Référencement gratuit

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« lun. 11 août - dim. 17 août | Page d'accueil | lun. 25 août - dim. 31 août »

24/08/2008

UNE BIEN CURIEUSE ÉNIGME : qui se cache-t-il derrière cette charge ? Par un auteur facétieux et médisant de la fin du 18ième siècle

PAR BERNARD VASSOR :
e56f67a169ad228541c2626af8658146.jpg
Ou le portrait d'une femme célèbre.
......
Au physique je suis du genre féminin,
Mais au moral je suis du masculin.
Mon existence hermaphrodite
Exerce maint esprit malin.
Mais la satire et son venin
Ne sauraient ternir mon mérite.
Je possède tous les talens,
Sans execpter celui de plaire;
Voyez les fastes de Cythère
Et la liste de mes amans,
Et je pardonne aux mécontans
Qui seraient de l'avis contraire.
Je sais assez passablement
L'orthographe et l'arithmétique,
Je déchiffre un peu la musique,
Et  La Harpe est mon instrument*.
A tous les jeux je suis savante;
Au trictrac, au trente-et-quarante,Au jeu d'échec au biribi,
Au vingt-et-un au reversi
Et par les leçons que je donne
Aux enfans sur le quinola*,
J'espère bien qu'un jour viendra
Qu'ils pourront le mettre à la bonne.
C'est le plaisir et le devoir
Qui font l'emploi de ma journée;
Le matin ma tête est sensée,
Elle devient faible le soir.
Je suis monsieur dans le lycée**,
Et madame dans le boudoir.
........
* Nom du valet de coeur au jeu du reversi.
**Jeu de mots à double sens, la dame jouait bien de la harpe, et eut pour amant Jean-François de La Harpe dont l'ouvrage principal est intitulé : **Lycée ou cours de littérature en 18 volumes. Il passait pour être son teinturier, ce qui veyt dire au siècle de Voltaire, qu'il était le marchand de couleurs qui donnait de la teinture et du relief aux écrits d'un homme politique ou d'un auteur. On dit "un nègre" depuis le siècle de Victor Hugo, de Dumas ou de Zola qui pour les deux derniers n'en manquèrent pas...

16:25 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : Jean-François de La Harpe | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

23/08/2008

Marie-Antoinette-Josèphe Saucerotte dite la Raucourt

MISE A JOUR LE 23 AOUT 2008 

Mlle RAUCOURT

Par Bernard Vassor 

medium_Melle_Raucourt_cadre.jpg
A CELLE QUI SE RECONNAITRA (ou ÉPITRE À UNE JOLIE LESBIENNE)

Toi, la plus belle des Didons,
Chaste un peu moins que Pénélope ,
Dans ce pays d'illusions
Il n'est rien que nous ne fassions
Pour fuir l'ennui qui nous galope.
Plumes en l'air, nez en avant

Fille de François Saucerotte et d'Antoinette de la Porte, elle était née le 3 mars 1756 à Paris, rue de la Vieille Bouclerie, et non pas à Nancy ou à Dombasle comme l'indiquent plusieurs historiens, et toutes les notices biographiques qui lui sont consacrées ! Elle fut l'élève de Brizard, et débuta sur la scène de la Comédie-Française en 1772. La jeune femme était très belle et passait pour être vertueuse. Elle devint très rapidement la coqueluche des dames de la cour et de la ville qui la couvraient de cadeaux. On l'avait placée bien au-dessus de la Dumesnil et de la Clairon.Mais hélas, la versatilité du public a été aussi rapide que le fut son ascension. On fouilla sa vie privée et l'on découvrit qu'elle faisait des dettes énormes, et que dans sa vie privée, elle n'était pas aussi chaste que l'on croyait. Bientôt ce furent des sifflets qui remplacèrent les acclamations. Elle fut radié du tableau, et disparut de la circulation parisienne le 28 mai 1876. Elle fit quelques tournées en province, puis en Russie.

Marie-Antoinette-Josèphe, refit surface à la Comédie-Française le 28 août 1779. Sa réintégration ne se fit pas sans difficultés,  Mlle Saint-Val sa rivale, organisa une cabale contre elle. Le conflit fut réglé par une décision donnant satisfaction à Mlle Saint-Val, aux droits d'ancienneté et pour l'ordre du tableau où le nom de Mlle Raucourt serait placée après celui de Mlle Saint-Val. Sa véritable carrière de tragédienne commença à partir de ce jour.

..........

. Fille d'un comédien, elle débuta à la Comédie-Française dans le rôle de Didon.Elle s'affichait ouvertement avec ses maîtresses dont Madame Souk (Jeanne-Françoise-Marie Sourques alias Madame Sallate de Sourque). Dans l'Espion anglais de PIDANSAT DE MAIROBERTet la Correspondance du baron de Grimm , Mlle Raucourt est honorée de la Présidence de la Loge Androgyne, sorte de loge maçonnique pour Dames. En 1776, elle fut emprisonnée pour dettes puis renvoyée de la Comédie-Française. Grâce à la protection de Marie-Antoinette, elle joua de nouveau à la Comédie- Française. Elle fut pensionnée par Napoléon Ier qui lui confia la direction du Théâtre-Français en Italie. Extraite du tome XIV p. 209-212 des Mémoires secrets à la date du 16 octobre 1779, l’épître A celle qui se reconnaîtra ou Epitre à une jolie Lesbienne est adressée à Mlle Raucourt. Les Mémoires secrets l’attribue à Dorat (1734-1780, poète, fils d'un auditeur des Comptes) ou au Marquis de Villette. Cependant le comédien Mayeur de Saint-Paulprétendit qu'elle était de l'acteur Monvel dont les goûts antiphysiquesétaient notoires. Ce texte est un classique lesbien du XVIIIe siècle. Il est reproduit dans des dizaines d'ouvrages.

.......

Souvent travestie en homme, elle demandait à son fils de l'appeler papa  D'après Grimm, elle avait installé à la Comédie-Française une société secrète connue sous le nom de "La Loge de Lesbos". Elle avait deux ou trois maisons avec un jardin anglais rue Royale(Pigalle) à la barrière Blanche une écurie avec dix ou douze chevaux, une quinzaine de domestiques et une garde robe pour femme et pour homme des plus riches (Grimm). Elle y vivait là avec une amie inséparable, Mlle Simonet. Elle organisait des soirées de gala menant un train de vie luxueux. C'est dans ces maisons que la secte des "Anandrynes" (sans homme) y tenait ses séances.

8af8b6308a5f87a5894b1c4cfd9a15c8.jpg

Pendant le terreur, elle fut incracérée aux Madelonnettes, et ne fut libérée qu'après le 9 thermidor. Son père le 5 juillet 1796, se jeta d'une fenêtre du qutrième étage de sa maison rue Corneille. Mlle Raucourt s'associa avec des comédiens pour diriger au théâtre Feydeau, la salle Louvois. Ensuite, c'est à l'Odéon qu"elle poursuivit sa carrière. En 1806, Napoléon publia un décret la nommant à la direction d'un théâtre de la Comédie-Française en Italie.C'est à Milan qu'elle prit la direction du "théâtre de la Canobiana".

........................

L'histoire de son enterrement et de l'épisode à l'église Saint-Roch a fait l'objet de nombreuse relations dans des livres aussi différents que les Mémoire de Madame de la Tour du Pin, de Thiers, de Chateaubriand, Balzac à plusieurs reprises indique l'emplacement de sa tombe au Père Lachaise. Alexandre Dumas a rencontré son fils !

Des dizaines d'anecdotes savoureuses circulèrent sur son compte. dont celle du Marquis de Villette qui avait été son amant : Après leur rupture Mlle Raucourt lui fit porter un manche à balai avec ces mots :

"Qui que tu sois, voici ton maître.

Il l'est, le fut, ou doit l'être"

Le marquis lui répondit en vers :

"Oui je fut un sot de t'aimer,

Oui, je suis un fou de t'écrire

(...)

Avais-tu besoin de t'armer ?

Dans tout ce que j'ai fait ou dit

A toi dans l'ombre de mystère ?

Se doute-t-il, le pauvre hère,

Que de tous tes attraits cachés

Ton joli c.. que je préfère,

Effacera plus de péchés

Que ta tête n'en pourra faire.

Adieu Fanny, vivons en paix

Et songe b.... adorable,

Que s'il entrait dans tes projets

De me faire donner au diable

C"est à toi que je reviendrai"

Un texte apocryphe lui attribue la paternité (?) de ; Apologie de la secte Anandrynes, où exhortation à

une jeune tribade, par Mlle Raucourt, prononcée le 28 mars 1778.

3d23fd4bc6e78a6103e7c0ba587cfc2c.jpg

79a51ef6dfbc1b65a03ee2c2f7dcbf85.jpg

6b4127d77b9717bda9370fbaf0156592.jpg

crédit photo : Annie photo/Marie B.

Sa sépulture au Père Lachaise.

15:35 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : mademoiselle raucourt, talma, marquis de villette, anandrynes | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

21/08/2008

Vestiges du Macchu Picchu: vers un procès contre la célèbre Université de Yale ?

PAR BERNARD VASSOR

Une information communiquée par les scientifique de l'Institut de recherche et développement Alain Gioda, qui, avec son collègue Carlos Carcelen de l'Université de San Marcos a fait d'importantes et nouvelles découvertes.

c3a7b83528c77e234aac8ba29c24004d.jpg

Après nos articles des 2 et 5 août 2008

 ( UNE POLEMIQUE FAIT RAGE DANS LE MONDE SCIENTIFIQUE, A PROPOS DE LA DECOUVERTE DU MACHU PICHU,)

des semaines précédentes, le site culturel de France2 communique ISSU d'une dépêche de l'AFP Lima après un décret au Journal Officiel LOCAL 3El Peruano" le 15 août dernier :

Suite de la polémique à propos de la découverte du Macchu Picchu

Le Pérou va poursuivre en justice l'université américaine de Yale à propos de vestiges de la célèbre forteresse inca.

La très fameuse citadelle de Macchu Picchu, qui date du XVe siècle, est perchée sur un pic montagneux à 2500 m d'altitude. 800.000 personnes visitent chaque année le site classé au Patrimoine mondial par l'UNESCO.

Machu Picchu est une expression signifiant "montagne vieille" en langue quechoa

19:15 Publié dans PATRIMOINE DE L'HUMANITE | Tags : AFP Lima, ALAIN GIODA, MACCHU PICCHU, YALE Université, PATRIMONE MONDIAL | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

MARCELINE DESBORDES-VALMORE : "LA MODERNE SAPHO", D'APRES PAGANINI

PAR BERNARD VASSOR

b0bc2b9a700e33eed5d717815003c4ed.jpg
Pendant trente ans, Sainte-Beuve rendit un culte au talent poétique de Marceline Desbordes-Valmore dans la Revue des Deux Mondes, au Moniteur universel, au Constitutionel et au Temps. (Il eut un temps une idylle avec Ondine Valmore, la fille de Marceline) D'autres écrivains, d'autres critiques, et d'autres artistes comme Paganini s'accordèrent pour tresser des louanges à son génie poétique.
Parmi ceux-ci nous pouvons citer : Alexandre Dumas père (jamais en retard lorsqu'il s'agissait de complimenter une dame) Emile Montégut, Charles Baudelaire (Curiosités Esthétiques) Théodore de Banville, Rimbaud et Verlaine, ce dernier lui consacra une large place dans "Poètes Maudits"4063dd8c585bd26ae1e36eeac1c10008.jpg : Marceline Desbordes-Valmore est digne par son obsurité apparente mais absolue, de figurer parmi nos , Poètes Maudits;, et ce nous est, dès lors un devoir impérieux de parler d'elle le plus au long et le plus en détail possible. M.Barbey d'Aurevilly la sortait jadis du rang et signalait, avec cette compétence bizarre qu'il a, sa bizarreie à elle et la compétence vraie, bien que féminine qu'elle eut (...) quand Arthur Rimbaud nous connut et nous força presque de lire tout ce que nous pensions être un fatras avec des beautés dedans. (d'abord, Marceline Desbordes était du Nord et non du Midi (de Douai, où Rimbaud et lui avaient des attaches) Paul Verlaine conclut ainsi son portrait :
Marceline-Desbordes-Valmore est tout bonnement, avec George Sand, si différente, dure, non sans des indulgences charmantes, de haut bon sens, de fière et pour ainsi dire de mâle allure; la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles en compagnie de Sapho peut-être, et de sainte Thérèse.
Marceline-Félicité-Joséphine Desbordes vit le jour en 1786 le 20 juin, à Douai, dans une maison au 32 rue Notre-Dame (aujourd'hui le 36) attenant au cimetière de la paroisse Notre-Dame, à côté d'un cabaret portant pour enseigne, L'Homme Sauvage.! Son père s'appelait Antoine-Félix Desbordes. Sa mère était née Catherine-Cécile Lucas. Ses parents originaires de Suisse, étaient tous deux nés à Douai. A la suite d'un revers de fortune, Marceline se rendit en Martinique avec sa mère en 1797 à l'invitation d'un riche cousin de sa mère. Malheureusement une révolte éclata en 1801, le riche cousin fut tué, et sa mère terrassée par la fièvre jaune qui sévissait cette année là à Pointe-à-Pitre. Elle revint en France vivre auprès de son père Félix Desbordes, peintre d'armoiries, et ses deux sœurs à Douai. En 1802, elle fit des débuts dans un théâtre de sa ville natale. L'année suivante, elle obtint un engagement au Théâtre des Arts à Rouen. Peu après, elle se produisit à l'Opéra comique*,puis à Bruxelles au Théâtre de la Monnaie. Elle fit la connaissance d'Henri de laTouche*dont elle ne révéla jamais le nom, et avec qui elle eut un fils. Ce qui n'empêcha pas celui que l'on surnommait "Le Loup de la vallée ( il s'était rendu acquéreur du domaine de la Vallée aux loups ) d'abandonner lâchement Marceline un an plus tard.
 
*Opéra comique, qui portait aussi indifféremment les noms de Théâtre Favart, Théâtre Feydeau, Théâtre italien
**Henri de Latouche.......
***Albertine Gantier......
****Caroline Branchu, (Rose-Timoléone-Caroline Chevalier de Lavit) née en 1780 au Cap. Décédée en 1850. Elle avait épousé le danseur Branchu qui mourut fou (suicidé) longtemps avant elle. Elle vécut avec Marceline dans une petite maison du 20 de la rue Coquenard, aujourd'hui rue Lamartine (la numérotation ayant plusieurs fois changé et les percements de plusieurs rue qui ont fait disparaître certaines maisons, rendent difficile la localisation) Caroline fut l'amie la plus intime de l'âge mûr de Marceline avec Pauline Duchambge. Elle fut la première cantatrice venant du conservatoire qui débuta à l'Opéra en 1793 dans le rôle d'Antigone. Élève de Garat, elle obtint de la Dugazon des cours de déclamation. Elle ne tarda pas à se présenter au premier rang des cantatrices. Elle devint la rivale de "la Saint-Huberty"et de Mlle Levasseur.
*****Pauline Duchambge........
 A SUIVRE..............

10:15 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : paganini, marceline desbordes-valmore, henri de latouche, sainte-beuve, sapho? sainte thérèse | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

20/08/2008

DES AMAZONES SUITE : JEANNE DEROIN FONDATRICE DU CLUB DE L"EMANCIPATION DES FEMMES

PAR BERNARD VASSOR

41f2147764edcc5e156abbe95093cfa8.jpg

La politique d'égalité des deux sexes,

 c'est-à-dire l'assimilation des femmes avec les hommes

dans les fonctions publiques, est un de ces sophismes

qui sont contraires non seulement à la logique,

mais aussi à la conscience humaine et la nature des choses.

(..)La femme doit être ménagère ou courtisane

Pierre Joseph Proudhon

................

Jeanne Deroinest née en 1805, dans une famille d'ouvriers. Elle se maria à un ingénieur nommé Desroches, mais elle refusa de porter son nom. Elle fut du nombre des rédactrices du journal "La Femme Libre" . Saint-simonienne au départ, elle rejoignit comme beaucoup les fouriéristes, beaucoup plus ouverts sur la question féminine. En 1848, elle écrivit de nombreux articles pour le journal "La Voix des Femmes" crée par Eugénie Niboyet. Jeanne donna dans son action la priorité au droit des femmes dans le travail et créa le "Club de l'Emancipation des Femmes". Puis elle contribua à la création de l'"Union des Associations Ouvrières" dans le but de réclamer le droit des femmes à l'instruction, et à l'égalité des droits politiques. Nous constatons que ses préoccupations étaient concrètes. En 1851, elle est jetée en prison. Elle est exillée à Londres. Là, elle fonda une école pour enfants de réfugiés politiques. Elle vécut à Londres jusqu'à sa mort à l'age de 89 ans.

Ce fut elle qui ouvrit la voie aux mouvements féministes et suffragistes de la fin du siècle.

Elle écrivit en réponse à un article très misogyne de P.J. Proudhon dans le journal "Le Peuple" qui contestait sa candidature aux élections de 1849 (où elle n'obtint que quinze voix):

"Jeanne Deroin, sous- citoyen !:
(...) Vous êtes l'un des plus redoutables adversaires du principe de l'égalité qui n'admet pas d'exclusion injuste ni de privilège de sexe.
(...) Socialiste chrétienne, je dirai comme vous, Monsieur, plutôt ménagère que courtisane, si je n'avais la certitude qu'un grand nombre de femmes ne deviennet courtisanes que pour échapper à la nécesité d'être ménagère (...)

En mettant de suite ma candidature à l'Assemblée législative, j'ai accompli un devoir: je demandé, au nom de la moralité publique et au nom de la justice, que le dogme de l'égalité ne doit pas être un mensonge. C'est précisément parce que la femme est égale à l'homme, et encore pas identique à lui, qu'elle devrait prendre part aux travaux de réforme sociale et y incorporer des éléments de celles qui sont nécessaires qui font défaut chez l'homme, de sorte que le travail peut être complété. Liberté pour les femmes, comme pour l'homme, est le droit d'utiliser et de développer ses facultés librement. (...). Ainsi, c'est au nom du socialisme, qui est désormais la religion de l'humanité, que j'ai lancé un appel à tous les Socialistes démocrates et ont exhortés à accepter la solidarité, même avec une qualification à son opportunité, avec le fait qu'il s'agit d'une sainte et légitime de protestation contre les erreurs de l'ancienne société et contre une violation flagrante de nos principes sacrés de liberté, d'égalité et de fraternité. (..)C'est le nom de ces principes, qui sont la base du socialisme, que je leur demande si elles ne sont pas jugé opportun de protestation par l'intermédiaire de leurs voix, de déclarer hardiment qu'ils ne sont pas en retraite derrière un privilège de sexe, mais plutôt que de graves les circonstances l'exigent, les capacités et les éminentes qualités d'être appelé à l'honneur de défendre notre cause sacrée. Quant à moi, je déclare devant Dieu et au nom de l'humanité qu'il n'est jamais trop tôt pour s'arrêter sur une fausse route, pour réparer une erreur, et de proclamer une grande vérité"

Ensuite, elle répondit à Jules Micheletqui trouvait (comme George Sand) toutes sortes de raisons de ne pas donner le droit de vote aux femmes.

Marie d'Agoult, encore elle, se montra aussi hostile à la candidature de Jeanne Deroin.

15:45 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : Désirée Gay, Jeanne Deroin, Eugénie Niboyet, Michelet, Proudhon | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

« DES AMAZONES SUITE : LES FEMMES DE 1832

PAR BERNARD VASSOR

"Refusons pour époux tout homme qui ne consentirait point à partager le pouvoir"

d5df89292868d0184eee78302d8a9ff4.jpg
Après la révolution de 1830, un éphémère vent de liberté a soufflé sur la presse en France. Depuis le code Napoléon, les femmes étaient réduites à un état d'infériorité. Des lois s'accumulant depuis, l'interdiction du divorce, l'interdiction d'ester, la soumission de la femme inscrite dans le code civil. On rapporte un propos de l'Empereur : "Les femmes sont l'âme de toutes les intrigues, on devrait les reléguer dans leur ménage, les salons du Gouvernement devrait leur être fermés" .
Des femmes comme madame Bernier n'hésitent pas à apporter leur concours aux anti-féminites les plus durs. Dans un livre intitulé "Quel est pour les femmes le genre d'éducation le plus propre à donner le bonheur des hommes" où il est dit que la destination des femmes est de faire le bonheur domestique de l'homme, il est nécessaire que dès l'enfance, elle connaisse combien elle est inférieure à l'homme !!!!.
La Bibliothèque nationale en possède un exemplaire richement relié aux armes de l'Empereur Napoléon qui dut en faire son lmivre de chevet. Cet état d'esprit était largement partagé par bon nombre d'hommes politiques ou pas.
Dans un article précédent : voir le livre de Sylvain Maréchal, le compagnon Gracchus Babeuf précurseur du communisme.
En 1832, est favorisée la création de clubs déguisés et de sociétés secrètes. En 1834, une loi mit fin, interdisant toutes les associations. Entre ces deux périodes, des femmes firent paraître des journaux et des brochures de propagande en faveur de l'émancipation des femmes. De nombreux livres plaidant aussi dans ce sens virent le jour.
En 1832, Suzanne Voilquin , Jeanne désirée, Claire Démar, Marie-Reine Guindorf, Julie Parsyen furent les premières rédactrices de cette feuille entièrement féminine, de la conception à la réalisation, impression comprise. C'était surtout un organe saint-simonien  proche du journal "Le Globe". Le mot d'ordre était : "Refusons pour époux tout homme qui ne consentirait point à partager le pouvoir" . Ce journal changea de nom pour s'appeller : "l'Apostolat des Femmes" puis :"La Tribune des Femmes". Elles formèrent ensuite "L'Association de la Femme nouvelles" qui tenait tous les mercredis ses assises au 15 rue Laffitte. La femme messie Flora Tristan, participa aux réunions de cette assemblée.
Dans un des numéros, la fondatrice de "La Femme de l'Avenir", Suzanne Voilquin annonce qu'elle vient de divorcer avec la bénédiction du Père Enfantin, et décidée de céder son mari à une de ses collaboratrices Julie Parsy...
e6e3ec4d07ff2985e00042281a9093db.jpg
D'autres comme madame Herbinot de Mauchamps fondèrent une revue mensuelle : "La Gazette des Femmes", journal de législation de jurisprudence, de littérature et de théâtre. Cette revue réclama impérieusement pour les femmes payant 200 francs d'impôt le droit de vote et somma Louis-Philippe d'ajouter à ses titres, celui de roi des Françaises. Les rédactrices demandèrent à la chambre dans une pétition, le rétablissement du divorce. Ce journal lui-aussi ne vécut que deux ans. Il est curieux de noter que tous les membres du comité de rédaction étaient des "Mauchamps"
Un autre organe  de presse féminin, plutôt bas-bleu, est parfois la cible des femmes de la Tribune, c'était le "Journal des Femmes" dirigé par madame Louise Bernard et madame Fouqueau de Passy qui à son tour attaquait les saint-simoniennes.
Plus tard, en 1836, Madame Dauriat donna au Rannelagh, des cours de "Droit social des femmes"qui fut aussitôt fermé par la police. Elles déclarait au cours de ces conférences : "Malheureusement, il y a des femmes si bien "apprises" qu'elles secondent de tout leur pouvoir contre leur sexe, l'éducation et la servilité si propre à préparer toutes les douleurs de l'épouse"
Claire Démar, une des rédactrice de "La Tribune des Femmes" publia deux ouvrages : "Appel aux françaises" et "Ma loi d'avenir". Dans ce dernier, elle souhaitait qu'avant le mariage il soit fait "un essai tout physique de la chair par la chair".
Avant la parution de son livre, elle se suicida avec son compagnon Desessarts. Une autre rédactrice de ce même journal, Marie-Reine Guindorf suivit le même chemin. Les désillusions étaient grandes au sein du mouvement du Père Enfantin...

09:49 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : suzanne voilquin, jeanne désirée, claire démar, marie-reine guindorf | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

19/08/2008

DES AMAZONES : FLORA TRISTAN ET LES FEMMES DE SON TEMPS

496b68c8eec97ca95332b88212ad6c8d.jpg
Conception Bernard Vassor, réalisation infographique Pilippe Lefeuvre  © B.V. 2003.

PAR BERNARD VASSOR

 

Flora Tristan et les femmes de son temps

7 avril 1803-14 novembre 1844

L'homme le plus opprimé

 peut opprimer un être

qui est sa femme.

Elle est la prolétaire du prolétaire même.

Flora Tristan « L’Union Ouvrière »
Comment résumer en quelques lignes la vie "ardente et trépidante" d'une femme qui a lutté jusqu'à l'épuisement pour établir une justice sociale dans la première moitié du XIX° siècle ?
Le titre de son premier ouvrage en 1836 : "Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères" suffit à démontrer la modernité du combat de celle qui fut aussi une grande voyageuse. Ses pétitions adressées aux députés pour obtenir l'abolition de la peine de mort, attendront un siècle et demi pour aboutir en France. La mesure, en revanche n'est toujours pas appliquée dans le nouveau monde.

Le code Napoléon avait réduit la femme à l'état d'infériorité et d'assujettissement. Flora s'engagea avec "ses soeurs" saint-simoniennes dans le combat pour le rétablissement du divorce et le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes.
Véritable créatrice du syndicalisme, elle fonda "L'Union Ouvrière » avec un but très clair : organiser les travailleurs, exiger le droit au travail, veiller à l'éducation des enfants et verser une pension aux ouvriers agés.
Avec elle il faut citer et remettre en mémoire celles qui furent les pionnières du mouvement féministe et qui luttèrent parfois jusqu'à la mort pour voire la réalisation de leur combat.
A "La Tribune des femmes" premier journal féminin militant, au 27 rue Laffitte en 1832 on pouvait rencontrer aux réunions du jeudi, Claire Demar et Marie-Reine Guindorf qui ont connu une fin tragique, Suzanne Voilquin "Fille du Peuple", Jeanne Deroin, Claire Bazard, Désirée Véret (Desirée Gay) et Eugénie Niboyet qui organisa à Lyon en 1832 la première organisation féminine "Pour la Paix dans le monde"  (l’ancêtre de Simone Landry).
Les principaux journaux dirigés en majorité par des ouvrières s'intitulaient :
La Femme Libre, La Femme Nouvelle, L'Apostolat des Femmes, La Tribune des Femmes, La Voix des Femmes.
Flora Tristan est morte d'épuisement à Bordeaux, seule ville en France qui l'honore chaque année le 14 novembre jour de sa mort, La maison du Pérou et L'institut d'Histoire sociale d'Aquitaine organisent une manifestation commune au cimetière de la Chartreuse.
Aux sources de cet article :
Dominique Desanti, qui fut la première à avoir fait une biographie de Flora et Evelyne Bloch-Dano la dernière en date avec "La femme messie. Evelyne à également produit une superbe biographie de « Madame Zola ».

Nadia Prete a aidé à l’organisation à la mairie du neuvième, d’une magnifique célébration du bicentenaire de la pionnière de la cause des femmes avec des conférences et une exposition en liaison avec l’ambassade du Pérou avec l'Ambassadeur monsieur Javier Perez de Cuellar et l'attachée culturelle madame Carolina Bellaunde, et la bibliothèque Marguerite Durand. avec madame la conservatrice Annie Metz.

 Dans le monde entier, des associations Flora Tristan ont été crées pour venir en aide au femmes battues. Célébrée par André Breton qui possédait une partie de sa correspondance qui fut mise en vente lors de la dispersion du « Musée Breton » au 42 rue Fontaine. 

Une série de conférences avec

Article paru dans le journal municipal du 9ième arrondissement lors de la célébration du bicentenaire de Flora Tristan que j'avais organisée à Paris et à Bordeaux pour une exposition en liaison avec l'Institut d'Histoire Sociale de la Gironde et mon amie d'enfance Annie Gleroux Ducom.

20:50 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : Michelle Perrot, Stéphane Michaud, Michelle Riot-Sarcey, Dominique Desanti, Evelyne Bloch-Dano, Annie Gleroux Ducom | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

DES LEGIONS D'AMAZONES SUITE : Pendant le siege de 1870 et la Commune de Paris 1871

PAR BERNARD VASSOR

3d7724fc6661a2134c8c05136ae6996a.jpg
...............
541bc5babaa3a09b36e037620fe5666c.jpg
"Des Communeuses" au canal Saint-Martin
.........
99b68516a0ddb9359533011a63703f73.jpg
Communeuses à la prison Saint-Lazare
.........
Les sources disponibles pour l'histoire des clubs pendant la Commune, émanent pour la plupart d'anti-communalistes acharnés. Pendant la Commune de Paris, les clubs étaient essentiellement féminins.
L'entrée était parfois gratuite, mais pouvait aller de un à cinq sous. C'est surtout dans les églises et les salles de spectacle qu'avaient lieu ces réunions. Dresser la liste complète serait difficile. Mais de nombreux récits ou Mémoires d'anciens insurgés, nous donnent une idée du climat qu'il y régnait.
A la fin de l'empire d'ardentes adeptes de l'émancipation des femmes menèrent de grandes campagnes de conférences. Maria Deraismese montrait le plus souvent à la salle des Capucines. Paule Munck fréquentait surtout les quartiers ouvriers des faubourgs. La "Société fraternelle de l'Ouvrière" qu'elle avait fondé publia une feuille intitulée "Les Mouches et les Araignées" en 1868 où elle annonça de façon prophétique le soulèvement de la Commune de Paris en 1871. parmi les oratrices, il y avait Olympe Audouard qui avait créé le journal "Le Papillon", Fanny Maréchal, Mme Demars, André Léo, Noémie Reclus, Louise Michel.
Un ingénieur qui avait étudié des projets de canaux interocéaniques de Panama et du Nicaragua, voulut à l'exemple de demi-fou Borme de 1848 (article précédent), organiser des bataillons d'Amazones armées et organisée comme au Paragay*, composées de huit compagnies de cent cinquante citoyennes chacune. Il prévoyait que trente mille femmes s'enrôleraient car disait-il "elles ont l'instinct de la guerre d'embuscade. Ce seront des soldats modèles puisqu'elles boivent peu et surtout ne fument pas" .
Son obsession rendait le tabac responsable de tous les maux. Son bureau d'enrôlement fut ouvert 36 rue de Turbigo.
L'affiche présentée plus haut fut placardée le 10 octobre. D'après lui 1500 femmes volontaires vinrent s'engager en deux jours ! Une perquisition et son arrestation à la préfecture mirent à bas son beau projet. Il déclara que : "Le projet des Amazones avait été mis à bas par la voyoucratie"
Un autre déboussolé qui venait de sortir de l'asile de Charenton, avait inventé un système de communication télégraphique sans fil au moyen d'escargots, qui élevés ensemble obtenaient un synchronisme de mouvement si parfait qu'il suffisait de placer un de ces gastéropodes dans un damier alphabétique pour qu'aussitôt son congénère situés même à des centaines de lieues allait se poser sur la case correspondante. Ainsi était né l'escargot sympathique.
Emile de Girardin qui ignorait les antécédents de ce farfelu nommé Jules Allix fut parmi d'autres amené à le prendre au sérieux. Féministe comme Borme, il fonda "Le Club de Femmes" où les hommes n'étaient admis que comme spectateurs.
Il se fit néanmoins nommer secrétaire du Comité. En tant que tel, il fit deux propositions, la première, c'est que les femmes seraient armées. La seconde...c'est qu'elles étaient en mesure de protéger leur honneur contre les ennemis.....
Comment ? Au moyen de l'acide prussique ! Parce que l'acide prussique pouvait servir à tuer les prussiens !!!
Il avait inventé un appareil pour tuer tous les prussiens qui oseraient entrer dans Paris. Cet appareil il l’appelait "Le Doigt de Dieu"! Un dé de caoutchouc que les femmes se mettent au doigt, et un petit tube contenant le précieux acide prussique, et une aiguille creuse pour faciliter l'écoulement de l'acide. Dès que le prussien s'approche, vous le piquez, et hop ! il est mort. La femme qui possède le doigt prussique reste donc tranquille et pure au milieu d'une couronne de morts. Jules Allix participa à l'émeute du 22 janvier, fut arrêté et conduit à la préfecture. Ce haut fait d'arme le propulsa lors des élections du 26 mars 1871 à la mairie du huitième arrondissement, avec une majorité écrasante. Le délégué à la Commune transforma le lendemain de son élection la mairie en gymnase de femmes et se proclama chez de légion de femmes. Dans ses fonctions, il prit des arrêtés fantaisistes, qui le firent remarquer par les membres de la Commune qui jugèrent plus prudent de le faire incarcérer le 10 mai. Après la Commune le Conseil de Guerre le jugea fou et le fit interner à Charenton.
Voici une liste incomplète des clubs (mixtes) pendant la Commune de Paris de 1871 :
Le Club des Folies-Bergères.
Club de la Cour des miracles (dans la salle des Folies-Bergères également)
Club Robert, salle Robert, 54 boulevard Rochechouart.
Le Club ambulant de Blanqui.
Club des Montagnards, boulevard de Strasbourg
Club de la Reine-Blanche, à l'emplacement actuel du Moulin-Rouge.
Club Favié à Belleville, salle Favbié.
Club du Collège de France rue d'Arras.
Club de la salle des mille et un jeux, faubourg Saint-Antoine.
Club de la Salle du Pré-au-Clercs, rue du Bac.
Club de la Vengeance boulevard Rochechouart (salle Robert)
Club de la Délivrance, salle Valentino.
Club de l'Ecole de Médecine.
Club démocratique du Casino de la rue Cadet, 18 rue Cadet.
Club démocratique des Batignolles.
Club de la Révolution (à l'Elysée-Montmartre)
Club fermé de la rue de Charonne.
Club de la Salle Valentino 255 rue du faubourg Saint-Honoré.
Clubs en plein vent
Boulevard Montmartre, à l'angle de la rue Drouot.
Dans la cour arrière de l'Opéra Le Pelletier, face à la mairie du neuvième.
Boulevard des Italiens, entre le Café Riche et la Maison dorée.
 
*Par le dictateur Francia, disciple de Charles Fourier, il avait institué un système phalanstérien avec entre autres, le droit à la licence pour les veuves pendant une période de six mois après le décès de son conjoint....
A SUIVRE........

16:10 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : fanny maréchal, mmme demars, andré léo, noémie reclus, louise michel. | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

DES LEGIONS D'AMAZONES SUITE : CLAIRE LACOMBE, UNE ENRAGEE DISCIPLE DE JACQUES ROUX "UNE FEMME LIBRE...."

PAR BERNARD VASSOR

925bc93bd03258953f7006a9d03b67fd.jpg
Entrée du Club des Jacobins
C'est le 23 février 1793 que quelques femmes révolutionnaires, demandèrent aux Jacobins, d'obtenir le salle des Quatre-Nations pour tenir une réunion de protestation contre les accapareurs et les agioteurs. Les Jacobins refusèrent cette salle, mais leur allouèrent la salle de la "Société fraternelle des deux sexes". Ces amazones se réclamaient indirectement du parti des "Enragés", (nom donné par Marat à un parti d'agitateurs de sections, parmi lesquels Jacques Roux,ancien prêtre de la paroisse Saint-Nicolas avant la révolution, surnommé le "curé rouge", lui-même se disait l"Le Prédicateur des sans-culottes"  ) dont elles épousaient le programme de la tendance Jacques Roux
Claire Lacombe,lorsqu'elle arriva à Paris était une petite actrice de province. Elle s'était produite à Marseille et à Toulon.
Après avoir obtenu son paseport pour Paris, elle alla s"installer 43 rue Neuve-des-Petits-Champs (numérotation ancienne)avec une amie Justine Thibaud. le 25 juillet 1793, elle alla à l'Assemblée législative pour demander un 37eebfe7031f6c604b23dc3d5d1f76b2.jpgengagement dans l'armée. Le Président la remercia pour son courage, mais n'a pas donné suite à sa demande. Le "Moniteur de la République" nota brièvement :
"Une jeune citoyenne vient d'offrir de combattre de sa personne les ennemis de la patrie".
Claire Lacombe naquit à Pamier en 1765, certain historiens la prénomment Rose. Arrivée à Paris, déguisée en amazone, elle vint à l'Assemblée législative où elle demandait la destruction de tous les tyrans. Après sa diatribe, le président de séance Viénot de Vaublanc, sous le charme (Claire était très belle*) lui répondit : "Madame, plus faite pour adoucir les tyrans que pour les combattre, vous offrez de porter les armes de la liberté. L'Assemblée nationale applaudit à votre patriotisme et vous accorde les honneurs de la séance"
Elle était à l'époque la maîtresse d'un certain Jean-Théophile Leclerc, "enragé lui- même" qui peu après la remplaça (et l'épousa,) par une ancienne charcutière Pauline Léon qui fut introduite au club des Cordeliers. En accord avec Claire Lacombe, elles fondèrent le "Club des Citoyennes républicaines".Claire avait alors 28 ans. Pauline Léon fut la première présidente de ce club, lui succédèrent les citoyennes: Rousseau, Champion, Lecointre. Claire Lacombe fut la dernière.
ca7b2f884b7b9542d23776c739e9a8b9.jpg
Le club des "Citoyennes révolutionnaires" réclamèrent aux Jacobins l'enfermement des femmes de mauvaise vie ou bien suspectes d'aristocratie. Blessée au poignet pendant la journée du 10 aût; elle reçut un couronne civique. Elle réclama dans une séance aux Jacobins l'arrestation immédiate de tous les aristocrates et de leurs familles, et prit une part active à la destruction des Girondins en demandant la création de tribunaux révolutionnaires dans toutes les sections. Elle demanda également d'armer toutes les femmes patriotes et de les organiser pour combattre "les brigands de la Vendée". Au sein de la "Société des femmes Révolutionnaires" un parti influent de femmes prit le parti d'attaquer les présidentes Léon et Lacombe. La Socité démanagea, et alla s'installer dans une salle de l'ancien charnier Saint-Eustache (entre l'église et la rue du Jour).
Après l'assassint de Marat, Roux et Leclerc prirent la succéssion du journal "L'Ami du Peuple". Cherchant à accaparer la mémoire de leur ancien adversaire, le "Club" décida d'élever à ses frais un obélisque à la mémoire de l'homme à la baignoire historique qui fut transportée dans une processioon, les femmes eurent l'honneur de porter sur un brancard, la table, l'écritoire, la plume et le papier dont Marat se servait..
Attaquée de toutes parts Roux et Claire Lacombe qui avait oser attaquer Robespierre en l'appelant "Monsieur Robespierre", crime qui pouvait conduire au "rasoir national". Le 25 octobre, les plus enragées des révolutionnaires du club, avec à leur tête Claire Lacombe, en pantalons et coiffées de bonnets rouges patirent en expédition pour "sans-culotter" les marchandes de la halle du marché des Innocents. Elles furent accuilies par des quolibets et des injures. Six mille personnes vinrent prêter main-forte aux poissardes qui s'emparèrent des meneuses, Marie Lacombe en particulier, et leur firent subir un traitement humiliant. Le fouet, on ne dit pas sur  quelle partie du corps de ces femmes, mais les historiens le laissent entendre, puis on les recouvrit de boue. On peut lire dans "Le Moniteur" :
"Les citoyennes du marché Saint-Innocent déclarent que toutes les violences et les menaces ne les forçaient pas de prendre un costume qu'elles honoraient mais qu'elles croyaient devoir ètre réservé aux hommes (...) On s'est livré envers quelques unes de ces femmes oisives et suspectes soi-disant jacobines, d'une société soi-disant , prétendue révolutionnaire,, à des voie de fait que la décence devrait proscrire (...) PLusieurs de ces femmes ont pu être égarées par excès de patriotisme, mais d'autres, n'ont été conduites que par la malveillance".
Jacques Roux fut mis une première fois en accustation, Claire prit courageusement sa défense. Elle s'attira les foudres de jacobins, des hébertites, de toutes les ligues anti-féminines, du farouche Prudhomme du journal "La Révolution de Paris" pourfendeur de tout ce qui portait jupon, des clubs de femmes concurentes. Le 29 octobre, le club était à l'agonie. Fabre d'Eglantine dans une séance à la Convention, fit dans un dicours la critique de ces sociétés "de ces grenadiers femelles"
Louise Lacombe disparut de la scène politique jusqu"au 2 avril 1794 où elle fut arrêtée à la suite de dénonciations en compagnie de Pauline Léon. Elle avait repris son métier d'actrice et devait se produire au théâtre de Dune-Libre (Dunkerque) et demeurait toujours à la même adresse rue Neuve-des-Petits-Champs. On lui fit grief d'avoir donné des propos contre Robespierre, motif sufisant pour l'envoyer sur la bacule républicaine !
Une ancienne compagne du Club des Femmes Révolutionnaires, la citoyenne Capitaine mit en vain tout en oeuvre pour obtenir sa libération. Pendant sa longue détention, elle adressa de nombreuses demandes de libération qu'elle signait ironiquement "Lacombe, femme libre
Libérée le 3 fructidore an III, oubliée de tous, elle disparut de la circulation, et tout le monde ignore ce qu'elle est devenue.
* D'après son  signalement, elle mesurait cinq pieds deux pouces (comme Balzac) et possédait des yeux et des cheveux bruns et une grande bouche.
Sa beauté est signalée même par ses adversaires les plus féroces, tantôt on la disait imposante, tantôt gracieuse, suivant les penchants de chacun.

10:10 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : Claire Lacombe, Jacques Roux, Théophile Leclerc, Marat, Fabre d'Eglantine, Pauline Léon | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

All the posts