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29/08/2008

LE BUSTE DE SCHAUNARD

PAR BERNARD VASSOR

ARTICLE PRECEDENT

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Le musée Carnavalet abrite ce buste en terre cuite très étonnant. C'est la seule représentation d'Alexandre Schanne, né en 1823 à Paris (vraisemblablement 24 rue aux Ours) mort à Paris le 13 mai 1887. 
Champfleury avait décrit le visage de son ami. La moustache tombante, les cheveux longs, Il était en dessous de la vérité lorsqu'il parlait de son nez que Cyrano de Bergerac aurait pu envier. Ce compagnon de Murger qui ne fut jamais du cercle des "buveurs d'eau" en raison de l'aide apportée par ses parents (les membres de la secte ne devaient avoir aucune autre activité qu'artistique, et ne vivre que de leur art)
Pilier du café Momus,il avait un réel talent , pianiste compositeur, attesté par Champfleury. Malheureusement nous n'avons aucune trace de son oeuvre musicale. En revanche, y a quelques tableaux dans des collections privées, et à la Bibliothèque nationale, une estampe et un dessin.
Il a sur la fin de sa vie laissé un livre de "Mémoires" : "Les souvenirs de Schaunard".

11:07 Publié dans La bohème littéraire | Tags : Alexandre Schanne, Murger, Champfleury, BLEU | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

UN ECRIN POUR LE PORTRAIT DU PERE TANGUY : L'HOTEL BIRON, MUSEE RODIN

PAR BERNARD VASSOR

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En 1907, façade sur cour de l'ancien hôtel Biron, et ancien couvent du Sacré-coeur, confisqué par l'Etat en 1905.
......
Entre 1905 et 1910, de nombreux projets prévoyaient la destruction de cette bâtisse "squattée"par de nombreux artistes, dont Auguste Rodin qui "meubla" de ses oeuvres les locaux et jardins du parc.  L'action de la Commission du Vieux Paris, permit (pour une fois) la sauvegarde de ce prestigieux hôtel.
C'est en 1916 que Rodin fit don à l'Etat de toutes ses collections archives et de la totalité de son oeuvre, pour qu'un musée lui soit dédié. Ce qui fut fait en 1919. C'est ainsi qu'un des trois portraits du Père Tanguy par Vincent van Gogh que Rodin avait acheté avant 1902, entra à l'Hôtel Biron.
 
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.............
Un rapport de police nous renseigne :
C'est un certain barbier-perruquier nommé Perrin, ou bien Peirenc qui eut trois fils.
L'aîné Abraham, né en 1683, fit une grande fortune très scandaleuse. Venu très tôt à Paris, il fut garçon frater (élève chirurgien ou barbier),et se fit engager par un riche bourgeois François-Marie Fargès (un autre fripon déclare un inspecteur de police). Celui-ci avait une fille, Anne-Marie agée de seize ans. Abraham entreprit alors de la séduire, et peu après lui fit un enfant. Ce qui força le père à lui donner sa fille richement dotée.
Il entra dans "le Système" du banquier Law et devint millionnaire à 26 ans.
Il acheta alors à la duchesse de Brancas la terre de Moras près de la Ferté-sous-Jouarre et se fit appeler Peyrenc de Moras. Comblé d'honneurs et de titres, Peirenc qui demeurait place Louis-le-Grand en 1727 fit l'achat* de vastes terrains marécageux dans un quartier désert près de l'hôtel des Invalides, et se fit construire en 1728, par un architecte des bâtiments du roi une vaste demeure entourée d'un grand jardin qui était alors un véritable marais. Abraham s'y installa en 1731. Il ne put pas profiter longtemps de sa demeure princière. Il rendit l'âme un an plus tard le 20 novembre 1732 laissant une veuve et trois enfants. C'est la duchesse du Maine qui prit possession de l'hôtel le 15 janvier 1737.
La vente de l'hôtel au duc et à la duchesse de Biron par les héritiers de Moras, eut lieu le 7 mai 1753 pour quatre cent cinquante mille livres, payés en louis d'or, argent et monnayage en cours.
Comme l'indique un autre rapport de police, le maréchal de Biron n'était pas un modèle de vertu :
"14 mars 1766- La Dennerville**, lundi dernier a conduit à monsieur le maréchal duc de Biron, la demoiselle Camille Durfé qui a certainement une belle tête, mais elle n'a pas convenu au seigneur. Il l'a trouvée trop "puissante" et trop agée. Elle peut avoir tout au plus 22 ans. Cependant il lui a donné trois louis. Il a défendu à la Dennerville de lui amener à l'avenir des filles à son hôtel, parcqu'il craignait que madame la duchesse s'en aperçut. Il lui a ordonné de louer une maison en son nom à elle d'environ 600 livres de loyer annuel et lui donnerait 20 louis d'honoraires par mois afin qu'il puisse s'y transporter une ou deux fois par semaine pour y prendre ses plaisirs (....)
La Dennerville a conduit depuis huit jours à monsieur le maréchal de Biron, deux jolies filles :la demoiselle Lenoir et mademoiselle Testar dite Angélique, dont la plus vieille n'a pas dix-sept ans. Ce seigneur les a trouvées trop agées; il exige de cette dame qu'elle lui "déterre des pucelles de quatorze ou quinze ans"
 
* Au marquis Louis de Roye de la Rochefoucauld et de dame Ducasse son épouse.
**Une appareilleuse célèbre.

10:20 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : rodin, biron, peirenc de moras, dennerville, duchesse de brancas | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

28/08/2008

UNE REEDITION D'UNE REVUE ILLUSTREE CONCERNANT LES PREMIERS ENREGISTREMENTS SONORES

PAR BERNARD VASSOR

En avant première de la conférence au BOCATA 31 rue Milton 75009 Paris, le jeudi 4 septembre.

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La phonogalerie de la rue Lalliera publié cette superbe réédition concernant l'histoire des premiers enregistrements sonores, depuis les découvertes de Charles Cros, jusqu'aux perfectionnements du "Télégraphone". L'auteur de ce dernier article indique :
"Avec un pareil dispositif, "le journal téléphoné" et "l'Opéra chez soi" cessent d'être de lointaines utopies. pas besoin même que l'abonné soit à la maison, puisqu'il a ainsi un secrétaire automatique à la maison (qui enregistre) faut-il dire par coeur ? toutes les communications transmises pour les lui répéter ponctuellement à son retour"
Richement illustré, agrémenté de nombreuses publicités, vous n'êtes pas au bout de vos surprises en feuilletant cette revue. 
A SUIVRE.........

17:30 Publié dans histoire musicale | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

24/08/2008

UNE BIEN CURIEUSE ÉNIGME : qui se cache-t-il derrière cette charge ? Par un auteur facétieux et médisant de la fin du 18ième siècle

PAR BERNARD VASSOR :
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Ou le portrait d'une femme célèbre.
......
Au physique je suis du genre féminin,
Mais au moral je suis du masculin.
Mon existence hermaphrodite
Exerce maint esprit malin.
Mais la satire et son venin
Ne sauraient ternir mon mérite.
Je possède tous les talens,
Sans execpter celui de plaire;
Voyez les fastes de Cythère
Et la liste de mes amans,
Et je pardonne aux mécontans
Qui seraient de l'avis contraire.
Je sais assez passablement
L'orthographe et l'arithmétique,
Je déchiffre un peu la musique,
Et  La Harpe est mon instrument*.
A tous les jeux je suis savante;
Au trictrac, au trente-et-quarante,Au jeu d'échec au biribi,
Au vingt-et-un au reversi
Et par les leçons que je donne
Aux enfans sur le quinola*,
J'espère bien qu'un jour viendra
Qu'ils pourront le mettre à la bonne.
C'est le plaisir et le devoir
Qui font l'emploi de ma journée;
Le matin ma tête est sensée,
Elle devient faible le soir.
Je suis monsieur dans le lycée**,
Et madame dans le boudoir.
........
* Nom du valet de coeur au jeu du reversi.
**Jeu de mots à double sens, la dame jouait bien de la harpe, et eut pour amant Jean-François de La Harpe dont l'ouvrage principal est intitulé : **Lycée ou cours de littérature en 18 volumes. Il passait pour être son teinturier, ce qui veyt dire au siècle de Voltaire, qu'il était le marchand de couleurs qui donnait de la teinture et du relief aux écrits d'un homme politique ou d'un auteur. On dit "un nègre" depuis le siècle de Victor Hugo, de Dumas ou de Zola qui pour les deux derniers n'en manquèrent pas...

16:25 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : Jean-François de La Harpe | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

23/08/2008

Marie-Antoinette-Josèphe Saucerotte dite la Raucourt

MISE A JOUR LE 23 AOUT 2008 

Mlle RAUCOURT

Par Bernard Vassor 

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A CELLE QUI SE RECONNAITRA (ou ÉPITRE À UNE JOLIE LESBIENNE)

Toi, la plus belle des Didons,
Chaste un peu moins que Pénélope ,
Dans ce pays d'illusions
Il n'est rien que nous ne fassions
Pour fuir l'ennui qui nous galope.
Plumes en l'air, nez en avant

Fille de François Saucerotte et d'Antoinette de la Porte, elle était née le 3 mars 1756 à Paris, rue de la Vieille Bouclerie, et non pas à Nancy ou à Dombasle comme l'indiquent plusieurs historiens, et toutes les notices biographiques qui lui sont consacrées ! Elle fut l'élève de Brizard, et débuta sur la scène de la Comédie-Française en 1772. La jeune femme était très belle et passait pour être vertueuse. Elle devint très rapidement la coqueluche des dames de la cour et de la ville qui la couvraient de cadeaux. On l'avait placée bien au-dessus de la Dumesnil et de la Clairon.Mais hélas, la versatilité du public a été aussi rapide que le fut son ascension. On fouilla sa vie privée et l'on découvrit qu'elle faisait des dettes énormes, et que dans sa vie privée, elle n'était pas aussi chaste que l'on croyait. Bientôt ce furent des sifflets qui remplacèrent les acclamations. Elle fut radié du tableau, et disparut de la circulation parisienne le 28 mai 1876. Elle fit quelques tournées en province, puis en Russie.

Marie-Antoinette-Josèphe, refit surface à la Comédie-Française le 28 août 1779. Sa réintégration ne se fit pas sans difficultés,  Mlle Saint-Val sa rivale, organisa une cabale contre elle. Le conflit fut réglé par une décision donnant satisfaction à Mlle Saint-Val, aux droits d'ancienneté et pour l'ordre du tableau où le nom de Mlle Raucourt serait placée après celui de Mlle Saint-Val. Sa véritable carrière de tragédienne commença à partir de ce jour.

..........

. Fille d'un comédien, elle débuta à la Comédie-Française dans le rôle de Didon.Elle s'affichait ouvertement avec ses maîtresses dont Madame Souk (Jeanne-Françoise-Marie Sourques alias Madame Sallate de Sourque). Dans l'Espion anglais de PIDANSAT DE MAIROBERTet la Correspondance du baron de Grimm , Mlle Raucourt est honorée de la Présidence de la Loge Androgyne, sorte de loge maçonnique pour Dames. En 1776, elle fut emprisonnée pour dettes puis renvoyée de la Comédie-Française. Grâce à la protection de Marie-Antoinette, elle joua de nouveau à la Comédie- Française. Elle fut pensionnée par Napoléon Ier qui lui confia la direction du Théâtre-Français en Italie. Extraite du tome XIV p. 209-212 des Mémoires secrets à la date du 16 octobre 1779, l’épître A celle qui se reconnaîtra ou Epitre à une jolie Lesbienne est adressée à Mlle Raucourt. Les Mémoires secrets l’attribue à Dorat (1734-1780, poète, fils d'un auditeur des Comptes) ou au Marquis de Villette. Cependant le comédien Mayeur de Saint-Paulprétendit qu'elle était de l'acteur Monvel dont les goûts antiphysiquesétaient notoires. Ce texte est un classique lesbien du XVIIIe siècle. Il est reproduit dans des dizaines d'ouvrages.

.......

Souvent travestie en homme, elle demandait à son fils de l'appeler papa  D'après Grimm, elle avait installé à la Comédie-Française une société secrète connue sous le nom de "La Loge de Lesbos". Elle avait deux ou trois maisons avec un jardin anglais rue Royale(Pigalle) à la barrière Blanche une écurie avec dix ou douze chevaux, une quinzaine de domestiques et une garde robe pour femme et pour homme des plus riches (Grimm). Elle y vivait là avec une amie inséparable, Mlle Simonet. Elle organisait des soirées de gala menant un train de vie luxueux. C'est dans ces maisons que la secte des "Anandrynes" (sans homme) y tenait ses séances.

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Pendant le terreur, elle fut incracérée aux Madelonnettes, et ne fut libérée qu'après le 9 thermidor. Son père le 5 juillet 1796, se jeta d'une fenêtre du qutrième étage de sa maison rue Corneille. Mlle Raucourt s'associa avec des comédiens pour diriger au théâtre Feydeau, la salle Louvois. Ensuite, c'est à l'Odéon qu"elle poursuivit sa carrière. En 1806, Napoléon publia un décret la nommant à la direction d'un théâtre de la Comédie-Française en Italie.C'est à Milan qu'elle prit la direction du "théâtre de la Canobiana".

........................

L'histoire de son enterrement et de l'épisode à l'église Saint-Roch a fait l'objet de nombreuse relations dans des livres aussi différents que les Mémoire de Madame de la Tour du Pin, de Thiers, de Chateaubriand, Balzac à plusieurs reprises indique l'emplacement de sa tombe au Père Lachaise. Alexandre Dumas a rencontré son fils !

Des dizaines d'anecdotes savoureuses circulèrent sur son compte. dont celle du Marquis de Villette qui avait été son amant : Après leur rupture Mlle Raucourt lui fit porter un manche à balai avec ces mots :

"Qui que tu sois, voici ton maître.

Il l'est, le fut, ou doit l'être"

Le marquis lui répondit en vers :

"Oui je fut un sot de t'aimer,

Oui, je suis un fou de t'écrire

(...)

Avais-tu besoin de t'armer ?

Dans tout ce que j'ai fait ou dit

A toi dans l'ombre de mystère ?

Se doute-t-il, le pauvre hère,

Que de tous tes attraits cachés

Ton joli c.. que je préfère,

Effacera plus de péchés

Que ta tête n'en pourra faire.

Adieu Fanny, vivons en paix

Et songe b.... adorable,

Que s'il entrait dans tes projets

De me faire donner au diable

C"est à toi que je reviendrai"

Un texte apocryphe lui attribue la paternité (?) de ; Apologie de la secte Anandrynes, où exhortation à

une jeune tribade, par Mlle Raucourt, prononcée le 28 mars 1778.

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crédit photo : Annie photo/Marie B.

Sa sépulture au Père Lachaise.

15:35 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : mademoiselle raucourt, talma, marquis de villette, anandrynes | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

21/08/2008

Vestiges du Macchu Picchu: vers un procès contre la célèbre Université de Yale ?

PAR BERNARD VASSOR

Une information communiquée par les scientifique de l'Institut de recherche et développement Alain Gioda, qui, avec son collègue Carlos Carcelen de l'Université de San Marcos a fait d'importantes et nouvelles découvertes.

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Après nos articles des 2 et 5 août 2008

 ( UNE POLEMIQUE FAIT RAGE DANS LE MONDE SCIENTIFIQUE, A PROPOS DE LA DECOUVERTE DU MACHU PICHU,)

des semaines précédentes, le site culturel de France2 communique ISSU d'une dépêche de l'AFP Lima après un décret au Journal Officiel LOCAL 3El Peruano" le 15 août dernier :

Suite de la polémique à propos de la découverte du Macchu Picchu

Le Pérou va poursuivre en justice l'université américaine de Yale à propos de vestiges de la célèbre forteresse inca.

La très fameuse citadelle de Macchu Picchu, qui date du XVe siècle, est perchée sur un pic montagneux à 2500 m d'altitude. 800.000 personnes visitent chaque année le site classé au Patrimoine mondial par l'UNESCO.

Machu Picchu est une expression signifiant "montagne vieille" en langue quechoa

19:15 Publié dans PATRIMOINE DE L'HUMANITE | Tags : AFP Lima, ALAIN GIODA, MACCHU PICCHU, YALE Université, PATRIMONE MONDIAL | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

MARCELINE DESBORDES-VALMORE : "LA MODERNE SAPHO", D'APRES PAGANINI

PAR BERNARD VASSOR

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Pendant trente ans, Sainte-Beuve rendit un culte au talent poétique de Marceline Desbordes-Valmore dans la Revue des Deux Mondes, au Moniteur universel, au Constitutionel et au Temps. (Il eut un temps une idylle avec Ondine Valmore, la fille de Marceline) D'autres écrivains, d'autres critiques, et d'autres artistes comme Paganini s'accordèrent pour tresser des louanges à son génie poétique.
Parmi ceux-ci nous pouvons citer : Alexandre Dumas père (jamais en retard lorsqu'il s'agissait de complimenter une dame) Emile Montégut, Charles Baudelaire (Curiosités Esthétiques) Théodore de Banville, Rimbaud et Verlaine, ce dernier lui consacra une large place dans "Poètes Maudits"4063dd8c585bd26ae1e36eeac1c10008.jpg : Marceline Desbordes-Valmore est digne par son obsurité apparente mais absolue, de figurer parmi nos , Poètes Maudits;, et ce nous est, dès lors un devoir impérieux de parler d'elle le plus au long et le plus en détail possible. M.Barbey d'Aurevilly la sortait jadis du rang et signalait, avec cette compétence bizarre qu'il a, sa bizarreie à elle et la compétence vraie, bien que féminine qu'elle eut (...) quand Arthur Rimbaud nous connut et nous força presque de lire tout ce que nous pensions être un fatras avec des beautés dedans. (d'abord, Marceline Desbordes était du Nord et non du Midi (de Douai, où Rimbaud et lui avaient des attaches) Paul Verlaine conclut ainsi son portrait :
Marceline-Desbordes-Valmore est tout bonnement, avec George Sand, si différente, dure, non sans des indulgences charmantes, de haut bon sens, de fière et pour ainsi dire de mâle allure; la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles en compagnie de Sapho peut-être, et de sainte Thérèse.
Marceline-Félicité-Joséphine Desbordes vit le jour en 1786 le 20 juin, à Douai, dans une maison au 32 rue Notre-Dame (aujourd'hui le 36) attenant au cimetière de la paroisse Notre-Dame, à côté d'un cabaret portant pour enseigne, L'Homme Sauvage.! Son père s'appelait Antoine-Félix Desbordes. Sa mère était née Catherine-Cécile Lucas. Ses parents originaires de Suisse, étaient tous deux nés à Douai. A la suite d'un revers de fortune, Marceline se rendit en Martinique avec sa mère en 1797 à l'invitation d'un riche cousin de sa mère. Malheureusement une révolte éclata en 1801, le riche cousin fut tué, et sa mère terrassée par la fièvre jaune qui sévissait cette année là à Pointe-à-Pitre. Elle revint en France vivre auprès de son père Félix Desbordes, peintre d'armoiries, et ses deux sœurs à Douai. En 1802, elle fit des débuts dans un théâtre de sa ville natale. L'année suivante, elle obtint un engagement au Théâtre des Arts à Rouen. Peu après, elle se produisit à l'Opéra comique*,puis à Bruxelles au Théâtre de la Monnaie. Elle fit la connaissance d'Henri de laTouche*dont elle ne révéla jamais le nom, et avec qui elle eut un fils. Ce qui n'empêcha pas celui que l'on surnommait "Le Loup de la vallée ( il s'était rendu acquéreur du domaine de la Vallée aux loups ) d'abandonner lâchement Marceline un an plus tard.
 
*Opéra comique, qui portait aussi indifféremment les noms de Théâtre Favart, Théâtre Feydeau, Théâtre italien
**Henri de Latouche.......
***Albertine Gantier......
****Caroline Branchu, (Rose-Timoléone-Caroline Chevalier de Lavit) née en 1780 au Cap. Décédée en 1850. Elle avait épousé le danseur Branchu qui mourut fou (suicidé) longtemps avant elle. Elle vécut avec Marceline dans une petite maison du 20 de la rue Coquenard, aujourd'hui rue Lamartine (la numérotation ayant plusieurs fois changé et les percements de plusieurs rue qui ont fait disparaître certaines maisons, rendent difficile la localisation) Caroline fut l'amie la plus intime de l'âge mûr de Marceline avec Pauline Duchambge. Elle fut la première cantatrice venant du conservatoire qui débuta à l'Opéra en 1793 dans le rôle d'Antigone. Élève de Garat, elle obtint de la Dugazon des cours de déclamation. Elle ne tarda pas à se présenter au premier rang des cantatrices. Elle devint la rivale de "la Saint-Huberty"et de Mlle Levasseur.
*****Pauline Duchambge........
 A SUIVRE..............

10:15 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : paganini, marceline desbordes-valmore, henri de latouche, sainte-beuve, sapho? sainte thérèse | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

20/08/2008

DES AMAZONES SUITE : JEANNE DEROIN FONDATRICE DU CLUB DE L"EMANCIPATION DES FEMMES

PAR BERNARD VASSOR

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La politique d'égalité des deux sexes,

 c'est-à-dire l'assimilation des femmes avec les hommes

dans les fonctions publiques, est un de ces sophismes

qui sont contraires non seulement à la logique,

mais aussi à la conscience humaine et la nature des choses.

(..)La femme doit être ménagère ou courtisane

Pierre Joseph Proudhon

................

Jeanne Deroinest née en 1805, dans une famille d'ouvriers. Elle se maria à un ingénieur nommé Desroches, mais elle refusa de porter son nom. Elle fut du nombre des rédactrices du journal "La Femme Libre" . Saint-simonienne au départ, elle rejoignit comme beaucoup les fouriéristes, beaucoup plus ouverts sur la question féminine. En 1848, elle écrivit de nombreux articles pour le journal "La Voix des Femmes" crée par Eugénie Niboyet. Jeanne donna dans son action la priorité au droit des femmes dans le travail et créa le "Club de l'Emancipation des Femmes". Puis elle contribua à la création de l'"Union des Associations Ouvrières" dans le but de réclamer le droit des femmes à l'instruction, et à l'égalité des droits politiques. Nous constatons que ses préoccupations étaient concrètes. En 1851, elle est jetée en prison. Elle est exillée à Londres. Là, elle fonda une école pour enfants de réfugiés politiques. Elle vécut à Londres jusqu'à sa mort à l'age de 89 ans.

Ce fut elle qui ouvrit la voie aux mouvements féministes et suffragistes de la fin du siècle.

Elle écrivit en réponse à un article très misogyne de P.J. Proudhon dans le journal "Le Peuple" qui contestait sa candidature aux élections de 1849 (où elle n'obtint que quinze voix):

"Jeanne Deroin, sous- citoyen !:
(...) Vous êtes l'un des plus redoutables adversaires du principe de l'égalité qui n'admet pas d'exclusion injuste ni de privilège de sexe.
(...) Socialiste chrétienne, je dirai comme vous, Monsieur, plutôt ménagère que courtisane, si je n'avais la certitude qu'un grand nombre de femmes ne deviennet courtisanes que pour échapper à la nécesité d'être ménagère (...)

En mettant de suite ma candidature à l'Assemblée législative, j'ai accompli un devoir: je demandé, au nom de la moralité publique et au nom de la justice, que le dogme de l'égalité ne doit pas être un mensonge. C'est précisément parce que la femme est égale à l'homme, et encore pas identique à lui, qu'elle devrait prendre part aux travaux de réforme sociale et y incorporer des éléments de celles qui sont nécessaires qui font défaut chez l'homme, de sorte que le travail peut être complété. Liberté pour les femmes, comme pour l'homme, est le droit d'utiliser et de développer ses facultés librement. (...). Ainsi, c'est au nom du socialisme, qui est désormais la religion de l'humanité, que j'ai lancé un appel à tous les Socialistes démocrates et ont exhortés à accepter la solidarité, même avec une qualification à son opportunité, avec le fait qu'il s'agit d'une sainte et légitime de protestation contre les erreurs de l'ancienne société et contre une violation flagrante de nos principes sacrés de liberté, d'égalité et de fraternité. (..)C'est le nom de ces principes, qui sont la base du socialisme, que je leur demande si elles ne sont pas jugé opportun de protestation par l'intermédiaire de leurs voix, de déclarer hardiment qu'ils ne sont pas en retraite derrière un privilège de sexe, mais plutôt que de graves les circonstances l'exigent, les capacités et les éminentes qualités d'être appelé à l'honneur de défendre notre cause sacrée. Quant à moi, je déclare devant Dieu et au nom de l'humanité qu'il n'est jamais trop tôt pour s'arrêter sur une fausse route, pour réparer une erreur, et de proclamer une grande vérité"

Ensuite, elle répondit à Jules Micheletqui trouvait (comme George Sand) toutes sortes de raisons de ne pas donner le droit de vote aux femmes.

Marie d'Agoult, encore elle, se montra aussi hostile à la candidature de Jeanne Deroin.

15:45 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : Désirée Gay, Jeanne Deroin, Eugénie Niboyet, Michelet, Proudhon | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

« DES AMAZONES SUITE : LES FEMMES DE 1832

PAR BERNARD VASSOR

"Refusons pour époux tout homme qui ne consentirait point à partager le pouvoir"

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Après la révolution de 1830, un éphémère vent de liberté a soufflé sur la presse en France. Depuis le code Napoléon, les femmes étaient réduites à un état d'infériorité. Des lois s'accumulant depuis, l'interdiction du divorce, l'interdiction d'ester, la soumission de la femme inscrite dans le code civil. On rapporte un propos de l'Empereur : "Les femmes sont l'âme de toutes les intrigues, on devrait les reléguer dans leur ménage, les salons du Gouvernement devrait leur être fermés" .
Des femmes comme madame Bernier n'hésitent pas à apporter leur concours aux anti-féminites les plus durs. Dans un livre intitulé "Quel est pour les femmes le genre d'éducation le plus propre à donner le bonheur des hommes" où il est dit que la destination des femmes est de faire le bonheur domestique de l'homme, il est nécessaire que dès l'enfance, elle connaisse combien elle est inférieure à l'homme !!!!.
La Bibliothèque nationale en possède un exemplaire richement relié aux armes de l'Empereur Napoléon qui dut en faire son lmivre de chevet. Cet état d'esprit était largement partagé par bon nombre d'hommes politiques ou pas.
Dans un article précédent : voir le livre de Sylvain Maréchal, le compagnon Gracchus Babeuf précurseur du communisme.
En 1832, est favorisée la création de clubs déguisés et de sociétés secrètes. En 1834, une loi mit fin, interdisant toutes les associations. Entre ces deux périodes, des femmes firent paraître des journaux et des brochures de propagande en faveur de l'émancipation des femmes. De nombreux livres plaidant aussi dans ce sens virent le jour.
En 1832, Suzanne Voilquin , Jeanne désirée, Claire Démar, Marie-Reine Guindorf, Julie Parsyen furent les premières rédactrices de cette feuille entièrement féminine, de la conception à la réalisation, impression comprise. C'était surtout un organe saint-simonien  proche du journal "Le Globe". Le mot d'ordre était : "Refusons pour époux tout homme qui ne consentirait point à partager le pouvoir" . Ce journal changea de nom pour s'appeller : "l'Apostolat des Femmes" puis :"La Tribune des Femmes". Elles formèrent ensuite "L'Association de la Femme nouvelles" qui tenait tous les mercredis ses assises au 15 rue Laffitte. La femme messie Flora Tristan, participa aux réunions de cette assemblée.
Dans un des numéros, la fondatrice de "La Femme de l'Avenir", Suzanne Voilquin annonce qu'elle vient de divorcer avec la bénédiction du Père Enfantin, et décidée de céder son mari à une de ses collaboratrices Julie Parsy...
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D'autres comme madame Herbinot de Mauchamps fondèrent une revue mensuelle : "La Gazette des Femmes", journal de législation de jurisprudence, de littérature et de théâtre. Cette revue réclama impérieusement pour les femmes payant 200 francs d'impôt le droit de vote et somma Louis-Philippe d'ajouter à ses titres, celui de roi des Françaises. Les rédactrices demandèrent à la chambre dans une pétition, le rétablissement du divorce. Ce journal lui-aussi ne vécut que deux ans. Il est curieux de noter que tous les membres du comité de rédaction étaient des "Mauchamps"
Un autre organe  de presse féminin, plutôt bas-bleu, est parfois la cible des femmes de la Tribune, c'était le "Journal des Femmes" dirigé par madame Louise Bernard et madame Fouqueau de Passy qui à son tour attaquait les saint-simoniennes.
Plus tard, en 1836, Madame Dauriat donna au Rannelagh, des cours de "Droit social des femmes"qui fut aussitôt fermé par la police. Elles déclarait au cours de ces conférences : "Malheureusement, il y a des femmes si bien "apprises" qu'elles secondent de tout leur pouvoir contre leur sexe, l'éducation et la servilité si propre à préparer toutes les douleurs de l'épouse"
Claire Démar, une des rédactrice de "La Tribune des Femmes" publia deux ouvrages : "Appel aux françaises" et "Ma loi d'avenir". Dans ce dernier, elle souhaitait qu'avant le mariage il soit fait "un essai tout physique de la chair par la chair".
Avant la parution de son livre, elle se suicida avec son compagnon Desessarts. Une autre rédactrice de ce même journal, Marie-Reine Guindorf suivit le même chemin. Les désillusions étaient grandes au sein du mouvement du Père Enfantin...

09:49 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : suzanne voilquin, jeanne désirée, claire démar, marie-reine guindorf | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

19/08/2008

DES AMAZONES : FLORA TRISTAN ET LES FEMMES DE SON TEMPS

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Conception Bernard Vassor, réalisation infographique Pilippe Lefeuvre  © B.V. 2003.

PAR BERNARD VASSOR

 

Flora Tristan et les femmes de son temps

7 avril 1803-14 novembre 1844

L'homme le plus opprimé

 peut opprimer un être

qui est sa femme.

Elle est la prolétaire du prolétaire même.

Flora Tristan « L’Union Ouvrière »
Comment résumer en quelques lignes la vie "ardente et trépidante" d'une femme qui a lutté jusqu'à l'épuisement pour établir une justice sociale dans la première moitié du XIX° siècle ?
Le titre de son premier ouvrage en 1836 : "Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères" suffit à démontrer la modernité du combat de celle qui fut aussi une grande voyageuse. Ses pétitions adressées aux députés pour obtenir l'abolition de la peine de mort, attendront un siècle et demi pour aboutir en France. La mesure, en revanche n'est toujours pas appliquée dans le nouveau monde.

Le code Napoléon avait réduit la femme à l'état d'infériorité et d'assujettissement. Flora s'engagea avec "ses soeurs" saint-simoniennes dans le combat pour le rétablissement du divorce et le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes.
Véritable créatrice du syndicalisme, elle fonda "L'Union Ouvrière » avec un but très clair : organiser les travailleurs, exiger le droit au travail, veiller à l'éducation des enfants et verser une pension aux ouvriers agés.
Avec elle il faut citer et remettre en mémoire celles qui furent les pionnières du mouvement féministe et qui luttèrent parfois jusqu'à la mort pour voire la réalisation de leur combat.
A "La Tribune des femmes" premier journal féminin militant, au 27 rue Laffitte en 1832 on pouvait rencontrer aux réunions du jeudi, Claire Demar et Marie-Reine Guindorf qui ont connu une fin tragique, Suzanne Voilquin "Fille du Peuple", Jeanne Deroin, Claire Bazard, Désirée Véret (Desirée Gay) et Eugénie Niboyet qui organisa à Lyon en 1832 la première organisation féminine "Pour la Paix dans le monde"  (l’ancêtre de Simone Landry).
Les principaux journaux dirigés en majorité par des ouvrières s'intitulaient :
La Femme Libre, La Femme Nouvelle, L'Apostolat des Femmes, La Tribune des Femmes, La Voix des Femmes.
Flora Tristan est morte d'épuisement à Bordeaux, seule ville en France qui l'honore chaque année le 14 novembre jour de sa mort, La maison du Pérou et L'institut d'Histoire sociale d'Aquitaine organisent une manifestation commune au cimetière de la Chartreuse.
Aux sources de cet article :
Dominique Desanti, qui fut la première à avoir fait une biographie de Flora et Evelyne Bloch-Dano la dernière en date avec "La femme messie. Evelyne à également produit une superbe biographie de « Madame Zola ».

Nadia Prete a aidé à l’organisation à la mairie du neuvième, d’une magnifique célébration du bicentenaire de la pionnière de la cause des femmes avec des conférences et une exposition en liaison avec l’ambassade du Pérou avec l'Ambassadeur monsieur Javier Perez de Cuellar et l'attachée culturelle madame Carolina Bellaunde, et la bibliothèque Marguerite Durand. avec madame la conservatrice Annie Metz.

 Dans le monde entier, des associations Flora Tristan ont été crées pour venir en aide au femmes battues. Célébrée par André Breton qui possédait une partie de sa correspondance qui fut mise en vente lors de la dispersion du « Musée Breton » au 42 rue Fontaine. 

Une série de conférences avec

Article paru dans le journal municipal du 9ième arrondissement lors de la célébration du bicentenaire de Flora Tristan que j'avais organisée à Paris et à Bordeaux pour une exposition en liaison avec l'Institut d'Histoire Sociale de la Gironde et mon amie d'enfance Annie Gleroux Ducom.

20:50 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : Michelle Perrot, Stéphane Michaud, Michelle Riot-Sarcey, Dominique Desanti, Evelyne Bloch-Dano, Annie Gleroux Ducom | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

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