. L'enseigne fut déplacée ensuite 26 rue de Richelieu.
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Pour ajouter à la confusion, les annuaires du commerce indiquent une maison "A la Palette d'or" en 1831, au 46 rue de l'Arbre Sec. L'auteur de la notice du catalogue du musée Carnavalet indique que c'était "la maison Brullon"
Depuis 1831, la numérotation de certaines rues de Paris ayant changé, des recherches complémentaires devraient pouvoir éclaircir cette histoire.

Paris disparu :le 90 rue Saint-Denis

Par Bernard Vassor

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Daguerréotype vers 1845 de Pierre-Amboise Richebourg (actif de 1839 à 1872) .

"Le Paris actuel n’a aucune physionomie générale.

C’est une collection d’échantillons de plusieurs siècles,

et les plus beaux ont disparu."

Victor Hugo, Notre Dame de Paris  1831

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Cette maison, de la Renaissance, était situé à l'époque au 90 rue Saint-Denis, aujourd'hui entre le 34 et le 36 près de la rue de la Reynie, la maison faisant l'angle, démolie elle aussi, était à l'enseigne du Chat Noir, la maison natale de Scribe qui fut reconstruite sur le trottoir d'en face.

A la renaissance, la maison était située face à une des entrées du cimetiere des Innocents. 

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Une lithographie de la même époque.
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 Ces maisons ont été démolies par la grâce du "baron" Haussmann en 1855-1856, qui, par soucis d'uniformisation, réussit à effacer toute trace d'un passé architectural ancien. L'immeuble mitoyen avait été démoli en 1846, sous le fallacieux préxte de vétusté, comme nous le constatons encore aujourd'hui, les édiles de la Ville de Paris, ne sont pas toujours très...vigilants, pour rester sobre.

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Voici le détail du pignon de cette maison d'un fabricant de brosserie, au moment de la démolition.
Au numéro 88, c'était Félix Bertin un mercier qui était établi là depuis qu'il avait racheté le fond de soieries à monsieur Scribe père....
Il reste encore quelques maisons anciennes dans cette rue, mais, jusqu'à quand ???

Paris disparu : la rue Pirouette

Par Bernard Vassor
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Angle de la rue Montdétour
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 Cette rue porta au moyen-âge le nom de Thourouanne, du nom d'un archidiacre de Paris,  Adam, évêque de Thérouanne ou Tyroie, dun fief du même nom au territoire des Champeaux au XII° siècle. Puis le nom fut remplacé par Pétonnet, Petonnet-en-Tyroie, Pirouet et enfin en 1501 rue Pirouette. Ce nom venait de la pirouette que l'on faisait subir aux suppliciés exposés au pilori des Halles qui se trouvait au débouché de la rue Pirouette, débouchant sur le carreau de la Halle au marché aux poissons. La rue prolongeait la rue de la Petite Truanderie.

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Dans cette rue se trouvait la cour du Heaume, dans un hôtel homonyme.
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Il y avait dans cette petite rue plusieurs cabarets, à l'enseigne Au vin de pisse-en-l'air, et l'Auberge de l'Ange-Gardien.
Dans "Les Misérables", Enjolras fait barricader le petit boyeau de la rue Montdétour, du Cygne de la Chanvreie et de la Petite-Truanderie dans l'épisode où Gavroche va trouver la mort "par la faute à Voltaire" au cours des émeutes de juin 1832 au cours des émeutes pendant la terrible épidémie de choléra morbus. 
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Cour du Heaume, dans la rue Pirouette

05/12/2008

"Fort Chabrol" un anthroponyme"...La rue Chabrol et Marie Laurencin

 

Par Bernard Vassor 

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Marie Laurencin

Un certain comte Charpentier avait obtenu par une ordonnance royale le 29 mai 1822, une autorisation d'ouvrir une rue sur ses terrains.:

"A autorisé M. le comte Charpentier à ouvrir sur ses terrains une rue de 12 mètres de largeur pour communiquer de la rue du Faubourg Poissonnoière, vis à vis la rue Bellefond au faubourg Saint Denis. Sur les 12 mètres auxquels la largeur de la rue est fixée, le comte Charpentier fournira 10 mètres sur toute la longueur de sa propriété; le surplus lui sera payé à raison de 7francs 86 centimes le mètre carré. Cette rue fut immédiatement tracée et reçut en vertu d'une décision ministérielle du 1 juillet suivant le nom de rue Chabrol*"

(J'ignore à quelle date, la particule "de" lui fut ajoutée)

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 Puis en 1826 est ouverte la rue Neuve-Chabrol, sans autorisation sur des terrains appartenant à Mme de Bellecôte et messieurs Chobert et Philippon; terrains avetés au comte Charpentier, qui provenaient de l'ancienne foire Saint-Laurent. Un arrêté du 7 décembre 1840,  prescrivit l'établissement d'une barrière de clôture aux extrémités de cette rue qui formait le prolongement de la rue Chabrol. En 1830, après la révolution les habitants débaptisèrent la rue pour lui donner celui du nouveau préfet de la Seine M.Delaborde.  Le 12 août 1835, une décision ministérielle signée Gasparinlui rend son nom premier. Le 10 octobre 1836 on procèda à la régularisation du numérotage, et les constructions riveraines furent alignées.medium_Guerin_02.5.jpg

 

La notoriété de cette voie lui vient d'un fait-divers tristement célèbre. Jules Guerin;  un journaliste violemment antisémite et anti-maçonnique, pour échapper la police qui voulait l'arrêter, se réfugia dans les locaux du 51 de la rue Chabrol et soutint un véritable siège, dans les locaux de l'organe de presse du "Grand Occident de France" et du journal "L'Antijuif",qui se barricada, avec 12 hommes, Jules Guérin. Cet anti-dreyfusard était aussi le directeur de "L'Antijuif", un journal qui pouvait vendre jusqu'à 120.000 numéros par semaine. Le siège dura du le 13 août 1899, jusqu'au 21 septembre. Jules Guérin qui avait voulu fomenter un coup d'état tint pendant 5 semaines. La police pour venir à bout des assiégés avait fait couper l'eau et le gaz. Guérin et ses amis se rendirentt le 21 septembre au matin, alors que la police se préparait à donner l'assaut. L'appellation "Fort Chabrol" devait ainsi entrer dans l'histoire et dans le vocabulaire courant, sans toutefois que ceux qui utilisent cet anthroponyme, n'en connaissent la signification.

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Marie Laurencin est née à Paris le 31 octobre 1885 d'un père inconnu et d'une mère employée de maison, jeune domestique séduite par son patron qui était marié. Ce père, homme politique, n'abandonne toutefois ni sa maîtresse, ni son enfant, dont il assume financièrement l'éducation. Marie fait des études exceptionnelles pour une fille de l'époque au lycée Lamartine. Goûtant peu la théorie, elle prit des cours de peinture sur porcelaine à Sèvres puis de dessin à l'école de la Ville de Paris, et à l'académie Humbert où elle rencontre Georges Braque.

Elle meurt le 8 juin 1956 à Paris. Elle est inhumée au cimetière du Père lachaise.dans une robe blanche tenant dans une main une rose et dans l'autre une lettre d'amour de Guillaume Apollinaire. Elle emporta dans sa tombe une lettre d’amour écrite par Guillaume Apollinaire :

 La Chanson du Mal-Aimé :

...Mais moi j'ai le coeur aussi gros  

Qu'un cul de dame damascène

O mon amour je t'aimais trop

Et maintenant j'ai trop de peine

Les sept épées hors du fourreau 

Sept épées de mélancolie

Sans morfil ô claires douleurs

Sont dans mon coeur et la folie

Veux raisonner pour mon malheur

Comment voulez-vous que j'oublie
....
*Chabrol 1773-1843, comte Gilbert Chabrol de Volvic, né à Riom. Polytechnicien, fit partie de l'expédition d'Egypte comme ingénieur. Nommé préfet de la Seine en 1812, il remplaça le comte Frochot, il conserva son poste sous la restauration, et fut également député de Paris et de Riom. Mort à Paris en 1843 le 30 avril.

08/10/2008

LES LORETTES DU PASSAGE LAFFERIERE

PAR BERNARD VASSOR

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Comme vous le voyez sur ce plan, cette voie forme un arc de cercle qui communique d'un côté avec la place Saint-Georges, de l'autre, les immeubles ont une entrée rue Bréda (Clauzel aujourd'hui). Fermée de chaque côté par des grilles, elle fut constituée sans autorisation lors de la création de la place Saint-Georges en 1832. Sur des terrains appartenant à une société constituée de fianciers : Dosne, agent de change, qui deviendra le beau-père d'Adolphe Thiers, de Loignon autre financier, Censier et dans un premier temps Constantin, l'architecte qui fut le maître d'oeuvre de la construction de la place Saint-Georges. Le passage avait 9 mètres 75 dans sa plus petite largeur et 205 mètres de longueur. Les grilles furent supprimées en 1882 et le passage prit le nom de rue Laferrière. Entre temps, le 7 décembre 1840 un arrêté prefectoral ordonna la fermeture de cette voie. Le 13 mars 1851, une ordonnance de police lui donna sous certaines clauses l'autorisation d'être utilisée comme passage public.
Dès lla mise à disposition des maisons du passage, les propriétaires spéculateurs fonciers, chevaleresque malgré eux louaient les appartements à des petites ouvrières, des jeunes filles pauvres pour comme on le disait dans son sens premier "essuyer les plâtres".
Dans la journée, on ne voyait personne, quelques boutiques qui avaient un aspect mystérieux vendaient "des objets et des instruments qui ne sont pas fait pour augmenter la population de la France" comme le dit Charles Virmaître. A partir de cinq heures du soir,, les persiennes s'ouvrent, les lumières aux fenêtres illuminent la rue, les lorettes se maquillent se bichonnent, se préparent à passer une nuit d'incertitude. Celles que l'on appelait autrefois des grisettes devenues successivement des "brédas" puis des "lorettes" . Aux archives de la préfecture de police, un registre recense un grand nombre "d'insoumises" surveillées par la brigade des moeurs. Beaucoup de ces femmes sont domiciliées curieusement au 10 bis de cette rue, un véritable lupanar ( numéro qui n'existe plus aujourd'hui, je n'ai pas encore découvert pourquoi ?) Les jeunes femmes qui arpentaient les sorties de spectacles des théâtres du quartier, faisait parfois "le pied de grue"* aux terrasses des cafés des boulevards dans l'espoir de "lever un miché" et de le ramener chez elle.
C'est aujourd'hui une rue très sage, une église orthodoxe s'est installée au 2 bis. Guy de Maupassant qui vécut 17 rue Clauzel  (jusqu'en 1880) avait des fenêtres qui donnaient sur le numéro 20 du passage Laferrière, maison qui était occupée alors par une maison close !Les historiens de "la bicherie", sont les frère Goncourt (qui étaient voisin 43 rue Saint-Georges), Alexandre Dumas fils, Taine, Labédollière,  et le dessinateur qui n'a pas vu sa statue remplacer la fontaine de la place Saint-Georges : Sulpice-Guillaume Chevalier, dit Gavarni.
*L'expression imagée, de la  grue sur "une jambe" dans son sens premier, vient des petites dames, adossées à un mur un pied au sol, le deuxième appuyé sur ce mur.
La rue Neuve-Bréda sur la plan est la rue Clauzel, la rue Bréda étant aujourdh'hui la rue Henri Monnier, la place Bréda est maintenant dénomée Gustave Toudouze. Vous apercevez le prolongement de la rue Labruyère qui s'appelait rue Boursault (ne pas confondre avec celle des Batignolles où habitait Bel-Ami) La rue Léonie est devenue la rue Henner, en haut à droite, la rue de Laval est la rue Victor Massé

07/10/2008

DANS LE NEUVIEME ARRONDISSEMENT : UNE MAISON ET UN GRAND TERRAIN A VENDRE, UN PLACEMENT A LONG TERME !!!

PAR BERNARD VASSOR

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Avouez que par les temps qui courent, vous auriez tort de vous priver d'un tel placement !
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Ce grand terrain marécageux derrière la maison qui a 50 mètres de façade environ sur trente mètres. Sur la partie sud, une maison et un jardin donnant rue Chantereine (rue de la Victoire) complètent la propriété de Jean-Louis Magny de Maison-Neuve(Magny tout court en 1792, on se demande bien pourquoi ?) avocat au parlement. Des lettres patentes du 25 octobre 1777 l'autorisèrent à ouvrir sur ses terrains une rue de 9 mètres de largeur entre les rue Chantereine et Saint-Lazare. Ces lettres donnaient à ce percement le nom de rue des Trois Frères, enregistrées au parlement le 14 avril 1778. Cette rue n'était pas alors bordées de maisons. Un propriétaire voisin, Dué de la Boulaye projeta de prolonger ce chemin jusqu'à la rue de Provence et lui donna le nom de rue de la Houssay.
Les marais furent asséchés, mais il fallut attendre l'année 1846 pour le prolongement de la rue des Trois Frères (aujourd'hui rue Taitbout) jusqu'à la rue D'Aumale qu'un certain monsieur Pazzis devenu concessionnaire fut contraint de ménager un passage sur une longueur de 49 mètres cinquante sur douze de largeur, traversant la cité des Trois Frères qui avait été achetée par Mlle Mars en 1822 qui en habile spéculatrice la revendit avec un coquet bénéfice. Un anglais, sir Richardson en devint propriétaire en 1835  de la cité qui était devenue la "Cour d'Orléans" (Le duc d'Aumale je vous le rappelle était un Orléans, et Louis-Philippe était roi de France ) avec le petit jet d'eau au centre (presque) de la placette. L'endroit fut alors le repaire d'artistes les plus prestigieux de ce temps.Marie Taglioni, la Malibran et sa soeur Pauline Viardot, Alexandre Dumas qui donna une fête mémorable qui dura plusieurs jours.
Citons aussi George Sand et Frédéric Chopin qui y eurent chacun un appartement séparément.
Le nom de rue Taitbout (greffier à la Ville de Paris) date pour la première partie de 1773, pour la deuxième de 1853 et pour celle qui nous occupe de 1854.
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Inauguration d'une plaque square d'Orléans en hommage à Chopin en 1910
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28/09/2008

HISTOIRE DE PARIS : RUE BERGERE

PAR BERNARD VASSOR

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Plan de 1782
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Les noms qui figurent ci-dessus ne sont pas toujours bien orthographiés...
Le quartier, situé au sud des égouts recevait tous les détritus et immondices de la ville. La rue dès 1652 s'appelait rue Bèrgère, ou ruelle Berger bien que ce ne soit qu'un chemin au milieu d'un marécage pestilentiel. Avant cette date on l'appelait rue du Clos du Hallier.
L'origine du nom, viendrait d'un Jean Bergier marchand taincturier de toiles de son état qui avait reçu de l'Hôtel Dieu à bail, une terre de labour sur le chemin de Montmartre, moyennant 20 livres tournoi de rente.
Les premières maisons furent bâties à partir de 1738. De somptueux hôtels habités par des personnages prestigieux, comme Le Normand de Mézière "commissaire des guerresLe Normand d'Etiolles, le scandaleux fermier général, (grand amateur de "filles de l'Opéra", dont "la Vestris" et "la Raime"*) le mari de la Pompadour, Antoine Lévêque "garde général des Menus Plaisirs du Roi Louis XV". Mlle Georges la maitresse de Napoléon premier,avait occupé cet hôtel sous l'empire. A l'angle du faubourg Poissonnière on construisit "l'Ecole de Chant" en 1784, devenue plus tard le Conservatoire de Musique.
La maison numéro 4 sur le renvoi, passa de Douet au baron Hottinger régent de la Banque de France.
Au numéro six du plan, ce Dubois était un juge avant la révolution. Il y eut l'Hôtel Rougemont de Lovemberg avec son immense jardin qui disparut lors du percement en 1844, de la rue qui le nom de Rougemont.
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*Louis Petit de Bachaumont, du cénacle de madame Doublet, écrivit à ce propos, rappelant le mariage de Le Normand d'Etiolles avec la Pompadour :
Pour réparer Miseriam
Que Pompadour causa à la France,
Son mari plein de confiance,
Vient d'épouser Rem publicam.

24/09/2008

HISTOIRE DE PARIS : UNE MAISON D'EPILATION EN 1850, CHEZ Mme MARIANA

PAR BERNARD VASSOR

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En principe, les maisons à double entrées étaient des lieux de rendez-vous assez discrets.
La rue à l'origine (sous Louis XIII) était désignée sous le nom de : rue des Gravois, et chemin le long des fossés conduisant à Saint-Denis. La rue doit son nom à l' hôtel de Cléry qui y était construit longeant les fossés de la troisième ancienne porte Montmartre.
Le numéro 1 appartenait au fief de l'Arche-Saint-Mandé depuis le 26 novembre 1656. La rue fut ouverte officiellement en 1736. La partie qui va de la rue Poissonnière pour mener au boulevard Bonne Nouvelle portait le nom de rue Mouffetard en 1726.
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Comme vous pouvez le constater, Mme Mariana était aussi experte en teinture et faisait disparaître les cheveux blancs, aussi bien pour les femmes que pour les hommes.

23/09/2008

HISTOIRE DE PARIS : A LOUER DANS LE NEUVIEME ARRONDISSEMENT DE PARIS RUE DU FAUBOURG MONTMARTRE

PAR BERNARD VASSOR

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Cet énigmatique (c'est aujourd'hui "une boite de Pandores") bas-relief orne le mur du 21 de la rue du Faubourg Montmartre.
  Cette maison fut construite par un maître paveur au temps de Louis XIV. Située à l'angle de la rue Grange-Batelière, une annonce parue vers 1750 nous apprend que la première Porte cochère après la rue Neuve Grange -Batelière rue du Faux-bourg Montmartre (sic) est à louer.
C'est ainsi que nous apprenons qu'il y a une écurie pour 8 chevaux; 2 remises, & de quoi placer une chaise de poste.
Paris depuis 1726 était délimité par une borne à l'entrée du faubourg Montmartre.
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En ce temps là, au coin de la rue Bergère une "procureuse", une certaine Deloffre, la bien nommée, donait en sa maison un bel achalandage de femmes de petite vertu. Certains historiens prétendent que la Pompadour fut une pionnière de cet établissement. Ces mêmes historiens ajoutent qu'elle aurait eu un hôtel rue Bergère.
La concurente la plus sérieuse de la Deloffre, madame Georges, tenait son petit commerce au 22 de la rue du faubourg Montmartre.

20/09/2008

HISTOIRE DE PARIS : QUELQUES BIENS IMMOBILIERS A ACHETER OU A LOUER DANS LE NEUVIEME ARRONDISSEMENT DE PARIS

PAR BERNARD VASSOR

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Dans un article précédent, nous vous avions fait bénéficier de l'achat d'un vaste terrain entre la rue Richer et la rue Bleue. Aujourd'hui, c'est de deux maisons rue des Martyrs, à acquérir sans droit d'agence, une maison rue Grand'rue des Martyrs, une maison à louer rue Saint-Lazare et d'un jardin rue de la Tour-des-Dames qui est l'objet de notre offre.... L'auberge "Au Duc de Bourgogne", située à "La Croix des Martyrs" dans le bas de la rue, face à la rue Coquenard. L'autre maison "A la Ville de Berg-en-Zoom", un petit peu plus haut dans la rue, porte le nom d'une ville des Pays-Bas, conquise par l'armée du roi de France en 1747.  Pour tout contact, s'adresser à Monsieur....Cabaret !!!

Ces deux auberges sont des lieux de plaisirs, tout comme la rue des Martyrs qui porte bien mal son nom, car elle est peuplée de "petites maisons" autrement dit des maisons de campagne hors de Paris destinées aux grands de ce monde pour satisfaire aux exigences de leur vie extra-conjugale.

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 A louer :

Rue Grange-Batelière, c'est entre cour et jardin, donnant sur la Porte Richelieu, composée de deux corps de logis. Il y a plusieurs remises et une écurie pour huit chevaux. S'adresser sur place  Pour la Saint-Jean.

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Une maison à porte cochère est à louer au coin de la rue du faubourg Montmartre et du boulevard du même nom.

On peut s'adresser à Monsieur Morinnotaire rue Montmartre, près de la rue de Cléri (sic).

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C'était un petit jardin, du côté d'la de la Chaussée d'Antin

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UN CONSEIL QU'IL VOUS FAUT SUIVRE :

Bien régler sa machine à remonter le temps à la date de 1750.

A louer :

Pour Pâques, une maison à louer rue des Martyrs. Il y a une grande cour et un beau jardin. On peut la louer meublée ou non meublée, s'adresser au concierge de ladite maison.

PRES DU CABARET DU CELEBRE RAMPONNEAU :

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Pour ceux qui l'ignoreraient, sur l'emplacement de ce lieu de débauche a été construite l'église de la Trinité.

15/09/2008

PARIS DISPARU : LA MAISON DE "MADEMOISELLE" MOLIERE

PAR BERNARD VASSOR

Mise à jour le 15 septembre 2008.

Mathilde Huet, m'a apporté des précisions que vous trouverez à la fin de cet article.

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Ces maisons, faisant l'angle du boulevard Saint-Germain 87 et 89, et de la rue Dupuytren 2, 4, et 6, ont été démolies en 1912. Emplacement actuel du 87 boulevard Saint-Germain.
L'immeuble d'angle qui datait du début du XVII° siècle était la dernière de la rue des Cordeliers (sur l'emplacement du couvent du même nom, les Cordeliers étaient connus à l'origine sous le nom de "frères mineurs") à l'époque où la fortification fut abandonnée par la ville de Paris en 1673. Les deux maisons du 87 et 89 boulevard Saint-Germain s"appuyaient sur une partie de la muraille ouvrant pour former la porte des Cordeliers qui fut reconstruite en 1598. La maison du 87, reposait exactement sur la muraille de l'enceinte fortifiée*.
La rue Dupuytrenqui s'appelait autrefois rue de Touraine, puis de Turenne. C'est dans cette rue que vécut la femme de Molière Mademoiselle Elisabeth-Armande-Clérinde-Claire Béjard (on ne disait pas madame pour une actrice en ce temps là) la deuxième maison à droite de la photo, au numéro 4.  Veuve en 1673, elle avait épousé Guérin d'Estriches. La rue neuve de Thurenne n'avait alors que sept maisons et deux lanternes.
Dans un immeuble de la rue de Touraine Saint-Germain à l'époque, l'Assistance publique avait établi une école gratuite, dont elle avait donné la direction à Mlle Rosa Bonheur.
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Mathilde Huet :
L'école de dessin pour "jeunes personnes" (entendez par là jeunes filles !)
que vous évoquez, se trouvait au 7 de la rue Dupuytren. Elle avait été fondée par 2 femmes dans les années 1830 et le père de Rosa Bonheur en fut nommé directeur peu après la révolution de 1848. Malheureusement il mourut en 1849, et c'est effectivement Rosa Bonheur (sa fille aînée) qui en devint directrice à partir de cette date. Cependant Rosa Bonheur s'étant installée en 1860 à Thomery (près de Fontainebleau), elle en laissa rapidement la direction à sa sœur Juliette également peintre...Je crois que cette école, du fait de sa vétusté, fut ensuite déplacée rue de Seine vers 1890 .
Enfin, plus près de nous, c'est au 8 de la rue Dupuytren que Sylvia Beach ouvrit sa 1ère librairie Shakespeare and Company, en 1919. Elle ne déménagera rue de l'Odéon qu'à l'été 1921 (l'histoire n'a retenu, hélas, que la rue de l'Odéon..) 
*Un plan non daté de cette enceinte existe aux Archives de l'AP-HP (liasse 255 et 1259) 7 rue des Minimes 75003 Paris