26/02/2015
Une comédie de Danièle Gasiglia : Répétitions mouvementées ou Victor Hugo et ses interprètes
Bernard Vassor
Spécial copinage :
Venez assister aux *Répétitions mouvementées* de Victor Hugo avec
Bernhardt, Julia Bartet, Albert Lambert...
C’est drôle, animé, pour tout dire, mouvementé !
Comédie de Danièle Gasiglia en lecture-spectacle. Dans le cadre du *Festival Victor Hugo et Egaux* 2015. Durée : 1 h 30.
Avec Pierre-François Lamiraud (Mounet-Sully), Fabienne Vette (Sarah Bernhardt, Une jeune actrice), Pierre-François Kettler (Emile Perrin, Paul Meurice, Febvre, Albert Lambert), Arnaud Laster (Victor Hugo), Danièle Gasiglia (Mariette, Marie Favart, Julia Bartet, Lise).
*Le 5 mars à 15h : Musée de la Vie romantique. Entrée libre. Réservation fortement conseillée (**amisdevictorhugo@laposte.net*
<amisdevictorhugo@laposte.net>* ou 06 08 97 13 60)*
*Le 9 mars à 20h 45 : Théâtre du Nord-Ouest. 6 euros.*
*Le 16 mars à 18h : Librairie théâtrale, 3 rue de Marivaux, Paris 2e.
Réservation fortement conseillée (01 42 96 89 42)*
Dossier de presse (extraits)
« Ces fragments de répétitions nous révèlent des personnages délivrés de leur légende, plus humains, mieux à même de nous faire sentir la beauté des rôles et la puissance des répliques. Danièle Gasiglia ressuscite avec finesse et humour la préparation mouvementée de ces grands moments de
théâtre. Aline Marchadier, *L’Avant-scène théâtre.*
«Dans *Répétitions mouvementées* Danièle Gasiglia mêle épisodes véridiques et dialogues fictifs en un subtil et homogène contrepoint dans lequel les thèmes s’appellent et se répondent. Elle évoque ici un grand moment de l’histoire du théâtre, sans jamais tomber dans le piège d’une froide reconstitution archéologique». Anne Penesco, biographe de Mounet-Sully. «La verve, l’émotion mais aussi l’humour sont de la partie, pour s’emparer du spectateur sans un instant de relâchement… ». Pierre René Serna, *Scènes Magazine*, Genève.
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22/02/2015
Histoire de cocu, ou les cocus dans l'histoire de Candaule, roi de Lydie, au petit monarque du palais de l'Elysée
Par Bernard Vassor
RUE QUINCAMPOIX
Qui avait été baptisée rue des Cocus bien avant la faillite du financier Law. Ce nom de baptême lui a été attribué à la suite de la représentation d'une pièce satyrique : "Le port Breton des procureurs" ternissant la réputation des maris de cette rue, qui étaient nombreux à arborer de magnifiques cornes.
.................
(Gallica) Brantôme.
Que méritent-ils ceux-là, sinon qu'on les face cocus bien à point, ainsi que fit Gygès, par le moyen de sa bague, au roy Candaule, roy des Lydiens, lequel, sot qu'il estoit, luy ayant loüé la rare beauté de sa femme, comme si le silence luy faisoit tort et dommage, et puis la luy ayant monstrée toute nue, en devint si amoureux qu'il en jouit tout à son gré et le fit mourir, et s'impatronisa de son royaumeCertes, ce roy estoit bien de loisir de donner ainsi appetit d'une viande nouvelle, sibelle.
.............
Telle est la misère des Cocus, qu'ils sont toujours l'objet de la risée publique, et qu'au lieu d'une tendre et charitable compassion, leurs plaintes, quelques justes qu'elles soient, ne leur attirent jamais que le mépris et la raillerie de ceux qui les entendent, quoiqu'ils soient marqués du même sceau, et qu'ils en aient l'écusson semblable.
Le sujet étant presque inépuisable, venez sur ce blog de temps en temps pour d'autres aventures malicieuses. d'une pièce satirique "Le Pont Breton des procureurs" en 1624 où d'une pièce satirique "Le Pont Breton des procureurs" en 1624 où les personnages habitant cette rue étaient affublés des plus belles cornes de Paris !les personnages habitant cette rue étaient affublés des plus belles cornes de Paris !
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13/02/2015
La gare funéraire de Montmartre à Méry-sur-Oise, suite et fin d'un projet macabre de vandalisation
Par Bernard Vassor
Mise à jour le 13 février 2015.
«Si la création avait été mise en
discussion, le chaos existerait encore»
Jean-Charles Alphand.
En 1859, dans le but de faciliter les conditions d'inhumation des parisiens(et de libérer des terrains pour les livrer à la spéculation) un projet de gare funéraire du chemin de fer de Méry-sur-Oise pour pallier l'insuffisance des cimetières parisiens et de déplacer le cimetière du Nord, dit cimetière de Montmartre, ouvert en 1804 sous le nom de « Champs du repos». La gare aurait dû être située, en partant de la rue Forest, à l'angle de la rue Capron, jusqu’à l'entrée du pont qui surplombe le cimetière Montmartre. Les débats au corps législatif furent mouvementés, faisant grief à l'omnipotence de la préfecture de Paris qui tranchait brutalement toutes les questions concernant l’urbanisme. Le prétexte étant la surpopulation des corps dans les 9 cimetières de l'époque. Mais, c'est la plus-value considérable donnée aux terrains de Montmartre couverts de constructions à bon marché qui fut en réalité la raison principale de ces opérations spéculatives. Le projet le plus controversé fut celui du baron fou, de raser la Butte Montmartre. La réussite du dynamitage et de l’arasement des carrières d’Amérique pour la réalisation des Buttes-Chaumont de 1863 à 1867, donna libre cours à l’imagination dévastatrice du tout puissant préfet. Les élus de tous bords (sauf les bonapartistes) s’opposèrent farouchement à ces projets au « chef de l’édilité parisienne». Sauf peut-être Alexandre Dumas fils, qui n’étant pas à une stupidité publicitaire près, parla de « métamorphose féerique, cette régénération de la capitale, par le mouvement général»suivi d’une longue liste de raisons alambiqués. Écoutons l’argument principal invoqué par les partisans du préfet : « Le choléra a commencé à Montmartre en 1865, attendrons-nous encore une nouvelle épidémie ?». Les affidés du préfet s’attaquèrent aussi au "petit cimetière situé presque au sommet de la Butte, où les morts sont pratiquement enterrés dans l’eau. Éloignons les morts des vivants !» La défaite de Sedan mit fin à l‘appétit dévastateur du maître de la capitale, car l’idée finale était de déplacer tous les cimetières parisiens à Méry-sur-Oise, le plateau de 1000 hectares étant 9 fois plus grand que les 9 cimetières de Paris. La solution retenue, fut finalement l’ouverture d’une annexe du cimetière du Nord à Saint-Ouen.
*Albert-Charles-Théodore Bassompierre-Sewrin fut chargé de l'aménagement des lignes de chemin de fer de la capitale pour l'Exposition universelle de 1867.
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06/02/2015
Le journal "Le Figaro" s'installe au 26 rue Drouot,... le Temple de Beaumarchais.
Par Bernard Vassor
Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là,
Aidant au bon temps, supportant le mauvais,
Me moquant des sots, bravant les méchants,
Riant de ma misère et faisant la barbe à tout le monde (...)
Je me hâte de rire de tout
De peur d'être obligé d'en pleurer
C'est en 1874, après avoir quitté le 8 rue Rossini, que le journal s'est installé dans un immeuble de style renaissance espagnole, conçu par Aimé Sauffroy, (1840-1907).
Le dessinateur de cette gravure a simplement oublié deux étages à l'immeuble faisant face au journal de Villemessant. Celui-ci cependant n'en profita pas plus d'un an. Il avait cédé la direction du Figaro en 1875 à Francis Magnard. Abonné aux jeux de hasard, il est mort le 12 avril 1879, soit cinq ans après à Monte-Carlo.
Nous avons une pensée pour le voisinage qui a subi le bruit, la poussière et tous les inconvénients de circulation liés à ces travaux.
La maison du "Figaro" aurait dû être toute simple, avec un seul plat à barbe pour enseigne.. L'architecte a réussi à convaincre Villemessant qu'une bâtisse de caractère original aurait sur le public par l'élégance de ses lignes un impact très marquant. Le très influençable directeur du journal lui donna donc carte blanche.
De nombreuses statues ornent la façade, et en embellissent les différentes salles.
La statue en bronze de la somptueuse loggia a été coulée d'un seul jet par Victor Thiebaut d'après les ciseaux de Boisseau et Lami, dessin de Houssot.
Le choix de cette oeuvre fut adopté par un jury composé de sept membres sur différentes maquettes exposées chez Durand-Ruel..
Le chambranle de la grande porte est ornée de carreaux de faïences artistiques dessinées par Jules Lamballe. La porte d'entrée est composée de découpures d'acier et de plaques de marbre.
De pur style purement espagnol, les arêtes saillantes des pilastres du rez-de-chaussée sont protégées par des encoignures de bronze.
La salle de bal.
La salle des dépêches. Sur la gravure, à droite, une affiche publicitaire du Grand dépôt de porcelaines et faïences situé dans l'immeuble lui, faisant face, au 21 de la même rue.
Salle de composition.
26 rue Drouot : Photographie, source Gallica.
En 1929, le Figaro a quitté la rue Drouot pour s'installer aux Champs-Elysées. C'est une compagnie d'assurances à l'enseigne de "La Confiance" qui l' a remplacé.
Les précédentes adresse étaient : 55 rue Vivienne, rue Rossini au numéro 8.
Un chien qu'on écrase sur le boulevard intéresse plus les parisiens qu'un tremblement de terre en Amérique.
(Jean Hippolyte Villemessant)
17:47 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
29/01/2015
Gustave Bourdin, un des gendres de Môssieur de Villemessant
Par Bernard Vassor
Ce triste personnage serait tombé dans l'oubli s'il ne s'était érigé en défenseur des bonnes mœurs, contre les démences de l'esprit ouvert à toutes les putridités du coeur. La campagne haineuse qu'il mènera dans Le Figaro à partir du 5 juillet 1857, va conduire le ministère public au stupide procès des Fleurs du mal dont l'interdiction des 6 pièces condamnés ne sera levée et le jugement cassé qu'en 1949 ...
Deux jours après la parution de cet article vénéneux, Le 7 juillet, la direction de la Sûreté publique saisit le parquet pour «outrage à la morale publique» et « offense à la morale religieuse».
Le Figaro du 5 juillet 1857. (source Gallica)
Nous pouvons lire un article du Figaro.fr du 24 janvier 2013 :
C'est pourquoi, après avoir échoué contre Flaubert, le ministère public songe à prendre une revanche toute trouvée contre Baudelaire, poète marginal, maudit, dont la réputation dégage une odeur de souffre. Le substitut qui avait requis contre Mme Bovary, va requérir à présent contre les "Fleurs du mal" et surtout après une odieuse campagne de presse signée sous le "pseudonyme" de Gustave Bourdin du Figaro (gazette bihebdomadaire) et qui n'est autre que le directeur de la publication lui-même, gendre de Villemessant. Dans cette campagne de presse extrêmement virulente, on peut y lire : "J'ai lu le volume, l'odieux y côtoie l'ignoble et l'infect... jamais on assista à une telle revue de démons, de diables et de vermine....ce livre est un hôpital ouvert à toutes les putridités du cœur...."
Le Figaro se trompe encore une fois sur un point; Gustave Bourdin (1820-1870) ce n"était pas un pseudonyme, mais, le nom du mari de Léonide, la fille aînée du patron du journal qui écrivit sous le nom d'emprunt de Gustave Malbert une hagiographie insignifiante de 62 pages écrites en très gros caractères, d'une danseuse de cancan connue sous le nom de "Reine Pomaré".
A lire aussi :
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/07/...
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25/01/2015
Du malheur de Marie Sophie, un article de Benoit Landais
PAR BENOIT LANDAIS
Du malheur de Marie Sophie
Il y a deux siècles, sur les côteaux du Havre, au pied de la côte d’Ingouville, l’Hôpital général de la Charité Saint-Jean-Baptiste. Dame Rosalie Pélagie Rousseau le quitte pour aller présenter un enfant en mairie, ainsi qu'elle le fait un jour sur trois.
« L’An mil huit Cent dix sept, Le mercredi dixneuf mars neuf heures du matin, par devant nous françois marie désiré bodard Maire, Officier de l’état Civil en la Commune d’Ingouville, arrondissement communal du havre, est Comparue en la maison commune la dame rosalie pélagie Rousseau, supérieure de l’hôpital du havre situé en Cette Commune, laquelle nous a declaré que hier six heure & demie du soir à la porte d’entrée dudit hôpital étant seule elle a trouvé un enfant tel quelle nous Le présente, après avoir visité L’enfant avons reconnu qu’il est du sexe féminin qu’il était nouvellement né & porteur d’un billet ainsi conçu « Cette petite fille demande le baptème, elle est née le dix sept mars mil’ huit cent dix sept, a sept heures du matin, elle se nomme marie sophie par l’acte Civil & a pour marque un ruban bleu & le numéro soixante huit ; on trouvera une Lettre dont les lignes sont coupées à moitié, L’autre moitié sera représentée lorsqu’on voudra retirer l’enfant » Desuite avons inscrit l’enfant sous les noms & prénoms de Marie Sophie & avons ordonné deleremettre a l’administration de l’hôpital du havre. De quoi avons dressé procès verbal en présence dessieurs nicolas Louis Lachèvre, Commis & pierre Louis Cliot, aussi Commis, tout deux majeurs et d’Ingouville qui Ont signé avec nous après. Lecture à eux faite du contenu au présent procès verbal. »
Pieux mensonge, Marie Sophie est née à l’hôpital, la faveur, le jour et l’heure précis, le numéro jusqu’à la lettre déchirée qui laisse l’espoir que l’on vienne chercher cette petite fille, le disent trop. «Enfant trouvé» est le code pour des centaines de milliers d’enfants remis à la charité publique, « assistés ». Un baptême pour viatique, une nourrice jusqu’à douze ans, puis un patron jusqu’à la majorité, mousse ou dentellière souvent. Pour Marie Sophie, Sophie Marie rajeunie de deux jours dans la table, on ne sait, mais le vent va tourner.
Le 28 août 1869, à Paris, lorsqu'elle marie Cécile, sa fille aînée, l’autographe de la mairie est de belle tenue.
Signant après elle, quatre grands noms, Légion d’honneur en sautoir : Charles François Daubigny père de la mariée, Jean Baptiste Camille Corot, Victor Adolphe Geoffroy de Chaume ses témoins. Témoin du mari : Louis Charles Auguste Steinheil (futur beau-père de Marguerite dont l’ardeur aura raison d’un certain Felix Faure… puis de son époux).
Mère de Cécile, de Charles Pierre, « Karl » et d’André Bernard, Marie Sophie élèvera aussi Alphonse Trimolet son neveu, orphelin à neuf ans. Elle enterrera Charles François en 1878, son gendre Narcisse Casimir en 1885 et son cher Karl, mort le 24 mai 1886 à Auvers. L’officier d’Etat civil intervertira ses « prénoms » : « Sophie Marie, veuve survivante… » et se trompera d’un mois en recopiant la date de l’acte : « 24 avril ».
En juillet 1890, un peintre grand admirateur des œuvres de Charles François pousse la grille de la maison d’Auvers et demande l’autorisation de peindre la belle ordonnance de la maison et du jardin : « Je cherche à faire aussi bien que de certains peintres que j’ai beaucoup aimés et admirés ». Dans le coin en haut à droite, il immortalise Marie Sophie : « une figure noire à chapeau jaune ». Sur la pelouse verte et rose passe un chat noir. Vincent le fige sur sa toile. Il le reproduira sur un croquis, le signalera, dernier dessin, derniers mots de sa dernière lettre. Trois jours plus tard, il se tue. Mal. Sur son lit de supplicié il trouve la force de léguer sa toile à Marie Sophie et prie son frère Theo de la lui remettre. Depuis la Hollande, Theo annonce le legs. Marie Sophie répond, remercie, dit sa surprise de devenir la propriétaire en titre : « j’étais loin de m’imaginer… ».
La toile est à Paris, Maurice Beaubourg la voit chez Tanguy qui doit l’encadrer, il la distingue dans la Revue Indépendante. Theo Van Gogh ne se remet pas de la mort de son frère, il ne trouve pas le temps de porter la toile à Auvers, sa syphilis le rattrape, le 9 octobre, il délire et est bientôt reclus chez le docteur Blanche. Marie Sophie n’aura pas son Jardin. Elle se meurt chez elle, à Paris, le 22 décembre, au 46 rue Lepic, à 50 mètres du 54, là où Theo et Vincent avaient vécu ensemble de 1886 à 1888. Elle perdra ses nom et prénom sur la colonne de stèle du Père Lachaise, la «Vve Daubigny» est venue rejoindre Charles François et Karl.
Photo B.V.
Theo Van Gogh mourra le 25 janvier 1891. En 1894, le Jardin de Daubigny sera vendu par sa veuve à Schuffenecker rôdant à l’affût d’une bonne affaire à la mort de Tanguy. Le 7 mars, il emporte le Jardin. Après avoir pris une copie, il le revend à Ambroise Vollard le 20 mars 1898. Vendre sous son nom lui ferait perdre la provenance dont il aura besoin pour duper la critique en espérant faire passer sa médiocre copie pour un original et s’imaginer une seconde l’égal des plus grands. Petit stratagème, il ressuscite Marie Sophie, promène son fantôme après sept ans de caveau. Vollard enregistre pour vendeur «Mad. Vve Daubigny Van Gogh, “Jardin de Daubigny ” (à Auvers) ». Pour faire bonne mesure et plus vrai, avaient été joints à la vente des Chevaux d’Honoré Daumier, voisin et ami cher de Charles François.
Les faussaires jouent parfois eux aussi de malchance. Un petit impair et le masque tombe.
En 2009, annotant la Correspondance, le Musée van Gogh manifestement ému a donné un nom de famille à Marie Sophie, c’est plus convenable ainsi. Il l’a déclarée « née Garnier » sans doute après avoir lu sur le faire-part de décès de Charles-François qu’Eugène Garnier était son beau-frère. Un beau-frère est parfois le mari d’une sœur.
20:16 Publié dans A l’angle de la rue Dauphine et de la rue Christin | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
09/01/2015
Un message de Cabu en direct du purgatoire.
Il l"a manqué de peu, Chancel a eu droit à un tour de faveur, il est monté tout droit au paradis.
Mais, fort heureusement Mouna Aguigui sans son vélo, l"attendait avec ses copains avant d'aller voir Saint-Pierre pour lui casser les couilles.
17:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
08/01/2015
C. comme Cabu....contre la peine de mort !
Dans Charlie Hebdo.
C'était en septembre 1976, en tête de cortège, Claude Mauriac avec Jane Birkin, râlant après le journal ""Libération" qui avait annoncé la manifestation pour le lendemain (le dimanche).
Au premier plan à droite, Mouna Aguigui, au centre bien sûr Jane Birkin.
C'est à cette occasion que j'avais rencontré Cabu pour la première fois. Je n'ajouterai rien aux portraits qui lui ont été consacrés. Son engagement contre la peine de mort était total, comme celui des autres membres de "Charlie" de l'époque (il ne reste plus personne aujourd'hui). Je pense aussi à sa compagne Isabelle qui avait été parmi les premières militante acharnée à créer un mouvement écologiste avec son journal "La Gueule ouverte". La manifestation était partie du mur des fédérés pour arriver place de la Bastille.
La dernière fois que j'ai vu Cabu, c'était le jour de l'inauguration du nouveau musée de Montmartre. Nous avons échangé sur les impressionnistes qu'il admirait beaucoup. J'avais réussi à lui faire partager mon intérêt pour le père Tanguy dont la loge de concierge qu'il avait occupé pendant le siège de Paris en 1870.
Nous sommes le 8 janvier, j'écoute J.M. Morandini sur Europe1, je crois que je vais vomir...
11:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
07/01/2015
WALDER, L'ASSASSIN DE LA PLACE BEAUVAU : Un crime oublié. Les recherches d'un agent de la Sûreté. Sur la piste d'un Médecin en chef au Nicaragua. La police du Venezuela.– L'impuissance de la loi.
Par Bernard Vassor
irrécusables. Pendant longtemps le nom de Walder a été jeté à la face des agents de la Sûreté, comme un sanglant reproche et comme une preuve d'incapacité.
Et pourtant la préfecture avait redoublé de zèle et de vigilance; Le signalement de Walder avait été
envoyé dans tous les ports; les garnis de Paris avaient été fouillés de fond en comble. De nom-
breux agents avaient sillonné les pistes les plus diverses et les plus éloignées, mais rien, absolument
rien n'avait pu les mettre sur la trace du coupable. Le dévouement d'un agent
Cependant la famille de la victime ne désespérait pas. La police, elle, avait renoncé à toute poursuite
et l'affaire venait d'être définitivement classée. De plus, l'oubli se faisait peu à peu dans l'opinion publique, à ce point que, depuis quelque mois le nom de Walder l'assassin ne réveille plus que de vagues souvenirs. Un jour, un agent qui avait été chargé de l'affaire, vint trouver un membre de la famille de la victime et lui dit : On renonce à trouver Walder. Il me semble qu'on a tort de se décourager. Si vous voulez, moi, pable d'incapacité.
Et pourtant la préfecture avait redoublé de zèle et de vigilance; Le signalement de Walder avait été
envoyé dans tous les ports; les garnis de Paris avaient été fouillés de fond en comble. De nom-
breux agents avaient sillonné les pistes les plus diverses et les plus éloignées, mais rien, absolument
rien n'avait pu les mettre sur la trace du coupable. Le dévouement d'un agent
Cependant la famille de la victime ne désespérait pas. La police, elle, avait renoncé à toute poursuite
et l'affaire venait d'être définitivement classée. De plus, l'oubli se faisait peu à peu dans l'opinion pu-
blique, à ce point que, depuis quelque mois le nom de Walder l'assassin ne réveillait plus que de va-
gues souvenirs.
Un jour, un agent qui avait été chargé de l'affaire, vint trouver un membre de la famille de la
victime et lui dit : On renonce à trouver Walder. Il me semble qu'on a tort de se décourager. Si vous voulez, moi, je me charge de retrouver l'assassin. Donnez-Moi carte blanche et mettez à ma disposition quelques billets de mille francs. La proposition fut agréée et l'agent se mit en campagne. L'inspecteur de la sûreté avait déjà quelques indices. On soupçonnait la présence de Walder dans l'Amérique du Sud, et il résolut de poursuivre ses
irrécusables. Pendant longtemps le nom de Walder a été jeté à la face des agents de la Sûreté, comme un sanglant reproche et comme une preuve d'incapacité. Et pourtant la préfecture avaIt redoublé de zèle et de vigilance; Le signalement de Walder avait été envoyé dans tous les ports; les garnis de Paris avaient été fouillés de fond en comble. De nombreux agents avaient sillonné les pistes les plus diverses et les plus éloignées, mais rien, absolument rien n'avait pu les mettre sur la trace du coupable. Le dévouement d'un agent Cependant la famille de la victime ne désespérait pas. La police, elle, avait renoncé à toute poursuite et l'affaire venait d'être définitivement classée. De plus, l'oubli se faisait peu à peu dans l'opinion publique, à ce point que, depuis quelque mois le nom de Walder l'assassin ne réveilla plus que de vagues souvenirs. Un jour, un agent qui avait été chargé de l'affaire, vint trouver un membre de la famille de la victime et lui dit On renonce à trouver Walder. Il me semble qu'on a tort de se décourager. Si vous voulez, moi, je me charge de retrouver l'assassin. Donnez-moi carte blanche et mettez à ma disposition quelques billets de mille francs. La proposition fut agréée et l'agent se mit en campagne. L'inspecteur de la sûreté avait déjà quelques indices. On soupçonnait la présence de Walder dans l'Amérique du Sud, et il résolut de poursuivre ses
recherches dans le nouveau monde.
Pour l'aider dans ses investigations, l'agent ré-
clama le concours d'un valet d'écurie du maréchal
de Mac-Mahon. Au temps où le duc de Magenta était
à l'Elysée, Dominique, –le domestique fréquentait souvent chez le pharmacien de la place Beauvau
et prenait tous les matins le vin blanc, avec Walder, l'élève en pharmacie. Il connaissait donc bien cet assassin.
L'agent (il ne nous est pas encore permis de
donner son nom) et Dominique le domestique partirent pour
l'Amérique. Pendant plusieurs semaines ils suivirent, puis perdirent et retrouvèrent successivement les traces de l'élève en pharmacie. Finalement, l'argent venant à manquer et l‘assassin courant toujours
devant eux, ils durent renoncer à leur poursuite, et, honteux dépités et découragés, ils rentrèrent bredouilles à Paris, comme récemment , envoyés sur le nouveauSoudais et Houillier
continent à la recherche d'Eyraud *(un autre assassin en fuite), revinrent en France sans avoir pu rejoindre l'assassin de Gouffé.
Comme pour le complice de Gabrielle Bompard*, il a fallu un hasard pour découvrir la retraite de Walder. Au cours de ses nombreuses pérégrinations, l'agent de la sûreté qui avait noué des relations avec les polices des républiques du Chili, du Guatemala, du Vénézuéla, etc., et leur avait promis une forte prime, au cas où elles découvriraient Walder. Comme nous l'avons déjà dit l'affaire Walder était oubliée depuis fort longtemps. Aussi quelle fut la surprise de l'agent qui avait « marché sur cette affaire », en recevant une lettre de Caracas (Venezuela), et portant ce qui suit :
« Nous avons trouvé l'individu que vous êtes venu chercher chez nous, il y a quelques années.
Depuis longtemps, il est établi pharmacien à Caracas, et demeure rue (calle) Diego Losada, sous le nom de Welser. « Ce nom d'emprunt est celui d'une famille de patriciens d'Augsbourg qui colonisèrent la
République en l'an 1550. Attirée par ce nom respecté, notre attention se portait depuis quelque temps déjà sur le pharmacien français, et tout récemment nous avons eu d'avoir la confirmation de nos soupçons. Dans
une conversation que nous avons eue avec ce Walder, il n'a pas hésité à nous dire :
« Oui, c'est moi, qui, dans un moment de folie, ait assassiné mon patron. J'étais fou, il me semble, et je ne me suis jamais expliqué mon crime. Aujourd'hui je puis en parler, car n'ai plus rien à craindre, parce que, d'après la loi française il y a prescription. Si vous voulez des détails, les voici
Après l'assassinat, revenu subitement à moi, j'ai d'abord voulu me livrer. Puis, l'instinct de la conservation l'emportant, je me suis réfugié aux
environs de la gare Saint-Lazare où je suis resté deux mois. Après quoi je suis parti pour Nantes. De là j'ai gagné Saint-Nazaire, puis Paimbœuf, d'où une chaloupe m'a conduit à bord d'un transatlantique. Le transbordement s'est fait sans encombre. Le navire ne faisait pas escale dans les Antilles
françaises. J'ai ainsi pu gagner le plus tranquillement du monde l'Amérique du Sud. Après une vie accidentée, j'ai résolu de m'établir ici. Vous pouvez raconter tout cela. Je n’ai plus rien à craindre. D'ailleurs j'ai racheté mon crime par une vie exemplaire et depuis dix ans personne n'a plus rien à me reprocher.
Telle a été la déclaration du sieur Walder. Nous croyons devoir ajouter que, si, en vertu de la loi française, la prescription couvre le crime de cet individu, d'autre part il n'existe pas de traité d'extradition entre notre pays
et le vôtre. Une arrestation serait donc inutile. En tous cas, nous sommes à vos ordres »
La lettre ajoute en post-scriptum que Walder a été médecin en chef d'une armée du Nicaragua, au
cours d'une des dernières révolutions qui ont bouleversé ce petit pays.
Confirmation Walder est donc retrouvé. Il est exact que la prescription
criminelle est de dix ans et que l'assassin est maintenant à l'abri de la justice. Il est exact aussi qu'il n'y a pas de traité d'extradition avec le Venezuela, et qu'il faut se résoudre à classer définitivement Walder parmi les assassins impunis.
Il serait bon, dans l'intérêt du droit des gens, que la France put enfin conclure un traité d'extradition avec
les Républiques espagnoles et enlever ainsi l'assurance de l'impunité aux assassins de la vieille Europe. Quand bien même, Walder serait à Paris que M. Goron lui-ême ne pourrait l'arrêter. L'agent qui pourchassa Walder avait songé un moment à faire enlever de vive force l'assassin, à le mettre dans une malle et à
faire embarquer ce colis vivant sur un vapeur, français, mais, en consultant le code, il a dû se résigner et renoncer à son projet.
*Consulter sur ce blog l'affaire les concernant...
11:54 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
05/01/2015
Un précurseur : Samuel-Chrétien-Frédéric Hahnemann, inventeur de l'homoeopathie.
Par Bernard Vassor
En 1810 L'Organon de l'art de guérir.
Puis de nombreux ouvrages, traitant de "pathogénie" et un traité des maladies chroniques.
Il remit en avant le principe de similitude, énoncé par Hippocrate.
Le quinquina arbuste originaire du Pérou doit son nom à une comtesse de Chinchon, femme du vice-roi du Pérou guérie d'une fièvre (le paludisme) grâce à cette substance extraite de l'écorce de cet arbrisseau, le fit venir en Espagne en 1632. Pour remercier la comtesse, on donna le nom de chichona à la plante, qui devint par la suite le quinquina.
Je dois à Mathilde Huet une information qui me manquait : Le corps de Samuel Hahnemann (avec celui de sa dernière épouse)a été transféré de Montmartre au Père-Lachaise en 1898 Division : 19, Ligne : 1 (27), Tombe : 8 (20) Le numéro de la concession de la tombe actuelle est : 15 AD 1898 Le corps de Marie Mélanie d'Hervilly inhumée en 1878 à Montmartre, avant d'être ,expatrié dans la même sépulture qu'Hahnemann au Père Lachaise en 1898 .
Mise à jour le 25 décembre 2014
Dans un prochain article nous évoquerons la vie trépidante du peintre Guillaume Guillon-Léthière fils d'une esclave affranchie, et d'un notable guyanais, injustement tombé dans l'oubli
10:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
28/12/2014
Le cénacle de Guillaume Guillon-Léthière : "La Childebert", à Saint-Germain-des-Prés.
Par Bernard Vassor.
Il n'y a plus d'avant, à Saint-Germain-des-Prés.
Sur ce plan du quartier de la Monnaye en 1834, la petite rue Childebert borde la place Saint-Germain-des-Prés. De l'autre côté de l'église se trouve la rue de l'Abbaye (où était domiciliée Marie Mélanie d'Hervilly en 1820-1822). Dans l'annuaire de 1825, nous apprenons qu'elle a déménagé au 3 rue Mazarine, Léthière quand à lui habite au 5 de la même rue à cette date. Dans le Bottin de 1820, Guillaume Léthière directeur de l'Académie de Rome est domicilié au 23 Quai Conti. En 1823 et 1825 nous le trouvons an numéro 3 de la rue Mazarine (Mélanie d'Hervilly au 5 de la même rue) Nous trouvons dans les annuaires du commerce au 9 rue Childebert un certain Hubert peintre de genre. Batagliny fils, peintre 5 rue Childebert. Bosio peintre d'Histoire naturelle rue Childebert. (Paul) Delaroche aîné domicilié 9 rue Childebert. Jean-Frédéric Schall 9 rue Childebert. Alexandre Privat d'Anglemont (encore lui !) nous dresse une image de la Childebert, de ses habitants et des artistes qui l'ont occupée et fréquentée dans un récit savoureux fourmillant d'anecdotes. Parmi les célébrités ayant occupé l'endroit, donnons une mention spéciale au peintre Bouginier, (Henri-Marcelin-Auguste Bougenier de son véritable patronyme) celui-ci-ci affublé d'un très long nez fut la risée du quartier latin. Les murs de la capitale, puis de la France se couvrirent d'une énigmatique inscription : "Crédeville voleur" Une chanson lui fut dédiée et Gerard de Nerval affirmait avoir vu son portrait aux pieds des pyramides d'Egypte ! « ce nez immense et ces deux lèvres qui attendent un front et un menton pour former un visage complet ». tel était la légende qui accompagnait un portrait crayonné au charbon du nez de Bouginier. Le peintre Léopold Boilly élève de Gros et ami de Léthière y occupa un atelier. Paul Delaroche, Géricault, Tony Johanot les frères xxx que l'on soupçonne devoir être les auteur des illustrations de Gamiani (Achile et Eugène Devéria), Ary Scheffer, élève de l'un des Quatre G et Théodore Rousseau s'y partagèrent un atelier, l'un disciple de Gros et l'autre de Léthière. Il est difficile d'imaginer les controverses qui opposèrent les différents protagoniste,e de répertorier le nombre de jeunes gens devenus célèbres qui les ont habitées successivement.
Il est certain que ce n'était pas un, mais des cénacles, qui avaient investis les lieux. Le plus important certains étant même des partisans de David, c'est dire... !
La rue Childebert, se trouvait dans le dixième arrondissement, quartier de la Monnaie Sa longueur était de 79 mètres pour une largeur de 30 pieds, soit 9,74 mètres. Ouverte en 1715 sur l'enclos de l'abbaye par décision du cardinal de Bissy alors abbé de Saint-Germain-ds-Prés Une décision ministérielle de 1817, puis une ordonnance royale de 1844 ont maintenu la largeur primitive de la rue.
...............
A la suite du "Décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation" pris le 2 novembre 1789*, une dame Legendre avait acheté pour une liasse d'assignats d'un montant dérisoire, une immense bâtisse sise rue Childebert n° 9, construite sur une partie des jardins de l'abbaye, à l'angle de la place Saint-Germain-des-Prés. La propriétaire n'effectua aucune réparation et laissa tout aller de mal en pis, estimant que c'était toujours assez bon pour des locataires qui avaient tant de difficultés à payer.C'était une grande et puissante bicoque, un vaste capharnaüm divisé en chambres de garçons depuis le premier étage jusqu'aux combles. Ces chambres avaient été converties en ateliers par de jeunes artistes. Parmi eux, il est difficile de dénombrer ces groupes d'artistes et d'étudiants (l'école des Beaux-Arts était à deux pas) certains étaient sous la protection du peintre Guillon-Léthière dont nous reparlerons dans un prochain article.
La rue Childebert (photo Marville)
Aujourd’hui disparue avec d'autres du quartier lors du percement du boulevard Saint-Germain. La rue Childebert commençait rue D'Erfurth et finissait rue Sainte-Marthe 5gOZLIN°. Les numéros étaient rouges, les derniers impairs étaient 13, le dernier pair 10. La Childebert était au numéro 9.
A gauche, rue des ciseaux, sur la droite, passage Saint-Benoit.
Fontaine d'Erfurth qui alimentait en eau la Childebert, déplacée pendant le percement du boulevard Saint-Germain dans le square de l'abbaye Saint-Germain. les eaux venaient de la pompe à feu du Gros-Caillou.
La place Saint-Germain-des-Prés, l'église à droite et au premier plan le bâtiment faisant l'angle pourrait bien être à l'emplacement de celui qui avait supplanté la Childebert avant d'être démoli à son tour pour le percement du boulevard Saint-Germain.
Détail, la plaque portant le nom de la rue correspond aux premières normes de tôles peintes à l'huile en 2 couches, rectangulaires, avec deux oreilles pour la fixation. Cette rue fut ouverte en 1715 face à l'église Saint-Germain qui porta le nom de Childébert 1er roi de Paris d'Orléans et de Bourgogne, mort en 558 et inhumé (avec sa femme Ultrogothe) dans l'église Saint-Vincent (aujourd'hui Saint-Germain-des-Prés) qu'il avait fondée.
En 1851, un arrêté préfectoral va décider de rayer, de la carte la maison du numéro 9 de la rue Childebert. Cette vaste maison ( cinq étages et demi, huit croisées de façade sans compter un belvédère ) d'apparence monumentale débouchant sur la place de l'église Saint-Germain-des-Prés. Son orientation au nord la destinait particulièrement à ne loger que des ateliers d'artistes. Sur les quarante quatre fenêtres de la façade, une sur deux était camouflée par des lambeaux de toiles vertes. Les embrasures extérieures étaient rafistolées par des détritus de palettes de bois qui avec le temps faisaient des croûtes noprâtres. Aujourd'hui nous dirions que c'est un squat d'artistes ! les bourgeois qui osaient s'y aventurer risquaient de rencontrer dans les escaliers quelques naïades à demi- ou totalement nues, se promenant d'ateliers en ateliers. De temps en temps, les voisins étaient réveillés par des chants et toutes sortes de braillements et de cris stridents les jours de fêtes qui ne correspondaient pas forcement au calendrier de l'église. Les voisins se disaient : Allons, nous ne dormirons pas cette nuit, il y a fête à la Childebert.. Le sculpteur Clodion, Cochereau, un renégat de l'école de Dadid et Gillot Saint-Evre, faisaient partie d'un autre cénacle avec Debucourt qui perfectionna la lithographie couleur. Au moyen-âge, les habitants auraient été brûlés vifs pour moins que cela. D'autres mouvements de l"époque romantique avaient formé Les Jeunes France, puis les Bousingots et enfin les Badouillards. Chacun de ces mouvements étant l'opposé de celui qui l'avait précédé. Le premier cénacle, avant le coup d'Etat, fut celui du peintre Martin Drolling, dans sa vingtième année, un authentique élève de Jacques-Louis David.
La Childebert fut donc démolie 1851) et remplacée par un immeuble convenable qui allait pourtant tomber sous la pioche des vandales haussmanniens pour le percement et le prolongement du boulevard Saint-Germain. Disparurent aussi la rue Childebert, la rue Sainte-Marguerite, une partie de la rue Gozlin, la rue Taranne, la rue Sainte-Marthe et bien d'autres encore par décisions d'une délibération du conseil municipal du 15 juin 1866. Les numéros impair de la rue Taranne forment maintenant l'alignement du boulevard Saint Germain.
Guillaume Léthière par l'auteur des grimaces ( Louis Léopold Bouilly)
Le modèle de ce fragment de tableau de Guillaume Guillon Léthière qui se trouve à l'Assemblée nationale n'est autre que le général Dumas, le père de notre Alexandre préféré. image communiquée par Chantal Chemla.
*A SUIVRE : Guillaume Guillon Léthiere l'injustement oublié de l'Histoire de l'art.
A consulter, l'excellente anthologie réalisée et annotée par mes amis Jean-Didier Wagneur et Françoise Cestor : http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2013/02/12/les-bohemes-1840-1870-anth...
*Les biens du clergé devenus biens nationaux seront en partie mis en vente pour renflouer les caisses de l'État.
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27/12/2014
"La Tour de Nesle" : un jeu de rôle particulièrement crapuleux
Par Bernard Vassor
Photographie Atget : rue Mouffetard, cabaret démoli vers 1900
C'est dans le faubourg Saint-Marcel plus précisément dans le sinistre cabaret Le Vieux Chêne* de la rue Mouffetard près de la caserne de la Garde républicaine, que se produisit un des plus ignobles faits-divers qui éclata en 1844. Deux autres cabarets dont l'un se trouvait au numéro 76 face au Vieux chêne et l"autre 66 rue de L'ourcine qui furent aussi le lieu de rencontre de ce cénacle particulier.
Photo Atget 1900
Un sergent de ville en costume de bourgeois, chargé pour des raisons fiscales** et politiques de la surveillance des cabarets fut intrigué par le comportement de certains jeunes garçons qui avaient le visage enduit de suie vêtus de longs manteaux noirs, chapeaux hauts de forme de même couleur, bref, des gothiques avant l'heure. Ces jeunes faux ramoneurs communiquaient à l'aide de signes cabalistiques et lançaient en se séparant la phrase suivante : "A l Tour de Nesle !" Ce policier décida alors une filature qui conduisit à une maison toute proche au numéro 10 de la rue du Pot-de-Fer. Après avoir demandé à ses collègues du renfort, ils firent une descente avec le commissaire du quartier dans un appartement baptisé par les violeurs La Tour de Nesle où les policiers découvrirent avec stupéfaction qu'ils interrompaient une orgie, ou plutôt un viol collectif dont les victimes étaient des jeunes filles endormie, assommées par de puissants somnifères. Ces jeunes proies se retrouvaient le lendemain matin à demi-nues adossées à une borne. Ces garçons furent condamnés selon La Gazette des tribunaux d'avril 1844 à une peine de cinq ans de prison.
Des précurseurs pas très glorieux.
Un jeu de rôle pas très drôle...
L'histoire dans l'histoire nous donne froid dans le dos, ces gibiers de Saint-Lazare avaient pris pour modèles les personnages de la pièce d'Alexandre Dumas et Gaillardet jouée la première fois en 1832.
Pour les dix garçons âgés de dix huit à vingt deux ans, le "casting" était le suivant : Marie Poitou la maîtresse du propriétaire de l'appartement un nommé Stanislas Louvet (Buridan bien sûr), était Marguerite de Bourgogne qui avait de bonnes dispositions pour son état de future maquerelle. Les autres inculpés : Bonichon, Pilavoine et Jolly se partageaient les emplois de Gautier d'Aulnay, de son frère, d'Orsini et de quelques comparses de Savoisy et d'Enguerand de Marigny.
* Ce cabaret ouvrit ses portes en 1844 et cessa ses activités en 1891. Entre temps ce bal fut le théâtre d'un assassinat, et le patron succomba à un violent coup de poing qui lui fit éclater la rate en 1851.
**Le droit des pauvres était une taxe fiscale prélevée "sur les distractions des riches" censée devoir bénéficier aux indigents....
La rue du Pot de Fer était encadrée par une caserne de Gardes mobiles rue Mouffetard, et à l'autre extrémité c"était le siège de la 12° légion.
Sources
Afred Delvau,
D'après François Gasnault : Bals déliquance et mélodrame dans le Paris romantique
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18/12/2014
Encore un scandale financier ! Jules Mirès, l'ami des princes qui nous gouvernent....
Par Bernard Vassor
Cette annonce datée de 1864, fait suite à un procès pour escroquerie entamé en 1861. Jules-Isaac Mirès, malgré ses relations avec le pouvoir est incarcéré et condamné à 5 ans de prison pour faux et escroquerie. Peine qui fut cassée presque aussitôt en appel, il obtint sa réhabilitation complète.
A suivre
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04/12/2014
Ouverture de cantines municipales par la mairie du IX° arrondissement.
Par Bernard Vassor
Alors que l’hiver sévit durement sur la capitale, par esprit de fraternité républicaine, le rationnement de la viande a été ordonné. Mais, afin d’obvier à des difficultés qu’il présente pour quelques classes de citoyens qui ne peuvent cuire eux-mêmes les viandes qu’ils reçoivent, et aussi, pour offrir à tous une nourriture abondante , et aux indigents une gratuité réelle, la mairie du IX° arrondissement a créé les Cantines municipales. Déjà six cantines sont ouvertes dans divers quartiers. Elles sont établies :
CANTINE n° 1, rue de la Tour- d’Auvergne, n°2
……………..n°, 2, rue des Martyrs n°29
……………..n°3, rue du Cardinal Fesch, n° 9 (rue de Chateaudun)
……………..n° 4, rue Saint-Lazare, 74
……………..n° 5, rue La Bruyère, n°17
……………..n° 6, rue de Clichy, n° 40
……………..n° 7, rue de Maubeuge, n°6.
Ces Cantines offrent à la population deux repas par jour. L’un pour ainsi dire réglementaire, puisqu’il offre la part de viande affectée à chaque Citoyen par le rationnement se compose :
D’une ration de viande de bœuf avec bouillon e de riz ou de légumes.
L’autre, d’une ration de riz ou de légumes, de fromage, avec une tasse de café* noir sucré.
Le prix actuel de chacun de ces repas est de 0,25 centimes. Ils sont gratuits pour les personnes nécessiteuses, qui recevront en outre d’un bon de pain**. La mairie du IX° arrondissement a institué à la mairie, rue Drouot une Commission qui est chargée de distribuer les Bons, et de pourvoir au détail de tout service. Les membres qui la composent font appel à la bienveillance des habitants, au nom de l’Humanité, et les conjurent de leur venir en aide. Les souscriptions sont reçues : A la mairie, de 8 heures du matin à 4 heures du soir et chez tous les membres de ladite Commission :
Arlès-Dufour (Alphonse), rue du Conservatoire, n° 11
Avenel (Paul), rue de La Rochefoucault, n° 43
Azam (Victor), rue LafaYette, n° 37
De Bagnaux, rue d’Amsterdam, n° 50
Genevais (Antoine), rue de Navarin, 25, Noël Charles, rue du faubourg Poissonnière, n° 9.
Radigue (Pierre) rue de Clichy, n° 93.
Le Comité a été en outre chargé de l’hygiène des rues de l’arrondissement. Le Citoyen Signoret, rue Bréda, 23, (Henry Monnier) a adressé une lettre au Comité demandant que les ordures de chaque ménage soient déposées par les habitants dans des tombereaux ad-hoc, à leur passage qui seraient signalés par une petite clochette attachée au cou du cheval. Ce même Citoyen se charge de commander gratuitement les hommes chargés de l’entretien.
* Le café était fait à partir de graines grillées de toutes sortes et de chicorée.
* Le pain dit « pain Ferry » du nom du maire de Paris, ou « pain de siège », était composé de paille de seigle et d’un peu de farine de riz quand il y en avait.
Archives de Paris.
C'était au mois d'avril 1871.
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03/12/2014
Le docteur Paul Gachet, médecin naturopathe, hygiéniste, homéopathe (pas trop) électro thérapeute, et, d'après Vincent van Gogh, aussi névropathe que lui !
Par Bernard Vassor
Celui dont la tête fut mise à prix en Amérique pour 82,5 millions de dollars en 1990.
Voici un portrait du docteur Gachet, chirurgien, aide major au 9° bataillon de la 10° légion depuis le 31 juillet 1865, fut en 1871 pendant le siège et la Commune à l'ambulance du Château d'eau. Il reçut les remerciements du maire du X°, monsieur Dubail du parti de l'Ordre (versaillais) Il donnait des cours non rétribués d'anatomie artistique à l'école municipale de dessin et de sculpture du X° arrondissement, 19 rue des Petits Hôtels (1865-1876) sous la direction de Justin Lequien. Il a transféré son cabinet de la rue Montholon au numéro 9, au 78 rue du faubourg Saint Denis ou demeurait mademoiselle Carlotta Grisi. Consultations gratuites les mercredi et samedi à midi au dispensaire Saint Martin 31 rue du Vert-Bois.Création du vulnéraire antiseptique du Dr Gachet le 27 octobre 1870,"pour les plaies d'armes à feu et armes blanches." (préparé par Christien, 31 rue du Caire, puis par Barral et Dalmont, et enfin par Dubat, 80 rue du faubourg Saint Denis) 1870 :Médaille d'argent : Témoignage de reconnaissance des élèves de M.Lequien fils (cours d'anatomie artistique).
1 mai-15 juin 1871, requis à hôpital militaire Saint Martin (médecin en chef :docteur Cabrol)
8-19 mai 1871 requis par la commission exécutive de la Commune de Paris pour l'examen des squelettes découverts dans église St Laurent (voire aussi JO de la Commune, page 629 article de Jules Vallès)
1871, félicitations et remerciements de la commission municipale du X° pour services rendus après la semaine sanglante.
Sources Michael Pakenham
Placée sur la table rouge, figure une tige de digitale pourpre, référence symbolique à la spécialité du bon docteur Safran, et peut-être à la maladie supposée de Vincent (l'épilepsie) et le moyen de la traiter ?
Psychose, névrose, folie, dégénérescence. Germinie Lacerteux, des frères Goncourt, est le premier exemple d’étude de la femme hystérique.
Les livres jaunes, Manette Salomon et Germinie Lacerteux (éditions Charpentier) sous le coude du docteur lui avaient été prêtés par Vincent qui en avait fait, avec La Fille Elisa ses livres de chevet. Le jardin de plantes officinales est composé d'un mystérieux labyrinthe de terrasses où un dédale de murets de pierres cernés d'arbres centenaires par de petits escaliers et planté de toutes sortes de végétaux en usage dans la pharmacopée homéopathique.
SIMILIA SIMILIBUS
Paul Gachet avait décidé de faire une carrière médicale à partir de 1848. Il avait découvert, la doctrine du fondateur de l'Ecole homéopathique Samuel Hahnemann (1755-1843) mort cinq ans plus tôt.
La France comptait déjà plusieurs sociétés homéopathiques des émules de Samuel Hahnemann.
L'année 1847 avait marqué fortement les esprits des étudiants en médecine par le procès intenté à la veuve de Samuel Hahnemann, Marie-Mélanie d'Hervilly qui possédait pourtant un diplôme de médecin homéopathe de l'Académie d'Allenton en Pensylvanie. C'est sur la dénonciation du fameux docteur Mathieu Orfila* doyen de la Faculté de médecine (qui s'était déjà acharné sur une veuve dans l'affaire Lafarge) que les poursuites furent engagées à l'encontre de Marie-Mélanie pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie devant le tribunal de la cinquième chambre du tribunal de police de la Seine. L'accusée fut défendue par le très célèbre Chaix d'Estange (qui s'illustra aussi lors du procès des Fleurs du mal en 1857)
Après un réquisitoire et une plaidoirie fleuve la veuve fut condamnée à une amende de 100 francs et à acquitter les frais du procès !
(Marie-Mélanie d'Hervilly habitait le 48 rue de Clichy, l'adresse de l'ancien cabinet de Samuel Hahnemann)
François-Joseph Cazin (1788-1864) qui est considéré comme le premier phytothérapeute a fortement influencé l'évolution de l'étudiant que Gachet était en 1848.
Ce sinistre imbécile de docteur Doiteau a commis un article dans la revue Aesculape (en 1856) consacré au docteur Gachet et a propagé l'idée saugrenue de l’assassinat de Vincent van Gogh par les deux frères Seccrétan (fils de pharmaciens de la rue de la Pompe à Paris). Deux historiens américains qui font "autorité" ont cru bon de reprendre à leur compte les élucubrations du docteur Maboule....
A suivre
Un superbe site naturopathe :
http://la.maison.gaia.over-blog.com/-bienvenue-dans-la-ma...
*Mathieu Orfila (1787-1853) était toxicologue, fondateur de la médecine médico-légale.
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13/11/2014
Une association qui devrait faire du bruit : PHONOPLANETE La Grande Aventure du Son Enregistré 
Par Bernard Vassor et Jalal Aro.
Le phonographe est le premier produit de consommation de masse à avoir pénétré nos foyers, avant la radio et l'électricité. Plus tard, en 1930, au centre d'un film célèbre de René Clair "à nous la liberté", qui servit de canevas à Charlie Chaplin pour "les Temps Modernes", le phonographe est montré comme l'emblème de la production industrielle moderne. Son histoire au cours du XXe siècle est en effet celle d'une évolution phénoménale. Aujourd’hui, l’industrie musicale est omniprésente dans nos existences par la télévision, la radio, les sites de téléchargements, les disques et la diffusion de musique dans la plupart des lieux publics. A Paris au 53 Bld de Rochechouart 75009. A travers environ 150 machines d’époque et en état de fonctionnement, le Musée du Son Enregistré évoque les différentes étapes de l’évolution technique, des premiers appareils à cylindres et à disques sous les formes les plus représentatives jusqu’aux dernières technologies. Une quarantaine d’affiches d’époque viennent illustrer et agrémenter le musée. Nous faisons aussi des parallèles entre les plus importants artistes d’hier et d’aujourd’hui. Un total de 8000 enregistrements, 2000 documents et 2000 photos sont consultables sur demande.
PHONO MUSEUM 53 BOULEVARD DE ROCHECHOUART 75009 PARIS
Du jeudi au dimanche de 14 heures à 18 heures.
Tarif 5 euros la visite simple
10 euros la visite guidée.
Réservation pour les groupes : phonomp@gmail.com
06 80 61 59 37.
Association Loi de 1901.
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Science-fiction, utopie visionnaire ou charlatanisme publicitaire : Courtonne, la télévision en 1889.
Par Bernard Vassor
Un chimiste français, M. Courtonne, a déposé hier, à l'Académie des sciences, sous pli cacheté, et afin de prendre date, la description d'un appareil semblable qu'il appelle «le téléphote ».
Affirmation trouvée dans plusieurs journaux ou revues.
Cette gravure éditée en 1889, présente une invention qui va révolutionner le monde de la communication. L'appareil que nous voyons permettra de visionner à des milliers de lieues de distance les ouvres jouées à l'Opéra de Paris, ou les pièces de théâtre jouées aux quatre coins du monde.
La distance ne sera abolie que de nom, ou du moins par manque de contact.
C'est ce qu'annoncent dans des termes identiques plusieurs journaux, revues scientifiques plus ou moins sérieux. Cette annonce est même relayée par un journal Belge. Un certain Courtonne dit avoir déposé un pli cacheté concernant un appareil qu'il a appelé (après d'autres) le "téléphote" qui permet de voir à distance, comme le téléphone permet d'entendre et ainsi de joindre l'audition à la vision.
C'est l'annonce de la venue à Paris de Thomas Edison qui a précipité les annonces. L'inventeur américain a annoncé que de son côté il avait inventé un instrument similaire qui serait finalisé dans les deux ans. Ce à quoi, Courtonne a annoncé qu'il rendrait publique son invention avant la fin de l'année 1889.
Jusqu'à aujourd'hui (en 2014) il n' a été trouvé aucune trace d'un pli ou d'un paquet cacheté, que ce soit à l'Académie des sciences ou à la Société d'encouragement.
Déjà, en 1881, une revue un article annonce dans "La nouvelle Revue" :
le 24 septembre 1881, dans le Palais même de l'Exposition, sir Shelford Bidwel entretient la Société des ingénieurs civils de Londres du téléphote, c'est-à dire de l'appareil qui permet de reproduire à plusieurs kilomètres l'image des objets.
De son côté, Le Figaro annonce, dans un article dithyrambique de Georges Robert, intitulé "SaMajesté Edison" paru le 8 août 1889, l'arrivée de l'inventeur américain à Paris à l'occasion de l'Exposition universelle. Sa visite est comparée à celle du Shah d'Iran, qui a eu lieu quelques jours plus tôt et critique le Président de la République Carnot de ne pas réserver à Edison l'accueil qu'il mérite(...)
Ce journal consacra de nombreux articles à la gloire de l'inventeur américain en affirmant sans apporter la moindre indication que le grand homme "s'était déjà occupé du téléphote".
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07/11/2014
Hommage à Léon Scott de Martinville et aux précurseurs méconnus.
Par Bernard Vassor
Le mouvement qui produit les sons est toujours un mouvement de vibration.
Les précurseurs de l'invention des appareils d'enregistrement des sons
Léon Scott de Martinville présente son phonautographe.
J'ai souhaité longtemps de rencontrer quelqu'un qui voulut prendre
le soin d'occuper ma presse en faveur de la vérité,
contre les mensonges que la malignité et
l'ignorance débitent tous les jours au public.
Enfin, j'ai trouvé ce que je cherchais et désormais
l'on va me donner de quoi vous entretenir chaque semaine
de ce qui se passera de plus considérable dans le monde.
Avril 1832
Jean Mommaert
Fondateur de la Gazette bruxelloise à une date indéterminée.
Voyage dans l'Isle Cromatique.
En 1807 Thomas Young décrit un instrument " qui peut servir sans difficulté à mesurer le nombre et l'amplitude des vibrations des corps sonores en leur adaptant un style susceptible de décrire une trace ondulatoire sur un cylindre tournant. Ce fut la première expérience réussie de l'enregistrement de sons émis par un corps solide. Plus tard, avant la véritable invention révélée par Scott de Martinville, d'autres chercheurs perfectionneront le procédé de Young sans toutefois parvenir à accoucher de l'idée de génie émise par un modeste ouvrier typographe, consistant à substituer à l'action du corps en vibration, l'ébranlement indirect de l'air consécutif à une membrane vibrante (comme le tympan de l'oreille) permettant d'enregistrer sur un tambour enduit d'une mince pellicule de noir de fumée, non seeulement les bruits enregistrés par le frémissement des corps solides, mais encore l'écho de la voix et de la parole.
Pour résoudre le problème, j'ai cru ne pouvoir mieux faire que de copier en partie l'oreille humaine, dans son appareil de physique seulement, en l'appropriant au but que je me propose, car ce sens admirable est le prototype des instruments propres à s'impressionner des vibrations sonores. (extrait du pli cacheté déposé en 1857)
Un article remarquablement documenté :
http://www.phonozoic.net/fs/First-Sounds-Working-Paper-04...
Fin de la première partie (A suivre...)
Un espace dédia à la vente à la réparation ainsi que la location est ouvert à Paris. Jalal Aro, véritable encyclopédie en la matière a mis sa passion au service de tout le monde en organisant des visites des conférences sur les machines parlantes. Une exposition permanente présente des affiches, des cylindres et disques de toutes époques.
http://www.phonogalerie.com/lang-francais/contacts/
Aux dernières nouvelles :
https://www.facebook.com/pages/PHONO-Museum-Paris-La-Gran...
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06/11/2014
Une information du "Petit journal" nous apprend que le prix Goncourt a été remis dans une ancienne boucherie !
Par Bernard Vassor
Le 27 mai 1867, le Journal des Goncourt mentionne : Le bœuf gras empaillé du boucher primé Fléchelle, blanchissait de blancheurs sacrées d'Apis*. Jules et Edmond ne pouvaient pas imaginer une seconde que c'est devant l'étal de cette boucherie située 18 place Gaillon, que 147 ans plus tard, il serait remis un prix , non pas bovin, mais littéraire qui serait remis en leur nom !
La promenade du bœuf gras qui se déroulait pendant trois jours (le dimanche, lundi et mardi) au terme de laquelle l'animal était mis à mort aux abattoirs de Montmartre*. La boucherie de la place Gaillon d'Achille Fléchelle était depuis plusieurs années une halte obligée du parcours de l'ordre de marche conduite par des garçons-bouchers vêtus à la turque, et la bête, dont les cornes ornées de fleurs, était chevauchée à califourchon par un enfant en habits de carnaval. Les costumes des participants et le caparaçonnement du bœuf étaient confectionnés par un atelier de couturières conduit par la gracieuse Madame Fléchelle.
C'est un jury qui décernait le prix au boucher possesseur des animaux sélectionnés qui étaient parqués au Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne. Cette année là (1867) était la septième consécutive à remettre la récompense au très influent Achille Fléchelle....
Nous devons à un article du Petit journal d'avril 1867 les noms et pedigrees des 12 bovins en compétition. Le lauréat, un animal élevé par un certain Ménage du Cotentin, était âgé de six ans, il pesait 1550 kilogrammes. Il avait été baptisé La Lune en l'honneur du journal d'André Gill.
..........................
Le restaurant Drouant a ouvert ses portes en 1880.
C'est en 1862 que les Bichons décidèrent qu'après leur mort tous leurs biens seraient vendus pour permettre à dix auteurs de recevoir une prime de 6000 francs or par an. En outre un prix annuel de 5000 francs or sera décerné. Compte tenu des diverses dévaluations et la chute du montant des obligations souscrites à l'époque le montant du prix atteint cette année la somme mirobolante de 10 euros (quand même).
La première remise du prix Goncourt a été proclamée en 1903. C'est l'ancien Hirsute, Zutiste et Hydropathe connu sous le nom de John-Antoine Nau qui fut le premier récompensé.
* Notons au passage que l'annuaire de la boucherie de 1862 indique deux adresses pour le boucher Flésselle, l'une 18 place Gaillon, l'autre aux abattoirs de Montmartre, ça sent le conflit d'intérêt !
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29/10/2014
Parution début novembre 2014 : DICTIONNAIRE DE LA CRITIQUE D'ART A PARIS (1890-1969)
Par Bernard Vassor
Gustave Geffroy. Source: Gallica.bnf.fr (mise à jour)
Cet ouvrage deviendra vite indispensable aux doctorants et historiens de l'art. Il comprend près de six cents notices, dont trois cents détaillées sur les principaux acteurs qui ont œuvré dans le champ de la critique d'art à Paris dans le cadre chronologique délimité d'un côté par l'émergence dans l'ultime décennie du XIX° siècle d'un nouveau type de critique d'art en lien avec la floraison des "petites revues" symbolistes et par la création de deux grandes revues littéraires et artistiques le Mercure de France et la Revue blanche, de l'autre côté par la disparition au cours des années 1960 de toute une génération d'auteurs ayant marqué le monde de l'art depuis une quarantaine d'années. L'ouvrage comprend également un certain nombre d'articles thématiques sur les éléments essentiels à la constitution historique du champ de la critique d'art (galeries, musées, expositions, éditions d'art, etc.). Trois autres parties complètent la chronologie : un répertoire des principales collections et séries sur l'art publiées de 1890 à 1970, un index des périodiques, un index général des noms propres dans lequel sont répertoriés tous les artistes et les auteurs cités dans le dictionnaire et ses annexes.
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Claude Schvalberg, chercheur indépendant est un libraire spécialisé en histoire de l'art à l'enseigne de "La porte étroite" qui a consacré avec une cinquantaine de spécialistes, de nombreuses années de recherche à l'élaboration de ce dictionnaire.
DICTIONNAIRE DE LA CRITIQUE D'ART A PARIS (1890-1969), sous la direction de Claude Schvalberg avec une préface de Jean-Paul Bouillon. Presses universitaires de Rennes 2014, 640 pages.
ISBN 978 2 7535 3487 2
10 rue Bonaparte
Paris 75006
DR Bernard Vassor
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23/10/2014
Découverte de la photographie, suite.
Par Bernard Vassor
Mes derniers articulets sur le rôle de Daguerre concernant la paternité d'un procédé dont il s'était attribué seul le mérite. La controverse était née peu après la proclamation du rapport à l'Académie des sciences par François Arago qui était une apologie presque exclusive des travaux de, Daguerre, selon les écrits du scientifique incontestable Marc-Antoine Gaudin (1804-1880)qui se livra lui-même à de nombreuses améliorations du daguerréotype écrivit : "Enfin Arago procède à une apologie presque exclusive des travaux de Daguerre , ce qui le conduit premièrement à minimiser le rôle de Nièpce, deuxièmement à négliger les avantages des positifs direct sur papier de Bayard* dont il connaissait pourtant les réalisations, troisièmement à rejeter le procédé de négatif papier de Talbot, c'est à dire à sous-estimer l'intérêt de la reproductibilité des épreuves photographiques" (ce qui est impossible avec le daguerréotype qui ne mérite pas le nom de photographie pour cette dernière raison). Le neveu de Joseph Nicéphore, Abel Nièpce de Saint-Victor (1805-1870) qui avait poursuivi les travaux de son oncle après avoir suivi les cours de chimie de Chevreul, inventa le premier procédé photographique sur verre en 1847 et fut également, avant Henri Becquerel le découvreur en 1858 des effets de la radioactivité (divulgués en 1896) et dont la postérité ne retient que le nom de Becquerel. Un membre de l'Académie des sciences, Jules Chevrier (1816-1883) s'indigna lui aussi des agissements de Daguerre s'appropriant seul la découverte et de l'effacement des tablettes de l'Histoire du nom de Nièpce que Chevrier considère comme l'égal de Gutenberg et de Maso Figuerra. Chevrier date de 1823 les premiers résultats obtenus par Nièpce, de ce qu'il a appelé la gravure héliographique.
Lettre adressé au graveur parisien François Lemaitre ( le premier associé de Nièpce) désigné dans l'article 8 des bases du traité provisoire que messieurs Nièpce et Daguerre, s'engagent à ne choisir aucune autre personne que monsieur Lemaitre, pour faire ladite application )
Le 27 janvier 1827 Nièpce annonce les résultats obtenus par son procédé sur des plaques de cuivre vernies.
L’opticien qui approvisionnait Daguerre était Vincent Chevalier, celui-là même chez qui Nicéphore Niépce commandait ses lentilles. C’est en effet par l’intermédiaire de Chevalier que Daguerre avait obtenu l’adresse de Niépce. c'est l'opticien Charles-Louis Chevallier (1804 - 1859) qui créa une chambre pliante à mise au point à crémaillère. Cette invention fut suivie, en 1841, par le premier appareil en cuivre muni d'un objectif de focale F:3/6 qui donna des daguerréotypes circulaires de 94 mm de diamètre alors que l'autrichien Pierre-Guillaume Voïgtländer (1812 - 1878) fabriquait un objectif avec un double système de lentilles.
*Hippolyte Bayard avait informé l'illustre physicien Jean-Baptiste Biot (1764-1862) de sa découverte le 13 mai 1839 et lui avait communiqué des images obtenues avec son procédé, puis le 20 mai il lui adressa de nouvelles épreuves qui furent montrées à François Arago. Hippolyte Bayard organisa ensuite une exposition à l'hôtel des ventes, comme le rapporte un compte rendu de l'Académie royale des beaux-arts dans sa séance du samedi 2 novembre 1839. Le secret du procédé rappelons le fut divulgué le 19 août après qu'Arago eut fait verser une rente viagère de 6000 francs à Daguerre, et 4000 francs au fils de Nièpce qui avait accepté que le nom de son père soit effacé de l'acte définitif du contrat passé entre lui et Daguerre en 1837. Daguerre s’acharnera à démontrer que Nièpce n'était pour rien dans cette affaire. Ajoutons pour ce qui concerne Arago, qu'il fit obtenir une aumône à Bayard pour le faire taire et ne pas faire d'ombre à son protégé, avant que celui-ci ne se rebelle en publiant avec amertume son auto-portrait de noyé suicidé....
Un livre formidable et différentes archives collectées notamment sur GALLICA m'ont servi de base pour l’essentiel de cet article.
André Rouillé, La photographie en France, 1816-1871 Editions Macula Paris 1989.
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14/10/2014
Une bien étrange histoire ! Légende ou réalité ?
Par Bernard Vassor
La maison des Chevalier père et fils, Vincent et Charles, ingénieurs opticiens "depuis 1740"
69 Quai de l'Horloge.
Nous avons rappelé dans des articles précédents le rôle capital joué par cette famille dans la découverte de la photographie, sans qui Daguerre n'aurait pas eu l'occasion d'entrer en contact avec Nicéphore Nièpce le véritable inventeur de ce qu'il avait appelé l'Héliographie.
L'histoire suivante a été relatée par plusieurs historiens, dont le célèbre Louis Figuier, vulgarisateur scientifique contemporain des Chevalier qui pour la rédaction de ses ouvrages a forcément fréquenté les magasins "ateliers" du Palais-Royal ou du quai de l'horloge.
L'histoire se déroule pendant l'hiver 1825. Dans "la montre"* de la boutique était présentée un chambre obscure. Un jeune homme "pauvrement vêtu" entre et demande le prix de l'objet qu'il convoitait. Devant la mine déconfite du jeune homme qui n'avait pas la somme nécessaire, Charles Chevalier lui demande la raison de son désarrois et pourquoi il tenait tant à acheter sa caméra obscura. Le jeune homme alors sortit de sa poche un papier représentant les toits de Paris d'un réalisme inouï, jamais rencontré à cette époque. Devant la stupéfaction de l'opticien, l'homme sortit de son autre poche une fiole contenant un liquide coloré qu'il lui tendit en lui disant : Voilà la liqueur que j'utilise, je vous la donne. Charles Chevalier en tremblant prit le flacon dont il répandit le contenu sur une feuille de papier qu'il exposa dans une chambre noire. Comme de bien entendu il n'obtint aucun résultat, car ignorant la façon de procéder, il n'avait pas sensibilisé le papier dans le noir absolu. L'histoire ne dit pas si l'opticien fit cadeau au jeune homme d'une chambre noire, mais ce qui est certain c'est que personne ne le revit jamais.
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