10/07/2009
La maison de la Boule d'Or à Montmartre
Par Bernard Vassor
Chemin vicinal de la Grande communication de Batignolles à Montmartre, devenu rue Marcadet en 1868.
L'emplacement de l'immeuble actuel 112 rue Marcadet était occupé au XVIII° siècle par deux maisons distinctes, occupées par deux propriétaires différents. Les deux maisons furent réunies en 1771 pour le comte Barthélémy Agirony de Corsé qui transforma de fond en comble les bâtiments pour en faire une "folie". Le comte vendit sa propriété en 1788 à un marchand de vin, Hubert Tory. Après la mort de celui-ci, la "maison de campagne de la Boule d'Or" (c'est la première fois que l'on vit apparaître ce nom, dû à une grosse boule dorée qui surplombait le belvédère) fut vendue en 1811 au baron Jean-Babtiste-Léon Michel, baron de Trétaigne qui fut nommé maire de Montmartre en 1855. Grand amateur d'art, il devint l'ami de Delacroix, Troyon, Jean-Baptiste Rousseau, Diaz de la Penã qui furent invités à exposer dans sa maison de la Boule d'Or, qui devint une véritable galerie où l'on pouvait apprécier les jeunes peintres et sculpteurs qui allaient devenir les précurseurs d'un art moderne. La femme du baron, madame Léon de Trétaigne était elle-même statuaire et tenait un salon qui était fréquenté par des artistes de tous genres; musiciens, poètes, écrivains, se réunissaient dans ce salon. madame Mauté de Fleurville future belle-mère de Verlaine y donnait des concerts de piano. Paul Verlaine était aussi un habitué de ce salon. C'est là que Mathilde Mauté vit pour la première fois l'auteur de "Sagesse".
Le baron mort en 1872, toutes les oeuvres entreposées chez lui furent vendues à Drouot. La baronne Léon, resta avec son fils propriétaire des lieux, avec son gendre, et sa fille marquis et marquise de Courcival . La maison fut ensuite amputée d'une portion part suite du percement de la rue Ordener. La maison fut menacée pour la construction de la nouvelle mairie. On trouva un autre emplacement pour la mairie. Le soulagement des défenseurs de Montmartre fut de courte durée, la spéculation foncière eut raison de la maison qui succomba sous la pioche des vandales en 1903 pour le percement d'une rue qui porte le nom du baron de Tétaigne. Elle commence 112 rue Marcadet, et prend fin au 117 ter rue Ordener.
Le "Dictionnaire des lieux à Montmartre" (éditions Roussard) indique l'existence d'une autre maison "de la Boule d'Or" rue de la Fontenelle en 1830, entre la rue Ramey et la rue de la Barre.
RECTIFICATION :
Jean-Baptiste-Michel-Léon baron de Trétaigne le maire de Montmartre est mort en 1865, sa femme était née Elise Cordier. C'est la vente après décès qui a eu lieu en 1872 à Drouot. Son fils le baron Léon lui aussi,est mort en 1876.
10:14 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (5) | | | | Digg
Commentaires
Il y a confusion entre le père et le fils : le maire de Montmartre était le Baron Jean-Baptiste Michel de Trétaigne (décédé le 12/04/1869) son fils (devient alors également Baron) Jean-Baptiste François Léon Michel de Trétaigne et c'est la femme de celui-ci, Angélina Anaïsse Moureau d'Arembole, qui devait tenir ce salon car la femme du Maire était décédée en 1835. Dans le texte : "la femme du Baron" est en fait la belle-fille du Baron...
"La baronne Léon, resta avec son fils propriétaire des lieux," en fait son époux, JBF Léon, qui lui décèdera le 02/10/1876...
Écrit par : Philippe Monnot | 25/02/2011
Bonjour Monsieur Monnot
Je vois que vous connaissez très bien la généalogie Trétaigne et je valide vos informations.
Merci des précisions que vous avez apporté.
Vous pouvez me contacter directement si vous avez besoin d'autres détails.
Cordialement,
Nicolas de Trétaigne
Écrit par : de TRETAIGNE | 18/11/2014
Merci pour toutes ses connaissances diffusées.
Sauriez vous si la famille du baron Michel de Trétaigne, résidait encore tout près de ce lieu.
Si je ne m'abuse une descendante Elisabeth Duffour de Raymond, fille de Isabelle Michel de Trétaigne est née à Paris en 1910, ainsi qu'une de ses soeurs Madeleine.
Pour une vieille amie je recherche ce que sont devenues Madeleine Duffour de Raymond et Elisabeth Duffour de Raymond. sans doute sont-elles décédées, mais serait-il possible de joindre leurs descendants?
Auriez vous des renseignements sur ces personnes?
Avec mes remerciements
Bien cordialement
Marie Gerbaix
Écrit par : deprez | 01/04/2013
Bonjour Madame,
Oui mes deux tantes sont décédées.
Écrit par : C. de LUZY | 27/09/2013
Je découvre le site et les commentaires sur la famille Michel de Tretaigne. Je m'intéresse à "une pièce rapportée" Gustave Stellaye de Baigneux de Courcival et aimerais , par votre intermédiaire, avoir un contact avec un membre de la famille Michel de Tretaigne qui pourrait avoir conservé des documents concernant leur arrière grand oncle. Pierre Zaragozi
Écrit par : Zaragozi | 21/11/2014
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