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25/08/2009
Léon Xanrof, un Montmartrois pur jus !
Par Bernard VASSOR
Chouette Léon ! C'est mon mari....
Il ouvrit les yeux rue des Acacias (rue des abbesses) le 9 décembre 1867. Ses brillantes études furent suivies au collège Rollin (aujourd'hui Jacques Decour) où il passa avec succès ses deux"bachots". Léon Fourneau, car c'est son nom, le latinisa, puis l'anagramisa; ce qui donna Xanrof Léon. Il a été le fondateur de l'Association générale des étudiants.
Très tôt, il écrivit des chansons qui furent publiées en volume. Elles obtinrent tout de suite un certain succès qui fit la gloire de la célèbre, à l'époque, chanteuse Félicia Malet. Une autre débutante qui avait découvert un recueil de ses oeuvres sur les quais de Seine inscrivit à son répertoire pour ses débuts à l'Eden-Théâtre, deux ou trois titres (l'Hôtel du N° 3, Rive gauche, les six potaches, Héloïse et Abélard) qui lui valurent ses premiers lauriers; C'était la rousse et anguleuse Yvette Guibert qui effaça le souvenir de Félicia qui avait chanté "Le Fiacre" la première. D'ailleurs, ce succès, curieusement lui valut un procès (qu'il gagna) avec Oudet son éditeur. Sur sa lancée, il écrivit des revues, puis devint auteur dramatique. Il collabora à de nombreux journaux (le National, le Courrier Français, à Gil Blas, au Figaro, au Figaro illustré etc...) comme critique littéraire et théâtral. Sa revue "Paris en bateau" fit un triomphe en 1895 à la Cigale. Il a épousé une cantatrice de l'Académie nationale de musique, promu officier de l'instruction publique. Enfin il a été élu membre de la SACEM.
Il traversa sans être payé le Chat noir de la rue Victor Massé, s'acheta un hôtel particulier où il vécut rue Tholozé.
A la fin de sa vie, par décision du Conseil d'état, son pseudonyme fut transformé en patronyme familial.
Il est mort à Paris en 1953.
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24/08/2009
La fontaine de la place Pigalle
Par Bernard Vassor
mise à jour le 24 août 2009
Janvier 1871, l'hiver fut très rigoureux, des soldats ayant un"billet de logement"*lavent leur linge dans la fontaine à moitié gelée.
En médaillon : Georges Ulmer
Pour la chanson intitulée "Pigalle"
La place Pigalle a été ouverte en 1827. Elle a été aménagée en demi-cercle à l'empolacement de la barrière d'octroi du mur des Fermiers généraux.
La réalisation de cette fontaine est dûe à l'architecte Gabriel Davioux qui a fait sa carrière à la préfecture de la seine au service d’Alphand à partir de 1856., il fut chargé d’installer 15 fontaines dans Paris qui seront inaugurées le 2 août 1862. Ces bassins à l’origine, entourés d’un espace gazonné et d’une grille ouvragée seront refaits au XX° siècle.
Le 22 mai 1862 Davioud présenta son projet pour la place Pigalle, la fontaine qui fut construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde Ledoux. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte. Une lettre du 29 juin 1868 de la direction des eaux et égouts de Paris indique : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier » La conséquence de cet état de fait est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui sert de clôture. AP. VO 3 185. dans la lettre du 29 juin, le Contrôleur de la direction des Eaux et.. propose la mise en place d’une grille de fer sur le pourtour de la vasque.
La barrière qui a changé de nom en fonction des évènements, révolution oblige ! barrière, royale, barrière Montmartre, barrière du Chemin des Dames (non ! ce n’est pas ce que vous croyez, les « dames » étaient les abbesses qui régnaient sur la butte Montmartre) enfin, barrière Pigalle. La fontaine en son centre date de 1862. Jusqu’alors, à la place de cette fontaine, un "puit encagé" devant la rotonde de la barrière décorait le lieu. On n'y puisait plus d'eau depuis longtemps, mais le puits existait quand même dans ce quartier Bréda où s’installèrent lorettes peintres et modèles. De chaque côté de la rotonde se trouvait une guérite accostée au « mur murant Paris » C’est le 22 mai 1862 que Gabriel Davioud (1823-1881), architecte, présenta son projet. La fontaine fut construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal qui supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Dans une lettre datée du 29 juin 1868de la Direction des Eaux et Egouts de Paris, nous pouvons lire : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier » La conséquence en est l’installation d’un petit espace autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.
Les Folies-Pigalle, avec à gauche, le café de la Nouvelle Athènes
Faisant l'angle du boulevard à gauche : "l'Abbaye de Thélème", ensuite le débouché de l'avenue Frochot et à droite faisant l'angle de la rue Frochot : le café "Le Rat Mort"
Le petit jardinet qui entoure la fontaine est gracieusement arboré....
Paris et ses fontaines , Action artistique de la Ville de Paris, 1995
* Pendant le siège de Paris la troupe était logée chez l'habitant, ce qui explique en partie le fait que le 18 mars 1871 (jour du déclenchement de la Commune), les soldats mirent "la crosse en l'air" pour ne pas tuer les montmartois chez qui ils avaient le gite et le couvert.
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23/08/2009
Histoire d'eau : Les fontaines et les sources à Montmartre
Par Bernard Vassor
"Dans ce pittoresque espace abrité par de grands arbres du château des Brouillards, c'était le voisinage de l'abreuvoir, qui le soir s'anime du spectacle de chevaux et de chiens que l'on y baigne (...) et d'une fontaine construite dans le goût antique, où les laveuses causent et chantent comme dans les premiers chapitres de Werter. Avec un bas-relief consacré à Diane (....) à l'ombre des vieux tilleuls qui se penchent sur le monument qui rappelerait à ses heures certains points de la Campagne romaine"
La Bohème galante.
Gerard de Nerval
......
Janvier 1871, pendant le siège de Paris, des "culs rouges"* venus laver leur linge dans la fontaine de la place Pigalle.
Jeune fille qui a bu l'eau de Saint Denys
Reste fidèle à son mari.
Au temps de l'occupation romaine et au moyen âge, de nombreuses sources et ruisselets alimentaient la ville de Paris. Même au temps de l'indépendance gauloise où des chênes abritaient le temple druidique de Teutatès. Il y avait sans doute une douzaine de sources, mais seul le souvenir de quatre d'entre elles est parvenu jusqu'à nous.
L'abbé Lebeuf, auteur de l'Histoire de la Ville et du Diocèse de Paris, rapporte avoir vu les vestiges d'une conduite d'eau dans la ruine d'une maison effondrée à la suite de l'ouragan qui détruisit une grande partie des fermes et maisons de Mont-Martre en 994. On découvrit d'ailleurs à la fin du XIX° siècles entre les rues de Belfond (vers le n° 44 ) et de Dunkerque des tuyaux de poterie** ayant servi à la construction de l'aqueduc romain qui conduisait à la plaine Monceau en passant par la rue Victor Macé et rue de Douai.
Les quatre fontaines célèbres de Montmatreétaient: "La Fontenelle"( petite fontaine), "La fontaine Saint-Denys" (ou fontaine des Martis), la
fontaine de la Bonne (à l'origine de la Bonne eau) et la fontaine du Buc.
La Fontenelle tarie au XVII° siècle absorbée par les carrière de plâtre, cheminait à l'emplacement de la rue du Chevalier de la Barre.
La fontaine Saint-Denysse déversait à l'emplacement du cimetière Montmartre et doit son nom au premier évêque de Lutèce (vers 272 après J.C) venu là après avoir eu la tête tranchée y faire un petit brin de toilette...
L'abbé Lebeuf (toujours lui) dit que les paysans venaient y faire des folies.
Seigneurs, decolé fu le corps de saint Denys,
Droit à une fontaine, si nous dit li inscris,
Qui est entre Mont-Martre et le cit de Paris
Encore l'appelle-t-on la fontaine aux Martis
Là, avait ung grant bois qui fut souvent feuillis.
Ignace de Loyola, "dans de frugales et fraternelles agapes", vint avec ses compagnons se réjouir et deviser pieusement pour terminer la journée du 15 août 1534 où il avait jeté par un voeu solennel, dans la chapelle du Martyre les bases de sa fameuse institution.
En 1810, une autorisation d’ouvrir une carrière de gypse calcarifaire (montmartrite) dans ce secteur fut accordée. L’eau qui y coulait depuis des siècles fut absorbée jusqu’à la dernière goutte en un rien de temps dans les excavations ainsi creusées, .
Dessin de O'Galop : une fontaine à Montmartre.
La fontaine de la Bonne eau ,de la Bonne Étoile, ou de la Bonne Fée (souvenir celtique) qui servait le temple de Teutatès.
Ce sont ensuite les religieuses de l'abbaye qui utilisèrent cette eau précieuse pour laver leurs habits noirs. Elle disparut en 1850. Du cabaret de "la Vache noire" dont les bosquets poussaient à pic, jaillissait une source limpide venue de la fontaine de la Bonne Fée, suivant une tradition celtique des temps oubliés. Cette fontaine alimentait en partie le village et l'abbaye. Il reste une trace en 1837 dans un "Rapport sur l'état des carrières de Montmartre" dréssé par un ingénieur où il est fait mention de son regardappartenant à Mme de Romanet !!! Selon des recherches, qu'il serait trop long de developper dans ce petit article, cette fontaine pouvait être de source artificielle reliant plusieurs petits canaux et réservoirs et des eaux de ruissellement. Les religieuses de Montmartre ayant obtenu après un procès le partage des eaux avec un propriétaire Claude Garrot, seigneur de Champroust. Les eaux qui sont désignées dans les actes, passaient sous le grand chemin de Montmartre à Clignancourt(rue du Mont-Cenis, ancienneme,nt rue Saint-Denis)
La fontaine du Buc a laissé son nom à une rue, tandis que deux rue avoisinantes portent les noms de rue du Ruisseau et rue de l"Abreuvoir.
L'origine de ce nom est inconnue,certains prétendent que le mot viendrait de bucca(bouche) d'autres du vieux mot français buc, devenu bouck en allemand, du bouc que les gaulois consacraient à leurr dieu. La municipalité a tranché en modifiant on ne sait trop pourquoi la dénomination en "Fontaine-du-But" !
Elle alimentait le fameux "abreuvoir aux ânes des meuniers et des boeufs qui étaient conduits à l'abattoir" elle disparut en 1880. La rue Girardon avait eu pour nom : rue de la Croix-du-Buc rue des Brouillards, puis rue des Fontaines.
Le Château d'Eau de la place Ravignan (aujourd'hui place Jean Baptiste Clément) :
C'est en 1835 qu'une tour octogonale fut édifiée près du rendez-vous de chasse ayant prétendument appartenu à Catherine de Médicis.
Ce réservoir fut surelevé, et en 1860 il fut alimenté par les eaux de la Dhuis. Un autre réservoir fut construit en 1888 presque sur les flancs de la basilique. Des sources coulaient sous terre, rue Ramey, passage Cottin et rue Rochechouart.
...........
Une curiosité à noter : à l'emplacement de la fontaine de la place Pigalle, se trouvait un puits encagé par de grosses grilles de fer solidement cadenassées. Un puits artésien situé place Hébert (ancien maire du village de la Chapelle Saint-Denis) à la Chapelle, creusé à la fin de l'empire a été foré jusqu'à 712 mètres de profondeur, les eaux se perdant dans les couches géologiques qu'elles traversaient.
*Surnom familier donné aux soldats en raison de la couleur garance de leur pantalon
**Poteries déposées au musée Carnavalet
A SUIVRE : La fontaine de Davioust, place Pigalle
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21/08/2009
Le 61° bataillon de la Garde nationale à Montmartre
Par Bernard Vassor
Des gardes nationaux du 61°, au "Champs des Polonais" situé au sommet de la Butte.
Peut-être y-a-t-il quelques montmartrois qui auraient un ancêtre parmi eux ?
Les 171 canons avaient payés par une souscription de parisiens, pour la défense de Paris assiégé par les prussiens.
C'est à l'emplacement de la basilique qu'avaient été parqués les canons qui étaient menacés d'être repris par la volonté d'Adolphe Thiers.
L'équipement des gardes nationaux : un pantalon de drap bleu foncé à bandes rouges sur le côté, une tunique de la même couleur avec des boutons dorés, un képi, avec un écusson brodé portant le numéro du bataillon, et aux pieds les fameux "godillots" jaunes. Un paquetage avec un étui à baïonette et une boite à bougies. Pour l'hiver, une capote bleu clair complétait l'ensemble.
Pendant le siège de Paris, le 61° bataillon, était basé 6 rue de la Tournelle, anciennement rue des Rosiers (aujourd'hui rue du Chevalier de la Barre). Le nom de rue des Rosiers figurait toujours sur les registres d'inscription des bataillons de la G.n. Certains gardes était inscrits deux fois dans chacune de ces noms de rues.
Différents fusils étaient distribués, le Chassepot (ci-dessus) dit "du camp de Châlon", fusils "à aiguille ou a tabatière", fusils Favé et Plumerel et pour quelques privilégiés des fusils automatiques américains réformés de la guerre de secession de type Winchester et Scharp qui avaient été achetés par le colonel Victor Schoelcher chargé de l'armement.
Le siège du 61° bataillon. Cette photographie fait partie d'une série de reconstitutions (falsification historique) après la Commune pour l'exploitation commerciale des "crimes de la Commune".
Ici, c'est l'exécution dans le jardin attenant au poste de police du 61°, des généraux Lecomte et Thomas....la réalité est tout autre !
Ils furent tués l'un après l'autre par des gardes nationaux incontrôlés. Seul le général vLecomte fut adossé au mur qui n'est pas celui de la photographie.
C"était en réalité d'après un témoignage de l'époque une petite maison à deux étages sous l'autorité du comandant polonais Kardanski chargé de la surveillance des canons.
Le siège du 61) bataillon le 18 mars 1871.
Germain Turpin, dont le nom ne mérite pas d'être oublié, fut la première victime de l'armée de Thiers. Atteint d'une balle à l'abdomen pendant son tour de garde du parc d'artillerie du "Champs des polonais" situé à l'emplacement exact de la basilique du Sacré-Coeur.
Voici une liste de quelques membres de ce 61° :
Turpin, la première victime des Versaillais, dans la nuit du 18 mars 1871, alors qu'il était de garde, il fut abattu dans son sommeil par un soldat de l'armée du général Lecomte*. Georges Clemenceau, alors maire de Montmartre et (piètre) médecin, accouru par le vacarme a déclaré que la blessure n'était pas bien grave. Le malheureux, transporté à l'hôpital Lariboisière est mort d'une péritonite 9 jours plus tard dans d'atroce souffrances. Georges Clemenceau, Simon Mayer chef d'état-major, Razoua commandant de la 18° légion, Louise Michel, Olivier Métra le chef d'orchestre enrôlé comme clairon et bien sûr, le concierge du 10 de la rue Cortot Julien Tanguy. Signalons aussi le célèbre capitaine Paschal Grousset à l'origine de l'affaire Victor Noir. Il fut après la défaite des insurgés à Montmartre, arrêté au domicile de sa soeur déguisé en femme et conduit dans les locaux de la préfecture de Police (qui n'avait pas encore été incendiée) et exhibé pour mieux l'humilier
Mon ami le professeur de médecine à Lariboisière Jean-Paul Martinaud a livré tous des éléments importants dans son ouvrage : Une histoire de l'Hôpital Lariboisière, éditions l'Harmattan 2005
« Une seule personne avait été affectée à la surveillance du parc d’artillerie, le garde national Germain Turpin, un maçon de 36 ans habitant passage Doudeauville. Il était de garde cette nuit là, auprès de fameux canons lorsqu’il entendit arriver la troupe de ligne, courageusement, il fit les sommations d’usage, mais la seule réponse qu’il reçut fut une décharge de fusil qui l’atteignit à l’abdomen et le coucha par terre. Louise Michel qui se trouvait de garde au poste de garde du 61° bataillon en haut de la rue de la Fontenelle* toute proche, accourut avec une cantinière. Les deux femmes lui firent un premier pansement en déchirant leur propre linge. Le docteur Clemenceau maire du XVIII° arrivé sur place peu après lui prodigua les premiers secours sur place car le général Lecomte** soucieux de ne pas ameuter la population, s’opposa à ce que l’on transporta le blessé à l’hôpital, au scandale de l’assistance. Louise Michel parvint à le relever et le conduire à Lariboisière, on le coucha dans le lit n° 14 de la salle Saint-Ferdinand ( par la suite devenue Ambroise Paré) où atteint de péritonite affection que l’on ne pouvait pas opérer à l’époque, il agonisa 9 jours entouré de sa famille. Germain Turpin mourut heureux, disait-il d’avoir vu la Révolution. » (…) Deux autres blessés furent emmenés à Lariboisière, le premier Henri-Louis Blaise un tapissier du quartier agé de 21 ans survécut lui aussi neuf jours (…)la troisième victime Marguerite Boivin couturière agée de 37 ans qui faisait parti du groupe de femmes ayant arrêté la troupe et rallié les soldats, réusit à se rétablir au terme d’un séjour de 75 jours dans le lit 24 de la salle Sainte-Jeanne, d’une blessure des vaisseaux fémoraux »
Ouvrage collectif avec le soutien des Archives de France et de la Ville de Paris : Guide des Sources du mouvement communaliste et de la Commune de Paris (1864-1880), éditions : la Documentation Française 2007,
Réf. : 9782110065483
732 pages, 16x24 cm
ISBN : 978-2-11-006548-3
17:43 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : paris, commune de paris, 61ème bataillon, germain turpin | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
20/08/2009
Julien Tanguy, garde national à Montmartre pendant le siège de Paris et la Commune, suivi de : Vincent van Gogh "reporter d'images"
Par Bernard Vassor
Le père Tanguy et la Commune.
Troisième partie : "La sortie à Asnières le 16 avril 1871"
Après la défaite de Sedan, Julien Tanguy fut l'un des premiers (numéro 16 sur le registre d'enrôlement) à s'engager pour la défense de Paris dans la première compagnie du 61° bataillon de la Garde nationale qui était basé au sommet de Montmartre au 6 rue de la Fontenelle, anciennement rue des Rosiers, aujourd'hui rue du Chevalier de la Barre.
Il était avec sa femme depuis 1867 concierge de l'Hôtel Demarne au 10 rue Cortot. C'est là qu'il avait établi son atelier dans le fond de sa minuscule loge où il broyait les pigments et mettait en tubes d'étain ses couleurs qu'il allait vendre dans les lieux fréquentés par les impressionnistes. Mais depuis la guerre et le siège de Paris, les peintres avaient disparu des berges de la Seine. Certains s'étaient engagés dans l'armée, d'autres étaient partis en province ou à l'étranger.
De son poste en haut de la Butte, il a été aux premières loges pour assister à tous les évènements qui ont marqué l'histoire. De l'envahissement de la place Saint-Pierre par Nadar pour créer la première compagnie de ballons monté, de la création de la première compagnie aéropostale par Duruof qui fit le 23 septembre son premier et dernier voyage sur le "Neptune", le départ de Gambetta sur "l'Armand Barbès", le déclenchement de la Commune le 18 mars 1871 etc...
Le 16 avril 1871, le château de Bécon ayant été violemment investi par les forces versaillaises, il fut décidé que les 61°, 132°, 164°, 32° bataillons devraient se rendre à Asnières pour repousser l'ennemi. Les gardes nationaux partirent de Montmartre dans l'après-midi pour arriver le soir, traverser le "pont de bateaux" qui unissait les deux rives. L'ancien pont ayant été détruit par les prussiens, c'était la seule façon de passer la Seine.
Les gardes furent cantonnés tant bien que mal dans les maisons des asnièrois. La nuit fut calme, mais le réveil brutal : les canons tonnaient depuis Bécon et l'armée de Mac-Mahon progressait sur la gauche tandis que de la plaine de Gennevilliers d'autres régiments progressaient.
Le général fédéré polonais Dombrowsky véritable stratège allait et venait de tous côtés encourager les combattants, se plaçant aux premiers rangs pour donner l'exemple, faisant preuve de calme et de courage. Hélas, la partie était inégale l'armée de Thiers aidé par la neutralité bienveillante des prussiens qui laissaient le passage libre après avoir libéré les prisonniers qui étaient venus grossir les rangs de l'armée régulière.
Les bataillons fédérés étaient arrivés à cinq cents mètres de Gennevilliers quand ils furent assaillis par des tirs venant de Bois-Colombes.
Les parisiens reçurent une grélée de balles partant de partout à la fois. Pendant plusieurs heures la fusaillerie continua. Puis venus de Gennevilliers, une masse énorme de gendarmes se déploya dans la plaine provoquant un mouvement de recul malgré les efforts des officiers pour enrayer le repli. La retraite se fit sous le tir ennemi. Les fédérés se réfugièrent dans des maisons d'où il furent délogés par l'attaque des Versaillais qui s'emparèrent petit à petit des maisons d'Asnières et se frayaient un chemin à travers les parcs et jardins de la ville.
Bientôt le mot d'ordre fut : "il faut repasser la Seine". Mais voila !!! Le pont de bateaux venait d'être coupé par ordre du général Landowski qui avait repassé la Seine un des premiers, laissant des milliers d'hommes à la merci de la mitraille qui canardait tout ce qui bougeait.
Des fédérés qui étaient basés du côté de Colombes et de Nanterre vinrent grossir les rangs des fuyards.
Les hommes affolés se pressaient sur le quai de la Seine, tournaient en rond affolés en poussant des cris de frayeur de terreur et de colère avant de tomber sous les balles de plomb pour certains. Quelques barques ayant servit au "pont" étaient détachées, mais les quelques malheureux qui embarquaient subissaient le feu nourri des chassepots. Certains essayaient de traverser sur le tablier du pont à claire-voie, marcher sur les poutrelles d'acier les bras en croix. Ceux qui ne tombaient pas d'eux-même saisis par le vertige étaient fauchés par la mitraille.
D'autres réussirent à s'enfuir en partant à la nage, ce qui a certainement été le cas de Julien Tanguy. Se laissant porter par le courant (qui était assez fort en cette saison) ils purent atteindre "l'Ile des Ravageurs", et de là rejoindre Clichy, puis Montmartre.
Tous les combattants qui n'avaient pas été tués furent fait prisonnier, les Versaillais tenaient la rive gauche....
Quatrième partie :
Vincent van Gogh en mission commandée à Asnières, sur les pas de Julien Tanguy, devenu depuis le père Tanguy
Croquis de Vincent du café "La Sirène"
Le tableau de Vincent en 1887.
Comme vous pouvez le constater sur les images précédentes, le pont de bateaux conduisait à l'endroit précis où se trouvait une guinguette appelée "La Maison Cassegrain" (archives inédites) devenue par la suite "La Sirène". Comment ne pas envisager les conversations échangées par Vincent et son marchand de couleurs, lorsque de retour (à pieds) d'Asnières il montrait ses toiles au père Tanguy ?
Celui-ci devait certainement revivre ces heures d'angoisse et les évoquer devant Vincent qui éprouvait une certaine admiration pour le "brave homme de la rue Clauzel".
Emplacement actuel du café "La Sirène". A cet endroit, en raison des nombreuses innondations qui année dévastaient une grande partie d'Asnières, les berges de la Seine avaient été surélevées de près de trois mètres, ce qui fait que les rez-de-chaussées devenaient les sous-sols des bâtisses en bord du fleuve.
...................
Trente sous : ainsi surnommé car c'était le montant de la solde jounalière d'un garde national
A SUIVRE......
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17/08/2009
Henri IV à Montmartre et Marie de Beauvillier, abbesse de Montmartre, des Porcherons et du Fort-aux-Dames
Par Bernard Vassor
C'est en 1590 que le roi établit son quartier général lors du siège de Paris dans l'abbaye de Marie de Beauvilliers à Montmartre. Louée de son vivant à l'égal d'une sainte, quelques historiens restent tout de même septiques !!! Pendant la guerre civile, l'abbaye connut son déclin. La plus grande misère régnant, les religieuses furent contraintes à la prostitution. Les soldats et l'abbesse menaient joyeuse vie sur "la montagne des martyrs". On prétend que quelques moniales avaient tenté à plusieurs reprises d'empoisonner Marie de Beauvillier. L'abbaye comptait trente trois religieuses, toutes ne menèrent peut-être pas une vie de débauche, mais l'une d'elle aimait tendrement son abbesse, elle exposait sa vie en goûtant la première tous les plats qui étaient servis. L'archevêque de Paris, quand il apprit ces débordements y mit fin tout en préservant Marie. Henri IV qui occupait l'appartement (et le lit) de la religieuse se surnommait lui-même "moine de Montmartre". Il abandonna la religieuse pour la belle Gabrielle d'Estrée. Repentie, Marie de Beauvillier devenue mystique mit un terme à sa vie dissolue pour se consacrer au redressement de l'abbaye, donnant le voile à deux cent vingt sept filles et de la ruche Montmartre partirent des filles chargées de réformer d'anciennes abbayes ou de fonder de nouvelles de l'ordre des Bénédictines. Marie de Beauvilliers a rendu l'âme le 21 avril 1657 à l'âge de quatre vingt trois ans.
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11/08/2009
Bing et l'Art japonais
Par Bernard Vassor
A vu le jour le26 février 1838 à Hambourg, Siegfrid Bing suit en 1854 sa famille qui s’installe à Paris. Elle possède une entreprise de porcelaine et une fabrique de chapeaux à Lima !!!
Très rapidement, Siegfrid mit au point un système ingénieux pour produire de la porcelaine et des objets d’Art dans ses ateliers du 48, rue du Faubourg Saint Denis et qui remporta de nombreux prix lors d’expositions universelles.
En 1869, Bing présente à l’Union Centrale des Beaux Arts Appliqués, des céramiques d’inspiration japonaise pour les vendre dans sa boutique du faubourg. La guerre de 1870, le siège de Paris et la Commune vont l’obliger à s’exiler à Bruxelles. De retour à Paris en septembre 1871, il va se "dé-germaniser" et choisir de se prénommer Samuel. Il fait alors une demande de naturalisation qu’il obtient du Maréchal Mac-Mahon sans difficulté. Il va dès lors orienter son commerce dans les articles d’extrême-orient. Il ouvre un magasin au 13 rue Bleue où il vend des "japonaiseries" et devant le succès remporté, il installe 19 rue Chauchat une boutique plus grande dédiée uniquement aux objets et articles qu’il importe du Japon.
Sa "caverne", va dès lors devenir le centre d’attraction des peintres, sculpteurs et plasticiens de tous poils épris de cet art presque inconnu en Europe à cette époque. Les artistes se bousculent dans la boutique pour admirer les Ukiyo-é (images du monde flottant), les Tsuba (gardes de sabre), les Kizeru (pipes) et autres casques d’armure, masques en bois peint pour le théâtre de Nô. Un jeune peintre hollandais aura le privilège de pouvoir choisir à son aise les crépons japonais- il y dispose d’un espace dans le « grenier» - les Kakémonos, Makémonos, dont il se servira dans son œuvre. De plus il organisa deux expositions d’estampes japonaises dont la plus célèbre sera au «Tambourin» 62 boulevard de Clichy chez La Ségatori*.
L’immeuble de la rue de Provence construit au 18ème siècle étant trop petit, Bing demanda à l’architecte Louis Bonnier de lui construire un immeuble à l’angle de la rue Chauchat (n°19) et de la rue de Provence (n°22) pour accueillir de nouvelles œuvres dans un genre inconnu alors. Ce sera le premier lieu au monde consacré à l’Art Nouveau. Il voyagea aux Etats-Unis, en Angleterre, en Belgique, au Japon bien sûr, pour propager les nouvelles techniques artistiques et industrielles.
Il mourut en 1905, laissant à son fils Marcel un immense empire.
L’immeuble « Art nouveau » démoli dans les années 1925, a été remplacé par un autre style « Art Déco » ! C’est aujourd’hui un bureau de poste.
(c'est de la pure vantardise !)
うそ
L'ukiyo-é «C'est dans le livre et dans l'estampe plus qu'en ses oeuvres peintes, que l'Ecole d'Ukiyo-é déroule tout le spectacle de la vie populaire. Elle note les faits et gestes de chaque classe-de la société, depuis l'ouvrier citadin et le fruste travailleur des champs jusqu'à la multitude bourgeoise et les classes supérieures de la société. Elle peint le mouvement confus et pittoresque des foules dans l'enfilade des rues ou dans les cours de temples, parées de fleurs de fête; elle s'attache tour à tour aux joies naïves et turbulentes de la troupe enfantine, aux tendres effusions des amoureux, aux fastes du théâtre, aux fêtes lascives et étincelantes du quartier de Yoshiwara; tous les aspects de cette vie bon enfant lui offrent des sujets sans fin: les excursions sous les cerisiers en fleurs, les retours animés de fête, divertissements sur l'eau, voyages par la grande route, cortèges brillants de grands seigneurs, les promenades nocturnes, égayées de mille rouges lanternes, les joyeuses culbutes dans la neige, les rondes échevelées à la folie. Et c'est cet art de retracer de façon palpitante toute cette vie japonaise, de montrer à la fois l'éphémère de ces existences frivoles et l'éternel amour des grands spectacles de la nature; le don d'impressionner par les péripéties d'un drame sauvage ou de charmer par l'idyllique chanson d'une petite cigale dans l'herbe; l'habile façon de saisir en plein mouvement chaque étre au passage, avec l'allure typique qui le différencie de ses semblables; c'est tout cet art pimpant, où durant plus d'un siècle s'étaient mirées les mœurs d'un peuple exubérant: c'est toute cette Ecole d'Ukiyo-é, qui prend sa forme ultime et immuable dans le génie de l'immortel Hokusaï.» SAMUEL BING, L'Art japonais avant Hokusaï : La Revue Blanche, Paris, premier semestre 1896 |
Quelques notes sur le japonisme :
Dans le désordre : les premiers amateurs en France
Charles Baudelaire, Philippe Burty (qui a inventé le mot japonisme) Les Goncourt, qui prétendent avoir été les premiers collectionneurs français.
Le magasin Bing rue Martel puis 19 rue Chauchat, Hayashi Tadamassa rue de la Victoire, les Sichel rue Pigalle. Madame Langweil place Saint Georges, Champfleury, qui est de toutes les coteries.
MagasinS : des boutiques de produits extrême-orientaux existaient à Paris en 1855, particulièrement La Porte Chinoise, fondée sous la Restauration ; mais on n'y voit apparaître des produits japonais qu'à partir de 1860. Ce n'est pas la Porte Chinoise, mais la boutique de curiosités de M. et Mme Desoye que Champfleury évoquée plus bas, boutique qui fut bien le lieu de réunion du cénacle dont Champfleury faisait partie. Les plus fanatiques connaissaient d'autres adresses, particulièrement celle de la Porte Chinoise, située , 33 rue Vivienne (53, selon un tampon retrouvé au dos d'une estampe ayant appartenu à Vincent van Gogh.
Le 8 juin 1861, le Journal des Goncourt contient cette indication : "J'ai acheté l'autre jour à la Porte Chinoise des dessins japonais, imprimés sur du papier qui ressemble à une étoffe, qui a le moelleux et l'élastique d'une laine. Je n'ai rien vu de si prestigieux, de si fantastique, de si admirable et poétique comme art.."
09:45 Publié dans LES PRECURSEURS | Tags : van gogh, segatori | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
07/08/2009
Vincent van Gogh, une vie pour l'art : un film documentaire.
Par Bernard Vassor
Dessin d'Emile Bernard.
C'est la première fois dans son histoire, que le Musée Van Gogh présente un documentaire éducatif sur vie et l'oeuvre de l'artiste.
Réalisé par le chercheur Teio Meedendorp, en collaboration avec Capital Data et Bobcat Media, ce film a nécessité deux années de travail.
Notre association a pour sa part, participé à la documentation historique et aux repérages pour ce qui concerne la vie de Vincent à Paris et à Asnières. Ce double DVD de deux heures, présente les 30 lieux en Europe (Pays-Bas, Belgique et France) où Vincent a vécu et travaillé. Un bonus contient une présentatioon des deux plus grandes collections au monde, le Musée Van Gogh d'Amsterdam et le
Musée Kröller-Müller d'Otterlo (Pays-Bas) ainsi que des témoignages des membres de la famille. Des spécialistes du
Musée Van Gogh évoquent les sources d'inspiration et de la lutte que Vincent à dû mener pour devenir un précurseur de la peinture moderne.
12:09 Publié dans Vincent Van Gogh | Tags : van gogh, teio meedendorp | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
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