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07/01/2015

WALDER, L'ASSASSIN DE LA PLACE BEAUVAU : Un crime oublié. Les recherches d'un agent de la Sûreté. Sur la piste d'un Médecin en chef au Nicaragua. La police du Venezuela.– L'impuissance de la loi.

Par Bernard Vassor

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WALDER AVEC ET SANS BARBE
LE PILON AYANT SERVI AU DOUBLE ASSASSINAT 
AVEC UNE LETTRE A MADAME LAGRANGE EXPLIQUANT QUE LA BONNE FAISANT DE LA RESISTANCE, IL AVAIT ETE OBLIGE DE LA TUER AUSSI 
Le pharmacien Lagrange était le successeur de Labordette que nous avons déjà évoqué dans un article précédent.
C'est le dimanche 5 octobre 1879 entre quatre et cinq heures de l'après-midi  le pharmacien M.Lagrange et sa bonne Zélie Gaillot, ont été surpris et successivement assommés dans le laboratoire servant de cuisine. Les victimes portaient chacune, au dessus de la tempe, de profondes blessures qui avaient dû provoquer rapidement la mort. L'assassin s'était enfui et avait pris le train pour Le Havre où il avait posté la lettre à madame Lagrange qui est arrivée place Beauvau le 6 à 9 heures du matin. Walder toujours  en fuite, est revenu plusieurs fois à Paris, notamment à l'hôtel de la Cour Bony, 32 rue de Trévise Paris 9 ème.. La négligence de la surveillance des garnis ne permit pas son arrestation. Walder n'a jamais connu les foudres de la justice, nous avons perdu sa trace en 1884.....  Une autre version de l'histoire nous est donnée : On se rappelle le crime célèbre commis, par un élève en pharmacie du nom de Walder, assassinant son patron et la bonne, dans une  pharmacie située place Beauvau, à deux pas de la Sûreté générale. Pendant longtemps, l'attention publique a été attirée sur cet épouvantable forfait, accompli en plein Paris avec un atroce sang-Froid. Le vol était le mobile du crime. Une somme de quarante mille francs avait disparu. Le nom de l'assassin était également connu. C'était Walder, l'élève qui avait disparu le lendemain du double assassinat et dont la culpabilité était nettement établie par des indices manifestes et

 irrécusables. Pendant longtemps le nom de Walder a été jeté à la face des agents de la Sûreté, comme un sanglant reproche et comme une preuve d'incapacité. 

Et pourtant la préfecture avait redoublé de zèle et de vigilance; Le signalement de Walder avait été 
envoyé dans tous les ports; les garnis de Paris avaient été fouillés de fond en comble. De nom- 
breux agents avaient sillonné les pistes les plus diverses et les plus éloignées, mais rien, absolument 
rien n'avait pu les mettre sur la trace du coupable. Le dévouement d'un agent 
Cependant la famille de la victime ne désespérait pas. La police, elle, avait renoncé à toute poursuite 
et l'affaire venait d'être définitivement classée. De plus, l'oubli se faisait peu à peu dans l'opinion publique, à ce point que, depuis quelque mois le nom de Walder l'assassin ne réveille plus que de vagues souvenirs. Un jour, un agent qui avait été chargé de l'affaire, vint trouver un membre de la famille de la victime et lui dit : On renonce à trouver Walder. Il me semble qu'on a tort de se décourager. Si vous voulez, moi, pable d'incapacité. 


Et pourtant la préfecture avait redoublé de zèle et de vigilance; Le signalement de Walder avait été 
envoyé dans tous les ports; les garnis de Paris avaient été fouillés de fond en comble. De nom- 
breux agents avaient sillonné les pistes les plus diverses et les plus éloignées, mais rien, absolument 
rien n'avait pu les mettre sur la trace du coupable. Le dévouement d'un agent

Cependant la famille de la victime ne désespérait pas. La police, elle, avait renoncé à toute poursuite 
et l'affaire venait d'être définitivement classée. De plus, l'oubli se faisait peu à peu dans l'opinion pu- 
blique, à ce point que, depuis quelque mois le nom de Walder l'assassin ne réveillait plus que de va- 
gues souvenirs. 
Un jour, un agent qui avait été chargé de l'affaire, vint trouver un membre de la famille de la 
victime et lui dit : On renonce à trouver Walder. Il me semble qu'on a tort de se décourager. Si vous voulez, moi,  je me charge de retrouver l'assassin. Donnez-Moi carte blanche et mettez à ma disposition quelques billets de mille francs. La proposition fut agréée et l'agent se mit en campagne. L'inspecteur de la sûreté avait déjà quelques indices. On soupçonnait la présence de Walder dans l'Amérique du Sud, et il résolut de poursuivre ses 

irrécusables. Pendant longtemps le nom de Walder a été jeté à la face des agents de la Sûreté, comme un sanglant reproche et comme une preuve d'incapacité. Et pourtant la préfecture avaIt redoublé de zèle et de vigilance; Le signalement de Walder avait été envoyé dans tous les ports; les garnis de Paris avaient été fouillés de fond en comble. De nombreux agents avaient sillonné les pistes les plus diverses et les plus éloignées, mais rien, absolument rien n'avait pu les mettre sur la trace du coupable. Le dévouement d'un agent Cependant la famille de la victime ne désespérait pas. La police, elle, avait renoncé à toute poursuite et l'affaire venait d'être définitivement classée. De plus, l'oubli se faisait peu à peu dans l'opinion publique, à ce point que, depuis quelque mois le nom de Walder l'assassin ne réveilla plus que de vagues souvenirs. Un jour, un agent qui avait été chargé de l'affaire, vint trouver un membre de la famille de la victime et lui dit  On renonce à trouver Walder. Il me semble qu'on a tort de se décourager. Si vous voulez, moi, je me charge de retrouver l'assassin. Donnez-moi carte blanche et mettez à ma disposition quelques billets de mille francs. La proposition fut agréée et l'agent se mit en campagne. L'inspecteur de la sûreté avait déjà quelques indices. On soupçonnait la présence de Walder dans l'Amérique du Sud, et il résolut de poursuivre ses 
recherches dans le nouveau monde. 
Pour l'aider dans ses investigations, l'agent ré- 
clama le concours d'un valet d'écurie du maréchal 
de Mac-Mahon. Au temps où le duc de Magenta était 
à l'Elysée, Dominique, –le domestique fréquentait souvent chez le pharmacien de la place Beauvau 
et prenait tous les matins le vin blanc, avec Walder, l'élève en pharmacie. Il connaissait donc bien cet assassin. 

L'agent (il ne nous est pas encore permis de 
donner son nom) et Dominique le domestique partirent pour 
l'Amérique. Pendant plusieurs semaines ils suivirent, puis perdirent et retrouvèrent successivement les traces de l'élève en pharmacie. Finalement, l'argent venant à manquer et l‘assassin courant toujours 
devant eux, ils durent renoncer à leur poursuite, et, honteux dépités et découragés, ils rentrèrent bredouilles à Paris, comme récemment , envoyés sur le nouveauSoudais et Houillier

continent à la recherche d'Eyraud *(un autre assassin en fuite), revinrent en France sans avoir pu rejoindre l'assassin de Gouffé.

Comme pour le complice de Gabrielle Bompard*, il a fallu un hasard pour découvrir la retraite de Walder.  Au cours de ses nombreuses pérégrinations, l'agent de la sûreté qui avait noué des relations avec les polices des républiques du Chili, du Guatemala, du Vénézuéla, etc., et leur avait promis une forte prime, au cas où elles découvriraient Walder.  Comme nous l'avons déjà dit  l'affaire Walder était oubliée depuis fort longtemps. Aussi quelle fut la surprise de l'agent qui avait « marché sur cette affaire », en recevant une lettre de Caracas (Venezuela), et portant ce qui suit : 

« Nous avons trouvé l'individu que vous êtes venu chercher chez nous, il y a quelques années. 
Depuis longtemps, il est établi pharmacien à Caracas, et demeure rue (calle) Diego Losada, sous le nom de Welser. « Ce nom d'emprunt est celui 
d'une famille de patriciens d'Augsbourg qui colonisèrent la

République en l'an 1550. Attirée par ce nom respecté, notre attention se portait depuis quelque temps déjà sur  le pharmacien français, et tout récemment nous avons eu d'avoir la confirmation de nos soupçons. Dans 

une conversation que nous avons eue avec ce Walder, il n'a pas hésité à nous dire :

« Oui, c'est moi, qui, dans un moment de folie, ait assassiné mon patron. J'étais fou, il me semble, et je ne me suis jamais expliqué mon crime. Aujourd'hui je puis en parler, car n'ai plus rien à craindre, parce que, d'après la loi française il y a prescription. Si vous voulez des détails, les voici 
Après l'assassinat, revenu subitement à moi, j'ai  d'abord voulu me livrer. Puis, l'instinct de la conservation l'emportant, je me suis réfugié aux

environs de la gare Saint-Lazare où je suis resté deux mois. Après quoi je suis parti pour Nantes. De là j'ai gagné Saint-Nazaire, puis Paimbœuf, d'où une chaloupe m'a conduit à bord d'un transatlantique. Le transbordement s'est fait sans encombre. Le navire ne faisait pas escale dans les Antilles

françaises.  J'ai ainsi pu gagner le plus tranquillement du monde l'Amérique du Sud. Après une vie accidentée, j'ai résolu de m'établir ici. Vous pouvez raconter tout cela. Je n’ai plus rien à craindre. D'ailleurs j'ai racheté mon crime par une vie exemplaire et depuis dix ans personne n'a plus rien à me reprocher. 
 Telle a été la déclaration du sieur Walder.
 Nous croyons devoir ajouter que, si, en vertu de la loi française, la prescription couvre le crime de cet individu, d'autre part il n'existe pas de traité d'extradition entre notre pays

et le vôtre. Une arrestation serait donc inutile. En tous cas, nous sommes à vos ordres »

La lettre ajoute en post-scriptum que Walder a été médecin en chef d'une armée du Nicaragua, au 
cours d'une des dernières révolutions qui ont bouleversé ce petit pays. 

Confirmation Walder est donc retrouvé. Il est exact que la prescription

criminelle est de dix ans et que l'assassin est maintenant à l'abri de la justice. Il est exact aussi qu'il n'y a pas de traité d'extradition avec le Venezuela, et qu'il faut se résoudre à classer définitivement Walder parmi les assassins impunis.

Il serait bon, dans l'intérêt du droit des gens, que la France put enfin conclure un traité d'extradition avec 

les Républiques espagnoles et enlever ainsi l'assurance de l'impunité aux assassins de la vieille Europe. Quand bien même, Walder serait à Paris que M. Goron lui-ême ne pourrait l'arrêter. L'agent qui pourchassa Walder avait songé un moment à faire enlever de vive force l'assassin, à le mettre dans une malle et à 

faire embarquer ce colis vivant sur un vapeur, français, mais, en consultant le code, il a dû se résigner et renoncer à son projet.   

*Consulter sur ce blog l'affaire les concernant...
  

11:54 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

Commentaires

félicitations pour ce travail remarquable
MERCI

Écrit par : LECAS | 23/04/2007

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