07/09/2008
A SAISIR DE SUITE : Quartier faubourg Montmartre, un terrain clos de plus de deux tiers de son enceinte par des murs neufs et mitoyens.
PAR BERNARD VASSOR
Ce plan a été dressé quatre ans plus tôt en 1789.
Une affiche annonce en 1793, après la confiscation des biens de la noblesse, la vent de ce terrain :
"n'ayant pas été souillé é dont le fond solide, pour construire, se trouve par tout à 3 pieds de profondeur (environ 1 mètre) contenant environ 1400 toises, situé entre les rues du faubourg Montmartre & Poissonnière, sur une longueur de 101 toises (200 mètres), propre à bâtir de chaque côté, en ouvrant dans le milieu une rue projetée, aboutissant d'une part à la rue Richer, sur une longueur de 22 toises 3 pieds de face (45 mètres) & de l'autre à la rue Bleue (rue d'Enfer sur la plan) sur une largeur de 21 toises (41 mètres environ) aussi de face"
Entre-temps,la ruelle de l'Egout dont la largeur avait été réduite à 30 pieds ( 9 mètres environ) avait pris le nom de rue Richer venant du patronyme du baron Anselme de Richerand chirurgien de l'hôpital Saint-Louis.
La rue projetée est le passage Saulnier, du nom de son constructeur Rigoulot Saulnier, d'après la "Nomenclature des rues de Paris", mais de nombreux historiens indiquent quAntoine Richer fabricant et marchand de bas au métier, avait une maison rue du faubourg Montmartre au lieu dit "Les Pointes", et que l'égout de la ville baignait "Les Pointes" et marquait la place de la future rue Richer. Il faut noter aussi que de nombreux membres de la famille Saulnier habitaient de part et d'autre la ruelle de l'Egout en 1738. Quand à la rue d'Enfer, elle aurait aussi porté le nom de ruelle Volarnaux (Nomenclature des rues de Paris), ou plus exactement vallée Vallaroneux, Vallis ad Ranas, autrement dit : vallée aux Grenouilles. N'oublions pas que nous étions dans des marais. Elle prit, après 1789, à la demande de ses habitants le nom de rue Bleue, moins dévalorisant que rue d'Enfer, car il existait à proximité une rue Verte (une histoire de marchand de couleurs).
C'est dans cette rue que le sinistre Charles-Henri Sanson exécuteur des hautes euvres vit le jour en 1740. Son père avait acheté une maison foraine en 1708 à l'angle de la rue d'Enfer et de la rue du faubourg-Saint-Anne (sur le plan ci-dessus, dans le prolongement de la rue du faubourg-Poissonnière), appelé "La Nouvelle-France". La maison avait un petit jardin par derrière, et à chacune des deux rues donnait une des portes d'accès de la propriété.
08:25 Publié dans Histoire des rues de Paris | Tags : Sanson, rue Bleue, passage Saulnier, ruelle de l'Egout, rue d'Enfer, rue Richer | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
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