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11/06/2007

THEATRE DE L'AMBIGU COMIQUE 2 BOULEVARD SAINT-MARTIN

PAR BERNARD VASSOR
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SITUE A L'ANGLE DU BOULEVARD SAINT-MARTIN ET DE LA RUE DE BONDY (René Boulanger) 
Il faut remonter au temps de la foire Saint-Germain pour situer les débuts de ce théâtre avant qu'il ne se soit transporté boulevard du Temple. C'est là que Fréderic Lemaitre interpréta Robert Macaire dans l'Auberge des Adrets en 1823. Le théâtre fut incendié en 1827 et aussitôt reconstruit entre 1828 et 1829 par Hittorff et Lecointe. Fréderic Lemaitre en devint le directeur artistique. Malgré de nombreuses protestations, la spéculation immobilière a gagné une fois de plus, et fait raser ce véritable monument historique il y a peu de temps, c'était en 1966....l 
 Il y avait des représentations tous les soirs, on représentait des drames, mélodrames, fééries et vaudevilles. Nombre de places : 1900. Les prix d'entrée en 1850, variaient de cinquante centimes pour la quatrième galerie, à six francs pour l'avant-scène du rez-de-chaussée, et les premières loges à salon de face. 

10/06/2007

RUE DE LA BUCHERIE, RUE DE l'HOTEL COLBERT, un petit bonheur postume pour Nicholas Edmée Restif de la Bretonne !

PAR BERNARD VASSOR

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Un petit bonheur posthume pour notre ami, à Balzac et moi, "le Spectateur nocturne" qui a vécu ses dernière minutes près de ce lupanar au 16 actuel de la rue de la Bucherie. La curieuse maison "au gros numéro"* que nous voyons sur cette photo, a certainement ouvert ses portes dans cette très ancienne maison, vers la moitié du XIX ème siècle au temps de Balzac.

*Je rappelle que les maisons close sur ordre de la préfecture de Police, devaient être marquées de gros numéros, pour les distinguer des maisons bourgeoises.  

08/06/2007

SUR LES PAS DE CASANOVA, SUITE : LOUISON MURPHY, dite "SIRETTE"

PAR BERNARD VASSOR

Il existe plusieurs versions de l'histoire de la jeune maîtresse de Louis XV, la première est celle de Casanova

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Mlle O-MURPHY, attribué à Fraçois Boucher
Casanova, dans ses mémoires, raconte qu'en 1752, il se trouvait à Paris. Grâce à ses relations avec les Baletti, qui habitaient rue des Deux-Portes (rue Dussoubs) il fréquenta le grand monde. Au cours d'une rencontre, il avait sympatisé avec un auteur dramatique Claude-Pierre Patu, qui avait le mérite de connnaître tout Paris "depuis les salons jusqu'aux bouges". Selon la version de Casanova, au cours de la foire Saint-Laurent, Patu lui proposa de partager son repas "avec une actrice flamande". Giaccomo fut invité à passer la nuit chez la belle actrice sur un canapé. la Morphi avait une petite soeur d'environ treize ans prénommée Hélène qui lui proposa moyennant un écu de lui céder son lit. Compte tenu de l'état de la paillase, Casnova refuse, mais lui propose, si elle se déshabille de lui donner l'écu qu'elle réclamait. Casanova raconte ;
"Je veux te voir dans cet état.
-Mais vous ne me ferez rien ?
-Pas la moindre cvhose."
"Elle se met sur sa pauvre paillasse, ou elle se couvre avec un vieux rideau, mais je voulais la voir enn entier. En riant, elle prend toutes les positions que je lui demande, et je suis forcé d'admirer tout le charme de ce beau corps jeune"
Le lendemain Casanova raconta sa découverte à son ami et complice Patu. Puis il demanda "à un peintre allemand"de la peindre dans une position, couchée sur le ventre s'apputant des bras et du sein sur un oreiller, couchée sur le ventre, la tête tournée comme si elle avait été couchée aux trois-quarts sur le dos. "Plus tard, je vis le portrait d'un hermaphrodite à Londres; il doit être de Corrège. Je fus ravi de ce portrait; il était parlant et j'y inscrivitdesoous O-Murphy, mot qi n'est pas homérique mais qui n'en est pas moins grec et qui veut dire belle" (..) Mon ami Patu eut envie d'en avoir une copie, et ce fut le même peintre qui fut chargé de la faire. Mais ce peintre, ayant été appelé à Versailles, y montra cette charmante peinture et monsieur de Saint Quentin la trouva si belle qu'il n'eut rien de plus pressé que de la montrer au roi. Sa Majesté très chretienne voulut s'assure que le peintre avait copié avec fidélité; et que l'original était aussi beau que la copie. Il demanda si l'original pouvait être conduit à Versailles. Casanova, sollicité, se chargea de convaincre la soeur, et après les avoir habillées convenablement elles partirent avec le peintre pour faire l'expérience. Les deux jeunes femmes furent conduites dans un pavillon du parc. Une demi-heure plus tard, le roi entra seul dans le pavillon, après s'être enthousiasmé de la ressamblance, prit la petiite sur ses genoux, et s'étant assuré de sa royale main que le fruit n'avait pas encore été cueilli, il lui donna un baiser. Le roi sortit, mit la petite dans un appartement entre les mains d'une femme, fit raccompagnela soeur aînée, et lui fit remettre mille louis le lendemain.
(...) Il la mit dans un appartement de son parc-aux-cerfs, où personne ne pouvait aller, excepté les dames présentées à la cour. Au bout d'un an, la petite accoucha d'un fils qui alla comme tant d'autres on ne sait où; car aussi longtemps que vécut la reine Marie, on ne sut jamais où passèrent les enfants naturels de Louis XV"
O-Murphy fut disgracié au bout de trois ans; mais le roi en la renvoyant, lui fit donner quatre cent mille frrancs qu'elle porta en dot à un officier breton" 
Une autre version plus proche de la réalité, Casanova ayant modifié de nombreux détails qu'il faut rectifier :
La Morphi, était en réalité une jeune actrice de l'Opéra comique Victoire Morphy. Les soeurs Morphy n'étaient pas grecques, elles étaient cinq soeurs Marguerite, Brigitte, Madeleins, Victoire et Louison (Marie-Louise) que Casano appeleit Hélène pour faire croire à sa nationalité. Le père était d'origine irlandaise. La famille habitait rue des Deux Portes Saint-Sauveur (rue Dussoub),* juste en face du domicile des Baletti, amis De Jacques Casnova. La petite quand Casanova l'a rencontrée n'avait pas treize, mais quinze ans. Elle était employée comme trotin chez une couturière de la rue Coquillère chez mademiselle Fleuret qui comme toutes les femmes de son état, joignait à son commerce, celui de pourvoir certains plaisirs à sa riche clientèle 
A SUIVRE............
C'est dans cette rue, à l'angle de la rue Saint-Sauveur que sévissait la célèbre Gourdan....

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31/05/2007

RUE BUFFAULT UNE BIEN CURIEUSE IDEE POUR UN NOM DE BAPTEME D'UNE RUE CONVENABLE

PAR BERNARD VASSOR

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 C'est chez la "procureuse"femme de Jean-Baptiste Buffault que Jeanne Bécu travaillait dans un magasins de soieries de luxe comme trottin, c'est à dire vendeuse-livreuse à domicile. La boutique était à l'enseigne des Traits-Galants, rue Saint-Honoré. A proximité de la Croix du Trahoir, d'autres marchands comme le plumassier monsieur Liegeois, et le mercier Tesnières, assuraient au quartier une nombreuse clientèle fort riche. Le magasin de Buffault était un arsenal pour l'art de séduire. Ces échoppes étaient un prétexte à la prostitution de jeunes femmes recrutées pour leur beauté, qui derrière leur comptoir, "à la file l'une de l'autre" recevaient les œillades des passants. La jeune Bécu devenue comtesse du Barry, puis favorite du roi Louis XV, n'oublia pas son ancien "patron" qui devint le marchand chargé de ses affaires. Les dépenses somptuaires répertoriées dans les archives des manuscrits de la BnF, nous renseignent sur l'énormité des marchés attribués à Jean-Baptiste Buffault. En outre grâce à la protection de la comtesse, il fut nommé conseiller du roi à l'Hôtel de Ville, puis régisseur de l'Opéra, et échevin de la ville de Paris, ce qui lui permit d'acquérir les terrains et d'ouvrir la rue qui porte toujours son nom. Il avait conservé son commerce de la rue Saint-Honoré qu'il dirigeait très discrètement en sous-main. Il fut même après la disgrâce et jusqu'à sa mort par le bourreau Sanson le 8 décembre 1793, le conseiller de la comtesse du Barry. Sa fonction d'échevin lui permit d'acquérir et d'ouvrir une voie qui porte toujours son nom, entre le faubourg Montmartre et la rue Neuve-Coquenard.

C'est à son passage dans la boutique de la rue Saint-Honoré, que la jeune oie-blanche gravit les échelons qui la conduisirent de "La Petite Comtesse" de la rue Saint-Sauveur, jusqu'au roi Louis XV qui la conserva près de lui même après la maladie de la comtesse qui l'empêcha d'avoir toute relation intime avec le roi, mais ne lui interdisit pas d'être la pourvoyeuse et la conseillère de ses plaisirs.

Elle entra en disgrâce après la mort du roi bien-aimé, la première mesure de son successeur Louis XVI sera d'exiler la comtesse au monastère de Pont en Brie. Le roi la précèdera de dix mois sur l'échelle de Sanson.

Née à Vaucouleurs, prénommée Jeanne comme sa marraine Jeanne Birabin. Sa mère Anne Bécu prétendue de Cantigny était la fille d'un cuisinier rôtisseur, et son père supposé était un certain Jean-Jacques ou Jean-Baptiste Gomard de Vaubernier  ? moine, dont on ne connait pas grand chose....Elle prit également le surnom de Lange, puis en inversant l'ordre du nom de son père présumé, elle se fit appeler Mlle de Beauvernier.

Certains historiens situent les premiers pas de Jeanne chez le marchand de mode à la Toilette Labille rue Neuve-des-Petits-Champs où elle sera remarquée par le maquereau Jean du Barry. Toujours est-il que c'est Buffault qui accompagnera l'ascension de la Du Barry.

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30/05/2007

UNE PHARMACIE "SYMPATHIQUE" A BIEN DES EGARDS

PAR BERNARD VASSOR

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C'est ici au 115 rue Saint Denis que fut établie vers 1776 la pharmacie
Cadet de Gassicourt.
Des inscriptions gravées dans la pierre au dessus du bandeau de bois entre les fenêtres de l'entresol indiquent :
Fabrique d'extraits
évaporés dans la vapeur
et dans le vide,
et de l'autre côté :
Produits chimiques
et pharmaceutiques
de Bernard Derosne e
et Ossian Henry
D'abord pendait l'enseigne du Mouton vers 1515,
puis du Mouton Blanc en 1530.
C'est un nommé François Nourrit, marchand bourgeois qui fit reconstruire la maison telle que nous la voyons actuellement. Un sieur Rouvière, pharmacien du roi ouvrit la première échoppe d'apothicaire en 1712. Sa réputation grandit quand on apprit qu'il avait procuré au roi Louis XIV un médicament qui lui aurait redonné une sympathique vigueur particulière (pardon pour la périphrase...)
Le propriétaire de la maison Louis Claude Cadet de Gaussicourt apothicaire de son état, associé avec Louis Derosne avait une très jolie femme Marie-Thérèse Boisselet que le roi Louis XV aurait trouvé très sympathique. Si bien que le fils de Cadet de Gassicourt, Charles Louis ressemblait comme deux gouttes d'eau au roi, si l'on en croit un mémorialiste de son temps.
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En 1787, la pharmacie fut un dépot "des eaux de Passy" et "des eaux d'enghien"
Certains historiographes racontent que c'est là que le comte Mercy d'Argenteau, ambassadeur d'Autriche, venait acheter "l'encre sympathique" qui permettait  Fersen de correspondre secrètement avec Marie-Antoinette qui s'y fournissait également en produits de beauté.
Derosne devint un personnage important, devint pharmacien de Napoléon qu'il accompagna à Wagram. Après sa mort, la dynastie des Derosne prospéra rue Saint-Honoré jusqu'en  1874, date à laquelle une famille Graux se rendit acquéreur de l'immeuble et de la boutique. Puis, c'est la comtesse de Montmorin qui prit la suite jusqu'à ce que en 1942, le docteur Pierre Barra en devint un des derniers propriétaires.

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29/05/2007

DANNAE MARIAE MOZART

PAR BERNARD VASSOR
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La mère de Wolfgang Amadeus Mozart qui habitait Paris, est décédée le 3 juillet 1778. Elle a été inhumée au petit cimetière Saint-Joseph.
medium_eglise_saint_eustache_05_sepia.2.jpgUne plaque de marbre a été posée par les soins de la ville de Paris en 1953 dans l'église Saint-Eustache.
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C'est lors de son deuxième séjour à Paris 1777-1778 qu'il écrit à son père le 9 juillet 1778,:
"Vous avez été préparé par ma lettre du 3 à ne rien oser attendre de bon. Ce jour-même, le 3, ma mère s'est bien heureusement endormie en Dieu à 10 heures 20 minutes DU SOIR. Tandis que je vous écrivais, elle jouissait des félicités célestes. Tout était déjà fini. Je vous écrivais dans la nuit; j'espère que vous et ma très chère soeur vous me pardonnerez cette  petite tromperie si nécessaire. Car lorsque j'ai compris d'apès ma douleur et ma tristesse quelles seraient les vôtres, il m'a été impossible de prendre sur moi de vous saisir tout à coup par cette horrible nouvelle"
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 LA FAMILLE MOZART 1781

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LA PORTE DES PEINTRES PARIS DISPARU

PAR BERNARD VASSOR

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 LA PORTE-AUX-PEINTRES
La porte Saint-Denis, dans l'enceinte de Philippe Auguste, porte ce nom en raison de l'installation dans une ruelle contigüe,  d'un maître peintre Guillaume Ledoux.
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Elle a aussi porté le nom d'impasse de l'Ane Rayé

 

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LA RUE SAINT-DENIS QUELQUES MAISONS REMARQUABLES

PAR BERNARD VASSOR

C'est au Vème siècle que fut baptisée le chemin : "La Grand-Chaussée-Monsieur-Denis" en raison du pèlerinage organisé par Sainte-Geneviève au tombeau du martyre de Saint- Denis. La voie commençait au XII° siècle au niveau de la rue Trousse-Vache (rue de la Reynie,) jusqu'à l'enceinte de Philippe-Auguste (au niveau du passage des peintres)

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Plan de 1525 

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 90 rue Saint-Denis, maisons du XVème et XVIème siècle : brosserie, à l'enseigne de la Bonne Foi

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Détail d'un superbe pignon 
A SUIVRE............. 

 

 

 

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27/05/2007

UNE PROMENADE SUR LES PAS DE CASANOVA AVEC CHANTAL CHEMLA

PAR CHANTAL CHEMLA

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Départ du métro Étienne Marcel : continuer la rue de Turbigo, vers le Forum des Halles. Tourner à droite dans la Rue FrançaiseMontorgueil :

Revenir et prendre la rue Montorgueil (< Mont Orgueilleux : butte de gravats, dont le sommet est occupé par la rue Beauregard, où il dépasse le niveau du Bd Bonne-Nouvelle, au débouché des rues de la Lune et de Cléry).

Cette partie de la rue portait le nom de rue de la Comtesse d’Artois.

Casanova y a séjourné en 1759, après un voyage à Amsterdam : « J’ai pris un beau logement dans la rue Comtesse d’Artois »

C’est dans cette rue que se trouvait la première maison de rendez-vous de la Gourdon, qui y employa la future Mme Du Barry.

Au n° 15 : hôtel du XVIIIe : façade classée (1729 : architecte Martin Goupy, restauré en 1992)

Au n° 17 : façade XVIIe : Passage de la reine de Hongrie (Julie Bécheur, qui fut décapitée sous la Révolution)

Au n° 19 : façade XVIIIe classée.

Au n° 36, « espace Montorgueil » (cour ) Au n° 38, emplacement du parc à huîtres de Paris, depuis la fin du XVIIIe siècle, en partie dur l’emplacement actuel de la rue Étienne Marcel. La rue Montorgueil est prolongée par la rue des Petits-carreaux, puis par la rue Poissonnière (anciennement rue des Poissonniers, nom gravé au numéro 2) : route de la marée, qui arrivait des ports du Nord. La rue Montorgueil s’appelait anciennement rue aux huîtres, et était le centre du marché aux huîtres.

Traverser la rue Étienne Marcel

(au niveau du 112 rue Saint-Denis, Impasse des peintres, dont le n° 4 est une très vieille maison du XVIe siècle.

Rue Tiquetonne (copie du blog Père Tanguy) : rue Denis le Coffrier, puis Roger de Quinquentonne, rue du Petit Lion Saint Sauveur jusqu’en 1868.

Il y avait le jardin des arbalétriers qui venaient là faire leurs entraînements. Au numéros 2 et 4, il y a des caves anciennes sous la rue. Au numéro 13, un hôtel du XVIII° siècle dont le premier et le deuxième étage sont classés, la façade sur rue et l'escalier.  Aux numéros 15, 25, et 27, maisons anciennes non datées. Au numéro 10, il y a une enseigne remarquable, L'Arbre à liège. Le nom de Tiquetonne provient d'un propriétaire, Roger de Quiquentonne, riche boulanger qui habitait cette rue sous le règne de Philippe de Valois. Le numéro 16, a été le domicile du héros d'Alexandre Dumas, dans le roman Le Vicomte de Bragelonne,  et dans Vingt ans après,  D’Artagnan habitait rue Tiquetonne "chez une belle et fraîche flamande de vingt cinq à vingt six ans" à l'Hôtel de la Chevrette. Le sieur Planchet , lui, demeurait rue des Lombards à l'enseigne du Pilon d'Or.OFR DE QUIQUENTONNE, OU BIEN RUE DU UR,QUETONNE

À droite, rue Mauconseil (appelée rue Bonconseil de 1792 à 1806 !) : c’est dans cette rue que loge Casanova, à son premier séjour à Paris, en 1750 ; il avait fait connaissance, pendant le voyage, du jeune Balletti, le fils de Silvia. Casanova est présenté à Silvia, venue à la rencontre de son fils, qui lui dit : « J’espère, monsieur, que l’ami de mon fils voudra bien souper avec nous ce soir »

« À mon arrivée à Paris, je trouve un domestique de Silvia avec un fiacre, qui se chargea de tout, et me conduisit à un logement que j’ai trouvé très propre ». Ce logement se trouvait rue Mauconseil, tout près de la Comédie-Italienne, chez une dame Quinson, tenancière d’une maison meublée qui prit après son départ, en 1753, le nom d’Hôtel d’Aquitaine.

« Après y avoir placé ma malle et tout ce que j’avais, il me conduisit chez sa maîtresse qui demeurait à cinquante pas de là »

« Balletti me présenta à son père, qui s’appelait Mario et qui était convalescent. Les noms de Mario et de Silvia étaient ceux qu’ils portaient dans les comédies qu’ils jouaient à canevas. Les Français ne donnèrent jamais aux comédiens italiens autre nom en ville que celui par lequel ils les connurent sur le théâtre. “Bonjour monsieur Arlequin, bonjour monsieur Pantalon“ on disait au Palais-Royal à ceux qui jouaient ces personnages »  (Casanova, volume 3 chapitre 7, Tome 1, p. 557).

C’est donc là que s’ouvrait le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne dont le porche s’ouvrait au n° 34. Loué à partir de 1578 à diverses troupes, auxquelles succéda celle des Comédiens du Roi (Gros-Guillaume, Turlupin, Montfleury, Jodelet … Baron père et fils, Floridor, Mlle Du Parc, Champmeslé et sa femme … qui y jouèrent des pièces de Corneille et toutes les pièces de Racine (cf. Cyrano de Bergerac)

La Comédie-Italienne leur succéda : dès son arrivée au pouvoir, le Régent rappelle les Italiens, qui avaient été chassés de France en 1697 (austérité de la fin du règne de Louis XIV, sous l’influence, notamment, de Mme de Maintenon), et c’est là que, à partir de 1722, furent données les pièces de Marivaux (personnage de Silvia). Louis Riccoboni et sa troupe s’installent à l’hôtel de Bourgogne.

Louis (Lodovico–Andrea) Riccoboni, dit Lelio (1674 ? – 1753), « premier amoureux ». 

Elena-Virginia Riccoboni (née Balletti), femme de Louis (Ferrare 1686 – Paris 1771), dite Flaminia, « première amoureuse »

Silvia Balletti (Gianetta Benozzi) (Toulouse 1701 – Paris 1758), actrice au Théâtre-Italien de Paris. Frédéric le grand : « La Silvia, toujours la meilleure actrice du royaume », mais Grimm en dit : « Elle était d’une figure désagréable ; elle avait la voix fausse et un jeu à prétentions tout à fait fatigant ». Casanova en fait l’éloge (tome 1, p. 560) : « cette actrice fut l’idole de toute la France, et son talent fut le soutien de toutes les comédies que les plus grands auteurs écrivirent pour elle, et principalement Marivaux. Sans elle, ces comédies ne seraient pas passées à la postérité. On n’a jamais pu trouver une actrice capable de la remplacer, et on ne la trouvera jamais, car elle devrait réunir en elle toutes les parties que Silvia possédait dans l’art trop difficile du théâtre, action, voix, physionomie, esprit, maintien, et connaissance du cœur humain. Tout en elle était nature ; l’art qui accompagnait et avait perfectionné tout ne se laissait pas voir. » 

Joseph Balletti, dit Mario, « deuxième amoureux de la Comédie Italienne ». Il tint ce rôle de jeune premier pendant … quarante ans ! Marié en 1720 avec Silvia, ils eurent quatre enfants : Antoine – Étienne, Louis – Joseph, Guillaume – Louis, et Marie – Madeleine (Manon, que Casanova connut à l’âge de 10 ans et qu’il retrouva à 17 ans)

Arlecchino, personnage de la Commedia dell’Arte, valet effronté qui parlait le patois des paysans bergamasques et en portait le chapeau caractéristique (orné de la queue de lapin).Le plus célèbre Arlequin fut Carlo Bertinazzi, connu sous le nom de Carlin (Turin 1710 – Paris 1783)

Retour sur la rue Montorgueil

Voir les n° 47, 49.

N° 50 : le chansonnier Béranger (1780 – 1857) y naquit, chez son grand-père Champy, qui y tenait une boutique de tailleur.

N° 59 : 1er emplacement du restaurant « Le Rocher de Cancale », où eurent lieu, de 1796 à 1846, les « dîners du Caveau », qui avaient été fondés en 1737 rue de Buci. Béranger y chanta Le Roi d’Yvetot.

Au niveau du n° 60, tourner à droite, rue Marie Stuart

Cette rue portait anciennement (XIIIe – XIVe siècles) le nom de Tire-vit (cf. la rue Dussoubs, rue Gratte-cul). Une anecdote raconte comment on a modifié son nom en Tire-boudin, lors de l’entrée à paris de la reine Marie Stuart. À la jeune souveraine qui demandait le nom de cette rue, on n’osa pas donner le nom authentique, et on modifia la fin du nom. En 1809, la rue est rebaptisée Marie Stuart, en souvenir sans doute de cette anecdote.

N° 8 à 16, vielles maisons. Remarquer les mansardes des n° 12 et 14. Escalier au n° 8.

Retour sur la rue Montorgueil

N° 61 ou 63 : emplacement du bureau de vente des huîtres d’Etretat, de 1780 jusque vers 1850.

N° 64 – 72 : emplacement de l’auberge Au compas d’or, jadis tête de ligne des diligences pour Creil et Gisors (maintenant, immeuble moderne)

La pâtisserie Stohrer, fondée en 1730, créateur du puits d’amour et du baba au rhum.

N° 69, 71, 73 (façade Louis XV, ferronneries)

Au n° 78, emplacement du second restaurant « Au Rocher de cancale » (après 1846). Au 1er étage, peintures attribuées à Gavarni. Parmi les clients, Balzac, Eugène Sue, Théophile Gautier, Alexandre Dumas père …

La rue Montorgueil se prolonge par la rue des Petits-Carreaux

Voir les n° 9, 12 (enseigne du XIXe : « Au Planteur », 14 (Gibier, Volailles), 11 (Queille, Orfèvre), 37, 40, 45

Traverser la rue Réaumur

Entre les n° 65 et 87 de la rue Réaumur, ancienne rue Thévenot (inscription au coin de la rue des Petits-Carreaux). Les numéros pairs ont disparu avec la création de la rue Réaumur (1895-1896 pour cette section) ; les numéros impairs font partie de la rue Réaumur.

Face au n° 61 (arrêt du bus 20), emplacement de la maison habitée en 1782 par Joséphine de Beauharnais (où naquit le prince Eugène)

Rue du Nil(Egyptomania), autrefois rue Neuve Saint-Sauveur : n° 12, 10, 6, 2 = vieilles maisons (fenêtres à guillotine, mansardes à poulie, etc.)

La Cour des Miracles

Place du Caire, 100 rue Réaumur, rue Damiette (remarquer la maisonnette au n° 3) et rue des Forges.

Au carrefour de la rue Damiette et de la rue des Forges, emplacement de l’imprimerie d’Hébert, directeur du journal Le père Duchesne.

Au nord, la cour était fermée par le rempart de Charles V ; à l’est par le mur de clôture du couvent des Filles Dieu.

Au XVIIe siècle, les cours des miracles étaient encore nombreuses à Paris : environ une douzaine ; véritables écoles du vol et de la prostitution, où jamais le guet n’osait pénétrer. Celle de la rue neuve Saint-Sauveur fut la dernière en date.

Datant du XIIIe siècle, constituée d’une grande cour puante entourée de masures de boue, accessible seulement par un réseau de ruelles tortueuses et enchevêtrées comme un « écheveau de fil brouillé par un chat » (V. Hugo). Appelée aussi « piolle franche », elle servait de refuge à de faux orphelins, faux sinistrés, faux soldats amputés, faux estropiés, faux aveugles, faux malades, qui, de retour le soir dans cette enceinte silencieuse et déserte le jour, reprenaient une vie normale, par l’intervention d’un mystérieux thaumaturge … Cet important groupement de mendiants et de voleurs avait ses lois, son langage, son chef (appelé sous François 1er « le Ragot » — d’où le mot « argot » —, puis « le Grand Coësre »), à qui on remettait chaque soir un pourcentage sur la recette, le reste étant immédiatement transformé en ripailles, la loi étant de ne rien garder pour le lendemain et de tout boire. Nicolas de la Reynie, premier lieutenant de police de Paris, mit fin, en 1867, à cette Cour des Miracles. Toutes les issues en furent barrées ; une troupe nombreuse s’engouffra dans les ruelles, on fit passer le message que, sur les douze derniers sortis, six seraient pendus et les six autres envoyés aux galères … Tous les occupants abandonnèrent les lieux, paralytiques en tête. Ils furent répartis dans les prisons et les hôpitaux. La cour fut rasée, les ruelles élargies et rectifiées, des maisons neuves construites.

Prendre le passage du Caire, construit en 1799 sur l’emplacement du couvent des Filles-Dieu, dont la fondation datée de 1226 (il était alors à l’extérieur de Paris). Destiné à des pécheresses ayant abusé de leur corps, puis tombées dans la mendicité. Saint Louis y avait fait entrer 200 filles de joie plus ou moins repenties ; le nombre tomba à 100, puis 60, faute d’argent pour les nourrir, et elles furent finalement autorisées à aller quêter dans Paris. Le couvent fut supprimé à la Révolution, démoli en 1798.

Sortir tout de suite par la rue du Caire > rue Dussoubs. Traverser la rue Réaumur.

Rue Dussoubs = rue Gratte-cul, puis rue des Deux-Portes (jusqu’en 1881), où demeuraient les Balletti, dans une maison appartenant à la marquise d’Urfé, qui jouera un rôle important dans la vie de Casanova. En face, habitait la Morfi (Murphy), qui fut la maîtresse de Louis XV.

N° 21, maison où mourut Goldoni en 1793, à l’âge de 86 ans. Il s’était fixé à Paris depuis 1761 ; lecteur et professeur d’italien des filles de Louis XV, attaché à la Cour, il bénéficiait d’une pension que la Révolution lui supprima.

Des maisons remarquables aux n° 25bis, 36, 32, 36 (escalier), 28 (escalier), 22 (escalier, dessus de porte, mascarons, façade sur cour classée), 15 (escalier, ferronnerie, imposte de la porte, cour, puits)

À gauche, prendre la rue Saint-Sauveur

Au n° 12, deuxième implantation de la maison de rendez-vous de la Gourdon, après la rue de la comtesse d’Artois. L’entrée se faisait par la rue Dussoubs (alors rue des Deux-Portes), mais une pièce du 1er étage communiquait avec un escalier au 14 rue Saint-Sauveur aboutissant chez un antiquaire, ce qui constituait une entrée discrète pour les visiteurs. Essayer d’entrer dans le vestibule, orné de pilastres ioniques, et voir l’escalier.

À l’angle de la rue Saint-Sauveur et de la rue Saint Denis (183 rue Saint-Denis), emplacement de l’église Saint-sauveur, démolie en 1787 pour être reconstruite. Mais la Révolution ne laissa pas le temps de le faire. C’est dans cette église que fut baptisé Cyrano de Bergerac.

Rue Saint-Denis

Ce fut longtemps la rue la plus longue, la plus belle et la plus riche de Paris. Au début du XIIe siècle, elle supplanta, parce que, plus courte, la rue Saint-Martin pour aller à la basilique Saint-Denis. Appelée au XIVe siècle la « grant chaussée de M. Saint Denys », elle devint la voie triomphale suivie par les souverains jusqu’à Notre-Dame lors de leur entrée solennelle dans Paris.

N° 174-176 : façades à pignons

N° 170 : sur la façade, armoiries et « Honni soit qui mal y pense »

N° 164-142 : emplacement de l’Hospice des Enfants bleus (de la couleur de la blouse que portaient les pensionnaires, orphelins de parents pauvres)

N° 151 : Maison natale de Léon Blum

N° 142 : belle façade XVIIIe, avec, à l’angle, la « fontaine de la Reine », datant de Philippe-Auguste, refaite en 1732.

N° 135 : emplacement de l’ancienne porte Saint-Denis de l’enceinte de Philippe-Auguste, refaite en 1732.

Rue Greneta(altération de Darnestal)

Reprendre la rue Dussoubs

Place Goldoni (mur peint)

Passage du Grand Cerf

Percé en 1825 sur l’emplacement de l’hôtellerie du grand Cerf, d’où partaient, avant la Révolution, les voitures des Messageries.

Les Messageries Royales (diligences, coches d’eau et roulages de France) avaient, en 1779, 4 départements :

Les provinces du Sud-est (Hôtel de Sens

2.  Les provinces du Centre (auberge du Cheval Blanc, rue Mazet)

3.Les provinces de l’Est (hôtellerie du Grand Cerf)

4.  Les provinces de l’Anjou, Perche, Bretagne (place Saint-Michel)

On se retrouve dans la rue Saint-Denis, au  niveau de la rue Tiquetonne.

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111 rue Saint Denis maison du XVIème siècle, autrefois à l'enseigne du Lion Noir

Traverser le Boulevard de Sébastopol, prendre la rue du Bourg l’abbé, parallèle à la rue aux Ours), et la rue de Montmorency.

N° 51 : maison de Nicolas Flamel (1407), qui louait le rez-de-chaussée et hébergeait gratuitement dans les étages supérieurs de pauvres gens (maraîchers et laboureurs), sous condition qu’ils disent chaque matin un Pater et un Ave pour les trépassés. Très restaurée (la 2e maison la plus vieille de Paris)

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Maison de Nicholas Flamel et de dame Pernelle, avant les multiples transformations rue de Montmorency
Nous pouvons remarquer aujourd'hui que le pignon a disparu
N° 12 : maison de Mme de Sévigné (avant l’hôtel Carnavalet)

N° 11 : domicile du poète Gresset (« Vert Vert »)

N° 5 : ancien hôtel de Montmorency, où mourut Théophile de Viau.Casanova y séjourna en 1763

Lettres d'amour de Manon Balletti :manon_baletti_lettres_d_amour.doc

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Début de la rue Montorgueil vers 1860, maison anciennes disparues

 

25/05/2007

MOLIERE, 16 RUE DE L"AVE MARIA, ET 6 RUE DES JARDINS, MAISON OU VECUT MOLIERE

PAR BERNARD VASSOR

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Anciennement rue des Barres, elle s'est aussi appelée un temps rue des Beguines. On la date l'ouverture de la rue du règne de Charles VI. Il y avait un jeu de paume avant l'installation des Carmes-Barrés. C'est seulement qu'en 1901 qu'un historiographe a découvert, au 16 de cette rue que Molière après avoir quitté l'Illustre Théâtre de la rue Mazarine s'était installé à l'angle du 6 de la rue des Jardins-Saint-Paul.

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21/05/2007

PARIS DISPARU : PRES DE L'ENCEINTE DE PHILIPPE AUGUSTE, LA RUE DENIS-LE-COFFRIER PUIS ROGER DE QUIQUENTONNE, OU BIEN RUE DU PETIT-LION-SAINT-SAUVEUR, ENFIN RUE TIQUETONNE

PAR BERNARD VASSOR
JAMAIS UNE AUSSI PETITE RUE AURA PORTE AUTANT DE NOMS DIFFÉRENTS 
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15 RUE TIQUETONNE VERS 1907
Il est très difficile de s'y retrouver dans cette histoire, il existe plusieurs notices pour une même rue, on peut encore ajouter le nom de la rue du Lion-d'Or-outre la porte Saint-Denis, rue de l'Arbalette, rue du Grand Lion
puis du Petit Lion !!!
Il y avait le jardin des arbalétriers qui venaient là faire leurs entrainements. Au numéros 2 et 4, il y a des caves anciennes. Au numéro 13, un hôtel du XVIII° siècle dont le premier et le deuxième étage sont classés, la façade sur rue et l'escalier. Au 15 25 et 27 maisons anciennes non datées. Au numéro 10, il y avait uneenseigne remarquable, L'Arbre à liège.Le nom de Tiquetonne provient d'un propriétaire, Roger de Quiquentonne, riche boulanger qui habitait cette rue sous le règne de Philippe de Valois. Le numéro 16, appelé a été le domicile du héros d'Alexandre Dumas, dans le roman Le Vicomte de Bragelonne,  et dans Vingt ans après,  D"Artagnnan habitait rue Tiquetonne "chez une belle et fraîche flamande de vingt cinq à vingt six ansl'Hôtel de la Chèvrette. Le sieur Planchet ,lui demeurait rue des Lombards à l'enseigne du Pilon d'Or.
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LA MAISON DE D'ARTAGNAN ? 16 rue Tiquetonne
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ENTRE DEUX MAISONS DE LA FIN DU XIX°, CETTE JOLIE MAISON FLEURIE FIN XVIII°
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 UNE ENSEIGNE PRESQUE MOYENNAGEUSE AU 31
 Pour diner à l'auberge du Petit Trianon en 1691, il suffisait d'une pièce de quinze sols.
Les différentes auberges étaient : Le Lion d'Or, le Coq-et-la-Pie, Le Vert Galant, L'Escarmouche, le Marteau d'Or. Une des habitantes était madame Favart de la Comédie française. Au 21 Cadet secrétaire du roi Louis XV. Au 23, une maison du XIV° siècle existait encore en 1860 et avait une tour carrée qui aurait pu être d'époque si elle n'avait été restaurée de façon malhabile. Avant le percement de la rue Étienne Marcel vers 1910, la rue Tiquetonne rejoignait la rue Montmartre.

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19/05/2007

PARIS MEURTRI : LE PIED DE MOUTON, LA MAISON DU CHAT QUI PELOTE, RUE VAUVILLIERS

PAR BERNARD VASSOR

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LA PLUS GRANDE PARTIE DE CETTE  RUE A DISPARUE,
 TOMBEE DANS "LE TROU DES HALLES"
Anciennement l'endroit s'appelait l'hôtel du Four, puis rue du Four Saint-honoré, elle prit le nom de Vauvilliers en l'honneur d'un helléniste, professeur au collège de France, membre du conseil municipal, il donna sa démission en 1791. Il figurait sur la liste de proscription, candidat à la déportation, mais il parvint à s'enfuir pour rejoindre Saint-Petersbourg. Cette voie portait a ses débuts le nom de rue du Four en raison de la proximité de la maison du grand-pannetier (ou panetier, c'est selon l'époque !)de France à laquelle elle était adossée. Les seigneurs ou les ecclésiastiques possesseurs des fours banaux prélevaient une taxe sur la cuisson du pain. Ce privilège fut aboli par Philippe Auguste. La rue commençait rue Saint-Honoré n n° 72 à 78, et se terminait rue Coquillière n°1 et rue Trainée n°17.
L'enseigne du Pied de Mouton que l'on trouve déjà au XVII° siècle, était mitoyenne de l'hôtel de Cherbourg au n° 33 (disparu) qui eut pour occupant de la chambre 9 au troisième étage (nous dit l'historien de Paris Charles Lefeuve) un lieutenant d'artillerie qui avait signé le registre sous le nom de Napoléone Buonaparte, nom italien qu'il francisera par la suite, il avait 18 ans. Il sortit un soir au palais Royal, et ramena une jeune femme chez lui; c'était sa première cinquête..... Pierre Larousse nous apprend qu'il est mort en 1804.
et au  N° 35, la Maison du Chat qui pelote (disparue aussi)*
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Nous voyons sur cet extrait de plan de 1860, la rue du Four qui part de la rue Saint-Honoré jusqu'à la pointe Sainte-Eustache. La partie de la rue des deux Ecus, aujourd'hui rue Berger jusqu'à la pointe Ste Eustache, a disparue dans le trou....Le GIRB, édition Furne, Site des AMIS DE Balzac :


16/05/2007

LA COUR DES MIRACLES SUITE....

Par Bernard Vassor

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 C'est le plan du quartier, au temps de Casanova, de Sébastien Mercier et de Restif de la Bretonne.

Les éditions Robert Laffont ont eu la merveilleuse idée de réunir les deux texte en un volume dans la collection Bouquins

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Sur le plan de Sébastien Mercier, nous voyons le quartier au temps de Casanova où Victor Hugo situe l'histoire de Notre-Dame de Paris au moyen age. C'est un anachronisme que Victor a emprunté à l'historien Henri Sauval qui évoquait la cour des miracles au XVII° siècle. Mais les romanciers ont tous les droits, Le chef d'oeuvre Notre Dame de Paris en est la démonstration.
A SUIVRE....... 


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LE GRAND CERCLE, CERCLE DES GANACHES, ET CERCLE DES ECHECS, SEVERIANO DE HEREDIA

Par Bernard Vassor

 

rossini,mercy-d'argenteau,fersen,marie-antoinette,heredia,ardisson,mariovaldi

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LE GRAND CERCLE 
Tout à fait à gauche, le 16 boulevard Montmmartre 
Installé dans l'ancienne résidence 16 boulevard Montmartre de l'ambassadeur d'Autriche Mercy-d'Argenteau qui y reçut Marie-Antoinette, et fit le lien pour sa correspondance avec le comte Fersen. On dit même qui allait chercher l'encre sympathique que lui fournissait l'apothicaire de la rue Saint-Denis...
Sa fondation remonte à 1824 un "Jockey-Club"pour généraux en retraite disaient les mauvaises langues. Situé presque en face du théâtre des Variétés, le cercle reprenait vie après la fermeture de celui-ci, les vieux barbons venant se reposer des émotions du foyer des artistes. On ne jouait pas de grosses sommes dans cet établissement de jeu qui ne fit pas beaucoup parler de lui sauf au moment de sa fermeture qui fut un scandale. On peut toutefois noter qu'un feu d'artifice fut tiré du balcon du premier étage pour "l'inauguration" au mois d'août 1829 de la première de Guillaume Tell. J'ai déjà raconté l'histoire amusante suivante : Le boulevard avait été barré pour empêcher la foule d'approcher, du carrefour de la rue Grange Batelière-Italiens, et de l'autre côté du boulevard Montmartre et des rue du faubourg....
Au barrage du boulevard des Italiens, un petit bonhomme sautillait et essayait de forcer le passage en criant : "yé souis moussieu Rossini, yé souis Rosssini...." vous connaissez la réponse classique que lui ont faîte les braves gardes ; "Et moi, yé souis l'Pape". 
 
medium_grand_cercle_05_sepia.jpgEn 1867, le Cercle comptait plus de cinq cents membres, en 1876, il prend le nom de Cercle des Ganaches, né de la fusion du Cercle Général du Commerce et de l'ancien Cercle, 
 
 
Le cercle était très surveillé par la police, bien que dirigé par M. Severiano de Hérédia, ancien ministre,, président de l'Union-latine franco-américaine, medium_grand_cercle_service_des_garnis_05_sepia.jpg

Le 20 janvier 1894, le préfet de Police Lépine faisait fermer  le Grand Cercle, à la suite de nombreux rapports signalant la présence aux côtés du propriétaire d'un escroc international, "un nommé Mariovaldi (sic) dit Fabian Guagni dont les exploits ne sont plus à compter et tellement de notoriété publique, qu'il lui est impossible depuis de longues années de fréquenter le dernier des tripots de France C'est pour cela qu'il en était réduit à opérer sur les paquebots à l'étranger" (...) En compagnie de Monsieur Ardisson, l'auteur du scandale de l'Epatant, il fut de s'enfuir du Cercle de l'Union à Hambourg où il venaii de dépouiller les joueurs d'une centaine de mille francs (expulsé de Baden-Baden. Ce monsieur faisa_it partie de la bande de détrousseurs composée de Belliard, Maria et consorts est un grec des plus dangereux(...) extrait d'un rapport de police de décembre 1892.

 

*Le journal La Presse daté du 21 janvier 1894 annonce la fermeture du GRAND CERCLE du 16 boulevard Montmartre

10/05/2007

LA LIBRAIRIE NOUVELLE BOULEVARD DES ITALIENS

Par Bernard Vassor

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BOULEVARD DES ITALIENS, 
LA LIBRAIRIE NOUVELLE A DROITE
C'est en 1849, que messieurs Jacquottet et Bourdillat eurent l'idée de fonder un établissement qui allait révolutionner la librairie en vendant 1 franc 50 ce qui se vendait 6 francs. Le livre bon marché dont les promoteurs prirent Balzac comme auteur pour le lancement de leur collection. Honoré avait eu le tort d'avoir eu l'idée 20 ans trop tôt. Située à l'angle de la rue de Gramont, en face  de la MaisonDdorée et du Café Riche, et mitoyen du Café Anglais. Le tout Paris artistique, mondain, demi-mondain et littéraire s'y retrouvait. Les frères Goncourt y donnaient rendez-vous tous les vendredi à 5 heures de l'après-midi, à Flaubert et  Paul de Saint-Victor. La librairie voyait aussi passer de fort jolies femmes, des lionnes, des biches, des amazones parmi les plus célèbres : Blanche d'Antigny, Anna Deslion, Cora Pearl et bien sûr, Céleste Mogador comtesse de Chabriand.

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09/05/2007

LES SQUELETTES DE L'EGLISE SAINT-LAURENT, LA COMMUNE DE PARIS ET LE DOCTEUR GACHET....

PAR BERNARD VASSOR

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LE DOCTEUR GACHET AUX AMBULANCES AMAND GAUTIER

Le 24 avril 1871, Jules Vallès annonce dans son journal « Le Cri du Peuple »,  la découverte de squelettes dans les souterrains de l’église Saint-Laurent, et un passage secret qui selon l’article conduirait à la prison Saint-Lazare. Aussitôt, la rumeur va enfler, et la teneur de l’article qui sera repris sur toute une page du « Journal officiel de la Commune de Paris » racontant des histoires de religieuses et de prisonnières violées torturées et tuées sauvagement.

La mairie du X°arrondissement va d’abord prier le docteur Gachet, aide –major aux ambulances du IX° bataillon de la Garde nationale 100 rue du Château d’Eau et 16 rue Cadet (ambulance du Grand Orient). Le docteur Gachet habitait alors 78 rue du faubourg Saint-Denis, maison qu’il gardera toute sa vie ainsi que son fils Paul.

Le 28 avril le docteur reçoit cette lettre :

Monsieur Gachette (sic)

Il m’est demandé par la mairie du X° arrondissement un docteur pour rapport à faire sur des ossements qui ont été reçueillis à l’église Saint-Laurent. Si vous voulez bien vous charger de ce travail, je vous mettrai en rapport avec qui de droit. 

Réponse S.V.P.

Le directeur Paul Maison

Suivi d’un laissez-passer à l’église Saint-Laurent pour visiter les corps signé Leboudier.

On lui propose de lui adjoindre un assistant le citoyen Boubet, maçon !

Deus jours plus tard, le courrier est moins aimable, la prière se transforme en réquisition :

Citoyen docteur,

Pouvez-vous venir à l’église Saint-Laurent pour constater la présence du squelette d’une femme (avec peigne) et de quatre autres qu’à défaut de peigne on ne peut désigner.

Salut fraternel : Leboudier

Puis le 8 mai le ton est encore plus sec :

Citoyen,

En vertu d’une ordonnance du citoyen Moiré Juge d’Instruction, en date de ce 6 mai présent, pour laquelle je suis autorisé à faire procéder à la constatation médico-légale sur les corps récemment découverts dans l’église Saint-Laurent, X° arrondissement.

J’ai l’honneur de vous requérir pour demain 9 courant de neuf heures du matin à quatre heures du soir, à l’effet de constater le genre de mort et l’état actuel des cadavres.

Salut et fraternité

Le commissaire de Police Leblond

du quartier de l’Hôpital Saint-Louis

Entrée de l’église par le presbytère.

Nous ne connaissons pas les conclusions du rapport qui ne fut peut-être pas remis, interrompu par l'entrée des troupes versaillaises et les dizaines de milliers de blessés recueillis dans l'hôpital militaire Saint-Martin où il a continué à exercer jusqu'au 5 juin. Nous ne connaissons pas la nature de l'engagement en faveur ( ou défaveur ?) de la Commune de Paris. Ce qui est troublant, c'est qu'il reçut les félicitations et remerciements de la Commission municipale du X° arrondissement pour services rendus pendant le siège de Paris en 1870-1871. Michael Pakenham nous apprend* qu'il fut proposé pour la Légion d'Honneur. Le 2 juillet 1871 il reçoit la Croix de bronze de la Société de Secours aux blessés des Armées de Terre et de Mer (services rendus dans les ambulances (9° bataillon). Même distinction (services rendus à l'Ambulance du Grand Orient)

Ce que nous pouvons dire aujourd'hui, c'est que nous connaissons l'identité des 14 squelettes retrouvés dans la crypte sous l'église Saint-Laurent.

*Docteur Michael Pakenham, commissaire pour le catalogue de l'exposition : Un ami de Cézanne et Van Gogh le Docteur Gachet  ,Réunion des musées nationaux 1999 

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L'ÉGLISE SAINT-LAURENT PENDANT LA COMMUNE DE PARIS 

Article précédent :
Affaire de l’église « Laurent » par Bernard Vassor. Mai 2001 

La virulence des sentiments anticléricaux, prônés  par les libres-penseurs et les blanquistes, qui se distinguent par leur athéisme militant, héritiers des sans-culottes et des hébertistes de l’an II. L’Assemblée Nationale à Versailles, majoritairement monarchiste et cléricale, va renforcer le déferlement de haine antireligieuse du peuple parisien.

C’est ainsi que dans la deuxième quinzaine d’avril, des gardes nationaux vont exhumer des squelettes des sous-sol et souterrains du couvent du Sacré-cœur à Picpus, du couvent des dominicains de la Croix, rue de Charonne, et de l’église Saint-Laurent, sur l’emplacement d’un ancien cimetière. A partir de ces découvertes, les rumeurs amplifiées par des journaux et des brochures qui vont raconter à grand renfort de détails horribles, comment les moines attiraient, séquestraient, torturaient et violaient, jeunes filles, religieuses et femmes mariées.

Devant le caveau de l’église, 14 squelettes sont exhibés. Le Cri du Peuple, journal de Vallès, écrit : « Ces femmes, ont dû être chloroformées, puis violées. On leur aura lié les mains et les jambes(…) La voyez-vous cette scène horrible, ces jeunes femmes, ces jeunes filles, attirées par des promesses ou dans l’espoir du plaisir, qui se réveillent ici, liées, scellées, murées vives ? » L’article se termine par « Mères de famille crédules, vous qui confiez aux prêtres l’honneur de vos enfants, venez voir ce que renferme, dans ces hideux caveaux, la vieille église de l’enclos Saint-Laurent. 

 

04/05/2007

JEAN-JACQUES LIABEUF suite....

Par Bernard Vassor

Vive l'anarchie ! Mort aux va...."

Article mis à jour le 3 mai 2007 

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 Dans l'article précédent, basé sur des articles de journaux et la légende attachée à ce fait-divers sanglant.

Voici maintenant, la version policière :

31 juillet 1909

Condamnation : 3mois, 5 ans d'interdiction

AFFAIRE CONTRE LIABEUF :

Jean-Jacques 23 ans, né le 11 janvier 1886 à Saint-Etienne, de André Louis et de Vignal Marie - Célibataire - Cordonnier,

demeurant 132 rue Saint-Martin

Entendus : Pigeon Marcelle, 29 ans, camelot, 83 rue Saint Martin

Maugras  et Vors gardiens de la paix attachés au 4 ème.

RÉSUME DE L'AFFAIRE :

Souteneur

Arrêté à onze heures du soir rue Saint-Martin le 30 juillet par Maugras et Vors pour exercice du métier de souteneur, en compagnie de sa maîtresse la fille Pigeon, qui déclarent l'avoir surveillé les 21-24 et 28 juillet et vu recevoir de l'argent des mains de sa maîtresse. Liabeu affirme qu'il ne connaît pas la fille Pigeon, qu'elle n'est pas sa maîtresse, qu'il travaille régulièrement. Pigeon ne connait Liabeuf que de vue, il n'a jamais été son amant.

Confrontés : Chacun persiste.

.............................................. 

REGISTRE DU COMMISARIAT DE SAINT-MERRI ANNEE 1910 

Date  :9-10 janvier 1910

Condamnation : condamné à mort par la cour d'assises de la Seine le 4 mai 1910.

Défenseur Pierre Leduc, éxécuté le 1 juillet 1910 (boulevard Arago)

L'apologiste de Liabeuf, Helbé, cour de la Seine 4 ans de prison, 1000 francs d'amande, 23 février 1910.

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MUSEE DE LA PRÉFECTURE DE POLICE 

 

AFFAIRE CONTRE LIABEUF  /

Jean-Jacques 24 ans, né le 24 janvier 1886 à (..)Célibataire cordonnier à domicile.

Entendus :

suit une liste de témoins gardiens de la paix qui ont procédé à son arrestation,  puis, des particuliers :

Toch,

Gustave, 40 ans, porteur aux halles demeurant 32 rue Quincampoix.

Blas

Amand, 32 ans, gérant de tonneau, 12 rue Aubry le Boucher, demeurant 27 Faubourg du Temple

Fache

Henri, fruitier demeurant 5 rue Aubry le Boucher

Me Decourtioux

Zélia, Maria, employée chez M.Baillon, demeurant 7 rue Aubry le Boucher

Andrieu

née Ferrieu Maria, 24 ans fruitière demeurant 54 boulevard de l'hôpital

RESUME DE L'AFFAIRE

TENTATIVE DE MEURTRE ET ASSASSINAT........................................

Liabeuf a été arrêté le 8 janvier à 7h30 du soir rue Aubry le Boucher N°4 pour

 

AFFAIRE CONTRE LIABEUF  /

LIRE LA SUITE :Document2.pdf

Dès la condamnation connue, des affiches, des articles, des réunions furent organisées. Les opinions étaient tranchées, Jaurès s'en mêla, Gaston Couté lui consacra une chanson dans le journal de Gustave Hervé qui fit campagne dans le journal anachiste : "La Guerre sociale"  et publia une édition spéciale portant en titre, en caractères d'affiche :

"On va tuer Liabeuf ! Demain, tous à la guillotine"

On s'arracha les numéros et bientôt dans tout Paris, des réunions, des conciliabules, des comploteurs envisagent d'"enlever" la guillotine. L'officier de Paix Gaston Faralicq fut chargé de l'escorter. L'exécution devait avoir lieu à la prison de la Santé, les "bois de justice" étaient remisés rue de la Folie Regnault face à la prison de la Roquette  Avec un escadron de la Garde et un bataillon de cyclistes, l'équipage une carriole de déménagement traînée par un cheval au "poil blanc et pisseux, surnommé Fend l'air !". 

Une fois les bois appareillés, la lame placée, Anatole Deibler "de taille moyenne, les traits fins, un visage pâle une barbe soyeuse et blonde" décrit ainsi l'officier de paix qui ne peut s'empêcher de lui trouver "un ensemble plutôt sympathique, rien du bourreau de Bethune, un vrai gentleman !!!!"

Du côté de la rue Saint-Jacques, la foule grossit les manifestants sont refoulés du côté du Lion de Belfort.

Dans la cour de la prison, on installe un escalier au pied de l'échafaud. Liabeuf arrive, encadré par un aumônier qui l'accompagne malgré le refus du condamné sa chemise est largement échancrée, deux hommes en noir l'encadrent il est entravé comme une bête à l'abattoir, ce qui rend sa marche vacillante, les mains liées dans le dos, ce qui l'oblige à porter sa tête en avant. Les aides l'entrainent pour d'une poussée, le faire basculer sur la planche. Alors pendant l'ultime seconde qui précède la chute de la lourde lame on entend d'une voix rauque : " Vive l'anarchie ! Mort aux va....!" le cri fut interrompu par la lame d'acier du couperet de la Veuve. La tête tomba dans le panier. C'est fini ! Les aides qui ont passé des bleus de travail jettent des seaux d'eau préparés à l'avance sur les montants éclaboussés de sang, et sur les flaques pourpres qui s'étalent au sol. Le couteau soigneusement nettoyé, essuyé soigneusement est replacé dans son étui, prêt à servir pour la prochaine fois. On rassemble la tête et le corps pour transporter le tout au cimetière d'Ivry.

Gaston Faralicq Trente ans dans les rues de Paris. Perrin 1934 

Archives de la préfecture de Police

02/05/2007

LES ENFANTS TROUVES

Par Bernard Vassor

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HOPITAL DES ENFANTS TROUVES

En 1821, sous l'empire d'un décret du 19 janvier 1811, concernant les enfants trouvés, des tours furent ouverts dans soixante dix sept départements. Chaque tour se composait d'un tourniquet avec une planche de séparation. Un berceau était assez spacieux pour recevoir un nouveau-né. Les personnes qui venaient déposer leur enfant la nuit, tiraient une sonnette et s'éloignaient furtivement. Le nombre d'enfants abandonnés était de 55.700 en 1810, dont 4000 à Paris. Les tours furent supprimées en 1856, malgré une délibération du Sénat  qui demandait l'obligation des tours dans chaque département.

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LE LAPIN-BLANC suite....

PAR  BERNARD VASSOR

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Eugène Sue qui avait dépeint un lieu célèbre de la rue Aux Fèves dans la Cité: la Maison du Lapin Blanc.
Ce "Tapis-franc" n'existait que dans l'imagination du romancier. Le feuilleton puis le livre  eurent un tel succès, que le propriétaire  d'une maison à l'angle de la rue de la Vieille Draperie et de la rue Aux Féves,  un certain Mauras, eut l'idée d'y installer un cabaret. Celui-ci, était originaire de Bordeaux. Les consommateurs qui venaient dans cet établissement repartaient fort déçus. Pas de Chourineur, de Fleur-de-Marie, de Rodolphe, et de Maitre d'école...
On pouvait lire sur les murs du cabaret ces rimes du père Mauras :
Lapin-Blanc que tu m'amuses !
Tes mystères sont charmants.
Quand je suis dans ta cambuse,
J'éprouve mille agréments 
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Les boissons consistaient en vins de Bordeaux de nature un peu louche, d'eau-de-vie de betterave,  de bière à quatre sous le verre et parfois pour les riches touristes, du champagne à 22 sous la bouteille (une semaine de salaire pour un ouvrier). La maison n'avait même pas besoin d'être surveillée par la police, et fermait ses portes à 10 heures le soir.
Le Lapin-Blanc disparut donc en 1859, après la mort en exil d'Eugène Sue  
 
 

01/05/2007

GAMAHUT ET LES ASSASSINS DE LA RUE GALANDE

Par Bernard Vassor

mise à jour du 1 mai 2007 

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Gamahut, obéissez donc !

PPPlacez votre cou bien dessous l'mouton (bis).

Non, monsieur, je n'obéirai pas !

J'crains les coupur's j'suis tendre commeun' fève

Non mosieur, je n'obéirai pas !

Bougre d'abrutis ! vous me coupez trop bas. 

Jules JOUY 

En novembre 1884, la veuve d'un cofficier de Paix, madame Ballerich était assassinée chez elle 145 boulevard de Grenelle par quatre jeunes hommes dont l'aîné avait vingt ans*. L'histoire n'a retenu que le nom de celui qui fut guillotiné le 24 avril 1885,  un nommé Gamahut. Deux de ses complices, Errard Emile Eugène né à Paris le 22 août 1867, était garçon maçon.Abbadie furent eux aussi condamnés à la peine capitale et exécutés.Les archives de la préfecture de Police pour cette période ayant été pilonnées en 1920, nous n'avons que très peu d'éléments pour  retracer l'histoire de ce crime.

Gamahut, Tiburce, Adolphe dit Champion était né à Epinay-sur-Marne le 13 décembre 1861, il avait donc 24 ans au moment de sa mort. le 24 avril 1885 à la prison de la Roquette. Son corps, transporté au cimetière d'Ivry n'ayant pas été réclamé, fut remis à la Faculté" de Médecine. D'après un rapport de police, , des journalistes ont manifesté leur mécontentement de ce que la distance qui les séparait de la guillotine ait été augmentée. On a remarqué que l'aumônier qui accompagnait le condamné l'avait tenu trop longtemps en face de l'échafaud et que l'exécuteur, Monsieur Deibler, avait mis plus de 10 secondes pour faire tomber le couperet. 

Huysmans, qui fréquentait le Château Rouge, connaissait la maîtresse d'un de ces hommes surnommée "Tache-de-vin" , Louise Helloin de son véritable nom. Il a fait une description de la rue Galande et du fameux bouge dans "De la Bièvre à Saint Séverin"

extraits : HUYSMANS_Boucher_Gamahut_Château_rouge.pdf

Goncourt :  Goncourt_à_propos_de_Gamahut_et_du_Château_Rouge.pdf

Un article du journal "Le Cri du Peuple", provoqua une expédition punitive et sanglante des fils de la veuve Ballerich, policiers eux-même. 

Au cabaret du Chat Noir  les clients réclamaient tous les soirs une chanson de Jules Jouy : Gamahut, la terreur de Grenelle.

Le musée Grévin exposa la statue de cire de Gamahut vers 1895

*D'après Césaré Lombroso, L'Homme criminel, Etude criminaliste et psychiatrique 1895

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Sources : archives de la préfecture de Police

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LES CONVULSIONNAIRES DE SAINT-MEDARD AU BAS DE LA RUE MOUFFETARD

Par Bernard Vassor

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LE DIACRE FRANCOIS PARIS 

 

François Pâris, janséniste, qui ayant fait des voeux de pauvreté avait légué sa part d'héritage aux pauvres et s'était retiré dans une petite maison près de la bièvre était diacre dans la paroisse de Saint-Médard, au bas de la rue Mouffetard. Il mourut en 1727. Sa tombe dans le petit cimetière devint l'objet d'un culte par de pauvres gens qui l'avaient admiré. On venait y faire des neuvaines.medium_CONVULTIONNAIRES_DE_SAINT_MEDAR_05_SEPIA.jpg Bientôt le bruit courut qu'il y avait là des guérisons miraculeuses. Le tombeau était composé d'une table de marbre. Les pèlerins se glissaient sous la pierre et mangeaient la terre. Des jeunes filles, sur la tombe du Saint homme, furent prises de spasmes.On les désignait sous le nom d'aboyeuses, de sauteuses ou de miauleuses, elles se faisaient piétiner le corps, frapper, se soumettre  à l'épreuve du feu et à mille autres tortures. D'abord on en comptait une dizaine, puis, ce furent plus de huit cents femmes atteintes de convulsion que l'on dénombra sur la sépulture.

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UNE DEMOISELLE HARDOIN, CONVULSIONNAIRE DE SAINT-MEDARD

Les jésuites régnaient alors en maître, vingt trois curés présentèrent une requête pour enquêter sur la réalité de ces miracles. L'archevêque de Paris demanda au lieutenant de Police de faire fermer le cimetière. Des plaisantins affichèrent sur le mur d'entrée :

De par le roi, défense est faite à Dieu

De faire un miracle en ce lieu ! 

François Pâris fit des adeptes un peu partout.Un apôtre de François Paris, l'abbé Bicheran fut saisi et incarcéré.

A Troyes, Pierre Vaillant, qui publiait des discours où il louait la gloire de Pâris et créa le groupe des vaillantistes. Un "augustinien" forma une secte qui faisait des processions nocturnes, la corde au cou, la torche au poing. Ils se rendaient sur la place de grève où ils espéraient périr sur le bucher. Il y avait aussi les "mélangistes", d'autres, des voyants
appelés"les discernants", puis "les figuristes" qui mettaient en scène pendant les convulsions, la  Passion dU Christ..

Un comte nommé Daverne fut enfermé à la Bastille, parce que il avait distribué tous ses biens pour entretenir  les convulsionnaires. 

28/04/2007

LA MAISON DE LAMARTINE RUE DE LA VILLE L'EVEQUE, AUJOURD'HUI RUE CAMBACERES

Par Bernard Vassor

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VUE SUR LE JARDIN DE LA MAISON DE LAMARTINE
43 RUE DE LA VILLE L'EVEQUE 
Ce territoire a appartenu à des évêques de Paris, des notables bourgeois, moyennant une redevance seigneuriale qui disposaient de logis. Durant l'occupation anglaise le roi d'Angleterre réquisitionna les terres pour les offrir à son chancelier Jean Le Clerc.Vers le milieu du XVII°, Henri Trésor, maître-peintre se rendit acquéreur de 10 arpents et 10 perches de cette "campagne" près de l'égout de la Ville L'Evêque.
Cette partie de la rue de la Ville l'Evêque comprise entre la place des Saussaies et la rue de la Pépinière a été baptisée rue Cambacérès le 2 octobre 1865. Elle figurait en 1672 sous le nom de Chemin Vert.
    Le maréchal Suchet résida au 26. Les sculpteur Houdon et Vassé, ainsi que Guizot y vécurent quelques temps.

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