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30/11/2008

Un anthroponyme grand ou petit : Larousse

Par Bernard Vassor

Larousse monument hauteur.jpg
Monument de Pierre Larousse à Toucy (Yonne)
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Pierre-Athanase Larousse est né à Toucyen 1817, mort à Paris en 1875. Après des études primaires dans sa ville natale, après l'obtention d'une bourse, il fit de courtes mais brillantes études à l'Université de Versailles. Il revint en 1837 (il avait vingt ans)prendre chez lui, la direction de l'école primaire de Toucy que venait de fonder Guizot. C'est là qu'il conçut de briser la routine, considérant l'enseignement pédagogique suranné. Venu à Paris, en 1849, il commença avec un compatriote Augustin Boyer*, la publication d'ouvrages classiques de grammaire, de lexicologie, de méthode de lecture etc..Il publia son premier dictionnaire en 1856, et d'innombrables livres de Gymnastique intellectuelle, et autres Flore latine des dames et des gens du monde, un dictionnaire lyrique en collaboration avec Félix Clément.**Parallèlement il fonda un journal d'enseignement, "L'École normale" dans lequel il prônait l'obligation et la gratuité de l'enseignement primaire.
Se voulant l'héritier des encyclopédistes, il entreprit en 1863 la publication du premier fascicule du Grand Dictionnaire Universel (G.L.U en langage universitaire). Cette oeuvre gigantesque, à vocation républicaine et laïque, parfois amusante, ironique et partiale provocatrice dans ses formulations sera réunie après la mort de son auteur en 17 volumes par son neveu Jules Hollier (1842-1909)qui dirigeait l'imprimerie de la rue Notre-Dame-des-Champs.  Après une attaque cérébrale survenue en 1871, Larousse, n'ayant pas d'enfant, c'est Hollier qui continua l'oeuvre du maitre. Jules Hollier s'assura le concours de Jean-Baptiste Boissière (1806-1885) et Alfred-Joseph Deberle(1835-1877) pour venir à bout de cette entreprise. Après la mort du fondateur (1875), c'est sa veuve qui reprit la publication en association avec son neveu Jules Hollier-Larousse.
Jules hollier-Larousse Hauteur.jpg
Pour la petite histoire, Pierre Larousse fréquentait les cafés littéraires, dont la Brasserie des Martyrs, où il rencontrait des littérateurs qu'il engageait pour la rédaction de notices qu'il payait à la ligne. En dehors des personnes déjà citées, Hollier, Deberle, Boissière, nous pouvons ajouter Jules Andrieux, un des personnages clés de la Commune de Paris, qui rédigea l'article Pédagogie en plus d'une vingtaine d'autres. Il n'écrivit donc pas seul, commme le prétendent certaines notices biographiques cet ouvrage dont on peut contester par ailleurs la valeur de certains articles.... 
*Avec qui il fonda la librairie Larousse et Boyer en 1852
**Musicien, compositeur, musicologue, maitre de chapelle des églises Saint-Augustin, Saint-André d'Antin, organiste de l'église de la Sorbonne auteur de nombreux ouvrages historiques relatifs à la musique religieuse, et  de recueils de motets, de compositions musicales, de poésies du quatrième au quinzième siècle.

11:38 Publié dans Histoire littéraire | Tags : pierre-athanase larousse, larousse et boyer, jules andrieux, deberle, jules hollier | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

29/11/2008

Histoire de la photographie, Ernest Lacan, un précurseur le la presse scientifique consacrée aux Beaux-Arts et à la photographie.

Par Bernard Vassor

Ernest Lacan double cadre hauteur.jpg
Son nom est inséparable des progrès et de l'évolution de la photographie à ses débuts.
Ernest Lacan (1828-1879), fut le premier rédacteur en chef de la revue (La Lumière) organe de la société héliographique crée par le colonel de Monfort et l'abbé Moigno, le 9 février 1851. Cette société avait pour ambition de révéler les progrès et les travaux scientifiques "d'écriture avec le soleil" et d'être un lien entre les Beaux-Art et l'héliographie considérée comme une science. Les membres de cette société venaient d'horizons différents : de la littérature, de la peinture, de l'architecture de diverses branches de la science etc. Parmi les membres fondateurs, le comte Olympe Aguado, élève de Le Gray, photographe lui-même ami de l'empereur de de l'impératrice avec qui il aurait dû se marier si sa famille ne l'avait empêché...
"La Lumière" fut le premier hebdomadaire consacré à la photographie, parut jusqu'en 1867.
En 1861, Ernest Lacan quitta "La Lumière"pour devenir le rédacteur en chef du "Moniteur de la Photographie" en mars 1861 
,la lumiere hautteur.jpg
La Société d'héliographie fut remplacée en 1855 par la Société Française de Photographie, où Hypolitte Bayard, Georges de Bellio et Eugène Delacroix figurent parmi les membres de la commission.
En 1856, Disdéri, le photographe du boulevard des Italiens* dût déposer son bilan, Lacan fut nommé syndic de faillite.
En 1854, Lacan se fit le propagateur zélé d'un nouveau procédé de transcription de photographies par la similigravure.  proche de la gravure sur bois. Ce n'est qu'à la fin su siècle que ce procédé amélioré sera généralisé dans la presse.
*La maison qui était occupée par le prestidigitateur Chocat-Hamilton.Elle occupait deux grands étages, le premier, le magasin et un salon pour les dames, le second avait deux grandes terrasses recouvertes de châssis en verre bleu.

11:57 Publié dans LES PRECURSEURS | Tags : ernest lacan colonel de monfort, abbé moigno | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

28/11/2008

Histoire anecdotique : M.Gaudy, le bonnetier, "hermaphrodite" de la rue du faubourg Saint-Denis

 

Par Bernard Vassor

BALZAC PETIT hauteur.jpg

Dans un petit ouvrage anonyme (in-32) attribué à Balzac*, publié en 1826, nous trouvons la description curieuse d'une enseigne peinte affichée au mur d'une échope du numéro 8 de la rue du faubourg- Saint-Denis.

L'auteur de ce livre en fait le commentaire suivant :

"LA MERE DE FAMILLE (A la)

Gaudy, bonnetier,rue du faubourg Saint-Denis, n° 8.

Par ma foi, c'est la première enseigne peinte de la Mère de famille qui ait un tableau. Madame Debière rue du Helder, boulevard des Italiens, s'est également placée sous le signe de la Mère de famille; mais elle n'a pas cru devoir nous donner le portrait de cette bonne mère; Monsieur Gaudy a cru devoir le faire; mais comment monsieur Gaudy se dit-il la mère de famille ? Il est donc marié ou hermaphrodite".

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Douze ans plus tard, ironie de l'histoire, ce monsieur Gaudy (J.L.) va croiser une nouvelle fois le chemin de l'auteur de la Comédie Humaine.

La baronne de Pilloy*qui était en relation avec l'ancien bonnetier, avait proposé à Balzac de faire acheter (pour 4000 francs) un livre qui serait signé par ce propriétaire de la Mère de Famille, dans le but d'obtenir de Louis-Philippe, l'attribution de la légion d'honneur.

Honoré, avait l'habitude d'inscrire dans son livre de cuisine qui ne quittait pas son bureau, toutes les pensées de Napoléon. Il y en avait cinq cents quand cette proposition lui fut faite.

Nous apprenons ainsi, dans une lettre adressée à celle qui allait devenir sa femme***, il entreprit de faire un recueil qu'il intitula Maximes et pensées de Napoléon. Ce livre fut précédé d'une épitre dédicatoire signée J-L. Gaudy jeune. 

*Petit dictionnaire critique et anecdotique des enseignes de Paris, par un batteur de pavé.- [M. Brismontier].- Chez les marchands de nouveautés, 1826

Imprimerie H.Balzac, rue des Marais Saint-Germain, n° 17

**La baronne habitait à cette date 6 rue Saint-Georges, où, quatre ans plus tôt naissait Degas. La lettre était adressée à sa soeur Laure Surville : 28 du fbg Poissonnière, maison de Racine (?), pour remettre à M.de Balzac.

***(...)J'ai vendu ce travail à un ancien bonnetier qui est un gros bonnet de son arrondissement,qui veut avoir la légion d'honneur, et qui l'aura en dédiant ce livre à Louis Philippe (...):. Lettres à l'Etrangère, 10 octobre 1838.

10:31 Publié dans HISTORICO-LITTERAIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

27/11/2008

La Brasserie des Martyrs et l'auberge de "La Belle Poule"

Par Bernard Vassor
BRASSERIE DES MARTYRS hauteur.jpg
Alfred Delvau affirmait : que si par un caprice quelconque de la providence, Paris venait à disparaître et qu'il ne restât debout que la Brasserie de la rue des Martyrs, cette grande hôtellerie de l'intelligence,; il serait facile de refaire une cité nouvelle et intéressante, où certainement, ce serait l'esprit qui manquerait le moins"
De nouvelles recherches me conduisent à modifier cet article commencé il y a quatre ans
La date d'ouverture de la brasserie daterait bien de 1848....Au 7 ue des Martyrs et 8 rue Notre-Dame-de-Lorette
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La Brasserie des Martyrs fut ouverte par un certain Schoen, qui fit rapidement faillite. Un sieur Bourgeoisqui lui a succédé, lui donna une certaine notoriété en modifiant la décoration de l’établissement (criardes aux yeux de certains) et qui devint bientôt le lieu de rendez-vous de tous les artistes, les peintres les plus divers, comme Alfred Stévens, Yan d’Argent, les "ingristes"et les coloristes s’opposaient avec violence à celui qui allait vite devenir le maître des lieux, l’élève de l’école de Bougival, Gustave Courbet.

En ce temps là Montmartre était considéré comme un pays à part, encore boisé, on y voyait des tonnelles recouvertes de chèvrefeuille, et on y cultivait des radis roses. Trois acacias et un noyer plusieurs fois centenaire peuplaient le lieu. Certains  historiographes, situent le "Cabaret de La Belle Poule" au bas de cette rue. C'est un nommé Alexandre Guérin, qui était le patron supposé de ce cabaret artistique et littéraire, une superbe femme y trônait au comptoir.Elle était courtisée par le critique tant redouté, Gustave Planche, accompagné souvent de Théodore de Banville, de Catulle Mendès de Baudelaire, Glatigny. Emile de la Bédolière l'a célébrée ainsi : 

"Notre frégate de son rang

N'appréhende plus de descendre

Le patron est un conquérant ,

Il porte le nom d'Alexandre;

Mais tant de mets sont engLoutis,

Tant de vin dans nos gosiers coule,

Qu'on va ressentir du roulis

A bord de notre Belle Poule."

Les artistes étaient à l'abri des recors (chasseurs de primes) de l'abbaye de Clichy (prison pour dettes) qui n'aimaient pas s'aventurer dans ce lieu de "non droit" . La rue était très bruyante avec  ces dizaines d'ateliers de forges, à marteaux, à roues tournantes qui mélaient leurs bruits aux marchands ambulants. Beaucoup de petites maisons, de garçonnières de crèmeries peuplaient la rue des Martyrs. 

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L'entrée  de la brasserie des Martyrs paraissait très étroite, (la moitié de la largeur actuelle du magasin qui est aujourd'hui au 7 rue des Martyrs)

Lisez la description dun chroniqueur de l'époque : "Une grande porte vitrée  qui s'ouvre à deux battants. Entrez.Vous voilà sur le seuil d'un immense boyeau si long qu'il n'en finit plus (...) en réalité, c'est une salle  de deux cents mètres  (l'auteur, même si il n'est pas marseillais exagère beaucoup, la distance de la rue des Martyrs et la rue Notre Dame de Lorette est d'une trentaine de mètres au grand maximum)  Par un bout, elle touche à la rue des Martyrs et par l'autre bout, elle touche à la rue Notre Dame de Lorette. (...) Aux murs on ne voyait ni fresques emblématiques, ni dorures,  ni ornements de toutes sortes. Prèsdu comptoir où s'asseyaient deux dames d'Alsace, blondes et rieuses, l'oeil s'arrêtait sur une naïve peinture représentant "le roi Gambrinus" soulevant un énorme verre débordant de bière écumante, qu'il se disposait à approcher de ses lèvres. C'était l'enseigne de l'établissement." medium_Gustave_Courbet_NADAR_02.jpg

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Manet venait souvent avec son cousin le commandant Lejosne, militaire républicain voisin de l’avenue Trudaine, en disponibilité depuis le coup d’état du 2 décembre et de son ami Charles Baudelaire. Un personnage un peu bizarre, ancien élève de l'École Normale, Eugène Potrel, se vantait d'être collectionneur de gifles !!! qu'il provoquait, et auquelles il ripostait par cette phrase : "Et surtout monsieur, , ne vous vantez jamais de m'avoir souffleté !"

Des écrivains, Champfleury, Philibert Audebrand, Louis Desnoyers,  le président de la Société des Gens de Lettres, des musiciens, des hommes politiques, et Jules Andrieux le futur communard responsable de la commission administrative firent de cet endroit le plus tumultueux établissement du quartier. Pierre Larousse, Pierre Dupont le chansonnier poète auteur de l’immortelle chanson « Les Bœufs » y venait avec le chef d’orchestre de l’Elysée Montmartre Olivier Métra. Le docteur Gachet y côtoyait Renoir, Boudin, Monet et bien sur Henri Mürger Aurélien Scholl, Alphonse Daudet, Jules Vallès et Charles Monselet.

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 ( au  numéro 11, un restaurateur, Alexandre Malingue figure dans les annuaires des archives de Paris,de 1845 à 1865.)

17:49 Publié dans Une petite histoire de la rue des Martyrs, maison | Tags : philibert audebrand, privat d'anglemont, murger, champfleury, jules andrieux, olivier métra, henri mürger aurélien scholl | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

La chaise de Vincent

Par Bernard Vassor

Vincent la chaise hauteur néga.jpg
Le 4 décembre 1990, ont été vendus aux enchères publiques à l'Hôtel Président de Genève, une chaise et un carton à dessin.
Hauteur 96 centimètres, hauteur du placet 40 centimètres.
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Cette chaise fut achetée par le docteur Hendrik Wiegersmaen 1927. Ayant vu sur une photographie dans un livre de Benno J.Stokvis concernant la vie de Vincent van Gogh à Nuenen. La légende de la photo indiquait : "Un coin de grenier dans la maison où Vincent dormait. Derrière la chaise où il avait l'habitude de s'installer, l'ancienne propriétaire, la veuve Schafrath".
Le docteur rendit aussitôt visite à madame Schafrath pour acquérir cette chaise. L'acte de vente fut authentifié par un notaire de Geldrop.
Le carton à dessin fut un cadeau de la soeur de Vincent Lies (Elisabeth Du Quesne née van Gogh) pour le remercier d'avoir obtenu qu'un monument dédié à van Gogh soit érigé à Nuenen.
Un accoudoir est maculé de peinture (sans que l'on soit certain que ces taches proviennent des tubes de couleurs de Vincent) .

12:48 Publié dans Les amis de Vincent | Tags : hendrik wiegersma, lies van gogh | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

"L'Apôtre" Jean Journet

Par Bernard Vassor 

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Charles Fourier
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Jean JOURNET est né à Carcassonne en 1799. Ses parents le mirent au collège où il fut un des plus mauvais élève. Il se rendit à Paris où il fit des études de pharmacie. Il rencontra des Carbonari qui l’enrôlèrent dans cette société secrète. Recherché par la police, il s’enfuit en Espagne, prit du service dans l’armée d’indépendance dont Armand Carel faisait partie. Il fut fait prisonnier et ramené en France dans le Castillet de Perpignan. Après dix huit mois de prison préventive, il fut acquitté. Quelques temps après il se fixa à Limoux où il s'établit comme pharmacien et s’y maria.

C’est alors qu’il tomba sur quelques brochures de Charles Fourier qui produisirent sur son imagination échevelée une telle impression, qu’il partit pour Paris afin de rencontrer l’auteur de « La Théorie des Quatre mouvements ». C’était ce que contenait de plus bizarre cette doctrine qui l’avait le plus frappé. Rendant visite à l’ermite de la rue Saint-Pierre de Montmartre, dans sa mansarde au chevet de l’église, il fut frappé par l’extrême pauvreté de Fourier de son état minable, ce qui le renforça dans la volonté messianique de promouvoir la doctrine du maître. C’est ainsi que débutât l’apostolat de Jean Journet qu’il poursuivit jusqu’à la fin de sa vie. Ne prenant dans la doctrine de Fourier que les aspects les plus insolites,il résolut d’abandonner la pharmacie et sa famille pour propager avec ardeur dans le monde « la bonne nouvelle » Actes_du_colloque_Maison_Francaise_d_Oxford_Anne_Marie_Ki...

C'est alors que commença l'apostolat de Jean Journet qu'il poursuivit jusqu'à la fin de sa vie avec ardeur et ténacité.

Il se rendit une nouelle fois à Paris où il rencontra Victor Considérant et des chefs de l'école phalanstérienne qui le rejetèrent, le prenant comme un illuminé grotesque. A Paris, il fut très mal accueilli par les chefs de l'école phalanstérienne. Il écrivit de petites brochures qu'il vendait à bas prix ou distribuait gratuitement quand il ne pouvait pas les monnayer. Le 8 mars 1841, du balcon de l'Opéra Le Peletier, il jeta un torrent de brochures sur le parterre. Arrêté, il fut conduit à la préfecture, et de là à Bicètre, déclaré alliéné de monomanie, il subit un internement et un traitement qui l'aurait rendu complètement fou si l'intervention de M. Mongolfier ne lui avait fait rendre la liberté. Cette expérience, ne le rebuta pas, il reprit la rédaction de ses préceptes, mais il décida de s'adresser aux sommités sociales, mais toujours sans succès. Il partit pour la province, allant de ville en ville, prêchant sa doctrine dans les cafés.

Arrivé à Montpellier, il apprit qu'il y avait une reception chez l'évêque. Pénétrant dans les salons, il se mit en tête de convertir les prêtres réunis en déclamant :

--"Réveillez-vous ! lévites sacrilèges,

Ivres d'encens, dans la pourpre endormie;

Le Saint-Esprit a dévoilé ses pièges,

Il va saper vos sépulcres blanchis."

Vous imaginez l'effet ! La France n'étant pas réceptive, il s'attaqua à la Belgique, et il tenta même de convertir au fouriérisme la reine des Belges. De nouveau à Paris il harcela de ses visites les hommes les plus en vue : Delavigne, Lamenais, Lamartine,, Victor Hugo. Seul le généreux Alexandre Dumaslui constitua une rente de 1200 francs, somme qu'il ne perçu pas longtemps, Dumas étant criblé de dettes, il dut mettre en vente Monte-Christo....

Voici une liste d'injures : Instigateur de nos maux, fléau de l'espèce humaine, Roi du machiavélisme, augure cacochyme, vampire cosmopolite, omniarque de rebut, avorton de la sciences, souteneur de Proserpine, pygmée de perversité, sybarite gorgé, omniaque omnivore .... 

Dans le but de fonder un phalanstère d'enfants, il lança une souscription qui ne rencontra aucun succès.

En 1849, il lança de nouveau du balcon du Théâtre-Français ses brochures sur les spectateurs. Arrêté, il fut de nouveau interné à Bicètre où il resta quelques semaines. Il poursuivit sa propagande dans les cafés. Le coup d'état du 2 décembre l'obligea à retrouver sa famille à Limoux. Il finit ses jours en 1861. Sa dernière brochure répertoriée (1858) "Documents apostoliques et prophéties" nous montre, que même à la fin de sa vie, il avait poursivi sa propagande apostolique fouriériste. 

Jean Journet fait partie de ces personnages inclassables que Champfleury a placé dans sa galerie des "Excentriques"  

09:48 Publié dans Les originaux, les excentriques, les fous litterra | Tags : charles fourier | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

25/11/2008

Un précurseur,"'inventeur de l'impressionnisme"Adolphe-Félix CALS Paris 1810 - Honfleur 1880

Par Bernard Vassor

cals moulins montmartre cadre largeur.jpg
Montmartre, les moulins en 1850
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« Hélas, mon ami, je comprends de moins en moins où vous voulez aller.

 Vos paysages, voyez-vous, eh bien, pardonnez-moi de vous parler aussi brutalement...

mais c'est aussi mauvais que ce que fait ce - comment l'appelez-vous ?

- ce Corot ; oui, c'est cela, Corot. Vous me rappelez cela... Voilà où vous en êtes, mon pauvre Cals !

Je vous le dis comme je le pense. »
Léon Cogniet à Adolphe-Félix Cals,

(d'après Arsène Alexandre).medium_CALS_autoportrait_02.jpg

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Peintre préimpressionniste appartenant au groupe que l'on désigne sous le nom d'Ecole Saint-Siméon ou Ecole de Honfleur.
Il était estimé des artistes de sa génération, Corot, Diaz, Fromentin, Jonking, Boudin. Il exposa au salon de 1848 à 1865.
Il a beaucoup dessiné et peint Montmartre où il vécut rue Cortot (rue Saint-Jean à l'époque) et boulevard Rochechouart. (La fontaine du But) medium_CALS_fontaine_du_but_montmartre_02.jpg, Asnières, Argenteuil Neuilly.

ci-dessus : autoportrait

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Il travaillait parfois avec Daubigny autour de Paris et partageait la même attirance pour les tons rompus et voilés. Ses débuts furent aussi ceux d'un sage portraitiste exposant régulièrement depuis 1835 portraits et paysages au Salon annuel. Il exposera cependant en 1863 au Salon des Refusés et se retrouvera aux côtés des impressionnistes pour l'exposition de 1879 avec Degas, Forain, Monet, Pissarro, Zandomeneghi. d'après son biographe Arsène Alexandre Ce fut le père Martin qui le présenta au comte Armand Doria qui a été son premier mécène et client. Le comte l'invita dans son château d'Orrouy pour lui permettre de peindre dans la région du Valois.
Dès 1871 Cals partagea sa vie entre Paris et Honfleur. Son amitié avec Jongkind, puis, lorsqu'il s'installa à Honfleur en 1873, ses relations avec les peintres qui fréquentaient chez la mère Toutain à la ferme Saint-Siméon .

Il fut sans conteste le véritable précurseur de l'impressionnisme, avec des oeuvres comme soleil couchant à Honfleur en 1873, ou le déjeuner à Honfleur de 1875 ( Musée d'Orsay) Il prit part aux expositions des Impressionnistes, en 1874 puis en 1876, 1877, 1879 et 1881.
*Victor Jannesson dans un ouvrage sur Cals daté de 1913 :

« Au musée d'Orsay ces oeuvres de Cals sont exposées: Le déjeuner à Honfleur - Côte de Grâce -. Soleil couchant à Honfleur. Honfleur, effileuses d'étoupe. Femme et enfant dans un verger - Ferme Saint-Siméon -

16:40 Publié dans Les peintres | Tags : corot, diaz, fromentin, jonking, boudin, la mère toutain à la ferme saint-siméon | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Pierre–Firmin Martin, le marchand de tableaux de la rue Saint Georges, dit : Le Père Martin

Par Bernard Vassor

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Il a vu le jour le 17 février 1817 dans les environs de Salins-en-Jura, mort le 30 septembre 1891. Il est le fils d'un ancien cultivateur devenu marchand de vin à Montmartre 26 rue de la Chaussée Clignancourt.
Henri Rouart rappelle qu'il fut acteur, qu'il joua "les traitres" dans des théâtres de quartier. Il était un ancien ouvrier sellier, .
En 1837, il épousa une couturière, Victoire Adèle Davy, son oncle Stanislas Cloche était brocanteur.
Martin ouvre avec lui une boutique au medium_20_rue_de_mogador_pere_martin.jpg20 rue de Mogador***, se spécialise dans la vente de tableaux. Pierre-Firmin habite alors rue Mansart. Les habitués du lieu l'appellait "le cercle Mogador" ! Il fut le premier à acheter et promouvoir les toiles de Cals, Jongkind et Boudin.En 1859, s'installa 52 rue Laffitte, et il habita ensuite 29 rue Saint Georges où il travailla "en chambre". Précurseur, il sera le premier à s’intéresser aux pré-impressionnistes et aux impressionnistes. En 1874, il est nommé gérant provisoire de "La Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs graveurs" qui organisa la première exposition impressionniste cette année là dans l'atelier de Nadar, boulevard ders Capucines.
Il se fit rapidement une clientèle de riches collectionneurs : le comte Armand Doriat qu’il avait rencontré en 1858 et qui l" accueillit avec un grand nombre de peintres dans son château d’Ourry. En 1899, au cours d'une des ventes après sa mort (1891), on dénombra 36 œuvres de Cals, 69 Corot, 2 Courbet, 10 Daumier, 4 Delacroix, 9 Théodore Rousseau, (…) 22 Vignon, (vues de Jouy-le-Comte, de Vargenville etc…)

16:11 Publié dans Les marchands de tableaux | Tags : "la société anonyme des artistes peintres, sculpteurs graveurs, armand doriat, cals, jongkind, boudin. | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

23/11/2008

Une fusillade au jardin du Luxembourg

PAR BERNARD VASSOR

fusillade luxembourg largeur.jpg
Les paisibles promeneurs qui traversent le jardin du Luxembourg, les lecteurs assis sur les chaises contre les murets qui cernent le bassin où les enfants jouent, tout ce petit monde se doute-t-il que s'est joué là une terrible tragédie. A partir du 23 mai 1871, dans tout Paris, l'armée versaillaise triomphante organisait de sanglantes représailles. Là dans une annexe du musée du Luxembourg, une cour prévôtale s'était installée. Autour d'une table quelques militaires gallonés, décidaient après un interrogatoire sommaire de la vie ou de la mort des vaincus. Selon l'humeur de ces officiers, les fédérés étaient envoyés dans des prisons improvisées à Versailles ou bien conduits contre les murs du jardin pour y être fusillés.
Si vous regardez attentivement ces murets, vous y verrez encore aujourd'hui, les traces des balles tirées par les pelotons d'exécution improvisés.

16:36 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

La mairie du IX° arrondissement pendant le siège de Paris, suite...

PAR BERNARD VASSOR

Mairie du 9 hauteur.jpg
La porte d'entrée de la mairie de la rue Drouot.
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Dans un article précédent, nous racontions une émeute devant cette même porte vue d'une fenêtre donnant sur la sortie de l'Opéra
Le Pelletier pendant cette période. Nous assistons sur cette image à la lecture des nouvelles de la guerre franco-prussienne. Cet endroit était le lieu privilégié de rendez-vous où l'on venait prendre les dernières informations sur la situation de la France. Les dépêches arrivaient des ministères, de la préfecture de Police, de l'Hôtel de Ville et de l'état-major de la place de Paris. En véritable précurseur de l'Agence Française de Presse, les dépêches étaient transcrites et affichées sur un carton. La foule, venue de tous les endroits de la capitale, se massait et faisait la queue pour les lire.
De temps en temps, une personne juchée sur une caisse en faisait la lecture à haute voix. Certains jours et parfois jusqu'à des heures avancées de la nuit, des groupes se formaient et commentaient avec vivacité les évènements. Ces groupes obstruaient le passage étaient si nombreux, que le boulevard Montmartre et le boulevard des Italiens qui faisait l'angle de la rue Drouot, étaient noir de monde. D'autres soirs, c'était sur le trottoir d'en face dans la cour de l'Opéra que se tenaient des "Clubs en plein air".

15:44 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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