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05/02/2009

Mystères Galans des théâtres de Paris

par Bernard Vassor

Histoire d'un livre:

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"Personne n'a paroles morales,
comme qui a vie de débauché."
Anonyme
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Les articles sont de Georges-Marie-Dornevael, Charles Baudelaire, Privat d'Anglement, Fortuné Mesuré, et l'abbé Constant.
C'est à la suite d'un recueil d'articles publié par Auguste Legallois en 1844, "Les Mystères galans des théâtres de Paris" 0e994e34d1d8d595e2238edc8d296b32.jpgsous le nom factice de "Cazel éditeur", que la Grande Rachel fit un procès au directeur, éditeur gérant du Constitutionnel et du Courrier Français, qui avait fait l'annonce de ce livre dans les colonnes de ces journaux.
Charles Baudelaire qui avait collaboré à cet ouvrage, se défendit véhémentement d'avoir participé à la rédaction de l'ouvrage poursuivi dans une lettre du 4 mars 1844 adressée au baron Pichon.: "J'ai appris hier, que plusieurs personnes m'attribuaient sur l'affirmation du libraire Legallois quelques lignes d'un article inséré dans un livre publié par ce dernier (...)J'affirme que les allégations jointes à ce nom sont à ma connaissance complètement fausse (...)
Dans sa préface des "Mystères galans", Legallois ironise sur la plainte déposée parRachel : "Ah ! dans quel temps vivons-nous ! Il n'y a plus rien de sacré ! La vie privée n'est plus une chose sainte ! Malheur ! Malheur ! Malheur à celui qui a l'intention de lancer ce livre, il paiera pour les insolents qui l'ont osé écrire."(...) On astreint des hommes d'âge à venir écouter pendant deux grandes heures, les condoléances d'une ci-devant bohémienne, véritablement ingrate à l'endroit de l'éditeur des "Actrices célèbres". 
L'article incriminé, est intitulé "Histoire d'une guitare", il met en scène une jeune tragédienne pleine de talent, une guitare à moitié brisée, et un "brillant cavalier M. Napoléon III (n'oublions pas que nous sommes en 1844).
Pour les amateurs d'anagrammes, ce passage est signé :
Almire Gandonnière
Rue Richelieu.
Ce recueil comprend aussi un portrait d'une lorette : "Estelle de Kankan" véritable demi-mondaine avant l'heure, le prototype ayant été défini par Alexandre Dumas fils quelques années plus tard. L'article est signé du pseudonyme : G. vicomte de Woel

21/01/2009

Cyrano de Bergerac, un pilleur de livres lunaires.....

Par Bernard Vassor

Rendons à César, ce qui revient à Pierre Borel....

HOMME dans la lune titre hauteur.jpg
Contrairement à ce qu'indiquent bon nombre de bibliographes, Cyrano de Bergerac ne fut pas le premier à imaginer un voyage dans la lune.
La traduction d'un livre anglais de François Godwin dont la page ci-dessus est reproduite avait paru un an avant le réciti de Cyrano de Bergerac.
Déjà, en 1548 un savant, le docteur Pierre Borel avait laissé courir un manuscrit scientifique d'une grande originalité intitulé : "Discours nouveau prouvant la pluralité des mondes, que les astres sont des terres habitées, que la terre est une étoile qui tourne devant le soleil qui est fixe, & autres choses très-curieuse"
Pierre Borel lune.jpg
Cyrano de Bergerac s'empara des idées scientifiques qu'il assaisonna à sa manière et fit paraître son "Histoire Comique, contenant les Estats des Empires de la Lune et du Soleil".
Fou de rage, Pierre Borel retira son manuscrit de la circulation et le fit publier à Genève. Trop tard hélas ! Son travail passa tellement inaperçu que même aujourd'hui, son travail bien plus sérieux que celui de Cyrano est totalement oublié. Si bien que lorsque l'on évoque la "pluralité des mondes", on cite Fontenelle, né, l'année de la parution du livre de Pierre Borel, et si il est question de "voyage dans la lune" c'est Jules Verne qui vient tout de suite en tête.   
Cyrano de Bergerac fut à son tour plagié (un petit peu) par Molière...et  ce n'est que justice !

18/01/2009

Le Théâtre Historique d'Alexandre Dumas

Par Bernard Vassor

Théâtre historique dumas largeur.jpg
Les Cahiers Alexandre Dumas, avec le concours du Centre National du Livre, viennent de publier un premier numéro consacré
 1) au Théâtre Historique 
 2) Au répertoire et à la troupe.
Sous la direction de Claude Schopp, le comité de rédaction est composé de Fernande Bassan, Anne-Marie Callet-Bianco, Chantal Chemla, Barbara Cooper (Etats-Unis) Vittorio Frigerio (Canada) Jean-Pierre Galvan, Fernando Guerreiro (Portugal)
Théodore Katsikaros (Grèce) Odile Krakovitch, Christophe Mercier, Sarah Mombert, Jacques Papin, Jean-Oierre Pouget, Jacqueline Razgonnikoff, Angels Santa (Catalogne) et Jean-Claude Yon.
...
Le comité s'est fixé pour but de promouvoir une meilleur connaissance de l'homme et de l'oeuvre. La prochaine livraison sera consacrée à approfondir la présente étude en se penchant sur l'architecture, les décors, les costumes, la musique, la censure.... 
Distribution "Les Belles Lettres".
Mise en page par Encrage Édition
B.P. 40451
I.S.B.N. 978-2-95118096-6-6
Dépot légal novembre 2008.
Ce cahier contient également un dictionnaire des critiques, des comédiens acteurs, actrices, et d'une importante bibliographie.
En couverture : Deux heures du matin, sortie du Théâtre -Historique, par Honoré Daumier 
Théâtre Dumas couverture hauteur.jpg
.......
Ainsi la soirée du 20 février 1847 est-elle un triomphe personnel pour l'écrivain qui rêve faire de ce théâtre "un livre immense dans lequel, chaque soir le peuple pût lire une page de son histoire"
L'année suivante, l'histoire, sous la forme d'une révolution, celle de 1848, portera un coup fatal à cet ardent désir.(...)
Claude Schopp

14/01/2009

La dernière compagne, et les derniers domiciles d'Henri Murger

Par Bernard Vassor

Murger scènes de la vie de bohème largeur.jpg
C'est au mois d'août 1848, qu'Henri Murger rencontra celle qui fut sa dernière compagne Anaïs Latrasse. Murger habitait alors 48 rue Notre-Dame de Lorette (ancienne numérotation), dans un grand appartement, riche pour une fois, après le succès des "Scènes de la Vie de Bohème" au théâtre des Variétés. Ils déménagèrent, ensuite au 80 rue de Clichy, puis 70 rue Truffaut. IL faisait de fréquents séjours en forêt de Fontainebleau à l'auberge du père Saccaut. De retour à Paris, ils s'installèrent quelques temps rue Neuve-Coquenard  (rue Lamartine). Ses déménagements était entrecoupés de séjours à l'Hôpital Saint-Louis, et à la Maison de Santé Dubois que les lecteurs de mes notices doivent maintenant connaître par coeur.
Comme ils ne restaient jamais en place, ils allèrent habiter un petit pavillon qui se trouvait au 11 rue Véron.
Enfin au début du mois de janvier 1861, le 8 précisément selon la quittance de loyer, Henri et Anaîs, vinrent loger 16 rue Neuve-des-Martyrs* au cinquième étage.
Le samedi 26 janvier,Murger qui avait toute sa vie souffert d'un "purpura" compliqué d'une atteinte de la syphillis, fut victime d'une attaque, une douleur violente, une artère bouchée, il fut conduit à la Maison Dubois rue du faubourg Saint-Denis. Le tout Paris des lettres vint assister à son agonie. Il est mort le 29 janvier. Une foule considérable suivit son corbillard, du faubourg Saint-Denis jusqu'au cimetière Montmartre.
..........
* La rue fut ouverte sous ce nom en 1870; elle prit ensuite le nom de rue Morée ( numérotage en 1877) pour recevoir ensuite le nom de rue Manuel (en 1887), en hommage au député Antoine Manuelexpulsé de la Chambre des Députés pour avoir soutenu des opinions libérales, qui vécut au 19 rue des Martyrs. Le cortège funèbre rassembla 100 000 personnes de la rue des Martyrs au Père Lachaise.

02/01/2009

Point de lendemain, Un petit conte dans le genre libertin, par un baron, gentilhomme de qualité. Une histoire bibliophilique très alambiquée !!!

Par Bernard Vassor

Point de lendemain néga hauteur.jpg
Le portrait de la reine dans un médaillon de fil enguirlandé de rose entouré de chérubins, reprend le frontispice de l'édition princeps.
L'éditeur Isidore Liseux eut en outre le bon goût (involontaire) d'être domicilié rue Bonaparte., autrefois rue des Petits Augustins où Alexandre Lenoir, sous les ordres de Vivant-Denon, avait fondé le Musée des monuments français. (article précédent)
...... 

La question de savoir qui était l’auteur de ce petit livre, n’a été résolue définitivement qu’en 1876.

C’est l’éditeur des « Fleurs du Mal », Auguste Poulet-Malassis qui s’en fit l’historien. Les multiples éditions parurent dans des recueils de pièces sous le nom de Dorat* (Claude-Joseph, 1734-1780). : "Coup d’œil sur la littérature, ou Collection de différents ouvrages tant en prose qu’en vers, en deux parties, par M.Dorat ; Amsterdam et Paris 1780". Donc, c’est l’année de la mort de Dorat  que parut ce recueil. Mais c’est en 1777 que l’édition pré-originale, dirons-nous, fut publié dans un journal mensuel : « Mélanges littéraires ou Journal des Dames dédié à la Reine » du mois de juin. Le récit parut en tête du numéro avec pour en guise de nom d’auteur les initiales M.D.G.O.D.R, pour :  M .Denon, Gentilhomme Ordinaire Du Roi.

Ce journal appartint à Joseph Dorat jusqu’en 1778, date à laquelle, il le céda à l’éditeur Charles-Joseph Panckoucke qui réunit ce titre à celui du Mercure de France.

Après la mort de Dorat, à l’occasion de la publication d’une nouvelle édition de ses œuvres par l’éditeur Nicolas-Augustin Delalain libraire rue de la Comédie Françoise, le conte reparaît sous le titre de : « Lettres d’une chanoinesse de Lisbonne » en supprimant les initiales de Vivant-Denon.  Le conte est intitulé dans ce recueil « Trois infidélités ou l’Envieuse par amour »

Une troisième édition parut en 1802 sous le titre : « Les cinq aventures, ou contes nouveaux en prose par Dorat » toujours chez Delalain, un volume in-32, avec une gravure « libre » intitulée « Quelle nuit délicieuse ! dit-elle », l’éditeur prétendant que cette publication était conforme que Dorat s’était proposé de publier peu avant sa mort (de son vivant…) Rappelons que ce Delalain avait, publié en collaboration avec Dorat huit ans plus tôt un roman libertin intitulé : "Les Malheurs de l'inconstance, ou lettres de la Marquise de Cyrcé et du comte de Mirbel ".

.........

L’éditeur P.Didot l’Aîné  en 1812 publia Point de lendemain, toujours sans nom d’auteur. Sur l’exemplaire de la Bibliothèque nationale, les initiales V.D.(Vivant-Denon) figurent sur la page de faux-titre.

Il existe des éditions clandestines du XVIII° siècle, démarquées de ce conte avec des passages plus épicés, parues avec des gravures obscènes dont une porte en titre « L’Héroïne libertine, ou la femme voluptueuse » qui selon certains seraient la véritable édition originale. Impossible de le vérifier, ce volume sans lieu ni date est suivi par des ariettes pornographiques. Une autre imitation, intitulée "La nuit merveilleuse ou le nec plus ultra des plaisirs" avec des planches tout aussi licencieuses. La mention Partout et nulle part est imprimée sur la page de titre, les gravures obscènes sont sans rapport avec le texte., mais une mention de cet ouvrage, se retrouve dans l'édition de 1812 

L’histoire se complique encore un peu, avec l’intervention de Balzac. Dans la première édition de la Physiologie du Mariage en 1829, dans la « Méditation XXIV», l’illustre écrivain, après avoir disserté au cours d’un dîner chez le prince Lebrun, sur « les ruses intarissables des femme » reproduit le texte de Denon, « en le défigurant et l’alourdissant par des corrections maladroites » (Poulet-Malassis).

Balzac disait tenir du chirurgien Dubois** les circonstances de « l’édition originale de « Point de Lendemain » en 1812 », celui-ci disait posséder un exemplaire numéroté 24 (bien que cette édition n’ai pas été numérotée). Dans la première édition de la Physiologie du Mariage, Balzac fait intervenir Denon, racontant cette histoire.

Puis ayant eu connaissance des éditions des œuvres complètes de Dorat par quelques personnes qui les lui avaient signalées, et qu’il donnait l’impression de s’attribuer une œuvre ne lui appartenant pas, Balzac dans une deuxième édition rectifia de façon sibylline son récit en faisant raconter par une tierce personne (le docteur Dubois) le texte presque complet  de Point de Lendemain, qu’il avait appelé « éléments de narration ».(rappelons que Balzac fut à l’origine de la création de la Société des Gens de Lettres, dont le but principal était la protection littéraire)

Dans l’édition définitive de ses œuvres (Furne corrigé) Balzac apporta quelques changements,, et il attribua le texte à …..Dorat !

Les grands bibliographes de l'époque étaient partagés. Brunet tenait Dorat pour l'auteur du texte en question, tout comme Chéron, le conservateur de la bibliothèque impériale. Sainte-Beuve ne se trompe pas sur l'auteur, mais, bien que touvant le livre scabreux, déclare qu'il peut citer le livre sans danger, puisque le livre est introuvable.

Un bibliophile strasbourgeois, qui en a fait une réédition à tirage limité à quatre vingts exemplaires, se demande si Denon n'a pas été un plagiaire.

Le mystère reste entier pour ce qui concerne les éditions clandestines du 18° siècle.  

………….

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19/12/2008

Emile Zola : "L'OEUVRE", une entreprise de démolition....

Par Bernard Vassor

Marchand de couleurs Guerbois avenue de Clichy hauteur.jpg
Il reste encore cette boutique, l'ancètre d'Hennequin, le marchand de couleurs situé près du célèbre café Guerbois 13 avenue de Clichy,
peut-être plus pour très longtemps ,
.................

"Une bien mauvaise action de m'sieu Zola",

a déclaré le père Tanguy à Octave Mirbeau,

lors de la parution du livre d'Emile Zola.

...............

L'Oeuvre

Un roman cénaculaire où l'auteur éreinte tous ses amis d'enfance qu'il considère comme "des ratés".

Sandoz, c'est Zola lui-même, bon généreux, visionnaire, c'est le seul qui ne soit pas un raté dans l'Oeuvre !

Amis Zoliens, ne lisez surtout pas le brouillon qui va suivre....

Paul Cézanne lui avait fourni sans le savoir des verges pour le faire battre, en lui demandant de rédiger une notice pour l'organisation d'une vente en faveur d'Ernest Cabaner, ce musien, poète extravagant qui faisait tantôt l'admiration ou était tantôt la risée des artistes de son temps, d'Henry Murger à Auguste Renoir.

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Voici un fragment de la lettre de Cézanne à Zola le 12 avril 1881 à ce propos :
Mon cher Emile,
Dans quelques jours doit avoir lieu la vente en faveur de Cabaner. Voici donc ce que je viens te demander; ce serait que tu voulusses bien te charger de faireune petite notice.Car on ne doute pas que le seul appui de ton nom ne fût un grand attrait(...) c'est moi qui ai été chargé, comme étant une de tes plus anciennes connaissances de te faire la demande"


Le 16 avril Zola lui répond qu'il accepte d'écrire "la légende de Cabaner"mais il demande des détails sur sa biographie. C'est Franc-Lamy(l'illustrateur du "Hareng-saur") qui fait parvenir à Zola quelques notes rédigées par trois personnes différentes.
Cette lettre du 22 avril est restée sans réponse, Cézanne relance son ami car le temps presse, la vente est fixée le 14 mai.

Jean-Jacques Lefrère et Michael Pakenham disent dans leur livre : Cabaner poète au piano, qu'Emile Zola rédigera une préface qui ne dut pas lui donner de longues heures de labeur.

La vente eut lieu à l'Hôtel Drouot LE 14 mai salle 7. L'expert était Durand Ruel, le commissaire priseur Maître Tual

Quelques clés possibles ?
Le café Baudequin aux Batignolles : Le café Guerbois, 7 route des Batignolles (11 avenue de Clichy).
Le nom est peut-être la contraction de Baudelaire qui assistait aux premières réunions du Guerbois, et de Hennequin, le marchand de couleurs voisin, au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet et de quelques peintres du groupe des Batignoles.
Le Tambour : est peut-être le journal "Le Rappel"ou bien le "Tam-Tam" d'Alfred Lepetit
Gagnière ???
Courajod, est peut-être Chintreuil, La mare aux pommiers, la mare à Gagny dans le roman....

Jory : Antony Valabrègue né à Aix en 1844, poète parnassien, journaliste. Il passe des vacances à Bennecourt en 1866 avec Zola, Guillemet, et Solari.....

Mahoudeau ; Philippe Solari 1840-1906 ami d'enfance de Zola, Marius Roux et Cézanne. c'est lui qui a réalisé le buste qui figure sur la tombe de Zola au cimetière Montmartre.
L'épisode de "La Baigneuse" de Mahoudeau dans le roman, est démarqué d'un incident qui s'etait produit le jour où Cézanne ayant conduit Manet à l'atelier de Solari pour y voir "Le Nègre Scipion" la dernière oeuvre de Solari, "le Nègre", placé près d'un poele, ayant une armature trop faible se cassa en morceaux.

Dequersonnière rue du Four : Victor Baltar

Godemard :.........

Fagerolles ; Guillemet s'est reconnu en lui, Zola lui a juré que c'était Henri Gervex qui apprenant cela, au lieu de se fâcher, a adopté ce surnom...
Malgras : personnage composite, entre "Le père La Crasse" marchand de couleurs de la rue Bréda et Le père Martin, portrait parfaitement injuste, car le père Martin a aidé beaucoup de peintres dans le besoin, et en a révélé plusieurs... marchand de couleurs, marchand de tableaux,

Dubuche, Jean-Baptiste Baille 1841-1918 architecte
BONGRAND, : COURBET
Pour le personnage de Claude Lantier, c'est d'abord à Manet que l'on a pensé, Monet a cru se reconnaître en quelques traits, mais c'est Cézanne est le plus visé et qui n'adressa plus jamais la parole à Zola jusqu'à sa mort

Atelier Boutin............................

Monsieur Hue, le collectionneur est Victor Choquet

Irma Bécot : Valtesse de la Bigne comme pour Nana, Madame Meuriot selon ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.


Sur la jeunesse de Zola et Cézanne ;
Paul Alexis (1847-1901) Emile Zola, notes d'un ami.. Paris 1882
Dans cet essai, Alexis annonce 3 ans avant, le projet littéraire de Zola : il veut écrire depuis longtemps un roman sur l'art.
Paul Alexis prévoit que ce sera un roman à clés, et que Zola sera "forcé d'ymettre en scène ses amis" et que pour sa part, Alexis déclare : "si je m'y trouve, et même si je n'y suis point flatté, je m'engage à ne pas lui faire de procés"
Ernest Cabaner a été inhumé comme Claude Lantier au cimetière de Saint Ouen, dans une tranchée gratuite.....
(Tout comme le père Tanguy tranchée numéro 14, Cabaner tranchée numéro 12)

Extrait de l'ébauche du roman : "Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'œuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange. En un mot, j'y raconterai ma vie intime de production, ce perpétuel accouchement si douloureux ; mais je grandirai le sujet par le drame, par Claude, qui ne se contente jamais, qui s'exaspère de ne pouvoir accoucher de son génie, et qui se tue à la fin devant son œuvre irréalisée."

Ma jeunesse au collège et dans les champs. Baille, Cézanne. Tous les souvenirs de collège : camarades, professeurs, quarantaine, amitiés à trois. Dehors, chasses, baignades, promenades, lectures, familles des amis. A Paris, nouveaux amis. Collège. Arrivée de Baille et de Cézanne. Nos réunions du jeudi. Paris à conquérir, promenades. Les musées. Les divers logements... Les ateliers de Cézanne."


INDEX CAHIERS NATURALISTES POUR L 'OEUVRE :

ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.

BESSE, L., L’Œuvre : le désir du désincarné, 1999 (73), 207-215.

BRADY, P., Claude Lantier, 1961 (17), 10-18.

- La théorie du chaos et L’Œuvre, peinture, structure, thématique, 1992 (66), 105-112.

CNOCKAERT, V., Dans l’ombre de l’œuvre : L’Enfant mort, 1998 (72), 351-361.

FERNANDEZ-ZOILA, A., Les inapparences de la création dans L’Œuvre, 1986 (60),139-156.

- Le système écriture-peinture et le figural dans L’Œuvre, 1992 (66), 91-103.

GANTREL, M., Zola et ses doubles, 2001 (75), 87-98.

KAMINSKAS, J., Espace et dispersion dans L’Œuvre : à la recherche du stable, 1989 (63), 127-136.

MAIONE, M., Zola et la sculpture, 1984 (58), 151-164.

NEWTON, J., La dernière toile de Claude, 2000 (74), 239-245.

RAUSEO, Ch., Zola et les Goncourt. Vérité et vraisemblance dans L’Œuvre : la scène de la pose, 1996 (70), 151-168.

RAYNIER-PAUGET, L’Œuvre : la femme faite modèle, 1999 (73), 199-206.

REBERIOUX, M., Zola et la modernité, 1984 (58), 15-22.

RHEIMS, M., Allocution prononcée à Médan le 7 octobre 1973. Emile Zola et la curiosité, 1973 (46), 121-129.

RIEGER, A., L’espace de l’imaginaire. Promenade dans la roseraie zolienne, 1989 (63), 93-107.

TERNOIS, R., La naissance de L’Œuvre, 1961 (17) 1-9.

WOODWARD, S., Le sang dans L’Œuvre, 1991 (65), 169-176.

Ouvrard, Pierre :

MITTERAND, Henri., Hommage, 2003 (77), 421-422

THION, M.C., Hommage, 2003 (77), 419-421.

* édition l'Echoppe 1994,

A suivre......

11/12/2008

Brillé, birilli, bérelle et autres curiosités rimbaldiennes

Par Bernard Vassor

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« Il est de fait que Rimbaud a dévasté la poésie,

brisé l’instrument, détruit l’art classique du vers,

bouleversé la notion du rythme, et même d’une certaine façon,

l’art de s’exprimer logiquement. »

Emile Henriot

De Lamartine à Valèry 1941.

Cette brochure de Geneviève Hodin, rimbaldienne passionnée, dont « Les Amis de Rimbaud », ont maintes fois appréciés ses connaissances lexicographiques, enrichit notre vision de l’œuvre de l’œuvre de Rimbaud, par le biais de documents inédits et ouvre la voie à de nouvelles recherches et interprétations par le biais de curiosités instructives et amusantes.

J’avoue que j’ai été troublé par cette lecture, et que beaucoup de mes certitudes sont tombées, et que bien des biographes devraient lire,  avant de nous seriner les mêmes clichés !!!

........

Geneviève Hodin, par la même occasion fait litière du vrai faux Rêve de Bismarck, miraculeusement retrouvé chez un bouquiniste de Charleville !

d'un texte qui serait paru le 25 novelmbre 1870 dans le Progrès des Ardennes.

Dans notre brochure, Geneviève nous donne son interprétation, et laisse le lecteur juge de décider :

"si la prose patriotique de Rimbaud, "pigiste", récemment découvert, est un faux comme je le pense"

(J'ajoute, malgré l'imprimatur donnée par des biographes rimbaldiens éminents.....)

……..

Brillé, birilli, bérelle et autres curiosités rimbaldiennes

par Geneviève Hodin.

I.S.B.N. 978 2 9530951 0 4

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Tiré à 200 exemplaires numérotés

Chez l’auteur :

Geneviève Hodin, La Closerie II, App 12

83 rue Carnot

60200 Compiègne France.

Tel : 03 44 86 16 43

Email : hodin.closerie@wanadoo.fr

Prix de vente 9 euros.

Ajouter les frais de port : 2,11 euros, tarif prioritaire par exemplaire, ou 1,57 euros tarif Ecopli.

Chèque à lordre de Madame Hodin.

07/12/2008

La revue en ligne de l'actualité maupassantienne.

Par Bernard Vassor

Actualité maupassantienne

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L'appartement de Maupassant Bel-Ami, 10 rue Montchanin (aujourd'hui Jacques Bingen) Photo Noëlle Benhamou.
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Le dernier numéro de la revue Maupassantiana, vient de paraître. Vous pouvez vous abonner gratuitement sur le site de Noëlle Benhamou

Vous obtiendrez ainsi l'actualité internationale des parutions, des essais, des films, émissions de radio, ou documents consacrés àGuy de Maupassant. Des informations sur les conférences, colloques, expositions, ventes aux enchères publiques, pièces de théâtre sont également disponibles

Ce mois-ci, vous aurez les films ou télé-film diffusés à la télévision avec les horaires de passage.

Des oeuvres pédagogiques, (j'ai moi-même été interessé par une étude consacrée à "Pierre et Jean et l'impressionnisme"). 

Les parutions sont traitées à part sur le site à la rubrique : Bibliographie.

Vous pourrez ainsi vous tenir régulièrement de ce qui se passe près de chez vous ou à l'autre bout du monde.

Des icônes facilitent la consultation de l'éphéméride.

30/11/2008

Un anthroponyme grand ou petit : Larousse

Par Bernard Vassor

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Monument de Pierre Larousse à Toucy (Yonne)
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Pierre-Athanase Larousse est né à Toucyen 1817, mort à Paris en 1875. Après des études primaires dans sa ville natale, après l'obtention d'une bourse, il fit de courtes mais brillantes études à l'Université de Versailles. Il revint en 1837 (il avait vingt ans)prendre chez lui, la direction de l'école primaire de Toucy que venait de fonder Guizot. C'est là qu'il conçut de briser la routine, considérant l'enseignement pédagogique suranné. Venu à Paris, en 1849, il commença avec un compatriote Augustin Boyer*, la publication d'ouvrages classiques de grammaire, de lexicologie, de méthode de lecture etc..Il publia son premier dictionnaire en 1856, et d'innombrables livres de Gymnastique intellectuelle, et autres Flore latine des dames et des gens du monde, un dictionnaire lyrique en collaboration avec Félix Clément.**Parallèlement il fonda un journal d'enseignement, "L'École normale" dans lequel il prônait l'obligation et la gratuité de l'enseignement primaire.
Se voulant l'héritier des encyclopédistes, il entreprit en 1863 la publication du premier fascicule du Grand Dictionnaire Universel (G.L.U en langage universitaire). Cette oeuvre gigantesque, à vocation républicaine et laïque, parfois amusante, ironique et partiale provocatrice dans ses formulations sera réunie après la mort de son auteur en 17 volumes par son neveu Jules Hollier (1842-1909)qui dirigeait l'imprimerie de la rue Notre-Dame-des-Champs.  Après une attaque cérébrale survenue en 1871, Larousse, n'ayant pas d'enfant, c'est Hollier qui continua l'oeuvre du maitre. Jules Hollier s'assura le concours de Jean-Baptiste Boissière (1806-1885) et Alfred-Joseph Deberle(1835-1877) pour venir à bout de cette entreprise. Après la mort du fondateur (1875), c'est sa veuve qui reprit la publication en association avec son neveu Jules Hollier-Larousse.
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Pour la petite histoire, Pierre Larousse fréquentait les cafés littéraires, dont la Brasserie des Martyrs, où il rencontrait des littérateurs qu'il engageait pour la rédaction de notices qu'il payait à la ligne. En dehors des personnes déjà citées, Hollier, Deberle, Boissière, nous pouvons ajouter Jules Andrieux, un des personnages clés de la Commune de Paris, qui rédigea l'article Pédagogie en plus d'une vingtaine d'autres. Il n'écrivit donc pas seul, commme le prétendent certaines notices biographiques cet ouvrage dont on peut contester par ailleurs la valeur de certains articles.... 
*Avec qui il fonda la librairie Larousse et Boyer en 1852
**Musicien, compositeur, musicologue, maitre de chapelle des églises Saint-Augustin, Saint-André d'Antin, organiste de l'église de la Sorbonne auteur de nombreux ouvrages historiques relatifs à la musique religieuse, et  de recueils de motets, de compositions musicales, de poésies du quatrième au quinzième siècle.

14/09/2008

UN SITE POETIQUE ET LITTERAIRE : Celui de LAURA VANEL-COYTTE

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Description:
Ecrivain, poétesse, documentaliste veille culturelle, rédactrice, correctrice, traductrice anglais-allemand, auteur de 3 ouvrages dans des genres différents, essai, prose et poésie. Leur point commun est le paysage. C'est le sujet de son mémoire de maîtrise :

"Des paysages dans les oeuvres de Baudelaire et Nerval

Sur ce blog : Un poème par jour, des articles des critiques de livres etc..

Par exemple, l'article du vendredi 12 septembre 2008 est intitulé :

"Déception dans les paysages du "Voyage en Orient" de Nerval".

13/08/2008

LES DOMICILES D'HENRY MURGER

Par Bernard Vassor
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Rue Henry Murger à Marlotte
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Au cimetière Montmartre, sous la protection de la Muse Erato
...........
Ses dernières paroles :
Pas de musique,
Pas de bruit,
 Pas de bohème
...

Les domiciles d’Henry Murger : 

Louis-Henry Murger a vu le jour dans la loge de concierge tenue par son père qui était tailleur d’habits le 27 mars 1827. Fils de Gabriel Murger et de Henriette Tribou, couturière. demeurant 17 rue Saint Georges (ancienne numérotation, la partie allant de la place à la rue de Chateaudun n’était pas lotie ) l’enfant fut baptisé à l’ancienne église Notre-Dame-de-Lorette, à l’angle de la rue Neuve-Coquenard (Lamartine) et de l’emplacement de la rue Milton qui n’était pas encore percée,  donnant également sur la rue du faubourg Montmartre. La maison construite par l’architecte Bellanger fut démolie pour faire place aux dépendances de la synagogue de la rue de la Victoire. D'après Eugène de Miercourt, Pauline Garcia habitait là, et "faisait  danser l'enfant sur ses genoux"C’est dans un tronçon de la rue Taitbout (aujourd’hui) que la famille s’installa ensuite. A l’époque,  entre la rue de la Victoire et la rue Saint Lazare, cette ruelle s’appellait rue des Trois frères.  Au numéro 9 d’alors (aujourd’hui 61 rue Taitbout). Etienne de Jouy, l’auteur de "l’Ermite de la Chausée d’Antin" habitait tout près au 11. A l’école élémentaire, il devint l’ami d’Eugène Pottier. Il rencontra 81 rue d’Enfer (rue Bleue aujourd'hui) les frères Desbrosses qui y avaient un atelier. C’est là que se rencontrèrent les premiers futur « Buveurs d’Eau ».Etienne de Jouy le recommanda à un voisin, un certain comte Tolstoï (aucun lien avec Léon) logé à l'hôtel de Montmorency, au service duquel il entra comme secrétaire. En 1838, il s’installe au 6 rue Monsigny au sixième étage, sa fenêtre donnait sur le théâtre Ventadour. Puis, avec son ami Lelioux il occupa une mansarde rue Montholon, puis au 1 et 3 rue de la Tour d’Auvergne (n’existe plus). C’est là qu’eurent lieu les  premières réunions des « Buveurs d’eau ». Il fit son premier séjours à l’hôpital Saint-Louis dans une salle commune de cent lits, pour y soigner une maladie qui ne lui laissera peu de répit jusqu’à sa mort. A sa sortie, il habita un appartement rue de Vaugirard avec Champfleury. Il fit la connaissance de Schaunard dans un atelier où celui-ci habitait avec Nadar et Salmon au 56 rue de la Harpe.

Après une brouille avec Champfleury, il retourna travailler chez Tolstoï, et trouve un logement 92 boulevard Pigalle (bld de Clichy) .

Tous les jours, il se rendait au Café Momus 15 rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerrois, où toute  la bande menait la vie dure au patron qui s’appellait Louvet. On y rencontrait parfois Pierre Dupont, Gustave Mathieu, Privat d’Anglemont (encore lui !) Déménageant sans cesse « à la cloche de bois » rue des Canettes à l’hôtel Merciol au premier étage, puis 71 rue Mazarine (l’enseigne indiquait : « Tenu par Hautemule » Proudon habitait une chambre au-sessus de celle de Murger), il fréquentait
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l’Estaminet Belge,  le Café de la Rotonde quand il apprit que « Mimi »   hospitalisée à la Pitié était au plus mal. La religieuse de la salle Saint Charles (lit N°8) lui annonça sa mort.
Le registre de l’hôpital, indique :
A la date du 9 avril 1848, le décès à trois heures du soir de « Lucile Louvet », agée d’environ 24 ans, fleuriste, native de Paris, habitant 58 rue du faubourg Saint Denis.
Entrée le 6 mars 1848, tuberculeuse.

Peu après, Murger entra une nouvelle fois à l’hôpital Saint Louis pour y soigner un « purpura ». qui ne lui laissa que peu de répit jusqu’à sa mort.

Il tenta en  vain de faire jouer une pièce chez "Tournemine" le gérant du Théâtre du Luxembourg qui lisait les pièces que les auteurs lui présentaient, pendant qu'il vendait les contremarques, et inyerrompait ses lectures pour aboyer le programme de la soirée.
Il continua la publication sa série en feuilleton des Scènes de la Bohème qui dura quatre ans, du 9 mars 1845 au 21 avril 1849. A sa sortie, il alla vivre rue Touraine Saint Germain (Dupuytren) puis rue de Touraine. 
C’est là paraît-il que Théodore Barrière* vint le trouver pour lui proposer d’adapter au théâtre le livre de Murger qui venait de paraître « les Scènes de la Vie de Bohème ». Barrière, une fois la pièce terminée, alla la présenter à Morin qui refusa, puis, le beau Thibaudeau-Milon, ayant repris la diection des Variétés  lut la pièce et accepta de la présenter au théâtre du boulevard Montmartre. 

Le jour de la première, on était alors en pleine épidémie de choléra,  tous les amis et personnages du roman, même le président de la République, le prince Napoléon assistèrent à la représentation.

Schanne (Schaunard)

Jean Wallon (Colline)

Lazare et Tabar, (Marcel)

Les frères Bisson,
Les Desbrosses (Christ et gothique)
Léon Noël,
Karol
Champfleury,
 Banville,
Auguste Vitu,

Antoine Fauchery

Baudelaire
Nadar
Il se rendait dans la forêt de Fontainebleau à Marlotte, à l'auberge du Père Antony, où il rencontra Renoir, les Bichons (Goncourt), Schanne, et l'étrange Cabaner.
Le 11 rue Véron estcertainement l’avant dernier domicile de Murger.
Alfred Delvau en donne la description suivante :
« C’était un nid perdu au fond d’un ces jardinets comme on en trouve plus qu’à Montmartre. Vous habitiez là depuis quelques années, et vous projetiez d’y rester longtemps encore, lorsque il y a un mois, une fantaisie vous venant, vous aviez déménagé pour aller je ne sais où**, puis à la Maison Dubois » (…) »Nul autre que vous du reste ne pouvait habiter ce logis étrange, où l’on étaitsecoué l’hiver par les tempêtes qui des hauteurs de Montmartre, s’abattaient en aboyant sur Paris (…) L’autre soir je regardais vos deux fenêtres, -placé à celle de la maison voisine habitée par un de mes amis et des vôtres Alexandre Pothey  (…)Votre chambre était louée à des inconnus. D’autres allaient monter désormais ce pittoresque escalier suisse que vous aviez descendu le mois dernier ».
Transporté à l'hospice Dubois 200 rue du faubourg Saint Denis le 26 janvier, il est mort le lundi 28 janvier à 10 heures et demie du soir.
*Alexandre Schanne prétend que Murger demeurait alors rue Mazarine.
Théodore Barrière avait la réputation de s’absinther beaucoup. Il reconnut lui-même que pour s’étourdir de ses craintes, il en buvait dix verres avant dîner.
**C’est au 16 rue Neuve-des-Martyrs, devenue la rue Morée et aujourd’hui la rue Manuel 
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A SUIVRE........

02/08/2008

GUY DE MAUPASSANT ET LA FOLIE

PAR BERNARD VASSOR

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Cette lettre poignante non datée, a été écrite quand il habitait rue Dulong, après 1882 donc.
Je ne sais pas où en est la recherche actuellement sur les causes de sa maladie. Déjà en 1877, comme il est très nerveux ses chefs au ministère, indiquent que sa santé est mauvaise en dépit d'une apparence robuste. Il semble que la cause première soit une tare congénitale du côté de sa mère. (Il va falloir que je questionne Noëlle Benhamouà ce sujet)  Maupassant est en proie  à une de ses crises passagères qui le conduiront quelques années plus tard dans la maison du docteur Meuriot à Passy, avec, comme vous le savez cette fin de vie douloureuse:
"Me voici, madame, plus halluciné que Mlle Olga ! L'oeil de Béraud n'est pas le seul. J'ai entendu du bruit toute la nuit. Un bruit étrange vraiment, saccadé, inexplicable !
Insomnie, fièvre, rêves décevants, hallucinations trompeuses, tout.
Ce matin, impossibilité de travail (pour laquelle je demande une indemnité) secousses nerveuses, souvenirs, obsessions, danger de la solitude. J'éprouve comme un tremblement de terre. Et le bruit ! Oh ! ce bruit me poursuit ! je le connais maintenant, ce bruit ! Il me ronfle dans les oreilles, me serre les tempes, me pénètre dans les os !
Je demeure allongé sur mon divan, tantôt sur le dos pour penser à ma chronique qui ne vient pas, tantôt sur le nez pour penser au bruit.
Si je restais même deux jours, je serai perdu. Je le sens. Je le sais. C'est à Charenton que vous me reverriez, avec une camisole de force. Oh ! ce bruit !  je pars, il le faut. Je fuis. Je ne sais pas ce que je fais, ni où je vais. Je perd le nord. Je vous envoie ci-joint la boussole qui me servait de tête. Oh ! ce bruit ! Il me reste ?
 O Banque ! Une image !
J'entend le bruit !
Excusez, Madame ces aberrations, Je crois que je suis possédé !" 
"Le Horla" a paru dans le Gil Blas du 26 octobre 1886. Il est décrit dans cette nouvelle, avec précision cet état nerveux qui l'obsède. Les troubles occulaires, les maux de tête de plus en plus fréquents, et comme nous le contatons dans cette lettre, les hallucinations auditives, annoncent la folie qui va le détruire. La hantise de la nuit "qui cachait pour moi une menace terrible". Les crises se succèdent nuits après nuits, les traitements au bromure sont inefficaces. La plongée dans l'univers de la folie. L'idée du sujet, lui avait été fourni par Léon Hennique après une conversation avec Maupassant. Le mérite de l'écrivain n'en est que plus grand quand on considère son oeuvre qui provoque notre admiration.
........
Appelé en consultation, Noëlle Benhamou m'a donné les précisions suivantes :

« Sa mère était atteinte de la maladie de Basedow (goitre et migraines exophtalmiques) et elle a sans doute transmis sa névrose. De là à penser que Maupassant serait mort fou sans syphilis, moi je dis non, mais d’autres si…Son frère Hervé est mort syphilitique aussi. Comme Maupassant avait contracté la syphilis en 1876 ou 1877, il avait déjà des troubles. »

A la question: y-a-t-il eu récemment des études médicales concernant les causes de la maladie de Maupassant ?

"Non, à ma connaissance, pas d’étude récente en matière médicale. Mais entre nous, la mère de Maupassant avait un sérieux « pète au casque » comme disent mes élèves… Elle était hystérique.".

Le dernier numéro de la revue en ligne disponible gratuitement : Maupassantiana

http://www.maupassantiana.fr vient de paraître. 

16/07/2008

HENRY BAUËR, FILS NATUREL D'ALEXANDRE DUMAS

 En direct de Granville à la Citrouille

PAR BERNARD VASSOR

D'après le livre de mon ami Marcel Cerf, Le Mousquetaire de la plume, Henry Baüer fils naturel d'Alexandre Dumas, Académie d'Hitoire, Paris 1975

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(1851, -1915)
Signalement d'après sa fiche signalétique au bagne en Nouvelle-Calédonie :
 Age 28 ans
180 centimètres (un géant pour l'époque)
Front hautt
sourcils bruns
Yeux bleus
Barbe blonde
enton rond
Visage ovale
Teint coloré
Signes particuliers néant
Issu d'une mère allermande, Anna Baüer. et d'Alexandre Dumas, qui avait alors plusieurs maîtresses, dont Isabelle Constant, la belle dame Guidi. C'est sa fille Marie qui tenait à jour le carnet de ses rendez-vous galants.A SUIVRE

12/07/2008

DUVERNEUIL, LE TROISIEME HOMME DES ALMANACHS

PAR BERNARD VASSOR

en direct de la Citrouille à Granville

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............
Voici la table des imprimeurs libraires et marchands de musique : à suivre

DUVERNEUIL journal général de la littérature TABLE IMPRIMEURS LIBRAIRES.pdf

(à suivre)

...................
Dans l'état actuele de mes recherches, je n'ai que peu d'informations sur Duverneuil, pas de prénom ni de dates de naissance et de décès, juste une adresse : rue Jean-Lacques Rousseau, numéro 7. une publication en février 1792 d'un "Catéchisme des Droits de l'Homme", puis son nom fut associé à ceux de Jean de La Tynna et de Sébastien Bottin jusqu'en 1807, et cette bibliographie publiée conjointement à Paris et à Strasbourg.

JEAN DE LA TYNNA

PAR BERNARD VASSOR

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Plan de 1816 du "Dictionnaire topographique des rues de Paris
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Nous n'avons que peu d'informations sur Jean de La Tynna. Né sans doute en 1765 ?, mort en 1818. Même la Bibliothèque nationale se mélange les crayons dans la description et la participation de l'almanach de Jean de La Tynna. L'ouvrage en deux volumes, établi ensuite avec Duverneuil et Sébastien Bottin le premier Almanach du Commerce de Paris (il existait déjà ceux de Lyon, Marseille Bordeaux et Rouen. Cet almanach était fait sur le relevé des rôles des patentes, avec l'autorisation du citoyen Baudin, Commisaire du Directoire-Exécutif près de cette administration.
Ce premier Almanach parut en l'an VI (1797-1798) contient l'avertissement suivant :.
"Les personnes qui auraient un avis à donner relatif à cet ouvrage, comme changement de domicile, devront faire parvenir avant la fin de Messidore, au citoyen Favre, librairie rue traversière Honoré, numéro 815, et au Palais-Egalité, galeries de Bois, numéro 220". Ces almanach peuvent être consultés aujourd'hui sur microfilms aux Archives de Paris,
18 boulevard Serrurier qui possèdent la plus complète collection des "Bottins".

SEBASTIEN BOTTIN

PAR BERNARD VASSOR

En direct de la Citrouille à Granville, juillet 2008

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Né en 1764, mort en 1853.
Il fut ordonné prêtre en 1789, patriote, il prêta serment. Il quitta les ordres en 1794 pour se marier civilement.
Son goût le conduisit à créer le premier annuaire statistique en France. Son ami Jean de la Tynna publia an l'anVI (article suivant) L'ALMANACH DU COMMERCE DE PARIS auquel se joignirent
Duverneuil, et Sébastien Bottin les années suivantes.
Parralèlement
Bottin publia l'Almanach politique du Bas-Rhin, en 1798. En 1815, Bottin dût sexpatrier jusqu'en 1819, année de la mort de Jean de La Tynna, qui avait seul à partie de 1807 continué seul la publication de l'Almanach de Paris, peut-être en raison du décès de Duverneuil (article suivant).
Ensuite, les historiens ne s'accordent pas, certains disent qu'il est mort dans la plus grande indigence, d'autres qu'il dirigea jusqu'à sa mort.
A dater de 1828, l'ouvrage prit le nom de "Statistique annuelle de l'industrie" pour devenir "l'Almanach-Bottin du commerce de Paris", "Almanach des Cinq cent mille adresses" puis après la mort de Sébastien, 'éditeur Didot reprit la formule pour l'appeler "Le Didot-Bottin".
Ces ouvrages sont indispensable à tous chercheurs, et sont visibles aux Archives de la Seine, 18 boulevard SERRURIER 75019 Paris

09/07/2008

UNE LETTRE DE MAUPASSANT A SON AMI "LA TOQUE"

PAR BERNARD VASSOR

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Cette lettre du 2 mars 1877 à son ami de son cousin Le Poitevin et condisciple de lycée Robert Pinchon dit "La Toque"est à en-tête du Ministère de la Marine et des Colonies où travaillait alors Maupassant. Le surnom de "la Toque"venait de ce qu'il portait toujours une petite toque noire. Guy, quand à lui était baptisé "Joseph Prunier". Dans cette lettre avec un dessin érotique à l'encre (au centre) accompagné d'un poème licencieux (euphémisme) de 28 vers, impossible à reproduire sur ce blog, Guy de Maupassant découvre et fait connaître à son ami la maladie qui le ronge.
Tu ne devinera jamais la merveilleuse découverte que mon médecin vient de faire (en 1877) en moi--jamais, non jamais--Comme mes poils tout à fait tombés ne repoussent pas, que mon père pleurait autour de moi et que les lamentations de ma mère venaient d'Etretat jusqu'ici, j'ai pris mon médecin au collet et je lui ai dit : "Bougre tu vas trouver ce que j'ai, ou je te casse-"Il m'a répondu "La Vérole"-J'avoue que je ne m'y attendais pas, j'ai dit "Quel remède" il m'a répondu "Mercure de potassium". J'allais voir un autre Esculape, et lui ayant demandé son avis, il m'a répondu "Vieille syphilis datant de six ou sept ans"(...)- Remède ? -"Iodure de potassium et mercure"
Un article deLouis Thomas, dans le "Mercure de France"reprend toutes les hypothèses de son temps, concernant la maladie de Maupassant.
A suivre....

08/07/2008

PIERRE VERON JOURNALISTE LITTERATEUR

PAR BERNARD VASSOR

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Il est né à Paris le 19 avril 1831. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (ci-contre) 
Il publia un recueil de poésies "Les Réalités Humaines" en 1854, qui lui permirent d'entrer à "La Revue de Paris"jusqu'en 1858 année où le journal disparut. Il entra alors au "Charivari"comme rédacteur, puis il en devint le directeur. Il collabora en même temps au "Courrier de Paris", au "Monde Illustré", à "L"Illustration",
au "Petit Journal amusant" au "Nain Jaune" dirigé par Catulle Mendès, etc...Il fit paraître de nombreux petits livres à l'esprit facile, et dans la même veine, il a fait représenter des comédies dans différents théâtres (Vaudeville, Pamais Royal...).
A suivre

28/06/2008

6 juillet, anniversaire de la mort de Maupassant

PAR BERNARD VASSOR

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C'est le 6 juillet 1893 que Guy de Maupassant, à l'age de quarante deux ans et onze mois, eut une dernière crise de convulsions, succomba à 9 heures du matin. Dans la maison de santé du docteur Meuriot.
Notre association va célébrer cet anniversaire au cimetière Montparnasse avec Noëlle Benhamou, la grande spécialiste, éditrice du site MAUPASSANTIANA.
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Au moment de sa mort, il était avec le docteur Meuriot, madame d'Harnois de Blangues et le professeur Raoul Jay. Selon Nadine Satiat (Maupassant, éditions Flammarion 2003) il aurait reçu les saints sacrements.
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Consultée, Noëlle Benhamou confirme qu'il a bien reçu le secours d'un prêtre à la demande de sa tante et qu'il n'avait rien demandé. Le 6 juillet était un jeudi, et il a été inhumé après une cérémonie à Saint Pierre de Chaillot le samedi 8 juillet.  

27/05/2008

JEAN LORRAIN, RENE LALIQUE, NARKISS ET LA CONTRE-CULTURE DECADENTE.

PAR BERNARD VASSOR

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Cet ouvrage, un des rares tirages de luxe des livres de Jean Lorrain, est dédié "A mon ami Lalique".
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L'exemplaire unique est destiné à Louise Desbordes-Jonas (article précédent). Le titre de cet ouvrage a été repris par le maître verrier René Laliquepour baptiser un parfum. Lalique fut aussi le concepteur de bijoux le plus important de l'Art Nouveau, mis en valeur à la galerie Bing de la rue de Provence.
Narkis (Narcisse) était une représentation symbolique de l'image l'homosexuelle à cette époque.
Ecrit en 1908, avec une préface de Jacques Doucet, illustré par Octave Denis Victor Guillonet.
Cet exemplaire est  de le plus grande rareté, bibliophiliquement parlant.  
Il avait déjà fait l'éloge du "maître joaillier révélé par Robert de Montesquiou (précise Jean Lorrain)pour clore ce musée de joallier poète, un carcan de perles arbore dans son fermoir, un délicat profil de reine égyptienne couronné, envahi, noyé d'une remuante ascesion de grenouilles (...) La Princesse de Sabbat ! veut bien me dire Lalique, je me suis inspiré de votre ballet (...)"*
*Thibaut d'Anthonnay, Jean Lorrain, Fayard 2005
 

11/05/2008

JEAN-BAPTISTE PAULIN, CO-FONDATEUR DU JOURNAL "LE NATIONAL" ET DE "L'ILLUSTRATION"

PAR BERNARD VASSOR

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Balzac, correspondance, édition Roger Pierrot, Garnier frères 1966
Ce traité ne fut pas exécuté, Chantal Sanches a été remplacé par Charles Furne ( 55 rue Saint-André-des-Arts) dans un traité du 2 octobre 1841.

Avocat, puis libraire éditeur, associé avec Auguste Sautelet, il a participé à la création du journal le National(financé par le financier Jacques Laffitte et la caution du duc d'Orléans).dans les bureaux duquel fut rédigé par Thiers et Mignet, le texte proclamant le duc d'Orléans lieutenant général du Royaume, affiche qui fut placardée dans la nuit du 30 juillet (articles précédents)Associé d'Hetzel, Nicholas Jean-Baptiste Paulin (1793-1859) 4 rue des Jeuneurs, en 1825, figura sur la page de titre des tomes I et II de "La Comédie humaine". Son nom disparut dès le volume III.

Il fut l'éditeur des Oeuvres de Thiers et d'Armand Carrel.

10/05/2008

JACQUES-JULIEN DUBOCHET CO-FONDATEUR DE L'ILLUSTRATION,EDITEUR DE BALZAC

PAR BERNARD VASSOR

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Dubochet Jacques-Julien, né à Montreux (Suisse) en 1798, mort à Paris en 1868. A l'age de vingt deux ans, à son arrivée à Paris, il fonda la Société helvétique de bienfaisance. Il fut membre actif de la "Charbonnerie" (société secrète d'entraide issue du métier de charbonnier dont elle utilisait les codes de reconnaissance) crée en 1821 dans le Jura et en Franche-Comté.
Éditeur, il fut à l'origine de la création du journal le National avec Auguste Sautelet, éditeur lui aussi membre de la Charbonnerie, Adolphe Thiers, Armand Carrel, François Mignet et Jean6Baptiste Paulin . Puis associé avec Jean-Baptiste Paulin qui en fut le gérant après 1830. Dubochet participa avec Joanne et  Charton à la fondation de  l'Illustration en 1843 (deuxième semestre).
Il fit partie de la grande aventure du "Furne corrigé". Les seize premiers volumes de "La Comédie Humaine" portent son nom. Il est également du célèbre "Jérôme Paturot" de Charles Reybaud, illustré par Grandville.