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31/12/2008

Une cubaine reine de Paris : la comtesse Merlin( Maria de las Mercedes de Santa Cruz)

Par Bernard Vassor
Notice modifiée le 4 janvier 2008, sur les indications de Dominique Delord.
comtesse merlin cadre hauteur.jpg
Maria de las Mercedes Santa Cruz y Cardenas de Jaruco, a vu le jour à la Havane en 1788 (décédée en 1852 à Paris). Eduquée par sa grand-mère, elle intervint auprès de son père pour faire émanciper, une esclave qui lui appartenait, et qui était une ancienne reine congolaise devenue nommée Cangis*. Partie pour Madrid en 1802, elle épousa le général Christophe-Antoine Merlin en 1811.
Elle vint s'installer rue de Bondy **(René Boulanger maintenant) et tint un des salons les plus fréquentés de Paris sous la restauration et le règne de Louis-Philippe. Sa grande beauté et son charme attira chez elle les plus grands savants, artistes, littérateurs et musicien que comptait la capitale, dont La Fayette, Chateaubriand, George Sand, Mérimée, Balzac, Musset, Aguado.
Elle avait pris des leçons de musique du chanteur Garcia, le père de la Malibran (dont elle fut la première biographe) et participa à des concerts de bienfaisance*. On trouve de nombreuses notes dans la "correspondance Balzac" qui fut un habitué des soirées de la rue de Bondy.
Le compositeur Rossini fut lui aussi du nombre des participants les plus assidus de ses soirées où il accompagnait parfois au piano la comtesse à la voix de soprano unique, interprètant son opéra  Mathilde di Shabran, en compagnie de la Malibran et des chanteurs Lablache et Donzelli
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*Cangis qui vivait dans le royaume du Congo avait été couronnée reine en raison de sa grande beauté. Elle choisit son amant pour mari et le suivit lors d'une expédition contre une tribu ennemie. Elle le vit périr sous ses yeux, fut faite prisonnière et vendue à un capitaine négrier qui la transporta à la Havane où elle fut vendue au père de Mercedes.
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** Information que je dois à l'historienne d'art Dominique Delord, qui prépare une importante biographie de la comtesse créole qui devrait éclipser cette bien modeste notice.
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***Dont le fameux concert dans la salle du Wauxhall place du Château d'Eau (emplacement aujourd'hui de la rue de la Douane) le 1° mars 1831, au profit des réfugiés polonais.

 

13:12 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : rossini, balzac, malibran, garcia, maria de las mercedes de jaruco | Lien permanent | Commentaires (24) | | | | Digg! Digg

30/12/2008

Le chemin de fer urbain à vapeur de New-York

Par Bernard Vassor

Chemin de fer new-york largeur 02.jpg
En cette année 1865, la ville de New-York vient de remplacer les wagons tirés par des chevaux, par la machine à vapeur. L'usage de chemin de fer existait depuis longtemps dans cette ville, s'est accru dans une grande proportion, une seule voie traversait New-York il y a dix ans, et cette année (1865) il n'existe plus une seule grande rue qui n'ait de chemin de fer.
Les wagons à vapeur auto-tractés demeurent ce qu'ils étaient autrefois, seule, la cheminée, permet de les différencier des voitures à chevaux. C'est une petite machine à vapeur faisant tourner des bielles qui actionnent les roues sur les traverses métalliques en fer ou en acier. Chaque wagon possède son propre système de locomotion.
Ces machines peuvent ainsi plus aisément manoeuvrer d'avant en arrière, et s'arrêter à volonté pour faire monter ou descendre lezs voyageurs. Un sifflet à vapeur et une cloche placée à l'avant de la machine permettent au chauffeur qui a rempolacé le cocher, de crier gare, mieux qu'aucun cocher ne  pourrait le faire ce qui en rend l'usage moins dangereux pour les passants, les animaux ou tout autre véhicule.  

13:57 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

29/12/2008

Paris disparu, le célèbre chapelier Delion du passage Jouffroy

Par Bernard Vassor

PASSAGE JOUFFROY DELION largeur 1.jpg
15, 17, 19, 21, 23, passage Jouffroy, maison Delion et Caron.
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Dès l'ouverture du passage Jouffroy en 1847, le chapelier Delion connaissait déja une grande renommée. Dès cette époque, la marque Delion s'était imposée au goût des hommes élégants. La spécialité de la maison était le chapeau de soie, dont la fabrication dans l'usine d'Yvetot occupait un personnel considérable.

 

Une des premières activités de l'entreprise fut la fabrication de malles de voyage, comme le montre cette affiche de Benjamin Rabier, bien vite abandonnée pour la fabrication de couvre-chefs.

Les sous-sols de la galerie, portent encore l'empreinte du grand chapelier, des décors de mosaïques rappellent la raison sociale de l'établissement, avec son nom et les numéros occupés par le magasin. 
Trois restaurants pour touristes venus visiter Paris, y avaient leur siège la première année de la formation du passage : "Le Dîner de Paris", le "Dîner du Rocher" et le "Dîner Jouffroy" .
Le passage Jouffroy était si couru par la foule, disait Alfred Delveau, était si importante, "qu'il faut sérieusement et résolument jouer des coudes pour arriver à se faire jour à travers les allants et venants, qui vont par banc épais comme les harengs dans le détroit de la Manche. Les gens pressés aiment mieux faire une détour que de s'aventurer dans ce tunnel de verre, où l'on risque à chaque instant d'écraser les pieds de ses voisins ou d'avoir les côtes enfoncées par eux. Et notez je vous prie que je ne parle pas des jours de pluie ! Ces jours-là, le passage est tout à fait impraticable : quand on croit avancer, on recule, et tel qui avait mis une demi-heure pour arriver au milieu de la galerie, et qui s'applaudissait d'avoir fait tant de chemin, se trouve au bout d'une autre demi-heure, refoulé par les flots jusqu'au boulevard, par lequel il était entré"
Dès 1847, ce fut le terrain de chasse privilégié des lorettes, qui y trouvaient là un gibier facile. Pourquoi tant de monde poursuit Delvau ? :
"Je l'ignore, et ceux qui vont se promener là tous les jours l'ignorent aussi comme moi. C'est un lieu de rendez-vous et de promenade; on s'y attend, on s'y promène sans s'inquiéter du reste (..) les boulevardières, du moins une notable partie des boulevardières, ont l'habitude de traverser ce passage en descendant des hauteurs cuthéréennes de Breda-Street*, et, dame ! elles sont si provocantes en leur toilette de combat, ces chercheuses d'inconnus, qu'il n'est pas étonnant qu'on se presse un peu sur leurs traces pour les admirer du plus près possible et échanger avec elles des oeillades qui valent des cartes de visite."
 
Vue intérieure donnant sur le passage Jouffroy.
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Les magasins étant devenus trop petits, monsieur Delion eut l'excellente idée d'ouvrir une succursale au 24 boulevard des capucines.
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Delion collection historique hauteur.jpg
Une partie du magasin, était réservé à une sorte de musée, montrant les merveilles des progrès de conception depuis la création de la maison, grâce à Messieurs Caron et Delion.
Nous apercevons sur la première photographie, en haut,  l'entrée du "Petit Casino", l'ancien "Estaminet Lyrique" qui abrita le premier grand théâtre d'ombres en 1850. Avant le percement du passage Jouffroy, l'immeuble fut habité par Rossini, qui payait 900 francs de loyer annuel en 1826. L'immeuble fut démoli en 1835, et se trouvait à l'emplacement de l'Hôtel Ronceray.
*Breda-Street : nom donné au quartier Breda, du nom portée par la rue qui est aujourd'hui la rue Henry Monnier.

16:38 | Lien permanent | Commentaires (6) | | | | Digg! Digg

Paris disparu : Le restaurant Peter's du passage Mirès

Par Bernard Vassor

PETERS PASSAGE DES PRINCES largeur.jpg
Le restaurant Peter's, lors de son inauguration
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Le passage Mirès qui s'appelle aujourd'hui passage des Princes, portait le nom du financier qui en avait conçu et fait réaliser le projet. Son nom hélas, fut retiré, après la banqueroute frauduleuse de l'homme d'affaire bordelais Jules Mirès,après d'habiles spéculations en bourse, avec le soutien d'hommes politiques influents sous l'Empire, comme le duc de Morny, qui couvrit une opération, offrant ainsi un "cadeau princier" au financier véreux.
Le luxueux restaurant Péter's, connut une vogue immense, lors de l'exposition universelle de 1867. Tout Paris se précipitait chez Peter's qui avait fait construire un bassin qui contenait des crocodiles vivants, et des tortues gigantesques. Mais, l'imagination du restaurateur était sans borne. Pour satisfaire la curiosité de ses clients, il avait acheté un jeune ours de Sibérie, qui se promenait librement dans le restaurant, mangeant ça et là, au gré de son apétit, dans les assiettes de ses clients. Le directeur du théâtre Dejazet, venu déjeuner au restaurant, s'écria en apercevant l'animal : -"Je le reçois à mon théâtre". L'histoire ne dit pas ce qu'est devenu cet ours devenu plus agé, plus agressif et plus encombrant ?
La "Peter's taverne" comme l'appelle Alfred Devau, l'historiographe des plaisirs parisiens, avait pour spécialité "l'ale" et du "porter".
On y va plus pour y déjeuner que pour y dîner. La clientèle est composée de boursiers de gens de lettres de journalistes, et d'une clientèle bourgeoise, venue regarder manger tout ce petit monde. On y déjeune à l'anglaise ou à la française. Le patron, Pierre Fraysse, qui a anglicisé son prénom, ce qui n'est pas au goût de notre anglophobe ami Honoré de Balzac, a inauguré une double tarification. Une pour sa clientèle aisée, l'autre pour "les simples paysans". Le choix étant vite fait pour les dîneurs en galante compagnie ne voulant pas sembler être pingre. La "Turtle-sup" (soupe à la tortue) coûtait un franc cinquante au tarif paysan, et quatre francs pour les gens de bien.
L'autre spécialité était le Fleury,le plus exquis, venu directement de chez le vigneron, à un franc cinquante la bouteille (le salaire journalier d'une petite ouvrière, ou d'un manoeuvre)i

11:35 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : jules mirès | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

L'écuyer de cuisine de la reine, inventeur du "baba au rhum" Nicolas Stohrer de la rue Montorgueil

Par Bernard Vassor

Stoerer rue Montorgueil largeur.jpg
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C'est dans une rue située à la poterne de l'enceinte de Philippe Auguste, qui s"appelait au XIII° siècle, la rue du Mont Orgueilleux, (qui conduisait au Mons superbus), puis rue Nicolas Arrode,que le premier écuyer de cuisine de la reine de France Marie LesczinskaNicolas Stohrer, s'y établit comme boulanger pâtissier sur l'emplacement d'un ancien parc à huîtres. Il inventa une recette, proche de celle du kouglof polonais, un gâteau polonais.
A l'origine, la pâtisserie était arrosée de vin de Malaga, puis plus tard de rhum. On avait appelé ce dessert "l'Ali-Baba" .
Stohrer était né en 1706 en Alsace. En 1730, au moment de son installation, la rue où il s'installa s"était appelée rue Comte d'Artois. Elle changea ensuite pour devenir la rue de la Porte au Comte, de la Porte Comtesse d'Artois, puis simplement Comtesse d'Artois, avant de devenir, depuis 1792, la rue Montorgueil. Cette voie, avait à l'origine une tour qui génait le passage conduisant aux halles, elle fut démolie, à la demande d'un marchand de poissons, Nicolas Janvier. Il faut dire que cette rue très commerçante était le centre à Paris des arrivages de poissons, et surtout des ostréiculteurs réunis aux Bureau des huitres d'Etretat, de Cancale, le Bureau des huîtres de Fécamp quand à lui, se trouvait rue du Petit-Lion-Saint-Sauveur, qui était en ce temps là le prolongement de la rue Tiquetonne.
Plan 1830 Les Halles Montorgueil Hauteur.jpg
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L'échoppe de Nicolas Stohrer, était juste à côté du Bureau des chaises à porteur, qui existait encore vers 1910, en témoigne cette photographie
rue montorgueil 47 ancien bureau des chaises à porteur hauteur.jpg
Ancien Bureau Central des Chaises à Porteur
Vue prise de l'ancienne rue Tire-Boudin ou Tire-Putain, devenue aujourd'hui rue Marie Stuart.
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Ce "bureau central des chaises" était devenu une messagerie, et une remise de voitures à bras, quand la chaise à porteur était devenue inutile.
La rue a compté d'innombrables auberges, cabarets, estaminets et coupes-gorges de toutes sortes. Citons-en quelques uns : le Rocher de Cancale ou l'auberge Baleine puis Pécune et Clémendot les différents successeurs, le Rocher d'Etretat, Les dîners du Vaudeville, les Soupers de Momus, le cabaret Beauvais, le restaurant Philippe, le Compas d'Or, une demeure habitée vers 1750 par la célèbre présidente Gourdan, qui avait fait là ses premières armes, avant de recruter la Du Barry dans sa petite maison de la rue Saint-Sauveur. 
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La pâtisserie Sthorer fut décorée vers 1860 par Paul Baudry (1828-1886), du sol au plafond. Les ornements réalisés par ce peintre académique et mondain, sont toujours visibles aujourd'hui.
Stohrer décor Baudry 01.jpg
Stohrer décor Baudry 03 hauteur.jpg
Stohrer décor Baudry 02 hauteur.jpg
croissant d'Or Mlle Marquis Hauteur.jpg
La maison de Mlle Marquis, et l'enseigne du Croissant d'Or.
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Plus bas, vers "la pointe Saint-Eustache", le célèbre cabaret du Croissant d'Or fréquenté par le chevalier Giacomo Casanova de Seingalt, à l'étage au-dessus, Mlle Marquis, qui n'était pas dit-on très jolie, mais qui rencontrait un joli succès dans la galanterie, après s'être fait renvoyer de la Comédie-Française. ....
* Le sommet de ce Mons superbus se trouvait rue Beauregard.

09:44 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Tags : le rocher de cancale, nicolas stohrer | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg! Digg

24/12/2008

Paris disparu : "Au Cadran Lunaire" la boutique de luxe du faubourg Montmartre

Par Bernard Vassor

Baumann cadran lunaire 24 faubourg Montmartre hauteur.jpg
24 Rue du faubourg Montmartre
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Fondée en 1840, la bijouterie de monsieur Baumann offrait à la coquetterie féminine un immense assortiment de bijoux, qui lui assura un succès immédiat, si bien que le bijoutier ajouta un rayon d'orfèvrerie et d'argenterie à sa maison, à la demande de sa riche clientèle, heureuse de trouver là un choix d'objets de bon goût pour les cadeaux de fêtes ou de mariage.
Le souci artistique apporté à la ciselure des bijoux, autant que la beauté de ses pierreries choisies avec discernement en avait fait la maison parisienne la plus cotée.
La réputation justifiée d'être un véritable artiste de monsieur Baumann, connaissant l'art du bijou, où l'on retrouvait la manière des grands ciseleurs qui savaient garder aux pierres leur éclat. Il savaitrésister aux outrances de la mode, connaissance de l'art du bijou à toutes les époques.
Devenue plus tard une bijouterie-orfèvrerie, elle n'eut de concurent sérieux que la maison Ligeron 27 boulevard Bonne-Nouvelle. On y trouvait un choix considérable de services à thé, de services de décor de la table, mille accessoires de la toilette féminine, et des objets de petite et grosse orfèvrerie. Il en est qui semblent provenir d'appartements d'une favorite royale. 
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La curieuse maison mitoyenne était à la fin du 18° siècle une maison de rendez-vous galants tenue par une certaine madame Antoinette, qui préféra changer de nom pendant la révolution pour devenir la charmante Mlle Lise. 

17:00 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : baumann | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Etude sociale : une crèche en 1845, 144 rue Saint-Lazare

Par Bernard Vassor

Crèche 144 rue Saint-Lazare.jpg
Crèche, 144 rue Saint-Lazare.
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"Il faut qu'on cesse de confondre la charité avec l'aumône
(...)si les prêtres catholiques trouvent en France
des milliers de femmes nobles et riches pour en faire
leurs dames d'aumônes, pourquoi donc ne pas espérer trouver
dans cette même France, quelques centaines de femmes intelligentes
 et dévouées qui considéreraient comme un devoir,
un honneur se se faire femmes de chartité ?" (..)
Flora Tristan, Union Ouvrière, 1843
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Ne cherchez pas le 144 rue Saint-Lazare, toutes les maisons ruelles et impasses, à partir des numéros 126, ont été supprimées lors de l'aménagement de la gare du même nom et à l'élargissement à 20 mètres de cette voie. Cette rue est située sur l'ancien chemin allant de la rue Bourdaloue et Notre-Dame de Lorette, jusqu'à la rue de l'Arcade.Elle s'appelait à l'origine : chemin des Porcherons, et aussi rue d'Argenteuil, parce qu'elle conduisait à ce village. Elle prit son nom actuel en 1770 en raison de sa direction vers la prison Saint-Lazare, rue du faubourg Saint-Denis.
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La crèche de la rue Saint-Lazare, est une des trois premières (toutes dans le deuxième arrondissement de l'époque) crées à Paris, située juste après l'Hôtel des Chemins de Fer, avant la rue de l'Arcade. Rien ne permettait de la distinguer, un petit escalier de bois entre deux ateliers, conduisait au premier étage dont la porte portait l'inscription : Crèche de Saint-Louis d'Antin. Après une porte vitrée, une pièce spacieuse recevait une vingtaine d'enfants, surveillés par quatre "berceuses"vêtues d'un costume moins sombre que celui des soeurs, mais, aussi austères. Les berceaux métalliques étaient emboités d'un côté dans le mur, et soutenus de l'autre par de lourds pied en fer scéllés dans le sol. Les berceaux étaient garnis de rideaux et de couvertures blanches. La lingerie se trouvait dans une pièce au fond, et semblait bien moins tenue. Le bureau de la directrice était attenant à la lingerie, au mur, la liste des noms des fondatrices et des inspectrices, rien que du beau monde, la comtesse de Kersaint, Mme de Muron, la comtesse de Montjoie et bien d'autres noms à particule. A côté de cette liste, celle des médecins, tous bénévoles, et une autre avec les prescriptions d'hygiène, et le règlement de l'établissement.
Chaque berceau avait une plaque gravée au nom d'une personne qui avait payé l'équipement, berceau rideau couverture qui coûtait quarante franc environ. Pas de charité anonyme, on trouvait le nom du curé de Saint-Louis d'Antin, de la comtesse de Cumont, Mlle d'Artigues, Mlle de Vercy. Le prix de la journée de garde était de vingt centimes. La crèche était fermée le soir, les dimanches et jours de fêtes.
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Nous ignorons quelles étaient les conditions d'accès, et le choix qui était fait pour accueillir une soixantaine d'enfants dans tout Paris ?

14:11 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

23/12/2008

Alexandre Lenoir, fondateur du Musée des Monuments français

Par Bernard Vassor

ALEXANDRE LENOIR jardins Elysées.jpg
Le Jardin Elysée, tombeau de René Descartes
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A lire aussi, le livre de Clémentine Portier-Kaltenbach : Histoires d'Os et autres illustres abattis*.......
C’est en 1790, qu’un jeune élève de l’Académie Royale de peintre, après avoir fait ses humanités au collège Mazarin, conçut l’idée insensée de réunir dans un dépôt les monuments abandonnés du fait de la confiscation des Biens des maisons religieuses.

Il proposa un projet d’aliénation des Biens nationaux, au maire de Paris, Sylvain Bailly, ce projet qui fut accepté par l’Assemblée nationale. Sous la présidence du duc de La Rochefoucauld , Lenoir fut nommé conservateur et administrateur du dépôt, situé rue des Petits Augustins (aujourd’hui rue Bonaparte) au couvent « de la reine Marguerite ».

Alexandre Lenoir décida de l’organiser en musée qui sera consacré essentiellement aux monuments. Le musée fut ouvert au public en 1795. Il occupait un espace important avec des grands bâtiments, une chapelle, des salles entourées d’un jardin planté d’arbres, occupant l’espace de la cour de l’actuelle école des Beaux-Arts. En peu de temps Lenoir rassembla une foule d’objets précieux, de tableaux de sculptures, et notamment des tombes de personnages célèbres : Turenne, Molière, Descartes, Lafontaine, et d’Héloïse de d’Abailard, ces derniers étant réunis dans une chapelle gothique construite avec les débris du Paraclet.

lenoir tombeau Héloïse et Abailard.jpg
A gauche, dans le jardin, le tombeau d'Héloïse et Abailard.
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Là aussi, étaient les mausolées de Louis XII, François premier, et Henri II. Alexandre Lenoir fut blessé à la main, en voulant sauver de la destruction le mausolée de Richelieuprovenant de son château en Poitou. Lenoir fut également nommé conservateur du pittoresque  musée du parc Monceau. Joséphine de Beauharnais le chargea de l’embellissement de la Malmaison et de son musée privé. C’est lui qui acheta le portail du château d’Anet servant d'entrée à la chapelle. C’est par ordonnance royale le 18 décembre 1816 que le musée fut supprimé, la royauté rétablie, les œuvres furent dispersée. Lenoir assista impuissant au démantèlement de son musée. Il s’est ensuite consacré à l’écriture, sur l’histoire des arts en France, sur les antiquités égyptiennes du Louvre, des essais sur les hiéroglyphes, Il a écrit un ouvrage sur les masques du théâtre ancien. Il a participé aussi au « Dictionnaire de la conversation »,et  à «l’Encyclopédie moderne». Il est mort en 1839. Il avait épousé une femme artiste peintre, prénommée Adélaïde, connue sous le seul nom de Lenoir. 
* Clémentine Portier-Kaltenbach Histoire d'os et autres abattis, éditions J-C Lattes Paris

09:32 Publié dans HISTOIRE | Tags : héloïse et abailard, turenne, molière, dduc de la rochefoucauld escartes, lafontaine | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

22/12/2008

Le seul moyen de sortir de la crise actuelle

Par Bernard Vassor

seul moyen crise hauteur.jpg
Un conseilleur, pas trop visionnaire !!!!
Apôtre fougueux de l'absolutisme religieux et politique.
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 C'est de la crise de 29 dont parle ce brillant conseiller..... De 1829 bien sûr. Ses conseils éclairés : " de la nécessité de changer de gouvernement," il considère sous le point de vue politique que la justice et la vérité sont des mots vides de sens. "Il n'y a en matière de gouvernement, ni justice, ni vérité absolue; et toute mesure est toujours juste, comme tout principe est toujours vrai, quand ils sont conforme à l'ordre établi, et qu'ils tendent à le maintenirCharles Cottu (1777- ?) théoricien ultra-royaliste qui inspira la politique du gouvernement de Charles X et précipita sa chute l'année suivante. Magistrat et écrivain, il fut sous le premier empire conseiller à la cour impériale de Paris. Il conserva son poste sous Louis XVIII, puis sous Charles X. Il était également directeur du journal ecclésiastique, politique et littéraire: "L'Ami de la religion et du roi".
Il fut démissionnéen 1830, dès l'arrivée de Louis-Philippe.
"De la nécessité d'une dictature",par M.Cottu : dans cet ouvrage, l'auteur se compare aux sauvages du Canada qui prennent plaisir à irriter leurs ennemis par le récit des cruauté qu'ils ont exercées contre eux à la guerre, et par tout ce qui peut exciter leurs ressentiments.
Dans sa grande bonté, monsieur Cottu n'est pas aussi barbare qu'il se plaît à le dire, ce n'est point une dictature à broyer le monde. Il s'agit simplement de remédier à la loi des élections, et d'armer la royauté. Il prétend que la monarchie est en péril, et qu'il ne tient qu'à elle de se préserver ...N'y-a-t-il rien de si déraisonnable dans la dictature de monsieur Cottu ? 
Il s'est beaucoup inquiété de système pénitentiaire, qu'il est allé étudier en Angleterre. A son actif, on lui doit la création de la Société pour l'amélioration des prisons en 1819.

16:26 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

21/12/2008

Histoires d'Os

histoires d'Os clementine portier kaltenbach.jpg
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C'est à une véritable enquête policière et historique que ce livre nous convie. L'auteur, Clémentine Portier-Kaltenbach est journaliste spécialisée dans l'histoire de Paris et la petite histoire en général. Elle est chroniqueuse au Nouvel Observateur (Paris Premières) sur RFI ( Les visiteurs du jour) et participa aux côtés de Stéphane Bern à l'émission Secrets d’histoire sur France  2.

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Un  voyage à travers les siècles, en compagnie de Descartes, de Richelieu, de Cadoudal, Napoléon, Jeanne d'Arc, de nombreux rois de France, tous ont été réduits à l'état de reliques pour collectionneurs en raison de spéculations morbides, voyageant au gré de l'histoire, de sépultures provisoires en caveaux illustres. Faisant pour certains des entrées et sorties aléatoires. Clémentine Portier-Kaltenbach, tantôt inspecteur de police, tantôt médecin légiste, s'est livrée à des recherches et des analyses sur les crânes, les barbichettes, les bras, jambes, des viscères et les ossements de nos ancêtres les plus illustres. Une histoire "à dormir debout" pour ce qui concerne Nostradamus, qui n'avait pas prévu certaines choses.....

Curieuse aussi, est l'histoire du bras droit de Marat sur le tableau peint par David, que je vous laisse découvrir, comme je l'ai fait avec stupéfaction.

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Bien des énignes ont ainsi été résolues, mais il reste beaucoup de mystères. L'auteur réussit à nous faire partager son admiration pour Vivant Denon et son reliquaire, véritable concentré émouvant de personnages illustres. Je n'ai pas trouvé dans ce livre le nez de Cléopatre, mais une partie de l'anatomie de Raspoutine, dont il réservait l'exclusivité à ses femmes et à son docteur....

Je ne veux pas trop vous en dire pour ne pas vous priver le découvrir vous-même, si vous avez envie de savoir où se trouvent des fragments osseux d'Héloïse et Abélard..... j'ai bien dit osseux ! 

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ISBN 978-2-7096-2830-3

11:37 Publié dans HISTOIRE | Tags : clémentine portier-kaltenbach | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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