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07/10/2010

Un émigré roumain, Georges de Bellu

Par Bernard Vassor

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Georges Bellu est né le 20 février 1828 à Bucarest (mort à Paris en 1894). Arrivé à Paris avec son frère Constantin, de façon presque clandestine entre 1851 et 1856, nous ignorons tout des premières années de leur présence à Paris. Cousin du prince Bibesco, George de Bellu francisa son nom, pour s'appeler Bellio. Médecin homéopathe, dilettante (comme Gachet). Amateur d'art, il fut l'un des tous premiers à acheter des toiles impressionnistes.

Il joua un rôle important dans la carrière artistique de nombreux peintre, comme Monet, Pissaro, Renoir et bien d'autres comme en témoigna  Gustave Geffroy, et cela sans aucun soucis de spéculation.

Après le fameux Krak financier de "l'Union Générale" la crise financière s'abattit aussi sur certains marchands de tableaux. Durand-Ruel ne pût plus s'assurer l'exclusivité des Monet, Renoir etc..Un nouveau venu Georges Petit prit la relève, ainsi que Théo van Gogh qui aura Claude Monet sous contrat. Après la mort de Théo, les propriétaires de la galerie Boussod-Valadon demanderont au successeur de van Gogh (Michel Manzi), de se débarrasser de ces "cochonneries", en parlant des tableaux de Monet qui "encombraient" la mezzanine de la galerie du 19  boulevard Montmartre.

Pendant la Commune de Paris, le docteur présenta Renoir à son cousin le prince Bibesco, afin de lui accorder un laisser-passer pour traverser les lignes versaillaises, afin prétend Auguste, d'aller peindre des paysages de campagne. Côté communard, c'est à Raoul Rigault le procureur de la Commune de Paris qu'il connaissait depuis les années 68, dans le salon de Nina de Villard qu'il obtint ce passeport...

Les frères Bellio habitèrent rue de la Grange Batelière, puis rue des Martyrs. Un article du catalogue d'exposition indique :

"au numéro 8 de la rue Laffitte, la galerie Bernheim jouxte celle de Durand-Ruel (...) un peu plus loinau coin de la rue Laffitte et de la rue Lafayette, se trouve le marchand de couleurs et de tableaux Louis Latouche, un peu plus au nord, rue Clauzel, la boutique du père Tanguy, enfin, ruez Notre-Dame-de-Lorette Alphonse Portier, courtier et gérant de la quatrième exposition impressionniste"

Familier du café de la Nouvelle Athènes, il rencontra Manet, Degas, le formidable Marcelin Desboutin, injustement méconnu, Camille Pissarro, l'écrivain irlandais George Moore*, Villiers de l'Isle Adam, qui était le maître incontesté du café de la place Pigalle, Toulouse-Lautrec et bien d'autres encore.

Il n'est pas impossible qu'il y ait rencontré Vincent van Gogh.

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George Moore par Manet

Habitué aussi du café Riche du boulevard des Italiens, un biographe de Renoir raconte que lorsque celui-ci était dans la gêne, il prenait un tableau sous son bras, et allait soit chez Tortoni, soit au café Riche pour rencontrer de Bellio, qui lui achetait sa toile, sans parfois presque la regarder.

*George Augustus Moore, Confessions d'un jeune anglais (1889) Paris Savine éditeur, paru en 1888 en anglais sous le titre : Confessions of a young man.

06/10/2008

UN AMI DES IMPRESSIONNISTES : LE DOCTEUR GEORGES DE BELLIO

PAR BERNAR VASSOR

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Né en 1828 à Bucaresst, mort à Paris en 1894.

Tous les historiens de l'art s'accordent pour dire que les débuts à Paris avec son frère Constantin (qui se suicida dans une chambre d'hôtel en 1875) dans les années 1850 sont un mystère. On signale toutefois sa présence à la vente à l'Hôtel Drouot de l'atelier Delacroix en 1864. Les frères vivent tout d'abord rue de la Grange Batelière, non loin des galeries de la rue Lepelletier, de la rue Laffitte et des restaurants des boulevards.On le dit parent du prince Bibesco. Nous savons, par des anecdotes rapportées, qu'il connut Renoir dès 1871. Celui-ci, avait pendant la Commune de Paris demandé à Raoul Rigault (qu'il connaissait du salon de Nina de Callias) de lui obtenir un laisser passer pour se rendre à Versailles pour affaire de famille disait-il. A Versailles, il obtint du prince Bibesco, par l'intermédiare de de Bellio un autre laisser passer pour franchir le pont-levis pour revenirr à Paris. Ses amis racontent que lorsque Renoir avait des besoins pressants d'argent, il prenait une toile sous son bras, et allait rôder sur les boulevards où il était certain de rencontrer "le docteur" au café Riche ou à la Maison Dorée. De Bellio lui achetait toujours sa toile sans sourciller. Docteur sans diplôme, de Bellio homéopathe *comme le docteur Gachet(qui lui avait obtenu sa thèse de médecine à Montpellier) il soignait gratuitement ses amis, et il fut appelé au chevet de bon nombres de peintres ou de leur famille. Il assista Manet au cours de sa dernière maladie, mais l'homéopathie ne lui fut d'aucun secours comme vous le savez... Il fut comme Gachet, le médecin de Renoir, de Pissarro et de sa mère. C'est à la première vente Hoschédéque de Bellio marqua son goût pour les toiels de Monet qu'il encouragea. Il fréquentait les marchands Durand-Ruel, Latouche à l'angle de la rue Laffitte et de la rue de Provence, une boutique d'un petit marchand de couleurs de la rue Clauzel, un certain Julien Tanguy, Alphonse Portier qui fut à la fois marchand de couleurs puis courtier en peinture et gérant d'une exposition impressionniste. Il est également client d'une galerie anciennement Goupil19 boulevard Montmartre, tenue par un nommé van Gogh Théo. Habitué du café "La Nouvelle Athènes" dont il devint le voisin en s'installant 66 rue des Martyrs, puis au 2 rue Alfred Stevens où il rendit son dernier soupir.

Je rappelle aux "neuvièmistes de Paris" que Christian Friedrich Samuel Hahnemann habitait et donnait des consultations 4 rue de Parme.C'est là, qu'appelé en consultation par Victor Schoelcher pour soigner la fille mourante de son ami Ernest Legouvé, il accomplit "le miracle" qui lui donna la célébrité....

18/10/2007

KENICHI KOJIMA

PAR BERNARD VASSOR

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Né en 1881, Kenishi Kojima avait été envoyé en France vers 1900 par sa famille pour parfaire son éducation.
Il était soutenu par un milliardaire du sud du Japon  Mogasaburo Keisaburo Ohara qui le chargea de lui constituer une collection d'oeuvres modernes. Sur les conseils d'Aman-Jan, il achète des oeuvres  de Maurice Denis, Jean Desvallières, Paul Sérusier, Puvis, Forain etc....
Magasaburo Ohara organise une exposition à Kurashiki qui obtient un tel succès que Kojima est renvoyé en France pour augmenter sa collection qui va s'enrichir d'oeuvres de Valloton, Raffaelli, Modigliani, Gauguin, et "les falaises d'Etretat" de Matisse, Un autre érudit fortuné japonais monsieur Matsuka par l'intermédiaire de sa nièce peintre elle-même, madame Kuroki qui vit à Paris, va lui aussi lui fournir une importante collection.
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Madame KUROKI
En 1889, . Keisaburo Ohara (1880-1943)  a ouvert un important centre de textiles dans cette ville. En 1920, il a créé « le musée d'art Ohara"  avec des oeuvres de Degas, Monet, Cézanne, Picasso, Matisse, Rodin, Renoir, Toulouse-Lautrec, Camille Pissarro etc. Le musée aujourd’hui est ouvert de 9h à 17 heures. Comme tous les autres musées de la ville, il est fermé le lundi

02/06/2007

CONSTANTIN GUYS "LE PEINTRE DE LA VIE MODERNE"

PAR BERNARD VASSOR

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 PORTRAIT PAR MANET

Guys de Sainte-Hélène Ernest-Adolphe dit Constantin Guys est né à Flessingue en 1802, mort à Paris à la maison municipale de santé Dubois*, en 1892. Il est considéré comme un artiste ayant influencé l'impressionnisme. Baudelaire l'ayant présenté comme "Le Peintre de la vie moderne". On sait peu de choses de sa jeunesse.  Il aurait combattu pour l'indépendance Grecque, puis se serait engagé dans l'armée pour sept ans. Après sa démobilisation, il s'installe à Londres en 1842 où il donne des cours de dessin. Il avait rencontré Gavarni en 1847 à qui il a demandé de travailler avec lui pour The Illustrated London News et l'avait entraîné dans les quartiers de débauche de londoniens appelés Reddeak.

Il décide d'éditer une version française du journal de Londres, Charles Bataille demande à son ami Nadar d'y collaborer également. Après avoir passé deux mois à Londres  où Nadar a rencontré Guys avec qui il nouera une amitié jusqu'à la mort de Contantin. Puis Guysl voyage dans toute l'Europe, autour de la méditerranées,  il couvre la guerre de Crimée, va en Turquie, retourne à Londres puis repart pour l'Italie. A son retour d'Italie en 1871, il s'est installé au 80 rue de Provence, dans une chambre, sous des combles dont il ne sortait que la nuit. Dans les années soixante, il a participé aux réunions du café Guerbois et a marqué fortement le groupe par son caractère d'une indépendance forcenée. Il provoque l'admiration de Manet, de Monet de Gavarni des frères Goncourt, de Champfleury, de Villiers de l'Isle-Adam, de Degas, Cézanne, et de bien d'autres. Cependant, Guys vit très pauvrement. Il dépose au musée Carnavalet un lot de dessins pour qu'un musée conserve une partie de son oeuvre qui concerne l'histoire de Paris. Le musée n'en donnera qu'une bouchée de pain malgré l'intervention d'Henri Ceard pour obtenir une somme raisonnable. Oublié, dédaigné, Constantin Guys ne sera reconnu comme les impressionnistes que des dizaines d'années après sa mort.

Le 14 juillet 1885**, en sortant de chez Nadar, il est renversé par un fiacre rue du Havre dan le neuvième arrondissement. Souffrant de plusieurs fractures aux jambes, il est conduit rue du faubourg Saint-Denis. Il y resta sept ans, jusqu'à sa mort en 1892. Oublié de  tous, seul, Felix Tournachon dit : Nadar lui rendit visite et s'occupa de lui jusqu'à la fin.

 *L'histoire de la maison municipale de santé Dubois, figure dans un article du bulletin de la société historique :

*Nadar raconte que  c'était le mardi-gras, mais il fait une confusion, (d'autres historiens d'art aussi  en parlant de jour de carnaval) la date d'entrée 200 rue du faubourg Saint-Denis, dans le 10° arrondissement est bien le 14 juillet 1885.