Par Bernard Vassor
Similia similibus curantur
(Les semblables sont
guéris par les semblables)
C'est actuellement sous cette pierre tombale ne portant même pas son nom, que fut inhumé Samuel Hahnemann au cimetière Montmartre (Numéro d'ordre 324,division 16 ligne 1, numéro de la concession : "mur" date de renouvellement de la concession "Léthière".
Ce Léthière n'est autre que Guillon Léthière l'immense peintre "mulâtre", à l'époque l'égal de son rival Jacques-Louis David (1745-1825), Léthière, originaire de la Guadeloupe (et non pas de Martinique comme inscrit ci-dessus) mort lors de la terrible épidémie de choléra qui ravagea Paris en 1832 occasionnant la mort de plus de quinze mille personnes en six mois.
Il semblerait que tout a été fait pour brouiller les pistes, pour moi il existe encore certaines zones d'ombre !
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Samuel Christian Frédéric Hahnemann
Un an avant l'épidémie.
Samuel Hahnemann a vu le jour le 12 avril 1755 à Meissen (Saxe) où son père était peintre sur porcelaine. Il fit des études de médecine à Leipzig, et reçut son diplôme en 1779. Confronté à l'impuissance de divers médicaments pour obtenir la guérison de ses patients, il se livra à des recherches en étudiant les propriétés de certaines substances. Pour en vérifier les effets, il se livra à des essais sur lui-même.
En absorbant un breuvage à base d'écorce de quinquina* il fut pris de symptômes identiques à ceux d'une fièvre intermittente (fièvre tropicale ou paludisme). Ce fut pour lui un trait de lumière, la même substance qui donne un mal à celui qui ne l'a pas, guérit celui qui en est atteint. Sa conclusion fut que l'organisme ne pouvant être atteint en même temps par deux maux semblables en opposant un mal à un même mal, il se produit une réaction positive qui conduit à la guérison.
Utilisant des substances parfois très toxiques ou des poisons violents utilisés en quantité infinitésimale, il fabriqua des médicaments en les mélangeant avec du sucre, du lait ou de l'alcool, sous la forme de globules gros comme des graines de pavot .
Hahnemann pratiqua dans plusieurs villes d'Allemagne, donna des cours publics, mais se trouva confronté à l'hostilité de ses confrères médecins traditionnels. Il fut persécuté, ridiculisé, accablé d'injures. Il rencontra une jeune française venue le consulter, Mlle Mélanie d'Hervilly Gohier, qui avait quarante sept ans de moins que lui. Il l épousa, et décida de venir s'installer à Paris où sa réputation l'avait précédée. Mais il ne rencontra pas la même haine que dans son pays, et un certain nombre de ses élèves devinrent des adeptes fervents qui propagèrent son enseignement.
Dès son arrivée en France, il ouvrit un cabinet à Paris, juste en face de l'actuelle faculté de médecine de Paris 26 rue des Saint-Pères (en 1835), rue Madame au numéro 1, puis au 7, ensuite, 4 rue de Parme où il finit ses derniers jours, puis Mélanie s'installa au 48 rue de Clichy où elle exerça sans exercer la pratique homoeopathique, ce qui lui valut un procès retentissant pour exercice illégal de la médecine en 1847. Les attaques de ses ennemis étaient repoussées par des adeptes qui publièrent les ouvrages d'Hahnemann et qui créèrent dans le monde entier de nombreuses associations à sa gloire. .
Hahnemann au chevet de la fille d'Ernest Legouvé, bas relief
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On raconte souvent l'histoire d'Ernest Legouvé, qui avait une fille âgée de quatre ans que tous les médecins les plus éminents de la capitale avaient décrété qu'elle était incurable incurable.Victor Schoelcher, l'ami de Legouvé, ayant entendu parler de ce médecin hors du commun, pressa un jeune homme Amaury Duval (un élève de Ingres) d'aller chercher Hahnemann rue de Parme, et le décida à venir en consultation chez Legouvé qui habitait alors 14 rue de la Victoire. La guérison huit jours plus tard de la fille de l'académicien auteur d''Adrienne Lecouvreur" fut connue immédiatement et provoqua un engouement extraordinaire, pour celui qui la veille avait été conspué par ceux-là même qui lui tressaient des couronnes. Mais la haine de certains confrères ne fut pas éteinte pour autant. Legouvé* rapporte les propos haineux propagés par ces hommes de science à l'égard de l'inventeur de l'homoeopathie.
Père d'un famille de onze enfants issus d'un premier mariage, Samuel Hahnemann est mort à Paris le 2 juillet 1843.
Nous ignorons la raison pour laquelle son épouse ne déclara le décès que onze jours après sa mort, et l'absence d’inscription du nom de son mari. C'est dans ce même caveau entouré d'une grille qu'elle fut elle-même inhumée en 1878, jusqu'à ce qu'une association homoeopathique de Philadelphie ne finance le transfert des deux époux au Père Lachaise.
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La ville de Leipzig qui l'avait chassé comme un pestiféré en 1820, lui a érigé un monument en 1850 !
Une photographie présumée de Samuel Hahnemann.
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*Ernest Legouvé Soixante ans de souvenirs, Hetzel 1888
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En 1796, Hahnemann publia "Essai sur un nouveau principe pour démontrer la valeur curatives des substances médicinales, suivi de quelques aperçus sur les principes admis jusqu'à nos jours"
En 1810 L'Organon de l'art de guérir.
Puis de nombreux ouvrages, traitant de "pathogénie" et un traité des maladies chroniques.
Il remit en avant le principe de similitude, énoncé par Hippocrate.
Le quinquina arbuste originaire du Pérou doit son nom à une comtesse de Chinchon, femme du vice-roi du Pérou guérie d'une fièvre (le paludisme) grâce à cette substance extraite de l'écorce de cet arbrisseau, le fit venir en Espagne en 1632. Pour remercier la comtesse, on donna le nom de chichona à la plante, qui devint par la suite le quinquina.
Je dois à Mathilde Huet une information qui me manquait : Le corps de Samuel Hahnemann (avec celui de sa dernière épouse)a été transféré de Montmartre au Père-Lachaise en 1898 Division : 19, Ligne : 1 (27), Tombe : 8 (20) Le numéro de la concession de la tombe actuelle est : 15 AD 1898 Le corps de Marie Mélanie d'Hervilly inhumée en 1878 à Montmartre, avant d'être ,expatrié dans la même sépulture qu'Hahnemann au Père Lachaise en 1898 .
Mise à jour le 25 décembre 2014
Dans un prochain article nous évoquerons la vie trépidante du peintre Guillaume Guillon-Léthière fils d'une esclave affranchie, et d'un notable guyanais, injustement tombé dans l'oubli
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