29/11/2015
Le mystérieux officier de paix Lombard et ses espions !
Par Bernard Vassor
Le commandant de la quatriéme brigade de recherches auprès du préfet de Police et "ses agents secrets"
Ce rapport abracadabrantresque truffé de fautes d'orthographe, où Verlaine est prénommé Robert, Raimbaud est Rimbaud, Charles de Sivry appelé Civry a été "pontonné" puis relaxé, qui démontre une volonté de nuire.
Je ne dispose que de peu d'informations sur cet officier de paix qui, de son cabinet, avait fondé un réseau d'indicateurs chargés de recueilir des informations sur les milieux politiques entre 1869 et 1879, date à laquelle le préfet de Police Louis Andrieux mit fin à ses fonctions. Nous apprenons par certains récits que Lombard était le fils d'un marchand de vin de la place Maubert. Il avait rapidement gravi les échelons qui devaient le conduire au grade d'officier de paix quand il fut blessé sur une barricade de la rue Saint-Maur en 1868. L'empereur, pour le remercier lui fit porter l'insigne de la Légion d'honneur par son aide de camp. Malgré plusieurs années de recherches, j'ignore tout de son état-civil, sauf peut-être qu'un indicateur avait reçu de lui un courrier portant les initiales J.L. Après la Commune de Paris, le général Valentin fut chargé de réorganiser la préfecture de Police. Il choisit Lombard pour la police politique et Ansart pour la police municipale. Cet état de fait provoqua une concurence acharnée entre ces services.
La 4° brigade était divisée en 2 parties, des agents officiels et des indicateurs connus de lui seul auquel était attaché un numéro ou bien un pseudonyme. Sans que l'on soit certain du nombre exact "d'agents secrets" il fut chiffré par certains entre 150 et 300 sans compter les sous-agents. C'est une femme qui était chargée de la surveillance des expatriés de Suisse.
L'officier de paix avait selectionné ses agents secrets dans tous les milieux et tous les pays avec une attention particulière pour l'Angleterre, la Belgique et la Suisse, lieux de refuge des exilés de la Commune. Doté d'une habileté machiavélique Lombard réussit à recruter des mouchards paris des journalistes qui étaient favorables à l'insurection, et même d'anciens membres éminents d'élus de la Commune. Parmi ceux-ci, notons les noms de Josselin, membre du comité central, Louis Chalain ( l'agent numéro 20) élu du XVII° arrondissement, Pierre Vésinier de la légion garibaldienne, reconnu comme traitre, vendu à la police qui fut chassé de la société des réfugiés de Londres. Le plus surprenant de tous a été Gustave Puissant (numéro 6 )qui avait la confiance absolue de Jules Vallès, d'André Gill et de Maxime Vuillaume. Le capitaine Matuzszewicz offrit ses services rémunérés au cabinet de Lombard et pour faire bonne mesure à la 3° brigade de la préfecture.
Le colonel Barral de Montaut chef d'état-major du 7°arrondissement de la Commune se distingua particulièrement auprès du général Valentin. Ces agents étaient payés sur des fonds de la police secrète dont seul Lombard avait la libre disposition, sans qu'aucun indicateur n'eut besoin d'émargement ni de quittance. Une maladresse de Chalain qui pour justifier des revenus de 400 franc par mois nous permet d'évaluer le prix de la trahison.
Cet album photographique appelé familièrement "Missel d'identification" dont Lombard fut le premier à, assurer la direction et qui préfigure les services judiciaires anthropométriques.
Tous ces documents sont extraits des archives de la police.
Un précurseur de l'identité judiciaire
A SUIVRE
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Extrait d'un article précédent sur ce blog le 29/11/2012 :
Un espion versaillais fait un relevé de l’état des barricades et des canons dans Paris pendant la Commune de Paris de 1871.
Par Bernard Vassor
Le rapport adressé au général Valentin, le supérieur hiérarchique du commissaire Lombard (une vieille connaissance pour les lecteurs de ce blog), un agent infiltré de la préfecture de police dresse un tableau des barricades et des canons et fait état de renseignements recueillis auprès d'habtitants de chaque quartier de Paris.
Dans un premier temps l’agent indique que les insurgés ont concentré leurs moyens en deux points : la place Vendôme et la préfecture de police. Place Vendôme il y a de fortes barricades en pavés de bois, garnies en arrière de palissades élevées et armées d’artillerie. D’un côté rue de Castiglione entre la rue Saint-Honoré et la place, l’autre en avant de celle-là. Une autre à l’angle de la rue de la Paix et de la rue Neuve-des-Capucines. Pour la préfecture de Police, des canons aux abords des ponts et du quai. Une barricade a été dressée sur le quai des Orfèvres (amarrée au terre-plein.)
Ce que semblaient craindre les communards tout d’abord, c’était une attaque venue de l’intérieur, comme la manifestation des Amis de l’Ordre place de l’Opéra le 22 mars pouvait le laisser supposer.
Les barricades aux abords de l’Hôtel de Ville étaient armées d’une centaine de canons et de mitrailleuses.
Puis, au cours de jours suivants les intentions de l’armée de Versailles semblant avoir arrêté un plan de campagne, la taupe du général s’est particulièrement intéressé aux systèmes de défense situés dans le 9e arrondissement :
« 20 mars place Clichy trois barricades armées de canons.
22 mars, barricades de la place armée de 12 canons.
23 mars, arrivée de nouvelles pièces d’artillerie.30 mars, autour du monument Moncey, 10 à 12 pièces d’artillerie, 6 petits mortiers et 2 obusiers de montagne. Les rues aboutissant à la place Clichy sont barricadées, chaque barricade est armée de 2 canons et de mitrailleuses.
30 mars, barricades commandant la rue Fontaine désarmées.
30 mars, rue des Martyrs, une barricade armée d’un canon et d’une mitrailleuse (débouché sur le boulevard de Clichy)
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26/11/2015
Place Pigalle un même point de vue.....
Par Bernard Vassor
Janvier 1871, pendant le siège de Paris
L'eau de la fontaine est à moitié gelée. Des soldats de ligne ayant "un billet de logement" viennent y laver leur linge.
Le 22 mai 1862 Gabriel Davioud présenta son projet pour la place Pigalle, la fontaine qui fut construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde Ledoux. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte. Une lettre du 29 juin 1868 de la direction des eaux et égouts de Paris indique : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier » La conséquence de cet état de fait est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui sert de clôture. AP. VO 3 185. dans la lettre du 29 juin, le Contrôleur de la direction des Eaux et.. propose la mise en place d’une grille de fer sur le pourtour de la vasque.
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2009/08/...
Point de vue légèrement décalé aux alentours de 1910 ? Des petits arbustes ornent le jardinet.
Février 2004 pendant le squat : fenètre du premier étage.
Janvier 2004. 133 ans plus tard, la place Pigalle n'a pas encore été saccagée.
Aujourd'hui, 144 ans après, le petit jardin et la grille de fer ont été supprimés.
A SUIVRE....
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22/11/2015
ABRACADABRANTESQUE : encore une idée recue !!!
Par Bernard Vassor
C'est peut-être parce que (Ernest) Mario Prot (1835-1891), journaliste, écrivain était né dans une banlieue de la Ville de Douai (Sin-le-Noble) ville où Arthur Rimbaud séjournait quand il écrivit "Le Coeur supplicié" en mai 1871 (dans une lettre adressée à Georges Izambard, son professeur de rhétorique le 13 mai 1871).
Comme nous pouvons le constater, la date d'édition du roman de Mario Proth est antérieure de 6 ans à la production du texte de Rimbaud.
A SUIVRE
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17/11/2015
Ba-ta-clan souvenez-vous-en, souvenez-vous- en, souvenez-vous-en souvent.»
Par Bernard Vassor
Qu'on dise, après cela, que Paris n'est pas le cerveau de la France !!!
Le succès de Ba-ta-clan méritait d'être complet:un café-concert s'ouvrit aux alentours du Cirque-National et prit pour enseigne ce titre à jamais fameux.
BATACLAN s. m. (ba-ta-klan Onomatopée qui peint le bruit des objets qu'on déplace pour déménager. Etym. dout.). Mot populaire dont on se sert pour exprimer un attirail considérable dont on veut se dispenser d'énumérer les objets On voit des pleutres entasser des millions, avoir des calèches, des femmes en falbalas,des cockers à perruque et tout le bataclan.(L. Reybaud.)Vous désirez voir Basquine,attention elle va paraître voilà déjà le tonnerre, les flammes de l'enfer et tout le BATACLAN qui annonce son entrée. (E. Sue.) Il m'obsédait de la pureté de ses feux; je voyais déjà briller les flambeaux de l'hyménée et tout le BATACLAN mythologique. (A. Brucken.) Ba-ta-clan, chinoiserie musicale en un acte, paroles de M. Ludovic Halévy, musique de M. J. Offenbach représentée pour la première fois, à Paris,sur le théâtre des Bouffes-Parisiens,le 29 décembre 1855. «On rit, on applaudit, on crie au miracle. Il n'est pas d'homme âgé, ou de femme arrivée au retour du retour, qui n'entre en danse aux joyeusetés folâtres de Ba-ta-clan. Ba-ta-clan 1 la Marseillaise et le Chant du Départ de maître Offenbach. Ba-ta-clan! L'année a fini par le Sire de Framboisy, elle a commencé par Ba-ta-clan sôuvenez-vous-en, souvenez-vous- en, souvenez-vous-en souvent.» Comprenez-vous? Non. Cela pourtant est signé du prince de la critique, et nous voilà bien avancés, bien renseignés. Qu'est-ce que Ba-ta-clan? un chef-d'oeuvre, sans doute, si l'on s'en rapporte à la petite chanson bien drue, bien éveillée, bien rossignolée de Jules Janin quelque chose de fin, de gai, d'étourdissant, j'imagine un feu d'artifice de bons mots; de l'esprit à pleines mains, le rire ailé du meilleur cru de France mis en musique. Eh bien, non. Jules Janin avait-il trempé sa plume gaillarde dans le champagne première, e soir propice où il écrivit ces deux ou trois phrases qui font ronron au public? On serait tenté de croire, si l'on ne savait combien il lui est aisé de se priser de sa propre jeunesse, qui vainement affiche la soixantaine et se dit goutteuse, comme pour mieux se faire pardonner ses écarts ses malices et ses fredaines. Disant toutes ces belles choses que nous venons de rappeler, M. Jules Janin.ne pensait guère ba-ta-clan, croyez-m'en,mais bien à quelque joyeux vaudeville de la bonne époque avait vingt ans, et soyez sûr que dans sa tête trottait a ravir le pied mignon de Jenny Vertpré, le nez mutin de Déjazet, l'oeil bleu de JennyColon. Profanation mettre aux lèvres pincées des Débats le cornet à bouquin de la farce au gros sel, et chanter victoire O critique, que le bruit,le fard et les lumières, les bras, les jambes et les épaules, les grognements, les beuglements, les trépignements égarent à ce point de vous amener à dire: « Tout cela est beau, écoutez et applaudissez; ô critique,ouvrons ensemble cette chinoiserie par trop chinoise, où les cymbales ont tant d'esprit que les acteurs n'en ont plus, et dites, la main sur la conscience, s'il faut rire ou avoir pitié de ceux qui ont perpétré ladite chinoiserie, s'il faut rire ou avoir 'pitié de ceux qui l'exécutent, s'il faut rire ou avoir pitié de ceux qui vont l'entendre. Je sais bien que les personnages de la pièce ont les noms les plus spirituels qu'il soit possible d'imaginer :Fé-ni-han, souverain de Ché-i-no-or; Ké-ki-ka-ko Ko-ko-ri-ko Fé-an-nich-ton je sais bien que les acteurs ont le diable au corps; entre nous, on les pourrait croire enragés; je sais bien que la musique chante, bondit, voltige, casse les vitres, fait tapage comme si on l'avait saupoudrée de cantharides mais tout cela ne constitue pas une oeuvre dont on puisse dire Souvenez-vous en, souvenez-vous-en, souvenez-vous-en souvent et c'est avoir une triste opinion de la Marseillaise et du Chant du Départ,que de les rappeler à propos d'une farce sans queue ni tête, appelée Ba-ta-clan fort justement, si bataclan veut dire cohue, tapage, assemblage de choses sans nom. Donc, Ba-ta-clan, dont le titre est une conquête de plus sur la Chine; Ba-ta-clan,dont les trois syllabes nous rappelleraient au besoin que nos soldats envahissaient alors le Céleste-Empire; Ba-ta-clan est une drôlerie le mot est doux qu'il peut être agréable d'entendre quand on a bien dîné, que la tête fermente et que la rate s'épanouit. On n'y trouve pas précisément l'esprit de Voltaire, de Molière ou de Beaumarchais mais on y rencontre ça et là, à travers le dévergondage et la folie du style,un brin de ce jargon peu attique,de cet argot peu délicat qui, bredouillé par le premier grotesque venu, excite chez nos gandins et nos petites dames une joie indescriptible argot et jargon en honneur au Palais-Royal. Exemple Vous qui parlez français! parlez! parlez encore I. parlez toujours faites murmurer à mon oreille la douce langue de la patrie. Mais avec plaisir, avec délices, avec ivresse, avec volupté, avec transport, avec rage! Parler français! parler français! Oh! ma mâchoire disloque-toi démantibule-toi et livre-toi avec enthousiasme à cet exercice na- Tout cela peut paraître superbe et désopilant, au possible quand on a l'estomac gonflé de truffes, et qu'on l'entend débiter avec force grimaces,par un acteur.....(...)
A SUIVRE
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"Le Sublime", où M. Emile Zola a pris les types célèbres de l'Assommoir : Denis Poulot
PAR BERNARD VASSOR
Après sa sortie de l'Ecole des Arts et Métiers de Chàlons, M. Denis Poulot a été en effet pendant une carrière de quarante ans, tour à tour ajusteur, dessinateur, monteur, contremaître, chef d'atelier et enfin patron et industriel d'une notoriété bien établie. C'est une carrière bien remplie, comme on voit, et qui l'a mis à même, de connaître les bas et les hauts de la profession qu'il a si judicieusement mise en relief à un autre point de vue dans un livre paru en 1870, "Le Sublime", où M. Emile Zola a pris les types célèbres de l'Assommoir.
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Grâce à la générosité du Gouvernement et des municipalités, il s'est créé depuis une dizaine d'années un grand nombre d'Ecoles nouvelles
(1) 1 volume in-4° 43 X 30 — 430 pages, 3000 gravures. Monrocq frères, Paris.
10:19 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
16/11/2015
BA TA CLAN
Par Bernard Vassor
Il y a 150 ans, on inaugurait.....
Baptisé BA TA CLAN, en hommage à Jacques Offenbach qui avait composé 10 ans plus tôt une "chinoiserie" du même nom.Construit en forme de pagode du céleste empire, l'architecte Charles Duval (1808-1876) avait déjà fait édifier d'autres bâtiments recevant des bals publics, des cafés-concerts comme le "Grand-café parisien" qui était alors le plus grand café au monde, "L'Eldorado"en 1858, "L'Alcazar d'Hiver" du faubourg Poissonnière.
Pendant le siège de Paris en 1870 et la Commune de Paris, le Ba Ta Clan fut transformé en "ambulance" pour les secours aux blessés et pour des réunions publiques ou "Clubs républicains" qui se tenaient dans une des salles de l'étabissement. Le républicain Alexandre Ledru-Rollin fut un des animateurs de ce Club du Ba Ta Clan.
A SUIVRE ......
22:38 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
12/11/2015
Petite histoire de L'HOTEL BIRON, le "squat de la rue de Varennes", devenu en 1919 le MUSEE RODIN
Par Bernard Vassor
Un écrin pour le portrait du PERE TANGUY
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09/11/2015
Quand le canular invraisemblable d'un cafetier de Pau devient une réalité 20 ans après....
Par Bernard Vassor
Félix Tournachon dit Tournadard (1820-1910) évoqsue dans un de ses ouvrages (Quand j'étais photographe) la farce que lui avait adressé un de ses correspondant palois.
Nadar, après reception de cette lettre se souvient qu'il avait déjà quelques années avant été l'objet d'une mystification de ce même cafetier par l'intermédiaire de ce "Mauclair,artiste dramatique" soulignant la "crédulité dodue de ce Gazebon et la fourbe perfidie de Mauclair".
20 ans plus tard, Alexander Graham Bell perfectionna ses travaux sur la transmission électrique des sons, première étape avant la diffusion à distance des images fixes, puis animées....
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2014/11/...
Signalons aussi, que Fénelon, dans un voyage imaginaire (en 1690) prédisit curieusement l'invention de la photographie :
"Il n'y avait aucun peintre dans tout le pays, mais, quand on voulait le portrait d'un ami (...) on mettait de l'eau dans de grands bassins d'or ou d'argent, puis on opposait à cette eau à l'objet qu'on voulait peindre. Bientôt l'eau en se congelant, devenait comme une glace du miroir, où l'objet demeurait ineffaçable. On l'emportait où on voulait, et c'était un tableau aussi fidèle que les plus belles glaces de miroir"
Dans cette prophétie, il ne manque que les éléments chimiques, la photographie n'est-elle pas une ressemblance fixée dans un miroir ?
12:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
26/09/2015
27 septembre, anniversaire de la première représentation du Mariage de Figaro à Gennevilliers
Par Bernard Vassor
La légende indique que c'est l'entrée d'une salle aménagée du château de Gennevilliers ayant appartenu au duc de Richelieu pour la première représentation du Mariage de Figaro
le 27 septembre 1783 à 9 heures.
Le collège Pasteur de Gennevilliers en avait donné le 15 juillet 2015, une représentation.
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UN "PRECURSEUR DU FEMINISME" par Jean-Baptiste Botul
Par Bernard Vassor
Le philosophe français préféré de Bernard-Henri-Levy
Un portrait au crayon au bas duquel Henri-Désiré Landru a noté, la veille de son passage sur l'échafaud :
La vie sans le rêve est un contre-sens; c'est la champagne privé de sa mousse.
....................
Les éditions "Mille et une Nuits" ont publié en 2001 :
Henri-Désiré Landru
Jean-Baptiste Botul
Landru
Précurseur du féminisme
Correspondance inédite
1919-1922
Edition établie par Christophe Clerc et Bertrand Rothé
Postface de Jacques Gaillard
Ancien sous-diacre à l'église Saint-Louis en l'île, condamné plusieurs fois pour escroqueries Botul, qui aurait rencontré Landru en 1916, apprend par les journaux l'arrestation de Landru chez sa maîtresse Fernande Segret.
Il entretient alors une correspondance avec celui qu'il appelle : Mon cher Henri. Landru lui répondra toujours en usant toujours de Cher Monsieur ou cher ami.
Dans sa première lettre, Botul déclara :
"Émilienne* a raison, : Le Français aime la bagatelle et le panache; dans votre affaire, il a trouvé la sensualité et l'humour, le corps et l'esprit, il faut absolument lui donner du cœur ! Je vous propose de devenir un héros, un libérateur, un soldat au service du sexe faible--L'Homme qui a voulu libérer la femme !!!
Les répertoires sont conservés aux Archives de Paris ????
Des dossiers concernant cette affaire et de nombreux documents sont exposés au Musée de La Police ???
*Émilienne de Querlard était une de leur relation commune très en vue à Paris à l'époque.
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23/09/2015
LA PENSION LAVEUR : UN CENACLE HETEROCLITE MECONNU
PAR BERNARD VASSOR
Dédicace à Laurent Bihl pour sa magistrale conférence sur les cabarets montmartrois
le jeudi 2 octobre 2008,
"aux déjà célèbres Jeudis du Bocata". 31 rue Milton.
15:23 Publié dans Les cercles "cénaculaires" | Tags : gambetta, spuller, andré gill, alphonse daudet, léon cladel, arthur ranc, gustave courbet | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
22/09/2015
Les écoles de natation : LES BAINS LAMBERT (réservés aux dames)
Par Bernard Vassor
Les bains à quat'sous, les écoles de natation avec une ordonnance du bon docteur Guillotin à Marie-Antoinette.
Dans les années 1850, il existait plusieurs piscines dans Paris, celle du quai Voltaire,, piscine des Bains, des Fleurs (quai de l'Ecole, près du Pont-neuf), et les bains Lambert dans l'île Saint-Louis en face de l'hôtel du même nom.
La Seine était couverte de bains à quat’sous qui avaient un aspect repoussant. Quelques planches mal jointes non rabotées recouvertes d’une grosse toile indiquaient ces lieux. Une corde attachée à des pieux était tendue d’un bord à l’autre et servait aux ébats natatoires. Il n’y avait pas de cabines. Les vêtements des baigneurs étaient posés en vrac sur un pont aménagé. Pour ceux qui pouvaient payer, on leur louait un caleçon, mais, la majorité des baigneurs refusaient ces accessoires, préférant se baigner nus.Il y avait aussi le bain Tronchon à l’île de Louvier*, le rendez-vous des écoliers buissonniers du lycée Charlemagne. La profondeur de l’eau dans ces endroits ne dépassait pas 1 mètre cinquante.
*L’ïle de Louvier , face au « Grand Arsenal, était reliée au quai des Célestins par le pont de Gramont. En 1841 avec les terres du déblai des fossés du mur d’enceinte de Thiers, l’île fut absorbée par « le chemin du Mail" qui bordait le palais du marquis Voyer-Paulmy d'Argenson (L'Arsenal).
BAINS CHAUDS GRATIS POUR LES PAUVRES
établis sur la rivière :
Une ordonnance pour bains chauds gratuits établis sur la Rivière (de Seine) sous la protection du Bureau de la Ville de Paris. Ayant pour bénéficiaire une prénommée Marie-Antoinette.....(illisible) demeurant rue du Petit-Pont, pour un traitement de ..30 bains de rivière dont un chaque jour ! Le bienfaiteur de l'humanité Joseph Ignace Guillotin, en hygiéniste convaincu fut un adepte précurseur de l'hydrothérapie froide.
MISE A JOUR LE 22 SEPTEMBRE 2015
17:19 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Démolition de l'hôtel Dosne, (Thiers) place Saint-Georges.
Par Bernard Vassor
mise à jour le 22 septembre 2015
Le matin du "crime" 12 mai 1871, à 6 heures 30 le matin.
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Recherche de réfractaires pendant la Commune de Paris à l'église Notre Dame de Lorette (archives B.V.).
Thiers, né en 1797, était le fils illégitime d'un aventurier et d'une blanchisseuse. Venu à Paris après des études de droit, il prononce ses premières plaidoirie, mais il dut renoncer aussitôt en raison de sa voix fluette et de sa médiocrité dans ce domaine. Ensuite, déjà très ambitieux il devint journaliste dans le journal d'opposition à Charles X "Le Constitutionel" et joua le rôle que l'on connait dans l'avènement de Louis-Philippe. D'abord gigolo de Euridice la femme de l'agent de change Alexis Dosne (un des modèles pour le portrait du baron Nuncingen) qui l'entretenait, et lui acheta l'immeuble du 37 rue Saint-Georges afin qu'il puisse payer le cens pour être éligible.
Pour rester dans la famille, il épousa Félicie (aussi) la fille d'Euridice et alla habiter dans l'hôtel familial des Dosne de la place Saint-Georges. Afin d'avoir les coudées franches, il expédia l'agent de change assez loin en province.
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LA CHUTE DE
« LA MAISON-THIERS »
« Quand je fus chargé des affaires,
j’eus immédiatement cette double préoccupation de conclure la paix et de soumettre Paris. »
Adolphe Thiers, souvenirs
Tous les documents et « témoignages à chaud », sont accessibles, pour la plupart, depuis juin 1871.
Tous les personnages cités ont résidé aux adresses indiquées.
La fuite à Versailles :
Après les événements de Montmartre au matin du 18 mars, Thiers quitta Paris en voiture, partant du ministère des affaires étrangères, emmenant Picard et Barthélemy, et oubliant sa femme et sa belle sœur restées place Saint-Georges se débrouiller seules pour le rejoindre à Versailles.
Arrivé à Versailles dans son landau, il s’arrêta avenue de Paris dans la cour d’une résidence toute neuve réservée au préfet de Seine-et-Oise, qui avait servi pendant la guerre, de quartier général au roi de Prusse. Le préfet Augustin Cochin dernier occupant, fut prié d’aller porter ses pénates dans un petit recoin situé dans le corps de bâtiment donnant sur la rue Saint-Pierre. Vers 10 heures, le reste de la smala, ces dames, les femmes de chambre, le valet personnel du président, les chevaux et leurs équipages prirent possession des lieux dans un vacarme épouvantable. Enfermé dans le cabinet qu’il s’était fait aménager, Thiers était dérangé à chaque instant par madame pour des détails ménagers ; il sortait alors sur le palier, et criait de sa petite voix de fausset : « Barthélemy, occupez-vous de ces dames ! ».
Ce soir là ce fut un défilé de généraux venus apporter des nouvelles de Paris. Le général Valentin, accompagné d’Appert et d’un journaliste, voulu parler de l’affaire de la rue des Rosiers et de l’assassinat de Lecomte et Thomas. Il fut interrompu par le chef du pouvoir exécutif,surpris et contrarié : « Monsieur, cela n’est pas, on vous a exagéré les faits, il y a bien eu quelque chose…, mais ça n’a pas été aussi loin que ce que vous nous racontez là. »
Madame Thiers se mêla à la conversation pour dire qu’il était inutile de venir apporter au président de pareilles histoires. Charles le valet, ne put coucher son maître avant minuit ce soir là. En plein milieu de la nuit, le général Vinoy vint demander à parler d’urgence au chef de l’état. Après bien des tergiversations, madame Thiers, en chemise de nuit réveillât son mari et introduisit le général dans la chambre qui lui expliqua la situation au Mont Valérien que Thiers avait imprudemment fait évacuer. Après avoir convenu de sa bévue il laissa les pouvoirs au général, et le congédia sèchement pour se rendormir ; il allait enfin pouvoir appliquer le plan qu’il avait mis sur pied depuis 1848 et qui avait été refusé par le général Bugeaud ; il voulait sortir de Paris, lever une armée, et écraser définitivement la « vile multitude »…
Dès le lendemain il encouragea l’amiral Saisset, à rester à Paris pour établir une sorte de quartier général au « Grand Hôtel ». Il lui envoya différents émissaires, dont Troncin-Dumersan, qui joua dans cette affaire un rôle considérable.
La fièvre obsidionale :
Sur ordre de la commission exécutive de la Commune, une perquisition eut lieu dans les bureaux de la Société Générale 54 rue de Provence, le 12 mai. Les scellés furent apposés sur les caisses, et un poste établi en permanence dans l’établissement.
Dans le 9° arrondissement entièrement cerné, des fouilles furent entreprises pour rechercher les réfractaires. On ne passe pas sans montrer ses papiers aux factionnaires qui en gardent toutes les issues, pour contrôler que tous les hommes entre 19 et 40 ans sont bien inscrits sur les listes et assurent bien leur obligations auprès de la Garde nationale. Plus de quarante hommes seront internés dans l’église Notre Dame de Lorette, transformée pour la circonstance en prison militaire.
Toutes les rues fourmillaient d’agents de police, d’indicateurs, d’espions diligentés par différents services, de l’armée, du ministère de l’intérieur et de la préfecture dirigée à Versailles par le général Valentin.
L’officier de paix, le commissaire Lombard dirigeait depuis plusieurs années, (il avait même servi sous l’empire) un cabinet secret où il n’avait à répondre qu’au préfet en personne. Il était le seul à savoir l’identité de ses agents. Ceux-ci ne se connaissaient pas entre eux et étaient parfois chargés de se surveiller mutuellement ; leurs rapports étaient signés soit d’un pseudonyme, soit d’un numéro qui leur était attribué. Ajoutez à cela, des aventuriers mercenaires, et vous n’aurez qu’une petite idée de la confusion qui pouvait régner. Le plus connu d’entre eux était Georges Veysset véritable Frégoli (il faussera compagnie aux policiers de la Commune, déguisé en tyrolien). Pendant la guerre franco-prussienne, il était entré en rapport avec Barthélémy-Saint-Hilaire par l’intermédiaire de l’amiral Saisset, à qui il avait demandé pendant le siège, la concession du ravitaillement des départements envahis. Il s’était associé à madame de Forsans, véritable reine de l’escroquerie, et aux frères Adrien et Alphonse Guttin agent de change 4 boulevard Saint Michel, dont le plan consistait à se rendre maître de la capitale et d’opérer une forte diversion. Ces deux frères, furent mis en relation avec Cadart commandant du 8°bataillon de marche de la Garde nationale (II°arrondissement) et de Charles Chervet commandant en second du 165° bataillon (XV°). Ils ont noué des relations avec Chalain élu de la Commune dans le XVII°, qui deviendra l’agent numéro 20 du cabinet Lombard, et qui signera également ses rapports sur les communards en fuite à l’étranger du pseudonyme « Ludovic ».
L’état major de l’amiral Saisset était établi au Grand Hôtel.
Un certain nombre d’appartements du quartier furent mis à la disposition de Georges Veysset afin de lui servir de refuge et de lieu de réunion :
- 28 rue Pigalle un logement vide sert comme lieu de réunion, mis à disposition par le concierge, un nommé Muller d’origine alsacienne, dévoué à la cause de l’ordre.
-7 rue Pigalle chez un parent
-91 ( ?) rue Neuve des Mathurins chez le comte de…..
-48 rue Condorcet
-12 rue Frochot
-14 boulevard de Clichy
-3 rue de Douai, chez Alphonse Guttin qui avait une issue donnant sur la rue Pigalle.
-10 rue Cadet Adrien Guttin.
Le 32 rue Caumartin était l’adresse personnelle de Veysset.
Il réussit « à acheter » les batteries de Montmartre pour 10 000 francs par l’entremise du docteur Boudin. Son plus haut fait d’arme, est la tentative de retournement du général Dombrowski. Planat, envoyé de Thiers pour garantir les sommes considérables qui seront remises à l’aventurier Veysset, fut mis en relation avec l’aide de camp du général polonais un nommé Hutzinger. Les rendez-vous avaient lieu au Café de Normandie, à l’angle des rues Joubert et Caumartin. L’affaire était financée et suivie directement par Barthélémy et Thiers lui-même, secondés par Oscar Planat ancien député demeurant 32 boulevard des Italiens.
La somme engagée était de 1 million de francs ! Les pourparlers allaient se poursuivre par l’entremise de madame Müller la femme du concierge du 28 Pigalle.
A Versailles, Veysset habitait 18 rue du Pain chez madame Chrétien.
Le dernier épisode de cette affaire se déroula de la manière suivante : après un rendez-vous reporté au Lapin Blanc( !)à Saint Denis, Veysset fut arrêté à Saint-Ouen par des soldats de la Commune ; l’affaire échouera car Dombrowski ayant fait mine d’accepter la corruption, avait prévenu le Comité Central.
Veysset amené pour interrogatoire dans les locaux de l’ex-préfecture, fut ensuite conduit au pieds de la statue d’Henri IV au Pont Neuf, pour y être fusillé, et son corps jeté dans la seine (« la veuve » Veysset déposa une plainte le 28 contre la femme Müller du 28 rue Pigalle, l’accusant d’avoir dénoncé son mari en juillet 1871, elle sera débouté, mais touchera une indemnité de 4000 ou 10000 francs selon les sources.)
Sur le complot des embauchages dans la Garde nationale dit « Des 3 francs », et sur le « complot du faubourgMontmartre » (n° 40) :
Un rapport de police du commissariat du 35° quartier, Faubourg Montmartre (n°21) par le commissaire Michel
Du 20 mai 1871 adressé au citoyen Ferré :
---« Un nommé Lesouë ( ?)Louis, marchand de tabac 29 faubourg Montmartre est capitaine au 6°bataillon 3° compagnie dont un commandant de Versailles devait prendre avec un nommé Rochebrune, leur tentative ayant échoué, voici la copie d’un rapport qui nous est adressé à ce sujet et dans laquelle ils renouvellent le complot sous d’autres formes.
Complot du faubourg Montmartre 40
Les conjurés
Le nommé Vuivard, marchand de comestibles, le nommé Mathieu mécanicien quai de Valmy au numéro 127. Marotan à Saint-Denis sur les bateaux, c’est lui qui a fourni les fond pour la fabrication de petits canons portatifs, qui est la contrefaçon du petit canon breveté du citoyen Follut. Ils les construisent à Saint-Denis et les fournissent à l’armée de Versailles. Ils font journellement l’espionnage entre Paris et Versailles avec un zouave pontifical. Le nommé Vuivard se tient à Saint-Denis, vient à Paris de temps en temps, et ne se montre pas et repars de suite accompagné de sa femme pour faire parvenir tout ce qu’ils peuvent recueillir contre Paris.
Il y a un traître dans la Commune qui vient chez Vuivard qui lui fait savoir ce qui se passe à Paris, je crois si je ne me trompe qu’il se nomme Sessoie ou Sessau.
Ajoutez à la liste des témoins :
Le citoyen Michel cité de la Chapelle n° 11
La citoyenne Preau Vivelle cité du Midi, boulevard de Clichy. (C’était l’adresse de Jean Baptiste Clément pendant la Commune au numéro 10)
La citoyenne Clara boulevard de Clichy 29.
Si vous jugez nécessaire de m’envoyer les mandats réguliers, je ferai tous mes efforts pour mener les choses à bonne fin.
Il nous faudrait pour cette circonstance (…) être munis de revolvers (…)
Signature : Michel (commissaire de police au poste du 21 rue du faubourg Montmartre)
Le 6 mai 1871, le commissaire Chauvet du commissariat de la Chaussée d’Antin mentionne une perquisition boulevard Victor Hugo 41(Haussmann) sur les renseignements de la concierge du même numéro.
Dans un local occupé par la société dite Saint-Hubert, a été opéré la saisie de :
3600 cartouches chassepot
4 fusils chassepot avec leurs sabres
3 nécessaires d’armes
9 fourniments complets
11 havresacs avec boite à cartouche
quelques effets d’habillement en partie usés
(…) Nous avons livré le tout à la mairie du 9° arrondissement.
Dépense pour commissionnaire et voiture : 5f 60
Signature Le commissaire de police Chauvet
L’affaire des brassards :
Des modèles de brassards, venus de Versailles avaient été apportés par un envoyé du commissaire de police Bérillon chez Lasnier « entrepreneur » rue de 7 Maubeuge. Ce dernier avait pour mission de confectionner rapidement 20 000 brassards pour « la légion des Volontaires de la Seine ». Ces bataillon de l’Ordre furent mis sur pied sous la direction du lieutenant Escolan de Granpré, ancien mercenaire dans l’armée sudiste pendant la guerre de sécession et du commandant Durieu, qui avait servi dans la contre guérilla au Mexique, qui s’illustreront pendant la semaine sanglante par les méthodes d’assassinat particulières, au gré de leur humeur…
Ces brassards devaient servir de reconnaissance aux Gardes nationaux de l’Ordre restés fidèles à Versailles pour tromper les fédérés, dont certaines compagnies avaient fait confectionner des brassards rouges avec le chiffre de leur légion (Certains brassards sont conservés aux Archives de Paris, dont un brassard rouge du IX° arrondissement)
démolition :
Décret, séance du2 avril : Art.1.-MM.Thiers, Favre, Picard, Dufaure, Simon et Pothoau sont mis en accusation. Art. 2-Leurs biens seront saisis et mis sous séquestre, jusqu’à ce qu’ils aient comparu devant la justice du peuple. « Les délégués de la justice et de la Sûreté générale sont chargés de l’exécution du présent décret ».(…)
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Très tôt, le matin, on peut regarder un ballet de fourgons de déménagement, réquisitionnés par Joseph Fontaine. Le bruit des sabots des chevaux et des roues ferrées crissant sur le pavé va bientôt réveiller les habitants des rues Saint-Georges et Notre Dame de Lorette. Des jeunes chiens de retour dans Paris depuis la fin du premier siège, qui, ne figurant plus au menu des restaurants parisiens, peuvent manifester bruyamment leur présence en aboyant. Les vidangeurs (De l’entreprise Gilbert, Maître des basses œuvres, « Décrotteur » passage Jouffroy, petite galerie, rez-de-chaussée numéro 43) au bas de la rue Notre Dame de Lorette ayant terminé de curer les puisards et la fosse d’aisance du bas de la rue des Martyrs, à l’angle de la rue Lamartine. Ils sont situés devant le magasin du commandant du 117° bataillon de la Garde nationale Louis Brunereau, « le terrible fourreur de la rue des Martyrs » comme le nomment les journaux versaillais. Les chevaux de renfort, du relais Montmartre attachés aux anneaux de l’église, manifestent leur répulsion en piaffant de dégoût. L’air est vicié d’un nuage d’exhalaisons insalubres qui empuantissent tout le voisinage, de la rue Cadet au faubourg Montmartre, jusqu’à la place Bréda. Mais bientôt, le vent tournant, les odeurs nauséabondes s’estompent, remplacés par le doux parfum du bosquet des lilas en fleur qui cernent l’hôtel de la place, sur les murs duquel, a été placardé l’affiche suivante :
Arrêté du Comité de salut public 21 floréal (publié au J.O.de la Commune du 11 mai) :
« Le Comité de salut public, vu l’affiche du sieur Thiers, se disant chef du pouvoir de la République française, considérant que cette affiche imprimée à Versailles, a été apposée à Paris par les ordres dudit sieur Thiers, que dans ce document, il déclare que son armée ne bombarde pas Paris, tandis que chaque jour, des femmes et des enfants sont victimes des projectiles fratricides de Versailles(…)
Article 1er :
Les biens et immeubles des propriétés de Thiers(…)
Art 2 La maison du sieur Thiers, située place Saint-Georges sera rasée ………….
Art 3 Les citoyens Fontaine, délégué aux domaines et Andrieu délégué aux services publics sont chargés chacun en ce qui le concerne de l’exécution immédiate du présent arrêté.
Les Membres du Comité de Salut Public :
Antoine Arnaud, Eudes, F.Gambon, G.Ranvier
.…………………………
Antoine Arnaud (39 ans journaliste, élu du III°), Emile Eudes, (27 ans général de la Commune pharmacien, élu dans le XI, commandant de la XX° légion), Ferdinand Gambon, 51 ans, propriétaire, élu dans le X°), Gabriel Ranvier, (42 ans peintre sur laque, élu dans le XX°)
Petit à petit, le quartier endormi va se remplir de curieux venus assister à l’évènement de la journée. Aux badauds, se sont mêlés des provocateurs versaillais.
Nous sommes dans l’arrondissement le plus réactionnaire de Paris : la Nouvelle Athènes. C’est le seul arrondissement de Paris à ne pas avoir de représentants élus après la démission des « conciliateurs » Arthur Ranc et Ulysse Parent,les 4 et 5 avril.
Notre Dame de Lorette est le quartier qui compte le plus grand nombre de réfractaires.
Les déménageurs réquisitionnés par le directeur des domaines, s’activent, aidés par 3 ou 4 Gardes nationaux détachés de leur bataillon pour assurer une molle surveillance.
La foule grandit de plus en plus chauffée à blanc par des agitateurs bien décidés à empêcher « ce crime ». Venu de chez Potel et Chabot rue Notre-Dame-de-Lorette,un groupe d’employés, acquis à l’ordre a été requis par leur patron, afin de manifester bruyamment contre « l’horrible méfait qui va se commettre ».
Il y a quand même moins de monde que l’année dernière, le 2 mai, ou un spectacle effrayant et grandiose, avait réunis dans le quartier plus de dix milles personnes selon les journaux. C’était l’incendie qui avait dévasté plusieurs immeubles de la rue Chaptal. C’est vers minuit que le feu s’était déclaré chez Mathérion le menuisier du numéro 7. Une immense lueur rougeâtre s’étendait sur Paris. Des environs d’Asnieres et de Bois-Colombes, on aurait pu croire à une aurore boréale. Heureusement on réussit à mettre à l’abri tous les locataires. Ceux des maisons voisines ont déménagé leur mobilier. Les rues Pigalle, Fontaine et Larochefoucauld sont encombrées de matelas et de meubles gardés par des femmes à demi vêtues. Les curieux arrivent de tous les cotés et gênent l’arrivée des dix pompes à incendie manœuvrées par des pompiers et la troupe arrivée en renfort. Les numéros 5 et 7 de la rue Chaptal sont anéantis, le 49 rue Pigalle est gravement endommagé. Six personnes gravement blessées ont été transportées chez le pharmacien qui occupe la maison qui fait l’angle de la rue Chaptal et de la rue Fontaine, d’autres sont conduits à l’hospice Beaujon. Nous ne sommes pas prêt de voire pareil embrasement dans la capitale…
Madeleine Perrin, qui revenait de faire ses courses avec les quinze sous qu’elle recevait au titre de femme de Garde national au 228°, outrée par l’impudence « de l’empoisonneur et de ses larbin».
Elle avait été intoxiquée après avoir acheté et mangé une boite de conserve exposée dans la vitrine du magasin Potel, rue Notre-Dame de Lorette, étiquetée « Bœuf de rempart », qui avait été cuisinée avec de la raclure de cheval, du rat, différents petits animaux, chien, chat et autres petits rongeurs non identifiés. Courageusement elle apostrophe les bouchers de chez Chabot en ces termes : « Ça leur suffit pas à ces pignoufs d’avoir empoisonné tout le quartier! Rentrez chez vous, bande d’assassins ! ». Son pain sous le bras, ah !ce pain, comme il est bon aujourd’hui. Acheté à la boulangerie Fromentault, 18 rue Saint Lazare, il est équipé du seul four à réverbère existant à Paris. Ce n’est plus le pain de siège ou bien le pain-Ferry, comme on l’appelait il y a 4 mois encore, avant la capitulation. D’aspect navrant, ce pain noir et granuleux, était tissé de morceaux de paille et de grumeaux de riz, très difficile à broyer et totalement indigeste. Edmond de Goncourt raconte que la poule qu’il élevait, se serait laisser mourir de faim plutôt que de se casser le bec. Il fallait en plus, avoir des bons pour pouvoir ce procurer cette denrée. Si on était argenté, on pouvait se procurer de la viande sans ticket dans une boucherie canine. A l’étal pendus aux crocs sanglants de pauvres bêtes écorchées, ici un terre-neuve, un dogue, un pauvre corniaud famélique. A l’extrémité, pour trente francs, c’est pour rien, un beau chat tigré aux beaux yeux verts vous est offert. Enfin pour les petits budgets, un rat à cinquante sous, embroché sur une baïonnette, vous délestait d’une journée de salaire moyen d’un ouvrier.
Un livreur de la maison Belloir Frères, 56 rue de la Victoire, faisant un petit crochet, déploie fièrement l’étendard du 117° commandé par la mairie du IX°. C’est un drapeau en voile étamine avec inscriptions en lettres d’or, doublé en pareil avec les mêmes inscriptions. Il a 1,25 mètre de long x 1,25 mètre de large ( ?) orné au pourtour d’une frange d’or jaune monté sur hampe de bois noir vernis avec culot cuivre fondu, surmonté d’une lance en bois sculpté doré, cravate en voile semblable frangée or.
Dans l’hôtel, certains « francs- pillards », dévalisant pour leur compte, du moins en apparence, étaient surveillés de très près par un officier de la Garde nationale fédérée qui ne quitta la place que lorsque la maison fut entièrement vidée. C’était Barral de Montaud qui avait permis la visite, un peu saugrenue en apparence, ce jour là, de l’hôtel par un groupe de jeunes aveugles des Quinze-vingt accompagnés de leurs soignant. Des témoins furent intrigués par l’aisance avec laquelle les pensionnaires de l’hospice pouvaient déplacer dans toutes les pièces, compte tenu de leur infirmité
On distingue dans la foule, l’inspecteur de police Alvarado qui sera chargé plus tard de retrouver lui aussi des objets disparus, on peut aussi reconnaître « Monsieur Claude » le commissaire de police qui travaille pour le compte du général Valentin et qui était chargé de la surveillance des clubs, réunions et endroits mal famés. Il déposera ensuite devant la Commission d’enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars. Détail piquant, est présent également, François Parion, plombier couvreur, qui a ses ateliers au 8 rue Notre dame de Lorette jouxtant l’ancienne Brasserie des Martyrs, fréquentée autrefois par Jules Andrieu et Courbet. Cet artisan couvreur, qui assiste en badaud à « la dépose » du toit, sera chargé par l’architecte Aldrophe, des travaux de reconstruction de la toiture deux ans plus tard….
Certains passants, bien informés, déclarent sentencieux : « Ils font le déménagement, mais, ils n’oseront pas toucher à la maison du Président ».
Une forme noire, aérienne, éthérée, semble glisser sur la place pour se rendre chez elle au 6 rue Clauzel, personne ne semble reconnaître celle qui fut adulée dans le monde entier : c’est la comtesse Gilbert de Voisin, encore aujourd’hui, injustement oubliée. Seul le journaliste Aurélien Scholl (surnommé Crésus, chacun de ses articles étaient payés plus de 125 francs!) accompagné de son voisin de palier, l’acteur Pierre Brasseur, (de l’immeuble du 3 bis rue La Bruyère au troisième étage gauche sur le palier), soulève son chapeau sur le passage de la danseuse. Le célèbre chroniqueur du Nain Jaune poursuit avec le comédien une conversation très animée, il est question d’une des rares pièces données en ce moment au théâtre du Château d’Eau : « Le Canard à trois becs. ». Puis par association d’idées, après le passage de « la Taglioni », il est question de la nomination à la direction de l’Opéra Le Peletier de Charles Garnier, l’homonyme de l’architecte. L’éviction et la perquisition chez l’ancien directeur Perrin, provoquent la colère de l’acteur des « Variétés » au chômage forcé depuis plusieurs mois, le siège de Paris, la fuite des « francs-fileurs » puis « les évènements » ont fait de la capitale un désert culturel.
Scholl jouant avec son légendaire monocle, évoque ensuite le concert qui va être donné aux tuileries, il se délecte par avance d’entendre « La Bordas » qu’il avait connue à ses débuts au cabaret des « Porcherons » 21 place Cadet, à l’emplacement des ateliers du photographe Pierre Petit.
Brasseur, quand à lui, ne sait trop que penser de la matinée « musicale et dramatique » dimanche 14 mai, aux théâtre des Délassements Comiques, boulevard du Prince Eugène (Voltaire) donné au bénéfice des veuves, orphelins et blessés du 88°. A l’affiche : Garçon l’Addition, vaudeville de Davanne, joué par Henryonnet et Madame Daudoir Lery, des chants patriotiques : C’est ma fille, Pas ça, Si j’étais invisible…, par Berlini et Melle Andréa. Plessis du Bataclan interprètera l’immortel : Sire de Fiche-Ton-Kan .
Devant « l’hôtel de la Païva », adossé à l’abreuvoir à chevaux (alimenté comme la fontaine du 3 bis rue Labruyère par les eaux de l’Ourcq) un homme très mince, le bras gauche inerte, une fine moustache à la Rochefort, journaliste au « Mot d’Ordre », il harangue la foule en gesticulant.
C’est Edmond Bazire, adjudant au 116° bataillon, il est domicilié 17 rue Chaptal, chez Nina de Villard, l’égérie du poète Charles Cros (Sidonie a plus d’un amant !) Bazire rappelle, d’une voix aigrelette, en zozotant, que l’année dernière, le 19 juillet (1870) à la suite des déclarations défaitistes de Thiers dans une séance à la chambre, celui-ci avait été pris à partie sous les cris de « vendu », »salaud », « vieillard indigne », « vous êtes la trompette du désastre », « à la porte !»
Bazire poursuit :«J’étais rue Lafayette quand il rentrait de la Chambre, des soldats ivres l’ont insulté, puis escorté jusque chez lui où grossissant la foule, une bande d’énergumènes de plus en plus nombreux ont jeté des pierres en direction de son hôtel en vociférant Ce jour là, Thiers pris la fuite avec sa femme et sa belle-sœur, puis, il alla se réfugier à Trouville chez son ami Duvergier de Hauranne. » Puis, plus bas sur le ton de la confidence, par prétérition, il ajoute en bégayant : « Je ne peux pas vous le répéter, mais, Raoul Rigault hier soir est venu chez Nina, après nous avoir dit qu’Auguste Renoir présent ce soir là lui avait demandé un laissez-passer pour se rendre à Versailles pour peindre sur le vif. » Baissant un peu plus la voix il révèle: « Avant de démissionner du Comité de salut public c’est Felix Pyat qui a pris la décision de la démolir de la maison du nabot, d’ailleurs, c’est lui qui présidait la séance ou fut communiquée ce décret. »
Parvenu à Versailles, Renoir demandera au prince Bibesco ( cousin de son meilleur client le docteur de Bellio,) un sauf-conduit pour traverser les lignes versaillaises , pratiquant ce qu’il appellera « la politique du bouchon au fil de l’eau ».
Paul Verlaine, arrive de l’Hôtel de Ville où il occupe un poste de rédacteur chargé de faire la synthèse des articles de presse pour les membres de la Commission exécutive (il n’est pas comme le prétend sa femme Mathilde, chef du service de presse de la Commune !). Il est accompagné du pianiste virtuose Raoul Pugno, en uniforme de la Fédération Artistique et d’Emmanuel Chabrier, petite taille mais de forte corpulence, le nez bourbonien, le front très développé. Ils doivent assister avec Charles de Sivry à une des soirées les plus folles dans « L’atelier de décervelage » de la rue Chaptal. Au programme ; un poème de Charles Cros : Le hareng Saur dit par Coquelin Cadet avec accompagnement au piano par le plus extravagant des compositeurs de l’époque Ernest Cabaner.
Un peu plus bas dans la rue Saint-Georges, devant chez Adolphe Sax, un habitant du 42, malgré les privations du siège, il est gras, le ventre en avant comme une femme enceinte, maniéré, la barbe poivre et sel, il revient de la fontaine où, il a écouté l’air de rien les propos du journaliste. Ce pauvre homme appartenait à ce genre d’ennuyeux qui prétendent tout savoir tout expliquer, qui sont capable de régurgiter les informations que vous lui aviez communiquées la veille en les reprenant à son compte.
Il hèle un groupe d’ouvriers sortis des ateliers du facteur d’instruments et l’air mystérieux, il « révèle » que Robert (sic) Rigault avec qui il déjeunait hier, lui a raconté la séance de la Commune ou la décision de renverser la colonne et de détruire la maison de monsieur Thiers avait été décidée.
Devant chez Jupillon « le gigolo de la barrière du Télégraphe », la boutique du 44rue Saint-Georges, des travailleurs venus de l’atelier de chez Cail avenue Trudaine sont attirés par le fils du crémier, héros malgré lui du quartier après la parution de Germinie Lacerteux. Il venait de remonter de sa minuscule cave des bouteilles de Muscatel, dont on peut sans peine deviner la provenance …
La conversation tourne autour de l’article de Rochefort. : -« Il a raison le marquis !, si on lui bousille sa carrée, c’est nous qu’on va encore payer les 3 miyons pour la retaper ! ; ça sera pas les rupins de Versailles ! ».
-« Tu parles » répond Pierre Cordier le garçon de recettes du 43 rue Saint-Georges, » qui arbore fièrement son uniforme neuf de Garde national du 116°, avec la mention de la 7° compagnie -« c’est sûr qu’y fera même un gros bénef sur notre dos le citoyen Foutriquet ! ».
On entend des cris venus de la rue d’Aumale, on vient de découvrir au numéro 15 un passage secret dissimulé derrière un mur tapissé de lierre. Ce passage conduit dans le jardin de la propriété de Thiers, et permettait à Mignet, son ami de jeunesse, de pouvoir lui rendre visite discrètement sans passer par la porte principale sur la place.
Rue Saint-Georges, tout le monde semble ignorer que l’immeuble du 37, presque en face de la salle "Sax", appartient depuis le 18 octobre 1830 au chef du pouvoir exécutif, elle lui a été vendue 100 000 francs par madame Dosne sa maîtresse (somme qui devait être remboursée en 2 ans et qui ne l'a jamais été).
Grisettes, Bredas ,Lorettes, Dégrafées, Allongées, Camélias, Linges, Torchons, Coureuses etc…
Toute cette agitation a attiré parmi la foule quelques «Diane Chasseresses »qui vont pouvoir se livrer à leur coupable industrie, minaudant, lançant des œillades assassines aux manifestants. On peut reconnaître dans toute "cette fange", à l’angle de la rue La Bruyère, Juliette Rolland qui demeure avec la nommée Elisabeth Bidguin qu’elle fait passer pour sa sœur au 45 rue Pigalle. Juliette a 31 ans, elle était lingère à Paris, Elisabeth en a 33, elle était couturière à Bayonne. Devant les écuries « Rothchild » dans le bas de la rue Saint Georges numéro 10, on reconnaît Nathalie Bourdonnet dite »madame Marcot », qui demeure dans ses meubles 11 rue des Martyrs au 5° étage à gauche. C’est une proxénète de premier ordre, elle n’a qu’un petit appartement de 400 francs, elle n’utilise que 2 petites pièces dans lesquelles du matin au soir, elle livre des jeunes filles aux hommes. Il y a 20 jours environ, un agent à conduit au poste de police du 1 rue Bréda, une fillette d’environ 10 ans. Il était 11 heures 30 du soir, rue Fontaine, elle avait été vendue par sa mère à un proxénète qui s’était éclipsé lors de l’interpellation de la gamine. Les parents sont les époux Canta Louis, ils habitent 50 rue Bonaparte.
Nelly Léontine Cugnière est la maîtresse de Razoua. Elle habite 6 rue Mansart avec une nommée Rosa. Leur terrain de chasse est «Le Rat Mort » où elles disposent d’un cabinet particulier. Elles sont également des habituées du Casino-Cadet.
Olivier Métra attaché comme chef d’orchestre au Casino, est l’amant de Rosa qui va avec le premier venu. Razoua est capitaine au 61° bataillon, Métra quand à lui en est le tambour, au poste de la rue des Rosiers. Clotilde Bay, âgée d’environ 60 ans, accompagnée de « ses filleules », tient depuis 30 ans une maison de prostitution hors ligne au 75 rue Taitbout . Avant, elle ne recevait que des personnes ayant voiture, magistrats, fonctionnaires, riches financiers, mais par ces temps difficiles pour tout le monde, elle est bien obligée de rabattre ses prétentions et de se contenter du premier charcutier venu ! On croit même que c’est chez elle qu’Alexandre Dumas fils a pris le sujet de sa pièce : « Le Demi-Monde ».
Ernestine Vincent dite « La Bouchère » ancienne modiste née à Danmartin, demeure au 60 rue Pigalle après avoir séjourné au 8 rue de Provence. Son surnom lui vient de ce que étant la caissière d’un boucher, se livre à la prostitution de manière éhontée, elle lève ses clients sur la voie publique !
Rue Laferrière, Eléonore Copin, une très jolie personne de 17 ans, qui se destinait au théâtre et prenait des leçons de déclamation de la vieille Clinchamp 36 rue de Londres. Celle-ci l’a habillée et lui a procuré des passes. Elle travaille furtivement, car la mère Morelle qui l’avait aussi brocanté est à sa recherche, ainsi que la mère maquerelle Vallet qui demeure au 50 rue Saint-Lazare.
Mathilde Kauffman qui avait été inscrite au dispensaire, entretenue longtemps par un nommé Legrand, journaliste connu des chefs de l’administration pour avoir rendu « des services » dans des tempsdifficiles… Il en rend encore aujourd’hui !
Amélie Ménétrier dite « Blanche »vit au 28 rue Fontaine Saint-Georges entretenue par un avocat, c’est une Lorette qui fait un peu de prostitution clandestine. Elle n’a pas une bonne santé.
Emma Mayenfisch, née à Constance en Suisse, demeure 46 rue Pigalle Hôtel Magenta. Cette femme va chez toutes les filles entretenues et y exerce son industrie, chemin faisant, elle donne des rendez-vous à des femmes qui lui ont été demandées. Elle demeure dans le garni passage Lafferière au 10 bis, qui en abrite bien d’autres.
Marie Goltz née à Saint-Petersbourg réside 9 rue Monthyon, elle restait auparavant 1 bis rue Bleue entretenue par un nommé Henri Appelis natif de Berlin, arrondit ses fins de mois en plumant les pigeons.
La nommée Blanche Crosse, dans ses meubles 56 rue Notre Dame de Lorette a droit à l’indulgence de la police. Elle peut amener chez elle des hommes qu’elle va chercher dehors tous les jours.- « Elle n’est pas très à l’aise » dit un policier compatissant :-« Elle n’a qu’une seule domestique »
Une certaine Charnelz ou « madame Piquois », c’est une fille qui a vécu plusieurs années avec le fils Pligne Edouard, dont le père est un riche meunier, marchand de grains à Brunoy.
Elle a demeuré 25 rue Laffitte où son mobilier a été vendu. Retirée à Montmartre 2 rue Léonie (Henner) puis après avoir déménagé au numéro 8, 3°étage porte à droite, elle paye 500francs de loyer.
Le père Pligne a dépisté son fils qui s’était remis avec elle et l’a fait partir pour l’Espagne.
Ce jeune homme a bien coûté quelque chose comme 300 000 francs à son petit papa…
Sophie Grillan, dite madame Delorme, dite madame Berger, habite dans ses meubles 25 rue de la Chaussée d’Antin au premier au dessus de l’entresol sur le devant auparavant elle était en garni au 45 même rue. Sa conduite par trop scandaleuse la conduit pour de l’argent à se livrer à tout ce qu’on peut lui demander. C’est une proxénète de premier ordre.
Mademoiselle Luke. C’est une femme qui a vécu pendant plusieurs années avec Lepelletier, secrétaire de Mr Fould, ministre de Napoléon III. Elle a eu deux fils qui ont été au collège avec ceux de Monsieur Mettetal, ancien chef de la première division à la préfecture de police.
Depuis son abandon par Lepelletier, elle « fait » des amants dont le jeune Bozan employé à l’Hôtel de Ville.
Catherine Caroline Debaets, femme Midrighe née à Gand, son mari est un graveur hollandais naturalisé français. Elle habite 13 rue Montholon. Elle est surveillée de près comme étant une escroqueuse. Elle ne vit qu’en exerçant le métier de leveuse.
Félicienne Maucourt, se dit artiste dramatique, est en garni au 24 rue Fontaine Saint-Georges avec Florence Alphonsine Hebert. Elles sont engagées dans un bordel de la rue de Bruxelles par la nommée Clara Berr demeurant 15 rue Saint-Lazare. C’est une grosse femme charnue, cheveux bruns, front découvert, belles dents avec de grands yeux noirs. C’est une noceuse, une coureuse, sans amant, faisant des passes et du racolage. Alphonsine Hebert est née à Ingoville ( ?). Elle a la figure allongée, les cheveux blonds un peu crépus et bien fournis, un nez bien fait, les yeux gris, le menton pointu, l’air langoureux et malade.
Hélène Perron, 32 ans, native de Saint-Fargeau dans l’Yonne, en garni au 17 rue des Mathurins avec une autre fille du nom de Picard. Ce sont des clandestines qui reçoivent au moins 10 hommes par jour au dire des voisins. La Jeanne Picard, est née à Reims en 1840 elle se livre à la prostitution clandestine et est néanmoins entretenue.
Elisa Daubray, se faisant appeler également Sémiramis, habite 35 rue d’Amsterdam, on n’a jamais pu connaître son vrai nom. C’est une femme entretenue qui sort tous les soirs pour trouver des hommes et les conduire dans des maisons de passe. Elle n’a pas de maquereau !
Eugénie Morlon, cette jeune fille se dit parente de l’archevêque de Paris. De taille moyenne et bien prise, jolie brune aux yeux bleus, elle a la peau d’une blancheur remarquable, elle a bon ton et est spirituelle. Elle a été entretenue par Monsieur Ranson de Calhoun, secrétaire de la légation des Etats-Unis qui demeurait avec elle au 33 rue de la Madeleine. Elle réside maintenant 2 rue Laffitte, ou elle reçoit des hommes chaque jour différents.
Célestine Mangeot, native de l’Yonne 32 ans demeurant 31 rue Cadet. Est entretenue par un jeune russe qui lui donne 400 francs par mois. Elle va au bal ainsi qu’a la promenade le soir et ramène des hommes chez elle.
Elisa Roche, 36 ans couturière demeurant 2 rue Fontaine Saint-Georges. C’est une fille publique qui ne vit que de la prostitution. Elle distribue des cartes dans les bals. Enfin, elle fait « la retape », et fait ses passes 49 rue Pigalle, elle conduit rarement des hommes chez elle.
Eugénie Reyben, native de Saint Dizier Haute-Marne , demeure 91 rue Blanche au sixième étage. Elle se dit écuyère, mais en fait elle ne vit que du produit qu’elle trouve dans la débauche. Elle est blonde et très jolie, va dans les bals et sur la voie publique « lever » des hommes. Le prix de la passe est de 20 francs.
Cécile Fauvin, artiste, figurante au théâtre du Palais Royal, née 28 rue Rodier en 1853. Elle demeure 17 rue du Faubourg Montmartre. Elle a pour entreteneur un nommé Trochard, âgé de 60 ans demeurant 4 rue des Martyrs, ne dédaigne pas à l’occasion faire des michetons.
Joséphine Amyon, actrice, demeure chez la proxénète Dupuis au 47 rue Larochefoucauld. Dans la dèche, elle est constamment sur le pavé à chercher des hommes.
Clémence Dupuis, 45 ans dans ses meubles 47 rue Larochefoucauld, c’est à la fois une prostituée et une proxénète qui mène une vie d’enfer. Ses filles vont chez elle faire leur passe.
Louise Berthe Frémin, native de Munich, elle demeure dans ses meubles 18 rue de la Pépinière. C’est une femme très laide, elle n’a qu’une trace de nez, encore est-il de travers, la figure carrée, yeux de chat, une gorge monstrueuse par sa grosseur. Elle a pour amant un capitaine de voltigeurs de la Garde et reçoit les amateurs payant bien. Elle voyage souvent avec des dames, on la voit souvent avec la comtesse Méry. Elle place pour des marchands qui lui font 10% de remise, près des femmes entretenues. Chez un marchand nommé Lepan 18 rue Castellane, outre ses 10%, elle a un appointement de 50 francs par mois.
Félicité Charret, dite d’Anglemont, demeurant 21 rue Lepelletier, tombée dans la misère, après avoir vécu sur un grand pied avec chevaux et voitures. Entretenue par Chabrié, fils de l’ancien entrepreneur d’éclairage de la ville de Paris, ancien propriétaire également du théâtre des Variétés et de l’Ambigu. Elle a habité successivement rue de la Chaussée d’Antin boulevard de la Madeleine.
Au milieu de toute cette bassesse, un nommé Tissot Charles Edmond,41 ans,né à Cran (Jura), ancien tapissier demeurant 49 rue de l’Echiquier dans ses meubles, surveille ces dames, parmi lesquelles, il a quelques protégées. Depuis le début de la Commune, il occupe l’emploi d’inspecteur principal au service des mœurs, spécialement chargé du quartier du faubourg Montmartre. Il est surnommé par les filles : « Caliborgne » ou bien « Charles le louchon ». Profitant de sa fonction, il procure des filles à certaines de ses relations.
Cette bonne âme a même envoyé en maison les femmes suivantes : une nommée Simdorsdaff ( ?) et la fille Elisa Blanchart à qui il propose d’aller retrouver à Saint Germain deux de ses amies qu’il a déjà fait entrer dans un bordel. Il a même réussi à débaucher plusieurs filles de la tolérance du 15 rue Grégoire de Tours. (Il sera appréhendé après la Commune le 29 août 1871, sur le boulevard Montmartre à 10 heures et demi du soir, accompagné d’une femme qui exerçait sous sa protection, sa coupable industrie.)
Au numéro 23 de la rue Notre Dame de Lorette, on peut voire à « la montre » de la libraire Colas (née Céleste Porée),entre le Paris-Guide, sur hollande et une brochure in 16 : « Potins Grivois d’une concierge de la rue Bréda», un curieux petit ouvrage anonyme sans date, orné d’un portrait photographique par Petit et Trinquard,( ce qui permet de situer l’édition, entre 1859 et 1861, date à laquelle ces 2 photographes exerçaient ensemble au 31 place Cadet.)
Il est titré : Ces Dames. C’est un in 32de 96 pages. Sur le faux-titre, on peut lire le nom des célébrités du moment :
CES DAMES :
Rigolboche, Rosalba, Fioretta
Alice-la-Provençale, Alida Gambilmuche,
Finette, Nini Belles-Dents
Juliette l’Ecaillère, Rigolette,
Eugénie Trompette, Henriette Souris,
Reine Souris, Pauline l’Arsouille,
Délion, La Marquise de Rouvray , Cora,
La Baronne de Biarritz,
Moustache, Louise Voyageur,
Camille, Henriette Zouzou, Eugénie Malakoff,
Eugénie Chichinette, La belle Mathilde,
Anette, Irma la Canotière,
Marguerite de Bourgogne, L’Aztèque,
Etc., etc., etc.
Ce serait un écrit de jeunesse du très sérieux journaliste, Auguste Vermorel élu de la Commune dans le XVIII°.
Le coiffeur Ernest, 4 rue Notre dame de Lorette, sur le pas de sa porte avec son confrère Albert Renou du 9 rue Saint-Georges qui a fermé son échoppe, commentent les évènements.
La librairie de la dame Cavaillié au 3 rue des Martyrs est fermée depuis 2 mois pour cause de maladie. Sa collègue et amie, Vavraud libraire du 1 rue Bréda, passe la voir tous les jours afin de lui apporter nourriture et quelque réconfort.
Le Déménagement :
La collection de tableaux, les meubles, les porcelaines, les livres, ont été envoyés au garde-meuble, avenue Rapp, les objets d’art au musée du Louvres, l’argenterie sera transportée à la Monnaie et servit, cruelle ironie, une fois fondue à la fabrication de la fameuse pièce de 5 francs argent destinée à la solde des gardes nationaux le 20 mai.
Un homme surveille attentivement les opérations, c’est lui qui sera chargé de retrouver quelques objets dérobés. Il est en relation avec le docteur Troncin-Dumersan, c’est encore ce Barral de Montaud, grand, guindé, très raide, il se distingue par sa tenue par rapport au débraillé de ses collègues, mais pour donner le change, on l’entend de temps en temps s’emporter contre « les infâmes versaillais ». Ses relevés de notes, permettront de retrouver certains « ignobles pilleurs ». Parmi ceux-ci, le capitaine Mourot (Jean Jules, employé, habitant au 100 boulevard de la Chapelle) qui distribuait chaque jour une demi-bouteille de vin prise dans les caves de l’hôtel. On a trouvé chez lui et chez sa maîtresse au cours d’une perquisition, un plâtre ancien, numéro 13 (?) et un pupitre du piano de madame Thiers ; très étrangement, il bénéficiera d’un non-lieu ( merci Barral !).
Thonin Beaupré n’aura pas la même chance et sera condamné à la déportation pour avoir été trouvé détenteur d’une loupe, d’un couteau à papier et d’une bible qu’il voulait offrir à la fille de sa maîtresse une dame Colleau marchande de vieux meubles ; ça méritait bien 10 ans de bagne ! Un lieutenant ne sera pas poursuivi, bien qu’il ait avoué que le vin de la cave ne valait pas son ordinaire.
Bredin, sergent-major tripier de son état, était le receleur des objets volés par sa compagnie.
Un comité se réunissait dans sa boutique et se partageait le butin en buvant le vin de Thiers.
Roubeau, devenu amnésique…, trouvé en possession d’une baguette de bois doré, n’a gardé aucun souvenir de sa participation.
Les 2 caporaux Mongin Claude (155 rue de la Chapelle) et Plantier seront retrouvées possesseurs de morceaux d’étoffes déchirées et de glands d’embrasses de rideaux ornant le salon de la « presque reine de France » selon Balzac.
G ( ?) clerc d’huissier, s’appropria les Œuvres complètes de Delille.
L’épicier Truet, a exposé au mur de sa boutique une faïence XVIII° de la collection de madame Thiers, ce qui va le conduire, tout droit en prison.
Jules Fontaine devra répondre des vols commis ce jour là, devant le 5° conseil de guerre qui tentera de le faire passer pour un voleur et qui le condamna à 20 ans de travaux forcés..
Dans des lettres inédites, Louise Michel, semblent indiquer que Fontaine aurait gardé des « documents compromettants pour Thiers ». Andrieu de son côté, laisse entendre dans ses souvenirs à peu près la même chose. Pendant ce temps, la séance de la Commune, convoquée à 2 heures précises, se réunit à 3 heures et demi sous la présidence de Félix Pyat démissionnaire la veille du Comité de salut public. La démolition est à l’ordre du jour, mais ne sera évoquée que vers huit heures moins le quart.
A l’heure prévue « du démontage » (16h )les délégués, Jules Andrieu, maigre, voûté, borgne, il s’était à l’age de dix ans crevé l’œil droit avec un ciseau en voulant défaire un nœud de ses lacets de soulier.Eugène Protot, Jules Fontaine, Gaston Da Costa de très petite taille, on croirait un enfant (il n’a pas encore 21 ans), le teint blanc, un peu ridicule avec son pince-nez, son chapeau haut-de-forme le col de sa veste rabattu, il est le substitut du procureur de la Commune, le commissaire de police du quartier Saint Georges Noguès, les accompagne. Il ne semble pas que les délégués de la Commune, du neuvième arrondissement, Guérin l’agent d’affaires du 57 rue du faubourg Montmartre et Portalier le bottier de la rue de Châteaudun, nommés après l’éviction de Bayeux-Dumesnil, soient sur place. Maintenant, des rues Saint Georges et Notre Dame de Lorette on entend des slogans hostiles à la Commune…
Inquiets Andrieu et Protot, accompagnés du commissaire de police Martial Louis Antoine Noguès (14 rue Clausel,) du quartier Notre Dame de Lorette, ordonnent à Da Costa de requérir des renforts. Une estafette à cheval équipé d’une carabine à répétition Scharp, un bonnet phrygien maladroitement gravé sur la crosse, qui suscite l’admiration de quelques soldats, est envoyée à l’ex-préfecture, rue de Jérusalem, où, un bataillon des « Vengeurs de Flourens », commandé par Filleau de Saint Hilaire ( l’organisateur du corps des Vengeurs),arrivée une demi-heure plus tard, il va frayer un chemin aux « officiels »,faire reculer la foule menaçante et former un cordon jusqu’à l’abreuvoir à chevaux du milieu de la place. Protot avocat dans le civil tente un discours vite étouffé par les clameurs.
Un peu désemparés, Gaston Da Costa va chercher des paveurs qui travaillaient à l’angle des rues Notre-Dame-de-Lorette et Martyrs devant chez le marchand de couleurs Gouache..
Ceux-ci, pas très chauds devant l’hostilité des manifestants refusent dans un premier temps de faire ce qu’on leur demande. Alors pour donner l’exemple, Gaston Da Costa monte les étages et par le grenier arrive sur le toit. Armé d’une pioche empruntée à un ouvrier, il entreprend maladroitement de casser une cheminée. Encouragés par l’exemple les paveurs se mettent bientôt à la tâche, pendant que Protot au rez-de-chaussée, sous les huées, brise à l’aide de sa cane les vitres de la véranda. Nerveux, les Gardes nationaux repoussent les passants et interpellent quelques « braillards » pour les conduire au poste de la mairie rue Drouot. D’après Da Costa, dans ses souvenirs, ils seront relâchés aussitôt.
Vers 19 heures, une escouade de gardes du 116°, qui venaient après leur service, de rendre le fusil à tabatière devant être déposé le soir à la mairie rue Drouot, stationnent quelques instants sur la place. Puis ils se rendent au bureau des contributions 21 rue d’Aumale, accueillis par Antoine Gourdon (29 ans, ancien tailleur de pierre) percepteur des 9°, 13 et 14° arrondissements Un vin d’honneur les attend pour célébrer l’événement.
L’entreprise de démolition durera plusieurs jours, le 15 mai un journal constate : Les travaux de destruction avancent ; la maison de monsieur Thiers est dévastée peu à peu ; on travaille à sa démolition avec continuité et lambinerie, comme si, prenant plaisir à la chose, on voulût la faire durer longtemps. On peut lire dans le journal « la Patrie » le 20 mai :
La nuit dernière, une vive lueur partant de la place Saint-Georges avait jeté l’émoi dans le quartier Notre-Dame-de-Lorette.
C’était simplement un feu de bivouac allumé par les gardes nationaux dans l’hôtel de M.Thiers, avec les débris provenant de son déménagement forcé.
Cette opération n’était point terminée ce matin, car des voitures de déménagement stationnaient encore dans la cour ; la bibliothèque et les tableaux n’étaient point encore enlevés. ( ?)
La démolition avait commencé cependant,(…)
On aurait pu croire, à voir la foule se porter dans la journée à la place Saint-Georges, que la population parisienne se rendait à un pèlerinage.
La place était littéralement encombrée. Les gardes nationaux avaient fort à faire pour maintenir la circulation. On peut déduire de l’activité des travaux qui ont été commencés hier seulement que, dans deux jours, il ne restera plus une pierre de l’immeuble de la place Saint-Georges.
A l’heure où nous écrivons, la toiture de l’édifice a disparu, ainsi que l’attique de l’aile gauche.
Puis devant les risques d’accident, les travaux furent abandonnés, laissant debout tous les pans de mur du premier étage.
Seul parmi les acteurs présents le 12 mai, Protot retournera assister à la séance de la Commune convoquée ce jour là.
Versailles le samedi 13 mai : Dans son bureau Thiers fait les cent pas, inquiet, il va de la fenêtre à son bureau. Il n’a pas vu Troncin-Dumersan depuis la veille. Pour surveiller de près les faits et gestes des communards et pour connaître ce qui se passait dans Paris, Thiers avait la chance de disposer d’un homme qui grâce à ses relations et à sa capacité d’adaptation, était capable de jouer un rôle de premier plan. Le docteur avait fait de tout dans sa vie, même de la médecine diront ses proches. Très proche du ministre de l’intérieur, il avait après le 18 mars réussi à détourner la correspondance du ministère de l’intérieur , ce ministère a deux issues, l’une place Beauvau que tout le monde connaît, et l’autre dans la rue Cambacérès, qui n’est fréquenté que par les employés. C’est là que Troncin, placé chez le concierge, s’emparait de tout ce qui arrivait, remettait après les avoir étudiés, à monsieur Normand, le chef de la comptabilité les plis sans importance, et ramenait à Versailles les lettres destinées au ministre. La mystification dura une quinzaine de jours ! Après l’interruption des moyens de communication les premiers jours d’avril, d’accord avec Tiers et Ernest Picard, il avait trouvé le moyen de traverser les lignes et de se faire ouvrir une porte, en se constituant le messager des représentants étrangers résidant à Versailles. Il obtint ainsi des pouvoirs des ambassades d’Autriche, d’Italie, du Portugal et de l’Espagne. Il portait les dépêches de ces excellences et bénéficiait ainsi de l’immunité diplomatique. Sur sa voiture qu’il conduisait lui-même, un écriteau indiquait : « Service des ambassades ». La règle, dictée par Emile Oudet, délégué de la Commune était la suivante : le délégué après avoir vérifié les sauf-conduits ouvrait la porte du poste frontière, et ne devait rouvrir ces portes au retour que si ce retour avait lieu le jour même, avec le même cheval et les mêmes personnes. Les ponts-levis étaient ouverts de 7 heures le matin à 6 heures le soir. L’enceinte bastionnée de 1840 était longue de 39 kilomètres et comprenait 95 bastions, 60 portes et poternes, 11 passages de chemin de fer et 2 canaux étaient les lieux de passage obligé. Pendant le siège, plusieurs portes furent bouchées, d’autres rétrécies. Quand il avait dépassé l’heure de sortie, Troncin-Dumersan avait tout le loisir d’étudier par les « Maréchaux »l’état des forces fédérées , de la porte de la Chapelle jusqu’à la porte de Vanves. Ce système profita surtout à Thiers, celui-ci ne lui laissant pas de temps pour s’occuper des chancelleries. Il lui rapportait chaque jour des objets qu’il avait le chic pour les retrouver à point nommé, ce qui laisse supposer que le pillage de l’hôtel ne s’était pas opéré sans une certaine règle et sans des plans concertés . Troncin avait pour mission, entre autres besognes de rapporter à Versailles, tous les journaux publiés à Paris, ainsi que le J.O. de la Commune. Il fut chargé aussi d’établir une très forte surveillance de l’hôtel de la place Saint-Georges. Des banquiers dont Rothschild, lui confièrent des sommes d’argent. La société Générale et le Crédit Foncier, ayant des échéances fin avril, il fut le messager qui porta les pièces administratives et les signatures des gouverneurs de ces sociétés. Il attendait qu’il lui rapporte quelques pièces de sa collection soustraite aux barbares qui occupaient sa demeure. Vers midi enfin, le phaéton de son homme de confiance se range devant l’entrée de ses appartements, Troncin en sort, et au lieu de venir le voir comme il le fait d’habitude, va se faire ouvrir les appartements de « ces dames ». Reçu par Barthélemy-saint-hilaire, et conduit auprès de madame Thiers et mademoiselle Dosne, qui le voyant la mine déconfite, s’écrient en cœur : « Qu’y a-t-il ?,il est arrivé malheur ? ». -« Ils démolissent l’hôtel » répond Troncin, mais comment apprendre la nouvelle à M.Thiers ? Celui-ci qui a aperçu le phaéton se précipite dans les appartements de son épouse, pour s’entendre annoncer la terrible nouvelle par Dumersan. Thiers après avoir éclaté en sanglots, la tête entre les mains, il va pouvoir ciseler, les larmes aux yeux, une phrase bien grandiloquente, destinée la postérité : « Le pays vaut bien ce sacrifice ! »
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Chapitre III : Le pillage organisé.
Il y eut bien des vols organisés, mais pas toujours pour le bénéfice de ceux que certains accusaient, se basant sur les racontars de journaux haineux et malveillants. On retrouve encore aujourd’hui les mêmes « canards »à propos des évènements de la Commune de Paris.
Depuis la fuite à Versailles de l’auteur de l’Histoire de la Révolution, la maison fut gardée successivement par 6 bataillons du XVIII° arrondissement :
Le 37°, le 61°, le 64°, 79°, 124° et le 158°. Mais, c’était surtout la douzième compagnie du 64° Bataillon composée d’environ 55 hommes dont 24 sont restées en permanence, qui ont assuré la surveillance et la garde de ce lieu. Ce bataillon était commandé par le capitaine Henri Jean-Baptiste Paupardin* entrepreneur de menuiserie, chanteur lyrique à l’occasion habitant le 54 boulevard de la Chapelle.
Le 14 avril, dans la matinée, l’hôtel fut fouillé ; on y saisit des papiers et de l’argenterie.
On peut lire dans le J.O. p 359 le document daté du 18 avril suivant : Nous soussignés gardes nationaux à la 7° compagnie du 32° bataillon, protestons avec énergie (…) Il a été fait une perquisition par les soins d’un envoyé de la Commune, assisté de 2 personnes pourvues d’un mandat régulier (…)
Les employés du citoyen Thiers qui n’ont pas quitté l’hôtel peuvent attester la véracité de ce que nous avançons.
Paris le 19 avril 1871
Le chef de poste : Maury, rue Marcadet,167,
-Le caporal : E.Cadot, rue Ramey, 38,-
Roland-E.Choquier,-A.Lebeguy- Morel,-F.Jolivet-, Mesure,- Marçaire-, Zizeau,- Poncelain-, Vagner,- E.Busigny,- Jakol,- Fournier,- Ed.Gaumond,- Constant
Vu et approuvé pour la 7° compagnie du 32° bataillon.
Ont signés pour les employés présents à l’hôtel, :
Pouzas Felix, valet de pied—Challet David, concierge de l’hôtel.
(Rectification des erreurs ou omissions du J.O de la Commune : Cadot Eugène était libraire, Mesurel François, entrepreneur de menuiserie, 37 rue Ramey, Lebègue Alphonse était épicier au 42 rue Ramey, Morel Paul, marchand de nouveautés, Choquier Henri, 22 rue Norvin, était employé, Wagner Frédérique, facteur de piano imp. Pers 2 ( ?) )
Le même jour, les ateliers Cail de l’avenue Trudaine viennent de livrer une nouvelle canonnière nommée « la Voltigeuse ».
Le 14 avril,
dans la matinée, l’hôtel fut fouillé ; on y saisit des papiers et de l’argenterie.
Les perquisitions sauvages se multipliant, Auguste Vermorel (élu dans le XVIII°), délégué à la justice, fera rendre un décret qui ne sera jamais respecté, indiquant :
« Article 3.aucune perquisition ou réquisition ne pourra être faite qu’elle n’ait été ordonnée par l’autorité compétente ou ses organes immédiats, porteurs de mandats réguliers, délivrés au nom des pouvoirs constitués de la Commune. Toute perquisition ou réquisition arbitraire entraînera la mise en accusation de ses auteurs »
Le service des réquisitions avait été centralisé dans une seule administration, celle des Domaines dirigée par Fontaine professeur de mathématiques aux lycées Saint-Louis et Bonaparte (aujourd’hui Condorcet).
Un personnage dans cette affaire va jouer un rôle déterminant. Barral de Montaud colonel dans l’armée régulière, il choisit de « servir » la Commune pour pouvoir mieux la désorganiser et informer l’armée de Mac-Mahon, l’intermédiaire de Barhélemy-Saint-Hilaire le directeur de cabinet du chef du gouvernement.
Il fut même nommé juge d’instruction par Raoul Rigault.
Rossel, le délégué à la guerre (de la Commune) dirige Barral vers Razoua commandant du 61° bataillon de Montmartre, puis, il sera nommé, par Simon Mayer (le commandant en chef de l’état-major de la Garde nationale, place Vendôme) lieutenant colonel d’état-major dans le XVIIe arrondissement. Grâce à de savantes intrigues, il se fera muter dans le 7°, là, gagnera la confiance d’Urbain le délégué à l’enseignement élu de cet arrondissement, qui lui donnera ses pouvoirs pour l’administration de la 7° légion (pendant son procès devant le conseil de guerre, Urbain, dénoncé par Barral de Montault qui témoignera à charge, provoquant même le dégoût et le mépris des juges de la cour de justice de Versailles ).
Munis de passeports prussien et versaillais, il fera de nombreux aller-retour Paris-Versailles, donnant des renseignements sur les moyens de défense des communards. Il reconnu lui-même avoir touché directement de Thiers 10 000 francs en espèces pour rétribuer des agents de Versailles restés dans la capitale. Des rendez-vous clandestins avaient lieu « chez Vachette » (le Bréban rue du faubourg Montmartre) Les mobilier de l’hôtel de la place Saint-Georges fut comme on l’a vu transporté au Garde-meuble de l’Avenue Rapp situé dans… le VII° arrondissement ! Donc sous la garde de Barral ! qui pourra pour la « bonne cause » fermer les yeux sur certains détournements d’objets que l’on retrouvera miraculeusement dans le nouvel hôtel du Président de la République.
Le 18 Mai, vers six heures, une déflagration va secouer la capitale. La cartoucherie de l’avenue Rapp va être soufflée par une explosion dont ne connaîtra sans doute jamais l’origine. Les pertes sont énormes, on peut difficilement dénombrer les morts, plus de cent selon le Comité de salut public, et de nombreux blessés. Détail curieux : presque toutes les pendules du quartier avoisinant se sont arrêtées à six heures moins dix.
Mais, dommage collatéral,Barral de Montaud écrit à Barthélemy-Saint-Hilaire :
Lors de l’explosion, le Garde-meuble dans lequel j’avais fait transporter le mobilier de M.Thiers au moyen d’une influence quelconque, souffrit beaucoup et vit ses parois enfoncées et ses toitures effondrées.
(c’est moi qui souligne, Barral ayant une légère tendance à se donner un rôle avantageux lors des Conseils de guerre et devant la Commission d’enquête parlementaire, la décision ayant été prise par Fontaine).
Le même, adresse un ordre :
à « L’administration du mobilier de la Couronne » :
Au sous-chef de la légion.
Citoyen :
Le Garde-meuble qui possède des millions de valeur appartenant à l’Etat, ainsi que le mobilier de Monsieur Thiers est à ciel découvert. Veuillez, s’il vous plait, envoyer au Garde-meuble une compagnie de service.
Pour le représentant du directeur A. Munier
Salut et fraternité.
Le chef d’Etat-major :
Barral de Montaud
L’ordre, fut signé du directeur :
Vu, et envoyé à 7 heures et demi du soir. Fait doubler le poste de pompiers.
Le 20 maivers six heures un obus incendiaire de l’armée de Mac Mahon tombe sur le Garde-meuble, faisant des dommages considérables. Barral minimisera les dégâts, et, toujours selon lui fera transférer (bien mal lui en prit) le mobilier au Louvre et aux Tuileries.
Le lendemain du jour où parut le décret, Les comtes Jaubert et Dupeyre, proposèrent de relever cet immeuble aux frais du trésor public, ce qui fut voté à l’unanimité avec pour faire bonne mesure, sur une motion de Cazenove de Pradines fut adopté et voté le 3 juin: Le vote de prières publiques pour appeler la miséricorde de Dieu sur les déchirements de la France, ces votes se confondirent dans le même mouvement patriotique, avec la bénédiction des libres-penseurs du gouvernement !
Arrêté lors de l’avance de l’armée versaillaise, Barral de Montaud fut relâché au vu d’intervention et des documents suivant :
Paris ,28 mai 1871,
Je certifie que monsieur de Montault, colonel de la 7° légion, Alsace-Lorraine, ayant été arrêté chef d’état-major du 7° arrondissement, au service de la Commune, a été rendu à la liberté sur la demande du colonel d’Alzac (sic), chef d’état-major du maréchal Mac-Mahon (M.de Montaud était porteur d’un laisser-passer du Maréchal Mac-Mahon et d’un laisser^passer de M. Thiers)
Le Prévôt du 5° corps
Signé : de Trévelin.
Vu par nous, maire du 9° arrondissement
Le 28 mai 1871
Signé : E.Ferry adjoint
Vu par nous
Pour le colonel commandant le 9° arrondissement
Le commandant d’état-major
Signé ; R. Larquez
29 mai 1871
Versailles 3 juin 1871
J’atteste que M. de Montaud, tout en étant resté à Paris dans la Garde nationale, a servi le parti de l’ordre, d’accord avec les personnes qui de Versailles s’entendaient avec lui.
Signé ; Barthélemy Saint Hialaire
Représentant du peuple.
Dés le 19 mars, il est( ?) service du général.
Signé : Le Flo
:
On retrouvera après la Commune chez la comtesse de Massa, (cousine des Dosne,) du mobilier provenant de la place. Thiers qui lui en fera cadeau en remerciement de nombreuses œuvres qu’elle aurait ainsi pu préserver et lui restituer.
Adolphe THIERS :
Quelques éléments du piège d’une mémoire collective :
Son mariage donne lieu à quelques commentaires acides sur les liens qui unissent le ministre à sa belle mère qui n’a que trois ans de plus que lui : --« Elle était dit-on très liée à monsieur Thiers avant d’être sa belle-mère » note le maréchal de Castellane dans ses mémoires.
Arsène Houssaye plus direct, n’hésite pas à écrire :-« Monsieur Thiers vient de faire une fin. Le ministre du commerce va se risquer au commerce de l’amour par devant monsieur le maire du II°arrondissement. Il épouse, qui s’en douterait ? mademoiselle Dosne, fille mineure. On croyait jusqu’ici que c’était madame Dosne seule qui fut mineure. Est-ce la fin de la comédie :
La mère et la fille ? Quoi qu’il en soit, on appelle plus M. Thiers, le lilliputien du tiers-état et du tiers-parti, que… Thiers-Dosne ».
Balzac consacre de nombreuses pages dans sa « Revue parisienne » aux époux Dosne et à leur gendre, et bien sur tout au long de la comédie humaine, où les principaux personnages « reparaissant »sont incarnés de façon transparente par nos 3 héros.
*La Revue Parisienne, livraison de septembre à décembre 1840. :
« Ce mari, monsieur Dosne, obtint par la faveur de madame d’Angoulême, une charge d’agent de change » (…)
« Tous les matins, MM de Cardonne (Le journal de Paris) Grimaldi(le Nouvelliste) , Boilay (le Constitutionnel), Véron( le Constitutionnel), Walewski (le Messager), Léon Faucher(le Courrier Français), Chambolle(Le Siècle), venaient rue (sic) Saint-Georges à l’hôtel de M.Thiers prendre le mot d’ordre et chercher le sens des articles à faire. M.Thiers était secondé par deux de ses familiers, MMMartin et Sainty dont la charge est très lourde : il traduit en français tout ce que monsieur Thiers écrit. Là sous la présidence de madame Dosne, se beurraient les tartine à faire avaler au public »
Madame Hamelin traite le salon de la place Saint-Georges de « pétaudière politique », elle n’hésite pas non plus à qualifier madame Dosne de « traînée ».
Madame de Girardin écrira une pièce vers 1835 : L’école des journalistes, qui sera étouffée par la totalité des journaux inféodés, sauf de « La Presse » bien sur.
S’il s’est marié dit la duchesse Decazes : « S’il s’est marié, c’est que sa situation l’y obligeait ; il lui fallait une femme riche pour être indépendant politiquement. Or il doit à madame Dosne le moyen qui lui permit d’obtenir la part de contribution nécessaire pour être éligible : la société civile et particulière des terrains Ruggieri et Saint-Georges, composée de trois personnes, M. Sensier ancien notaire, M. Loignon propriétaire et M.Dosne ancien agent de change, acquit les terrains non bâtis de ce quartier Saint-Georges ; elle y construisit des immeubles ; le 18 octobre 1830 elle vend celui qui porte le numéro 3 de la rue neuve Saint-Georges (actuel 37 rue St Georges) à monsieur Thiers, conseiller d’état. Mais l’acheteur n’a pas les 100 000 francs auquel se monte le prix d’achat ; le contrat stipule qu’il les paiera deux ans plus tard. Au terme fixé, il ne les a pas davantage, mais il a pu se faire élire député, et bien vite devenir ministre.(…)
Henri Malo, Mémoires de l’égérie de M.Thiers, Plon 1928.
Notes de lecture, d’une étudiante de Paris X, ne groupie de Pierre Guiral.
à propos d’une biographie ( ou plutôt hagiographie) de Thiers par une groupie de Pierre Guiral. (sur internet)
Le portrait de Thiers que nous offre l'auteur est particulièrement intéressant car, contrairement a ses prédécesseurs il s'attache a humaniser le personnage si souvent présenté comme un caractériel machiavélique assassin des communards. P.Guiral nous montre en effet dans un chapitre dédié a ce problème Responsabilité de Thiers que s'il a du prendre des décisions lourdes de conséquences il a su se montrer généreux et a facilité la fuite de nombres de communards. Il aurait ainsi accorder un laisser passer a Nadar et a son ami Bugnet* qui leurs permirent de gagner la Belgique et d'éviter le peloton d’exécution(p.408). "Nous croyons, nous que Thiers était un homme a la fois gentil et rageur,aimable et vindicatif "(p.517).Mr Thiers apparaît également comme un homme dynamique, ambitieux certes mais passionné et actif (nous apprenons ainsi qu'il se lève a 4 heures du matin (p.411)et dort rarement plus de six heures par nuit) . " Des ses débuts et jusqu'au terme de sa vie Thiers est avant tout un animal d'action "(p.512). De plus le biographe ne mentionne pas toutes les rumeurs concernant la vie privée du personnage et, en les passant sous silence les nient.Or ce détail n'est pas sans importance car il prouve que Mr Guiral ne s'attache qu'aux faits et témoignages et ne tombe pas comme la majorité de ses prédécesseurs dans le piège d’'une mémoire collective et d'une historiographie(très importante en 1968)qui dénigrait Thiers. Nous découvrons en tous les cas un homme rare, autodidacte, surdoué dans tous les domaines. Un homme particulièrement investi dans l'Histoire qu'il vit et qu'il comprend pour l'avoir analysé parallèlement a sa vie politique.
*(note : il s’agit sans doute de Bergeret, dont une lettre anonyme accusait Nadar de cacher chez lui à Ville d'Avray) auquel cas, ce serait la plus grande stupidité entendue à ce jour, Thiers favorisant la fuite du général le plus honni des versaillais ! Comment Nadar en cavale, a-t-il pu organiser en 1874 six ans avant l’amnistie, la première exposition impressionniste boulevard de la Madeleine ??? Nadar communard…)
Q
BIBLIOTHÈQUE THIERS
Sommaire Thiers
BIOGRAPHIE D'ADOLPHE THIERS :
1797Naissance le 15 avril de Marie-Louis-Joseph-Adolphe Thiers à Marseille.
1815-1820 Études à la faculté de droit d'Aix-en-Provence.
1821-1830Thiers est à Paris. Commence une carrière de journaliste au Constitutionnel, où il écrit des articles de politique courante et de critique historique. En 1830, financé par l’agent de change Laffitte, il fonde Le National avec Auguste Mignet,Armand Carrel, Paulin et J.J. Dubochet .
1823-1828 Écrit son Histoire de la Révolution française.
1830-1840 Élu député d'Aix-en-Provence (sera réélu jusqu'en 1848), Thiers est au gouvernement ; il est à deux reprises président du Conseil.
1833 Élu à l'Académie française.
1840 Élu à l'Académie des sciences morales et politiques (section Histoire).
1849 Décès d’Alexis Dosne, emporté par le choléra.
1843-1862 rédige son Histoire du Consulat et de l'Empire en 20 volumes.
1851 Coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. Thiers est arrêté et emprisonné, puis exilé.
1864-1868 Thiers combat la politique du Second Empire.
1871Thiers nommé chef du gouvernement le 17 février. Commune de Paris. Destruction de l'hôtel de la place Saint-Georges.
31 août : la loi Rivet confère à Thiers le titre de président de la République.
Lettre de démission
de la présidence
de la République,
datée du 24 mai 1873.
1872 Démission de Thiers le 24 mai ; Mac-Mahon devient président de la République.
1877Mort de Thiers le 3 septembre à Saint-Germain-en-Laye. Obsèques le 8 septembre à Paris .
1900 Félicie Dosne, sœur de Mme Thiers, donne les papiers de son beau-frère à la Bibliothèque nationale.
1905 L'institut de France accepte la donation Dosne : création de la bibliothèque Thiers - Fondation Dosne.
1906 Décès le 16 janvier de Félicie Dosne.
1913 Ouverture le 25 novembre de la bibliothèque Thiers.
1914-1918L'hôtel Thiers abrite l'hôpital auxiliaire créé par les membres de l'Institut.
Les ouvrages de la bibliothèque personnelle de Thiers sont transférés de la fondation Thiers (rond-point Bugeaud) à la bibliothèque Thiers (place Saint-Georges).
Bibliographies
Albrecht-Carré, René. Adolphe Thiers or the Triumph of the Bourgeoisie. Boston: Twayne Publishers, 1977.
Allison, John M.S. Monsieur Thiers. London, 1932.
Barthou, Louis. Thiers et la loi Falloux. Paris, 1903.
Bury, J.P.T. and Tombs, R. Thiers 1797-1877. A Political Life. London: Allen and Unwin, 1986.
Calmon, M. ed., Discours parlementaires de M. Thiers. 16 vols. Paris, 1879-89.
Ca stries, R. Duc de. Monsieur Thiers. Paris, 1983.
Malo, Henri. Thiers, 1797-1877. Paris: Payot, 1932.
Reclus, Maurice. Monsieur Thiers. Paris: Plon, 1929.
Rémusat, P. de. A. Thiers. Paris, 1889.
Roux, Georges. Thiers. Paris: Nouvelles éditions latines, 1948.
Simon, Jules. Thiers, Guizot, Rémusat. Paris: Calmann Lévy, 1885.
Thiers, Adolphe. Correspondances de 1841 à 1865. M. Thiers à Mme Thiers et à Mme Dosne: Mme Dosme à M. Thiers. Paris: Calmann Lévy, 1900.
-------. De l'Assistance et de la prévoyances publiques. Bruxelles: Gand et Leipzig, 1850.
-------. De la propriété. Paris: Paulin, Lheureux et Cie, 1848.
-------. La Révolution de 1848 d'après un récit de M.Thiers. Paris, 1896.
. Jules Léon Fontaine 12/04/1817 à Calais.
Accusé sans preuves d’avoir fabriqué des bombes au procès de Blois sous l’empire en 1870.
Condamné à 15 ans de prison, il sera délivré le 4 septembre.
Nommé directeur général des Domaines, du timbre, conservateur du matériel de l’ancienne liste civile et le 7 mai séquestre des biens du clergé. Dans ses attributions il avait aussi le garde-meuble.
Il tiendra une comptabilité régulière. Au cours d’une perquisition on trouvera chez lui le livre de dépenses de son prédécesseur ou seront notées ses des dépenses personnelles on peut y lire : « 16 mai, chevaux pour Thiers 75 francs-- 17 mai, pourboire,- déménagement Thiers 70 francs » Il refusera toujours de parler de la destruction de la maison de Thiers qu’il a persisté à appeler « le déménagement ».
Dans ses perquisitions, il se faisait accompagner d’un commissaire de police nommé Mirault.
« Un témoin » devant la commission d’enquête parlementaire, à déclaré : « J’ai découvert quinze cents bombes à Montmartre dans les ateliers de Fontaine, chez lequel j’ai trouvé beaucoup d’objets volés chez M.Thiers » Selon le juge d’instruction pour le Conseil de guerre, on a trouvé chez lui, à Montmartre, une lorgnette et une médaille en or !
Enquête sur le 18 mars, tome II, p.220- procés Fontaine, débats contradictoires, 5°conseil de guerre, 23 novembre 1871.
Le 15 mai il prenait l’arrêté suivant :
« Article 1.Tout le linge provenant de la maison Thiers sera mis à la disposition des ambulances.
Article 2. Les objets d’art, les livres précieux seront envoyés aux bibliothèques et musées nationaux.
Article 3. Le mobilier sera vendu aux enchères après exposition publique au garde-meuble. Article 4. Le produit de cette vente restera uniquement affecté aux pensions et indemnités qui devront être fournies aux veuves et aux orphelins des victimes de la guerre infâme que nous fait l’ex-propriétaire de l’hôtel Georges.
Article 5. Même destination sera donnée à l’argent que rapporteront les matériaux de démolition.
Article 6. Sur le terrain de l’hôtel du parricide, sera établi un square public ».
A son procès au 5°conseil il déclarera assumer les conséquences politiques, mais , il tiendra à dire :-« condamnez moi si vous le voulez ; mais ce que je veux avant tout, c’est rester à vos yeux un honnête homme ! »
Biographies sommaires : Eugène de Rastignac selon Balzac : Né en 1798, d’une famille de la petite noblesse provinciale. Il a 2 frères et 2 sœurs. Cousin de l’influente madame de Beauséant. Il a l’œil bleu, le teint blanc, la taille courte et l’accent ! On le rencontre la première fois rue Neuve Sainte-Geneviève, actuelle rue Tournefort , à la pension Vauquer. Le moyen de parvenir par les femmes. C’est Delphinede Nucingen, la fille deJean-Joaquim Goriot,va faire l’éducation et la fortune du jeune Eugène qui après avoir prononcé sa phrase célèbre au père Lachaise, s’en va tranquillement dîner chez la baronne, avec l’accord de Nucingen son mari. Delphine va lui installer un appartement rue d’Artois (Laffitte). Thiers est né en 1797, en 1821 il habite un hôtel garni passage Montesquieu partant du cloitre Saint-Honoré, conduisant rue Montesquieu n° 5 et 7 à l’époque , ce passage couvert, a été « pratiqué » en 1811. Le mari complaisant est parfaitement informé il dira (Maison Nucingen) : « Che ne fous ai chamais tidde que visse édiez ritiquile quand vis vis meddiez te fotre mied mennessier de Rastignac ». La séparation du couple adultère aura lieu de façon convenable dans « la maison Nucingen. Rastignac épousera Augusta la fille de Delphine dans : « Le député d’Arcis ». |
Jules ANDRIEU : 1820 à Paris-1884 jersey Professeur libre de philosophie ésotérique, de latin de géographie, de littérature conférencier et philologue.. On lui doit des notices pour la grande encyclopédie du XIX° siècle de Pierre Larousse notamment la notice « pédagogie » Marié père de 4 enfants, Vote contre le Comité de salut public. Comme Charles Beslay, il semble qu’Andrieu ait désapprouvé la démolition. Une altercation avec Eudes aurait eu lieu à ce sujet. Condamné par le 5° conseil de guerre par contumace à 10 ans avec dégradation de droits civiques et 100 francs d’amendes Réfugié à Londres, il sera nommé par Gambetta vice consul de Jersey après l’amnistie en 1880.
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Gaston Pierre Da Costa
Né le 15 décembre 1850 à Paris
Secrétaire de Raoul Rigault, puis, substitut du procureur,
Enfui le 28 mai il se cache à La Varenne-Saint-Hilaire dénoncé et arrêté en juillet, condamné à mort le 27 juin 1872, sa peine sera commuée en travaux forcés à perpétuité.
Pendant sa détention à Versailles, il « parlera » beaucoup, il recevra même plusieurs fois à sa demande le général Valentin à qui il donnera l’adresse de Jules Fontaine.
Envoyé au bagne de Toulon, puis à l’île de Nou. Amnistié en 1880il deviendra « boulangiste ».
Fera honteusement des offres de service à la « Libre Parole » de Drumont, proposant à Monniot, secrétaire de la rédaction, certains renseignements sur des maisons de juifs pendant l’affaire Dreyfus. Drumont Monniot et de Boissandre, l’éconduiront assez brutalement.
Il travailla ensuite à « L’Intransigeant » de Rochefort, il est mort en décembre 1909 à Bois-le-Roi.
Sources :Archives de Paris, (Christiane Filloles) D2R4 Archives nationales : BB24 SHAT série LY Archives privées, Enrique Pedro Séda, Archives Préfecture de police série BA Archives Bertrand Vargas Articles non publiés :Pierre-Henri Zaidman Lorédan Larchey, dictionnaire d’argot, Dentu éditeur Paris. |
Paupardin : Capitaine au 64°bataillon Né le 1 août 1829 à Grenoble, il est domicilié 54 boulevard de la Chapelle. Il avait été condamné en 1855 à 6 jours de prison envers un agent de police. (Edmond Bazire, pour avoir crié :Vive la république sur le passage de l’empereur, sera condamné à 6 mois de prison pour « cris séditieux ») Arrêté le 25 mai, il sera condamné par le 5°conseil à la déportation simple et privation des droits civiques le 25 octobre. Remise de peine le 15 janvier 1879.
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Quelques sources :
Fondation Dosne-Thiers |
Remy Valat, Mémoire non publié sur la Garde nationale, conférence à la mairie du IX°, |
Le marchand de couleur Gouache, s’est installé le mois dernier dans la cour du 14 rue Clauzel. Un autre « broyeur » ancien charcutier, garde au 61° bataillon de la rue des Rosiers, viendra se fixer, après avoir purgé sa peine pour participation à une insurrection armée, dans laboutique sur rue 3 ans plus tard, mais… c’est une autre histoire…
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Madame de Forsans, dite Comtesse Marguerite Lescure de la Condamine,
née à Belair (Vaucluse), 40 ans environ. Elle a le visage ovale, le teint clair, les pommettes saillantes, de fausses dents et une poitrine développée. Ses cheveux sont blonds Elle loge en garni chez une dame Damour, 62 rue Caumartin. Elle s’est faite inscrire successivement sous les noms de Vaysset, madame Lefrety, puis madame de Forsans.
Après la Commune, elle se fera présenter par Gutin, changeur 4 boulevard Saint-Michel, à Barthélémy Saint Hilaire, pour obtenir en tant que « veuve » Vaysset une indemnité (c’est là que les sommes estimées varient de 3000 à 10 000 francs.)
Elle vit avec une fille Cohin Alphonsine (entre 21 et 30 ans), née à Saint Calais (Sarthe) qui a vécu plusieurs années au 5 rue Vivienne où elle tenait un magasin de bijouterie. Elle sort souvent habillée en homme, elle satisfait ses passions honteuses avec les personnes de son sexe ! Elles ont aussi une chambre 147 boulevard Saint Michel et des adresses de secours 70 rue du Château d’Eau ainsi que rue du faubourg Saint Martin. Après sa fuite, son frère viendra chercher ses meubles pour les transporter chez sa mère 55 rue du Château d’Eau.
Recherchées activement par la police en 1875 on retrouve leur trace à Berlin.
Il y eut bien des vols organisés, mais pas toujours pour le bénéfice de ceux que certains accusaient, se basant sur les racontars de journaux haineux et malveillants. On retrouve encore aujourd’hui les mêmes « canards »à propos des évènements de la Commune de Paris.
Depuis la fuite à Versailles de "l’homme à la houpette et aux talonettes", la maison fut gardée successivement par 6 bataillons du XVIII° arrondissement : le 37°, le 61°, le 64°, 79°, 124° et le 158°. Mais, c’était surtout la douzième compagnie du 64° Bataillon, composée d’environ 55 hommes dont 24 restés en permanence, ont assuré la surveillance et la garde de l'hôtel. Ce bataillon était commandé par le capitaine Henri Jean-Baptiste Paupardin*, entrepreneur de menuiserie, chanteur lyrique à l’occasion, habitant 54 boulevard de la Chapelle. Le 14 avril, dans la matinée, l’hôtel fut fouillé ; on y saisit des papiers et de l’argenterie. On peut lire dans le J.O. p 359 le document daté du 18 avril suivant : Nous soussignés gardes nationaux à la 7° compagnie du 32° bataillon, protestons avec énergie (…). Il a été fait une perquisition par les soins d’un envoyé de la Commune, assisté de 2 personnes pourvues d’un mandat régulier (…). Les employés du citoyen Thiers qui n’ont pas quitté l’hôtel peuvent attester la véracité de ce que nous avançons.
Paris le 19 avril 1871
Le chef de poste : Maury, rue Marcadet, 167 ; le caporal : E.Cadot, rue Ramey, 38 ; Roland ; E.Choquier ; A.Lebeguy ; Morel ; F.Jolivet ; Mesure ; Marçaire ; Zizeau ; Poncelain ; Vagner ; E.Busigny ; Jakol ; Fournier ; Ed.Gaumond ; Constant.
Vu et approuvé pour la 7° compagnie du 32° bataillon.
Ont signé, pour les employés présents à l’hôtel : Pouzas Felix, valet de pied, Challet David, concierge de l’hôtel.
(Rectification des erreurs ou omissions du Journal officiel de la Commune : Cadot Eugène était libraire, Mesurel François, entrepreneur de menuiserie, 37 rue Ramey, Lebègue Alphonse était épicier au 42 rue Ramey, Morel Paul, marchand de nouveautés, Choquier Henri, 22 rue Norvin, était employé, Wagner Frédérique, facteur de piano imp. Pers 2 ( ?).
Thiers_par_Commerson_binettes_contemporaines_.pdf
Article publié en partie sur le site terres d'Ecrivains
Jules Fontaine.
Jules Fontaine dût répondre des vols commis ce jour là, devant le 5° conseil de guerre qui tenta de le faire passer pour un voleur et le condamna à 20 ans de travaux forcés.
Dans une des lettres inédites, Louise Michel semble indiquer que Fontaine aurait gardé des « documents compromettants pour Thiers ». Andrieu, de son côté, laisse entendre dans ses souvenirs à peu près la même chose.
Pendant ce temps, la séance de la Commune, convoquée à 2 heures précises, se réunit à 3 heures et demi sous la présidence de Félix Pyat, démissionnaire la veille du Comité de salut public. La démolition est à l’ordre du jour, mais ne sera évoquée que vers huit heures moins le quart.
A l’heure prévue du « démontage » (16h), les délégués sont là : Jules Andrieu, maigre, voûté, borgne (il s’était à l’âge de dix ans crevé l’œil droit avec un ciseau en voulant défaire un nœud de ses lacets de soulier), Eugène Protot, Jules Fontaine, Gaston Da Costa, de très petite taille (on croirait un enfant - il n’a pas encore 21 ans), le teint blanc, un peu ridicule avec son pince-nez, son chapeau haut-de-forme, le col de sa veste rabattu, substitut du procureur de la Commune. Le commissaire de police du quartier Saint-Georges, Noguès, les accompagne. Il ne semble pas que les délégués de la Commune, du neuvième arrondissement, Guérin, l’agent d’affaires du 57 rue du faubourg Montmartre et Portalier, le bottier de la rue de Châteaudun, nommés après l’éviction de Bayeux-Dumesnil, soient sur place.
Archives de la pPo, archives de Paris, archives B.V.
Ci dessous de gauche à droite:
.................................
Une histoire très balzacienne, Thiers et Rastignac :
Dans le cadre des journées Européennes du Patrimoine
Dimanche 17 septembre 2006 à 14h15
Bernard Vassor de
L’Association Autour du Père Tanguy,organise une visite (gratuite) commentée de « l’Hôtel Thiers »
27 place Saint Georges
Inscriptions sous réserve de places disponibles avant le vendredi 15 septembre 2006.
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19/09/2015
Sur la mort de Gérard de Nerval et sur la rue de la Vieille Lanterne...
Cette expertise datée du 3 mars 1792, démontre s'il en était besoin le caractère sordide de ce bloc de maisons où l'on a retrouvé le corps sans vie de Gérard. Le document souligne le délabrement du quartier et l'obscurité qui y règne nuit et jour, "eu égard à la largeur de la rue". Les chambres qui la composent ne sont habitées que par des "mercenaires". L’estimation de la valeur de ladite maison est fixée à 5000 livres.
Signalons que l'enseigne du serrurier se trouvait au début de la rue de la Vieille lanterne, côté gauche en venant, de la Seine, c'est à dire un numéro impair
..................................
La question se pose encore aujourd’hui. Eric Buffeteaud qui devrait faire paraître dans les années à venir une magistrale biographie de Gérard sur laquelle il travaille depuis plusieurs dizaines d’années, devrait apporter si mes informations sont bonnes de nouvelles révélations.
........................
La polémique abondante et les nombreux témoignages de ses familiers, et des dernières personnes à l’avoir rencontré avant sa mort, laissent planer un doute certain...
Témoignage de
MADEMOISELLE BEATRIX PERSON
Béatrix Person, une comédienne, qui habitait Villeneuve–le-Roi affirmait : « La veille de sa mort, Gérard de Nerval, sorti depuis quelques jours de la maison de santé du docteur Blanche, était venu dîner chez moi et m’avait lu plusieurs scènes du Fils nocturne que venait de recevoir l’Ambigu et où il me destinait un rôle. Il était accompagné de M. Georges Bell. (…) il paraissait plus gai que les jours précédents, son éditeur « des Filles du feu » (paru en janvier 1854" lui avait remis quelque argent (…) Gérard et son ami me quittèrent fort tard..Le lendemain matin, M. Georges Bell, arrive tout ému, m’apprendre la mort de Gérard. Nous sautons dans une voiture, et nous nous rendons à la morgue, où on avait transporté son cadavre. Nous trouvons là plusieurs de nos amis, parmi lesquels, Théophile Gautier et Alexandre Dumas père. On nous fit voir la corde avec laquelle il s’était pendu ; c’était un vieux cordon de tablier de cuisine….quand à l’enquête, elle a été faite avec la plus grande mollesse, nous sommes tous restés convaincus que notre pauvre ami avait été assassiné."
Cette femme était à l'époque la maîtresse (officielle)de Dumas père (avant de devenir celle de Flaubert) Joachim Hounau dit George Bell était un littérateur ami de Nerval qu'il avait connu chez Mery à Marseille. Condamné à la déportation en 1848, il fut amnistié et revint à Paris peu après (Vapereau) Nous lui devons de nombreux articles consacrés à Gérard, et une biographie de Béatrix Person.
Procès verbal du commissariat de police du quartier Saint-Merri, vol 6 janvier 1855 :
-"Ce matin à 7h et demi (26 janviier 1855) le dénommé a été trouvé pendu aux barreaux de la boutique d'un serrurier (Boudet) rue de la Vieille Lanterne, déclaration de Laurent, sergent de ville du 4ème arrondissement; l'individu était déjà mort, transporté poste de l'hôtel de ville, secouru par deux médecins, mais en vain. Il s'est pendu avec un ruban de fil, son corps était attaché aux barreaux avec le lien, aucune trace de violence sur le cadavre"
LA MORGUE EN 1855
REGISTRE DE LA MORGUE :
Extrait des archives de la morgue le 26 janvier 1855
Arrivée du corps à 9 heures 12 du matin de Labrunie Gérard de Nerval âgé de 47 ans, homme de lettres demeurant 13 rue des Bons-Enfants. Vêtements et objets : un habit noir, deux chemises en calicot, deux gilets de flanelle, un pantalon en drap gris vert, des souliers vernis, des chaussettes en coton roux des guêtres de drap gris, un col noir en soie, un chapeau noir et un mouchoir blanc.
Genre de mort : suspension [...] cause inconnue [...] cadavre trouvé sur la voie publique rue de la Vieile Lanterne [...cet homme étant connu avant son entrée à la morgue [...] le corps a été réclamé par la Société des gens de lettres [...]
Certains, comme Nadar, penchent fortement pour le suicide Mais d’autres, plus nombreux critiquent l’enquête qui fut « fort molle »!!!
Gérard de Nerval avait un don d'ubiquité !!! :
D’autres témoignages viennent contredire ces affirmations. Gérard a été vu ce soir là à plusieurs endroits à la fois …A neuf heures du soir, Edmond Georges prétend avoir quitté Gérard la veille de sa mort. Au même instant, Lesage et Doloris, pensionnaires de la Comédie française affirment aussi l’avoir rencontré dans le Palais-Royal, en précisant qu’il avait un paletot. (ce jour de janvier il faisait moins dix huit degrés). Toujours au même instant, on le rencontre à la sortie de l’Odéon avec son ami Privat d’Anglemont et d’une autre personne …
..................
Puis, c’est au café Belge qu’il est remarqué, ou chez le boulanger Cretaine où il mange deux petits pains. Gérard a de l’argent, il paye la consommation. Son ami Privat d'Anglemont lui propose d’aller au restaurant Baratte, à la halle, Gérard refuse et s’éloigne seul….Dumas dit que le 24 au soir, Gérard se présenta chez Méry, il tira un sou de sa poche, le donna au domestique de Méry et lui dit :-Vous donnerez cela à votre maître quand il sera rentré. Le lendemain, on le trouvait rue de la Vieille-Lanterne. Dans son journal « Le Mousquetaire », Alexandre Dumas note : « Vendredi matin à sept heures trois minutes, on a trouvé le corps de Gérard encore chaud, ayant son chapeau sur la tête (…)l’agonie a été douce, puisque le chapeau n’est pas tombé.(…) A moins toutefois que ce que nous croyons un acte de folie ne soit un crime, que ce prétendu suicide ne soit un véritable assassinat. Ce lacet blanc qui semble arraché à un tablier de femme est étrange encore.Le commissaire Blanchet, est un homme d’une grande intelligence, et nous sommes sûr que d’ici à quelques jours, il pourra répondre à cette question. »
Mais hélas, la démarche auprès de Blanchet n’aboutit pas, ne répond à rien et à personne, et l’enquête s’en va à l’eau….. Un notaire de la rue Jean-Jacques Rousseau Henri Cherrier donne le témoignage d’un ouvrier peintre occupé à peindre la façade de sa maison. Il parlait de la rue de la Vieille Lanterne et révéla que c’était lui qui avait dépendu, aidé d’un sergent de ville le pauvre Gérard. Le corps était encore chaud. On courut chez le commissaire de police qui ne voulut pas se déplacer ; puis chez un médecin qui ne vint qu’une heure après.
Ce commissaire de police était-il ce Monsieur Blanchet ? Champfleury, s’interroge : « était-il arrivé à ce triste lieu par hasard ? L’avait-il cherché ? La maîtresse d’un logis à la nuit situé dans la rue, aurait dit, qu’elle avait entendu frapper à sa porte vers trois heures du matin, et quoique tous ses lits fussent occupés, qu’elle avait eu comme un regret de n’avoir pas ouvert. Etait-ce vrai ? était-ce lui ? »
Alfred Delvau témoigne aussi :
« C’était là pendu avec un cordon de tablier dont les deux bouts se rejoignaient sur sa poitrine, et les pieds touchaient presque terre, qu’un des hôtes du garni, en sortant pour se rendre à son travail, l’avait trouvé, lui l’amant de la reine de Saba ! C’était à n’y pas croire, Gérard de Nerval s’était pendu, ou on l’avait pendu !»
Méry, quand à lui est persuadé que Gérard s’est suicidé.
Goncourt : journal,, 5 décembre 1890 :-"Mme Burty m'apporte aujourd'hui une aquarelle de mon frère de la rue de la vieille Lanterne, que j'avais donné à son mari, et un joli bouquet de Satzuma" Cette aquarelle fut faite quelques jours après la découverte du corps de Gérard pendu à "une sorte de grille d'égout" Ce n'est pas le lieu du suicide que Jules mal renseigné a fait cette aquarelle dans une autre rue.
Notons au passage que cette aquarelle fut exécutée quelques jours après la mort de Gérard, mais ce n'est pas dans la rue de la Vieille lanterne que Jules, mal informé s'était rendu rue de la Lanterne, croyant que c'était le lieu du suicide.
Philippe Burty avait édité les eaux fortes de son frère.
14 décembre 1894 : (...)- Voici enfin une vue de la sale et pourrie rue de la Vieille Lanterne , que mon frère a été prendre le lendemain du jour où Gérard de Nerval s'était pendu au troisième barreau de cette grille d'une sorte d'égout. Là Edmond de Goncourt persiste dans son erreur qu'il justifie, en prétendant que Nerval avait été retrouvé pendu au troisième barreau figurant sur l'aquarelle, et non pas comme des témoins présents au petit matin du 26 janvier ont signalé que l'enseigne du serrurier avait servi de point d'attache.
AURELIA :
Alfred Delvau Gérard de Nerval Bachelin Deflorenne 1865
Alexandre Dumas Gérard de Nerval, Nouveaux mémoires éditions complexe 1990.
Eric Buffeteaud catalogue de l'exposition à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris 1996
Mise à jour le 19/09/2015
17:35 | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
01/09/2015
31 août : anniversaire de la mort de Charles Baudelaire
Par Bernard Vassor
Sur sa pierre tombale au cimetière du Montparnasse, nous pouvons lire que Charles Baudelaire a été enseveli avec son beau-père qu'il n'aimait que modérément. Il partage son dernier domicile avec sa mère, et son demi-frère Joseph-François.
Ces vers, retrouvés sur un exemplaire des Fleurs du Mal appartenant à
Poulet-Malassis sont restés très longtemps ignorés du public.
Paris la catin.
Je t'aime, ô ma très belle ô ma charmante...
Que de fois...
Tes débauches sans soif et tes aurores sans âme,
Ton goût de l'infini,
Qui partout dans le mal lui-même se proclame,
Et tes feux d'artifice, éruptions de joie,
Qui font rire le ciel, muet et ténébreux.
O vous soyez témoins que j'ai fait mon devoir,
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
Car j'ai de chaque chose extrait la quintessence :
Tu m'a donné ta boue et j'en ai fait de l'or
BON A TIRER
09:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
15/08/2015
MARCEL PROUST aurait pu dire: ON EST PAS SÉRIEUX QUAND ON A DIX SEPT ANS !!!!
PAR BERNARD VASSOR
Dans cette supplique adressée à son grand-père Nathé Weil (le mari d'Adèle sa grand-mère bien aimée) agent de change demeurant 43 rue d'Hauteville le jeune Marcel réclame de l'argent (3 francs) pour aller au bordel afin de payer le vase de nuit qu'il avait cassé, et la somme de 10 francs "pour se vider", ce qu'il n'avait pas réussi la fois précédente....
18:49 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
28/06/2015
Un concert au PHONO MUSEUM de Montmartre avec Marie Kobayashi et Fuminori Tanada
Par Bernard Vassor
Mélodies françaises au programme du concert du 5 juillet prochain avec
Marie Kobayashi mezzo-soprano
Née au Japon, Marie Kobayashi commence très jeune l’étude du piano et du chant. Elle fait ses études musicales à l’Université Nationale des Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo où elle obtient Licence et Maîtrise.
Elle s’installe définitivement à Paris, et entre au CNSMD de Paris dans les classes de Régine Crespin, Michel Roux et William Christie. Elle obtient le Prix d’art lyrique et le Prix d’interprétation de Musique vocale ancienne.
Elle est depuis 1993, Docteur ès Arts de l’Université Nationale des Beaux Arts et de la Musique de Tokyo pour sa thèse de 3ème cycle: “les mélodies d’Olivier Messiaen - Autour d’Harawi”.
Elle est lauréate de plusieurs Prix Internationaux : Prix Fauré au Concours International d’Interprétation de Mélodies Françaises à Paris, Diplôme d’Honneur du Concours international Maria Canals à Barcelone, Grand Prix Gabriel Dussurget en hommage à Rita Streich au Concours International d’Oratorio et de Lied à Clermont-Ferrand. Son répertoire s’étend du baroque à la musique contemporaine ; Rustena dans « La Verita in Cimento » de Vivaldi (dir. Jean-Christophe SPINOSI), Messe en Ut majeur de Mozart, Suzuki dans « Madame Butterfly » de Puccini, Shéhérazade de Ravel (dir . Daniel KAWKA ), Symphonie No.2 Résurrection de Mahler (dir . Yutaka SADO), Le Marteau sans Maître de Boulez avec l’Ensemble Intercontemporain, Meridian de H. Birtwistle (dir . Pierre BOULEZ), Noces de Stravinsky (dir. Philippe HERREWEGHE), Andere Schatten de W. Rihm (dir . David ROBERTSON), Kunstgewerblerin dans « Lulu » de Berg (dir. Jeffrey TATE), Folk songs de Berio, Stabat Mater de Piotr Moss (dir. Mstislav ROSTROPOVITCH ), Studi per l’intonazione del mare de S.Sciarrino…..
Elle a chanté aux Festivals Internationaux ; Printemps de Prague, Romaeuropa Festival, Melbourne Festival, Holland Festival ( dir . David Porcelijn ), Festival Agora, Barossa Music Festival, Tokyo Summer’s Festival, Festival Manca, Festival de Saint-Denis, Festival de Noël à Novossibirsk ( avec Quatuor Filarmonica ), Festival d’orgue à Szczecin et Kamień Pomorsk, Festival Classique au vert…
Parmi ses nombreux enregistrements et notamment pour Radio-France, Radio-Bruxelles, on peut citer les “Chants folkloriques du monde”, ‘’Requiem ‘’ de Mozart, ‘’Mélodies’’ de M. Rosenthal, ‘’Japanese Love Songs ( avec Claude Delangle en saxophone )’’, ‘’Harawi ‘’ de O.Messiaen et le film ‘’ Microcosmos’’…
Depuis 2004 elle est professeur de chant au Conservatoire National de Région de Strasbourg ( Pôle Supérieur ). Elle donne le masterclass à l’Académie Internationale de Nice, en Espagne, en Pays-Bas, au Japon, en Grèce….
En 2010 elle a créé « Pourquoi ? » de Philippe Leroux avec l’Orchestre National de Lorraine à Sarrebruck . Elle a chanté le rôle de Madame de Croissy dans « Dialogues des Carmélites » de F. Poulenc avec l’Orchestre Tokyo City Philharmonique à Tokyo en Octobre 2013. Elle a créé « David d’Angers l’Oratorio du Pardon » de Bruno Coulais sous la direction de Pierre Cao à Vendéspace en Mars 2014. En Décembre 2014 elle a chanté dans la 9ème Symphonie de Beethoven avec la Nouvelle Philharmonique du Japon à Tokyo.
Dimanche 5 juillet à 18 heures 30, ouverture des portes à 18 heures.
prix unique 15 euros.
RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATION
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27/06/2015
Anniversaire de la naissance de Julien-François Tanguy
Par Bernard Vassor
PETITE BIOGRAPHIE SOMMAIRE
Au musée Rodin le père Tanguy confronté à sa photographie le jour du mariage de sa fille Mathilde en présence de sa femme "Xanthippe"* et de son gendre.
Xanthippe sobriquet désobligeant donné par Vincent van Gogh qui détestait la femme de son bienfaiteur.
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La ville de Plédran partie méridionale du district de Saint-Brieuc,a connu un peuplement aux époques paléolithiques et mésolithiques. Elle fut couverte de monuments mégalithique, de mystérieux blocs de pierre formant une allée recouverte d'un mélange de terre et de cailloux constituant un cumulus appelée La Roche aux fées ou l'allée de la Roche-Camio. Plus loin, un monument mégalithique, fauteuil de pierres nommé La Quenouille à Margot recensée par un instituteur de Plédran en 1897 encore visible à cette date. Le Fuseau de Margot était le nom donné à plusieurs anciens menhirs situés au nord de la Ville.
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10 ans jour pour jour après la bataille de Waterloo, et 115 ans après l'appel d'un militaire en villégiature au pays des descendants du comte, marquis puis duc de Wellington, naît à 11 heures du matin, au lieu-dit de La Touche Jaguay le quatrième enfant d'un père Tisserand (Louis Tanguy) et d'une mère filandière (Jeanne Goulvestre). Julien-François est déclaré à la mairie de Plédran par son père Louis Tanguy, accompagné de deux témoins, Jean Tanguy, cousin du petit Julien, et Pierre Morcet, maréchal ferrant en présence du maire François Le Nouvel. Nous ne connaissons rien de l'enfance du futur marchand de couleurs breton.
Nous ignorons presque tout de l'enfance et l'adolescence de l'enfant en pays chouan. A Plédran, la première école primaire fut bâtie sur un terrain acheté le 15 octobre 1833 par le maire François Le Nouvel. Le petit Julien n'a certainement pas bénéficié d'une scolarité même sommaire. Nous savons que sa femme et lui, à la fin de leurs vies étaient analphabètes. Nous retrouvons des traces de son existence à l'âge de 20 ans dans un recensement où il est déclaré comme étant laboureur. Il fit certainement ayant tiré un mauvais numéro, 7 ans de service militaire. Il se marie le 24 avril 1855 à l'église Saint-Michel de Saint-Brieuc, le métier indiqué sur l'acte de mariage, est plâtrier. Dix mois plus tard une fille, Mathilde qui naît le 27 janvier 1856 est baptisée le même jour. Sa profession déclarée est alors celle de charcutier. Après un trou de 10 ans dans sa biographie, nous le retrouvons à Paris employé aux Chemins de fer du Nord. Puis, ouvrier chez un marchand de couleurs du 6 rue Clauzel. Celui-ci cède son fonds en 1867. Julien Tanguy est alors engagé comme concierge par un ingénieur de la Compagnie des Chemins de fer du Nord qu'il avait connu quelques années auparavant et qui possédait un hôtel à Montmartre 10 rue Cortot. C'était l'hôtel Demarne... Là, dans cette minuscule loge où il vit avec sa femme et sa fille, il installe un atelier destiné au broyage des pigments destinés à la fabrication de tubes de peinture pour artiste.
A SUIVRE ...
De précieuses informations sont extraites de l'ouvrage érudit de Paula Giauffret, Plédran des origines à nos jours. CE TRAVAIL AVAIT ÉTÉ DEMANDE EN 1981 PAR LA MAIRIE DE CETTE VILLE. Les Presses Bretonnes, 1981. Broché. In-4 , broché, 150 pages, illustrations en noir et blanc.
D'autres éléments sont le fruit de 15 ans de recherches.
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26/06/2015
Un métier décrié : les conducteurs de voitures publiques dans Paris.
Par Bernard Vassor
Hubert, dis moi qu'tu m'aimes !
(Les Vignes du seigneur)
Un cocher en 1842
Cependant, prenez-y garde, Messieurs les cochers; si vous continuez de nous conduire si mal, nous pourrions bien, un jour ou l'autre, faire une révolution. En attendant ce moment impatiemment désiré, voici une réforme que nous prenons la liberté de proposer à M. le préfet de police qu'à chaque voiture de place, il y ait un petit drapeau, un signe quelconque qu'un ressort mettra en évidence quand la voiture rentrera effectivement que le caprice ou la mauvaise volonté n'ait aucun rôle à jouer dans une question où il s'agit de l'intérêt public.. Si l'ami Rochefort avait songé à inciser cette petite boutade dans les pages de sa Lanterne, il aurait certainement ajouté Attendu que la réforme réclamée est urgente, nous avons l'intime conviction que M. le préfet de police se hâtera de. n'en rien faire. » Nous nous montrerons moins incrédule que le spirituel cascadeur, et nous lie serions nullement surpris que cette juste réclamation eût son plein, son prompt, son entier effet.
Le cocher de l'omnibus de Montmartre
Depuis le XVII° siècle, la confrérie des conducteurs, charretiers, piqueurs et cochers, a été décriée. Les différents qualificatifs ne sont guère élogieux. On retrouve le plus souvent les termes suivant dans les récits du temps passé (Paris Burlesque 1852) : "La brutalité des cochers publics a de tout temps été constatée..., c'est cette brutalité qui a nécessité en partie la loi Grammont et fait naître la Société protectrice des animaux". La SPA est fondée en 1846 et le 2 juillet 1850, à l'initiative du général Jacques-Philippe Delmas de Grammont (1792-1862), une loi est adoptée pour sanctionner la brutalité contre les animaux domestiques. Son article unique est ainsi rédigé : "Seront punis d'une amende de cinq à quinze francs, et pourront l'être d'un à cinq jours de prison, ceux qui auront exercé publiquement et abusivement de mauvais traitements envers les animaux domestiques. La peine de la prison sera toujours appliquée en cas de récidive."
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Pierre Larousse n'y va pas avec le dos de la cuillère : que les cochers publics jouaient volontiers du fouet avec les charretiers qui dans la rue les accrochaient, et que déjà ces messieurs employaient ce langage de « haulte graisse dont nos oreilles sont chaque jour offensées. Scaron a noté leurs cris de Gare! gare! au milieu de la presse, et Boileau, dans les Embarras de Paris n'a pas oublié ceux auxquels se trouvaient sans cesse exposés les cochers de son temps. Colletet, de son côté, a pris soin, dans le Tracas de Paris, de nous tracer la silhouette du cocher d'un coche s'éloignant de Paris.
• Quel plaisir de voir ce cocher
Yvre et rustique, trébucher,
Culebuter, cul dessus teste,
En voulant monter sur sa beste,
Et s'estre cassé le museau
Au beau milieu de ce ruisseau! •
En 1868, une idée saugrenue a traversé l'esprit d'un jeune lexicographe :
L'administration des voitures, dont les bureaux sont pavés de bonnes intentions, a bien songé à cette anomalie, et elle a cherché à munir chaque voiture d'un compteur kilométrique mais il en est de cette merveille comme du Dictionnaire de l'Académie.
Les grèves de cochers ont émaillé l'histoire depuis la création de la corporation des gens de maison.
Réunion pendant les premiers jours de la Commune de Paris ( 3 avril) au club ce la Boule noire.
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09/06/2015
CHARLES COLMANCE, un chansonnier célèbre, poète ouvrier, aujourd'hui oublié.
Par Bernard Vassor
C'est dans le dictionnaire d'argot d'Alfred Delvau que Zola a trouvé le mot 'Assommoir' pris comme synonyme de débit de boissons minable. Le mot 'Assommoir' se trouve encore dans un couplet de Charles Colmance,
A l'Assommoir de Belleville,
Au vin à six sous,
A propos d'une petite fille
J'ai z' évu des coups...
Dans "La Revue du Bibliophile français" de 1866, un article indique :
Chansonnier Colmance passera à la postérité la plus reculée, en compagnie du romancier Balzac...
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Charles Colmance (1806-1870) est certainement l'un des chansonniers les plus fécond de son temps avec d'autres poètes ouvriers, (Charles Gilles, Jules Vinçard, Pierre Lachambaudie, Ernest Chebroux). Nous lui devons plusieurs centaines de chansons dont beaucoup étaient les plus connues et chantée à l'époque. Emile Zola dans "l'Assommoir" met dans la bouche pâteuse de Coupeau lors de "la noce à Gervaise" les paroles d'une scie un peu leste :
"Le cochon d'Enfant" un premier succès considérable obtenu en 1844.
COCHON D'ENFANT.
AIR : Ah !j'suis t'il pochard !
Voisine , j'suis désolée
D' mon coquin d' garçon.
Chaqu'jour j'lui donne un'volée ;
C'est un vrai démon.
Tant que j'peux sur sa carcasse
J'tapp'sans fair' semblant ;
Derrière i'm'fait la grimace :
Quel cochon d'enfant !
Mon Dieu, quel esprit fantasque !
C'est un franc lutin : " -
Il appell' sa tant'vieux masque,
Son pèr" grand pantin ;
l' dit que j'suis un' harpie , "
Et puis, l'insolent,
Trait' sa grand'soeur de toupie :
Quel cochon d'enfant ! '
Tous les matins, quand je m'lève,
J'ai l' coeur sens sus d'ssous ;
J'l'envoi' chercher contr'la Grève
Un poisson d' quatr" sous ; .
l'rest'trois quarts d'heure en route,
Et puis, en r'montant,
I' m' lich' la moitié d' ma goutte :
Quel cochon d'enfant l
Depuis trois mois j'ai l'estime
D'un sapeur-pompier,
Qui m'donn'que'qn' leçons d'escrime
En particulier.
Tiens, v'là pour ach'ter un' pomme,
Dis je, en l' renvoyant ; --
l' cont' ça l' soir à mon homme:
Quel cochon d'enfant !
Vous connaissez la p'tit fille
A la mèr'Chibout, , , -
Tout chacun la trouv' gentille,
Moi j'l'estim'comm tout ;
Il a beau r'cevoir des danses,
Quand i'la surprend, .
Il lui fait des indécences. -
Quel cochon d'enfant !
Zola a transformé le refrain en :
"Et puis en r'montant
I'm' lich' la moitié d'ma goutte :
Qué cochon d'enfant"
Les dames tapant sur leur verre reprirent en cœur au milieu d'une gaieté formidable :
Qué cochon d'enfant !
Qué cochon d'enfant !
La rue de la Goutte d'Or elle-même s'en mêlait. Le quartier chantait Qué cochon d'enfant !
...................
Parisien pur jus, il apprit le métier de graveur sur bois, mais dès son plus jeune âge il fréquenta les goguettes de Paris et des alentours. Selon certaines statistiques, il existait en 1840, 420 (goguettes) société chantantes, bachiques et fredonnantes composées de 20 membres chacune, ce qui nous donne 9600 chansonniers dans Paris et sa banlieue produisant en moyenne 115 200 chansons par an !!!
Les chansons de Colmance. eurent un succès instantané; à peine finies, elles étaient répétées dans la rue et dans l'atelier. Leur point de départ était les cabarets chantants de Belleville où deMénilmontant. c'est là que Colmance les faisait entendre. Il avait la- voix traînante, désagréable et trouée; il n'en obtenait pas moins des ovations indescriptibles.
Charles Colmance est mort à Montmartre le.13 septembre 1870, et c'est en habits de soldats qu'il avait revêtu pendant que le canon prussien tonnait autour de-la capitale qu'il rendit le dernier soupir.
18:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
08/06/2015
Benjamin Rabier l'homme qui fait rire les animaux
Par Bernard Vassor
Une annonce de "Novanima productions"
En coproduction avec BIP TV, Girelle Productions
Avec le soutien de la Région Aquitaine, l’agence ECLA,
La Région Centre, l’agence CICLIC, le CNC et la Procirep Angoa
Nous avons le plaisir de vous annoncer les prochaines projections du documentaire animé
Benjamin Rabier l'homme qui fait rire les animauxde Marc Faye
Au Cinéma le Balzac, 1 Rue Balzac, Paris 8ème,
À partir du Samedi 30 Mai à 11h30 et tous les samedis à la même heure durant le mois de juin.
Informations :http://www.cinemabalzac.com/public/index/actu.php?id=860
Tout le monde connait la vache qui rit mais très peu savent qui est l'artiste qui se cache derrière ce logo mondialement connu.
Benjamin Rabier (1864-1939) a révolutionné le monde de l’illustration pour la jeunesse au début du 20 ème Siècle. Pionnier du dessin animé bien avant Walt Disney, inventeur du personnage de Tintin Lutin qui est à l’origine du Tintin d’Hergé, créateur graphique de Gédéon le canard et de la Vache qui rit. Il est devenu pour la postérité : « L’homme qui fait rire les animaux». Ce film de 52 minutes explore l’univers d’un artiste hors norme.
Page web du film : http://novanima.free.fr/NOVANIMA/Rabier.html
également disponible en DVD sur notre boutique : http://novanima.free.fr/NOVANIMA/BOUTIQUE.html
Aliénor PAULY
Novanima productions
Productrice exécutive
+33 (0)5 53 35 20 12
alienor@novanima.com
www.novanima.fr
skype : novanima.prod
http://www.facebook.com/novanima.prod
09:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
30/05/2015
Un conte galant utopico-mythologique singulier : LES AMAZONES RÉVOLTÉES
PAR BERNARD VASSOR
Cête Guerre de Théatre se passe sans
qu'il s'y mêle la moindre; idée d'aucun
carnage. On n'emploïe pour vaincre
que les mouvemens impétueux , qu'alument
dans l'Ame des Humains la Seduisante
passion de l'Amour, les Surprises
de l'ivresse , & l'insatiable Fureur de
courir à l*argent....
Imprimé à Rotterdam en 1730.
Une comédie en 5 actes.
"La sçène est dans l'Isle d'Æa, en Colchide,
païs des anciennes amazones,
à présent dite la Mingrelie,
province de l'Asie-Mineure,
faisant partie de la
Géorgie & Circassie. . ."
Dans ce roman parodique mis en dialogue, la guerre est présentée sous le signe de la galanterie amoureuse. Ce ne sont que sultanes, amazones, pirates, grands-vizirs, eunuques, déesses, arlequins et colombines. Dans la lignée des utopies de l'époque, nous voyons une île surgir dès la page 5, les femmes sont affranchies de la férule des maris, c'est la raison pour laquelle ces territoires ont été baptisés "Les Iles Fortunées". Par le détour d'une aventure mettant en scène Hercule, n'emportant qu'une seule pomme d'or (que lui avait demandée Euristée) du jardin des Hespérides, contrairement à Francisco Pizzaro dans sa conquête du Nouveau Monde pilla "l'or des Incas". Cette mascarade est aussi clairement une leçon donnée aux Espagnols.
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L'intérêt de cet ouvrage réside aussi dans la dernière partie qui sur 140 pages contient des "notes politiques" et historiques très curieuses.
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