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23/10/2014

Découverte de la photographie, suite.

Par Bernard Vassor

Daumier daguerreotypie.jpg

Mes derniers articulets sur le rôle de Daguerre concernant la paternité d'un procédé dont il s'était attribué seul le mérite. La controverse était née peu après la proclamation du rapport à l'Académie des sciences par François Arago qui était une apologie presque exclusive des travaux de, Daguerre, selon les écrits du scientifique incontestable Marc-Antoine Gaudin (1804-1880)qui se livra lui-même à de nombreuses améliorations du daguerréotype écrivit : "Enfin Arago procède à une apologie presque exclusive des travaux de Daguerre , ce qui le conduit premièrement à minimiser le rôle de Nièpce, deuxièmement à négliger les avantages des positifs direct sur papier de Bayard* dont il connaissait pourtant les réalisations, troisièmement à rejeter le procédé de négatif papier de Talbot, c'est à dire à sous-estimer l'intérêt  de la reproductibilité des épreuves photographiques" (ce qui est impossible avec le daguerréotype qui ne mérite pas le nom de photographie pour cette dernière raison). Le neveu de Joseph Nicéphore, Abel Nièpce de Saint-Victor (1805-1870) qui avait poursuivi les travaux de son oncle après avoir suivi les cours de chimie de Chevreul, inventa le premier procédé photographique sur verre en 1847 et fut également, avant Henri Becquerel le découvreur en 1858 des effets de la radioactivité (divulgués en 1896) et dont la postérité ne retient que le nom de Becquerel. Un membre de l'Académie des sciences, Jules Chevrier (1816-1883) s'indigna lui aussi des agissements de Daguerre s'appropriant seul la découverte et de l'effacement des tablettes de l'Histoire du nom de Nièpce que Chevrier considère comme l'égal de Gutenberg et de Maso Figuerra. Chevrier date de 1823 les premiers résultats obtenus par Nièpce, de ce qu'il a appelé la gravure héliographique

Lettre adressé au graveur parisien François Lemaitre ( le premier associé de Nièpce) désigné dans l'article 8 des bases du traité provisoire que messieurs Nièpce et Daguerre, s'engagent à ne choisir aucune autre personne que monsieur Lemaitre, pour faire ladite application )

Le 27 janvier 1827 Nièpce annonce les résultats obtenus par son procédé sur des plaques de cuivre vernies.

lettre àLemaitre niepce.jpg

journal la lumiere.jpg

 L’opticien qui approvisionnait Daguerre était Vincent Chevalier, celui-là même chez qui Nicéphore Niépce commandait ses lentilles. C’est en effet par l’intermédiaire de Chevalier que Daguerre avait obtenu l’adresse de Niépce. c'est l'opticien Charles-Louis Chevallier (1804 - 1859) qui créa une chambre pliante à mise au point à crémaillère. Cette invention fut suivie, en 1841, par le premier appareil en cuivre muni d'un objectif de focale F:3/6 qui donna des daguerréotypes circulaires de 94 mm de diamètre alors que l'autrichien Pierre-Guillaume Voïgtländer (1812 - 1878) fabriquait un objectif avec un double système de lentilles.

 *Hippolyte Bayard avait informé l'illustre physicien  Jean-Baptiste Biot (1764-1862) de sa découverte le 13 mai 1839 et lui avait communiqué des images obtenues avec son procédé, puis le 20 mai il lui adressa de nouvelles épreuves qui furent montrées à François Arago. Hippolyte Bayard organisa ensuite une exposition à l'hôtel des ventes, comme le rapporte un compte rendu de l'Académie royale des beaux-arts dans sa séance du samedi 2 novembre 1839. Le secret du procédé rappelons le fut divulgué le 19 août après qu'Arago eut fait verser une rente viagère de 6000 francs à Daguerre, et 4000 francs au fils de Nièpce qui avait accepté que le nom de son père soit effacé de l'acte définitif du contrat passé entre lui et Daguerre en 1837. Daguerre s’acharnera à démontrer que Nièpce n'était pour rien dans cette affaire. Ajoutons pour ce qui concerne Arago, qu'il fit obtenir une aumône à Bayard pour le faire taire et ne pas faire d'ombre à son protégé, avant que celui-ci  ne se rebelle en publiant avec amertume son auto-portrait de noyé suicidé....

 Un livre formidable et différentes archives collectées notamment sur GALLICA m'ont servi de base pour l’essentiel de cet article.

André Rouillé, La photographie en France, 1816-1871 Editions Macula Paris 1989.  

Commentaires

Très intéressant. Merci M. Vassor.

Écrit par : Piednoir | 07/11/2014

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