Référencement gratuit

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« lun. 29 déc. - dim. 04 janv. | Page d'accueil | lun. 12 janv. - dim. 18 janv. »

10/01/2009

Les petits théâtres du boulevard du Temple, deuxième partie

Par Bernard Vassor

Quelques célébrités du boulevard.

Bobêche et Galimafé.jpg
Jean-Antoine Mandelard dit Bobêche et Auguste Guérin, dit Galimafré : les Paillasse et Cassandre bonimenteurs.
......
Sous le premier empire et la restauration, ces deux compères furent les pitres les plus célèbres du boulevard du crime. Tout jeune, Mandelard rencontra sur le boulevard, devant la parade de la Malaga, un autre gavroche de son âge, Auguste Guérin. Leur entente fut immédiate et ils décidèrent de se produire eux aussi sur les trétaux. Bobêche, revêtu d'une veste jaune, d'une culotte rouge, chassé de bas bleus, coifféd'une perruque rousse à queue rouge enturbannée qui était surmontée d'un chapeau lampion sur lequel était fixé un papillon qu'il ne quittait jamais. Il appelait les badauds à s'attrouper en faisant jouer une immense crécelle.
Par contraste, Galimafré était vêtu sobrement d'un costume de paysan normand, le visage enfariné. Leur succès fut énorme, les dialogues faisaient se tordre de rire les spectateurs aglutinés devant l'estrade qui leur servait de scène. Ils comptèrent parmi les plus grandes célébrités de l'époque. Qui s'en souvient encore aujourd'hui ?
En 1814, quand les troupes alliées attaquèrent Paris, nos deux compères étaient postés derrière une barricade rue de Meaux, le fusil à la main.
Après le deuxième retour de Louis XVIII, derrière les troupes étragères les deux paradistes, ne voulant pas se produire devant l'ennemi quittèrent le métier et se séparèrent. Galimafré se fit engagcomme machiniste au théâtre de la Gaité, puis à l'Opéra-comique où il resta pendant trente ans. Il se retira à Montmartre ensuite, et mourut loin de son ami, place du Tertre vers 1870.
Bobêche quand à lui partit s'exiler à Rouen, où il joua dans un minuscule théâtre dont il devint le directeur. Ayant fait faillite, il s'enfuit à Bordeaux. On le vit alors, mendier dans les rues, traînant de café en cabaret jouant sur crin-crin qui se voulait un violon.
Puis il disparut subitement en 1840, son ancien compagnon disant ne plus avoir de nouvelles depuis cette date.

11:04 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Quatre sous pour aller au paradis : les petits théâtres du boulevard du Temple.

Par Bernard Vassor

Première partie

Le Théâtre des Chiens Savants

funambules chiens largeur.jpg
M. et Mme Denis, avec leur jockey et le serin de madame.
La seul' prom'nade qu'ait du prix,
La seule dont je suis épris,
La seule où j'm'en donne, où-ce que je ris,
C'est l' boul'vard du Temple à Paris.
Desaugier
La formation du boulevard du Temple date de 1656. Louis XIV avait fait combler et planter d'arbres les fossés  qui allaient de la porte Saint-Antoine jusqu'à celle du Temple. Le boulevard doit son nom à la proximité de l'enclos du Temple. Cet endroit charmant, devint un lieu de promenade, qui dit promeneurs dit marchands, bateleurs, montreurs de marionnettes, mimes, acrobates, montreurs d'ours, bref tout ce qui se produisait annuellement à la foire du Lendit, se retrouvait en permanence sur le boulevard. Pour commencer, évoquons le théâtre des chiens savants, qui précéda les Funambules, dont nous avons fait un bref historique à propos de Deburau dans une notice précédente.
.......
De toutes les salles du boulevard du Temple, à partir de 1791, c'était la plus originale. Ce théâtre de chiens savants, avec des barbets, des caniches, lévriers, bassets, épagneuls, dogues ,carlins, tel était le personnel de la troupe, avec des premiers rôles, jeunes premiers, roi, comique, soubrettes, corps de ballet et figurants sur le modèle de la Comédie-Française et de l'Académie Royale de musique. Les grands auteurs du temps n'hésitèrent pas à prêter leur plume, pour composer des canevas de drames joué par ces animaux costumés sous la conduite d'un dresseur habile, et d'un narrateur.
La gravure ci-dessus représente Monsieur et madame Denis (un griffon et une épagneule) lui avec son habit de velours et sa culotte en bouracan, elle mise en satin blanc passent dans une rue, suivis de Carlin, leur Jockey, qui porte le serin de madame Denis. Entre le guet,
une troupe de caniches qui arrête un déserteur (un autre caniche) A peine arrêté le caniche passe devant un conseil de guerre (une assemblée de barbets), il est condamné à mort (le narrateur indique qu'une passion coupable de l'accusé pour madame Denis a été la cause la sentence)
Dans le dernier acte, le caniche est fusillé, il tombe en murmurant un nom que personne n'entend, on laisse supposer que ses dernières paroles furent pour demander de couper une mèche de cheveux de sa bien-aimée.
.............
Le prix d'entrée, était de un franc, et de quatre sous pour les pauvres et les avares qui allaient occuper un balcon le plus éloigné de la scène qui n'avait pas de places assises qui s'appelait "le Paradis". On dit aujourd'hui le poulailler. 
Le théâtre des chiens savants fut remplacé des années plus tard par le théâtre des Funambules, qui à ses débuts présentait des acrobates  des avaleurs de sabres, l'homme géant et le joueur de harpe, des paillasses obscures et sans talent. Jusqu'à ce qu'un directeur avisé engage un Gilles obscure lui aussi, mais qui allait devenir grand; c'était tout simplement Jean-Gaspard Deburau.....
Ce théâtre était mitoyen de celui de la célèbre acrobate "Madame Saqui" et du "Petit Lazari" dont nous évoquerons l'histoire dans une autre notice.
Funambules saqui lazari.jpg

00:03 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

09/01/2009

Quai des Orfèvres et le 22 rue des Bourdonnais.

Par Bernard Vassor

porte rue des bourdonnais hauteur.jpg
Porte cloutée du XVII° siècle, avec au dessus des autorisations de démolir ces maisons qui sont pourtant inscrites aux monuments historiques, pour en faire, tenez-vous bien une surface commerciale de 4000 mètres carrés !!!!!
.........
En revoyant le film de Henri-Georges Clouzot, le meilleur policier d'après guerre, d'après le roman de Stanislas-André-Steeman, j'ai découvert que l'appartement de l'héroïne Jenny Lamour (Suzy Delair) et de son mari, (Bernard Blier) où se déroulent plusieurs scènes du film, était situé dans une de ces maisons qui sont en voie de destruction, dans l'indifférence générale. C'est tout un bloc de maisons historiques jusqu'à la rue Bertin Poiré qui sont concernées. mes petits articles écrits il y a un an n'ont servi à rien, mais, pouvait-il en être autrement ? Les pioches des démolisseurs ont commencé leur oeuvre. L'argent commande tout, je n'ai trouvé aucun défenseur du patrimoine, comme mon expérience dans d'autres quartiers de Paris, où d'autres lieux irremplaçables ont été vandalisés, sacrifés sur l'autel du Dieu Profit....
rue des bourdonnais 22 et 24 escalier Hauteur.jpg
L'escalier que l'on voit dans certaines scènes du film à plusieurs reprises.
........

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-suite.html

…………..

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-rue-des-boudonnais-re-suite-avec-la-rue-ber.html

………………

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/06/rue-thibaut-odet-partie-de-la-rue-des-bourdonnais.html

 

09:58 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Tags : jeanne fusier-gir, suzy delair, louis jouvet, bernard blier, charles dullin, pierre larquey, raymond bussières | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

07/01/2009

Le docteur Gachet, aux mains du père Tanguy, un coup de tonnerre chez les vangoghiens, un livre de Benoit Landais : "La Folie Gachet" des Van Gogh d'outre-tombe

Par Bernard Vassor

Un livre qui va encore faire grincer des dents !
Benoit lLandais HAUTEUR.jpg
L'infatiguable chercheur, qui depuis vingt ans pourchasse les faux tableaux attribués à Vincent van Gogh, ou même à Cézanne, récidive en publiant une passionnante enquête sur le fameux portrait gravé intitulé par le docteur Gachet : "L'homme à la pipe, unique eau-forte de Vincent ?". J'avais écrit sur ce blog il y a plus d'un an une notice sur la plaque en cuivre de l'eau-forte d'Auvers offerte au musée d'Orsay par Paul Gachet. C'est à la suite de la découverte d'une lettre adressée à son cher Rodo (Ludovic-Rodolphe Pissarro) concernant la version des Gachet sur l'attribution à Vincent de la réalisation de cette plaque.Benoit Landais photo hauteur.jpg
Dans son ouvrage, Benoit Landais démonte avec précision la supercherie, et révèle la véritable personne, élève du docteur responsable de la gravure sur cuivre. C'est à la suite de nombreuses péripéties que l'enquête de Benoit Landais, a découvert le pot aux roses, où l'on découvre que sur le fameux dessin du portrait de Gachet, celui-ci avait les mains....du père Tanguy !!!!
Histoire à suivre......
Je dois ajouter que Benoit Landais a toujours témoigné dans ses écrits, une certaine affection pour Julien Tanguy, il m'a en outre ouvert des pistes et renseigné dans certaines recherches "Autour du Père Tanguy"
Benoit Landais, La Folie Gachet, des Van Gogh d'outre-tombe, Les Impressions nouvelles, Janvier 20009
ISBN 978-2-87449-062-0
IL m'en a accordé la primeur, qu'il en soit chaleureusement remercié.

17:43 Publié dans Les amis de Vincent | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

06/01/2009

Deburau, "Le Pierrot du théâtre à quatre sous" sur le boulevard du crime.

Par Bernard Vassor

Deburau 1er

Deburau par Jules Porreau 1846 cadre hauteur.jpg

Jan Kašpar Dvorák  (Jean-Gaspard) 1796-1846 (Deburau, portrait Chenavard, gravé par Jules Porreau en 1846)

Oui, Deburau premier, car ill s'agit bien du fondateur d'une véritable dynastie, une école, une tradition. Le Deburau que nous connaissons par les photographies de Nadar, n'est que son fils Jean-Charles, né en 1829, mort en 1873.

Voilà quelqu'un, qui est devenu célèbre parce qu'il n'a rien dit !

.......

Deburau, ou Debureau est nè à Newkolin, en Bohème Moravie. Il était l'enfant d'un père Français et d'une mère Tchèque. Après un long périple en Europe, ils allèrent se produire à Constantinople au palais du Sultan, qui les fit jouer devant son harem où un rideau dissimulait les femmes du seigneur aux regards des commédiens. C'est en Allemagne que la troupe vint ensuite faire une halte, avant de revenir s'installer en France, à Amiens, vers les années 1810.  Le père et la mère avaient créé un spectacle d'acrobates avec leurs enfants, et se produisaient dans les cours des immeubles. Venus à Paris, les cinq enfants, deux filles trois garçons. Les filles, Dorothée et l'autre surnommée la belle hongroise, montaient et dansaient sur un Fil d'Archal, et tenaient avec grâce? pour garder l'équilibre un lourd balancier. Les deux frères, de Jean-Gaspard, Nieumensk (le roi du tapis) et Etienne (le sauteur fini), faisaient de l'acrobatie et du main à main. Lui, chétif, boiteux, et manquant de souplesse accomplissaitavec maladresse des exercices de jonglerie. Il était souvent hué, alors que ses frères et soeurs recueillaient les applaudissements du public. Son père, en fit donc un comédienchargé de mettre en valeur ses frères et soeurs. Revêtu d'un costume de Gilles, le visage enfariné, c'était lui qui recevait les soufflets, qui subissait les quolibets et les coups de pieds au derrière pour faire rire l'assistance.

Un directeur de théâtre Michel Bertrand, les remarque dans une cour de la rue Saint-Maur, et leur donne un contrat le 10 décembre 1826 aux" Funambules" sur le boulevard du Temple.

funambules affiche largeur.jpg

Ce minuscule théâtre, le plus infect de tous, éclairé par quatre misérables chandelles, situé à côté d'une ménagerie où l'on entendait hurler les animaux, pendant que se produisaient les acteurs. Deburau était le seul à ne pas avoir de surnom, sa renommée fit de son patronyme un titre bien plus glorieux que tous les sobriquets du monde..

Deburau signature largeur 01.jpg
Unique autographe connu. Deburau partage avec Molière la qualité rare de ne pas encombrer de papier, les amateurs d'autographes
Deburau signature largeur 02.jpg
Deuxième signature Deburau, sur un acte d'engagement. C'est peut-être la signature tremblée, du père de Jean-Gaspard, Philippe Debureauqui figure sur le contrat d'engagement conservé au musée Carnavalet ?
.......
Ce contrat léonin, comme toujours pour les artistes à l'époque le liait pour trois ans et demi, avec un salaire de 35 francs par semaines quand il jouait, il fallait déduire les amendes improvisées, infligées aux acteurs (et actrices) pour des raisons plus ou moins fallacieuses. Responsable sur ses deniers d'une quantité 'accessoires dont il avait la garde, appartenant au théâtre. Nous avons également la description de sa loge située dans une cave humide, aux murs remplis de moisissures et de champignons. 
Le théâtre des Funambules se trouvait situé 18 boulevard du Temple, Debureau habitait au 28. Ne cherchez pas l'endroit, le boulevard et tous ses théâtres a été entièrement chamboulé et détruit lors des aménagement d'Haussmann, mais le théâtre se trouvait aux alentours de la rue du faubourg du Temple.

18:40 Publié dans Les originaux, les excentriques, les fous litterra | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

LE THEATRE BOBINO

Par Bernard Vassor 

Bobino ou le spectacle des petites fortunes :

medium_BOBINO_09.jpg

Le thèâtre Bobino, appelé aussi Théâtre du Luxembourg, 6 rue de Fleurus.

C'est en 1812 que le bonimenteur, clown  et acrobate Saix, dit Bobino, ouvrit d'abord dans une baraque en bois et torchis de plâtre, ce qui allait devenir le Théâtre Bobino au Luxembourg. Où l’on pouvait voire et entendre des pièces immortelles comme : "V’lan ça y est",  -- "Tire-toi d’là"     —"Paris qui danse ! "    C’était un théâtre d’étudiants fondé en 1819, qui était tenu par le surnommé Bobineau, propriétaire directeur omniprésent, ayant le don d’ubiquité, souffleur, acteur et aboyeur, faisant en même temps, caissier et des lectures de pièces de jeunes acteurs, le matin qui étaient jouées parfois le soir.

.....................

Henri Murger étant venu lui demander un jour de faire jouer une de ses pièces, il fut reçu à l'accueil par "Bobineau" qui lui demanda de lui lire son texte pendant qu'il distribuait les contremarques et plaçait les spectateurs !  Le théâtre fut détruit en 1868. Le prix des places variait de 8 à 16 sous. Le théâtre présent sous la restauration ferma ses portes à la fin du second empire.

....................

 Charles Monselet en donne la description suivante : EXTRAITS : "Ceux de ma génération se souviennent encore de ce petit édifice situé à deux pas d’une des portes du jardin du Luxembourg, dans la rue de Fleurus, où se balancent quelques arbres oubliés ou tolérés, gaieté des pavés.La façade, qui affectait un petit air de temple, était décorée de bas-reliefs mythologiques, et de deux bustes qui devaient bien être Racine et Lafontaine.Au devant de cette façade, un modeste parterre où fleurissait quelques lilas. Et tout cela gentil, calme et amusant. Le café à côté.(…) Ce n’était pas que Bobino fût un théâtre merveilleux. De mon temps, il était éclairé avec des quinquets. Je n’ai jamais pu définir ce qu’on y jouait : c’était peut-être des vaudevilles, c’était peut- être des drames, tout ce que je sais, c’est que plusieurs de nous-des sournois de cabinets de lecture- s’aventuraient à porter des pièces à Bobino. Théodore Barrière a commencé de la sorte. Le directeur avait une robe de chambre.(…)Une fois placé, on s’interpellait d’une loge à l’autre ; on enjambait les banquettes. La marchande (Henriette) allait et criait : »Orgat, limonade, sucre d’orge ! ».
(...) Ecoutions nous les pièces de Bobino ? Je ne m’en souviens plus guère ; nous nous contentions de répéter en cœur les refrains des couplets.(…)  Les actrices avaient leurs partisans : elles étaient parfois jolies, avec le talent du diable. 
Après le spectacle, on soupait souvent les commencements du mois chez Dagneauou chez Pinson, les autres jours à partir du dix, dans nos chambres, tout modestement. Un pâté pris chez le charcutier, quelques bouteilles sous le bras, on montait l’escalier en chantant.(…) Mes souvenirs de Bobino m’entraînent malgré moi. Je cède à la ronde des regrets, aussi fascinante que la ronde de Willis. Que veux-tu ! on s’attache à des choses, à des murs, à des herbes"

*Alfred Delvau, je crois ? (on ne prête qu’aux riches)

medium_BOBINO_demolition.jpg
LA DEMOLITION  DU THEATRE BOBINO

*Nicholas Brasier  (1783-1838): Chroniques des Petits ThéatresRouveyre et Blond 1883,  Bobino est cité page 433

10:06 Publié dans La bohème littéraire | Tags : alfred delvau, charles monselet, saix dit bobino, chez dagneau | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

05/01/2009

Dominique Vivant Denon précurseur de l'égyptomanie

Par Bernard Vassor

Vivant denon description hauteur.jpg

Le baron Dominique Vivant Denon(1747-1825),  était ambassadeur à Naples à la date de parution de Point de Lendemain,  et ne s’est sans doute pas soucié de revendiquer ce récit très… léger.

Denon était un personnage étrange, qui eut une carrière bizarre. A la fois artiste, diplomate et courtisan. Il écrivit des pièces pour les dames de la Comédie-Française (Julie ou le bon père), ami du peintre François Boucher, il cultivait l’art de la moquerie et des plaisanteries où la flagornerie cachait des piques cruelles. Il faisait preuve d’une bravoure , ou inconscience, à une époque difficile, où il fallait garder la tête sur les épaules. Il conquit d’abord les bonnes grâces du roi Louis XV en allant se poster tous les jours sur son passage, se faisant ainsi remarquer. Il fut chargé du soin de la collection de pierres gravées de la Pompadour. Il obtint une charge de gentilhomme ordinaire et fut envoyé en mission à Saint-Pétersbourg. Là, il fit une grande collection de maîtresses, menant une vie de débauche. Ensuite, il se rendit en Suisse où il rencontra Voltaire à Ferney. Il accompagna ensuite des artistes en Italie pour réaliser le texte d'un ouvrage commandé par l'abbé de Saint-Non et paru sous son nom seul,  dont on peut dire qu'il fut "le nègre" : "Voyage pittoresque ou Description des Royaumes de Naples et de Sicile de l'Abbé de Saint-Non". Il resta à Naples, pour occuper les fonctions de secrétaire d'ambassade  A la mort de Louis XV , il passa au service du comte de Vergennes qui l’envoya en mission en Suisse puis à Naples, ville qui lui convenait mieux sur le plan sentimental et amoureux. Revenu à Paris, il se mit à la gravure à l’eau-forte qu’il utilisa pour les dessins qu’il avait rapportés de ses voyages. A son retour, il vendit au roi une collection de vases étrusques,  ce qui lui permit d'entrer à l’Académie de peinture et de sculpture comme graveur. Reparti pour Veniseà la recherche de nouvelles pièces pour sa collection, il fréquente le plus important salon littéraire d'Italie, de l'envoûtante Isabella Teotchi, une femme extraordinaire d'une très grande beauté, dont il tomba amoureux. Accusé d'espionnage et apprenant  que ses biens avaient été confisqués en France, il prit peur et s’enfuit en Suisse, puis, le courage lui étant revenu, il revint à Paris, où il se montra aux côtés du peintre David, l’ami de Marat qui le prit sous sa protection. Puis, il frut un familier de la maison de Julie Carreau, la première femme de Talma, rue Chantereine (aujourd'hui rue de la Victoire) que Joséphine de Beauharnais lui avait louée, et par hasard Dominique Vivant Denon se lia avec un jeune homme plein d'avenir nommé Buonaparte.

.......

Vivant Denon d''Egypte carte hauteur.jpg

Enrôlé dans l’expédition d’Egypte, sous les ordres du général Desaix, il embarqua à Toulon en 1798. Il se trouvait toujours aux avants-postes, bravoure ou insouciance ? Il se fit admirer pour son audace et sa façon d’être toujours le premier au feu, malgré son âge. Il avait cinquante ans, il passait son temps à dessiner les scènes de batailles qu'il crayonnait au son du canon, des dessins admirables d'architecture monumentale, des portraits de personnages et des scènes de rues, permirent la publication de quelques trois cents dessins exécutés en Egypte accompagné d'un texte qu'il rédigea entièrement à son retour à Paris : « Expédition d’Egypte »  qui obtint aussitôt un succès considérable. Bien sûr, l'ouvrage fut dédié au Premier Consul. Tout était de lui, textes et dessins. Bonaparte le nomma en 1802, directeur général des musées impériaux. C'est ainsi qu'il fut le premier directeur du musée du Louvre.

Il suivit l'armée de Bonaparte, et recueillit dans les pays conquis un grand nombre d'objets d'art qui enrichirent les musées nationaux.  L’arrivée des Bourbons le privèrent de son poste, et le baron retourna à la vie civile et se mit à classer un nombre considérable de matériaux pour entreprendre une « Histoire de l’Art ». La mort interrompit cette oeuvre colossale. Ses deux neveux, seuls héritiers éparpillèrent sa collection, et utilisant ce que les éditeurs appellent aujourd'hui "des fonds de tiroirs",  pour faire feu de tout bois, firent publier des lithographies de leur oncle dans un ouvrage intitulé : "Monuments des Arts du dessin" décrits et expliqués par Amaury-Duval,  prix cinq cents francs, chez Brunet Denon(un de ses neveux) 18 rue Sainte-Anne. Firmin Didot 1829

Dans le livre Histoire d'Os et autres abattis. de Clémentine Portier Kaltenbach  nous apprenons comment Vivant Denon se constitua certaines pièces de de son "Panthéon personnel", le très étonnant et macabre reliquaire.

Vivant denon membre de l'institut largeur.jpg

12:52 Publié dans LES PRECURSEURS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Reprise des "Jeudis du bocata", programme de Janvier

BOCATA

31, rue Milton

75009 Paris

01.40.16.82.85

Jeudi 15 Janvier

20H.45

Atanase Périfan

« Pas de quartier pour l’indifférence »

Chef d’entreprise, élu local et militant associatif, Atanase Périfan crée en 1990, Paris d’Amis ; puis en 2000, Immeubles en fête, la fête des voisins. En 2005, il lance : Pas de quartier pour l’indifférence, un appel à la mobilisation générale !

Jeudi 22 Janvier

20H.45

Stéphane Koechlin

« La légende du Baron Rouge »

Ecrivain, chroniqueur musical, Stéphane Koechlin raconte la légende de l’aviateur Prussien Manfred Von Richthofen et à travers elle, les débuts de l’aéronautique.  CARINE ET EUSEBIO hauteur.jpg 

Les soirées sont gratuites. Si vous souhaitez y participer, merci de réserver vos places afin que nous puissions nous organiser. Ceux qui le souhaitent peuvent se restaurer avant ou après les causeries, durant les interventions nous interrompons le service.

Carine et Eusebio

 

08:34 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

All the posts