01/04/2009
LA DAME AUX CAMELIAS : LA BELLE DOCHE…ET MARIE DUPLESSIS
Par Bernard Vassor
Marie, Charlotte Eugénie Doche, née Plumkett, née le 19 novembre 1821 à Brux elles. Elle fit ses débuts au théâtre du Vaudeville à l’age de quatorze ans. Sa très grande beauté lui valu beaucoup de succès. Elle épousa un chef d’orchestre et violoniste M. Doche en 1839, et le quitta deux ans plus tard (mort du choléra lors de la terrible épidémie de 1849). Elle eut alors de nombreux protecteurs très riches. Lorsqu’elle créa la Dame aux camélias, en 1852, son amant était un certain Gervilliers. Il mourut peu de temps après. Elle joua cette pièce 500 fois, jusqu’en 1862. Elle quitta la scène en 1870. Avec sa sœur, elle commandita son frère Francis de Plumkett, qui devint co-directeur du Palais-Royal. Elle demeurait 9 rue de Constantinople, et entretenait une maîtresse qui habitait à l’étage au dessus, l’actrice Mélita du Vaudeville. Le journal des Goncourt, encore lui fourmille d’informations et de citations plutôt venimeuses à son encontre.
Je ne vous en donne qu’un petit aperçu :
Fin février 1854 : "Suzane Lagier, une autre « horizontale » dit à Lorsay : « Moi je ne suis pas une commerçante comme Mme Doche, C’est une femme à prix fixe. Son mollet, sa cuisse, « sa motte », les tétons qu’elle n’a pas, tout ça c’est étiqueté. Je ne saurais pas vendre des pruneaux, comment veux-tu que je débite mon cul ? »
18 avril 1859, Aurélien Scholl devient l’amant d'Eugénie Doche.
15 Août 1858 Eugénie Dochefinance Scholl pour le rachat du journal « Le Corsaire-Satan »
21 novembre 1858 : « Puis vient une discussion sur l’haleine de Mme Doche, qui reste à l’état de fait historique » Le « Journal » avait déjà fait allusion plusieurs fois à l’odeur nauséabonde buccale de la comédienne.
24 décembre 1859, réveillon chez « la Doche » rue de la Ville-l’Evêque.
LA DAME AUX CAMELIAS Chapitre I :
« car seul j' ai été le confident des derniers détails sans lesquels il eût été impossible de faire un récit intéressant et complet. Or, voici comment ces détails sont parvenus à ma connaissance. -le 12 du mois de mars 1847, je lus, dans la rue Laffitte, une grande affiche jaune annonçant une vente de meubles et de riches objets de curiosité. Cette vente avait lieu après décès. L' affiche ne nommait pas la personne morte, mais la vente devait se faire rue d' Antin, n 9, le 16, de midi à cinq heures. L' affiche portait en outre que l' on pourrait, le 13 et le 14, visiter l' appartement et les meubles. J' ai toujours été amateur de curiosités. Je me promis de ne pas manquer cette occasion, sinon d' en acheter, du moins d' en voir. Le lendemain, je me rendis rue d' Antin, n 9.
Il était de bonne heure, et cependant il y avait déjà dans l'appartement des visiteurs et même des visiteuses, qui, quoique vêtues de velours, couvertes de cachemires et attendues à la porte par leurs élégants coupés, regardaient avec étonnement, avec admiration même, le luxe qui
s'étalait sous leurs yeux. Plus tard je compris cette admiration et cet étonnement, car m' étant mis aussi à examiner, je reconnus aisément que j' étais dans l'appartement d'une femme entretenue. »
Marie Duplessis, née Alphonsine Plessis le 15 janvier 1824 à Nonant-le-Pin, morte à Paris le 3 février 1847
- Pauvre fille ! on m’a dit qu’à votre heure dernière,
- Un seul homme était là pour vous fermer les yeux,
- Et que, sur le chemin qui mène au cimetière,
- Vos amis d’autrefois étaient réduits à deux !
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- ALEXANDRE DUMAS Fils.
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Roman publié en 1848, inspiré d'un fait divers réel : l'amour d' Agénor de Gramont, duc de Guiche, futur ministre des Affaires étrangères, pour Alphonsine Plessis dite Marie DuplessisDans la réalité, un oncle du jeune homme intervint pour mettre un terme à cette liaison. Agénor fut envoyé à Londres. Marie épousa le comte Edouard de Perrégaux. Morte de tuberculose en février 1847. Elle était « grande, très mince, noire de cheveux, rose et blanche de visage, elle avait la tête petite, de longs yeux d’émail comme une Japonaise, mais vifs et fins, les lèvres du rouge des cerises, les plus belles dents du monde ».
AGENOR DE GRAMONT
09:34 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : plumkett, eugénie doche, mélita, goncourt, francis de plumkett, suzane lagier, aurélien scholl | Lien permanent | Commentaires (36) | | | | Digg
09/10/2008
"LE VRAI-VIDE-BOUTEILLE-DE-L'ART" : L'AUBERGE GANNE A BARBIZON
PAR BERNARD VASSOR
08/10/2008
LES LORETTES DU PASSAGE LAFFERIERE
PAR BERNARD VASSOR
09:47 Publié dans Histoire des rues de Paris | Tags : louis-marie de lafferrière-l'evêque, gavarni, goncourt | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
02/06/2007
CONSTANTIN GUYS "LE PEINTRE DE LA VIE MODERNE"
PAR BERNARD VASSOR
PORTRAIT PAR MANET
Il décide d'éditer une version française du journal de Londres, Charles Bataille demande à son ami Nadar d'y collaborer également. Après avoir passé deux mois à Londres où Nadar a rencontré Guys avec qui il nouera une amitié jusqu'à la mort de Contantin. Puis Guysl voyage dans toute l'Europe, autour de la méditerranées, il couvre la guerre de Crimée, va en Turquie, retourne à Londres puis repart pour l'Italie. A son retour d'Italie en 1871, il s'est installé au 80 rue de Provence, dans une chambre, sous des combles dont il ne sortait que la nuit. Dans les années soixante, il a participé aux réunions du café Guerbois et a marqué fortement le groupe par son caractère d'une indépendance forcenée. Il provoque l'admiration de Manet, de Monet de Gavarni des frères Goncourt, de Champfleury, de Villiers de l'Isle-Adam, de Degas, Cézanne, et de bien d'autres. Cependant, Guys vit très pauvrement. Il dépose au musée Carnavalet un lot de dessins pour qu'un musée conserve une partie de son oeuvre qui concerne l'histoire de Paris. Le musée n'en donnera qu'une bouchée de pain malgré l'intervention d'Henri Ceard pour obtenir une somme raisonnable. Oublié, dédaigné, Constantin Guys ne sera reconnu comme les impressionnistes que des dizaines d'années après sa mort.
Le 14 juillet 1885**, en sortant de chez Nadar, il est renversé par un fiacre rue du Havre dan le neuvième arrondissement. Souffrant de plusieurs fractures aux jambes, il est conduit rue du faubourg Saint-Denis. Il y resta sept ans, jusqu'à sa mort en 1892. Oublié de tous, seul, Felix Tournachon dit : Nadar lui rendit visite et s'occupa de lui jusqu'à la fin.
*L'histoire de la maison municipale de santé Dubois, figure dans un article du bulletin de la société historique :
*Nadar raconte que c'était le mardi-gras, mais il fait une confusion, (d'autres historiens d'art aussi en parlant de jour de carnaval) la date d'entrée 200 rue du faubourg Saint-Denis, dans le 10° arrondissement est bien le 14 juillet 1885.
02:15 Publié dans LES PRECURSEURS | Tags : CONSTANTIN GUYS, NADAR, GONCOURT, MANET, MONET, GAVARNI, MAISON DUBOIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
14/04/2007
L'AUBERGE GANNE A BARBIZON
Par Bernard Vassor
Marie-François Ganne, est né le 11 février 1797 à Chailly-en-Bière et mort à Barbizon le 1er février 1861. Avant 1820, les seules auberges de la région se trouvaient à Chailly. L'ouverture de l'auberge date de 1822 ou 1824. C'est dans cette auberge que vont se réunir ceux que l'on a appelé les peintres de Barbizon. L'endroit est maintenant le "Musée de l'école de Barbizon"
dont voici quelques représentants : Ledieu,Brascassat,Corot,Rousseau,Diaz,Nanteuil,
Les Amis de la forêt de Fontainebleau
Murger, quand à lui ira ensuite loger à l'auberge du Père Antony dans la forêt de Marlotte.
10:00 Publié dans AUBERGES ET CABARETS. | Tags : Ledieu, Brascassat, Corot, Rousseau, Diaz, Nanteuil, Goncourt | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
12/03/2007
LE MARGUERY
par BERNARD VASSOR
«Ce soir, dîner offert chez Marguery par les amis du Grenier et autres lieux à l'auteur de Germinie Lacerteux et
de La Patrie en danger. Ce dîner est le prétexte à l'ouverture, chez le restaurateur, d'une salle recouverte d'une tenture, comme enduite
d'un strass aveuglant et aux sculptures moyenâgeuses dans le genre de celles que les Fragonard fils, sous la Restauration, mettaient à
l'illustration des Clotilde de Surville : une décoration atroce et qui aurait coûté 100 000 francs. Et qui sert toute la soirée de thème aux
horripilations artistiques de Huysmans, qui apportetrop de rab^chage dans son pessimisme. (…)A ce dîner, on est trente cinq
goncourtistes me montrant une franche sympathie.J’ai à ma gauche Rops, le causeur coloré, à la phrase fouettée et qui m’entretient à la
fois du dramatique de la campagne de 1870 et de sa folie amoureuse pour les rosiers de son jardin de Corbeil.(…) Antoine m’apprend
que la municipalité de Reims, lui demande de venir jouer Les Frères ZEMGANNO (Journal, 16 avril 1889)19 décembre
1892 rendez-vous à 7 heures chez Marguery, je suis exact.. Il fait un brouillard àne pas voir de l’autre côté du boulevard. Sept heures et
demie, toujours pas de Méténier Enfin je vois sortir d’une voiture le ménage Zola, accompagné du ménageCharpentier. Je leur demande
de m’asseoir à leur table, en attendant mon amphitryon en retard…."
14:45 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : goncourt | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
24/02/2007
LE CAFE RICHE
Par Bernard Vassor
Boulevard des Italiens à l'angle de la rue Le Peletier, numéros impairs
Fondé en 1785, par madame Riche, le restaurant fut agrandi en 1865. En consultant les archives, nous nous somes aperçu que cet établissement était devenu après le rachat par Bignon aîné, la propriété du patron des frères Verdier la Maison dorée....Le restaurant comptain quatre salons particuliers et quare cabinets. Balzac qui fréquentait l'endroitfait mention à plusieurs reprises de ce lieu. Dans l'édition "Furne" de "La Muse du département" Etienne Lousteau y conduit Dinah de la Baudraye :BALZAC_La_Muse_du_departement.pdf A deux pas du café Hardy (devenu Maison dorée en 1843), le café Riche était l'un des plus anciens du boulevard de Italiens. Vers la fin du XIX° siècle, Jean-Louis Forain réalisera des cartons pour servir au mosaïste Jeann-Dominique Facchina qui en fit des décors extérieurs, qutre panneaux sont conservés au musée Carnavalet. Le restaurant fut fermé dénitivement en 1916. La maison fut construite en 1773 pour Auguste-Hippolyte Salmon. Alfred Delvau, toujours lui nous dit : "Le Café Riche est une sorte de Café de Bade, panaché de cocotterie et de littérature. Il )plait et ne désemplit pas, dès quatre heures de l'après-midi, toute la rangée est au complet. Une heure plus tard, vous ne trouverez même pas un guérridon. Après dîner, des premiers beaux soirs du printemps, aux derniers de l'automne, on trouve la même foule pressée." .Aurélien Scholl, selon les frères Goncourt règnera sans partage sur le Café "Iche" comme on le nommait à l'époque. Dans "le Journal", (l'année de Madame Bovary et des Fleurs du Mal, c'est le 20 aoûtde cette année là qu'eut lieu le "procès des Fleurs du Mal" qui vit la condamnation à 300 francs d'amende et de la suppression de six pièces) :
octobre 1857
"Le Café Riche semble dans ce moment vouloir devenir le camp des littérateurs qui ont des gants (...) sous ce velours rouge, nul des voyous n'ose s'avanturer. Murger avec qui nous dinons, nous fait sa profession de foi, il renie la bohème et passe avec armes et bagages, aux hommes de lettres du monde. C'est le Mirabeau de la chose. C'est au fond du Café Riche, dans le salon qui donne sur la rue Le Peletier, que se tiennent de onze heures à minuit et demi, sortant du spectacle ou de leurs affaires, Saint-Victor, Huchard, About avec son masque simièsque de sourire faux, le nerveux Aubryet, dessinant sur les tables ou insultant les garçons, ou Scribe, Albéric Second, Fiorentino, Villemot, l'éditeur Lévy, Beauvoir, le dernier des ivrognes de la Régence, etc. (...) Baudelaire soupe à côté, sans cravate, le col nu, la tête rasée, en vraie toilette de guillotiné. Une seule recherche : de petites mains lavées, écurée, mégissées. La tête d'un fou, la voix nette comme une lamae. Une élocution pédantesque, vise au Saint-Just et l'attrape. Se défend assez obstinément et avec une certaine passion, d'avoir outragé les moeurs dans ses vers. (..)
Maupassant, dans Bel Ami, au chapitre V, madame de Marelle invite Georges Duroi au Café Riche. Maupassant nous donne une description détaillée de l'établissement : Bel_Ami_chapitre_V_.Cafe_Riche.pdf
Georges Courteline dans "Messieurs les ronds de cuir" :
(...)"son repas, et devant cette considération il avait imposé silence à ses scrupules. Le ministère pouvait attendre. Aussi bienétait-ce l' affaire d' une minute.Et il s' était attablé à la terrasse du café riche.Le malheur est qu' une fois là, le chapeau
ramené sur les yeux, le guéridon entre les genoux, Lahrier s' était trouvé bien. Il s' était senti envahi d' une grande lâcheté de tout
l' être, d' un besoin de se laisser vivre, tranquillement, sans une pensée, tombé à une
mollesse alanguie et bienheureuse de convalescent. Dans sa tasse emplie à ras-bords
un prisme s' était allumé, tandis que le flacon d' eau-de-vie projetait sur le glacis de la tôle
une tache imprécise et dansante, aux tons roux de topaze brûlée. Et vite, à sa jouissance
intime de lézard haletant au soleil dans l' angle échauffé d' un vieux mur, quelque
chose s' était venu mêler : une vague velléité de demeurer là jusqu' au soir à se
rafraîchir de bière claire en regardant passer les printanières ombrelles, la vision entr' aperçue
10:55 Publié dans CAFES ET RESTAURANTS | Tags : Baudelaire, Aurélien Scholl, Goncourt, Balzac, Delvau, Murger, Aubryet | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg