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13/02/2015

La gare funéraire de Montmartre à Méry-sur-Oise, suite et fin d'un projet macabre de vandalisation

Par Bernard Vassor

Mise à jour le 13 février 2015.

Gare rue Capron cimetière Montmartre.jpg
La gare imaginée par les services de la préfecture D'après l'ingénieur Albert-Charles-Théodore Bassompierre-Sewrin* (1818-1877) : au centre : la gare funéraire de Méry-sur-Oise

 «Si la création avait été mise en

discussion, le chaos existerait encore»

Jean-Charles Alphand.  

En 1859, dans le but  de faciliter les conditions d'inhumation des parisiens(et de libérer des terrains pour les livrer à la spéculation) un projet de gare funéraire du chemin de fer de Méry-sur-Oise pour pallier l'insuffisance des cimetières parisiens et de déplacer le cimetière du Nord, dit cimetière de Montmartre, ouvert en 1804 sous le nom de  « Champs du repos». La gare aurait  dû être située, en partant de la rue Forest, à l'angle de la rue Capron, jusqu’à l'entrée du pont qui surplombe le cimetière Montmartre. Les débats au corps législatif furent mouvementés, faisant grief à l'omnipotence de la préfecture de Paris qui tranchait brutalement toutes les questions concernant l’urbanisme. Le prétexte étant la surpopulation des corps dans les 9 cimetières de l'époque. Mais, c'est la plus-value considérable donnée aux terrains de Montmartre couverts de constructions à bon marché qui fut en réalité la raison principale de ces opérations spéculatives. Le projet le plus controversé fut celui du baron fou, de raser la Butte Montmartre. La réussite du dynamitage et de l’arasement des carrières d’Amérique pour la réalisation des Buttes-Chaumont de 1863 à 1867, donna libre cours à l’imagination dévastatrice du tout puissant préfet. Les élus de tous bords (sauf les bonapartistes) s’opposèrent farouchement à ces projets au « chef de l’édilité parisienne». Sauf peut-être Alexandre Dumas fils, qui n’étant pas à une stupidité publicitaire près, parla de « métamorphose féerique, cette régénération de la capitale, par le mouvement général»suivi d’une longue liste de raisons alambiqués. Écoutons l’argument principal invoqué par les partisans du préfet : « Le choléra a commencé à Montmartre en 1865, attendrons-nous encore une nouvelle épidémie ?». Les affidés du préfet s’attaquèrent aussi au  "petit cimetière situé presque au sommet de la Butte, où les morts sont pratiquement enterrés dans l’eau. Éloignons les morts des vivants !» La défaite de Sedan mit fin à l‘appétit dévastateur du maître de la capitale, car l’idée finale était de déplacer tous les cimetières parisiens à Méry-sur-Oise, le plateau de 1000 hectares étant 9 fois plus grand que les  9 cimetières de Paris. La solution retenue, fut finalement l’ouverture d’une annexe  du cimetière du Nord à Saint-Ouen. 

 *Albert-Charles-Théodore Bassompierre-Sewrin  fut chargé de l'aménagement des lignes de chemin de fer de la capitale pour l'Exposition universelle de 1867. 

 

11:37 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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