Référencement gratuit

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« lun. 08 déc. - dim. 14 déc. | Page d'accueil | lun. 22 déc. - dim. 28 déc. »

21/12/2008

Histoires d'Os

histoires d'Os clementine portier kaltenbach.jpg
..........

C'est à une véritable enquête policière et historique que ce livre nous convie. L'auteur, Clémentine Portier-Kaltenbach est journaliste spécialisée dans l'histoire de Paris et la petite histoire en général. Elle est chroniqueuse au Nouvel Observateur (Paris Premières) sur RFI ( Les visiteurs du jour) et participa aux côtés de Stéphane Bern à l'émission Secrets d’histoire sur France  2.

........

Un  voyage à travers les siècles, en compagnie de Descartes, de Richelieu, de Cadoudal, Napoléon, Jeanne d'Arc, de nombreux rois de France, tous ont été réduits à l'état de reliques pour collectionneurs en raison de spéculations morbides, voyageant au gré de l'histoire, de sépultures provisoires en caveaux illustres. Faisant pour certains des entrées et sorties aléatoires. Clémentine Portier-Kaltenbach, tantôt inspecteur de police, tantôt médecin légiste, s'est livrée à des recherches et des analyses sur les crânes, les barbichettes, les bras, jambes, des viscères et les ossements de nos ancêtres les plus illustres. Une histoire "à dormir debout" pour ce qui concerne Nostradamus, qui n'avait pas prévu certaines choses.....

Curieuse aussi, est l'histoire du bras droit de Marat sur le tableau peint par David, que je vous laisse découvrir, comme je l'ai fait avec stupéfaction.

.......

Bien des énignes ont ainsi été résolues, mais il reste beaucoup de mystères. L'auteur réussit à nous faire partager son admiration pour Vivant Denon et son reliquaire, véritable concentré émouvant de personnages illustres. Je n'ai pas trouvé dans ce livre le nez de Cléopatre, mais une partie de l'anatomie de Raspoutine, dont il réservait l'exclusivité à ses femmes et à son docteur....

Je ne veux pas trop vous en dire pour ne pas vous priver le découvrir vous-même, si vous avez envie de savoir où se trouvent des fragments osseux d'Héloïse et Abélard..... j'ai bien dit osseux ! 

......... 

ISBN 978-2-7096-2830-3

11:37 Publié dans HISTOIRE | Tags : clémentine portier-kaltenbach | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

20/12/2008

Le Théâtre de Polichinelle aux Champs-Elysées

Par Bernard Vassor

Polichinelle Nodier.jpg
Charles Nodier, et le directeur du théâtre de Polichinelle.
...........

"Pan ! qu’est-ce qu’est là ?
C’est Polichinelle que v’là !
À vous faire rire,
Mes enfants, il aspire,
Jeunes et vieux,
Ceux qui rient sont heureux »

......

Nous sommes en 1845, c'est aux Champs-Elysées qu'ont migré les petits théâtres du boulevard du Temple. On y jouedes pantomimes militaires, d'où les guerriers Français, sortent toujours vainqueurs, mademoiselle Élisa qui pèse deux cents kilos, des sirènes vivantes venues tout droit des mers du Nord, le Cirque de la famille Bouthor, la frêle et maladive jeune fille qui se fait rompre sur le ventre des gros pavés sur lesquels un athlète, assène de grands coups de massue.
La  petite baraque de planches abritant le castellet rouge du théâtre de marionnettes ne désemplissait jamais. Les spectateurs assistaient sans se lasser, plusieurs fois au même spectacle.
.......
Charles Nodier s'en était fait l'historien, et déclarait n'avoir pas réussi à en percer les secrets :

[....]""On appréciera, je l’espère, à sa valeur, mon grand travail sur Polichinelle (si je le conduis jamais à fin) par un seul fait qui est heureusement bien connu, et que je rapporte sans vain orgueil comme sans fausse modestie. Bayle adorait Polichinelle. Bayle passait les plus belles heures de sa laborieuse vie, debout, devant la maison de Polichinelle, les yeux fixés par le plaisir sur les yeux de Polichinelle, la bouche entr’ouverte par un doux bayle édition 1820.jpgsourire aux lazzi de Polichinelle, l’air badaud, et les mains dans ses poches, comme le reste des spectateurs de Polichinelle. C’était Pierre Bayle que vous connaissez, Bayle l’avocat-général des philosophes et le prince des critiques, Bayle qui a fait la biographie de tout le monde en quatre énormes in-folio ; et Pierre Baylen’a pas osé faire la biographie de Polichinelle ! *Je ne cherche pas toutefois dans ce rapprochement des motifs de m’enorgueillir comme un sot écrivain amoureux de ses ouvrages. La civilisation marchait, mais elle n’était pas arrivée. C’est la faute de la civilisation, ce n’est pas la faute de Bayle. Il fallait à Polichinelle un siècle digne de lui. Si ce n’est pas celui-ci, j’y renonce" [...]

Voici sa conclusion qui ne manque pas de modestie :

"J’ai promis cependant l’histoire de Polichinelle. Eh, mon Dieu ! je la ferai un jour, et je ne ferai plus que cela : car c’est décidément le seul livre qui reste à faire ; et si je ne la faisais pas, je vous conseille en ami de la demander à deux hommes qui la savent mieux que moi, - Cruyshank et Charlet".

*En effet, il n'y a pas de notice à son nom dans le dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle (1647-1706)

Charles Nodier, bibliotécaire à "L'Arsenal", était aux premiers rangs pour disposer des ouvrages relatant les aventures de Polichinelle**, né en Italie, ayant voyagé dans toute l'Europe, Pulcinello, devenu Punchinello en Angleterre, abrégé en Punch, ce personnage bossu par devant et par derrière, libertin, hableur, mais faisant beaucoup plus de bruit que de mal. Les critiques anglais, le comparaient à Don Juan !

Le plus ancien livre, très rare, datant de 1547, intitulé :"La Tragédie Policienelle" par don Cajetano-Alberto de la Barrera, n'est connu dans le monde qu'à quatre exemplaires, dont un est à....l'Arsenal.

On rencontrait déjà Polichinelle sur des théâtre de marionnettes au temps d'Henri IV selon l'académicien Charles Magnin employé à la Bibliothèque Royale

16:01 Publié dans HISTORICO-LITTERAIRE | Tags : nodier, cirque bouthor | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

19/12/2008

Emile Zola : "L'OEUVRE", une entreprise de démolition....

Par Bernard Vassor

Marchand de couleurs Guerbois avenue de Clichy hauteur.jpg
Il reste encore cette boutique, l'ancètre d'Hennequin, le marchand de couleurs situé près du célèbre café Guerbois 13 avenue de Clichy,
peut-être plus pour très longtemps ,
.................

"Une bien mauvaise action de m'sieu Zola",

a déclaré le père Tanguy à Octave Mirbeau,

lors de la parution du livre d'Emile Zola.

...............

L'Oeuvre

Un roman cénaculaire où l'auteur éreinte tous ses amis d'enfance qu'il considère comme "des ratés".

Sandoz, c'est Zola lui-même, bon généreux, visionnaire, c'est le seul qui ne soit pas un raté dans l'Oeuvre !

Amis Zoliens, ne lisez surtout pas le brouillon qui va suivre....

Paul Cézanne lui avait fourni sans le savoir des verges pour le faire battre, en lui demandant de rédiger une notice pour l'organisation d'une vente en faveur d'Ernest Cabaner, ce musien, poète extravagant qui faisait tantôt l'admiration ou était tantôt la risée des artistes de son temps, d'Henry Murger à Auguste Renoir.

..............

Voici un fragment de la lettre de Cézanne à Zola le 12 avril 1881 à ce propos :
Mon cher Emile,
Dans quelques jours doit avoir lieu la vente en faveur de Cabaner. Voici donc ce que je viens te demander; ce serait que tu voulusses bien te charger de faireune petite notice.Car on ne doute pas que le seul appui de ton nom ne fût un grand attrait(...) c'est moi qui ai été chargé, comme étant une de tes plus anciennes connaissances de te faire la demande"


Le 16 avril Zola lui répond qu'il accepte d'écrire "la légende de Cabaner"mais il demande des détails sur sa biographie. C'est Franc-Lamy(l'illustrateur du "Hareng-saur") qui fait parvenir à Zola quelques notes rédigées par trois personnes différentes.
Cette lettre du 22 avril est restée sans réponse, Cézanne relance son ami car le temps presse, la vente est fixée le 14 mai.

Jean-Jacques Lefrère et Michael Pakenham disent dans leur livre : Cabaner poète au piano, qu'Emile Zola rédigera une préface qui ne dut pas lui donner de longues heures de labeur.

La vente eut lieu à l'Hôtel Drouot LE 14 mai salle 7. L'expert était Durand Ruel, le commissaire priseur Maître Tual

Quelques clés possibles ?
Le café Baudequin aux Batignolles : Le café Guerbois, 7 route des Batignolles (11 avenue de Clichy).
Le nom est peut-être la contraction de Baudelaire qui assistait aux premières réunions du Guerbois, et de Hennequin, le marchand de couleurs voisin, au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet et de quelques peintres du groupe des Batignoles.
Le Tambour : est peut-être le journal "Le Rappel"ou bien le "Tam-Tam" d'Alfred Lepetit
Gagnière ???
Courajod, est peut-être Chintreuil, La mare aux pommiers, la mare à Gagny dans le roman....

Jory : Antony Valabrègue né à Aix en 1844, poète parnassien, journaliste. Il passe des vacances à Bennecourt en 1866 avec Zola, Guillemet, et Solari.....

Mahoudeau ; Philippe Solari 1840-1906 ami d'enfance de Zola, Marius Roux et Cézanne. c'est lui qui a réalisé le buste qui figure sur la tombe de Zola au cimetière Montmartre.
L'épisode de "La Baigneuse" de Mahoudeau dans le roman, est démarqué d'un incident qui s'etait produit le jour où Cézanne ayant conduit Manet à l'atelier de Solari pour y voir "Le Nègre Scipion" la dernière oeuvre de Solari, "le Nègre", placé près d'un poele, ayant une armature trop faible se cassa en morceaux.

Dequersonnière rue du Four : Victor Baltar

Godemard :.........

Fagerolles ; Guillemet s'est reconnu en lui, Zola lui a juré que c'était Henri Gervex qui apprenant cela, au lieu de se fâcher, a adopté ce surnom...
Malgras : personnage composite, entre "Le père La Crasse" marchand de couleurs de la rue Bréda et Le père Martin, portrait parfaitement injuste, car le père Martin a aidé beaucoup de peintres dans le besoin, et en a révélé plusieurs... marchand de couleurs, marchand de tableaux,

Dubuche, Jean-Baptiste Baille 1841-1918 architecte
BONGRAND, : COURBET
Pour le personnage de Claude Lantier, c'est d'abord à Manet que l'on a pensé, Monet a cru se reconnaître en quelques traits, mais c'est Cézanne est le plus visé et qui n'adressa plus jamais la parole à Zola jusqu'à sa mort

Atelier Boutin............................

Monsieur Hue, le collectionneur est Victor Choquet

Irma Bécot : Valtesse de la Bigne comme pour Nana, Madame Meuriot selon ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.


Sur la jeunesse de Zola et Cézanne ;
Paul Alexis (1847-1901) Emile Zola, notes d'un ami.. Paris 1882
Dans cet essai, Alexis annonce 3 ans avant, le projet littéraire de Zola : il veut écrire depuis longtemps un roman sur l'art.
Paul Alexis prévoit que ce sera un roman à clés, et que Zola sera "forcé d'ymettre en scène ses amis" et que pour sa part, Alexis déclare : "si je m'y trouve, et même si je n'y suis point flatté, je m'engage à ne pas lui faire de procés"
Ernest Cabaner a été inhumé comme Claude Lantier au cimetière de Saint Ouen, dans une tranchée gratuite.....
(Tout comme le père Tanguy tranchée numéro 14, Cabaner tranchée numéro 12)

Extrait de l'ébauche du roman : "Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'œuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange. En un mot, j'y raconterai ma vie intime de production, ce perpétuel accouchement si douloureux ; mais je grandirai le sujet par le drame, par Claude, qui ne se contente jamais, qui s'exaspère de ne pouvoir accoucher de son génie, et qui se tue à la fin devant son œuvre irréalisée."

Ma jeunesse au collège et dans les champs. Baille, Cézanne. Tous les souvenirs de collège : camarades, professeurs, quarantaine, amitiés à trois. Dehors, chasses, baignades, promenades, lectures, familles des amis. A Paris, nouveaux amis. Collège. Arrivée de Baille et de Cézanne. Nos réunions du jeudi. Paris à conquérir, promenades. Les musées. Les divers logements... Les ateliers de Cézanne."


INDEX CAHIERS NATURALISTES POUR L 'OEUVRE :

ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.

BESSE, L., L’Œuvre : le désir du désincarné, 1999 (73), 207-215.

BRADY, P., Claude Lantier, 1961 (17), 10-18.

- La théorie du chaos et L’Œuvre, peinture, structure, thématique, 1992 (66), 105-112.

CNOCKAERT, V., Dans l’ombre de l’œuvre : L’Enfant mort, 1998 (72), 351-361.

FERNANDEZ-ZOILA, A., Les inapparences de la création dans L’Œuvre, 1986 (60),139-156.

- Le système écriture-peinture et le figural dans L’Œuvre, 1992 (66), 91-103.

GANTREL, M., Zola et ses doubles, 2001 (75), 87-98.

KAMINSKAS, J., Espace et dispersion dans L’Œuvre : à la recherche du stable, 1989 (63), 127-136.

MAIONE, M., Zola et la sculpture, 1984 (58), 151-164.

NEWTON, J., La dernière toile de Claude, 2000 (74), 239-245.

RAUSEO, Ch., Zola et les Goncourt. Vérité et vraisemblance dans L’Œuvre : la scène de la pose, 1996 (70), 151-168.

RAYNIER-PAUGET, L’Œuvre : la femme faite modèle, 1999 (73), 199-206.

REBERIOUX, M., Zola et la modernité, 1984 (58), 15-22.

RHEIMS, M., Allocution prononcée à Médan le 7 octobre 1973. Emile Zola et la curiosité, 1973 (46), 121-129.

RIEGER, A., L’espace de l’imaginaire. Promenade dans la roseraie zolienne, 1989 (63), 93-107.

TERNOIS, R., La naissance de L’Œuvre, 1961 (17) 1-9.

WOODWARD, S., Le sang dans L’Œuvre, 1991 (65), 169-176.

Ouvrard, Pierre :

MITTERAND, Henri., Hommage, 2003 (77), 421-422

THION, M.C., Hommage, 2003 (77), 419-421.

* édition l'Echoppe 1994,

A suivre......

13:46 Publié dans Histoire littéraire | Tags : franc-lamy, jean-jacques lefrère, michael pakenham, emile zola, le café baudequin, le café guerbois, alfred lepetit | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

Petite histoire de "La Société du Caveau", un petit conservatoire de la chanson.....

Par Bernard Vassor

Caveau premiers fondateurs largeur.jpg
Les membres fondateurs, chez Landel, carrefour de Buci
.......
C’est en 1729 qu’un épicier nommé Gallet invitait à sa table, le premier dimanche de chaque mois des chansonniers à des dîners chantants dans un cabaret.
Les premiers convives étaient Panard, Piron, Collé, puis ,les Crébillon père et fils et leur cohorte chantante. Les réunions avaient lieu dans le Cabaret Landel.
Active pendant dix ans, cette société « du Caveau » fut dissoute en 1739.
Reconstituée par le fermier général Pelletier en 1759, le mercredi, il recevait à sa table Marmontel, Helvétius et le poète Gentil-Bernard. Lui succédèrent : Desaugier, Brazier, Laujon, puis Béranger . La révolution interrompit ses activités, qui reprirent en 1796 aux « Dîners du Vaudeville ». Barré, Radet, Desfontaines et Pils furent les fondateurs de la nouvelle société qui sévit jusqu’en 1802. En décembre 1802, le « Caveau moderne » renaît, dirigé par le comédien Armand Gouffé et le libraire Capelle.
LA CLE DU CAVEAU musique.jpgBrazier, Desaugier, Philippon de la Madelaine animèrent avec Grimod de la Reynière au Rocher de Cancale, rue Montorgueil ( le premier « Rocher », à l’angle de la rue Mandar), le 20 de chaque mois, des dîners musicaux et publièrent un mensuel sous le titre de « Journal des gourmands et des belles ». Le représentant le plus célèbre est à l’époque était le Grand Béranger. Les divergences politiques une nouvelle fois conduisirent le Caveau à une dissolution.
Il fut reconstitué puis éclaté dix fois, les lieux de réunions étant chaque fois différents. C’est le café Coroza au Palais-Royal qui accueillit les chansonniers en 1865.
LA CLE DU CAVEAU LARGEUR.jpg
..... ….
· Un petit livre publié chez Dentu en 1883 explique le fonctionnement de ces réunions. Pendant les séances, le public écrivait chacun un mot que l’on mettait dans un chapeau. Le poète devait tirer plusieurs de ces mots pour en fabriquer de façon improvisée une chanson. Nous avons grâce à ces sociétés, des recueils de partitions qui ont servi pendant tout le XIX° siècle à tous les auteurs de chansons, pouvant ainsi les interpréter sur l’air de … leurs œuvres, sans avoir besoin de composer de musique.
(Paris et ses quartiers, Chansons par les membres du caveau, Paris Dentu 1883)
Mise à jour le 18 décembre 2008

10:22 Publié dans Les Cénacles | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

18/12/2008

Le cabaret de la Mère Roquille

Par Bernard Vassor

RUE DU MONT BLANC BAL DES domestiques largeur.jpg
...................
Au XVIII° siècle, il y avait des guinguettes, des cabarets borgnes, des bals bordant les bosquets qui longeaient le Chemin de l’Egout, devenu ensuite la rue de Provence après sa couverture par le Fermier général Laborde , supprimant ainsi les odeurs nauséabondes polluant les environs en raison des épandages des boues de cet égout pour la fertilisation des cultures maraichères , jusqu’au chemin boueux de La Grande-Pinte, rue du Mont Blanc* qui conduisait chez Ramponneau. Dans la rue Neuve-des-Capucins (Rue Joubert) ordonnée par le roi le 8 juin 1780, il y avait une vingtaine de bicoques avant 1789**. Parmi celles-ci, il y avait là le "cabaret de la Mère Roquille, elle devait ce surnom à une petite mesure de capacité qu’on désignait  aussi sous le nom de canon.
Cette femme, de son vrai nom Louise Violet était en même temps une entremetteuse qui tenait aussi un garni au dessus de son établissement tout prêt pour  la pratique en mal de débauche. Ce lieu était fort réputé fréquenté selon Manuel par des moines, des prêtres, et bien des filles du monde, venue là s'encanailler..
Le cabaret ne fut démoli qu’en avril 1896 lors du prolongement de la rue de Mogador avec quelques vieilles maisons entre la rue Joubert et la rue de Provence. Pendant la Révolution, sa petite fille, Reine Violet, épousant la cause de Marat, elle était « crieuse » de « l’Ami du Peuple » (le journal de Marat) pour provoquer la chute de la statue équestre de LouisXIV place Vendôme  jeta une corde pour enserrer et abattre ce symbole honni des révolutionnaires (à l’emplacement de la future colonne Vendôme). La statue avait déjà été déboulonnée  et notre pauvre «Reine» suspendue à la corde, fut écrasée par la chute du cheval du Roi soleil.....

*Rue de la Chaussée d’Antin

**Parmi ces maisons, celle de "la Farcy" autre entremetteuse célèbre, qui s'était refaite une virginité en vendant son petit commerce pour s'associer à un agent de change (qui selon Brassens sont pis que des voleurs !)

***Aux numéros 20 22 24, le pied à terre galant du Comte d'Artois, qui servit de prison pendant la terreur principalement pour des anglais incarcérés sur ordre de Robespierre.  

10:08 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

17/12/2008

Parution prochaine d'un ouvrage consacré aux "PLeyel" : un anthroponyme musical. La famille Pleyel, la passion d'un siècle

Par Bernard Vassor

A PARAÎTRE LE 18 DECEMBRE 2008

Jean jude pleyel largeur 02.jpg
..............

« Il vient de paraître des quatuors d’un certain Pleyel qui est un élève de Joseph Haydn.

Si vous ne les connaissez pas encore, essayez de les trouver, ils méritent toute notre attention.

 Ils sont très bien composés et fort agréables à entendre.

Quel bonheur pour la musique,

si Pleyel pouvait nous remplacer Haydn ! »

Mozart , lettre à son père, 1784

......

Dans cet ouvrage, réalisé à l'occasion du bicentenaire de la "Maison PLeyel",  Jean Jude, retrace le parcours hors du commun, d'une famille : Ignace Pleyel, venu d'Autriche (à Ruppersthal en Basse-Auriche) s'installer à Paris, après avoir été l'élève de Joseph Haydn, il fit un détour à Strasbourg où il fut maître de Chapelle, et y épousa la fille d'un ébéniste Gabrielle Lefèbvre, détail qui n'est pas anodin, pour l'évolution de sa carrière. Il était alors un concertiste d'exception. L'historien François-Joseph Fétis (1784-1871) en fait l'un des compositeurs "prodigieux" de son temps.
......
Jean Jude, à partir d'archives inédites a reconstitué non seulement la vie de la famille Pleyel, mais, a retracé la vie et le parcours de Frédéric Chopin de 1831, date de son premier concert à Paris, 9 rue Cadet, jusqu'à sa mort.
La seconde partie du livre, décrit les divers modèles de pianos construits de 1807 à 1857.
Je crois savoir que nous aurons aussi des informations inédites concernant la très belle Marie Pleyel.....

18:23 Publié dans Evènement | Tags : jean jude | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

Les "Buveurs d'Eau"

Par Bernard Vassor
cimetière HENRY MURGER hauteur.jpg
Au cimetière Montmartre
.......
"habitants des hauteurs de Bréda",
de cinquième étage et d'entresol"
(...) O Musette, vous êtes bien la soeur
de Bernerette et de Mimi Pinson"

Pour la rédaction de cette petite étude, Jules Janin,Théophile Gautier et Arsène Houssaye, ont accepté de m'apporter leur aide. medium_MURGER_HenriMurger_PHOT_02.jpg

Les Buveurs d’eau :

Cette société, est née en 1841, les fondateurs se réunissaient rue de la Tour d'Auvergne au numéro 1 (et 3) dans une petite mansarde. On y accédait par l'escalier au fond de la cour, au cinquième étage, la porte à gauche. De la fençetre donnant sur la cour, on observait les hauteurs de Montmartre. La concièrge s'appelait madame Fleury. "La chambre était si basse de plafond,qu'on n'y pouvait rester debout que décoiffé" Le mobilier était plus que sommaire, mais comme disait Murger :"Dès qu'on s'encombre de chaises, on ne sait plus où s'asseoir"

Même si avant lui, Musset, Gerard de Nerval, Nodier, Gautier, Victor Hugo avec la Cour des miracles, avaient exploité cette veine, le mot de bohème reste attaché à l'oeuvre de Murger. Murger scènes de la vie de bohème largeur.jpgRodolphe Mimi et Musette

Henry Murger est né rue Saint Georges au 16 disentcertains historiens, dans la loge de concièrge de ses parents. Il est mort à « la maison de santé Dubois » aujourd'hui 200 rue du faubourg Saint Denis. L’histoire de cet hospice est liée à celle de beaucoup d’artistes et d’écrivains depuis le début du XIX° siècle, (pour la simple raison que la Société des Gens de Lettres, payaient l'hospitalisation de ses membres)*.

medium_Maison_MunicipaledeSante_cour_entree_02.jpg
..........

*Article du professeur Jean-Paul Martineau et du docteur Nicolle Rollin dans le bulletin N°3 de la société « Histoire et Vies du 10° »
Photographies : collection Jeannine Christophe présidente de la société historique du 10° arrodissement

10:57 Publié dans Les Cénacles | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

16/12/2008

Le "Club rouge de la Reine Blanche"à Montmartre

Par Bernard Vassor

 

 

 

 

 

Au temps de Balzac, Paris comptait douze arrondissements. Etre marié dans le treizième, en langage populaire signifiait vivre en concubinage

Ainsi peut-on lire dans "Béatrix"

(..) venu là pour voir le fameux galop! Elle fanatisa par son esprit ce gentilhomme qui ne savait plus à quelle passion se vouer; et, alors, deux ans après avoir été quitté par Béatrix dont l'esprit l'humiliait assez souvent, le marquis ne fut blâmé par personne de se marier au treizième arrondissement de Paris avec une Béatrix d'occasion. Esquissons ici les quatre saisons de ce bonheur. Il est néces- saire de montrer que la théorie du mariage au treizième arrondissement en enveloppe également tous les administrés. Soyez marquis et quadragénaire, (…)  chiffre des sommes qui sont restées improductives, verrouillées au fond des coeurs généreux et des caisses par cette ignoble phrase: -- Tirer une carotte!... Ce mot est devenu si populaire qu'il faut bien lui permettre de salir cette page. D'ailleurs, en pénétrant dans le treizième arrondissement, il faut bien en accepter le patois pittoresque. Monsieur de Rochefide, comme tous les petits esprits, avait toujours peur d'être carotté. Le substantif s'est fait verbe. (…) vertus dans cette nouvelle phase. Elle se dessina dans un rôle de ménagère dont elle tira le plus grand parti. Elle nouait, disait-elle, les deux bouts du mois sans dettes avec deux mille cinq cents francs, ce qui ne s'était jamais vu dans le faubourg Saint-Germain du treizième arrondissement, et elle servait des dîners supérieurs à ceux de Rothschild, on y buvait des vins exquis à dix et douze francs la bouteille.(…)  Aussi ces annonces vivantes, ces articles ambulants firent-ils passer madame Schontz pour la femme la plus agréable que l'on connût sur la lisière qui sépare le treizième arrondissement des douze autres. Ses rivales, Suzanne Gaillard qui, depuis 1838, avait sur elle l'avantage d'être devenue femme mariée en légitime mariage, pléonasme nécessaire pour expliquer un mariage solide, Fanny-Beaupré, Mariette, Antonia répandaient des calomnies plus que drolatiques (…)


CLUB MONTMARTRE hauteur.jpg
Un remerciement particulier est adressé à Garibaldi, "venu afirmer en France la République universelle."
Après le 4 septembre 1870, de nombreux clubs révolutionnaires se sont ouverts à Paris.
A Montmartre, les plus importants étaient curieusement situés sur l'emplacement des "bals de barrière" : Le bal Robert, boulevard Rochechouart, la Boule noire, L'Elysée-Montmartre, et La Reine Blanche 88 boulevard de Clichy entre la rue Lepic et le cimetière de Montmartre.
la reine blanche largeur cadre.jpg
Les réunions publiques avaient lieu tous les soirs à huit heures.
........
Paris est assiégé par les prussiens, la résistance s'organise, une "Garde civique" est crée, pour la défense des quartiers de Paris. Un petit peu partout, des "comités de vigilance " se mettent en place
Les membres fondateurs de ce club demandent, considérant que le gouvernement direct du peuple seul, peut sauver la patrie et qu'une Commune de Paris doit être organisée.
Parmi ces membres, nous en retrouverons trois, élus de Montmarte à la Commune de Paris. Eugène Razoua (capitaine de la Garde nationale), Antoine Révillon dit Tony-Révillon et Simon Dereure (membre du comité d'artillerie du XVIII° arrondissement, adjoint de Clemenceau maire de Montmartre) , fondateurs du 61° bataillon de la Garde nationale à Montamrtre ( celui du père Tanguy).
Pour ceux qui ne le sauraient pas, la Reine Blanche a laissé place au Moulin rouge en 1889.

11:08 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

15/12/2008

Idées reçues : un nommé Marx Karl, presque révolutionnaire....

Par Bernard Vassor

Marx karl, AIT largeur.jpg
Cette adresse aux membres de l'Association Internationale des Travailleurs, datée du 21 février 1871, démontre une fois de plus que Marx Karl, qui dans sa correspondance avec Engels, disait déjà un an avant, souhaiter la victoire de la Prusse sur les français qu'il détestait par dessus tout, n'a rien fait, pour encourager la Commune de Paris. Contrairement à ce que depuis plus de cent trente ans, les historiens tentent de nous faire croire. Le dernier en date, qui n'est pas historien, mais qui se targue de l'être, Jacques Attali, dans sa biographie assène avec ses gros sabots, les plus énormes balourdises.
.....
Cette lettre de Londres, a pour but de continuer son travail de sape du mouvement ouvrier qu'il veut contrôler entièrement. Il parle à propos des françaisprétendant arriver au parlement pour représenter la classe ouvrière, d'homme d'appartion spontanée presque inconnus étant des ouvriers de la dernière heure, et que bien peu d'entre eux prennent leur rôle au sérieux. Rappelons au passage qu'il n'y avait que deux ou trois partisans de Marx au sein des membres de la Commune de Paris, !
.......
Il conseille donc aux français "de prendre exemple sur leurs frères d'Allemagne (...) qui ne cherchent point leur force dans l'émeute. C'est par la persécution, par l'emprisonnement, de Jacoby, Diebneck et tant d'autres, que la société s'est fortifiée, grande de l'estime de tous, voire même de ses bourreaux (...)
Il conclue son sermon par un appel grandiloquent : "restons unis et calmes, et placés au dessus des mesqunes et petites rivalités (!!!) des peuples, jetons les fondements indestructibles de la fraternité universelle des travailleurs et des deshérités de la société"
Marx Karl arrivera à ses fins en faisant exclure la fédération jurassienne, et prononcera l'arrêt de mort de "l'Association.Internationale des Travailleurs" de Londres à New-York.  
.........

23:41 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

LE MARCHAND DE COULEURS 48 RUE DE L'ARBRE SEC, DANS L'HOTEL DE SAINT-ROMAN. Suite....

PAR BERNARD VASSOR

efb23583d00cff925538af809c9e2faf.jpg
L'Hôtel de Saint-Roman, rue de l'Arbre Sec
.......
Cette maison bâtie vers 1660, avait été la demeure d'un notaire nommé Chapelin en 1675. Située 48 rue de l'Arbre-Sec elle était devenu l'Hôtel de Saint-Roman. La porte était surmontée d'une coquille à écusson et la rampe de l'escalier principal, supporte deux étages sur un chef-d'oeuvre de balustrade en fer forgé. La maison appartenait à Jean Delaleu échevin de Paris en 1691. Ses héritiers Bernard et Claude, vendirent l'immeuble à Jacques Molin écuyer du roi et médecin de Louis XIV et Louis XV qui en fit donation à son neveu Etienne de Serre de Saint-Roman, maître des comptes le 27 juin 1743. Ce dernier mourut, le 9 thermidor an II, dernier condamné de la terreur. La maison fut réquisitionné. Son  fils Jacques-Alexis, se la fit resituer en l'an IV.
Parmi les Saint-Roman, un a été page de Charles X. Un autre, devenu pair de France, était un ultra-royaliste. Sa veuve avait épousé en seconde noces un cousin portant le même nom.
Le nom de la rue de l'Arbre Sec (vicus arboris siccoe) lui venait de l'enseigne d'une maison du XIIIème siècle, qui existait encore du temps de l'historien de Paris Sauval. Auparavant elle portait le nom de rue du Cimetière. Au milieu de la rue, sur une place, la croix qui s'y trouvait était dite : Croix-du-Trahoir, ou Croix du Tiroir. C'était un lieu patibulaire de juridiction épiscopale. C'est sous François 1er, qu'une fontaine fut édifiée près de la croix, par le prévôt des marchands François Miron, cette fontaine était alimentée par les eaux d'Arcueil.
Atget avait bien de la chance, aujourd'hui, impossible de photographier les immeubles de cette rue, toujours encombrée de voitures ou de camionnettes en stationnement, empêchant une prise de vue de l'ensemble sans pollution visuelle. Il n'y a plus hélas de marchand de couleurs à cet endroit.
a2961dcbf8923e082d0d412b7dbc96c7.jpg
D'après un plan manuscrit de la censive de Saint-Germain l'Auxerrois, nous apercevons en haut à droite, la Croix du Trahoir qui occupait le milieu du carrefour de la rue Saint Honoré. La rue parralèle à la Grand Rue Saint Honoré, était la rue Dacron. ou d'Acron, aujourd'hui rue Bailleul.
.........
Depuis la première rédaction de cet article le 14/05/2007, des recherches à Carnavalet, me conduisent à compléter cet notice.
Une enseigne conservée au musée, représentant une palette à godet entourée d'un linge, placée dans une boite de peintre au couvercle relevé. Des brosses, pinceaux compas,  placés devant un grand chevalet couché. Sur un côté un enfant nu, assis de profil, tend un objet qui a disparu.
La notice accompagnant la reproduction de cette enseigne indique que cette enseigne a été exécutée par la maison Boninvers 1830, 32 rue de l'Arbre Sec. L'enseigne fut déplacée ensuite 26 rue de Richelieu.
Enseigne marchand de couleurs 32 rue de l'arbre sec largeur.jpg
Pour ajouter à la confusion, les annuaires du commerce indiquent une maison "A la Palette d'or" en 1831, au 46 rue de l'Arbre Sec. L'auteur de la notice du catalogue du musée Carnavalet indique que c'était "la maison Brullon"
Depuis 1831, la numérotation de certaines rues de Paris ayant changé, des recherches complémentaires devraient pouvoir éclaircir cette histoire.

21:53 Publié dans Histoire des rues de Paris | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

All the posts