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29/06/2009

Le Grand Guignol : à Montmartre le soir

Par Bernard Vassor

Le "théâtre du Grand Guignol" d'Oscar Méténierfit appel à Jules-Alexandre Grün pour la publicité de ses premières représentations.

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Un épisode cocasse au théâtre de la rue Chaptal

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Un chien de commissaire, Oscar Méténier.

Dans les locaux de l’ancien Théâtre-Salon, 20 bis rue Chaptal, on pouvait noter à l’affiche, les noms de Georges Courteline, Jean Lorrain et Oscar Méténier.
La censure s’abattit sur le théâtre, interdisant la programmation de certaines pièces.
Georges Courteline avait porté plainte contre le ministre, Méténier lui, avait utilisé un subterfuge : il faisait sortir le public à la fin des pièces autorisées, puis il l’invitait à rentrer de nouveau à guichets fermés sur invitation personnelle, pour assister à l’adaptation d’une pièce de Maupassant qui était le principal grief retenu par Anastasie. Malgré cela, le Grand-Guignol fut rouvert avec autorisation de jouer Mam’z’elle Fifi.

Oscar etait le fils d'un commissaire de police, lui même secrétaire du commissariat de la Roquette, ses amis l'avaient surnommé « le chien de commissaire. »
Chassé de son poste, Méténier fut remplacé par une autre personnalité montmartroise : Emile Reynaud.

........


Il allait écumer Montmartre en compagnie de ses compagnons de beuveries d’orgies, et de consommation de stupéfiants de toutes sortes, de l'ether à l'opium. Chaque plaisir avait son lieu d’élection : les brasseries de femmes pour femmes, les brasseries de femmes pour les deux sexes.
Parmi les membres de ce cénacle, Liane de Pougy, medium_Liane_de_Pougy.jpgRachilde et Sarah Bernard figuraient en bonne place.

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 medium_Rachilde_Marguerite_Eymery_dite.jpgDans « La vache enragée » Jean Lorrain l’historiographe des bas-fonds raconte :
-« C’était dans Montmartre de longues flâneries, du matin au soir, cigarette aux lèvres, des halles au Rat Mort, en compagnie de petites femmes à cheveux courts, des stations et des beuveries dans le cafés de la rue des Martyrs, pour aller s’échouer dans l’atelier d’un peintre ami. Le soir on montait la rue des Abbesses ou des Trois Frères, et c’étaient d’interminables errances dans les inextricables ruelles qu’occupent aujourd’hui les assises du Sacré-Cœur »

...............

Thibaut d'Antonay, Jean Lorrain, Miroir de la Belle Epoque, Fayard 2005
Photo : à gauche, Liane de¨Pougy
à droite Marguerite Emery dite Rachilde
PORTRAITS DE METENIER PAR LAURENT TAILHADE ET LEON DAUDET :
http://freresgoncourt.free.fr/portef2001/PortfOct/metenie... 
Laurent Tailhade, G. Crès et Cie, 1921 Extrait de Petits Mémoires de la vie Extrait de Petits Mémoires de la vie :
En ce temps, l'auteur de Monsieur Betsy, de Madame la Boule, des Frères Zemgano et autres œuvres exemptes d'idées générales, discernait à peine l'orient de son étoile, dans les brumes du futur. Il sortait du régiment. Sa belle écriture, sa faconde opiniâtre, sa vulgarité, son outrecuidance naïve et couronnant le tout, un incassable respect de l'ordre établi, en avaient fait le parangon des sergents-majors. Dans le civil, encore que vêtu comme n'importe quel rond-de-cuir, il n'avait pas abdiqué toute allure militaire. Sanglé dans son harnais, il gardait je ne sais quoi de fringant et d'avantageux qui décelait en sa personne l'irrésistible sous-off. Secrétaire du commissaire de police pour le quartier Saint-Jacques, il préludait à sa carrière intellectuelle par l'exercice d'une fonction, héréditaire chez les siens. En effet, M. Méténier le père avait pris 0scar dans ses bureaux de la rue Jean-de-Beauvais.Ainsi l'instruisait-il dans les arcanes de son art. En dépit du prénom ossianesque dont il était affublé, Méténier junior n'avait en lui rien de gaélique ou de pensif. Petit, remuant, agité d'un tracassin perpétuel qui ne le laissait pas dix minutes en place et le faisait rebondir, de droite à gauche, comme un escarbot effaré, c'était un jeune homme sans jeunesse, le poil brun, les yeux du même, inexpressifs et ronds, la peau huileuse, avec le teint noir jaune des hépatiques, des dents superbes qu'il ne soignait guère, une moustache soldatesque et pommadée, un chef en boule, au menton fuyant, sans reliefs ni méplats. Tel apparaissait Oscar Méténier dans la fleur de son avril. C'était, en outre, un bavard effroyable. Ni l'heure, ni l'intervention d'étrangers, ni le désir avoué de rompre l'entretien ne parvenaient à lui imposer silence ; dès qu'il avait pris la parole et mis la main sur sa victime, c'en était fait. D'une voix de crécelle, enrouée et criarde tout ensemble, d'une voix étrange qui ne sortait des lèvres ni de la gorge et semblait tamisée à travers une pratique de polichinelle, sinon par le rauque gosier d'une effraie en chasse, il verbigérait, sans ponctuer ses phrases ni prendre haleine, pendant une longue suite d'heures, toujours dispos, toujours en forme. Il parlait comme le chien aboie à la lune. Il parlait comme la mer monte ou comme il pleut.
Vers 1885, on le rencontrait chez un manœuvre de lettres, Charles Buet, lequel, chaque semaine, groupait autour de lui, dans son appartement de la rue de Breteuil, un monde paradoxal et bigarré. Méténier, heureux de se produire à des confrères hors de page ou renommés pour avoir d'utiles accointances, bourdonnait, caracolait, coinçait les gens entre deux portes et les submergeait sous le flot de ses discours. MM. Félix Fénéon, Victor Margueritte, moi-même, et, parmi les morts, Jean Moréas,formions un auditoire qu'il aimait. Son esthétique, bientôt, n'eut plus de secrets pour nous. Les rapports de police l'avaient illuminé. À déguster cette prose forte qui sent le cuir, l'aramon, le tafia, la pipe et le sergot, il avait compris, d'un seul coup, l'essentiel du Naturalisme, la beauté du langage primaire ; il avait aspiré à l'Art simple et véritablement plébéien, en un mot, à l'Art sans art et mis au niveau du premier venu. Ces palabres, fort avant dans la nuit, se prolongeaient sur l'Esplanade, le long des quais, jusqu'à nos logis respectifs. Quelque intimité en fut bientôt le résultat, au point que Méténier, un beau soir, invita Moréas, M. Fénéon,peut-être aussi M. Victor Margueritte et moi, à passer l'après-midi ainsi qu'à dîner avec sa famille, le dimanche suivant. Il nous promettait la lecture d'une ou deux pièces, écrites pour le Théâtre Libre, suivant les canons du réalisme le plus intransigeant. En outre, il devait nous communiquer les rares éditions, les livres curieux, légués avec sa bibliothèque de travail, par un sien parrain ouvert aux choses de l'esprit.
La jeunesse est imprudente. Nous acceptâmes. Vers deux heures, donc, au jour dit, nous frappions à la porte d'Oscar. Il vint, nous introduisit dans son cabinet de travail. C'était la pièce d'apparat ; on sentait que le grand homme de la famille, gloire de la gent Méténier, se prénommait Oscaret que, désormais, tout cédait au bien-être du grand homme, concourait à la mécanique de ses élucubrations. La journée était froide. Un admirable feu de bûches rayonnait dans l'âtre et disposait aux vagues somnolences d'une causerie à bâtons rompus. Mais notre hôte ne l'entendait pas ainsi. La lecture ne fit point défaut. Pendant trois heures d'horloge, sans même que le lecteur eût pris un verre d'eau, nous entendîmes, outre les deux actes du programme, de copieuses nouvelles ; en même temps, le scénario d'un roman-feuilleton. Déjà, cependant, l'auteur aspirait à de plus hautes aventures. Ne sachant pas le russe, mais déjà certain de parler aussi bien que le français la langue tolstoïenne, il projetait de traduire, pour M. Antoine, la Puissance des ténèbres dans le verbe imagé de «la Zone», item de mettre à la scène un roman des Goncourt. L'un de nous, alors, gravement lui suggéra de ne pas s'attarder en si beau chemin, d'étendre, sur Athalie et Mithridate ses bontés, qui ne pouvaient que gagner à être mis dans un français tellement nouveau. À cinq heures et demie, Mme Méténier, la mère, vint installer, devant le feu entretenu diligemment, une vaste coquille, ainsi qu'un tournebroche à mouvement d'horlogerie où s'ajustait une dinde (elle disait «un» dinde) pantagruélique de la plus belle apparence. En peu de temps, la peau du volatile se boursoufla, tandis que ruisselait le beurre et qu'une forte odeur de rôti pénétrait nos vêtements et nos cheveux. Cela n'arrêta pas Oscar de poursuivre sa lecture, jusqu'au temps que, la dinde cuite à point, il nous fallut gagner la table et nous mettre à dîner. Pendant le repas, la lecture ne fut pas tout à fait interrompue. Oscar, à chaque instant, négligeait sa volaille pour aller chercher un livre, un cahier, nous demander notre avis sur quelque point de «gay-sçavoir». Et je songeais à l'épigramme de Martial, plus aisée à citer qu'à traduire, contre Ligurinus : Et stanti legis et legis sedenti, - Currenti legis et legis cacanti. - Ad cænam venio fugas sedentem. - Lassus dormio :: suscitas jacentem !*

.........

Les années d'apprentissage furent courtes pour Méténier. Comme Pierre Loti, mais cependant moins artiste que l'auteur d'Azyadé, il se glorifiait, à bon droit, de ne savoir aucune chose. En récompense de quoi le succès ne se fit pas attendre. On était alors en pleine ferveur naturaliste. À peine si, dans quelques feuilles d'avant-garde, la réaction de l'École décadente se faisait pressentir. Les lis du Symbolisme étaient encore à l'état de caïeux. Le Théâtre Libre, un peu plus tard les Variétés, où Réjane, comédienne sans égale, José Dupuis, d'autres encore, dignes de ces protagonistes, défendirent l'œuvre d'Oscar, n'enregistrèrent pour lui que des triomphes. Il avait, en effet, vu juste : «Pas d'idée et pas de style ! Cela suffit pour atteindre à la notoriété comme à l'argent.»
Le succès n'avait pas ennobli, - ce qui parfois arrive, - le caractère du garçon. Peu de temps après Monsieur Betsy, nous somnolions, quelques amis et moi, le nez dans notre bière, pendant un entracte du Chat-Noir. Entre Oscar, escortant avec force courbettes Camille Lemonnier. Son déplaisir ne fut pas petit de nous rencontrer en cet endroit. Après nous être divertis quelques moments de son embarras, de ses efforts pour cacher le grand homme et se cacher lui-même, nous abordâmes Camille Lemonnier que nous connaissions depuis dix ans pour l'avoir, à Bruxelles, rencontré souventes fois chez notre maître et glorieux ami Edmond Picard. Une poussée intense de bile rendit encore plus jaune le sourire d'Oscar !
Puis ce fut le Grand-Guignol, avec les représentations où l'«inouïsme» d'antan était remplacé par le scandale et par l'horreur : Dupont l'Anguille et tout ce qui s'ensuit ; ce fut encore la liaison tapageuse avec Lantelme, où la délicieuse enfant échangeait, avec son premier amour, des coups de poing, même des coups de chaise ; Méténier, directeur de théâtre et notable commerçant, le «quart d'œil» de 1884 devenu «physionomie parisienne» et boulevardier notable, comme on disait alors.
Puis ce fut le dénouement, lugubre, attristant et malpropre, l'infortuné mourant du mal qui emporta Maupassant, Baudelaire, pour ne citer que des noms immortels. Mais ce n'est pas la hideuse maladie, hélas ! qui confère l'immortalité.
Peu de temps avant sa mort, je le rencontrai dans le train de Passy. Il habitait Courcelles-Levallois. Sans trop d'efforts, il me reconnut et de meilleure grâce qu'au Chat-Noir. Déjà, car sa maladie était fort avancée, il cherchait ses mots, balbutiait les fins de phrases. Mais il bavardait comme autrefois, ne permettant pas qu'on plaçât un mot. Il rapportait un sac plein de bananes qu'avec l'incoordination des mouvements, caractéristique de son état, il répandit sur les banquettes, le tapis du wagon, entre les pieds des voyageurs. Or ce fut un lamentable spectacle de le voir, chancelant et mal d'aplomb, courir après ses fruits que les lacets du train faisaient rouler de côté et d'autres. Il se désolait comme un enfant. Tout le wagon, - ainsi que les fourmis d'Apulée, pour les perles de Psyché, - se mit en devoir de recueillir ses bananes. Quand le convoi stoppa gare de Courcelles, Oscar était enfin consolé.
Je ne l'ai pas revu depuis. Peu de temps après cette rencontre, je reçus, de sa main, une lettre où ne subsistaient plus que des vestiges graphiques. Sous le même pli, quelques lignes de Mme Méténier - la mère - me priant d'aller voir son fils. Puis, le lendemain, contre-ordre. Elle craignait l'émotion, - disait-elle, - d'une visite, la surprise et tout ce qui s'ensuit. La bonne dame redoutait - possible - une captation de testament in extremis. En tout cas, les lauriers étaient coupés et les beaux jours du dinde révolus.
Léon Daudet, devant la douleur, (deuxième série des Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux). Cité selon Léon Daudet, Souvenirs et Polémiques, R. Laffont, coll. «Bouquins», 1992, p. 210.
Oscar Méténier, camarade et collaborateur du précédent [Paul Alexis] était petit, noiraud et pétulant. Chien de commissaire de police, il se servait de sa fonction pour tirer d'ennui à l'occasion les copains aventurés comme Jean Lorrain et aussi pour documenter ses romans-feuilletons et ses pièces réalistes. Fureteur, cancanier, inventif, il nourrissait Edmond de Goncourt d'anecdotes plus ou moins authentiques, qui sont demeurées consignées dans le Journal. Même quand leur auteur n'est pas nommé, je le reconnaîtrais entre mille. Dès qu'il est question des bas-fonds de Paris, des mœurs des apaches et de leurs compagnes, ou de quelques vices «estranges et espouvantables», c'est que Méténier a passé par là. Il appartenait au genre dit «tournée des grands-ducs». Il aurait fait un chef d'informations incomparable pour la rubrique des faits divers ; il en aurait certainement rajouté.

Un Théâtre comique d'épouvante !

Grand Guignol meutrière de 19 ans.jpg
Méténier est un petit homme
Actif, ardent et convaincu,
Frétillant et pétillant comme
S'il avait le feu au cul
Aristide Bruand
......
Suite de la notice du 12 juin 2006 :
C'est dans une impasse de la rue Chaptal au 20 bis, que Oscar Méténier achèta un théâtre ( le Théâtre-Salon ) en 1896 pour y faire jouer ses pièces Grand guignol hauteur.jpgqui étaient refusées sur d'autres scènes. Compagnon de débauche de son ami Raitif de la Bretonne, il fréquentait aussi Edmond de Goncourt qu'il nourissait de ses anecdotes plus ou moins authentique, que Goncourt notaient complaisament dans son journal. Oscar Méténier, comme son père, avait été "chien de commissaire", c'est à dire secrétaire général d'un commissariat de quartier (secrétaire du commissariat de la Roquette). Cette fonction lui fut très utile par la suite pour assurer l'impunité pour des amis dans l'embarras, quand d'aventure, ils se trouvaient en fâcheuse position dans des lieux de débauche et de vice dont Méténier et ses amis étaient les clients assidus, des bars louches, des maisons borgnes, et des lupanars homosexuels. Il était né 1859, il est mort à Saint-Mandé en 1918.
Elève dans un collège de jésuites à Bourges,Méténier s'engagea dans l'armée à l'âge de 18 ans.
Ensuite, son père le fit entrer dans des commissariats de police, dans le onzième arrondissement, aux Batignolles, puis à Montmartre. Ce qui lui donna l'occasion de cotoyer les endroits chauds de la capitale.
Chien de commissaire ! Sa fonction de secrétaire d'un poste de police, consistait à assister le commissaire dans toutes ses fonctions, des saisies immobilières, de constat de crimes, et de la présence officielle des autorités aux exécutions capitales, qui lui donneront par la suite matière à spectacle....grand-guignolesque, de têtes coupées, de crimes atroces et sanguinolents. Inspiré par ses amis, Lorrain, Bruant, et Maupassantqui fut un précurseur en organisant chez lui à La Guillete, une farce inspirée par un crime commis à Montmartre. Il avait invité deux cents personnes une nuit, pressées dans l'allée de sa maison devant une gigantesque toile représentant une femme nue, pendue par les pieds. Sortant de l'obscurité jaillit un faux sergent de ville s'arrêtant, et observant le cadavre. De vrais cheveux avaient été collés sur la toile, le policier la palpe, la saisit par les nattes, et sortant un stylet, il lui ouvrit le ventre, devant les dames horrifiées, du sang de lapin gicle de la plaie.....
Grand-Guignol était né !
Fin de la deuxième partie

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28/06/2009

29 juin, il y a 184 ans : anniversaire de la naissance du père Tanguy

Par Bernard Vassor

portrait mere tanguy 05 recadrée.jpg
Seul portrait photographique de la mère Tanguy (archives privées)
Julien Tanguy est né le 29 juin  1825 à Plédran (Côtes du Nord) au lieu-dit "La Touche Jaguay", mort à Paris le 6 février 1894 à Paris dans son échoppe du 9 rue Clauzel. Il a été inhumé dans une "tranchée gratuite" du cimetière de Saint-Ouen, annexe du cimetière Montmartre.
Vivant dans la plus grande pauvreté, il avait dans sa boutique des trésors inestimables, dont des van Gogh et des Cézanne.....
Octave Mirbeau organisa une vente après son décès au profit de sa veuve. Le résultat fut dérisoire, les toiles de Gauguin ne dépassant pas les 100 francs, des Jongkind, des Sisley, des Pissarro et les Cézannes furent bradés. Les marchands, selon une lettre de la mère Tanguy, s'étant entendus entre eux pour les acheter au plus bas prix. Jusque dans la mort le père Tanguy aura subi les méfaits d'une société qu'il détestait. 
Gachet composition sépia.jpg
 

Description de la « nature morte » prêtée par le fils Paul Gachet en 1951 au Louvres :

Cadre avec crêpons japonais ayant appartenu à Vincent montés par Gachet fils,qui les tenait de Théo, sur un fond doré orné d’une inscription en japonais qui signifie qu’ils se trouvaient dans la chambre de Vincent à AUVERS en 1890.

Affiche 3 couleurs du tambourin rue de Richelieu par Chéret ( OD32)3 tubes tasset et Tanguy(OD31) palette pour Melle Gachet au piano

Un verre déjà utilisé par Cézane un vase en grés japonais : nature morte, Roses et Anémones

Bambous taillés utlisés par Vinc.

Un tambourin de chez Agostina signé H.TODE 1886

Le livre est : La Fille Elisa.

Le Japon Artistique de Bing.

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Après le départ de Vincent pour Arles, le père Tanguy recueillit chez lui "la Ségatori". Elle avait fait faillite et se retrouvait de ce fait dans la plus grande détresse, après avoir fait une fausse-couche, si l'on en croit une lettre de Vincent à son frère Théo.

On ose à peine imaginer la réaction de la femme du père Tanguy surnommée Xanthippe par le peintre à l'oreille coupée !!!

18:20 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

24/06/2009

Vincent van Gogh et le père Tanguy le 29 juin

Par Bernard Vassor

van gogh fenêtre rue lepic 02.jpg
Vue de la fenêtre du 54 rue Lepic.
van gogh chaise à nunen vendue en 1990.jpg
Une chaise ayant appartenu à Vincent.
Par une curieuse coïncidence, le 29 juin 2009 le Van Gogh Muséum organise la présentation d'un DVD réalisé par Teio Meedendorp sur la vie de Vincent à  travers l'Europe. Deux membres de l'association "Autour du père Tanguy", ont servi de guide et de "facilitateurs" pour l'obtention d'autorisations permettant le tournage de ce film à Paris et à Asnières dans les lieux que fréquentèrent et vécurent les frères Théo et Vincent van Gogh.
Julien Tanguy a vu le jour un 29 juin 1825 à Plédran, dans les Côtes du Nord, et tout le monde connaît les liens qui unissaient le marchand de couleurs et le peintre hollandais dans son échoppe du 14 rue Clauzel.
Ce film, à ma connaissance ne sera disponible qu'au musée d'Amsterdam.
Postbus 75366
NL 1070 AJ Amsterdam
tél +31 (0)20 570 52 00
fax +31 (0)20 673 50 53
e-mail info@vangoghmuseum.nl

Le Musée Van Gogh dispose d’une bibliothèque spécialisée comptant plus de 24 000 livres sur Van Gogh et d’autres artistes du XIXe siècle.
La bibliothèque est ouverte en semaine de 10 à 12.30 h et de 13.30 à 17 h.
Adresse : Museumplein 4.

Heures d’ouverture
Chaque jour 10-18 h le vendredi 10-22 h
Caisses chaque jour 10-17.30 h le vendredi 10-21.30 h
Boutique chaque jour 10-17.45 h le vendredi 10-21.45 h
Restaurant chaque jour 10-17.30 h le vendredi 10-21.30 h

 

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19/06/2009

Une parution nouvelle : Le Rocambole, Bulletin des Amis du Roman Populaire, spécial Erckmann-Chatrian

ErckmannChatrian.jpg
Image du site de Noëlle Benhamou.

 

L'Association des Amis du Roman Poulaire présente : 

LE ROCAMBOLE. 

Erckmann-Chatrian, sous la direction de Noëlle Benhamou

- Lisez Erckmann-Chatrian !, par Noëlle Benhamou

- Maître Daniel Rock ou l’entrée du train en gare du roman français, par Philippe Gontier

- Images de la féminité dans Madame Thérèse, par Angels Santa

- Erckmann-Chatrian nouvellistes : au carrefour du réel, par René Godenne

- Erckmann-Chatrian face à la critique russe : Histoire d’un paysan vue par Pisarev, par Isabelle Nuk

- Charger Erckmann-Chatrian : l’incontournable bicéphalie, par Agnès Sandras-Fraysse

- Les adaptations des œuvres d’Erckmann-Chatrian à la télévision française, par Noëlle Benhamou

- Chronologie d’Erckmann-Chatrian, établie par Noëlle Benhamou

- Bibliographie des œuvres d’Erckmann-Chatrian, établie par Noëlle Benhamou

- Bibliographie critique sélective d’Erckmann-Chatrian, établie par Noëlle Benhamou

- Adaptations des œuvres d’Erckmann-Chatrian, par Noëlle Benhamou

Sommaire

Éditorial

Vie de l’association

n°47, été 2009, 176 p. (14 euros) ISBN 978-2-912349-42-2

Les sites de Noëlle Benhamou http://www.erckmann-chatrian.eu/

http://www.maupassantiana.fr/

 

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17/06/2009

Hokusaï, l'inventeur de la "Mangwa"

Par Bernard Vassor

Hokusai portrait par son fils Oyei hauteur.jpg
Hokusaï agé, peint par son fils Oyéi.
Il a vu le jour à Yédo vers 1760, il est mort en 1849. Il eut de nombreux pseudonymes. Son patronyme était dans son enfance Tokitaro qu'il changea en Tétsoujiro. L'orthographe est donnée par Hayashi Tadamasa, le marchand japonais du 65 rue de Provence.
Vers 1800, il avait pris le surnom de

Gakyōjin, signifiant « le Fou de dessin »

C'est à la mésentente entre un écrivain, Bakin, et le peintre qui devait illustrer son roman "Rêve du Camphrier du Sud" qui obtint un immense succès, lors du premier volume. Le romancier jaloux, refusa les dessins envoyés pour la suite, et demanda qu'ils soient refaits, estimant qu'ils ne correspondaient pas avec le texte. Quand l'éditeur fit part à Hokusaï des prétentions de Bakin, il répondit que c'tait le texte qui avait besoin d'être modifié. Les éditeurs ayant fait graver les dessins tels qu'ils leurs avaient été présentés, le peintre décida de les publier en se passant du texte de Bakin. C'est ainsi que quelques années plus tard, Hokusaï s'étant arrêté à Nagoya, a fait la connaissance d'un peintre Bokouén qu'il a entretenu sur les techniques du dessin et a réalisé plus de trois cents dessins. Afin d'en faire profiter le plus grand nombre, il fut décidé que ces oeuvres seraient publiées en un volume, le premier en 1812.
On demanda à l'artiste quel nom donner à ce volume, sa réponse a été :
Hokusaï Mangwa.
La traduction littérale est : Man, au gré de l'idée, et Gwa, le dessin tel qu'il vient spontanément.
HOKUSAI Lutteurs sumo combat avec l'ange.jpg
Ces "mangwas" servirent de modèle à Gauguin pour son tableau : "Après le sermon". L'influence qu'il exerça sur les impressionniste puis les symbolistes est immense.

17:24 Publié dans LES PRECURSEURS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

12/06/2009

Une exposition «L’Inca Garcilaso et les origines de la culture métisse en Amérique »

Par Bernard Vassor
GARCILASO DE LA VEGA 05 SEPIA.jpg

Le Service Culturel de l’Ambassade du Pérou

nous communique :

 Visiter  l’exposition

« L’Inca Garcilaso et les origines de la culture métisse en Amérique »

à l’occasion du IVème Centenaire de la parution des

« Commentaires royaux des Incas »,

premier classique des lettres américaines. 

Maison de l’Amérique Latine,

du 29 avril au 12 juillet 2009,

lundi à vendredi de 11h à 19h00

 

217 bd. Saint Germain – 75007 Paris

 

M° Solferino, Rue du Bac 

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Garcilaso de la Vega fut le premier écrivain d'origine péruvienne, né aux alentours de 1539 ?, mort assassiné en 1616. Il était le fils d'un militaire espagnol et d'une princesse Inca, descendante de Huayana Capac, empereur Inca qui régna à la fin du quinzième siècle.

il fut le premier à écrire sur l'Amérique en Castillan "Commentarios Reales de los Incas" et une histoire de la conquête de la Floride, dont la gravure en frontispice représente des hermaphrodites venant implorer le roi....

commentaire royal garcilaso sepia.jpg

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09/06/2009

Les Amis de Rimbaud et les Grenouilles vertes

revolver Verlaine Rimbaud miracle.jpg
D'après un article de l'Express, ce serait le révolver qui aurait blessé Verlaine à Bruxelles !!!
Décidément, autour de Rimbaud, les supercheries ne sont pas près de terminer leur chemin....(B.V.)
................
Notre ami Alain Pouillard nous communique :
Les Amis de Rimbaudseront présents au marché de la poésie, place Saint Sulpice, fin juin. En octobre, promenade à Bruxelles, sur les pas de l'infernal Rimbaud, de Verlaine... et de son révolver.
.......... 
Achille LAVIARDE CADRE 02.jpg
Achile Laviarde deuxième (ou troisième ?) "roi de Patagonie"
......
Le concert au château des grenouilles vertes, à Reims, se prépare : dimanche 28 juin à 16h. Je vous rappelle que ce château ( rasé ), était la demeure d'Achille 1er, roi de Patagonie, ami d'Alphonse Allais, Verlaine et des peintres dessinateurs Forain et Willette.
 
Alain Pouillart
03 26 82 21 14
 
Chateaudes grenouilles vertes, 6, rue de la Roseraie, quartier Sainte Anne, Reims.
Concert des Flâneries musicales de Reims, groupe EOL, Djaz 51.

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Un "Jean Lorrain" ou bien "Octave Mirbeau"japonais : NAGAI KÂFU

Par Bernard Vasssor

 
NAGAI KAfù CADRE.jpg

Nagai Kafû
永井荷風
(1879-1959)
Nagai Kafû, (plutôt mieux connu sous son prénom, Kafû), fortement influencé par les auteurs français (Zola, Maupassant, Mirbeau ...) comme un grand nombre de ses compatriotes écrivains du début du vingtième siècle, est l'un des fondateurs du naturalisme à la Japonaise. Dans ce roman publié en 1918, son expérience libertine lui sert de support pour décrire le monde des maisons de thé, des geishas, des artistes et des marchands d'art. On y suit avec amusement les pérégrinations d'un mauvais peintre, Uzaki Kyoseki, intendant subalterne et obséquieux d'un grand peintre, Uchiyama Kaiseki, et du fils de ce dernier, Kan, un garçon oisif, fauché et débauché. Entraîné malgré lui par ce fils de bonne famille, Uzaki tente en vain de le remettre sur le droit chemin, tout en tombant lui-même dans les pièges d'une vie de plaisirs et dans les bras des prostituées.
Satirique et rocambolesque, ce récit est aussi destiné à illustrer le déclin d'une époque : la beauté et les talents des geishas ne sont plus qu'un mythe et les descriptions des maisons de thé sont souvent sordides. Complétant le portrait de personnages libertins, une nouvelle bourgeoisie arriviste s'impose, dont la façade conventionnelle dissimule mal les scandales financiers ou sexuels. Aucun des personnages ne sort indemne ou ennobli de ce roman au dénouement tragi-comique.

B.Longre : http://www.sitartmag.com/kafu.htm


http://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.columbia.edu/cu/cup/catalog/data/023111/0231117906.HTM&sa=X&oi=translate&resnum=4&ct=result&prev=/search%3Fq%3DNagai%2BKaf%25C3%25BB%26hl%3Dfr%26lr%3D%26client%3Dfirefox-a%26rls%3Dorg.mozilla:fr-FR:official_s%26sa%3DG

Nagai Kafu (1879-1959)medium_NagaiKafu_03.jpg est considéré un des auteurs japonais les plus importants de ce siècle. Il est le plus connu en Amérique pour un conte étrange de "A l'Est du fleuve", qui est inclus dans Kafu d'Edouard Seidensticker le Scribbler. « Élégant, érotique, aristocratique, l'écriture de Kafu a une saveur spéciale et complexe» Thomas Rimer dans le guide d'un lecteur de la littérature japonaise le décrit comme : « Séduisant, antisocial pourtant capable du grand enthousiasme, Kafu demeure une voix unique et personnelle. »

Informations biographiques
Chantre du quartier des plaisirs, Nagaï Kafû (1879-1959) est l'un des écrivains japonais les plus anticonventionnels de son époque. Ayant appris en France, au début du siècle, le goût des libertés, il refusa son concours à l'association des écrivains japonais d'orientation fasciste, émettant le vœux d'être enterré au cimetière des prostituées et ne cessant jusqu'à sa mort (viveur impénitent) de fréquenter les petites danseuses d'Asajusa qu'il a su dépeindre dans ses romans et ses nouvelles bien dignes des estampes d'Hiroshige et Kunisada qu'il admirait tant.
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Présentation de l'auteur et de ses œuvres disponible à la page 197 du Dictionnaire de littérature japonaise de Jean-Jacques Origas et à la page 158 d'Un siècle de romans japonais de Georges Gottlieb.
Liens Internet
• Biographie de Nagai Kafû

Bibliographie des œuvres de Nagai Kafû traduites en français
• La Sumida (隅田川)
• Le Renard (狐), dans Neuf nouvelles japonaises
• Interminablement la pluie (雨瀟瀟)
• Du côté des saules et des fleurs (腕くらべ)
• Le Bambou nain (おかめ笹)
• Feu d'artifice (花火), dans Anthologie de nouvelles japonaises tome I
• Chronique d'une saison des pluies (つゆのあとさき)
• Voitures de nuit (夜の車)
• Une Histoire singulière à l'est du fleuve (墨東忌憚)
• La Décoration (勲章), dans Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines tome I.
• Le Secret de la petite chambre (四畳半襖の下張)
• Le Jardin des pivoines
• Conte d'été, dans France-Japon n°43-44.
• En eau peu profonde (Asase), dans Les Cahiers de l'Oronte n°11

Mise à jour le 9 juin 2009

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09:44 Publié dans Les écrivains (1) 永井荷風 | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

07/06/2009

Le Waux-Hall d'été de la rue Sanson

Par Bernard Vassor
WAUX-HALL pilodo hauteur.jpg
Le premier Wauxhall ou Waux-Hall se trouvait sur le boulevard Saint-Martin entre le troisième et le cinquième arrondissement (aujourd'hui le dixième) avant le percement de la rue Lancry, sur les terrains de Lancry et Lollot en 1776. C'était une vaste salle pouvant recevoir plus de 2500 personnes, acueillant des spectacles"pyrrique". Elle était tenue par un nommé Torre, artificier comme ses cousins italiens Ruggierri. Après la première démolition, la salle fut transportée rue Sanson, aujourd'hui rue de la Douane. Le lieu devint un bal où les filles publiques et tarifées attiraient une foule nombreuse.
PLan 1839 dixième actuel sépia.jpg
Extrait du plan de Paris de Furne en 1839, d'après le bulletin hors-série N° 2/ 2009 de la Société historique
Le bâtiment entouré d'un grand jardin était une grande rotonde à double galeries avec des colonnes et pilastres enrichies de fresque et de tentures. C'était le bal préféré de la jeunesse du quartier du Château-d'Eau. Pïlodo au violon dirigeait l'orchestre qui faisait danser les dimanches, lundis, mercredis et vendredis de chaque semaine. Les danseurs et danseuses appartenaient selon Alfred Delvau à "un ordre composite : les uns sont des chevaliers du mètre, les autres sont autre chose; les unes des gigolettes, les autres sont autre chose aussi. Ce n'est pas rue de la Douane, je suppose, qu'on peut rencontrer des duchesses ou des attachés d'ambassade"
Le Wauxhall fut anéanti en même temps que les théâtres du boulevard du crime, victimes de la pioche du "baron" Haussmann.

18:42 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Nana , chez Laure, la table d'hôte de la rue des Martyrs

Par Bernard Vassor

Nana Table d'Hôte Laure Piedfer rue des Martyrs hauteur.jpg
Nana chez Laure Piedfer rue des Martyrs.
Alfred Delvau, dans un de ses ouvrages sur les plaisirs de Paris, décrit la table d'hôte bien réélle de Madame Taillandier rue des Martyrs.
Des recherches aux archives de Paris devraient permettre de retrouver le numéro. "Les habitués de la table d'hôte de Madame Taillandier, rue des Martyrs, appartenaient presque toutes à cette catégorie d'actrice galantes devenues simples spectatrices des galanteries des autres, en mettant leur expérience des choses et des hommes à la disposition de qui en a besoin (...) les vieilles lunes parisiennes qui ne vont pas chez Madame Taillandier honorent de leur présence une autre table d'hôte du même genre, située rue Notre Dame de Lorette"
Emile Zola dans son roman fait monter Nana pour manger avec son amie Satin chez "Laure Piedfer", la table d'hôte de la rue des Martyrs où le dîner cooûtait trois francs :
"Les trois salons étaient encore vides. Elles se placèrent à une table, dans le salon même où Laure Piedfer trônait, sur la haute banquette d'un comtoir. Cette Laure était une dame de cinquante ans aux formes débordantes, sanglée dans des ceintures et des corsets. Des femmes arrivaient à la file, se haussaient par dessus les soucoupes, et baisaient Laure sur la bouche, avec une familiarité tendre; pendant que ce monstre, les yeux mouillés, tâchait, en se partageant, de ne pas faire de jalouses"
C'était vous l'avez compris, un lieu exclusivement féminin. Les trois salons pouvaient contenir une centaine de femmes venues là pour se restaurer, ou bien faire des conquêtes. Zola, une fois de plus en moralisateur ne cache pas son dégoût.
"Il y avait là une centaine de clientes, mêmées au hasard des tables, la plupart touchant à quarantaine, énormes, avec des empâtements de chair, des bouffissures de vice noyant les bouches molles; et au milieu de ces ballonnements de gorges et ventres, apparaissaient quelques jeune filles minces, l'air encore ingénu sous l'effronterie du geste, des débutantes levées dans un bastringue et amenée par une cliente chez Laure, où le peuple des grosses femmes, mis en l'air à l'odeur de leur jeunesse, faisaient autour d'elle une cour de vieux garçons inquiets, en leur payant des gourmandises"
Il y avait très peu d'hommes "l'attitude humble sous le flot envahissant des jupes"
Comble de la perversion pour le pudibond auteur de Nana "parmi cette foule très mélangée, où des robes déteintes, des chapeaux lamentables s'étalaient à côté de toilettes riches dans la fraternité des mêmes perversions. Intéressée par un jeune homme, aux cheveux courts et bouclés, le visage insolent, tenant sans haleine, pendue à ses moindres caprices, toute une table de filles, qui crevaient de graisse. Mais, comme le jeune homme riait, sa poitrine se gonfla. -Tiens c'est une femme ! laissa-t-elle échapper dans un léger cri...Nana fit une moue dégoûtée"
La scène prend fin quand Nana "jeta ses six francs à Laure, qu'elle méprisait à cette heure plus que la boue des ruisseaux"

18:08 Publié dans HISTORICO-LITTERAIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

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