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03/01/2009

Le Boeuf à la Mode de la rue du Lycée....

Par Bernard Vassor

Boeuf à la mode enseigne largeur..jpg
L'enseigne peinte
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C'est dans l'ancien hôtel du marquis Voyer d'Argenson, que les restaurateurs Méot, fondèrent en 1792 ce cabaret situé rue du Lycée (de Valois aujourd'hui. A l'origine, comme son nom ne l'indique pas, les frères, restaurateurs marseillais avait comme spécialité... la bouillabaisse ! 
Voici la notice qui lui est consacrée dans le "Petit Dictionnaire critique et anecdotique des Enseignes de Paris, par un batteur de pavé" attribué à Balzac qui en fut l'imprimeur en 1826 :
"Boeuf à la Mode (Au)
Restaurateur près le Palais-Royal.
-Des schalls, un chapeau ornent un boeuf que le restaurateur calambourdiste a cru pouvoir appeler à la mode; d'aucun, trompés par le jeu de mots, ont voulmu tâter la cuisine, mais ils ont trouvé qu'il était un peu trop salé"
.....
Néanmoins, le Boeuf à la Mode fut sous le directoire surtout, le plus célèbre restaurant du Palais-Royal, qui en comptait pourtant beaucoup.
C'était, avec "Les Frères Provenceaux" où se conservaient les meilleurs traditions de la cuisine française, les lieux les plus renommés de la cuisine en Europe.
Il était fréquenté par une clientèle argentée, compte tenu des tarifs qui étaient pratiqués, qui ont certainement effrayés l'auteur du dictionnaire cité ci-dessus. Même Honoré de Balzac, avait des moyens limités....Le mémorialiste à langue de vipère Horace de Vieil-Castel y fit un repas qui lui coûta à lui seul cinq cents francs, somme colossale à l'époque.
Boeuf à la mode largeur.jpg
Un salon du Boeuf à la Mode.

14:48 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : horace de vieil-castel, boeuf à la mode, voyer d'argenson | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Le maître de poste Brion, du boulevard des Capucines

Par Bernard Vassor

Brion maître de poste boul des Capucines largeur.jpg
Maison Brion 16 boulevard des Capucines.
C'est à la fin de la Restauration, vers 1830, que le maître de postes Brion du boulevard des Capucines, fonda une maison pour la location de voitures de luxe. Il fut le premier à prendre ce pari, alors que naissaient les chemins de fer, dont personne ne pensait qu'ils auraient un quelconque avenir.
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Cette maison où l'aristocratie prit l'habitude de se fournir, fut très longtemps la première en ancienneté, et en importance dans la capitale. La maison était chargée par la Ville de Paris, sous le second empire  de fournir et d'organiser les cortèges officiels, lors des visites de personalités de passage. L'importance prise par la maison Brion, obligea ses successeurs, les frères Foissy, à ouvrier une succursalle 83 rue de la Boétie. Il y avait alors dans la remise du boulevard, plus de trois cents chevaux achetés et dressés jeunes et deux cent cinquante voitures.Brion maître de poste rue Ma Boetie largeur.jpg
 Imaginez aujourd'hui les boulevards aux heures de pointe ! 

10:35 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

02/01/2009

Point de lendemain, Un petit conte dans le genre libertin, par un baron, gentilhomme de qualité. Une histoire bibliophilique très alambiquée !!!

Par Bernard Vassor

Point de lendemain néga hauteur.jpg
Le portrait de la reine dans un médaillon de fil enguirlandé de rose entouré de chérubins, reprend le frontispice de l'édition princeps.
L'éditeur Isidore Liseux eut en outre le bon goût (involontaire) d'être domicilié rue Bonaparte., autrefois rue des Petits Augustins où Alexandre Lenoir, sous les ordres de Vivant-Denon, avait fondé le Musée des monuments français. (article précédent)
...... 

La question de savoir qui était l’auteur de ce petit livre, n’a été résolue définitivement qu’en 1876.

C’est l’éditeur des « Fleurs du Mal », Auguste Poulet-Malassis qui s’en fit l’historien. Les multiples éditions parurent dans des recueils de pièces sous le nom de Dorat* (Claude-Joseph, 1734-1780). : "Coup d’œil sur la littérature, ou Collection de différents ouvrages tant en prose qu’en vers, en deux parties, par M.Dorat ; Amsterdam et Paris 1780". Donc, c’est l’année de la mort de Dorat  que parut ce recueil. Mais c’est en 1777 que l’édition pré-originale, dirons-nous, fut publié dans un journal mensuel : « Mélanges littéraires ou Journal des Dames dédié à la Reine » du mois de juin. Le récit parut en tête du numéro avec pour en guise de nom d’auteur les initiales M.D.G.O.D.R, pour :  M .Denon, Gentilhomme Ordinaire Du Roi.

Ce journal appartint à Joseph Dorat jusqu’en 1778, date à laquelle, il le céda à l’éditeur Charles-Joseph Panckoucke qui réunit ce titre à celui du Mercure de France.

Après la mort de Dorat, à l’occasion de la publication d’une nouvelle édition de ses œuvres par l’éditeur Nicolas-Augustin Delalain libraire rue de la Comédie Françoise, le conte reparaît sous le titre de : « Lettres d’une chanoinesse de Lisbonne » en supprimant les initiales de Vivant-Denon.  Le conte est intitulé dans ce recueil « Trois infidélités ou l’Envieuse par amour »

Une troisième édition parut en 1802 sous le titre : « Les cinq aventures, ou contes nouveaux en prose par Dorat » toujours chez Delalain, un volume in-32, avec une gravure « libre » intitulée « Quelle nuit délicieuse ! dit-elle », l’éditeur prétendant que cette publication était conforme que Dorat s’était proposé de publier peu avant sa mort (de son vivant…) Rappelons que ce Delalain avait, publié en collaboration avec Dorat huit ans plus tôt un roman libertin intitulé : "Les Malheurs de l'inconstance, ou lettres de la Marquise de Cyrcé et du comte de Mirbel ".

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L’éditeur P.Didot l’Aîné  en 1812 publia Point de lendemain, toujours sans nom d’auteur. Sur l’exemplaire de la Bibliothèque nationale, les initiales V.D.(Vivant-Denon) figurent sur la page de faux-titre.

Il existe des éditions clandestines du XVIII° siècle, démarquées de ce conte avec des passages plus épicés, parues avec des gravures obscènes dont une porte en titre « L’Héroïne libertine, ou la femme voluptueuse » qui selon certains seraient la véritable édition originale. Impossible de le vérifier, ce volume sans lieu ni date est suivi par des ariettes pornographiques. Une autre imitation, intitulée "La nuit merveilleuse ou le nec plus ultra des plaisirs" avec des planches tout aussi licencieuses. La mention Partout et nulle part est imprimée sur la page de titre, les gravures obscènes sont sans rapport avec le texte., mais une mention de cet ouvrage, se retrouve dans l'édition de 1812 

L’histoire se complique encore un peu, avec l’intervention de Balzac. Dans la première édition de la Physiologie du Mariage en 1829, dans la « Méditation XXIV», l’illustre écrivain, après avoir disserté au cours d’un dîner chez le prince Lebrun, sur « les ruses intarissables des femme » reproduit le texte de Denon, « en le défigurant et l’alourdissant par des corrections maladroites » (Poulet-Malassis).

Balzac disait tenir du chirurgien Dubois** les circonstances de « l’édition originale de « Point de Lendemain » en 1812 », celui-ci disait posséder un exemplaire numéroté 24 (bien que cette édition n’ai pas été numérotée). Dans la première édition de la Physiologie du Mariage, Balzac fait intervenir Denon, racontant cette histoire.

Puis ayant eu connaissance des éditions des œuvres complètes de Dorat par quelques personnes qui les lui avaient signalées, et qu’il donnait l’impression de s’attribuer une œuvre ne lui appartenant pas, Balzac dans une deuxième édition rectifia de façon sibylline son récit en faisant raconter par une tierce personne (le docteur Dubois) le texte presque complet  de Point de Lendemain, qu’il avait appelé « éléments de narration ».(rappelons que Balzac fut à l’origine de la création de la Société des Gens de Lettres, dont le but principal était la protection littéraire)

Dans l’édition définitive de ses œuvres (Furne corrigé) Balzac apporta quelques changements,, et il attribua le texte à …..Dorat !

Les grands bibliographes de l'époque étaient partagés. Brunet tenait Dorat pour l'auteur du texte en question, tout comme Chéron, le conservateur de la bibliothèque impériale. Sainte-Beuve ne se trompe pas sur l'auteur, mais, bien que touvant le livre scabreux, déclare qu'il peut citer le livre sans danger, puisque le livre est introuvable.

Un bibliophile strasbourgeois, qui en a fait une réédition à tirage limité à quatre vingts exemplaires, se demande si Denon n'a pas été un plagiaire.

Le mystère reste entier pour ce qui concerne les éditions clandestines du 18° siècle.  

………….

Point de lendemain conte hauteur.jpg
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13:57 Publié dans Histoire littéraire | Tags : vivant denon, dorat, balzac, poulet-malassis, clémentine portier kaltenbach, jean-paul martineau | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Le pantalon à jambes d'éléphants; la mode en 1845

Par Bernard Vassor

Mode 1845 largeur.jpg
Cet article parut en 1845 sous le pseudonyme de Anna de B..., voilà qui rappelle quelqu'un !!!
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Une révolution dans la mode pour homme : cet hiver, les niais et les badauds adoptent des pantalons sans sous-pieds, à jambes d'éléphants !
Les gilets sont ouverts jusqu'au ventre et descendant en proportion, les habits-vestes en queue de morue à la taille indéfinie, et les petits chapeaux anglais, suprême effort du tuyau de poêle vers le ridicule. A l'heure qu'il est, les jeunes gens les plus distingués ont exactement la même tournure que leurs domestiques l'année dernière. Pour compléter la resemblance, ils portent, en guise de canne, une petite bagette à battre les habits. Les cravates longues cèdent la place aux cravates courtes. Les gilets droit en piqué blanc, brodé ou unis, triomphent en soirée. Les gilets de casimir noir, bleu ou vert, à petites basques et boutons dorés font merveille le matin.
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Arrivons aux dames, c'est à dire à la grâce et à l'élégance. D'abord, les chapeaux "à la Paméla" sont morts..Leurs successeurs ont toutefois gardés leur forme subaissée et quelque chose de leur petitesse. Les capotes en satin gris sont très comme il faut le matin, avec des ornements de couleurs tranchantes; ainsi que les robes redingotes ouvertes, avec des revers en coeur sur une chemisette brodée. Mais, voici les deux grandes innovations :
1° les caracos en velours, avec de petites basques arrondies dans le genre des surcots du moyen-âge
2° Les manteaux-visites, mais distingons le manteau grec, échancré au cou, à larges manches relevées de passementerie, et il y a le manteau pèlerine serré à la taille, avec un grand collet très disgracieux, et enfin le manteau russe, sans taille ni ceinture, à manches avec parements doublés de couleur vive comme le manteau. La àpassementerie et les boutons dominent à l'excès. Les passementiers vont s'enrichir comme les administrateurs de chemin de fer.
Et puis, n'oublions pas l'amazone style Louis XIII, avec corsage à petites basques. Cette simple révolution a fait de l'amazone une toilette délicieuse.
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Les enfants élégants portent avec grand succès,- les garçons, le gilet arrondi du devant orné de passementerie, et le feutre rond à bords relevés; -les filles, le caraco comme leur mère, le manteau russe et le chapeau de pluche grise ou bleue. Les Anglais y ajoutent force plumes, mais les Français ne sont pas obligés d'en faire autant.

10:49 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

31/12/2008

Une cubaine reine de Paris : la comtesse Merlin( Maria de las Mercedes de Santa Cruz)

Par Bernard Vassor
Notice modifiée le 4 janvier 2008, sur les indications de Dominique Delord.
comtesse merlin cadre hauteur.jpg
Maria de las Mercedes Santa Cruz y Cardenas de Jaruco, a vu le jour à la Havane en 1788 (décédée en 1852 à Paris). Eduquée par sa grand-mère, elle intervint auprès de son père pour faire émanciper, une esclave qui lui appartenait, et qui était une ancienne reine congolaise devenue nommée Cangis*. Partie pour Madrid en 1802, elle épousa le général Christophe-Antoine Merlin en 1811.
Elle vint s'installer rue de Bondy **(René Boulanger maintenant) et tint un des salons les plus fréquentés de Paris sous la restauration et le règne de Louis-Philippe. Sa grande beauté et son charme attira chez elle les plus grands savants, artistes, littérateurs et musicien que comptait la capitale, dont La Fayette, Chateaubriand, George Sand, Mérimée, Balzac, Musset, Aguado.
Elle avait pris des leçons de musique du chanteur Garcia, le père de la Malibran (dont elle fut la première biographe) et participa à des concerts de bienfaisance*. On trouve de nombreuses notes dans la "correspondance Balzac" qui fut un habitué des soirées de la rue de Bondy.
Le compositeur Rossini fut lui aussi du nombre des participants les plus assidus de ses soirées où il accompagnait parfois au piano la comtesse à la voix de soprano unique, interprètant son opéra  Mathilde di Shabran, en compagnie de la Malibran et des chanteurs Lablache et Donzelli
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*Cangis qui vivait dans le royaume du Congo avait été couronnée reine en raison de sa grande beauté. Elle choisit son amant pour mari et le suivit lors d'une expédition contre une tribu ennemie. Elle le vit périr sous ses yeux, fut faite prisonnière et vendue à un capitaine négrier qui la transporta à la Havane où elle fut vendue au père de Mercedes.
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** Information que je dois à l'historienne d'art Dominique Delord, qui prépare une importante biographie de la comtesse créole qui devrait éclipser cette bien modeste notice.
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***Dont le fameux concert dans la salle du Wauxhall place du Château d'Eau (emplacement aujourd'hui de la rue de la Douane) le 1° mars 1831, au profit des réfugiés polonais.

 

13:12 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : rossini, balzac, malibran, garcia, maria de las mercedes de jaruco | Lien permanent | Commentaires (24) | | | | Digg! Digg

30/12/2008

Le chemin de fer urbain à vapeur de New-York

Par Bernard Vassor

Chemin de fer new-york largeur 02.jpg
En cette année 1865, la ville de New-York vient de remplacer les wagons tirés par des chevaux, par la machine à vapeur. L'usage de chemin de fer existait depuis longtemps dans cette ville, s'est accru dans une grande proportion, une seule voie traversait New-York il y a dix ans, et cette année (1865) il n'existe plus une seule grande rue qui n'ait de chemin de fer.
Les wagons à vapeur auto-tractés demeurent ce qu'ils étaient autrefois, seule, la cheminée, permet de les différencier des voitures à chevaux. C'est une petite machine à vapeur faisant tourner des bielles qui actionnent les roues sur les traverses métalliques en fer ou en acier. Chaque wagon possède son propre système de locomotion.
Ces machines peuvent ainsi plus aisément manoeuvrer d'avant en arrière, et s'arrêter à volonté pour faire monter ou descendre lezs voyageurs. Un sifflet à vapeur et une cloche placée à l'avant de la machine permettent au chauffeur qui a rempolacé le cocher, de crier gare, mieux qu'aucun cocher ne  pourrait le faire ce qui en rend l'usage moins dangereux pour les passants, les animaux ou tout autre véhicule.  

13:57 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

29/12/2008

Paris disparu, le célèbre chapelier Delion du passage Jouffroy

Par Bernard Vassor

PASSAGE JOUFFROY DELION largeur 1.jpg
15, 17, 19, 21, 23, passage Jouffroy, maison Delion et Caron.
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Dès l'ouverture du passage Jouffroy en 1847, le chapelier Delion connaissait déja une grande renommée. Dès cette époque, la marque Delion s'était imposée au goût des hommes élégants. La spécialité de la maison était le chapeau de soie, dont la fabrication dans l'usine d'Yvetot occupait un personnel considérable.

 

Une des premières activités de l'entreprise fut la fabrication de malles de voyage, comme le montre cette affiche de Benjamin Rabier, bien vite abandonnée pour la fabrication de couvre-chefs.

Les sous-sols de la galerie, portent encore l'empreinte du grand chapelier, des décors de mosaïques rappellent la raison sociale de l'établissement, avec son nom et les numéros occupés par le magasin. 
Trois restaurants pour touristes venus visiter Paris, y avaient leur siège la première année de la formation du passage : "Le Dîner de Paris", le "Dîner du Rocher" et le "Dîner Jouffroy" .
Le passage Jouffroy était si couru par la foule, disait Alfred Delveau, était si importante, "qu'il faut sérieusement et résolument jouer des coudes pour arriver à se faire jour à travers les allants et venants, qui vont par banc épais comme les harengs dans le détroit de la Manche. Les gens pressés aiment mieux faire une détour que de s'aventurer dans ce tunnel de verre, où l'on risque à chaque instant d'écraser les pieds de ses voisins ou d'avoir les côtes enfoncées par eux. Et notez je vous prie que je ne parle pas des jours de pluie ! Ces jours-là, le passage est tout à fait impraticable : quand on croit avancer, on recule, et tel qui avait mis une demi-heure pour arriver au milieu de la galerie, et qui s'applaudissait d'avoir fait tant de chemin, se trouve au bout d'une autre demi-heure, refoulé par les flots jusqu'au boulevard, par lequel il était entré"
Dès 1847, ce fut le terrain de chasse privilégié des lorettes, qui y trouvaient là un gibier facile. Pourquoi tant de monde poursuit Delvau ? :
"Je l'ignore, et ceux qui vont se promener là tous les jours l'ignorent aussi comme moi. C'est un lieu de rendez-vous et de promenade; on s'y attend, on s'y promène sans s'inquiéter du reste (..) les boulevardières, du moins une notable partie des boulevardières, ont l'habitude de traverser ce passage en descendant des hauteurs cuthéréennes de Breda-Street*, et, dame ! elles sont si provocantes en leur toilette de combat, ces chercheuses d'inconnus, qu'il n'est pas étonnant qu'on se presse un peu sur leurs traces pour les admirer du plus près possible et échanger avec elles des oeillades qui valent des cartes de visite."
 
Vue intérieure donnant sur le passage Jouffroy.
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Les magasins étant devenus trop petits, monsieur Delion eut l'excellente idée d'ouvrir une succursale au 24 boulevard des capucines.
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Delion collection historique hauteur.jpg
Une partie du magasin, était réservé à une sorte de musée, montrant les merveilles des progrès de conception depuis la création de la maison, grâce à Messieurs Caron et Delion.
Nous apercevons sur la première photographie, en haut,  l'entrée du "Petit Casino", l'ancien "Estaminet Lyrique" qui abrita le premier grand théâtre d'ombres en 1850. Avant le percement du passage Jouffroy, l'immeuble fut habité par Rossini, qui payait 900 francs de loyer annuel en 1826. L'immeuble fut démoli en 1835, et se trouvait à l'emplacement de l'Hôtel Ronceray.
*Breda-Street : nom donné au quartier Breda, du nom portée par la rue qui est aujourd'hui la rue Henry Monnier.

16:38 | Lien permanent | Commentaires (6) | | | | Digg! Digg

Paris disparu : Le restaurant Peter's du passage Mirès

Par Bernard Vassor

PETERS PASSAGE DES PRINCES largeur.jpg
Le restaurant Peter's, lors de son inauguration
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Le passage Mirès qui s'appelle aujourd'hui passage des Princes, portait le nom du financier qui en avait conçu et fait réaliser le projet. Son nom hélas, fut retiré, après la banqueroute frauduleuse de l'homme d'affaire bordelais Jules Mirès,après d'habiles spéculations en bourse, avec le soutien d'hommes politiques influents sous l'Empire, comme le duc de Morny, qui couvrit une opération, offrant ainsi un "cadeau princier" au financier véreux.
Le luxueux restaurant Péter's, connut une vogue immense, lors de l'exposition universelle de 1867. Tout Paris se précipitait chez Peter's qui avait fait construire un bassin qui contenait des crocodiles vivants, et des tortues gigantesques. Mais, l'imagination du restaurateur était sans borne. Pour satisfaire la curiosité de ses clients, il avait acheté un jeune ours de Sibérie, qui se promenait librement dans le restaurant, mangeant ça et là, au gré de son apétit, dans les assiettes de ses clients. Le directeur du théâtre Dejazet, venu déjeuner au restaurant, s'écria en apercevant l'animal : -"Je le reçois à mon théâtre". L'histoire ne dit pas ce qu'est devenu cet ours devenu plus agé, plus agressif et plus encombrant ?
La "Peter's taverne" comme l'appelle Alfred Devau, l'historiographe des plaisirs parisiens, avait pour spécialité "l'ale" et du "porter".
On y va plus pour y déjeuner que pour y dîner. La clientèle est composée de boursiers de gens de lettres de journalistes, et d'une clientèle bourgeoise, venue regarder manger tout ce petit monde. On y déjeune à l'anglaise ou à la française. Le patron, Pierre Fraysse, qui a anglicisé son prénom, ce qui n'est pas au goût de notre anglophobe ami Honoré de Balzac, a inauguré une double tarification. Une pour sa clientèle aisée, l'autre pour "les simples paysans". Le choix étant vite fait pour les dîneurs en galante compagnie ne voulant pas sembler être pingre. La "Turtle-sup" (soupe à la tortue) coûtait un franc cinquante au tarif paysan, et quatre francs pour les gens de bien.
L'autre spécialité était le Fleury,le plus exquis, venu directement de chez le vigneron, à un franc cinquante la bouteille (le salaire journalier d'une petite ouvrière, ou d'un manoeuvre)i

11:35 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : jules mirès | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

L'écuyer de cuisine de la reine, inventeur du "baba au rhum" Nicolas Stohrer de la rue Montorgueil

Par Bernard Vassor

Stoerer rue Montorgueil largeur.jpg
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C'est dans une rue située à la poterne de l'enceinte de Philippe Auguste, qui s"appelait au XIII° siècle, la rue du Mont Orgueilleux, (qui conduisait au Mons superbus), puis rue Nicolas Arrode,que le premier écuyer de cuisine de la reine de France Marie LesczinskaNicolas Stohrer, s'y établit comme boulanger pâtissier sur l'emplacement d'un ancien parc à huîtres. Il inventa une recette, proche de celle du kouglof polonais, un gâteau polonais.
A l'origine, la pâtisserie était arrosée de vin de Malaga, puis plus tard de rhum. On avait appelé ce dessert "l'Ali-Baba" .
Stohrer était né en 1706 en Alsace. En 1730, au moment de son installation, la rue où il s'installa s"était appelée rue Comte d'Artois. Elle changea ensuite pour devenir la rue de la Porte au Comte, de la Porte Comtesse d'Artois, puis simplement Comtesse d'Artois, avant de devenir, depuis 1792, la rue Montorgueil. Cette voie, avait à l'origine une tour qui génait le passage conduisant aux halles, elle fut démolie, à la demande d'un marchand de poissons, Nicolas Janvier. Il faut dire que cette rue très commerçante était le centre à Paris des arrivages de poissons, et surtout des ostréiculteurs réunis aux Bureau des huitres d'Etretat, de Cancale, le Bureau des huîtres de Fécamp quand à lui, se trouvait rue du Petit-Lion-Saint-Sauveur, qui était en ce temps là le prolongement de la rue Tiquetonne.
Plan 1830 Les Halles Montorgueil Hauteur.jpg
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L'échoppe de Nicolas Stohrer, était juste à côté du Bureau des chaises à porteur, qui existait encore vers 1910, en témoigne cette photographie
rue montorgueil 47 ancien bureau des chaises à porteur hauteur.jpg
Ancien Bureau Central des Chaises à Porteur
Vue prise de l'ancienne rue Tire-Boudin ou Tire-Putain, devenue aujourd'hui rue Marie Stuart.
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Ce "bureau central des chaises" était devenu une messagerie, et une remise de voitures à bras, quand la chaise à porteur était devenue inutile.
La rue a compté d'innombrables auberges, cabarets, estaminets et coupes-gorges de toutes sortes. Citons-en quelques uns : le Rocher de Cancale ou l'auberge Baleine puis Pécune et Clémendot les différents successeurs, le Rocher d'Etretat, Les dîners du Vaudeville, les Soupers de Momus, le cabaret Beauvais, le restaurant Philippe, le Compas d'Or, une demeure habitée vers 1750 par la célèbre présidente Gourdan, qui avait fait là ses premières armes, avant de recruter la Du Barry dans sa petite maison de la rue Saint-Sauveur. 
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La pâtisserie Sthorer fut décorée vers 1860 par Paul Baudry (1828-1886), du sol au plafond. Les ornements réalisés par ce peintre académique et mondain, sont toujours visibles aujourd'hui.
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Stohrer décor Baudry 03 hauteur.jpg
Stohrer décor Baudry 02 hauteur.jpg
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La maison de Mlle Marquis, et l'enseigne du Croissant d'Or.
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Plus bas, vers "la pointe Saint-Eustache", le célèbre cabaret du Croissant d'Or fréquenté par le chevalier Giacomo Casanova de Seingalt, à l'étage au-dessus, Mlle Marquis, qui n'était pas dit-on très jolie, mais qui rencontrait un joli succès dans la galanterie, après s'être fait renvoyer de la Comédie-Française. ....
* Le sommet de ce Mons superbus se trouvait rue Beauregard.

09:44 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Tags : le rocher de cancale, nicolas stohrer | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg! Digg

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