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07/08/2008

HARRY ALIS, FONDATEUR DE NOMBREUX JOURNAUX, AMI DE MAUPASSANT, HYDROPATHE DE LA PREMIERE HEURE

PAR BERNARD VASSOR

Mise à jour le 7 août 2008

Mort à trente huit ans sur un billard du restaurant le Moulin Rouge, sur l'île de la Grande Jatte, le 1 mars 1895. 

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Verso
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Archives de la préfecture de Police, M. Huet...

Un éditeur courageux aurait le mérite de faire redécouvrir cet écrivain injustement méconnu.

Rien que l'ouvrage dont est reproduite la page de faux-titre, donne la preuve des qualités peu communes de cet écrivain malchanceux.

Dans un chapitre intitulé Genie posthume, l'auteur dans un récit que l'on croirait écrit par Edgard Poë en proie au délire le plus sinistre, raconte une expérience scientifiquedestinée à démontrer avec un luxe de détails que la tête d'un guillotiné pouvait vivre après deux minutes et demie au moins après la section. *Un médecin, le docteur Ralph Verly, utilisait pour cela les moyens les plus modernes que n'avait pas pû utiliser le siècle précédent le docteur Cabanis. La photographie pour témoigner de l'instant ultime, l'appareil étant actionné par un procédé mécanique ingénieux prenait des images pendant deux minutes et demie et accusait des clignements d'yeux. Le phonographe ensuite pour enregistrer la parole du supplicié :

SOUFFRE PAS....SECOUSSE ENORME....MAL AU COEUR....

Un appareil penthographique avait "en caractères viollâtres extravasés" transmis sur une plaque une phrase d'abord nettement tracée, puis finie dans utremblement : J'ECRIS APRES LA SECTION DU...

...............

Plus stuféfiant encore le chapitre intitulé : "Les Cinq sens".

Dans ce chapitre que l'on croirait écrit aujourd'hui, décrit minutieusement ce qui n'avait pas de nom à l'époque, que les scientifiques appellent aujourd'hui "La Synesthésie". Ce don de la nature chez un individu qui associe plusieurs sens l'ouieà la fois, le goût, l'odorat, le toucher , la perception  des couleurs. Phénomène étudié depuis Aristote, et qui aujourd'hui encore est un mystère pour bon nombre de savants, est expliqué simplement par Harry Alis ! Stupéfiant !

 

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De son véritable nom Jules-Hippolyte Percher, il vit le jour le 7 octobre 1857 à Couloeuvre dans l'Allier.
Après des études studieuses à Moulin où il rencontra Maurice Guillemot son aîné, professeur et homme de lettres.
C'est lui qui le conduisit au Quartier Latin, fréquenta les cafés et les brasserie littéraires (le jour, un peu moins la nuit).
Il écrivit dans sa chambre sous les combles, des poèmes, des débuts de romans restés inachevés, faute de trouver un journal où les publier. Seuls les écrivains arrivés trouvaient place dans des journaux inféodés à diverses cabales politiques ou religieuses.
La terreur qui avait suivi la répression sanglante de la Commune, n'encourageait pas les patrons de presse à ouvrir leurs colonnes à de jeunes gens souvent des révoltés. "Seuls les Daudet, Zola, Goncourt (Edmond), Dumas fils, Sardou, Augier, Meilhac et Halévy accaparaient les pages des revues des journaux. Ces gens posés, donnaient le ton et faisait les réputations**".
C'est au fameux Sherry-Cobbler, boulevard Saint-Michel qu'il rencontra Goudeau, Gill, Sapeck, les frères Cros, Richepinet ceux qui furent les premiers Hydropathes.
Les circonstances de sa mort furent aussi tragiques que l'avaient été certaines périodes de sa vie qui seront développées dans un prochain article. Sa biographie dépasse largement le cadre de ce petit blog.
Pour d'obscures raisons, il fut provoqué en duel par un de ses camarades du Comité de l'Afrique française. Une lettre fut jugée offensante par son ami Le Chatelier qui lui envoya ses témoins. Le duel à l'épée eut lieu le 1 mars 1895 à 11 heures trente du matin à l'île de la Grande Jatte, dans la salle de bal du restaurant "Le Moulin-Rouge'. Le tenancier vint le chercher dans sa voiture et le conduisit bras-dessus-bras-dessous dans la salle de bal, où en lettres d'or, s'étalait une inscription extraite de vers de Dante : "Vous qui passez, venez vous réjouir"
Les deux hommes montèrent l'escalier à double rampe qui conduisait à la salle de restaurant, vide pour la circonstance.
Le Chatelier était déja là avec ses témoins. Les combattants, en manches de chemises avec un plastron se mirent en garde. Le combat dura peu, Harry fut touché sous l'aisselle droite. Il chancela, porta la main à sa poitrine. Les témoins l'aidèrent à s'asseoire sur une chaise. Des médecins posèrent un tampon d'ouate sur la plaie. L'épée avait transpercée la poitrine. Alis murmura : "je suis perdu'", il ferma les yeux, il était mort. En attendant le commissaire de police de Levallois, on transporta son corps au rez-de-chaussée sur un billard que l'on avait recouvert d'un drap.
Les journaux ne firent pas beaucoup d'écho en parlant de son oeuvre. Les écrivains et les critiques pas davantage.
Seul, Charles Mauras rendit hommage au talent de l"écrivain :
"Je reste fidèle au souvenir que nous laissa en 1889 ou 1890, un petit recueil de nouvelles signé Harry Alis intitulé : "Quelques fous". On y voyait passer mille personnages étrangesmais très beaux de logique et dessinés avec une grande énergie. J'avoue que je fus sur le point de me demander si l'auteur du livre ne serait pas notre Edgard Poë.
*Une expérience de ce type avait été tentée par le docteur Pierre-Jean-Georges Cabanis, avec pour contradicteur le chirurgien Jean-Joseph Sue, le père d'Eugène
**Auriant, déjà cité.
A SUIVRE.................

22:30 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

SUR LA MORT DE GERARD DE NERVAL,

PAR BERNARD VASSOR

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Ce dernier portrait,fin 1854, début 1855, peu avant sa mort par Félix Nadar, ou Adrien Tournachon son frère,113 rue Saint-Lazare.
Après de nombreuses versions déjà publiées sur ce blog, voici celle d'Alexandre Dumas, qu'il semble avoir écrite en 1866, 11 ans après le "suicide" de la rue de la Vieille Lanterne. Cette version bien sûr, contredit les documents officiels (procès-verbal du commissariat de police Saint-Merri) dont nous avons lecture dans une note précédente. Notre ami Alexandre, conteur impénitent, a mis sa patte à cette nouvelle histoire.
C'est dans un texte intitulé Nouveaux Mémoires, Sur Gérard de Nerval, Edtions Complexe, 1990.
Dans ces Mémoires "inédits", Dumas raconte que le vendredi matin 26 janvier, il fut réveillé par une note d'Arsène Houssaye lui annonçant la mort de Gérard dans un accès de folie, et lui demandant de venir le rejoindre rue de la Vieille Lanterne.Ce que fit Alexandre en toute hâte. Arrivé sur place, il décrit les lieux :
"Alors la rue se rétrécit. On lit en grosses lettres sur un mur en face :
BAINS DE GESVRES
et au dessous :
BONDET (sic)
entrepreneur de serrurerie.
Au pied du mur sur lequel sont inscrites ces deux affiches, commence un escalier avec une rampe de fer.
Escalier visqueux ,étroit, sinistre, un prolongement de la rue conduit à la boutique d'un serrurier qui a pour enseigne une grosse clé peinte en jaune.(...)dans l'obscurité au fond, vous découvrez une fenêtre cintrée avec des barreaux de fer pareils à ceux qui grillent les fenêtres des prisons. Vous y êtes, c'est à ce croisillon de fer que le lacet était attaché. Un lacet blanc comme ceux dont on fait des cordons de tablier. (...)C'est là, les pieds distants de cette marche de deux pouces à peine que le vendredi 26 janvier 1855 au matin, à sept heures trois minutes, ( notez la précision !) juste au moment où se lève cette aube glaciale des nuits d'hiver que l'on a trouvé le corps de Gérard encore chaud et ayant son chapeau sur la tête.(...)Les gens qui les premiers le virent, n'osèrent pas le détacher, quoique l'un d'eux fit observer qu'il n"était pas mort puisqu'il bougeait encore la main (...) On alla chercher le commissaire de police, M. Blanchet, et un médecin dont j'ignore le nom. Le corps était encore chaud. Le médecin pratiqua une saignée, le sang vint; mais Gérard ne rouvrit pas les yeux. Nous allâmes de la rue de la Vieille Lanterne à la morgue où le corps avit été déposé. De l'endroit où Gérard s'était pendu, jusqu'à la morgue, il n'y avait qu'un pas.
Le récit se poursuit avec la description du cadavre de Nerval, vêtu seulement d'un pantalon, le torse nu, puis les démêlés sordides dans ces circonstances avec Gautier et Houssaye à propos des funérailles, et de l"élévation d'une stèle sur sa tombe.
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Cette estampe de son ami Célestin Nanteuil fut publiée dans "L'Artiste" avec la légende suivante :
"N'est-il pas étrange de penser que Gerard de Nerval, qui a marqué de l'empreinte de son pied hardi, au haut des cascades de Tivoli, des glaciers du Saint-Gothard et des dangers du Vésuve soit venu se briser à ce sombre écueil"
La ruelle sera démolie peu de temps après la mort de Gérard.
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LA MORGUE DU MARCHE-NEUF
C'est Asselineau qui fut prévenu de la mort de Gérard par la Morgue ou la police. Un fragment de carte de visite avait été retrouvé dans la poche de Nerval.
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ARCHIVES DE LA PREFECTURE DE POLICE
REGISTRE DE LA MORGUE :
"Arrivée du corps à 9 heures et demie du matin de Labrunie Gérard dit Nerval, demeurant 13 rue des Bons-Enfants; vêtements et objets :
un habit noir, deux chemises en calicot, deux gilets de flanelle, un pantalon en drap gris vert, des souliers vernis, des chaussettes en coton roux, des guêtres de drap gris, un col noir en soie, un chapeau noir, un mouchoir blanc.
Genre de mort : suspension (..) suicide; cause inconnue (..) cadavre trouvé sur la voie publique rue de la Vieille-Lanterne (..) cet homme était connu avant son entrée à la Morgue (..) le corps a été réclamé par la Société des Gens de Lettres(...)."
Procès-verbal du commissariat de police de Saint-Merri :
"Ce matin, à sept heures et demie (26 janvier 1855) le dénommé a été trouvé pendu aux barreaux de la boutique d'un serrurier (Boudet) rue de la Vieille Lanterne, déclaration de Laurent, sergent de ville du quatrième arrondissement; l'individu était déjà mort, transporté au poste de l'Hôtel de Ville, secouru par deux médecins, mais en vain. Il, s'est pendu avec un ruban de fil, son corps était attaché aux barreaux avec le lien, aucune trace de violence sur le cadavre"
Le 29 janvier 1855, le préfet de Police, donnait l'autorisation de remettre la dépouille de Gérard à Balard, délégué de la Société des Gens de Lettres.
Le même jour, le commissaire de Police donnait l'autorisation au sculpteur Auber, de mouler ou daguerréotyper les traits de Gerard de Nerval. D'après une lettre d'Auguste Luchet**, il semblerait que le masque et la photographie aient été réalisés un jour avant que l'autorisation ne lui fut accordée. Jusqu'à ce jour, nous n'avons aucune trace de ces éléments.... 
D'après les chroniqueurs de ce temps,la température cette nuit-là, était de moins dix-huit degrés. 
*Archives de la préfecture de Police
**Auguste Luchet, maçon, de la loge Saint Vincent de Paul, avait annoncé la mort de Gérard de Nerval à Godfroy, Louis Ulbach François Favre en ces termes : "M. Auber sculpteur distingué à tous les titres, a bien voulu se charger de reproduire les traits de notre malheureux frère...".C'est moi qui souligne ce passage. Tous ces noms cités sont ceux des futurs (en 1858) créateurs de la revue "Le Monde Maçonnique". Il semblerait donc que Gérard fut du nombre des frères de la loge 113 ???
BnF (Smith-Lesouëf. Res 3683 )

13:00 Publié dans HISTORICO-LITTERAIRE | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

06/08/2008

LES HERMAPHRODITES DANS LE TRAITE DES MONSTRES D'AMBROISE PARE

PAR BERNARD VASSOR

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Dans le chapitre XI, Ambroise Paré, dansle chapitre consacré aux monstres, aborde le sujet suivant:
"Des Hermaprodites, ou androgynes, c'est à dire, qu'en un même corps est trouvé deux sexes'
L'étude d"Ambroise Paré est assez fantaisiste, ses descriptions sont nébuleuses.
Dans ce chapitre, il décrit l'histoire suivante :
"L'an mil quatre cens quatre vingt & dsix on vit naistre au Palatinat, assez pres de Heidelberg, en un bourg nommé Robarchie, deux enfants gemeaux s'entretenans & joint ensemble dod à dos, qui estoient hermaphrodites, comme on les peut voir par ce portrait"  
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a suivre...........

11:50 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

05/08/2008

UNE POLEMIQUE FAIT RAGE DANS LE MONDE SCIENTIFIQUE, A PROPOS DE LA DECOUVERTE DU MACHU PICHU

Exclusif: le Machu Pichu découvert 40 ans plus tôt qu'on ne croyait

Par Alain Gioda (IRD) et Carlos Carcelen (Université San Marcos et IFEA) Le site sacré des Incas n'a pas été découvert en 1911 par un Américain mais dans les années 1860 par un Allemand. C'est ce qu'a découvert Paolo Greer, historien et explorateur, comme l'expliquent pour Futura-Sciences ses collègues Alain Gioda (de l'IRD) et Carlos Carcelen (université San Marcos et IFEA).

La découverte en 1911 du célébrissime site du Machu Pichu au Pérou est toujours attribuée à l’archéologue nord-américain Hiram Bingham(1875-1956), de l’université de Yale. Mais le travail de bénédictin de Paolo Greer remet en cause ce fait acquis.

Un article du journal Le Point sur internet

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Un article d'Alain Gioda et Carlos Carcelen en exclusivité

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A suivre.......

13:25 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

03/08/2008

UNE FEMME ARTISTE : LOUISE GEORGETTE AGUTTE

PAR BERNARD VASSOR

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                                                    « Je ne puis vivre sans lui

Voilà douze heures qu’il est parti.

                                                       Je suis en retard ».

Nèe en 1867, son père le peintre paysagiste Georges Agutte meurt peu de temps après sa naissance. Ellevit son enfance, partagée entre Paris et Bonnières-sur-Seine, dans une maison mitoyenne de la famille de Marcel Sembat. Très jeune, elle s'adonne à la sculpture ayant comme professeur Louis Schroeder. Elle épousa un critique d'art Paul Flat, éditeur du journal, de Delacroix. Georgette expose plusieurs oeuvres au salon. Elle abandonna la sculpture pour suivre les cours de Gustave Moreau où elle rencontra Rouault, Matisse, Camoin, Léon Lehman. Vers 1895, après son divorce, elle commence une liaison amoureuse avec son voisin et ami d'enfance, l'avocat franc-maçon, député socialiste, membre fondateur de la SFIO Marcel Sembat avec qui elle se marie en 1897.

Elle s'était créé un procédé particulier, utilisant comme support des plaques de fibro-ciment qui donne un caractère particulier à ses oeuvres au caractère rugueux. Les couleurs vives des adeptes du fauvisme donnent une ornementation polychrome luxueuse dans la représentation de châles ou de tapis d'orient. Ses nus pris dans des cambrures hardies, donnent des portraits expressifs, aux yeux remplis de vie donnent de surprenants résultats.

L'AMOUR FOU

Le 5 septembre 1922, Marcel Sembat meurt d'une attaque cérébrale. Georgette écrit à son neveu la phrase citée en tête de cet article, et se tire une balle dans la tête.

L'oeuvre de Georgette Agutte est exposée au musée de Grenoble Andry-Farcy.

La ville de Bonnières-sur-Seine qui a acheté la maison Agutte Sembat, prévoit de restaurer un jardin impressionniste, de réunir des objets du couple et d'installer un musée-bibliothèque comprenant les 5000 volumes de la collection de Marcel Sembat, qui serait ouverte aux chercheurs.

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EMMA CROUCH DITE CORA PEARL suite

Par Bernard Vassor

Article précédent

LA MAIN ET QUELQUES AUTRES DETAILS DE L'ANATOMIE DE CORA PEARL

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En janvier 1869, Emma Crouch, voulut, pour offrir à ses admirateurs faire le moulage de sa main. Pour ce faire, elle fit appel au sculpteur Louis-Edmond Cougny*. Vingt quatre épreuves furent réalisées en terre cuite qui furent dit-on rapidement épuisées. L'une d'elle, avec cette inscription :" souviens-toi" était destinée à un prince bien connu qui le plaça dans son musée secret.
Sachant que la beauté est éphémère, Cora décida de faire pour sa gorge ce qu'elle avait fait de sa main. Sous la surveillance de Cougny, un mouleur emprisonna dans un corset de plâtre les parties à reproduire et en fit ressortir une épreuve aussi vraie que nature.
"J'ai fait faire le moulage de ma poitrine et de ma main. La main en l'air tient un sein, l'autre sein fait le couvercle. Le tout en onyx. Un monsieur me l'a pris et l'a donne au "Phoque". J'ai su depuis que la maison d'onyx a fait faillite. Quand à ma statue en marbre, je l'ai fait faire par Gallois en douze séances
Au cours de ces séances, Cora Pearl indique à mots couverts la présence d'une femme qu'elle nomme Desmard (nous savons qu'elle transformait tous les noms), qui prenait du plaisir à la contempler "tout cela par obligeance et sans autre application de son oreille sur ma poitrine"
La fabrication de ces objets fut confié à Messieurs Cornu & Cie, fabricant d'objets d'art, dont la facture est reproduite 2dd9d233c37bc13490660b19045018b6.jpgplus haut. Cette créance n'ayant pas été recouverte en 1872, après le départ précipité de Cora Pearl en raison de la tentative de suicide du jeune Duval, l'héritier des "Bouillons" du même nom, les créditeurs se manifestèrent et demandèrent une saisie conservatoire des biens de la débitrice, par l'huissier Larguillat, de tableaux, meubles luxueux, lustres et girandoles, peaux d'ours blanc, peaux de tigre et trois grands billards anglais. De plus deux immeubles d'une valeur considérable, rue de Chaillot et à Maison-Laffitte étaient concernés par cette saisie. Le tribunal civil de la Seine sous la présidence du juge Guérin la condamna le 4 avril 1873, à payer la somme de 3300 francs aux plaignants, les frais de la saisie furent à la charge de Cornu.
Nous ignorons si il reste des traces de ces oeuvres ?
* Mémoires de Cora Pearl,Jules Levy libraire éditeur Paris 1886.

11:35 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : Cora Pearl, EMMA CROUCH, Louis-Edmond Cougny, Messieurs Cornu & Cie | Lien permanent | Commentaires (5) | | | | Digg! Digg

02/08/2008

CHARLES AMOUROUX? UN DROLE DE PAROISSIEN COCO-COMMUNARD

PAR BERNARD VASSOR

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"Missel d'identification", archives de la préfecture de Police.
.........
Charles Amouroux ancien ouvrier chapelier fut membre de la Commune de Paris, représentant du quartier de Charonne. Membre de la majorité, il vota la création du Comité de Salut Public, il demanda la suppression des journaux hostiles, du décret sur les otages et des mesures les plus répressives. Après l'écrasement de la Commune par les versaillais, Amouroux fut arrêté, condamné aux travaux forcés à perpétuité et déporté en Nouvelle-Calédonie. Il vit sa peine réduite à dix ans de bannissement en raison de circonstances que je vais évoquer plus loin. Après l'amnistie (il n'eut guère le loisir de bénéficier de cette réduction de peine) il se rendit à Saint-Etienne où il fut élu député.
Il est mort en 1885. Son éloge funèbre dans la presse fut presque unanime, il appartenait au parti radical de l'époque.
Ce que l'on peut dire sur sa conduite en Calédonie, c'est que pendant la révolte des Canaques en 1877, il avait formé un groupe avec les dépotés chargé de la chasse aux rebelles. Les archives de la préfecture de Police nous apprennent qu'il fut récompensé, d'abord avec une réduction de peine, et d'un petit pécule déposé sur un livret d'épargne, les sommes attribuées étaient en relatiopn avec le nombre de Canaques tués ou capturés. Ce que les journaux les plus rétrogrades ne manquèrent pas de saluer. Le journal "Le Paris" indique même qu'il était "un bon français"

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LA LIBERTE SOUS LE SECOND EMPIRE

PAR BERNARD VASSOR

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Cette liste rappele tristement la fameuse "liste Otto" pendant la seconde guerre mondiale.
L'Empire c'est la paix, c'est le slogan inventé par Arsène Houssaye pour justifier la dictature impériale.
Nous voyons dans cette liste stupide, des romans d'Eugène Sue, d'Aurélien Scholl, même d'une cousine de l'Empereur Marie Ratazzi pour "Le mariage de la Créole", de Kossuth pour :"Révélation sur la crise italienne" et "L'Europe, l'Autriche, la Hongrie". Un nommé Courbet rien à voire avec le peintre d'Ornan, vit sa prose interdite pour un roman intitulé "Les curés en goguette" et bien sûr Victor Hugo "La voix de Guernesey".
Cette feuille fut imprimée chez la veuve Saint Aubin, 30 passage Verdeau. (comme nous l'avons vu dans un article précédent, c'est à cette adresse que furent édités les six premiers des "Chants de Maldodror" et que Lautréamont donna ensuite à Lacroix, Verbokoven & Cie la suite des chants, seul volume paru de son vivant avec ses poèmes.

17:54 Publié dans HISTOIRE | Tags : Marie Ratazzi | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

GUY DE MAUPASSANT ET LA FOLIE

PAR BERNARD VASSOR

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Cette lettre poignante non datée, a été écrite quand il habitait rue Dulong, après 1882 donc.
Je ne sais pas où en est la recherche actuellement sur les causes de sa maladie. Déjà en 1877, comme il est très nerveux ses chefs au ministère, indiquent que sa santé est mauvaise en dépit d'une apparence robuste. Il semble que la cause première soit une tare congénitale du côté de sa mère. (Il va falloir que je questionne Noëlle Benhamouà ce sujet)  Maupassant est en proie  à une de ses crises passagères qui le conduiront quelques années plus tard dans la maison du docteur Meuriot à Passy, avec, comme vous le savez cette fin de vie douloureuse:
"Me voici, madame, plus halluciné que Mlle Olga ! L'oeil de Béraud n'est pas le seul. J'ai entendu du bruit toute la nuit. Un bruit étrange vraiment, saccadé, inexplicable !
Insomnie, fièvre, rêves décevants, hallucinations trompeuses, tout.
Ce matin, impossibilité de travail (pour laquelle je demande une indemnité) secousses nerveuses, souvenirs, obsessions, danger de la solitude. J'éprouve comme un tremblement de terre. Et le bruit ! Oh ! ce bruit me poursuit ! je le connais maintenant, ce bruit ! Il me ronfle dans les oreilles, me serre les tempes, me pénètre dans les os !
Je demeure allongé sur mon divan, tantôt sur le dos pour penser à ma chronique qui ne vient pas, tantôt sur le nez pour penser au bruit.
Si je restais même deux jours, je serai perdu. Je le sens. Je le sais. C'est à Charenton que vous me reverriez, avec une camisole de force. Oh ! ce bruit !  je pars, il le faut. Je fuis. Je ne sais pas ce que je fais, ni où je vais. Je perd le nord. Je vous envoie ci-joint la boussole qui me servait de tête. Oh ! ce bruit ! Il me reste ?
 O Banque ! Une image !
J'entend le bruit !
Excusez, Madame ces aberrations, Je crois que je suis possédé !" 
"Le Horla" a paru dans le Gil Blas du 26 octobre 1886. Il est décrit dans cette nouvelle, avec précision cet état nerveux qui l'obsède. Les troubles occulaires, les maux de tête de plus en plus fréquents, et comme nous le contatons dans cette lettre, les hallucinations auditives, annoncent la folie qui va le détruire. La hantise de la nuit "qui cachait pour moi une menace terrible". Les crises se succèdent nuits après nuits, les traitements au bromure sont inefficaces. La plongée dans l'univers de la folie. L'idée du sujet, lui avait été fourni par Léon Hennique après une conversation avec Maupassant. Le mérite de l'écrivain n'en est que plus grand quand on considère son oeuvre qui provoque notre admiration.
........
Appelé en consultation, Noëlle Benhamou m'a donné les précisions suivantes :

« Sa mère était atteinte de la maladie de Basedow (goitre et migraines exophtalmiques) et elle a sans doute transmis sa névrose. De là à penser que Maupassant serait mort fou sans syphilis, moi je dis non, mais d’autres si…Son frère Hervé est mort syphilitique aussi. Comme Maupassant avait contracté la syphilis en 1876 ou 1877, il avait déjà des troubles. »

A la question: y-a-t-il eu récemment des études médicales concernant les causes de la maladie de Maupassant ?

"Non, à ma connaissance, pas d’étude récente en matière médicale. Mais entre nous, la mère de Maupassant avait un sérieux « pète au casque » comme disent mes élèves… Elle était hystérique.".

Le dernier numéro de la revue en ligne disponible gratuitement : Maupassantiana

http://www.maupassantiana.fr vient de paraître. 

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