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21/08/2009

Le 61° bataillon de la Garde nationale à Montmartre

Par Bernard Vassor

Canons champs des polonais montmartre.jpg
Des gardes nationaux du 61°, au "Champs des Polonais" situé au sommet de la Butte.
Peut-être y-a-t-il quelques montmartrois qui auraient un ancêtre parmi eux ?
Les 171  canons avaient payés par une souscription de parisiens, pour la défense de Paris assiégé par les prussiens.
C'est à l'emplacement de la basilique qu'avaient été parqués les canons qui étaient menacés d'être repris par la volonté d'Adolphe Thiers.
Canons montmartre gravure.jpg
Sous un autre angle.
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L'équipement des gardes nationaux : un pantalon de drap bleu foncé à bandes rouges sur le côté, une tunique de la même couleur avec des boutons dorés, un képi, avec un écusson brodé portant le numéro du bataillon, et aux pieds les fameux "godillots" jaunes. Un paquetage avec un étui à baïonette et une boite à bougies. Pour l'hiver, une capote bleu clair complétait l'ensemble.
Pendant le siège de Paris, le 61° bataillon, était basé 6 rue de la Tournelle, anciennement rue des Rosiers (aujourd'hui rue du Chevalier de la Barre). Le nom de rue des Rosiers figurait toujours sur les registres d'inscription des bataillons de la G.n. Certains gardes était inscrits deux fois dans chacune de ces noms de rues.
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Différents fusils étaient distribués, le Chassepot (ci-dessus) dit "du camp de Châlon", fusils "à aiguille ou a tabatière", fusils Favé et Plumerel et pour quelques privilégiés des fusils automatiques américains réformés de la guerre de secession de type Winchester et Scharp qui avaient été achetés par le colonel Victor Schoelcher chargé de l'armement.
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Le siège du 61° bataillon. Cette photographie fait partie d'une série de reconstitutions (falsification historique) après la Commune pour l'exploitation commerciale des "crimes de la Commune".
Ici, c'est l'exécution dans le jardin attenant au poste de police du 61°, des généraux Lecomte et Thomas....la réalité est tout autre !
Ils furent tués l'un après l'autre par des gardes nationaux incontrôlés. Seul le général vLecomte fut adossé au  mur qui n'est pas celui de la photographie.
C"était en réalité d'après un témoignage de l'époque une petite maison à deux étages sous l'autorité du comandant polonais Kardanski chargé de la surveillance des canons.
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Le siège du 61) bataillon le 18 mars 1871.
Germain Turpin, dont le nom ne mérite pas d'être oublié, fut la première victime de l'armée de Thiers. Atteint d'une balle à l'abdomen pendant son tour de garde du parc d'artillerie du "Champs des polonais" situé à l'emplacement exact de la basilique du Sacré-Coeur.
Voici une liste de quelques membres de ce 61° :
Turpin, la première victime des Versaillais, dans la nuit du 18 mars 1871, alors qu'il était de garde, il fut abattu dans son sommeil par un soldat de l'armée du général Lecomte*. Georges Clemenceau, alors maire de Montmartre et (piètre) médecin, accouru par le vacarme a déclaré que la blessure n'était pas bien grave. Le malheureux, transporté à l'hôpital Lariboisière est mort d'une péritonite 9 jours plus tard dans d'atroce souffrances.  Georges Clemenceau, Simon Mayer chef d'état-major, Razoua commandant de la 18° légion, Louise Michel, Olivier Métra le chef d'orchestre enrôlé comme clairon et bien sûr, le concierge du 10 de la rue Cortot Julien Tanguy. Signalons aussi le célèbre capitaine Paschal Grousset à l'origine de l'affaire Victor Noir. Il fut après la défaite des insurgés à Montmartre, arrêté au domicile de sa soeur déguisé en femme et conduit dans les locaux de la préfecture de Police (qui n'avait pas encore été incendiée) et exhibé pour mieux l'humilier
Mon ami le professeur de médecine à Lariboisière Jean-Paul Martinaud a livré tous des éléments importants dans son ouvrage : Une histoire de l'Hôpital Lariboisière, éditions l'Harmattan 2005

« Une seule personne avait été affectée à la surveillance du parc d’artillerie, le garde national Germain Turpin, un maçon de 36 ans habitant passage Doudeauville. Il était de garde cette nuit là, auprès de fameux canons lorsqu’il entendit arriver la troupe de ligne, courageusement, il fit les sommations d’usage, mais la seule réponse qu’il reçut fut une décharge de fusil qui l’atteignit à l’abdomen et le coucha par terre. Louise Michel qui se trouvait de garde au poste de garde du 61° bataillon en haut de la rue de la Fontenelle* toute proche, accourut avec une cantinière. Les deux femmes lui firent un premier pansement en déchirant leur propre linge. Le docteur Clemenceau maire du XVIII° arrivé sur place peu après lui prodigua les premiers secours sur place car le général Lecomte** soucieux de ne pas ameuter la population, s’opposa à ce que l’on transporta le blessé à l’hôpital, au scandale de l’assistance. Louise Michel parvint à le relever et le conduire à Lariboisière, on le coucha dans le lit n° 14 de la salle Saint-Ferdinand ( par la suite devenue Ambroise Paré) où atteint de péritonite affection que l’on ne pouvait pas opérer à l’époque, il agonisa 9 jours entouré de sa famille. Germain Turpin mourut heureux, disait-il d’avoir vu la Révolution. » (…) Deux autres blessés furent emmenés à Lariboisière, le premier Henri-Louis Blaise un tapissier du quartier agé de 21 ans survécut lui aussi neuf jours (…)la troisième victime Marguerite Boivin couturière agée de 37 ans qui faisait parti du groupe de femmes ayant arrêté la troupe et rallié les soldats, réusit à se rétablir au terme d’un séjour de 75 jours dans le lit 24 de la salle Sainte-Jeanne, d’une blessure des vaisseaux fémoraux »

Ouvrage collectif avec le soutien des Archives de France et de la Ville de Paris : Guide des Sources du mouvement communaliste et de la Commune de Paris (1864-1880), éditions : la Documentation Française 2007,

Réf. : 9782110065483
732 pages, 16x24 cm
ISBN : 978-2-11-006548-3

10/07/2009

La maison de la Boule d'Or à Montmartre

Par Bernard Vassor

Marcadet rue hauteur.jpg
Chemin vicinal de la Grande communication de Batignolles à Montmartre, devenu rue Marcadet en 1868.
L'emplacement de l'immeuble actuel 112 rue Marcadet était occupé au XVIII° siècle par deux maisons distinctes, occupées par  deux propriétaires différents. Les deux maisons furent réunies en 1771 pour le comte Barthélémy Agirony de Corsé qui transforma de fond en comble les bâtiments pour en faire une "folie". Le comte vendit sa propriété en 1788 à un marchand de vin, Hubert Tory. Après la mort de celui-ci, la "maison de campagne de la Boule d'Or" (c'est la première fois que l'on vit apparaître ce nom, dû à une grosse boule dorée qui surplombait le belvédère) fut vendue en 1811 au baron Jean-Babtiste-Léon Michel, baron de Trétaigne qui fut nommé maire de Montmartre en 1855. Grand amateur d'art, il devint l'ami de Delacroix, Troyon, Jean-Baptiste Rousseau, Diaz de la Penã qui furent invités à exposer dans sa maison de la Boule d'Or, qui devint une véritable galerie où l'on pouvait apprécier les jeunes peintres et sculpteurs qui allaient devenir les précurseurs d'un art moderne. La femme du baron, madame Léon de Trétaigne était elle-même statuaire et tenait un salon qui était fréquenté par des artistes de tous genres; musiciens, poètes, écrivains, se réunissaient dans ce salon. madame Mauté de Fleurville future belle-mère de Verlaine y donnait des concerts de piano. Paul Verlaine était aussi un habitué de ce salon. C'est là que Mathilde Mauté vit pour la première fois l'auteur de "Sagesse".
Le baron mort en 1872, toutes les oeuvres entreposées chez lui furent vendues à Drouot. La baronne Léon, resta avec son fils propriétaire des lieux, avec son gendre, et sa fille marquis et marquise de Courcival . La maison fut ensuite amputée d'une portion part suite du percement de la rue Ordener. La maison fut menacée pour la construction de la nouvelle mairie. On trouva un autre emplacement pour la mairie. Le soulagement des défenseurs de Montmartre fut de courte durée, la spéculation foncière eut raison de la maison qui succomba sous la pioche des vandales en 1903 pour le percement d'une rue qui porte le nom du baron de Tétaigne. Elle commence 112 rue Marcadet, et prend fin au 117 ter rue Ordener.
Le "Dictionnaire des lieux à Montmartre" (éditions Roussard) indique l'existence d'une autre maison "de la Boule d'Or" rue de la Fontenelle en 1830, entre la rue Ramey et la rue de la Barre.
RECTIFICATION :
Jean-Baptiste-Michel-Léon baron de Trétaigne le maire de Montmartre est mort en 1865, sa femme était née Elise Cordier. C'est la vente après décès qui a eu lieu en 1872 à Drouot. Son fils le baron Léon lui aussi,est mort en 1876.

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07/06/2009

Le Waux-Hall d'été de la rue Sanson

Par Bernard Vassor
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Le premier Wauxhall ou Waux-Hall se trouvait sur le boulevard Saint-Martin entre le troisième et le cinquième arrondissement (aujourd'hui le dixième) avant le percement de la rue Lancry, sur les terrains de Lancry et Lollot en 1776. C'était une vaste salle pouvant recevoir plus de 2500 personnes, acueillant des spectacles"pyrrique". Elle était tenue par un nommé Torre, artificier comme ses cousins italiens Ruggierri. Après la première démolition, la salle fut transportée rue Sanson, aujourd'hui rue de la Douane. Le lieu devint un bal où les filles publiques et tarifées attiraient une foule nombreuse.
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Extrait du plan de Paris de Furne en 1839, d'après le bulletin hors-série N° 2/ 2009 de la Société historique
Le bâtiment entouré d'un grand jardin était une grande rotonde à double galeries avec des colonnes et pilastres enrichies de fresque et de tentures. C'était le bal préféré de la jeunesse du quartier du Château-d'Eau. Pïlodo au violon dirigeait l'orchestre qui faisait danser les dimanches, lundis, mercredis et vendredis de chaque semaine. Les danseurs et danseuses appartenaient selon Alfred Delvau à "un ordre composite : les uns sont des chevaliers du mètre, les autres sont autre chose; les unes des gigolettes, les autres sont autre chose aussi. Ce n'est pas rue de la Douane, je suppose, qu'on peut rencontrer des duchesses ou des attachés d'ambassade"
Le Wauxhall fut anéanti en même temps que les théâtres du boulevard du crime, victimes de la pioche du "baron" Haussmann.

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06/06/2009

Rue des Martyrs : le cabaret Le Carillon

PAR BERNARD VASSOR

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Ce cabaret fut fondé par Georges Léon Stiers*, dit Tiercy qui avait débuté "aux Décadents", le cabaret de la rue Fontaine (16 bis). Sur l'affiche, nous voyons une concierge se sauver... C'était Tiercy lui-même qui dans ce déguisement s'enfuyait au son de la chanson qu'il avait composée et qui obtenait un très grand succès :
"Ah ! mes enfants"
C'est moi la concierge d'la maison qui fait l'coin
Pleurez mes beaux yeux car j'en ai bien besoin,
Ah ! mes enfants !"
Le cabaret était situé en réalité à l'angle de la Cité Charles Godon, au premier étage dans un grand atelier avec comme décor une chaire imposante surmontée d'une grande cloche, ce qui justifia le nom de ce cabaret. On pouvait y entendre parfois Paul Delmet. Après le spectacle, qui coûtait deux francs, le café du rez-de-chaussée accueillait les fêtards qui pouvaient ecouter un jeune débutant Henri Dreyfus qui changea de nom un petit peu plus tard et connut lui aussi la célébrité dans le quartier de Montmartre. Tiercy ayant pris "un bouillon" de vingt mille francs céda l'établissement à Alfred Bertrand, auteur dramatique qui fonda la "Société du Cornet" avec Paul Delmet et Georges Courteline. Bertrand Millavoye,patronyme d'Alfred Bertrand qui confia la direction à Fursy, nouveau nom et anagramme d'Henri Dreyfus, qui avait d'abord fait précéder son nom de la particule "de". L'été, dans le jardinet attenant, un tribunal humoristique : "Les Assises du Carillon" où des acteurs étaient chargé de juger l'actualité du moment*. C'était la chanteuse Violette Dechaume6a6e8a6747cdb80e3861d515442c107e.jpg qui représentait la partie civile, et Bertrand Millevoye était l'avocat de la défense. Georges Courteline en fit une comédie en un acte : Un client sérieux repésenté pour la première fois le 24 août 1896**, qui d'ailleurs fut jouée au Carillon. ce coup d'essai fut suivi par d'autres joyeuses pièces : Le Gendarme est sans pitié, Théodore cherche des allumettes, la Peur des coups....." Un gros succès également pour Paul Héric et Marcel Hourette : Totote aux enchères, pièce jouée par Mademoiselle Violette Dechaume et messieurs Verdier et Daunis.
*Né à Lille en 1861, ancien étudiant en pharmacie, vendeur de produits chimiques. Après avoir fait faillite, créa "Le Sans-Soucis" et ensuite rue de la Chaussée d'Antin le "Théâtre Tiercy" où il choisit de mourir le jour de l'inauguration.
**Cela ne vous rappelle-t-il pas une émission radiophonique avec Pierre Desproges et Claude Villers ?
(C'est également dans cet immeuble que Frédéric Chopin avait donné pour la première fois la"Marche funèbre")
mise à jour le 6 juin 2009
**
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Dans la deuxième édition, le nom de Violette Dechaume a disparu, et le nom de "Mapipe a été rayé ?...

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01/06/2009

Le Théâtre des Bouffes du Nord dans le Faubourg Saint-Denis, boulevard de la Chapelle

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De 1876 à 1885, une quinzaine de directeurs malchanceux se succédèrent, Le théâtre, situé dans le quartier de la Chapelle, en lisière des champs, mal éclairé et mal desservi, rebutait les habitués des salles parisiennes. Quant au public de l'endroit, il n’était pas préparé à assister sagement à un spectacle. Il arrivait que la police soit forcée de faire le ménage tant certains énergumènes prenaient  part avec passion aux événements qui se déroulaient sur la scène. En1882  Louise Michel, tenta d'attirer les" Marlous" et les" Gigolettes " en faisant jouer une pièce révolutionnaire intitulée" Nadine " qui sombra, dans une totale indifférence. Puis, en 1885 Après que la nouvelle directrice, Mme Olga Léaud, soit partie avec la caisse sans payer les artistes, le théâtre ferma ses portes. Septembre 1885 Abel Ballet, metteur en scène qui sévit principalement dans les théâtres de quartier, rouvre les Bouffes du Nord. Il y monte de grandes fresques historiques et des mélodrames où l’on fait pleurer Margot à gros sanglots. Le spectacle commence à 7 heures le soir et finit souvent au-delà de minuit, Tout comme à Montparnasse, on apportait son fricot que l'on réchauffait sur un poêle commun et que l'on dégustait à l'entr’acte, Cette année-Ià débutait une jeune fille nommée Yvette Guilbert dans" La Reine Margot" d'Alexandre Dumas…  

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29/05/2009

Les Buttes-Chaumont et le hameau de Belleville.

Par Bernard Vassor

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Le pont des suicidés, avec à gauche une copie du Temple de Sybille à Tivoli.

Le nom de Buttes- Chaumont est ancien, , on le trouve dans un acte de 1216 : «in territorio dicto calvo» qui signifie « mont chauve » en raison de l’absence de végétation, tenant à la nature du sol très argileux. La butte fut couverte de moulins à vent, et dans Belleville, on pouvait compter une centaine de guinguettes. En 1761, le gibet de Montfaucon qui se trouvait face à la chapelle Saint-Louis (aujourd'hui rue de la Grange aux Belles) fut transporté au pied des buttes Chaumont . Les fourches patibulaires furent installées dans un enclos d’un demi arpent à la barrière du Combat au croisement du chemin de la Voirie, une partie était affecté à la sépulture des suppliciés. La révolution supprima le gibet, mais elle conserva la voirie qui servit de dépôt de vidange de Paris et des établissements d’équarrissage répandant sur Belleville des émanations infectes. Le dépotoir créé en 1814 fut peut après transféré à Bondy. Le quartier du Combat était aussi un lieu où se déroulait un spectacle qui attirait une partie des parisiens. Dans une arène imprivisée entourée de gradins de planches, on y faisait combattre toutes sortes d'animaux, des taureaux contre des molosses. La lutte à mort des chiens à la bouche écumante avait lieu les dimanches et jours de fête. Une légende raconte qu'un jour on avait annoncé le combat d'un tigre affamé contre un porc. Le tigre d'un coup de patte étend le porc au sol et commence à entamer son repas. Le verrat se met alors à pousser des cris de détresse. Des cochons qui étaient enfermés dans une cabane en bois toute p^roche, en entendant cela bisèrent la porte et se ruèrent sur la bête féroce et le mirent en fuite et finirent par le mettre en fuite. Des paris étaient engagés et le succès assuré pour le directeur de cette entreprise.

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Belleville et les carrières d'Amérique en 1856.

Une autre légende était celle du"trou Vassou". l'origine de ce nom est inconnue. Près du télégraphe, se trouvait un immence précipice en forme d'entonnoir. On disait que c'était un gouffre sans fond. Plusieurs petits ruisseaux ou rigoles et la source d'une fontaine venaient s'y engloutir. On fit de nombreuses expériences pour découvrir où se trouvait l'issue de ce trou. On jeta des animaux vivants, des liquides colorés, mais on ne découvrit jamais le bout du trou, qui contrairement à ce que disait Raymont Devos, n"avait qu'un bout ! C'était aussi un lieu particulièrement apprécié de la pègre qui pouvait sans danger se débarasser des cadavres encombrants de leurs victimes. L'endroit était aussi baptisé "le soupirail de l'enferUne autre industrie moins polluante, mais plus dévastatrice a été l’exploitation de carrières de plâtre, qui fit du sous-sol un véritable gruyère. Les carrières portèrent le patronyme de « Butte-Chaumont, du Centre d’Amérique » pour la simple raison que le plâtre et les briques fabriquées avec l’argile était expédié dans le Nouveau Monde, où plusieurs villes furent édifiées à partir de ces carrières. En 1826, le village de Belleville comptait 1600 habitants, parmi lesquels de nombreux marchands de vin, des vignerons, et des cabaretiers. Pendant les jours d’été, un grand nombre de parisiens venaient, attirés par les guinguettes, les jardins séduisants et les bals populaires. En 1863, débutèrent sous la direction de l’ingénieur Jean-Charles Alphand et du jardinier Barillet-Deschamps des travaux titanesques,  l’arasement des mamelons arides, pour en faire un parc grandiose, transformant ce lieu sinistre, véritable cour des miracles, réceptacle de voleurs et d’assassins, en un lieu de promenade et de détente. 25 hectares furent consacrés à  cet ouvrage. Plus de mille ouvriers y furent employés en permanence ; 200 000 mètres cubes de terre végétale transportés par des centaines de chevaux y furent apportés. Il fallut faire sauter à la poudre d’énormes blocs de roches, de creuser le sol pour en faire un lac artificiel alimenté par les eaux de la Marne, creuser des arches, faisant sans exagération, des Buttes-Chaumont inaugurées par l’empereur Napoléon III le premier avril 1867, un des plus beaux panoramas au monde. Moins d'un an plus tard, le pont suspendu fut appelé "le pont des suicidés"car de nombreux parisiens avaient pris la fâcheuse habitude de venir pour mettre fin à leurs jours sauter du haut de ce pont. Bien des années plus tard Louis Aragon dans son roman "Le Paysan de Paris" dit que ce pont était "la mecque du suicide"

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08/05/2009

Le Café l’Escalier, dans les murs de la prison Saint-Lazare

Par Bernard Vassor

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105 rue du faubourg Saint Denis

Le pèlerinage au tombeau de Saint Denis préparé par Sainte Geneviève au V° siècle a donné son nom à la Grant-Chaussiée-Monsieur-Denis. La rue Saint Denis allait alors de la rue Trousse-vache (rue de la Reynie) jusqu’à la porte de la première enceinte, puis de la deuxième et la troisième enceinte (impasse des Peintres) celle de Philippe Auguste pour se prolonger à la limite de la nouvelle porte en 1418 à la rue des deux Portes, (Rue Neuve Saint Denis…. enfin aujourd’hui rue Blondel ). Le bâtiment de la prison Saint-Lazaredate du XVII°  siècle, mais semble remonter à l’origine au XI° d’après un mémoire de la Société de l’Histoire de Paris qui indique que s’était établi là une léproserie. Remplaçant une abbaye dédié à Saint Laurent qui fut détruite par les Normands (885-888).

.....................

Vous avez sans doute deviné que ce lieu fait également partie de l’histoire de la prison. Un endroit plein de charme et de mystère entre le chemin des Poissonniers et l’enclos de la Chaussée Saint Denis . Ce café était mitoyen de la prison Saint Lazare dont nous pouvons voire un fragment de mur à son extrémité.  Au XIX° siècle, une boutique de bric-à-brac fut remplacée par un fabricant de couleurs, qui laissa place à un libraire droguiste. C’est ici que le docteur Gachet qui a vécu au 78 rue Saint Denis se fournissait en objets divers, peinture ficelles etc...

Je me souviens de cette librairie, il y a une trentaine d’année. Elle était tenue par un vieux garçon vivant avec sa maman, c’était une de ces librairies anciennes comme on n’en voit plus aujourd’hui. Des piles de livres de revues de journaux jusqu’au plafond (qui était plus bas à l’époque), une lumière faible, les livres les plus rares côtoyaient les romans à deux sous.  Nous voyons aujourd’hui un lieu agréable qui a été rénové tout en gardant le souvenir des siècles passés.

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01/05/2009

Emile Nouguier, inventeur d’une tour de 300 mètres.

Par Bernard Vassor
La tour à l'exposition de 1889 hauteur.jpg
La tour Nouguier, Sauvestre et Koeklin à l'exposition Universelle de 1889

 

C'est Emile Nouguier qui eut l’idée d’étudier dans le but de servir d’entrée triomphale à l’exposition Universelle de 1889 une tour de 300 mètres, avec ses amis Maurice Koeklin, ingénieur, et Stephen Sauvestre qui fut le véritable architecte de cette tour.

Emile Nouguier fit un dessin qui fut admis par Antonin Proust, fondateur de l’école du Louvre, ministre des Arts, pour l’exposition des Arts Décoratifs de 1884. La tour de 300 mètres venait de naître. Le projet de concours pour l’Exposition de 1889 fut présenté par Gustave Eiffel et Stephen Sauvestre au ministre de l’Industrie Edouard Lockroy. Dans le projet proposé, devait figurer une tour de 300 mètres. Le concours produisit plus de sept cents projets qui furent exposés à l’Hôtel de Ville. La tour de Sauvestre fut particulièrement remarquée. La commission approuva le projet soutenu par Sauvestre, Nouguier, Koeklin et Eiffel, sous la réserve que les ingénieurs auraient à étudier le mécanisme des ascenseurs.

Le concours fut remporté par les ingénieurs constructeurs et confié à Monsieur Eiffel,  seul dont l’histoire a retenu le nom, alors qu’il ne fut que le promoteur et le patron de la société de construction. Il en va de même je crois pour la réalisation du viaduc de Garabit 

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30/04/2009

Histoire de Paris : un spectacle populaire

Vous avez rêvé d'être comédien ?
C'est l'occasion ou jamais......
Vive la Commune hauteur.jpg

« Morte ou vive ? Vive la Commune »

 

Spectacle épique, populaire et coopératif. Pour revivre la Commune de Paris de 1871 : comment elle s’est préparée, comment elle a surgi, comment elle a vécu… et comment elle a fini contre le mur.

Avec, dans les rôles principaux : pourquoi pas vous ?

En 8 tableaux, en forme de conférence-animation interactive, deux comédiens narrateurs et un percussionniste entraînent tous les spectateurs volontaires à tenir une cinquantaine de rôles, d’Adolphe Thiers à Louise Michel, en passant un garde national ou un soldat versaillais.

............. 

Un spectacle de ‘La Parole Debout’ et ‘Cyberboat production’ conçu, animé, joué et mis en rythme par Emmanuel Gradt, Alexandre Céalis et Jean-René Jalenques.

 

« Morte ou vive ? Vive la Commune » le 16 mai 2009, à 17h, cour Cadet, 9 rue Cadet. Entrée très libre et gratuite.

 Pot communard offert. 

Debout, citoyen !

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23/04/2009

Une ménagerie d'animaux féroces rue de Bondy

Par Bernard Vassor

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Rue de Bondy, aujourd'hui rue René Boulanger.
Rassurez-vous ! La ménagerie n'était pas dans ce théâtre surnommé ironiquement "Ambigu-Comique" pour la simple raison que les pièces qui rencontraient du succès, étaient celles qui faisaient sortir les mouchoirs pour essuyer les larmes des spectateurs. Ce théâtre avait été reconstruit là après l'incendie qui ravagea entièrement celui du même nom sur le boulevard du Temple. A cet emplacement, dans un jardin de l'Hôtel du chevalier de Murinais, qui, contre-révolutionnaire affilié au club de Clichy, fut déporté à Sunnamary en Guyanne où il mourut. Dans cette ménagerie, pendant très longtemps, on y éleva des animaux féroces. Des combats y étaient organisés entre bêtes de races différentes. Ces spectacles rencontraient un immense succès. L'histoire ne dit pas si on y organisait des paris clandestins ? C'est sur ce terre-plein que fut inauguré une statue en hommage au baron Taylor, sans aucun rapport avec ce qui précède.

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14/04/2009

Le docteur Gachet : Un historien de Paris insolite

Par Bernard Vassor

Gachet école de médecine hauteur.jpg
Ce que l'on sait peu, c'est que Paul Gachet fut pendant près de trente ans membre de la "Société des Éclectiques" composée d'aquafortistes et d'historiens de Paris. Ils se réunissaient chaque mois. On voit sur l'eau-forte ci-dessus, la publicité du restaurant Blot qui accueillit longtemps les "dîners mensuels". Chaque participant écrivait un article, et publiait une gravure pour illuster la notice historique d'un de ses compagnons.
Je donnerai dans un prochain article une eau-forte du "docteur Safran" surnommé ainsi en raison de la couleur de ses cheveux.
En attendant, voici l'article teinté d'anticléricalisme qu'il écrivit sur la rue de l'École de Médecine:
École de Médecine et la faculté :
(Quartier latin)
......
Vers l'an 774, Charlemagne, de retour de Rome jette les premiers plan d'une sorte d'Université embryonnaire, en rendant publique l'étude des arts libéraux, jusque là monopole exclusif des collèges de moines des couvents. Cette sorte d'enseignement libre dont les professeurs, souvent étrangers, étaient nomades et dissertaient au grand air, depuis les hauteurs de la montagne Sainte-Geneviève, jusqu'aux rives de la bièvre, avaient fort à faire avec les religieux qui les traquaient de tous côtés, et au besoin les brûlaient comme de simples hérétiques !
Cette impulsion vers les sciences fut entrayée par les guerres et la théologie, qui naturellement y sentait un ennemi.
Ce que l'on appelait les arts libéraux embrassait le trivium, qui comprenait la grammaire, la dialectique, la rhétorique, et le quatrium, l'arithmétique, l'astronomie, la géométrie et la musique. La résultante de tout cela était la philosophie, plus proprement appelée théologie; tout ce qui passait sous silence les dogmes de l'église, étant taxé d'hérésie et de magie, était impitoyablement livré la juridiction des évêques.
Abelard paya cher son imprudente et scientifique éloquence entachée de scepticisme à l'endroit des mystères de l'église. "Il sentit le fagot" comme on disait alors (...) Abélard est véritablement l'ancêtre des étudiants ou escholiers et le véritable initiateur du pays latin.
Philippe-Auguste en fondant l'Université, c"est à dire en donnant un même corps à l'ensemble des connaissances humaines, avait, de plus, fondé une nouvelle ville sur la rive gauche de la Seine. Cette ville était entourée de murailles depuis le Petit-Port, contournant la Montagne Sainte-Geneviève, partant de la Tournelle et comprenant tous les terrains qui constituent la halle aux Vins, domaine d'escholiers, planté d'arbres et arrosés par la Bièvre. (...) Les livres d'Hippocrate étaient sous scellés dans les Abbayes, tout juste prononçait-on le nom d'Aristote.
Les abords de Saint-Séverin, de Saint-Germain-des-Prés, de Saint-Germain-l'Auxerrois étaient un véritable cour des miracles.
(...) Les premiers chirugiens disséquaient les cadavres au charnier des Innocents et à la butte Montfaucon. L'école paroissiale Saint-Côme et Saint-Damien dépendance de l'église de ce nom, occupait avec l'église-charnier-cimetière-Abbaye, un vaste emplacement par la porte Saint-Michel, la rue de Vaugirard, la rue de la Harpe, la rue Sainte-Hyacinthe, la rue d'Enfer, la rue Monsieur-le-Prince, la rue de l'observance avec le couvent des Cordeliers, la rue du Paon, la rue du Jardinet, la rue du Battoir et la rue Mignon.
Le premier jeudi de chaque mois, dans un petit bâtiment construit sur l'emplacement du charnier, plusieurs chirurgiens visitaient et pansaient les malades qui se présentaient. En 1352, l'enseignement de la médecine est tout à fait constituée sous la désignation suivante : Faculté de Médecine de l'Université de Paris (...) "Contre les ignares, hommes et femmes de la ville ou de la campagne, apothicaires ou herboristes prescrivant des remèdes ou des potions et administrant aux Parisiens de la ville et des faubourgs prescrivant  des lavements trop laxatif (Clysteria multum laxatina)."
Parmi les fondations anciennes qui abritaient l'enseignement dans des semblants d'écoles, nous devons mentionner :
1° Le collège de Bourgogne ou des Cordeliers, sur l'emplacement consacré en 1329, sous la dénomination de Maison des Écoliers de Madame Jeanne de Bourgogne, reine de France, qui primitivement devait être construit sur l'emplacement de son ancien hôtel de Nesle (1331)
Ce collège, en face des Cordeliers fut réuni à l'Université de Paris en 1766.
2° L'École paroissiale Saint-Côme et Saint-Damien*, déja nommée.
3° Dans le faubourg Saint-Jacques, la rue du Fouarre, des leçons orales avaient lieu sur de bottes de foin.
Les examans de bâchelier et de docteur en médecine se passaient dans un cloître rue Saint-Benoît, à Notre-Dame, ou à Saint-Julien-le-Pauvre.
Rue de la Bûcherie 22, on trouve encore des vestiges de ce qui fut le premier amphithéâtre de Médecine fondé par Guy Patin. L'acquisition de cette maison, appartenant aux Chartreux fut faite en1472, et dès 1505 on y tint école. Il y avait un jardin contenant les plantes médicinales qui servaient au cours.
La rue de l'École de Médecine, appelée à cette époque rue des Cordeliers, a successivement pris le nom de Marat, qui y a habité à côté de la tourelle qui faisait l'angle de la rue Larrey, en face de la fontaine des Cordeliers. Tout cela n'existe plus.
En 1793, la rue Marat prit le nom de rue de l' École de Santé et finalement, de nos jours celui qu'elle porte maintenant.
Dans la rue de l'École de Médecine ou des Cordeliers était située l'église Saint-Côme et Saint-Damien, dont il a été question plus haut, à propos de la confrérie des chirurgiens.
Le collège de Daimville, fondé en 1380 et réuni à l'Université en 1762, était situé rue des Cordeliers.
La porte Saint-Germain, porte des Frères-Mineurs, porte des Cadèles, qui faisait partie de l'enceinte de Philippe-Auguste, occupait l'emplacement de la fontaine de la rue Larrey. La plus ancienne, sinon la première loge de francs-maçons fut établie dans le prolongement de la rue des Cordeliers, appelée alors rue des Boucheries, par lord Dervent-Waters, en 1721***.
Le cordonnier Simon**, géolier de Louis XVII, occupait, en 1792 la maison du 38 de la rue des Cordeliers."
Paul Gachet.
......
La Nomenclature des rues de Paris, bien incomplète par rapport à ce texte, ajoute cependant qu'en 1300, d'après Guillot, c'était la rue des Cordèles. Le Dictionnaire Historique des frères Lazare, précise que c'est au cours de la séance du 25 juillet 1793, qu'une députation du Théâtre-Français, demandât que la rue soit appelée du nom de Marat.
............
*Fondées en 1255, selon Sauval
**Simon fut guillotiné après la chûte de Robespierre le 28 juillet 1794.
*** Chez un traiteur nommé Hure !!!
rue de l'Ecole de médecine et des Boucheries vers 1860.jpg
Rue de l'École de Médecine et des Boucheries vers 1860.

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13/04/2009

Paris disparu : rendez-nous nos marchands de qua't saisons

Par Bernard Vassor

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La rue de Seine en 1900.
Dans tous les quartiers populaires de Paris, des marchands ambulants avec des voitures à bras, animaient de leurs cris les rues et les ruelles.
Pas de supermarché, pas de préemballé, rien que des légumes frais achetés la nuit aux halles. Chaque marchand avait sa spécialité et ses slogans, c'était à qui vendrait le plus frais et le moins cher....Le vitrier poussait son cri qui retentissait dans toute la rue :  encore un carreau d'cassé, v'la l'vitrier qui passe; viiitriiiiier !!! Les voitures à cheval faisaient un bruit d'enfer, avec les roues métalliques et le bruit des sabots ferrés qui crissaient sur le pavé. La rue de Seine que vous voyez ci-dessus n'a pas changé depuis deux siècles, et pourtant, vous ne la reconnaîtrez pas aujourd'hui.
Rendez-nous nos marchands de qua't saisons !

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Pour les amoureux de Paris, un bulletin hors série de la Société historique du 10° arrondissement de Paris.

Par Bernard Vassor

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Histoire & Vies du 10° est une association "loi de 1901" qui a pour objet de promouvoir l'histoire du 10) arrondissement de Paris, de ses habitants et de veiller à la sauvegarde de son patrimoine et de sa mémoire.
Ce bulletin comporte deux parties, dont la première, intitulée "La valse des noms de rues" est l'oeuvre d'André Krol. La seconde partie, intitulée"Le Dictionnaire des noms de rues"est composé de la fonte de deux dictionnaires édités au XIX° siècle. Le premier est l'oeuvre des frères Félix et Louis Lazare, le second est de Charles Lefeuve, lancé lors de sa première publication en fascicules vers 1855, réunis en cinq volumes en 1873.
La directrice de la publication est Jeannine Christophe, le comité de lecture est composé de Jean-Michel Berthier, Jeannine Christophe, André Krol, et Odile Mercier.
La mise en page est d'André Krol.
Renseignements adhésions et textes à :
HV10, mairie du 10°, 72 rue du faubourg Saint-Martin,
75475 Paris CEDEX 10.
Permanence le jeudi de 16 h à 18 h 30
(sauf vacances et jours fériés)
Tel : 01 53 72 12 97
Site internet : http://hv10.org
e-mail : hv10@club.fr

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26/03/2009

Petites histoires anecdotique de la rue de la Tombe-Issoire.

Par Bernard Vassor

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Entrée de l'ossuaire.
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Une actrice nommée Flore, vers 1830, pour se pénétrer de son rôle dans une pièce macabre, demanda à un ami de l’accompagner dans les Catacombes. Après avoir descendu les 90 marches, une galerie de 60 pieds de long (88 mètres environ) l’attendait. Des voies portaient des numéros, comme dans les rues de Paris. Des chapiteaux étaient composés de tibias et de crânes. Encore quelques marches, et l’on se retrouvait dans les Catacombes basses, sous un escalier duquel, un aqueduc conduisait les eaux du puits de la Tombe d’Issoire, où, dans un bassin aménagé, évoluaient des poissons chinois. tout au long, de l'acqueduc, un chemin qui conduisait du hameau de Mont-Souris, jusqu’au Petit-Montrouge. En 1813, une délégation des chansonniers du « Caveau » y avait donné un spectacle mémorable. Parmi ceux-ci, le grand Béranger.

L’histoire proviendrait, selon une légende du moyen-âge « La geste du Moniage de Guillaume » dèu duel d’un guerrier allemand géant, et d'un vassal d’Huges Capet. Ce géant de 15 pieds de hauteur, sans la tête ( 4,50 m) dénommé Isoré avait été décapité, sous les murs de Paris par Guillaume au-court-nez (Guillaume d’Orange) Le corps sans tête fut inhumé sur un chemin au sud de Paris qui conduisait à Orléans, baptisé «de la Tombe Isoré ». Sur cette route, il y avait le château de Vauvert, hanté par le diable qui arrivait toutes les nuits d’une rue de Paris, qui, elle s’appela rue d’Enfer (aujourd’hui boulevard Saint-Michel). Il existait à cet endroit les débris de tombes antiques et un monument funéraire qui étonnait par son importance: sur un tumulus, une dalle d’environ vingt pieds de long était élevé sur un tumulus, rapporte l’historien Sauval.  Certains donnent pour origine, le patronyme d’une famille Isoire au 16° siècle. Le chemin de Bourg-la-Reine fut son nom au 18° siècle.Le 20 juillet 1868 la rue porta sa dénomination actuelle et définitive de rue de la Tombe Issoire. Les n° 26, 28, et 30, partie de la carrière souterraine du Chemin de Port-Mahon sont classés monuments historiques. Le « fief des Tombes» (Les Catacombes) est l’enclos situé au croisement de la Tombe Issoire et de la rue Dareau actuelle. Après la fermeture du cimetière des Innocents « Les Catacombes » furent consacré en 1786. PLus tard, les ossements d'autres cimetières parisiens y furent aussi déposés.

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24/03/2009

La maison "à l'image des Deux Conins" de la rue Hautefeuille.

Par Bernard Vassor

 
La rue Hautefeuille au seizième siècle
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Cette voie est certainement la plus ancienne à avoir été dénommée dans Paris. L'origine proviendrait des substractions romaines à l'angle actuel de la rue Monsieur le Prince et du boulevard Saint-Michel qui auraient été désignées au moyen-âge "le Château de Hautefeuille" dans les chansons de geste. La voie se prolongeait au sud. Au nord, elle conduisait au Palais romain des Thermes. C'était une des quatres voies qui reliaient l'île de la Cité aux territoires suburbains.
L'église Saint-André des Arcs, au bas de la rue avait été bâtie aux alentours de l'an mille, reconstruite en 1210 et agrandie en 1660, avec un cimetière qui était attenant. L'église fut démolie en 1813.
Voltaire y fut baptisé le 22 novembre 1694.
Le nom de l'enseigne (disparue au début du XIX° siècle) au numéro 10 actuel de la rue, qui est pourtant évocateur, ne nous informe nullement sur l'activité exacte de cette maison, même si nous savons qu'il était interdit aux Cordeliers d'aller "prendre récréation sous la Hautefeuille". L'ordre de Prémontrés avait fondé le collège du même nom en 1252, dont le célèbre éditeur Panckouke s'était rendu acquéreur au début de la révolution, pour y emmagasiner ses exemplaires de l'Encyclopédie. Une partie de la rue fut anéantie, lors du percement du boulevard Saint-Germain. La Brinvilliers, au XVII° siècle avait pour complice Sainte-Croix, qui demeurait dans l'hôtel de Fécamp qui possédait une jolie tourelle.
 

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03/03/2009

Le Théâtre des Funambules des Enfants du Paradis, suite

Par Bernard Vassor

Enfants du paradis décors hauteur.jpg
Décors du film conçus par Alexandre Trauner, réalisés par Léon Barsaq.
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Les Funambules :
Il y avait sur le boulevard du Temple, en 1916, une baraque en bois, entre le Tthéâtre de la Gaité, et la salle de Mme Saqui, des acrobates et de danseurs de corde, "Les Monrose", y donnaient un spectacle. Un ancien marchand de beurre à Vincennes, reconverti en voiturier nommé Bertrand, et un marchand de parapluies M.Fabien, installèrent un nouveau spectacle qui prit le nom de Funambules. Pourquoi ce marchand de beurre voiturier se lança-t-il dans le spectacle ? C'est par vengeance ! Il conduisait un jour Mme Saqui, quand une dispute les opposa. Saqui traita Bertrand de "marchand de beure en gras de veau, et détrousseur de grandes routes" qui a son tour la qualifia de "sauteuse".
Bertrand alla trouver un marchand de parapluie pour le financer et fonder un véritable théâtre juste à côté du "boui-boui de la sauteuse".
Les deux compères achetèrent donc la baraque des Monrose qu'ils baptisèrent "Théâtre des Funambules,, ses mimes, ses pantomimes" .
Ils débauchèrent un tout jeune homme qui débutait aux "Variétés-Amusantes" qui avait pour nom de scène Prosper. Il fut connu plus tard sous le nom de Frédéric Lemaître. Puis, ayant eu connaissance d'une troupe d'acrobates qui se produisaient dans les cours, Fabien et Bertrand engagèrent toute la famille, le père et les cinq enfants. Le seul de la famille à n'avoir aucun talent d'acrobate, fut engagé dans un rôle de niais pendant le travail du reste de sa famille. Jean-Gaspard Debureau était né. Il remplaça le "Pierrot" le plus illustre Blanchard, bien tombé dans l'oubli aujourd'hui. Le succès fut tel que les associés s'attachèrent par contrat le plus grand mime reconnu . Théophile Gautier disait de lui, qu'il était l'égal de Mlle Mars, de Talma, der Mlle Rachel et de Frédéric Lemaître. Les pièces qu'il jouait remportaient souvent les plus grands succès, dont j'ai déjà raconté l'histoire dans une notice précédente.. Après la mort de suites d'une crise d'asthme, du mime en 1846, qui eut des obsèques grandioses. Il ne fut pas le seulà faire la célébrité du théâtre. Il y eut Laurent, un mime anglais, auteur et metteur en scène de nombreuses pantomimes qui remplaça un temps Debureau après son décès. Paul Legrand qui incarnait aussi un Pierrot émouvant. Vauthier qui incarna un Polichinelle époustouflant, mort dans la misère la plus noire. Charles Debureau le fils de Jean-Gaspard succéda à Laurent, et obtint immédiatement un succès considérable, le public croyant voire la réincarnation de son père. Il quitta les Funambules pour diriger les Délassements-Comiques. La déconfiture fut telle, qu'il revint penaud aux Funambules qui avaient été rachetés par Dautrevaux et Augrémy. Le vandale Haussmann mit fin aux théâtres du Boulevard du Crime, en procédant à leur expropriation et à la démolition de tous les bâtiments du boulevard du Temple. Le dernier spéctacle fut donné le 15 juillet 1862. C'était une pantomime en 23 tableaux intitulée opportunément : "Les Mémoires de Pierrot" Debureau fils y jouait 21 rôles.
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16/02/2009

La maison natale de Scribe : Au Chat Noir

 Par Bernard Vassor
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Cette maison fut détruite en 1913, elle était à l'angle de la rue Saint Denis (32) et de la rue de la Reynie, puis, reconstruite sur le trottoir d'en face (anciennement rue Trousse-putain, puis rue Trousse-Vache)
.Eugène Scribe, y est nè le 24 décembre 1791. (Mort le 20 février 1861 8 rue Pigalle)medium_au_chat_noir_015_sepia_comp.jpg
A l'origine, cette maison avait pour enseigne "Le Chien noir" tenue par un marchand de soieries nommé Félix. Ce fut le père d'Eugène Scribe, un autre marchand de soieries qui tint l'enseigne du "Chat Noir"à cette adresse quand la rue fut devenue plus commerçante après la suppression des édifices et institutions religieuses Sainte Catherine, et de l'hôpital des Catherinettes.
Le propriétaire en 1900, M.Cabasson, confiseur avait accepté de faire don au Musée Carnavalet de son enseigne à la condition de faire reboucher le trou que laisserait son enlèvement. Le président de la commission estima que le coût de 300 à 400 francs était inutile si la maison devait être détruite. La commission décida de laisser la légendaire enseigne du Chat Noir en place, quitte à reprendre les discussions avec le propriétaire ultérieurement.
J'imagine la déconvenue de M.Cabasson devant la légèreté des membres de la commission. Juste à côté, vers 1750 rue  Trousse-Vache (rue de la Reynie) il y avait un parfumeur Monsieur Provence, du temps de "La Gourdan" qui proposait une pommade astringente "qui opère son effet en moins d'un quart d'heure  et donne un air de nouveauté aux choses qui ont le plus servi. Le pot coûte un louis. On trouve aussi chez moi des eaux pour rendre la peau plus blanche, des bonbons pour corriger l'odeur de la bouche, et généralement tout ce qu'il faut pour rajeunir une femme et lui donner la beauté"
 Monsieur Provence,
A LA FONTAINE DE JOUVENCE.
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La maison reconstruite, c'est un autre confiseur chocolatier qui reprit la suite et conserva le nom de l'enseigne "Au Chat Noir." medium_AU_CHAT_NOIR_aujourd_hui_frise.2.jpg C'est aujourd'hui un magasin de vêtements. Les frises de l'ancien Chat Noir furent déplacées, mais l'enseigne a disparue, faute d'accord avec la Commission du Vieux Paris, qui n'a pas voulu dédomager le propriétaire !!!.medium_Au_chat_noir_aujourd_hui_05.jpg 

Mise à jour le 16 février 2009

10/02/2009

L'Hôtel des Haricots, la maison d'arrêt de la Garde nationale

Par Bernard Vassor

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Le cauchemar du garde national.
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Il faut remonter au XIV° siècle, pour raconter l'histoire. En 1314, on édifia au sommet de la Montagne Sainte Geneviève, à l’emplacement de l’actuelle bibliothèque, le « collège de Montaigu » qui avait reçu de ses élèves le surnom de "collège, ou Hôtel des Haricots" en raison de la pauvreté de la nourriture, composée le plus souvent d’une soupe de haricots qui faisait partie de la pédagogie : « rendre le corps atone pour faire vibrer l’esprit ». Cette institution a été en butte à tous les sarcasmes, au cours des siècles, depuis Erasme, jusqu’à Rabelais qui appelait les « pôvres éscoliers du Collège de la Pouillerie »

Le collège en raison de ses orientations religieuses fut supprimé en 1792, et servit de prison militaire pendant la révolution. Elle fut aussi maison d’arrêt de la Garde nationale, pour punir les infractions à la indiscipline, et les manquements aux obligations militaires. Le public lui redonna tout de suite le nom de « prison des haricots ».

Elle fut ensuite transférée en 1800, rue des Fossés Saint-Bernard (actuel n° 30). De nombreux artistes et littérateurs y furent incarcérés, dont Musset, Gautier, Banville Sue, Balzac qui y fit plusieurs séjours, ainsi que Devéria, Nanteuil etc….

Les murs furent couverts d’inscriptions et de dessins que les collectionneurs d'autographes et les marchands d’art, s’arracheraient aujourd’hui à prix d’or. La maison fut détruite en 1837, et les terrains livrés à l’entrepôt des vins. La nouvelle prison était située près du quai d’Austerlitz au 92 rue de la Gare (aujourd’hui 55 quai d’Austerlitz) dans une ancienne grange à blé, dépendance du « grenier d’abondance » du quartier de l’Arsenal. Elle a été à son tour démolie en 1864 et transférée dans une somptueuse villa rue de Boulainvilliers à Passy jusqu’en 1871.  Et, comme le «Théâtre de la rue de la Santé », elle fut remplacée par une institution pour jeunes filles.

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Hôtel des haricots rue de Boulainvilliers.jpg

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29/01/2009

Deburau, suite, "Les Enfants du Paradis"

Par Bernard Vassor

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Affiche communiquée pa Chantal C.
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Jean Gaspard Deburau qui renouvela le type du "Pierrot", débuta au théâtre des Funambules. la même année (1816) dans le même théâtre que Frédéric Lemaître.  Quand Jules Janin fit paraître une biographie de Debureau, en 1832, ce fut dans tout Paris, un cri unanime : "Pourqoui le prince des critiques est-il descendu aussi bas ? " C'est son ennemi Félix Pyat qui écrivit dans un journal : "Voilà l'histoire d'un Pierrot écrite par un Paillasse". Un feuilleton la même année lui fut consacré dans "Le Journal des Débats". Ce que ne dit pas la biographie de Jules Janin, écrite donc en 1832, c'est qu'en 1836, le célèbre Lacenaire ( Marcel Herrand dans les Enfants du Paradis) était guillotiné. Trois mois plus tard, notre Jean-Gaspard, assassinait un jeune apprenti du nom de Vielin, qui l'avait moqué sur la fidélité de sa femme qui n'était pas à toute épreuve. (La rumeur de son infortune était parvenue aux oreilles du grand public) Après un rapide procès, Deburau fut acquitté. Marcel Carné en fit un des personnages clés de son film dont Jacques Prévert avait écrit les dialogues, donnant à Deburau le nom de Baptiste.
Sacha Guitry lui consacra une pièce de théâtre intitulée Deburau, tout simplement.

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23/01/2009

Ces dames du Palais-Royal par Aquilin-des-Escopettes

Par Bernard Vassor

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Le cirque du Palais-Royal
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Qui dont peut se cacher sous le pseudonyme de Aquilin-des-Escopoettes ???
C'est "le Hibou" lui-même Restif de la Bretonne. Dans un livre intitulé "Le Palais Royal" sur papier bleu, imprimé par Nicolas Edmé Restif de la Bretonne, il décrit dans cet ouvrage ce qu'il appelle un tableau philosophique de l'ancienne corruption. La peinture des moeurs y est décrite de manière plus authentique et poétique que dans le Nouveau Paris de son ami Sébastien Mercier. C'est ainsi qu'il décrit avec humour : "Les filles de l'allée des soupirs"-"Les sunamites"-"Les converseuses"
Ce ne sont pas les histoires des filles qui sont intéressantes, c'est un genre de prostitution raffinée, "différentes espèces de débauche inventées par des Matrules sagaces, qui tirent un parti inconnu des charmes qu'un sexe offre à l'autre"
Retif de la Bretonne lettre à napo sur lesmaisons de hauteur.jpg
Dans cette lettre adressée à l'empereur Napoléon, Nicolas donne son avis sur ce que devraient être en matière de police, le rôle à jouer pour la surveillance et la protection des maisons de plaisirs. Nicolas est mort rue de la Bûcherie à l'âge de 72 ans, il avait écrit et imprimé plus de deux cents volumes !!!
J'ajoute que Balzac qui ne le cite jamais en raison du caractère sulfureux du "Pornographe" et du "Spectateur nocturne" a lu c'est certain, avec avidité les écrits de Restif.
Fort heureusement, Gérard de Nerval, moins pudibond lui a rendu un hommage appuyé....

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22/01/2009

La "maison galante"dans Montmartre du plus illustre des historiens de Paris : Sébastien Mercier

Par Bernard Vassor

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Louis-Sébastien Mercier (1740-1814)
Polygraphe, littérateur, homme politique auteur de romans, de drames, critique d'art et scientifique médiocre  (il trouvait détestable les maître italiens omme Le Titien, Raphaël, Vinci et Le Courrège; il déclara que les théories de Newton et de Copernic étaient des absurdités, que la terre était plate, et que le soleil, tournait autour de la terre. Auteur de discours politiques, théosophe à ses heures, adepte de Louis-Claude Saint-Martin," le Philosophe inconnu", il était aussi swedengorgien. Marcheur infatigable, il parcourait les rues de Paris comme Restif de la Bretonne avec qui il avait bien des points communs. Réactionnaire pendant la révolution, il devint républicain sous l'empire ! Il détestait Napoléon, le despote qu'il appelait "le sabre organisé", il est à noter, et c'est tout à son honneur qu'il garda son franc-parler dans cette période de servilité totale de la presse. Il et disait ne vivre que pour voire comment tout cela finirait, son voeux fut exaucé, il est mort tout juste après la chute de l'Empereur.
 Franc-maçon, il appartenait à la loge des Neuf Soeurs fréquentée surtout par des rationalistes. Il appuya le rétablissement de la loterie, dont il avait dans ses écrits réclamé la destruction, et n'hésita pas à accepter un poste de contrôleur des loteries. Il s'attaqua aussi aux artistes, en réclamant aux peintres et aux graveurs de payer un droit de patente. Il était totalement inattendu, s'attaquant et prenant le parti opposé de toutes les théories littéraires admises et philosophiques, traitant d'ignares, Racine, Boileau, Locke et Condillac. Il tenta de réformer la langue française en y introduisant trois mille mots nouveaux à sa façon, dans un livre intitulé "Néologie, ou vocabulaire de mots nouveaux à renouveler, ou pris dans des acceptions nouvelles" (dont Restif de la Bretonne usa dans ses livres sur ses tournées nocturnes des "Nuits de Paris").
Il a laissé un travail irremplaçable sur l'histoire de Paris au XVIII° siècle avec son "Nouveau Paris", suivi de son "Tableau de Paris".
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Fils de Jean-Louis Mercier et de Andrée Lepas son épouse, Louis-Sébastien est né en l'an 1740. Les témoins inscrits au registre de la paroisse Saint-Germain L'Auxerrois, ont été Sébastien Maréchal et Elysabeth Marie Tampon. Le père était marchand fourbisseur à l'enseigne de la Garde d'Or et d'Argent sur le quai de l'École (aujourd'hui quai du Louvre).
La famille Lepas, possédait une maison, construite pour Martin Lepas, le père d'Elysabeth qui la louait 800 livres à M. d Benouville, guidon de gendarmerie, à M. de Seignelay et au sieur Damazel. C'était une maison classée dans "l'Etat des petites maisons galantes" dressées par l'inspecteur de police Louis Marais dépendant du lieutenant général de M. de Sartines.
La maison était située rue de Belfond, au coin de la rue Rochechouart, à droite en entrant dans cette rue.
Les époux Mercier héritèrent de cette maison le 18 décembre 1745. Il achetèrent un petit jardin attenant le 13 mai 1747 aux époux Justinard.
A la mort de leurs parents les deux frères Louis-Sébastien et Charles-André héritèrent de la propriété, et la revendirent le 8 novembre 1774, vingt sept ans plus tard. Sa mère était morte lorsqu'il avait trois ans, son père fut marié trois fois. La première avec Claude Galloy, la deuxième avec la mère de Louis-Sébastien et de Charles-André, la troisième avec Charlotte Spool. Le père est mort en 1769. Il eut une soeur consanguine Anne-Charlotte, fille de la troisième femme de Jean-Louis Mercier. Le frère cadet tint l'hôtel des Trois Villes, rue de Tournon, devenu ensuite l'hôtel Foyot. On trouve son nom en 1789 dans un acte, où il porte le curieux titre de Secrétaire de la Société Littéraire d'Anapach (?)
Nous pouvons raisonnablement penser que l'auteur du "Tableau de Paris" fit de fréquents séjours dans ce qui était pour lui sa maison de campagne de la rue Rochechouart.

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16/01/2009

Un projet de numérotage des rues de Paris par Pierre Ambroise Choderlos de Laclos,

Par Bernard Vassor

Laclos cadre hauteur.jpg
Nous connaissons tous l'agitateur politique, qui eut une part de responsabilité dans la révolution française, l'écrivain pervers, qui, pour se désennuyer un peu avait rédigé quelques pièces légères, et, sous une forme épistolaire, un roman "qui brûle comme de la glace" a dit Baudelaire. Espion à ses heures, militaire de carrière, la parution de son livre en 1782, considéré par sa hiérarchie comme une attaque contre l'aristocratie et la monarchie, le conduisit dans un exil, loin de Paris. Ce que l'on connaît moins de Pierre Ambroise François Choderlos de Laclos (1741-1803) c'est qu'il envisagea un projet de numérotage des maisons des rues de Paris. Au XVIII° siècle, la difficulté de la géographie parisienne ne permettait que difficilement de se rendre dans un lieu donné, faute de repaire autre que les enseignes qui seules pouvaient renseigner surl'adresse d'une maison. En 1779, un journaliste de "l'Almanach de Paris", Martin Kreenfelt de Storks, avait demandé l'apposition à toutes les portes de toutes les rue et non pas sur les façades. Il commanda lui-même à ses frais pour en faire la démonstration d'abord rue de Gramont, puis ensuite toutes les maisons entourant l'Opéra-Comique.
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 Laclos lui, proposa  au "Journal de Paris"un système de découpage par secteurs égaux, désignés par des lettres de l'alphabet, ensuite, à l'intérieur de ses secteurs de numéroter les rue en affectant les numéros impairs aux rue parralèles à la Seine, et les pairs, à celles qui lui sont perpendiculaires. Les adresses seraient donc ainsi libellées : Monsieur Vassaux, quartier R, rue c, numéro 21.
La Révolution et la division administrative en 48 sections mit fin à toute tentative de l'application de ce système.
Voici le texte du projet de Laclos :
"Il me semble que tout le monde dans Paris, souffre plus ou moins de la difficulté d'en connître assez les rues pour être assuré de pouvoir arriver aux lieux où l'on veut se rendre.(...) La prodigieuse quantité de rues nouvelles, qu'on a faites depuis quelques années a beaucoup empiré le mal; car on ne trouve presque plus de cochersà qui quelques unes de ces rues nouvelles ne soient totalement étrangère (...)
Le moyen que j'ai à proposer est simple et peu coûteux; il ne demanderait de la part de l'administration, que de faire ajouter à l'écriteau sur lequel est le nom de chaque rue une lettre et un numéro; et de la part des habitants que de connaître les lettres et les chiffres. (..) Soit Paris considéré comme un carré de 4 mille toises de côté, et divisé en deux parties égales par la rivière qui le traverse; cette rivière deviendrale côté commun de deux parallélogrammes égaux, situés sur ses rives droite et gauche, ayant chacun 4 mille toises de base sur 2 mille toises de hauteur (...) Chacune de ces divisions formera un quartier de Paris. On aura donc 10 quartiers sur la rive droite et dix quartiers sur la rive gauche. (...) Ce léger travail une fois fait, toute personne connaîtra facilement la situation respective de chaque quartier dans la ville, celle de chaque rue, et celle de chaque maison dans la rue. (...) Je le répète, ce projet me paraît utile et le moyen le plus simple peu coûteux, je crois qu'il sauverait d'un grand embarras aux étrangers et quelques fois même à la plus grande partie des habitants"
Signé : Choderlos de Laclos
Capitaine d'artillerie
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L'idée de Choderlos de Laclos, même si elle ressemblait à un casse-tête chinois par certains angles, n'était pas si mauvaise. On a adopté ensuite le principe de numéroter dans le sens du cours de la Seine pour point de départ et curieusement la division de Paris en 20 "quartiers".

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