Par Bernard Vassor
"La mire de Paris, propriété de la Ville de Paris enclavée dans une propriété appartenant à M.Debray. Muni d'une autorisation et d'une note de commande, le photographe accrédité se vit refusé l'accès du monument et on avisa par écrit le secrétaire de la Commission. M.Lambeau ajoute que sans doute, les photographies de la mire ne manquent pas et qu'il en trouvera une facilement dans les cartons du Musée Carnavalet.
M. le Président estime qu'il y a là un contentieux qui échappe aux attributions de la Commission, d'autant qu'au cours de la dernière séance (de la Commission du Vieux Paris) à adopté un voeu invitant l'administration à régler la contestation à l'amiable avec M. Debray"
Toujours à propos de ce Monsieur Debray, la séance du 8 novembre 1913 signale la volonté de ce propriétaire de faire construire un immeuble de rapport à l’angle de la rue Girardon, ce qui entraînera malheureusement la destruction du moulin à vent qui se trouve sur ce point et dans sa propriété.
D’une conversation échangée avec .Debray, il résulte que ce dernier serait disposé à mettre gratuitement à la ville le moulin à vent dont il d’agit. M. Jean Varenne ajoute qu’il a l’intention de demander au conseil municipal de vouloir bien accepter cette offre et de décider que la réédification aura lieu sur la place Jean Baptiste Clément.
M.Selmersheim demande où est exactement la place dont il s’agit ?
M. Jean Varenne répond qu’elle se trouve à côté du moulin même à l’angle de la rue des Saules..
M. le Président estime que la question est assez importante pour nécessiter la visite d’une sous-commission, mais à la condition d’aller assez vite……(…)
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D'où vient ce nom de Mire de Cassini ?
Jean-Dominique Cassini (1625-1712) père, avait été le fondateur d'une dynastie d'éastronomes, il avait établi une chaîne de 48 triangles, de Paris au Canigou. Son fils, Jacques Cassini (1677-1756) en établit une autre de l'observatoire jusqu'à Dunkerque. Ce sont ces triangulations qui servirent de base pour dresser la carte de France, et servir à toutes les opérations trigonométriques des services de l'ancien État-Major.
A l'origine, les mires étaient pour la plupart des pieux de bois, plantés pour marquer des angles d'opérations géodésiques. C'est en août 1675 que Picard qui fut chargé de trianguler et trigonométrer de Paris à Amiens, fit planter un piler de bois que Cassini remplaça par la pyramide qui se trouve derrière le Moulin de la Galette. Nous apercevons sur la gravure ci-dessus l'observatoire de Montmartre* qui se trouve encore rue Lepic. Il devait y en avoir 92 dans toute la France. En 1858 il n'en restait que deux à Paris; celle de Montmartre, et dans le cadran solaire de l'église Saint-Sulplice, établi par l'astronome Leverrieren 1742, une plaque percée est adaptée à la partie supérieure du portail latéral sud, et la trace du méridien est figuré sur le pavé de l'église par une ligne de cuivre qui traverse l'édifice dans sa plus grande longueur.
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On pouvait lire à Montmartre
sur la face méridionale :
L'an MDCCXXXVI (1736)
Cet obélisque a été élevé par ordre du Roy
Pour servir d'alignement
A la méridienne de Paris, du côté Nord,
Son axe est à 2931 toises 2 pieds de la face méridionale de l'observatoire.
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*C'est là que le docteur Gruby, astronome amateur fit des recherches et y vécut dans les années 1880. C'était un des médecins des frères van Gogh domicilié rue Saint-Lazare.
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