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31/01/2009

DOSSIER GERARD DE NERVAL : A PROPOS DE LA RUE DE LA VIELLE LANTERNE, "LE TROU DU SOUFFLEUR"..... ET DE SARAH BERNHART

Par Bernard Vassor
rue de la Vieille Lanterne Nerval hauteur.jpg

Depuis plus d'un siècle; tout le monde répète (moi le premier) que c'est à l'emplacement de l'endroit où Gérard s'était pendu, qu'était le trou du souffleur du Théâtre qui porte aujourd'hui le nom de Sarah Bernhart.

rue de la Vieille lanterne hauteur.jpgOr, celle-ci écrivait le 20 septembre 1907, au journal : "L'Intermédiare des cherxheurs et des curieux" :

"Jamais je n'ai eu de souffleur, Vous chercheriez vainement sa boite sur mon théâtre, et jamais je n'ai consenti à l'admettre dans ma troupe, mes artistes le savent, Ils apprennent leurs rôles, ils les connaissent aussi bien que possible et peuvent les interprêter sans défaillance". Sarah Termine sa lettre par une anecdote concernant Coquelin (aîné) qui avait exigé la présence d'un souffleur,

Sarah promit, mais au moment de la représentation..... pas de souffleur, Coquelin joua la pièce sans se tromper, et ne réclama jamais plus de souffleur.

Sur le plan de Verniquet de 1798, la rue de la Vieille Lanterne, était parralèle au quai de Gesvres et partait, d'un côté de la place du Marché aux Veaux, et donnait dans la rue de la Tuerie, qui elle même conduisait en équerre à la rue du-Pied-de-Boeuf pour se terminer rue de la Joaillerie à l'emplacement approximatif de la rue de Rivoli. L'égout à l'époque de l'activité de la Grande Boucherie, derrière  la prison du Châtelet passant par la rue de la vieille Lanterne, charriait des flots de sang jusqu'à la Seine. Si vous ajoutez à cela, les odeurs de la rue de la Planche Mibrai (aujourd'hui le début de la rue Saint Martin) vous pouvez imaginer le tableau !

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Rue de la Vieille Lanterne Perrot largeur.jpg
Plan de Perrot, 1835
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mise à jour le 31 janvier 2009

11:07 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg! Digg

30/01/2009

MARGUERITE BELLANGER "La Montespan" de Napoléon III

Marguerite Bellanger, ou Bellengé
medium_marguerite_bellanger_la_femme_homme_d_affaires_05.jpg
Par Bernard Vassor
LA FEMME "HOMME D'AFFAIRES"
Née en 1838 ou 1840 à Saumur, décédée en 1886.
 De taille au dessous de la moyenne, mince, fluette, blonde, très joile avec de beaux yeux éloquents. Arrivée à Paris, elle débuta au théâtre, puis, après de nombreuses liaisons, elle devint la maîtresse officille de Napoléon III. On a prétendu en faire la Montespan de Napoléon III, en raison de sa liberté de langage. 
L'impératrice Eugénie avait diligenté Adrien Devienne président de la cour impériale* auprès de Marguerite qui faisait croire à l'Empereur qu'elle était enceinte de lui. Le magistrat était chargé d'éloigner la courtisane afin d'éviter un scandale public.
Marguerite Bélanger lettre napo.jpg
Lettre à Devienne, où Marguerite avoue avoir menti sur la date de son accouchement pour faire croire à l'empereur qu'il était le père de son enfant.
........
Elle poursuivit sa carrière dans la "bicherie", en devenant l'amante des hommes les plus puissants. Gambetta, puis le général de Lignière. Elle possèdait un hôtel particulier avenue de Wagram, et elle donnait des dîners quotidiens à son domicile 11 rue de Mogador, rendez-vous des bonapartistes. Fréquente le salon d'Adèle Courtois. Elle épousa Kulbach. Elle est morte dans son château de Villeneuve sous-Dammartin (Seine et Marne) en 1886.  
Cet Adrien-Marie Devienne entretenait une prostituée Antoinette Berger 37 rue Labruyère au deuxième étage.

17:13 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg! Digg

29/01/2009

Deburau, suite, "Les Enfants du Paradis"

Par Bernard Vassor

Les Enfants du paradis chantal largeur.jpg
Affiche communiquée pa Chantal C.
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Jean Gaspard Deburau qui renouvela le type du "Pierrot", débuta au théâtre des Funambules. la même année (1816) dans le même théâtre que Frédéric Lemaître.  Quand Jules Janin fit paraître une biographie de Debureau, en 1832, ce fut dans tout Paris, un cri unanime : "Pourqoui le prince des critiques est-il descendu aussi bas ? " C'est son ennemi Félix Pyat qui écrivit dans un journal : "Voilà l'histoire d'un Pierrot écrite par un Paillasse". Un feuilleton la même année lui fut consacré dans "Le Journal des Débats". Ce que ne dit pas la biographie de Jules Janin, écrite donc en 1832, c'est qu'en 1836, le célèbre Lacenaire ( Marcel Herrand dans les Enfants du Paradis) était guillotiné. Trois mois plus tard, notre Jean-Gaspard, assassinait un jeune apprenti du nom de Vielin, qui l'avait moqué sur la fidélité de sa femme qui n'était pas à toute épreuve. (La rumeur de son infortune était parvenue aux oreilles du grand public) Après un rapide procès, Deburau fut acquitté. Marcel Carné en fit un des personnages clés de son film dont Jacques Prévert avait écrit les dialogues, donnant à Deburau le nom de Baptiste.
Sacha Guitry lui consacra une pièce de théâtre intitulée Deburau, tout simplement.

19:05 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Une congrégation aux Etas-Unis au XIX° siècle : Les Méthodistes

Par Bernard Vassor

Réunion Méthodiste en 1850.jpg
Réunion Méthodiste (Camp-meeting) aux environs de Baltimore en 1845
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Cette société protestante créée à Oxford en 1720 par John et Charles Wesley, tira son nom de le vie simple et austère que menaient ses adeptes qui entendaient appliquer strictement les principes de l'évangile. En 1755, Georges Whithefield, un prédicateur qui attirait des milliers d'auditeurs, rejoignit le groupe des Wesley. Les adeptes se réunissaient matin et soir en plein air pour prier. Les méthodistes se sont séparés de l'Église anglicane, puis se sont divisés en deux branches : Les adhérents de Wistley, qui interdisaient les spectacles le jeu et les bals, adoptant la doctrine du théologien Hollandais Arminius(1560-1609) et ceux de Withefield, qui sont des calvinistes purs et durs. Leur religion s'est répandue dans les colonies Anglaises ainsi qu'aux Etat-Unis. Le Camp-meeting que nous voyons sur la gravure ci-dessus, se déroulait dans une clairière. Tout autour de tentes, on avait abattu des arbres, et les branches, grossièrement équarries, dépouuillées de leurs branches, servaient de bancs aux religionnaires. Au centre de l'enceinte, un stand, fait de planches grossièrement rabottées, sur lequel, un prédicateur, le Révérend John Maffit, proférait un discours, où le nom du seigneur revenait à chaque phrase. Son discours éléctrisait les auditeurs, sa voix était d'une puissance, et d'une sonorité impossible à décrire Les femmes de l'assistance qui devaient à haute voix confesser leurs fautes, et promettre de ne jamais recommencer.
.........
John Maffit ne termina pas paisiblement sa carrière de prédicateur. En 1849, il épousa une femme de Baltimore, puis il amena chez lui une concubine. Son épouse légitime porta plainte, la justice des hommes le condamna, et il fut évincé de son Église. Certains témoignent l'avoir rencontré dans une colonie de chercheurs d'or.
........
La secte s'est ensuite morcelée en une multitude de petites chapelles, des "méthodistes anciens", " méthodistes nouveaux", "les méthodistes de la nouvelle itinérance", "les Kitanites", "les Brianites, ou Field méthodistes", "les Jumpers" (sauteurs), "les Jeckers" (aboyeurs)
C'était la religion la plus répandue dans toute l'Union.

11:08 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

28/01/2009

Un spectacle au temps de "La Bohème" chez des Buveurs d'Eau

Par Bernard Vassor

Nadard fête champêtre largeur.jpg
Gaspard-Félix Tournachon avait vingt ans en 1840, quand il organisa cette réunion d'artistes de la bohème, popularisée plus tard par Henri Murger. Après des études de médecine avortées à Lyon, Félix Tournachon travailla dans différentes petites feuilles à Paris et fréquenta le milieu de la jeunesse artistique. Il avait l'habitude d'ajouter à la fin de chaque mot, comme dans le javanais ou le louchebem, la terminaison DAR, ainsi, ses amis le surnommèrent "Tournadard". Il prit alors le pseudonyme de Nadard, avec un D, qu'il supprima par la suite.
Avec l'aide de Polydore Millaud, le financier bien connu de la rue Saint-Georges, il fonda "le Livre d'Or" , concurent du journal "L'Artiste" le Livre d'Or n'eut que neuf numéros.
NADAR auto-portrait hauteur.jpg
Auto-portrait
......
Voici le "programme" d'une soirée dans son minucule logement de la rue Montmartre :
A huit heures précises, entrée du sprituel M. de Coylelin, promenade dans les salons, tir aux pigeons, balançoires.
Les spirituels auteurs exécutent avec M. Alfred Francey* homme de lettres, et gérant de l'ex-Livre d'Or, un pas figuré représentant: Premier tableau : La lanterne du mérite représentée par la chandelle de l'opulence.
Deuxième tableau : Les Muses secourues et protégées par Plutus(Francey)
A huit heures et demie :
Scènes parlées, par M. Debureaux(en réalité un certain Bache,acteur au "Vaudeville" habillé en Pierrot)
A neuf heures :
M. A. Léon Noël, poète d'Orléans exécutera les poses du Gladiateur mourant, et de l'Apolon Pythien.
-N.B. Les exercices exigeant que M. A. Léon Noël, poète d'Orléans, soit entièrement nu, pendant toute leur durée les fenêtres seront soigneusement ouvertes et les ventilateurs joueront.
A neuf heures et demi :
La Cour d'assises, par M. Fontallard-tichaud-des-reins-sur,
N.B. Cette scène improvisée sera jouée pour la dernière fois.
A dix heures :
Cours d'anatomie pratique par M. A. Léon Noël, poète d'Orléans
-N.B. Même jeu pour les ventilateurs.
A dix heures :
M. Drouot ( dit le philosophe inconnu) lira un mémoire sur l'Origine des idées --puis, chansonnettes grivoises, par M.Alfred Francey
A onze heures :
Le Varicocèle malgré lui, ou les Hannetons sans le savoir, scène historique exécutée par des dames masquées-
Grande tombolaFeu d'artifice -Danses odieuses -Cris sauvages - Hallucinations incongrues et personnelles des spirituels auteurs.
La fête sera terminée par une
SURPRISE.
Il y aura des femmes propres.
.......
M. de la Tour-Nadar n'a reculé devant aucun sacrifice pour procurer aux personnes qui voudront bien l'honorer de leur confiance tous les plaisirs compatibles avec les moeurs et la destination de l'établissement.
Signé :
Pour .M. de la Tour-Nadard
son secrétaire........
le="text-align: center">La réunion aura lieu chez M. Tournachon, n° 88 rue Montmartre
Paris 28 novembre.
...................................................
*Un des fondateur avec Adrien Lelioux, Léon Noël et Henri Murger de l'Association des Buveurs d'Eau, 3 rue de la Tour d'Auvergne, il n'était pas du tout homme de lettre du tout, après la faillite du Livre d'Or, il retourna à Lyon et se réfugia dans le commerce de ses parents.

11:18 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

27/01/2009

L'Abbaye-de-monte-à-regrêt suite....

Par Bernard Vassor

guillotine affiche Commune de Paris 1792.jpg
.......
Après l'exécution du premier condamné, la machine restée sur la place du Carrousel reprit du service le 22 août, après le premier jugement du "Tribunal criminel", la Commune insurrectionnelle du 10 août, prenait l'arrêté reproduit sur l'affiche ci-dessus. Le 27 du même mois Charles Henri prit la décison de transporter "le rasoir national" sur la place de grève pour raccourcir trois faussaires. Le bourreau obtint du Conseil général la construction d'un second appareil. Grâce à la délation, et aux visites domiciliaires, les prisons furent abondamment alimentées. Deux machines seront-elles suffisantes ? "La bourrique à Sanson" commença alors sa marche funèbre, les nobles, les riches, les pauvres, les Hébertistes, les Girondins, les jeunes, les vieux, "pendus aux crocs sanglants du charnier populaire" furent livrés au conducteur de "la bourrique assoifée de sang". On imagina, pour aller plus vite des "appareils ambulatoires" (comme celui qui se trouve au musée Carnavalet).
Ce qui permit à Charles Henri de voyager en province. Des magistrats, infatiguables, et des juges, ne craignaient pas de rappeler leur patriotisme en faisant suivre leur nom, comme le docteur Roussillon : du terme "Juge guillotineur".
Roussillon Juge guillotineur largeur.jpg

09:56 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

26/01/2009

Un précurseur, le premier "initié époux de la Veuve" : Nicolas Jacques Pelletier

Par Bernard Vassor

Guillotine hauteur.jpg
L'invention du docteur Louis.
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C'est bien le docteur Antoine Louis,chirurgien, sécrétaire perpétuel de l'Académie de médecine, qui inventa cette machine à couper les gens en deux, avec l'aide d'un facteur de piano du nom de Schmidt. Les premières expériences eurent lieu passage de l'Ancienne-Comédie sur des moutons.
Il publia parmi une multitudes de thèses de médecine et de chirurgie, en 1749 : "Lettres sur la certitude de la mort", et rédigé de nombreux article de l'Encyclopédie anatomiste de Diderot et d'Alembert. Il eut la présence d'esprit et le bon goût de mourir en 1792, l'année où l'on expérimenta son appareil sur le vif...., le docteur Guillotin, élu membre de l'Assemblée nationale, n'en ayant été que le publicitaire. Il s'en fallut de peu que sa machine ne s'appela " La Louison".
Le premier homme-tronc fut un bandit convaincu de vol avec violence sur la voie publique : Nicolas-Jacques Pelletier. Sa condamnation datait du 24 janvier 1792 : la peine ne fut exécutée que le 25 avril de la même année sur la place du Carrousel, par Charles Henri Sanson,
........
Le journal de Prudhomme donneur de leçons dans "Révolutions de Paris" publia ce jour là le récit de la découpe à la lame d'acier, avec les vers prémonitoires de Malherbe :
"Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N'en défend par les rois". (de la mort)
...............
Antoine Louis extraits hauteur.jpg
Extraits de quelques écrits du docteur Antoine Louis.

16:40 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

JUSTINE PILLOY dite ALICE OZY

 Par Bernard Vassor 

 medium_ALICE_OZY_CHASSERIAU_1849_05.jpg

Alice Ozy, modèle pour : Baigneuse du musée Calvet d'Avignon,  par Chassériau  

Justine Pilloy vit le jour en 1820, Elle fut actrice, chanteuse,  entretenue par le Duc d'Aumale, la courtisane Alice Ozy, fut baptisée Aspasie par Théophile Gautier. Placée en apprentissage pour ne pas gêner les amours adultères de sa mère. Déflorée par son patron, elle estima qu'elle ne trouverait facilement pas à se marier. Elle se lança donc dans "la haute bicherie" Elle vécut surtout des largesses de ses adorateurs, au rang desquels se trouvait le fils de Louis-Philippe, duc d'Aumale, qu'elle abandonna pour se consacrer à des banquiers plus fortunés. Elle eut une  aventure avec Victor Hugo et son fils Charles medium_charles_HUGO_05_SEPIA_CADRE.jpg, histoire que le Tout Paris racontait sous cape. Alice appelait Charles Hugo son Chérubin ; elle lui aurait dit : Charles, vous êtes vraiment très gentil, mais je vous trouve un peu trop négligé. Votre cravate est mal mise, votre linge n'est jamais frais. Enfin vous manquez de tenue."
Victor Hugo adresse lui adresse une lettre enthousiaste : ..."Dites moi ce que puis faire pour vous être agréable. Parles !  ---Comme réponse il eut : "Rendez au pauvre Charles sa côtelette et laissez-lui son linge blanc. C'est tout ce que je vous demande."
Elle fut également la maîtresse de Théophile Gautier. 

Alice Ozy, la charmante actrice du théâtre des variétés, avait demandé à Victor Hugo de faire pour elle quelques vers. Il lui avait envoyé ce quatrain :

A Mademoiselle Alice Ozy.
Platon disait, à l’heure où le couchant pâlit :
-dieux du ciel, montrez-moi Vénus sortant de l’onde !
Moi, je dis, le cœur plein d’une ardeur plus
profonde :
-madame, montrez-moi Vénus entrant au lit !
billet d’Alice Ozy :
grand merci, monsieur ! Les vers sont charmants, un
peu légers peut-être si je me comparais à Vénus,
mais je n’ai aucune prétention à la succession.
réponse de Victor Hugo :
un rêveur quelquefois blesse ce qu’il admire !
Mais si j’osai songer à des cieux inconnus,
pour la première fois aujourd’hui j’entends dire
que le vœu de Platon avait blessé Vénus.
Vous le voyez, madame, je voudrais bien vous trouver
injuste ; mais je suis forcé de vous trouver
charmante. J’ai eu tort et vous avez raison. J’ai
eu tort de ne me souvenir que de votre beauté. Vous
avez raison de ne vous souvenir que de ma hardiesse.
Je m’en punirai de la façon la plus cruelle et je
sais bien comment.
Veuillez donc, madame, excuser dans votre gracieux
esprit ces licences immémoriales des poëtes qui
tutoient en vers les rois et les femmes, et
permettez-moi de mettre, en prose, mes plus humbles
respects à vos pieds.
Dimanche, midi 15 août 1847.

Victor Hugo 

La photographie ci-dessus est celle de Charles Hugo 

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25/01/2009

Le Théâtre "Réaliste" de Monsieur de Chirac

Par Bernard Vassor

Passage de l'Opéra galerie du barometre hauteur.jpg
Passage de l'Opéra, galerie du Baromètre.
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Il m'a été très difficile de trouver des informations sur l'existence de ce curieux spectacle et sur ce Monsieur de Chirac, entrepreneur de spectacles. Des chroniqueurs du XIX° siècle en parlent à mots couverts, comme on évoque des livres vendus sous le manteau. Ce fameux "Théâtre réaliste" consistait en un spectacle avec des acteurs peu vêtus, ou bien même pas du tout selon des témoignages indirects de personnes qui en ont connu d'autres qui ont connu l'homme qui a connu le théâtre érotique du passage de l'Opéra.
.......
Dans une vie antérieure, j'ai rencontré beaucoup d'érudits qui me disaient avec un air inspiré, avoir en leur possession des programmes du Théâtre de Chirac, j'en attend toujours la communication.....
D'après certains, M. de Chirac donna des représentations dans l'ancien théâtre Pardès, rue Rochechouart, puis, aux Funambules de la rue Fontaine, rebaptisé Mayol en 1900, et au Théâtre d'Hiver de l'Alcazar 10 rue du faubourg Poissonnière. Tout cela bien avant  " Le Coucher d'Yvette" spectacle donné par Maxime Lisbonne au 75 rue des Martyrs. 

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Du portier au digicode, en passant par le concierge.

Par Bernard Vassor

Concierge hauteur.jpg
.......
Depuis l'antiquité, jusqu'au début du XIX° siècle, c'était le portier qui était le gardien des maisons, aussi bien dans la Rome d'Auguste ou de Néron, chez les grecs, les germains. EsclaveS ou domestiques, les portiers étaient de tous temps considérés après les coiffeurs, comme les gens les plus bavards et cancaniers. Il jouaient un rôle important au moyen-âge. Balayer le devant des maisons, escaliers et corridors, épousseter les niches des saints qui ornent les façades, graisser le marteau qui sert de heurtoir à la porte d'entrée, dérouiller les anneaux sur le devant de la maison où l'on attache ânes, mulets ou chevaux. Il fallait aussi sonner la cloche aux heures des repas, chasser les mendiants, chanteurs des rues ou les créatures louches. Voilà le travail du portier, qui doit aussi nuit, sortir avec une lanterne pour raccompagner ou accueillir les visiteurs. A Paris, les aristocrates, les gens de biens, les bourgeois enrichis, les comédiennes en renom et les grands seigneurs engageait à la place des portiers,  des Suisses que l'on faisait venir d'un canton helvétique. C'étaient des hommes de haute taille, d'une grande prestance à qui l'on faisait revêtir de somptueuses livrées. La Révolution rétablit l'usage des portiers. Ceux-ci connurent une vogue considérable dans les romans et au théâtre.
Henry Monnier fut surnommé l'Hérodote des portiers et des portières, en créant deux types : Mâme Pochet et Mâme Gibou. Balzac lui fit de Mme Gibot, une grasse comère qui épousa "ce gros n'amour de Gibot". Quand à Gavarni, ses portières étaient des mère de jeunes femmes devenues actrices, grosses matrone qui conduisaient leur fille chaque soir au conciergeatoire. Et puis Eugène Sue immortalisa le concierge qui s'appelait de son nom véritable Monsieur Pilet, il le fit entrer dans la postérité sous le nom de Pipelet.
Monsieur Pilet avait d'abord été épicier en province, avant de venir à Paris où il avait tenu une loge de concierge au numéro 8 de la rue de la Chaussée d'Antin. C'était un homme très maigre, au visage très triste. Il y avait dans son immeuble un peintre qui avait refusé de faire gratuitement le portrait de sa femme sous prétexte qu'il la trouvait trop laide. L'ancien épicier devenu concierge lui voua une haine inextinguible. Un autre peintre, qui connaissait Eugène Sue lui proposa de rencontrer Pipelet. Sue lors de sa rencontre, raconta au concierge qu'une princesse polonaise qui l'avait aperçu sur le pas de sa porte était tombée éperduement amoureuse de lui, et qu'elle sollicitait pour rêver de lui, un mêche de ses cheveux, qui d'ailleurs étaient fort rares. Le concierge céda à la demande de l'écrivain. Le même soir, des inconnus se présentèrent de la part d'une baronne allemande, d'une comtesse russe et d'une marquise italienne pour lui demander aussi quelques cheveux. Puis chaque jour d'autres solliciteurs se présentaient pour réclamer pour eux-même ce qu'ils considéraient être leur dû. Le pauvre homme n'osait plus ouvrir sa porte ni tirer le cordon. La plaisanterie fut à son comble, quand Eugène Sue annoça à son coiffeur qu'il trouverait au 8 rue de la Chaussée d'Antin une occasion superbe d'un solde de cheveux. Le coiffeur se précipita, et fut on s'en doute très mal reçu. Le pauvre Pillet eut une fièvre cérébrale et faillit en mourir.
Quand le feuilleton des Mystères de Paris parurent en 1846 dans le Journal des Débats, Pilet devenu Pipelet dans le roman acquit une telle célébrité que lorsque on lui lut les passages où son nom était mentionné, il fut transporté de joie. Il se considérait même comme le collaborateur, le co-auteur en somme d'Eugène Sue et il lui arrivait de dire, lui qui était illétré : "nous les hommes de lettres". Il mourut en 1849. Un autre concierge célèbre par son fils fut le père d'Henry Murger qui était tailleur, et tenait une loge rue des trois-Frères au numéro 5, et non pas rue Saint-Georges comme le répètent tous les ânes. L'auteur des Scènes de la de Bohème, eut bien des fois maille à partir avec les confrères de son père, en déménageant plus d'une fois à la cloche de bois.
La loge des concièrges était située parfois au fond de corridors sombres et puants, quelques fois à l'entre-sol, d'autre dans un sous-sol humide.
Casino des concierges largeur.jpg
Une autre vieille connaissance, Maxime Lisbonne, "Le d'Artagnan de la Commune", comme l'avait surnommé son biographe mon ami Marcel Cerf, avait ouvert une salle de spectacle 75 rue  Pigalle à qui il avait donné comme joli nom "Le Casino des Concierges".
Enfin pour terminer ce chapitre des concierges, il y en eut un, cher à notre coeur, au 10 rue Cortot à Montmartre qui connut une destinée hors du commun......
Vous avez aujourd'hui pour remplacer ce petit métier qui disparaît, des digicodes électroniques, et pour tirer le cordon un interphone !!!

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