Référencement gratuit

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2009-06 | Page d'accueil | 2009-08 »

30/07/2009

Le préfet de Police Gustave Macé et le cabaret du "Père Lunettes"

Par Bernard Vassor
Au mois d'octobre va s'ouvrir au musée de la Police une exposition pour le centenaire de la création de ce lieu..
C'est  le préfet Gustave Macé, qui est à l'origine des collections présentées, bien que son nom n'y figure pas.....
medium_pere_lunettes_cabaret_rue_des_anglais_09_sepia.jpg
On aperçoit à droite sur la photo les hottes de chiffonniers
déposés avant l'entrée du "mannezinc" du numéro 4 de la rue des Anglais.

Un logis de nuit « à la corde ».

Malgré l'épaisse fumée, on pouvait distinguer plusieurs tableaux et fresques humoristiques dont certains ne manquaient pas de qualité.

Comme au Château Rouge, il faut payer ses consommations à l’avance, et comme chez celui-ci, il fut fermé par décision préfectorale en juillet 1886. Cet établissement avait été fondé à la révolution par un certain Lefèvre. Il avait une énorme paire de lunettes cerclées de cuivre qu’il portait sur le front. C’est en raison de cette manie qu’il avait été surnommé le Père Lunette, fort de ce sobriquet, il a fait peindre sur sa boutique une énorme paire de bésicles, puis, il en avait fait faire une enseigne.  En 1856, c'est le père Martin qui en prit la succession.

La complainte du Père Lunette était traditionnelement chantée en coeur :

"A gauche en entrant est un banc

Où le beau sexe en titubant

Souvent s'allonge

Car le beau sexe en cet endroit

Adore la chopine et boit

Comme une éponge.

La salle est au fond. Sur les murs

Attendant les salons...futurs

Plus d'une esquisse

Plus d'un tableau riche en couleurs

Se détache plein de chaleur

Et de malice.

Les pieds posés sur  ce dos vert

Une Vénus de la Maubert

Mise en sauvage

Reçoit des mains d'un maquereau

Une cuvette pleine d'eau

Pour son usage" L’ancien Préfet de police Gustave Macé, dans ses souvenirs décrit l’assommoir de l’ancienne rue des Anglaise, aujourd’hui rue des Anglais. Cette voie devait son nom à l’établissement de Bénédictines anglaises qui s’étaient installées là en 1677 dans la maison dont le numéro conventuel était le 28. Charles Virmaitre en fait la description suivante : « En pénétrant à l’intérieur il, failli se trouver indisposé, ses poumons se remplissant de l’atmosphère viciée et chaude qui régnait à l’intérieur de l’établissement. Un comptoir en zinc derrière lequel trônent le débitant et sa femme, occupe, presque dans toute sa longueur le côté droit de la pièce d’entrée. Dans l’étroit couloir, séparant ce comptoir du mur lui faisant face se presse une foule avinée, buvant debout, criant gesticulant. Derrière, on voit, sur un banc scellé dans le mur au dessous d’une rangée de cinq barils, cinq ou six vieilles femmes en haillons, sales, dépoitraillées, les unes assises, branlant la tête avec la cadence automatique particulière aux ivrognes, les autres couchées ivres mortes, presque toutes ronflant à l’unisson » La salle du fond était on ne sait trop pourquoi baptisée « le Sénat ».. C’était la salle où avait lieu le spectacle pour mériter le nom de cabaret. Les murs étaient ornés de gravures obscènes ou politiques. Un violoniste accompagnait un chanteur dont le répertoire débutait toujours par La chanson du Père Lunette :

 

« Oui quelques joyeux garnements

battent la dèche par moment

Chose bien faite !

J’ai dans mes jours de pauvreté,

 

J’ai dit-on, beaucoup fréquenté Père Lunette »

On ne servait que très peu de vin, à peine six ou sept barriques par mois. La consommation principale, était une méchante eau-de-vie « maison » qui méritait bien le surnom de tord boyau à 3 pétards le verre (15 centimes).

Au début du siècle, on venait écouter les tours de chant de Dédé l'Oiseau, Gaston trois pattes, Armand le Geulard et Joseph le maigriot. La salle de bal était au fond, et rien ne la séparait de la salle de consommation à l'entrée, avec un comptoir en zinc, de longues tables, et des bancs....Vers  1930, c'était devenu "le bal des Anglais", dans un décor de coupe-gorge, des couples dansaient la chaloupée devant des fournées de touristes américains.

Sources : La rue ne figure pas dans  l'abbé Lebeuf : Histoire du diocèse….. Un des articles du statut des religieuses, ordonnait de prier pour le rétablissement de la religion catholique en Angleterre, la propriété ayant une superficie de 1790 mètres carrés fut vendue au profit de l’Etat en l’an VII.

*Les mêmes que pour « le Château Rouge »


11:03 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

29/07/2009

Virgine Dejazet, reine du Boulevard du Crime

Théâtre DEJAZET sépia.jpg
THEATRE DEJAZET
C'est le 30 aout 1798, au 115 de la rue Saint-André des Arts à Paris (ancienne numérotation) que Pauline-Virginie Dejazet vit le jour. Elle était le treizième enfant de la famille Dejazet dont le père étatit tailleur d'habits. Ses frères et soeurs étaient figurant ou participants aux coeurs de l'Opéra de Paris. Tout naturellement elle suivit des cours de danse dès qu'elle sut faire ses premiers pas. Le maître de Ballets Gardel de l'Opéra, Fut son premier professeur. A l'âge de cinq ans elle fit ses débuts dans un petit théâtre du jardin du couvent des Capucines. Sa soeur aînée Thérèse, lui trouva un rôle dans le Théâtre des Jeunes-rtistes situé à l'angle de la rue de Bondy (aujourd'hui rue René Boulanger) et de la rue de Lancry. Engagée ensuite au Théâtre des Jeune Elèves rue de Thionville (rue Dauphine) elle obtint des premiers rôles. Si bien que sa carrière naissante commença avec de nombreux succès. Un décret impérial supprtima de nombreux théâtres, dont celui des Jeunes-Elèves. La jeune Dejazet trouva un engagement au Théâtre du Vaudeville et débuta le 5 novembre 1807 dans une parodie vaudeville en un acte :«Le Fond du sac». Une féérie vaudeville jouée plus tard : «La Belle au bois dormant» lui valu les félicitations de la presse et les applaudissements du public. Elle débuta aux «Variétés» boulevard Montmartre le 2janvier 1817 dans une comédie de Brazier. Rompant son contrat avec les Variétés, elle partit pour Lyon et signa un contrat qui lui assurait deux mille six cents francs par an, une jolie szomme pour l'époque.avec Charrasson pour le «Théâtre des Célestins» Un admirateur lyonnais, marchand de sel nommé Perrin fut la cause de son départ précipité. Pour échapper à ses avances, il était venu l'attendre à la sortie du théâtre, un pistolet à la main pour la forcer à l'écouter, Virginie signa un contrat à Bordeaux au Théâtre-Français. Là son prestige augmenta encore, mais le « Français fit faillite en janvier 1821.

a suivre : Virginie Dejazet dans le rôle de Madeleine Biffeteackini, fille de l'aubergiste du "Veau qui Tette"

10:47 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Tags : rossini, variétés, gymase, vaudeville | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

25/07/2009

Naissance d'Alexandre Dumas : 24 juillet 1802

Par Bernard Vassor

dumas pere 05 sepia.jpg
Dumas a vu le jour rue de Lomet à Villers-Cotterêt on 24 juillet. Décédé le 5 décembre 1870 près de Dieppe. Il était le fils du général -Thomas-Alexandre Davy-Dumas de la Pailletterie* et de Marie Labouret, fille de l'aubergiste cotterézien Claude Labouret à "l'Ecu de France".
Panthéon anniversaire mort Alexandre Dumas.jpg
Dumas au Panthéon le jour anniversaire en 2009.
Le site des Amis d'Alexandre Dumas père :http://www.dumaspere.com/pages/societe/sommaire.html
*Né à Saint-Domingue le 25 mars 1862, mort à Villers-Cotterêt le 26 février 1806. Sa mère Marie-Cessette (morte en 1772) était une esclave noire du domaine de Jérémie à Saint-Domingue
Engagé dans les "Dragons de la Reine" sous le commandement du franc-maçon duc de Guiches qui aimait bien les beaux garçons.  Coïncidence à noter : l'amant de "La Dame aux Camélias" Agénor de Gramont était aussi un duc de Guiches.

09:11 Publié dans Les écrivains | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

18/07/2009

Les derniers indiens Charruas à Paris

Par Bernard Vassor

derniers charruas umage enchaînés sepia archives.jpg
Une femme et trois hommes, Senaqué, Tacuabé, le chef Vaimaca Pirù, Guyunusa transportés en France en France pour y être exhibés. Si l'image ci-dessus est une photographie, il ne peut s'agir que d'une reconstitution.
Plus précisément, ce qui est caché, c'est un français, François de Curel qui avait acheté ces indiens pour les exposer dans un cirque.
Deux d'entre eux sont morts atteint de phtisie à l'Hôtel-Dieu de Lyon le 23 juillet 1834 (il y aura 175 ans la semaine prochaine):  Tacunabé et la jeune squaw Michaela Guyunasa. Nous ignorons le sort des deux autres, sauf, que la dépouille de Vaimaca Piru fut à la suite de la création d'une association culturelle indienne, transféré de France vers l'Uruguay pour y être inhumé selon les tradition de son peuple..
Les Charruas furent presque enièrement décimés le 11 avril 1831, lors d'une "rencontre amicale" par le premier président urugayien Barnabé Rivera. Réunis sur les rives d'un torrent le Salsipuedes (sauve-qui-peut) plus de 500 indiens furent massacrés. Ce sont ces rares survivants qui ont été présentés à Louis-Philippe aux Tuileries.

11:29 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

17/07/2009

Un zoo humain rue du faubourg Saint Honoré, les indiens Ioways

Par Bernard Vassor

1d1c8b56895fcbafc3624e5f4bdc80a5.jpg
e8fe5b5ffa19baf9b27e4c528eaec127.jpg
A la salle Valentino, le 29 mai 1845, George Sand se rendit à un spectacle organisé par Alexandre Vattemare sous le prétexte encore admis aujourd'hui "d'échanges culturels" à mon avis, le premier zoo humain organisé dans le monde (l'exposition sera itinérante)  Vattemare était lemanager des Indiens "IOWAYS" accompagné d'un traducteur Jeffrey Doraway. Une exposition composée d'armes, d'ornements indiens, de scalps, et de plus de cinq cents toiles du peintre américain George Catlin, représentant des "indigènes", de scènes de chasse complétait ce "spectacle vivant". Pendant la durée de la tournée, en juin 1845, une jeune indienne nommée Oke-We-Me, atteinte de phtisie (comme la Dame au Camélias, inhumée dans le même cimetière)lors de sa visite Sand la trouva étendue sur une natte  "jolie encore, mais livide. Le noble guerrier Petit-Loup, lui prodiguait les plus nobles soins".
Elle est morte le 18 juin 1845, elle avait 27 ans.
George Sand ne fut pas la seule à faire cette visite salle Valentino :
Gérard de Nerval n'y voit que les restes dégénérés d'une civilisation primitive, Théophile Gautier était du même avis à quelques nuances près...Victor Hugo, et Charles Baudelaire. (qui dissertera sur l'art primitif et qui remarquera le sens inné de la couleur dont font preuve les sauvages en se peignant le visage,) feront aussi la visite de la "ménagerie" tout comme Delacroix.
George Sand donnera un long article dans le Diable à Paris Avec le titre suivant ; Relation d'un voyage chez les sauvages à Paris
Les IOWAYS :
La tribu venait des plaines du Haut-Missouri, près des Montagnes-Rocheuses. La "délégation" comprenait trois chefs de tribu : Ne-mon-ya (pluie qui marche) âgé de 56 ans, un géant de 6 pieds ! Me-hu-she-kaw (Nuage blanc), 32 ans, et Se-non-ty-ya (pieds ampoulés) 60 ans.
Il y avait aussi des guerriers : Le Grand Marcheur, Petit-Loup, Celui qui vatoujours en avant, Pluie Qui Marche.
Les squaws étaient au nombre de qutre :
Pigeon qui se rengorge, femme de Nuage blanc, Pigeon qui vole, Aigle femelle de guerre qui plane, et Oke-We-Me (ours femelle qui marche.)
Un bébé de de 2 ans et demie surnommée Ta-pa'ta-me (sagesse) qui était la fille de Nuage blanc et Pigeon qui se rengorge.
81047b5210d7ba11b0cad49782c74ea5.jpg
La tribu Iyoway salle Valentino, 252 rue du faubourg Saint-Honoré.
...........
Après une nouvelle visite à la conservation du cimetière Montmartre concernant la sépulture de la jeune indienne inhumée en 1845, dans le but d'organiser une cérémonie traditionnelle. La super-Sherlock-Homes des archives du cimetière, madame Krieg, après des heures de nouvelles recherches a découvert que la concession avait été reprise en 1862, Alexandre Vattemare ne l'ayant pas renouvelée*
Un autre problème a été soulevé : la division 30, était à l'époque la division 23, puis la division 13. Or Okewé my ne figure pas sur les registres de ces divisions. Sur la matrice cadastrale un nom a été effacé complètement. Il est impossible à moins d'utiliser des moyens considérables de reconstituer cette partie. Une chose est donc certaine, c'est que nous ne sommes sûr de rien ! Mes remerciements anticipés vont également à madame le Conservateur du cimetière qui doit me donner une autorisation pour l'organisation en petit comité d'une cérémonie traditionnelle amérindienne.
L'organisation "en grandes pompes" en l'église de la Madeleine (comme Marie Duplessis), relevant davantage à mon avis, davantage à une opération publicitaire, qu'à une volonté de respecter les traditions des indiens Ioways!!!  
*Vattemare est mort en 1864. 
medium_d_après_george_catlin_danse_tra_nege.jpg
George Catelin, "Danse traditionnelle"  
medium_PETIT_LOUP_BLANC_ET_OKEWE_MY_05_SEPIA.2.jpg
Tony Johanot : Petit Loup au chevet d'Oke-we-me
*Notice sur les Indiens Ioways, et sur Nuage Blanc, premier chef de la tribu venu des plaines du Haut-Missouri Imprimerie de witterssheim 1845, 24 p.
medium_OKEWE_MY_A_MONTMARTRE.jpg
Emplacement de la tombe d'Oke We My (photo B.V)
 
*Alexandre Vattemare 1796-1864, était un artiste de théâtre, transformiste ventriloque, organisateur de spectaclesen Angleterre. Revenu en France il s'établit à Marly le Roi (faire recherches). Sa sépulture au cimetière Montmartre est régulièrement entretenue. Son fils, Alfred Vattemare (1825-1883) fut premier vicaire à l'église Notre Dame de Lorette.

 

 
Pierre -Alain Tillette, Catalogue du fond des Etats-Unis, précédé d'une étude sur Alexandre Vattemare et la bibliothèque américaine de la Vile de Paris, Mairie de Paris, 2002 

Squaw
10. Ruton-ye--mA, se pavanant le pigeon, l'épouse du nuage blanc
11. Ruton--je, pigeon sur l'aile
12. Oke--je, ours femelle qui marche sur le dos des autres
13. Koon-za-ya-je, navigation femelle d'aigle de guerre
14. Ta-PA-ta-je, Sophia, sagesse, la fille du nuage blanc
15. Corsaire, un papoose.

17:57 Publié dans HISTOIRE | Tags : vattemare, ioways, ode-we-me, sand, dame aux camélias | Lien permanent | Commentaires (4) | | | | Digg! Digg

16/07/2009

La Dame aux Camélias à la télévision, suite

Par Bernard Vassor

dame aux camelia cimetière montmartre 02.jpg
Tombe d'Alphonsine Plessis au cimetière Montmartre.
J'ai une indulgence inépuisable pour
les courtisanes, et je ne me donne
pas la peine de discuter cette indulgence
A.Dumas fils
En préhambule à la diffusion de la "Traviata", France2 donnait hier un documentaire sur la vie et la mort de la Dame aux Camélias. Bien que mon nom figure au générique à "l'insu de mon plein gré", je me permet quelques petites observations.
Présenté par l'inenarrable Christophe Hondelatte qui a débité toutes sortes de lieux communs emaillés d'erreurs . Malheureusement il était servi par le conservateur du musée de la Dame aux Camélias nous donnant dans un français approximatif des explications vaseuses sur les lorettes et les grisettes (il faut lui dire que Tortoni n'était pas un restaurant, mais un glacier). Même le très érudit Jean Darnel (je ne sais pas ce qui a été coupé au montage) s'est laissé aller aux facilités et aux clichés mille fois rabachés et à quelques anachronismes sans gravité, mais impardonables pour un tel connaisseur. Juste en passant... quelqu'un s'est-il posé la question de savoir si il y avait une période de floraison pour les camélias ??? (c'est le jardinier qui parle). Si elle en portait un tous les jours à son corsage, la fleur devait avoir triste mine hors saison !
Dumas fils n'était pas à Paris lors de la mort et des obsèques de Marie Duplessis. Le dramatiste était parti un an plus tôt sur les pas de "la Dame à la Perle" en Russie (dont il a tiré un roman en 3 volumes en 1854) C'était la comtesse Nesselrode* parente du ministre russe des affaires étrangères qui voyageait avec son mari, dont Alexandre le petit était fort épris. Son père n'était pas avec lui contrairement à ce qui est dit dans le documentaire. Le prétendu amant de coeur était en Algérie en Janvier, et se trouvait à Marseille à ce moment là.
La prétendue biographie qui nous a été servie, ne tient que par les révélations de "Dumas le Petit" et de Jules Janin qui tenait ses informations...d'Alexandre Dumas ! Il lui fit la préface de la quatrième édition du roman en 1852.
Pour ce qui concerne le roman, le présentateur vedette a répété que c'était le livre qui avait été le plus vendu au XIX° siècle....
Les romanciers Paul de Kock ou Xavier de Montépin avaient des tirages supérieur à ceux de Balzac, Sand Hugo, Dumas réunis.
Le roman (l'édition originale en 2 volumes in-octavo) est sorti en pleine révolution, celle de février et de juin 1848 n'a pas eu de succès. Dumas fils en fit une pièce de théâtre qui  fut reçue en 1849** au" Théâtre Historique" de son père sur le Boulevard du Crime qu'il à lue à Virginie Dejazet en 1850. Celle-ci a refusé le rôle qui échut à Eugénie Doche en 1852, au théâtre du Vaudeville.
A SUIVRE........
* Lydie Zakrefska, femme du comte Nessellerode qui avait conçu le projet avec deux autres grandes dames de créer une "société de débauche en participation" avec comme sujets choisis parmi l'élite et des jeunes premiers comme servants....Le jeune dramaturge semblait donc un beau poisson pris dans les filets du trio infernal.
*La pièce ne fut pas jouée en raison de la faillite d'Alexandre Dumas père
Articles précédents :

12:05 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : marie duplessis, alphonsine, dumas fils, perregaux | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg! Digg

13/07/2009

L'hermaphrodite Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina, Camille ou bien Abel

Par Bernard Vassor
gautier d'agoty hermaphrodite planche face.jpg
Planche anatomique du premier périodique scientifique.

Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture
Paris Delaguerre 1752-1755Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture
Paris Delaguerre 1752-1755

..........

Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina était née le 8 février 1838 à Saint-Jean d’Angély. De 1845 à 1853 elle séjourna d’abord à l’orphelinat, puis au couvent des Ursulines de Chavagne. De 1856 à 1858 elle vécut à l’école Normale d’Oléron3.   De 1858 à 1860 elle devint institutrice dans un pensionnat. S’étant plainte de douleurs dans l’aine, elle fut   auscultée par un médecin de La Rochelle, le docteur Chesnet.

Son examen indique :

« Alexina qui est dans sa vingt deuxième année, est brune, sa taille est de 1,59 m. Les traits des on visage n’ont rien de bien caractérisé et restent indécis entre ceux de l’homme et de la femme. La voix est habituellement féminine, mais parfois il s’y mêle dans la conversation ou dans la toux des sons graves et masculins. Un léger fuvet recouvre la lèvre supérieure ; quelques poils de barbe se remarquent sur les joues. La poitrine est celle d’un homme, elle est plate et sans apparence de mamelles. Les règles n’ont jamais paru. Les membres supérieurs n’ont rien de formes arrondies qui caractérise ceux des femmes bien faites ; ils sont très bruns et légèrement velus. Le bassin et les hanches sont ceux d’un homme ».

Un journal local : L’Echo rochelais, suivi un peu plus tard par d’autres feuilles du département, se fait  le haut-parleur d’une indiscrétion certainement d’origine médicale en annonçant :

Comme il n’est bruit dans notre ville que d’une métamorphose é

Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina, est née...
Elle séjourna d'abord
S'étant plainte de douleurs dans l'aine, elle fut auscultée...
Les membres supérieurs n'ont rien des formes arrondies qui caractérisent...
De 1860 à 1868, il vécut à Paris...
manuscrit qui fut exploité...trange, extraordinaire en physiologie médicale, d’après des renseignement pris à bonne source (on ne disait pas encore de source sûre..) :

Une jeune fille âgée de 21 ans, institutrice (..)avait vécu dans l’ignorance d’elle-même, c’est-à-dire dans la croyance d’être ce qu’elle paraissait dans l’opinion de tous (…) enfin, tout récemment, une circonstance fortuite est  venue jeter un certain doute dans son esprit ; appel a été fait à la science et une erreur a été reconnue….

La jeune fille était un jeune homme !!! »

Un autre journal peu scrupuleux  ajoute hypocritement par prétérition :

« Dans l’impossibilité de nous reconnaître dans tous ces bruits, les cancans se sont répandus dans le quartier Saint-Jean, nous nous sommes abstenus d’entretenir nos lecteurs des faits avant de les bien connaître.

Voici les renseignements puisés à bonne source :

(…) »

L’article reprend ensuite les informations de l’Echo rochelais en insistant bien sur le fait qu’elle était institutrice et …compatriote.

….

En 1860 son état-civil fut réformé par le tribunal de Saint-Jean d’Angely Alexina devint Abel Barbin.

De 1860 à 1868 il vécut à Paris.

Au mois de février 1868, on a retrouvé à Paris dans une chambre du quartier de l’Odéon le cadavre d’Abel Barbin qui s’était suicidé avec les émanations d’ un réchaud à charbon. Il avait laissé un manuscrit qui fut exploité plus tard par un médecin aliéniste le docteur Ambroise Tardieu.

Depuis l'antiquité, les hermaphrodites ont été considérés comme des monstres, tout juste "bons à jeter à la mer".D'ambroise Paré (le pire en inhumanté), aux aliénistes du XIX° siècle ces hommes-femmes ont servi d'animaux de laboratoire sur des tables de dissection ! 

10:02 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

12/07/2009

Schaunard, synestésiste sans le savoir

PAR BERNARD VASSOR

brasserie ANDLER SCHANNE CABANER GAUTIER 02.jpg
Amand Gautier : la brasserie Andler, autour de la table, A. Gautier, Cabaner au milieu (un autre synestésiste) et Alexandre Schanne faisant la conversation.
Schanne a vu le jour en 1823 à Paris (vraisemblablement 24 rue aux Ours) il est mort à Paris le 13 mai 1887 dans son magasin de jouets rue des Archives. 

 Alexandre Schanne de son patronyme authentique, baptisé par ses amis Schanard-Sauvage ou Schanne à pêche.

Son père était fabricant de jouets rue aux Ours. Il avait inventé des animaux en carton recouverts de peaux véritables.

Schanne fut l’élève de Léon Cognet. Doué aussi pour la musique, il avait pris l’habitude de peindre tout en bleu après avoir passé des journées entières sur les tour de Notre-Dame.

Il composa vraiment la symphonie intitulée : « De l’influence du bleu dans les arts », faisant ainsi de la synesthésie bimodale sans le savoir ! Ou bien de la synopsie ; c'est-à-dire la perception de sensations liées à un autre sens, provoquant des phénomènes de vision colorée (comme après l’ingestion de peyotl).

Cette symphonie était liée dans le livre de Murger à un tableau de Schaunard : « Le passage de la mer rouge ».

On l’a décrit comme étant de grande taille, le front découvert, le nez proéminent qui avait la particularité selon Henri Murger, d’être camard de face, et aquilin de profil ! Il avait des yeux très fin et portait à la fin de sa vie une petite barbe blanche.

schanne cadre ciselé.jpg

La seule trace de son œuvre picturale est résumée dans une notice du salon de 1850 :

Alexandre-Louis Schanne, 21 rue Notre-Dame de Recouvrance

Numéro 2756, portrait de Mme Pierre

C’est tout !!!

Pour ce qui concerne la musique, une romance : "Alain, Chartier des grains",sur des paroles de son ami Auguste Chatillon.

Schanne mort en 1886 rue des Archives, né en 1823.

Il y eut des usurpateurs qui utilisèrent son nom dont un avoué de province qui fut démasqué en 1877.

Champfleurypour sa part avait décrit le visage de son ami. La moustache tombante, les cheveux longs, Il était en dessous de la vérité lorsqu'il parlait de son nez que Cyrano de Bergerac aurait pu envier. Ce compagnon de Murger qui ne fut jamais du cercle des "Buveurs d'eau" en raison de l'aide apportée par ses parents (Il était stipulé dans les statuts que les membres de la secte ne devaient avoir aucune autre activité qu'artistique, et ne vivre que de leur art)
Pilier du café Momus, il avait un réel talent , pianiste compositeur, attesté par Champfleury. Malheureusement nous n'avons aucune trace de son oeuvre musicale. En revanche, y a quelques tableaux dans des collections privées, et à la Bibliothèque nationale, une estampe et un dessin.
Il a sur la fin de sa vie laissé un livre d'anecdotes sur la Vie de bohème: "Les souvenirs de Schaunard".
9ccdeb59ca44dfe35e165aec086f5847.jpg
Le musée Carnavalet abrite ce buste en terre cuite très étonnant.

11:36 Publié dans Les originaux, les excentriques, les fous litterra | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

10/07/2009

La maison de la Boule d'Or à Montmartre

Par Bernard Vassor

Marcadet rue hauteur.jpg
Chemin vicinal de la Grande communication de Batignolles à Montmartre, devenu rue Marcadet en 1868.
L'emplacement de l'immeuble actuel 112 rue Marcadet était occupé au XVIII° siècle par deux maisons distinctes, occupées par  deux propriétaires différents. Les deux maisons furent réunies en 1771 pour le comte Barthélémy Agirony de Corsé qui transforma de fond en comble les bâtiments pour en faire une "folie". Le comte vendit sa propriété en 1788 à un marchand de vin, Hubert Tory. Après la mort de celui-ci, la "maison de campagne de la Boule d'Or" (c'est la première fois que l'on vit apparaître ce nom, dû à une grosse boule dorée qui surplombait le belvédère) fut vendue en 1811 au baron Jean-Babtiste-Léon Michel, baron de Trétaigne qui fut nommé maire de Montmartre en 1855. Grand amateur d'art, il devint l'ami de Delacroix, Troyon, Jean-Baptiste Rousseau, Diaz de la Penã qui furent invités à exposer dans sa maison de la Boule d'Or, qui devint une véritable galerie où l'on pouvait apprécier les jeunes peintres et sculpteurs qui allaient devenir les précurseurs d'un art moderne. La femme du baron, madame Léon de Trétaigne était elle-même statuaire et tenait un salon qui était fréquenté par des artistes de tous genres; musiciens, poètes, écrivains, se réunissaient dans ce salon. madame Mauté de Fleurville future belle-mère de Verlaine y donnait des concerts de piano. Paul Verlaine était aussi un habitué de ce salon. C'est là que Mathilde Mauté vit pour la première fois l'auteur de "Sagesse".
Le baron mort en 1872, toutes les oeuvres entreposées chez lui furent vendues à Drouot. La baronne Léon, resta avec son fils propriétaire des lieux, avec son gendre, et sa fille marquis et marquise de Courcival . La maison fut ensuite amputée d'une portion part suite du percement de la rue Ordener. La maison fut menacée pour la construction de la nouvelle mairie. On trouva un autre emplacement pour la mairie. Le soulagement des défenseurs de Montmartre fut de courte durée, la spéculation foncière eut raison de la maison qui succomba sous la pioche des vandales en 1903 pour le percement d'une rue qui porte le nom du baron de Tétaigne. Elle commence 112 rue Marcadet, et prend fin au 117 ter rue Ordener.
Le "Dictionnaire des lieux à Montmartre" (éditions Roussard) indique l'existence d'une autre maison "de la Boule d'Or" rue de la Fontenelle en 1830, entre la rue Ramey et la rue de la Barre.
RECTIFICATION :
Jean-Baptiste-Michel-Léon baron de Trétaigne le maire de Montmartre est mort en 1865, sa femme était née Elise Cordier. C'est la vente après décès qui a eu lieu en 1872 à Drouot. Son fils le baron Léon lui aussi,est mort en 1876.

10:14 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (5) | | | | Digg! Digg

09/07/2009

Paul Sescau le montmartrois

Par Bernard Vassor

Nouvelle Athènes vue de l'atelier de sescau largeur.jpg
Au troisième étage du 66 rue Pigalle, aujourd'hui disparu.
C'est à cet endroit, et non au 9 place Pigalle comme indiqué sur l'affiche de son ami Toulouse-Lautrec que se trouvait un des ateliers (minuscule : 2,75m X 2,75m) de Paul Sescau. L'autre, plus grand était situé 53 rue Rodier. Une petite précision, le 9 place Pigalle était l'entrée du célèbre café de "La Nouvelle Athènes" (c'est dans ce lieu que Henry a fait le portrait de son ami Vincent). Bien que situé au dessus de ce café, l'entrée était rue Pigalle. Il y avait une autre entrée rue Frochot. Sescau fut le premier à photographier les oeuvres de Toulouse-Lautrec. Il figure en tant que personnage sur bon nombres de toiles :
"Au Moulin Rouge","la Danse au Moulin Rouge", à côté d'Yvette Guilbert, "la baraque de la Goulue" avec Oscar Wilde et Félix Fénéon.
 
Affiche de Toulouse-Lautrec 1894.
Le 16 mars 1895, Sescau offrit à son ami à son domicile 53 rue Rodier, un repas mémorable, dont voici le menu :
La Bouillabaisse
Hors d'oeuvre :
L'agnelet rôti
Le Sarigue en Liberty*
Foie gras de l'oie Fuller**
Végétables
Pièce humide
Cheese and fruits
Ti noir
Pivre Lilas frotteurs
&
Champagne Charlie.
Il faut dire que Zola, peu de temps auparavant, avait offert un dîner où il proposait du kangourou.
Sescau illustra en 1897 de "100 photographies d'après nature" un roman populaire de la comtesse de Martel (Gyp) intitulé "Tototte", édité chez Nilson Lamm en 1897.
Sescau fut un précurseur du roman photographique, sous le pseudonyme de Van Pusch, il définit dans une enquête d'André Ibels
*Jeu de mot un peu douteux, le sarigue est un marsupial à très longue queue, rappelons que Henri, pour des raisons similaires, avait été surnommé "La cafetière" et à l'époque Samuel Bing avait importé d'Angleterre et mis à la mode, dans son exposition "Art Nouveau" les tissus imprimés fleuris du marchand Arthur Lassenby Liberty.
**Faut-il préciser que la danseuse américaine dite "la Loie Fuller" rencontrait un immense succès avec sa danse sur un carré de lumière électrique où elle faisait virevolter de nombreux voiles ? Le peintre d'Albi  était un de ses fervents admirateurs, avec Rodin, qui eut une liaison avec elle, Camille Flamarion, qui dans un moment d'égarement amoureux la nomma membre de la Société d'astronomie, et Pierre et Marie Curie à qui elle avait demandé des morceaux de radium, afin de les coudre sur sa robe qui serait ainsi devenue phosphorescente !!!

15:35 Publié dans A MONTMARTRE LE SOIR | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

All the posts