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30/07/2010

Le Champ du repos à Montmartre

Par Bernard Vassor

Cimetière Montmartre 1808.jpg
Sur cette gravure, nous voyons le « Champ du Repos » dominé par la butte avec ses moulins traditionnels. Un convoi funèbre, précédé d'un ordonnateur, ceint d'une écharpe, se dirige vers le fond.
Un récit d'époque nous donne un aperçu de ce qu'était "Montmartre en ce temps là"
Après avoir gravi un chemin montueux, l'auteur écrit :
"" Ce fut là que l'aspect de Montmartre, cette montagne antique et vénérable, attira mes regards et captiva ma pensée. Ces moulins à vent, ces maisons, ces jardins suspendus sur des précipices, en un mot, cette masse pittoresque où la nature lutte sans cesse contre le bras destructeur de l'homme, firent sur moi une impression de tristesse qui devint plus vive quand je me rappelai qu'auprès de ces carrières, vains débris de la colline, on voyait aussi les ruines de cet abbaye célèbre où des filles de rois et de grands de la terre allaient se livrer, dans une retraite perpétuelle, à la pratique des plus hautes vertus, après avoir renoncé à toutes les grandeurs, privilèges de leur naissance"
Il décrit ensuite la topographie du cimetière :
-« Sur le penchant de Montmartre à l'ouest, et à une petite distance des nouveaux boulevards, est un vaste terrain, enclos depuis quelques années d'une muraille de pizé. On le nomme le Champ du Repos parce que c'est dans son enceinte que l'homme qui a payé à la nature son dernier impôt, jouit enfin de la paix et de la tranquillité. » Plus loin, il déplore le voisinage des guinguettes de la barrière et de la Chaussée d'Antin « où les modernes Laïs spéculent sur l'inexpérience de la jeunesse et sur les goûts dépravés de l'âge mûr»
Puis, il ajoute à celà :
"Les guinguettes toutefois, se tiennent à distance respectueuse, sauf une seule qui semble braver le voisinage funèbre ; il est vrai que cette maison, « quoique dédiée au dieu du vin, n'attire pas les enfants de la joie, tout dans ce cabaret respire la tristesse, et la patronne elle-même, autrefois jolie, est considérablement décatie, ses enfants sont lugubres ; espérons qu'elle avait au moins la clientèle des croque-morts ?"
Il s'agit du cabaret de la Reine Blanche dont les murs étaient presque mitoyens de ceux du cimetière. La patronne, ou plutôt l'attraction de cette guinguette était surnommée ...:
"Nini-belle-en-cuisses" pour la raison suivante :  Les lois de la pesanteur étant les mêmes que celle d'aujourd'hui, Nini, à la fin de chaque danse, faisait le tour de la piste en marchant sur les mains, ce qui lui couvrait le buste et lui découvrait la partie charnue de son anatomie, celui valut son sobriquet explicite. La clientèle masculine, au grand dam des jeunes filles, attendait vous pouvez le deviner, avec impatience, la fin de chaque reprise.
la reine blanche cadre doré.jpg
.....
Bien avant l'ouverture officielle du cimetière du Champ du Repos, cimetière Sous-Montmartre, puis de la Barrière-Blanche, enfin cimetière du Nord, ou cimetière Montmartre. L'endroit  avait été le réceptacle discret des personnes tuées au cours d'émeutes ou victimes des assassins qui peuplaient alors ces anciennes carrières de gypse dont les excavations et les cavernes les mettaient à l'abri des recherches.
C'est en 1798, que la municipalité parisienne acheta un terrain à un certain sieur Aymé, situé dans "les Grandes Carrières". Ce cimetière fut affécté aux habitants des 1°, 2° 3 et 4° ardt de l'époque. Il remplaçait aussi le petit cimetière qui avait été ouvert en 1782 entre la rue Notre-Dame-de-Lorette et la place Royale (Pigalle). Ce cimetière était le dépositoire des ossements du  cimetière de la paroisse Saint-Roch devenu trop petit.
Quand à celui de la Barrière Blanche, il avait une superficie de 1 hectare 27 ares fut fermé et rouvert alternativement (vers 1806) pendant plusieurs années
pour être inauguré définitivement le 1°janvier 1825, sa superficie ayant été portée à 12 hectares, augmentés de 9 en 1847. Cette même année on relia les terrains voisins par le tunnel passant sous la rue des Grandes Carrières. Le pont Caulaincourt a été construit en 1886.
A partir de 1872, le cimetière étant complet, on ne reçut plus de concessions temporaires ou tranchées gratuites, celles-ci  étant transférées à l'annexe du cimetière du Nord, à Saint-Ouen.
.....
Voici quelques épitaphes relevées par l'auteur de cette chronique en 1808 : "Voici le mausolée de la famille Larmoyer,Il signale M. Mounier, Conseiller d'Etat, et tout à côté un sieur Adanson ; devant cette sépulture, Caillot se demande s'il s'agit du fameux naturaliste ? C'est ensuite Barthélemy-Pierre Lecoulteux, de Rouen, mort à Paris, le 16 septembre 1805, à l'âge de trente-sept ans ; les familles Julien et Chaulot ; sur une colonne tronquée sont inscrits les noms de Marie-Philippe-Claude Dunkel, épouse de M. A. L. Delessert, née le 30 juin 1780, mariée le 3 juin 1805, morte le 4 septembre 1805. La tombe de Marie-Adélaide-Yacinthe Berthaumt, née à Paris, le 25 mars 1790 et décédée le 5 juillet 1805, est auprès du marbre blanc sur lequel est sculptée une couronne de roses ; il recouvre les restes de Louise-Eléonore-Victoire Crublier de Saint-Ciran, née le 22 décembre 1787, décédée le 31 mars 1805. A. L. H. Adolphe de Bazin, âgé de dix-sept ans ; Georges-René Pléville Le Pelley, né à Granville, en 1726, le 26 du mois de juin, mort à Paris, le 10 vendémiaire an XIV, âgé de quatre-vingts ans. Sur la tombe. de ce dernier, on lit une grande inscription latine qui rappelle les vertus du défunt et son amour de la patrie ; il y est dit que Pléville Le Pelley eut la jambe droite emportée par un boulet, qu'il parcourait les mers en lançant les foudres de la guerre, que les Anglais le redoutaient et qu'enfin le Sénat français l'écoutait comme un autre Nestor. Ce ministre de la marine, qui mourut à quatre-vingt ans, méritait d'être enterré à Montlouis (Père Lachaise).Antoine-Claude-Victoire Dubœuf, âgé de 34 ans ; Henriette-Félicité Bélorgey, âgée de 19 ans ; Louise-Fanny de Pontalba, âgée de 23 ans ; Françoise-Geneviève Varnier, âgée de 42 ans. Voici ensuite recouverte de feuillage, la tombe du peintre Greuze et, non loin de là, son confrère Fragonard repose dans l'éternité. On devine ce que tout cela fait raconter à l'auteur du livre. Un général de division ; d'artillerie, gisant tout auprès de là, attire ses regards.; il en profite pour fulminer un peu contre le bronze meurtrier et se venge en nous cachant le nom de ce vaillant militaire ! Même courroux devant la tombe de Delaterre, philosophe, qui attrape une sérieuse mercuriale. Anne-Louise Le Cœur, âgée de vingt-trois ans, opère une heureuse diversion ;
puis Madame Zéphirine De Méat, âgée de vingt et un ans. Pleurez, enfans soumis ; pleurez femmes fidèles :

Amies, mères, sœurs, pleurez ; de vos vertus,

La mort a d'un seul coup détruit tous les modèles ;

Zéphirine n'existe plus.

Elisabeth-Eulalie Durand, âgée de quatorze ans ;

Marie-Thierri Lebel, veuve Delisle ; avec une épitaphe en vers composée par son fils :

Son fils, en le perdant, perd sa félicité ;

Il ne lui reste que son exemple à suivre

Ce modèle accompli de vertus, d'équité

Ne paya qu'en cessant de vivre,

Son tribut à l'humanité. -

Sans doute un homonyme de l'académicien? Entre temps, Caillot invoque la lune pour pouvoir finir son voyage avant la fin de la nuit, car cet auteur, vraiment extraordinaire, est noctambule comme Restif de la Bretonne ; il a découvert la sépulture très sculptée, de Mlle Muraire, épouse de M. De Caze, morte à l'âge de seize ans, après six mois de mariage. « Au-dessous du tombeau, contre une pyramide, est assis un génie de marbre blanc qui, de la main, droite tient un flambeau renversé et de la gauche un linge (sic) avec lequel il essuie ses larmes. » Notre homme arrive dans une partie du cimetière qu'il appelle le vallon, il fait jour paraît-il, et c'est vraiment la lune qui nous éclairait jusqu'à présent ; ce bizarre écrivain, qui choisissait la nuit pour se promener dans le cimetière de l'Ouest, se ferait bien vite coffrer aujourd'hui avec ses façons d'agir; il faut croire qu'on était plus tolérant, il y a cent ans. Il sort du cimetière avec la ferme résolution de revenir le lendemain pour achever, dit-il, son voyage et ses observations. Il revient en effet le lendemain, mais pendant le jour, « avec cette différence que je n'avais pas besoin de m'étendre sur les pierres sépulcrales et d'en approcher de trop près pour en déchiffrer les inscriptions. » « Quelle est cette tombe élevée au-dessus de toutes celles qui l'environnent, et cette pierre sépulcrale qui s'élève au-dessus de cette tombe ? je m'approche et je lis : Ici repose Adrienne Chameroy, décédée le 23 vendémiaire an XI, à l'âge de vingt-trois ans. » Caillot pleure encore une fois, cite l'épitaphe versifiée, et continue par la sépulture adossée à la muraille du Nord : Thomine Mars, épouse de J.-B. Bacoffe,décédée à Paris, à l'âge de dix-neuf ans. A l'entrée du vallon, sous une pierre de petite dimension, reposent les restes de Mme veuve Croizet, l'inscription dit que ce monument fut érigé par les soins de Mlle Volnais, de la Comédie-Française :  -

[Aux mânes de] Celle qui dort ici, dès ma première aurore,

Me combla de ses soins, de ses tendres secours ;

Quand je serai, comme elle, au terme de mes jours,

Mes yeux, en se fermant, la pleureront encore.

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2007/05/17/au-cimetiere-montmartre-des-serials-killers-de-pere-en-fils.html

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2009/05/...
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2007/06/09/o-kemeve-my-pisse-d-ours-croisee-petit-loup.html

11:51 Publié dans Evènement | Tags : nini-belle-en-cuisses, cimetière montmartre, reine blanche, place pigalle, préfet frochot | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

26/07/2010

Une nouvelle exposition au Musée Fournaise : La peinture en tube au XIX° siècle.

Par Bernard Vassor

Cette superbe exposition retrace l'histoire de la peinture dans la seconde moitié du XIX° siècle, qui prit un essor particulier grâce à l'invention de la peinture en tube, favorisant ainsi la "peinture sur le vif", c'est à dire en plein air. Bien sûr des artistes peignaient dans la nature bien avant cette invention, mais cela nécessitait un attirail lourd et volumineux. Les couleurs préparées à l'atelier étaient enfermées dans des vessies de porc, ce qui rendait difficile les manipulations de broyage des pigments et la préparation des liants.

Présentée dans le cadre superbe de l'annexe de l'auberge Fournaise, l'exposition très didactique explore tous les thèmes pouvant servir aux explications à la fois de la technique et de la vie des artistes "de la Seine". Ouverte le 5 mai 2010, elle est prolongée jusqu'au 31 octobre.

Un petit regret égoïste toutefois, l'oubli du rôle éminent de Julien Tanguy  dit le  père Tanguy auprès des peintres de cette période, qui entre 1868 et 1870* fréquentaient tous les lieux où se trouvaient ceux qui étaient susceptibles de lui acheter ses fournitures qu'il transportait dans sa "pacotille" (caisse en bois de colporteur) Renoir entre autres figurait parmi ses clients, bien que Mulard fût son marchand attitré.

Plan de l'exposition

- La fabrication des couleurs anciennes.

- Un nouveau métier : le marchand de couleurs.

- Histoire de la maison Lefranc

Les peintres utilisant la peinture en tubes.

.........

Pendant cette période, Tanguy qui était concierge au 10  rue Cortot, broyait et préparait ses tubes dans sa minuscule loge (de 2,60 X 3,50 mètres) qui lui servait d'appartement, et d'atelier. Puis il allait sur les bords de Seine, là où se trouvaient les impressionnistes, La guerre de 1870, puis la Commune de Paris interrompirent ses activités de marchand ambulant.

Article du mois de novembre 2007 :

Alphonsine Fournaise cadre texte.jpg

LA BELLE ALPHONSINE FOURNAISE (après épousailles est devenue "madame Papillon")

Ce lieu est devenu célèbre depuis que Maupassant* et Renoir l'ont immortalisé dans des romans et des tableaux. Alphonse Fournaise (1823-1905) était un charpentier de bateaux installé sur l'île de Chatou. Parallèlement, il avait ouvert un restaurant tenu par sa femme et son fils Alphonse. Inutile de préciser que leur fille Alphonsine n'était pas étrangère au succès de l'auberge. Et, par sa beauté était l'objet de l'attention des peintres attirés autant par elle que par la cuisine, le bal, le paysage et le confort de l'hôtel. C'est le fils Alphonse qui veillait à la location des bateaux.
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L'homme à la pipe (Alphonse Fournaise)
Degas a également fréquenté comme beaucoup d'autres artistes "la maison Fournaise" qui ferma ses portes en 1910 apprès la grande crue de la Seine. La ville de Chatou acheta la ruine en 1979, restaura l'endroit et en fit avec une association des amis de Fournaise, un musée** dans un ancien garage à bateaux attenant à l'auberge.

10:54 Publié dans Evènement | Tags : julien tanguy, renoir, alphonsine | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

25/07/2010

La mire (Cassini) de Montmartre suite, mensonges et vérités !

Par Bernard Vassor

medium_Montmartre_la_mire_06.jpg

Photographie prise vers 1900

Propriété de la Ville de Paris enclavée dans une propriété appartenant à M.Debray. Muni d'une autorisation et d'une note de commande, le photographe accrédité se vit refusé l'accès du monument et la commission du Vieux Paris avisa par écrit son secrétaire Monsieur.Lambeau qui ajouta que sans doute, les photographies de la mire ne manquaient pas et qu'il en trouvera une facilement dans les cartons du Musée Carnavalet.
M. le Président estime qu'il y a là un contentieux qui échappe aux attributions de la Commission, d'autant qu'au cours de la dernière séance (de la Commission du Vieux Paris) à adopté un voeu invitant l'administration à régler la contestation à l'amiable avec M. Debray"
Toujours à propos de ce Monsieur Debray, la séance du 8 novembre 1913 signale la volonté de ce propriétaire de faire construire un immeuble de rapport à l’angle de la rue Girardon, ce qui entraînera malheureusement la destruction du moulin à vent qui se trouve sur ce point et dans sa propriété. D’une conversation échangée avec .Debray, il résulte que ce dernier serait disposé à mettre gratuitement à la ville le moulin à vent dont il d’agit. M. Jean Varenne ajoute qu’il a l’intention de demander au conseil municipal de vouloir bien accepter cette offre et de décider que la réédification aura lieu sur la place Jean Baptiste Clément.

M.Selmersheim demande où est exactement la place dont il s’agit ?

M. Jean Varenne répond qu’elle se trouve à côté du moulin même à l’angle de la rue des Saules..

M. le Président estime que la question est assez importante pour nécessiter la visite d’une sous-commission, mais à la condition d’aller assez vite……(…)

...................
Mire Cassini Montmartre hauteur.jpg
D'où vient ce nom de Mire de Cassini ?
Jean-Dominique Cassini (1625-1712) père, avait été le fondateur d'une dynastie d'éastronomes, il avait établi une chaîne de 48 triangles, de Paris au Canigou. Son fils, Jacques Cassini (1677-1756) après des recherches avec l'abbé Lacaille, en établit une autre de l'observatoire jusqu'à Dunkerque. Ce sont ces triangulations qui servirent de base pour dresser la carte de France, et servir à toutes les opérations trigonométriques des services de l'ancien État-Major.
A l'origine, les mires étaient pour la plupart des pieux de bois, plantés pour marquer des angles d'opérations géodésiques. C'est en août 1675 que Picard qui fut chargé de trianguler et trigonométrer de Paris à Amiens, fit planter un piler de bois que Cassini remplaça par la pyramide qui se trouve derrière le Moulin de la Galette. Nous apercevons sur la gravure ci-dessous l'observatoire de Montmartre* qui se trouve encore rue Lepic. Il devait y en avoir 92 dans toute la France. En 1858 il n'en restait que deux à Paris; celle de Montmartre, et dans le cadran solaire de l'église Saint-Sulplice, établi par l'astronome Leverrieren 1742, une plaque percée est adaptée à la partie supérieure du portail latéral sud, et la trace du méridien est figuré sur le pavé de l'église par une ligne de cuivre qui traverse l'édifice dans sa plus grande longueur.
...........
On pouvait lire SUR LA MIRE à Montmartre
sur la face méridionale :
L'an MDCCXXXVI (1736)
Cet obélisque a été élevé par ordre du Roy
Pour servir d'alignement
A la méridienne de Paris, du côté Nord,
Son axe est à 2931 toises
2 pieds de la face méridionale de l'observatoire.
Le premier monument à Montmartre servant à l'alignement de la méridienne était  un simple pilier de pierre en attendant une installation définitive. Le pripriétaire des terrais était alors le "nommé Ménessier meunier à Montmartre"
C'est le maître maçon Rondel qui est chargé de l'élévation d'une "piramide" de pierre" que sa majesté à ordonné être élevée à Montmartre à l'endroit qui luy a été marqué viv-à-vis et en dessous de l'ancien pilier posé déjà depuis plusieurs années en cet endroit"
..........
OBSERVATPOIRE docteur GRUBY archives B.V..jpg
*C'est là que le docteur Gruby, astronome amateur fit des recherches et y vécut dans les années 1880. C'était un des médecins des frères van Gogh ayant un cabinet 64 rue Saint-Lazare.
RUE GIRARDON MOULIN AU xviii.jpg
Au XVIII° siècle, la rue Girardon à gauche se trouvait sous le blute-fin qui fut ensuite déplacé. Les propriétaires de l'époque avaient fait graver sur la porte, mensongèrement, que la présence de ce moulin datait de 1235 ! La famille Debray, avaient bâti une légende selon laquelle ils auraient exploité ce moulin pour le compte des bénédictines (ces dames bénédictines ne furent jamais propriétaires de ce moulin, mais en revanche l'ont été du moulin de la Lancette) en 1640. Pour faire bon poids, il inventaire la légende du meunier cloué sur les ailes du moulin par les troupes Russes rentrés à Paris en 1814 dans les bagages du roi Louis XVIII.Les cosaques massacrèrent aux dires des descendants Debray Pierre Debray, puis coupant son corps en quatre, il accrochèrent les restes aux quatre ailes du moulin. Ces morceaux auraient ensuite été dépendus par sa veuve (morte en 1812.... 4 ans plus tôt !!!)
L'adjoint au maire de Montmartre, le docteur Prost,(propriétaire de la maison de santé qui allait devenir la célèbre maison du Docteur Blanche rue Norvin) avait d'ailleurs établi un constat le 30 mars, exhalte l'héroïsme des montmartrois, mais ne mentionne pas le nom de la famille Debray, ni les prétendus évènement qui s'y seraient produits.
Ajoutons que le registre paroissial de Montmartre fait état le 30 mars du décès du seul Pierre Charles Debray. Sous la signature du père Caire de Blazer, prêtre, on peut lire la mention "mort par accident".
Les faits ayant été controuvés, celà n'em^pêcha pas la Société "Le Vieux Montmartre" de faire apposer une plaque commémorative sur le moulin indiquant :
"Aux habitants de Montmartre.
A tous les défenseurs de la Butte qui devant le moulin, le 30 mars 1814, sacrifièrent leur vie en combattant l'ennemi !
30 mars 1914"
En réalité le moulin a été construit en 1622 par un dénommé Denis Guignard.
Lire la suite dans les prochains épisodes.

17:52 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : cassini, lacaille, debray | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Le massacre de la rue des Bourdonnais (où ont été tournées des scène du film Quai des Orfèvres).... suite. Quand c'est fini, ça recommence !!!

Par Bernard Vassor

Nouvelle et certainement pas dernière  mise à  jour le 24 juillet 2010.

L'inspecteur Clouzot mène l'enquête.

Permis de construire rectification.jpg

Voici ce je j'ai découvert avec stupeur ce vendredi 23 juillet 2010. Je pensais qu'après toutes ces dégradations, nous allions en rester là.
Hélas ! Un nouveau permis de construire rectificatif, va permettre aux heureux promoteurs de continuer leurs "embellissement".
Au passage, j'ai découvert l''impasse des Trois Visages inclu dans cette démolition qui va complètement disparaître. Cette impasse avait 18 mètres de long sur 2 mètres de large. Existait au moins depuis l'an 1245 et portait le nom de Jean lEveiller  puis de Jean L'Esgullier en 1313. En 1492 Jean Goulier ou Golier dite du Renard. C'est seulement en 1782, qu'elle prit définitivement son nom actuel, en raison de trois têtes sculptées disparues aujourd'hui, qui ornaient l'entrée du passage. Nous trouvons sous la plume de Lefeuve, l'historien de Paris, les indications suivantes (à prendre avec précautions selon certains historiens) publiées en 1876 :
22 bourdonnais 01.jpg
.......
Trois visages.jpg
.......................
Tout d'abord, nous voulons réparer une injustice : Remercier la mairie du deuxième arrondissement qui a signé les différents permis de démolir et de construire, il serait injuste de ne pas mentionner l'architecte des Bâtiments de France qui a donné son plein accord, la Commission du Vieux Paris, qui à ma connaissance du moins n'a pas bougé le petit doigt, et la mairie de Paris, toujours en pointe dans la défense du patrimoine. J'ai déjà eu l'occasion de le vérifier dans un  autre arrondissement.
22 rue des Bourdonnais emplacement porte Ă  clous.jpg
La nouvelle très jolie porte en contreplaqué authentique qui remplace l'ancienne cloutée, trop vieille sans doute datant pour le moins du XVII° siècle, au diable le patrimoine.

Résumé des épisodes précédents de cette enquête qui dure depuis 4 ans :

 

"Le Dict des rues de Paris" écrit aux alentours de l'an 1300 :
Guillot qui point d"eur bon* n'as.
Parmis la rue a bourdonnas**
Vng en la rue Thibaut a dez.
Un hons*** trouvais enribaudez****.
Guillot de Paris
* Les écrivains du moyen âge n'hésitaient pas, même deux siècles avant avant François Villon à utiliser le "verlan", eur bon pour bonheur., nous ignorons si ils portaient leurs casquettes à l'envers.
**Rue des Boudonnais
*** Un homme
****Enribaudez : en joie.
Un manuscrit datant de l'an 1450 environ, trouvé dans l'abbaye Sainte Geneviève par l'abbé Lebeuf, au XVIII° siècle, indique l'orthographe suivante : rue Thibaud aux dés.
22 rue des Bourdonnais vue de rue de Rivoli 01.jpg
Vue de la rue de Rivoli en 2007.
.......
A la place de ces maisons classées ayant plus de quatre siècles, des promoteurs ont obtenu de pouvoir bâtir une surface de 4000 mètres carrés de magasins.....A ma connaissance, aucune des associations historiques, ou de quartier n'ont bougé le petit doigt. La Commission du Vieux Paris, d'après un de mes correspondants a protesté mollement. Ce lieu riche en histoires et anecdotes plus ou moins réélles va disparaître à tout jamais pour faire place à deux moyennes surfaces indispensables à la  vie des parisiens, pour satisfaire les édiles et gouvernants qui ont signé un permis de démolir, et un permis de construire.
Entre parenthèse, je n'ai toujours pas obtenu de réponse à ma question de savoir ce que représentait la modification du
PLU(cône de visibilité ?) pour ce qui concerne LVMH et la Samaritaine toute proche ? Et si n'importe quel propriétaire pouvait faire modifier à sa guise la hauteur de son immeuble à Paris ?

22 rue des Bourdonnais escalier gauche 01.jpg


L'escalier à gauche est celui que l'on voit dans le film "Quai des Orfèvres" de Henri-Georges Clouzot.
Extrait de ce film courageux, le premier à évoquer l'homosexualité féminine.
http://www.dailymotion.com/video/x2cnhn_louis-jouvet-quai...
Une des dernières scènes de ce chef-d’œuvre : avec Louis Jouvet, Charles Dullin, Bernard Blier, Simone Renant qui s’est accusée pour sauver son amie Jenny Lamour (Suzy Delair), dont elle est discrètement amoureuse qu’elle croit coupable. Jenny Lamour qui habite le 22-24 rue des Bourdonnais

22 rue des Bourdonnais démolition interieure 01.jpg
Démolition intérieure
.......
Pur ce qui concerne la partie qui doit disparaître rue Bertin Poirée, Jacques Hilairet* signale que c'était à partir de 1660 l'emplacement du siège de la Loterie. Cette loterie avait été autorisée pour permettre la reconstruction du Pont-Royal ou Pont-Barbier. C'est un certain Laurent Tonti qui avait obtenu cette autorisation jusqu'à concurence de 1 100 000 livres.
Bertin Poirée loterie Hilairet hauteur.jpg
Le bureau de loterie en 1701*
.......
Jacques Hilairet, Dictionnaire Historique des rues de Paris. Les Editions de Minuit 1963. Je n'ai pas trouvé trace aux archives de Paris d'une loterie à cette adresse.

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/album/22_et_24_r...

 

porte rue des bourdonnais hauteur.jpg
Porte cloutée du XVI° siècle, nous voyons au dessus de la porte, les autorisations de démolition et de reconstructionde ce pâté de maisons qui sont pourtant inscrites à l'inventaire des monuments historiques, pour en faire, tenez-vous bien une surface commerciale de 4000 mètres carrés !!!!!
.........
En revoyant le film de Henri-Georges Clouzot, le meilleur policier d'après guerre, d'après le roman de Stanislas-André-Steeman, j'ai découvert que l'appartement de l'héroïne Jenny Lamour (Suzy Delair) et de son mari, (Bernard Blier) où se déroulent plusieurs scènes du film, était situé dans une de ces maisons qui sont en voie de destruction, dans l'indifférence générale. C'est tout un bloc de maisons historiques jusqu'à la rue Bertin Poiré qui sont concernées. mes petits articles écrits il y a un an n'ont servi à rien, mais, pouvait-il en être autrement ? Les pioches des démolisseurs ont commencé leur oeuvre. L'argent commande tout, je n'ai trouvé aucun défenseur du patrimoine, comme mon expérience dans d'autres quartiers de Paris, où d'autres lieux irremplaçables ont été vandalisés, sacrifés sur l'autel du Dieu Profit....
rue des bourdonnais 22 et 24 escalier Hauteur.jpg
L'escalier que l'on voit à plusieurs reprises. dans certaines scènes du film de Henri-Georges Clouzot "Quai des Orfèvres"
........

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-suite.html

…………..

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-rue-des-boudonnais-re-suite-avec-la-rue-ber.html

………………

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/06/rue-thibaut-odet-partie-de-la-rue-des-bourdonnais.html

 

suite de l'article du 9 janvier 2009 : http://www.paperblog.fr/1465473/quai-des-orfevres-et-le-2...

Il était urgent que l'on démolisse un pâté de maisons classées pour en faire une moyenne surface de 4000 m2  des boutiques de  fringues qui disparaîtront à leur tour dans une dizaine d'années sans doute. Mais sans aucune possibilité de restaurer ce qui devrait être classé au patrimoine indestructible de Paris. Voici l'étendue des dégâts, avec l'aval de la Ville de Paris et du maire d'arrondissement qui a certainement signé le permis de démolir, puis le permis de construire. Un autre projet dans le même périmètre est à l'étude je crois; mais nous enreparlerons sans doute ?

 

22 rue des Bourdonnais emplacement porte à clous.jpg
La nouvelle porte cloutée en contreplaqué datant au moins du XVII° siècle.
22 rue des Bourdonnais JENNYFER.jpg
Un des 2 magasins QUI DEVRAIENT être classés au Patrimoine Mondial de l'Humanité.....
22 rue des Bourdonnais celio.jpg
L'autre, donnant sur la rue Bertin Poiré à l'emplacement selon l'historien de Paris Jacques Hillairet du bureau de loterie au tout début du
XVIII° siècle.
..........

11:01 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : henri-georges clouzot, quai des orfèvres | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

21/07/2010

Paris qui a disparu : l'ancienne caserne du Petit-Musc.

Par Bernard Vassor

démolition ¨Petit-Musc.jpg

Démolition en 1904 de la caserne du Petit-Musc.

Située à l'angle du boulevard Henri IV  et des numéros 2 à 8 de la rue du Petit-Musc, cette caserne avait remplacé le couvent et la façade de l'église des Célestins. datant du XIV siècle. L'entrée de "l'Arsenal" était à côté et au sud de celle  du couvent, à l'emplacement du quai actuel.

Après la destuction de la caserne, en 1904, plusieurs éléments dont le fronton qui mesurait 13,50 mètres de longueur sur 4,50 mètres de hauteur furent transportés au musée Carnavalet. (Plus deux consoles de style  renaissance et une rampe d'escalier, spécimen de l'art du fer au XVII°, n'ayant pu être réutilisée aété déposée "en attendant" dans dans le magasin "de la section" à Bercy) Quand aux vestiges d'un plafond peint par Bon Boullogne (1649-1717), habile faussaire, je ne sais pas ce qu'ils sont devenus  ?

La rue Pute-y-Muse avait été débaptisée et dénommée rue des Célestins en raison de la construction et de l'installation du couvent des Célestins.

PLAN DE BÄLE RUE DES CELESTINS PETIT MUSC.jpg

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2009/12/...

PLAN TURGOT 1730 PETIT-MUSC.jpg

 

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Nicolas-Louis de Lacaille: un jésuite, la tête dans les étoiles.

Par Bernard Vassor 

Lacaille Traité d'optique négatif.jpg

Il a ouvert les yeux à Rumigny, dans le ciel des Ardennes en 1713, et les a fermés à Paris 47 ans plus tard, un jour de pleine lune. Orphelin de bonne heure, il fut le protégé du duc de Bourbon D'abord destiné à l'état ecclésiastique chez les jésuites, il obtint après de brillantes études de bachelier en théologie, à 25 ans, le poste de professeur de mathématiques au collège Mazarin. Il avait obtenu un logement à l'observatoire Après avoir été l'élève de Cassini, il le seconda dans ses travaux. Entre 1739 et 1740, Cassini et Lacaille effectuèrent une seconde mesure de la Méridienne. Cassini décida de baliser la ligne méridienne par 96 « mires » ou obélisques, dont il n'en reste plus que trois aujourd’hui : à Montmartre près du Moulin Radet, à Manchecourt et sur la commune d’Orveau-Bellesauve. Ensuite il entreprit de recenser et de vérifier le catalogue d'étoiles. Il en dénombra plus de 10 000 et découvrit 14 constellations nouvelles Après avoir décrit le ciel avec une exactitude remarquable, il se rendit au Cap de Bonne Espérance pour observer le ciel austral. Il poursuivit ses études l'île de France (Maurice) et à l'île Bourbon (de la Réunion) A son retour, il se livra à de nouveaux travaux. Il nous a laissé une somme considérable de travaux scientifiques, traitant aussi bien de l'astronomie, de la mécanique, et de l'optique, avec une telle précision que les recherches postérieures n'ont fait que les confirmer. C’est ainsi qu’à la suite de ses découvertes, plusieurs emplacementsd’étoiles ou corps célestes portèrent les noms de Lacaille : le cratère lunaire Lacaille, l’étoile Lacaille 87, l’astéroïde Lacaille etc..

Membre de l'Académie des sciences depuis 1741, il avait obtenu que le gouvernement français "pensionnat" ses travaux sur les réfractions astronomiques. Il publie en 1744 : "Les projections et les circonstances d'une éclipse" Lacaille est le découvreur du mouvement de la ligne des abscisses, sur une nouvelle théorie du soleil, où il commença à tenir compte de l'influence sur la terre de la lune,, Jupiter et Vénus. Son ouvrage le plus important est :"Astronomiae fundamenta" publié en 1757.

A propos de la mire de Montmartre :

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2006/12/...

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19/07/2010

Les cafés du Boulevard du Crime.

Par BERNARD VASSOR

démolition boul du crime en 1861 largeu 02.jpg
"Les malheureux, ils m'on gâté
mon boulevard du Temple"
Depuis la fin du dix-huitième siècle, la prolifération de théâtres, parades et spectacles ambulants, sur le boulevard du Temple, fut accompagné par l'ouverture de cafés et de restaurants. Les noms de ces cafés, reprenaient celui du théâtre mitoyen, ou de l'établissement dédié aux divertissements des parisiens, ou bien encore celui d'une pièce à succès (l'Auberge des Adrets). Ce fameux boulevard était une kermesse permanente, une foire perpétuelle. On y trouvait à rire, à jouer, à se délasser jour et nuit. La meilleur société, accompagnée d'une foule de voitures  brillante, y côtoyait les plus humbles du petit peuple.
C'est ainsi que le Café du Cirque (puis café du Théâtre du Cirque) suivit les évolutions géographiques du Théâtre du Cirque-Olympique.
Franconi père, qui avait succédé à l'Anglais Astley, premier organisateur de spectacle de cirque en France, était établi au faubourg du Temple.
Peu à peu, les exercices d'équilibristes, d'équitation, de tours de souplesse furent accompagnés de pantomimes. Après un aller et retour  rue Mont-Thabor, Laurent et Minette Franconi fixèrent définitivement le Théâtre du Cirque-Olympique sur les boulevards.
Le Café du Cirque avait deux étages. Le  rez-de-chaussée était fréquenté par les "petites dame", le premier recevait artistes, auteurs et journalistes. Le deuxième était réservé aux joueurs de "bouillote"où l'on ne pouvait avaoir accès qu'au moyen "dun secret de serrurerie".
Les notable y jouaient de six heures à minuit. Le tripot fut fermé en 1848. Le café disparut lui aussi sous la pelle des démolisseurs de Napoléon le Petit.
Mises à jour dans l'article original

22:22 Publié dans CAFES ET RESTAURANTS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

L'hôtel Thélusson. C'était un petit jardin, tout près de la Chaussée d'Antin

Par Bernard Vassor

Dans le neuvième arrondissement aujourd'hui (hier le deuxième).

 

THELUSSON TEMPLE à Vénus.jpg

En face de la rue ci-devant d'Artois

Ce prestigieux hôtel fut bâti par Nicholas Ledoux en 1780 pour le compte de la femme du du richissime banquier suisse Pierre-Isaac Thélusson (mort semble-t-il en 1776). Madame Thélusson, ancienne institutrice, mourrut elle, en 1788.

Situé rue de Provence, il fut démoli en 1824 lors du prolongement de la rue d'Artois (rue Laffitte) jusqu'à la rue de la Victoire. Il fut successivement la propriété à partir de 1789, du comte de Saint-Pons Saint-Maurice, en 1804 du, prince Murat, en 1819, de l'ambassadeur de Russie. Dans les dernières années de la restauration, un tailleur du Palais-Royal du nom de Berchut qui s'était prodigieusement enrichi, acheta l'hôtel, puis provoqua l'indignation des parisiens le fit démolir pour des raisons spéculative (déjà).L'hôtel s'ouvrait par une arcade émisphérique à travers laquelle, on découvrait un charmant jardin. Un temple de Vénus était adossé à la maison. Dans un salon circulaire,, dont la moitié était en saillie au milieu de la façade, qui paraît assis sur un rocher, ou une grotte entouré d'arbrisseaux, de fleurs rares et de fontaines jaillissantes. Madame Thélusson y réunissait une brillante société, composée de tout ce que comptait Paris de personnages remarquables.L'interieur était remarquable par la richesse de sa décoration et la beauté de ses peintures, et surtout sa salle de concert. Ce fut un des tout premiers endroits où l'on commença à donner des bals publics, et fut après la terreur nommé "Le Bal des victimes", qui ne recevait que des familles de guillotinés, qui pour être admises devaient donner la preuve qu'un de leur parent avait été victime de la Révolution.

Mises à jour dans l'article original

21:58 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

16/07/2010

La table d'hôte de Clémence, dans l'actuel dixième arrondissement (ancien cinquième) rue de Bondy

Par Bernard Vassor

 

La cité Riverin ouverte en 1829, se trouvait (et se trouve toujours) entre la rue du Château d'Eau, et la rue de Bondy (aujourd'hui rue René Boulanger, face au théâtre Saint-Martin, elle longeait l'arrière du marché Saint-Martin. parralèle à la rue de la Pompe (rue Bouchardon).

Dans les Mémoires de Thérésa "écrits par elle-même par Thérésa de l'Alcazar", en réalité sous la plume d'Henri Rochefort qui s'auto-qualifiait d'"étincelant chroniqueur du Figaro.", nous découvrons l'existence de cette table d'hôtes de la cité Riverin.

Dans ces confessions sélectives, Thérésa prétend avoir vu le jour Cité Riverin, c'est bien plus chic que "La Bazoche Gouet" !. Puis elle nous donne la description d'une table d'hôte dans cette cité chez une nommée Clémence à laquelle elle consacre un chapitre :

"Il y avait alors une table d'hôte qui a changé de local depuis, mais qui est resté célèbre dans le monde des théâtres". Et des autres salles de spectacles du Boulevard du Crime.

"On entrait alors par la cité Riverin, on prenait la seconde porte à gauche, on montait trois étages, et l'on pénétrait dans le restaurant borgne.(...) Quand à la population féminine, elle se composait du fretin dramatique, de ces bonnes filles qui ne se font pas teindre les cheveux et qui n'ont pas les moyens de nourrir un chien vert, de la plupart enfin de celles que le lecteur connait déjà. Les unes ne faisaient qu'un seul repas  dans la journée. Les autres étaient de pauvres femmes qui vivaient au jour le jour d'un grog qu'on leur offrait au Café du Cirque, ou d'une double semelle à la sauce piquante qu'elles récoltaient à minuit au Café des Mousquetaires. Clémence tutoyait tous ses habitués"

Je ne connais pas l'origine de ces tables d'hôtes. On ne trouve aucune mention dans l'édition du "Furne corrigé" de la Comédie Humaine. Peu avant "l'annexion", s'organisèrent aux abords de Paris en 1848 des tables d'hôtes aux prix modérés en raison de l'augmentation du prix des denrées provoquant l'émigration des plus pauvres émigrés. Les tarifs les plus bas étaient en 1848 : 75 centimes pour le déjeuné, 1 franc 25 le dîner allant parfois jusqu'à 1,75 fr . Les organisateurs de ces réunions, peu gastronomiques suivaient un système analogue à celui des quotidiens qui perdent sur les abonnés, mais qui se rattrapaient sur les annonces. Les consommateurs à prix fixe n'apportant que très peu de bénéfices, mais, les suppléments et les extra étaient prohibitifs...

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Exposition vente de tableaux de van Gogh, et de nombreux peintres impressionnistes avant déménagement

Par Bernard Vassor

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Au mois de juin 1891, Julien Tanguy est contraint de quitter sa boutique du 14 rue Clauzel, pour s'installer au 9 de la même rue. Les tableaux de Vincent van Gogh, mort l'année précédente appartenaient à Johanna Bonger la vezuve de Théo, disparu lui aussi six mois auparavant.

 

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Comme nous pouvons le constater, le nom de Cézanne n'était pas très familier aux critiques de l'époque, encore moins celui d'Achile Empéraire, dont le portrait, mentionné dans l'article, est aujourd'hui au musée D'Orsay. Dans une lettre de Cézanne à Zola, le peintre d'Aix signale la avoir vu son ami Achile Empéraire venu dans la boutique du père Tanguy, pour lui demander une avance.

13:29 Publié dans Boutique Tanguy | Tags : paul cézanne, achile empéraire, guillaumin, gauguin, emile bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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