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15/08/2008
DES LEGIONS D'AMAZONES SUITE : EUGENIE NiBOYET, NEE MOUCHON
PAR BERNARD VASSOR
Lettre d'Eugénie Niboyet à ses soeurs, Aline et Elisa Mouchon à Lyon (archives personnelles)
"Nous n’écrivons pas pour les esprits étroits
qui veulent borner la femme aux soins du ménage.
Les femmes n’ont plus à acquérir leur liberté,
mais à l’exercer"
.............
Eugénie Mouchon vit le jour à Montpellier (11 septembre 1796- Paris 6 janvier 1883 ). Elle épousa un riche avocat lyonnais en 1822.
Conquise par le saint-simonisme, elle fut déçue par la scission de "l'Eglise" par Bazard et Enfantin, après le départ de Jules Lechevallier, elle rejoignit les rangs des fouriéristes. Elle fit de nombreuses traductions de romans et de textes de Mary Wollstonekraft, et de Marie Egworth.
..........Elle fonda à Lyon « Le Conseiller des Femmes » en 1833 journal auquel collabora Marceline Desbordes-Valmore.Elle fut la première à traduire un roman de Charles Dickens. En contact étroit avec Flora Tristan à Paris , les deux femmes se séparèrent en 1833..C'est elle qui orienta le mouvement féministe naissant vers les thèses de Fourier. Elle créa le journal "La Paix dans le Monde"
précurseur des mouvements pacifistes.
En 1834 elle créa une académie artistique féminine appellée "L"Athénée des Dames" elle combattit le duel et la peine de mort
Présidente du "Club des femmes" du boulevard Poissonnière en 1848, dont les principales animatrices, étaient comme elle d'anciennes saint-simoniènes converties : Désirée Gay, Jeanne Deroin, Adèle Esquiros, Pauline Roland*, Anaïs Segalas et d'autres, anciennes rédactrice de "La Tribune des Femmes" et de "L'Apostolat des fmmes" de 1832-1833. Pendant la Révolution de 1848, elle désaprouva Jeanne Deroin et les Vésuviennes,Elle avait fondé "La Société de la Voix des Femmes" en mars et son club rue Taranne 8, fut le véritable pivot de tout le mouvement féminin. On peut noter la présence comme membre ce club le sulfureux abbé Chatel, qui participa aussi à de nombreuses réunions dans d'autres clubs féminins.Il y prôna la liberté pour les femmes de divorcer, et le mariage des prêtres.
Les autres sociétés féministes :
Le Comité des Droits de la Femme, réunions rue Saint-Meri, président Mme Bourgeois-Allix (professeur d'histoire naturelle)
L'Association fraternelle des Instituteurs et Institutrices, Pauline Rolland, rue Bréda 21
L'Association des Femmes à gage, 11 faubourg Saint-Honoré Mme Chenard.
Le Club-Association des Lingères, 66 rue de Richelieu
L'Union des Travailleuses, 10 rue de Chabrol
Le Club de l'Emancipation des Femmes, 61 rue de Provence, Jeanne Deroin, Désirée Gay et le docteur Malatier
La Société de l'Union des Travailleues, fondée par Elisa Lemmonier, où s'ouvrit 115 rue du faubourg Saint-martin, un atelier de couture, une crèche, une école populaire et une école maternelle.
Eugénie Niboyet voulant faire exercer une influence à travers des élus, lança la candidature d'Ernest Legouvé, féministe de longue date, et celle de George Sand, qu'elle croyait acquise au mouvement d'émancipation des femmes.
Dans un article paru dans "La Voix des Femmes" elle demande d'appeler à l'Assemblée Constituante :
"Le représentant qui unit nos sympathies, c'est le type un et une, être mâle par la virilité femme par l'intuition divine, la poésie. Nous voulons nommer Sand..."(...)
La réponse de George Sand fut cinglante hautaine et méprisante : C’est par l’intermédiaire d'autres journaux qu’elle répondit, traitant l’article d’Eugénie Niboyet de "plaisanterie", et se moquant même de ce journal, rédigé par "des dames" qui forment des clubs et qui dirigent des journaux, qu'elle ne connaissait pas, et qui a même osé annoncer sa candidature à l’Assemblée nationale. Elle déclare ne pas permettre qu'on la prenne symbole d’un cénacle féminin avec lequel elle n’a jamais eu la moindre relation et qu'elle est complètement étrangère aux articles signés G.S. parus dans ce journal. Son amie Marie D'Agoult sous le nom de Daniel Stern se montra aussi méprisante vis à vis des clubs féminins dans son "Histoire de la Révolution de 1848". Sand, a plusieurs reprises refusa le demander et d'envisager le vote des femmes. Ce qui fit souligner par bon nombre d'écrivains et d'historiens, "l'ambivalence" de ses idées en ce qui concerne le féminisme. Elle récidiva en 1868, dans une brochure : "Pourquoi les femmes à l'Académie". Son attitude pour le moins rétrograde vis à vis de la Commune de 1871, et sa fermeture d'esprit en ce qui concerne "l'art moderne", en font une bien piètre féministe éclairée !!!
Notons au passage l'article révoltant de Charles Hugo contre les clubs de femmes (La Liberté, 29 septembre 1870) :
"Je ne suis pas allé dans ces clubs et je ne veux pas y aller...Les réunions de femmes avaient eu jusqu'ici trois noms : la maison, le bal et l'église; on vient de leur en appliquer un quatrième....le club ! A la maison les femmes étaient pures, au bal belles, à l'église saintes; mais au foyer, au bal, à l'église elles étaient femmes(...) au lieu de le consoler, elles crient contre le genre humain. Elles feront de leur voix qui avait été jusque-là douce comme un chant, tendre comme un conseil, inspirée comme une prière (...° Le moment est venu où les femmes doivent se taire !"
* Qui fut la tutrice d'Aline Chazal, future madame Gauguin, mère de Paul, et fille de Flora Tristan après le décès de celle-ci à Bordeaux.
15:10 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : jules lechevallier, jeanne deroin, désirée gay, eugénie mouchon, niboyet, bazard, enfantin | Lien permanent | Commentaires (1) | | |
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DES LEGIONS D'AMAZONES SUITE :
PAR BERNARD VASSOR
1848 Amazones et Vésuviennes
"La femme est à l'homme
ce que l'homme est au gorille"
Mlle Elisa Farnham
Après la révolution de février, un féministe convaincu, le citoyen Borme au passé psychiatrique assez lourd, proposa d'enrégimenter toutes les femmes nubiles, et de former une légion de "Vésuviennes". Voici l'annonce qu'il fit placarder dans tout Paris :
Aux citoyennes patriotes mes soeurs en République
"La République vous doit le quart de son existence, c'est par vos exhortations que vos amis ont affronté le mitraille le 24 février.
Vous avez bien mérité de la Patrie, aussi j'ai demandé au gouvernement provisoire de vous enrégimenter sous le titre de Vésuviennes.
L'engagement sera d'un an; pour être recue, il faut avoir 15 ou 30 ans au plus et n'être pas mariiée.
Se présenter de midi à 4 heures rue Sainte-Appoline 14"
D"après des témoignages, il y eut plus de soixante femmes qui furent enrôlées. Ce qui donna des idées à d'autres plus ou moins tordus qui voulurent organiser une Garde nationale femine composée de deux régiments, un d'Amazones, l'autre de cavalerie. L'auteur du projet précisa que "les dames qui voudraient bien s'enrôler, doivent apporter la preuve de leur patriotisme et de bonne conduite. Elle devront s'équiper à leurs frais" Nous ne savons pas si l'entreprise fut couronnée de succès.
Une médaille fut frappée, portant d'un côté :
Le citoyen Borme, organisateur du Club des Femmes, Avril 1848
et de l'autre :
5000 FEMMES SE FONT INSCRIRE.
Ville de Paris.
Des journaux satyriques, Le Pamphlet, Le Charivari, La Silhouette? s'emparèrent de l'évènement, et mirent pendant des mois l'invention du club-légion des Vésuviennes à toutes les sauces.
.........
Si le club de la rue Sainte-Appoline ne rncontra que peu de succès, d'autres comme Jeanne Deroin et Anna de Schnitzbourg, Julie Hémal, et Marie Constant* ( femme de l'abbé, devenu Eliphas Levy) reprirent à leur compte le nom de Vésuviennes.
La question d'endosser un uniforme fut posée dans les clubs. La masculinisation du costume féminin fut également posée dans le numéro du 22 avril 1848 de "La Voix des Femmes". L'article précise que Mmme Niboyet, se montra hostile à cette proposition.
"La République des Femmes" journal concurent, composa un hymne aux Amazones, une Marseillaise féminine :
...Tremblez, tyrans portant culottes
Femmes notre jour est venu...
Debout, Vésuviennes, debout !
On dit que Armand Marast qui redoutait plus ce "bataillon de cornettes" que vingt mille hommes armés du club Blanqui, leur accorda pour s'en débarrasser la promesse d'un salaire de soixante centimes par jour.
les membres de cette société assistaient aussi au "Club de la Montagne" qui était un cercle mixte tenu par l'ex abbé Constant et Claude Vignon, autrement dit son épouse.
*Qui écrivit bon nombre d'articles sous les pseudonymes de "Marie Noémie", et "Claude Vignon"
A SUIVRE.........
11:30 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
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14/08/2008
DES LEGIONS D'AMAZONES: LES CLUBS DE FEMMES PENDANT LES REVOLUTIONS DE 1793, 1848 et 1871
PAR BERNARD VASSOR
La notice suivante, est bien sûr limitée, compte tenu de la place accordée dans un blog, les principales informations proviennent de recherches à
la bibliothèque Marguerite Durand il y a quelques années, grâce à la patience et l'amabilité des documentalistes et de la conservatrice :
Annie metz. .........................
Les femmes de 89 furent à l'avant-garde de la Révolution. Dès le début de juillet, il y eut à Paris des mouvements de révolte contre la misère et les souffrances qui s'étaient abbattues sur le petit peuple. Michelet raconte que le samedi 3, une dame, au café de Foy, dénonça "les cocardes antinationales, et le danger public". Lundi 5, aux halles, une jeune fille, prit un tambour, battit la générale et entraîna toutes les femmes du quartier. Le 4 octobre au soir, "une femme courageuse, qui au milieu d'une foule de malheureuses créatures qui n'avaient pas mangé depuis trente heures court du quartier Sant-Denis au Palais-Royal, elle se fait jour dans la foule qui pérorait, elle se fait écouter; c'était une femme de trente-six ans, bien mise. Elle veut qu'on aille à Versailles, elle marchera en tête. On plaisante, elle applique un soufflet à l'un des plaisants. Le lendemain, elle partit des premières, le sabre à la main, prit un canon à la Ville, se mit à cheval dessus, et le mena à Versailles, la mèche allumée"
Plus tard, à partir de 1790, des centaines de clubs et de sociétés feminines furent crées dans beaucoup de villes et même villages enFrance. Citons dans le désordre : Annonay, Le Puy, Auch,. Pau, Orthez, Bayonne, Damazan, Marmande, Bordeaux qui possédait plusieurs clubs féminins, Périgeux, Cognac, Limoges (où s'illustra la fougeuse citoyenne Laferrière qui organisaun bataillon d'Amazones armées),dans le Lot et Garonne, Coutances en Normandie, Marseilles, Grenoble etc...la liste des clubs pourait constituer un volume à elle seule...
Sylvain Maréchal un des plus acharnés anti-feministe.
Plusieurs clubs furent créés par une jeune femme de Montauban Olympe de Gouges, que l'on disait illettrée.
A partir de 1791, un peu partout, dans les grandes villes de France, des femmes s'organisèrent et se rassemblèrent dans des "Clubs de femmes". Ce qui ne plut pas aux hommes du Conseil exécutif provisoire qui firent interdire de telles réunions.
L'admission des femmes dans les clubs ne fut pas du goût de tout le monde.
Une feuille "La mère Duchêne à Lyon" imprima la déclaration suivante :
"Il s'est formé un club jacobino-femelle qui a arrêté par son règlement un drapeau rouge que l'on ferait garder par l'évêque Damourette...-Je sommes, dit la mère Carpillondu club des Citoyennes dévouées-t"à la nation; et fourche ça ira ! je ne laisserons pas le monde s'éteindre fiaute de bons patriotes..."
Un autre fit imprimer toujours à Lyon une ridicule :
"Déclaration du Droit des femmes"
"Article premier- Les femmes naissent vivent et meurent avec le droit de parler. Elles sont égales en prétention à cet égard (...)
Article 17 -L'art deraisonner étant, chez la femme, un droit inhérent et imprescriptible, nulle femme ne peut en être privée jusqu'à ce qu'il ne plaise à la nature d'en faire d'autres différemment constituées.."
Les femmes lyonnaises peu de temps après, montèrent qu'elles savaient se faire entendre. Le 15 septembre, au nez et à la barbe des hommes, elles s'emparèrent de la ville, et en restèrent maîtresses pendant trois jours. Elles taxèrent les denrées, forcèrent les épiciers à ouvrir boutique et occupèrent les places et les marchés.
Des "commissaires de police féminines" veillaient à l'application des nouveaux tarifs que les autorités s'étaient vues imposer de contresigner sans moufter !
Lyon possédait plusieurs clubs féminins qui changèrent parfois de nom. En dehors des "Citoyennes dévouées à la nation", il y eut : "Les amies de la Constitution",( dont la présidente était la citoyenneCharpine,le bureau était mixte) Elles se réunaissient au n° 736 de la rue du Pas-Etroit, au coin de la rue Commarmot)-"Les Amies de la Liberté et de l'Egalité", présidente, la citoyenne Charton, -"Les Amies de la République"
C'est ainsi que l'on peut lire dans le bulletin de la Convention nationale du 19 au 26 janvier 1793, un article consacré à un club féminin à Lyon :
Club de femmes à Lyon(1793).
"Rien ne seroit plus édifiant, plus utile même qu'un cercle de bonnes mères de famille du même quartier, se réunissant
chaque jour à une certaine heure, leurs enfans sur les genoux, & de l'ouvrage à la main. Qu'elles se consultent réciproquement sur les devoirs de leur état, qu'un citoyen père de famille, vienne chaque jour leur faire part des évènements de la journée & leur lise les lois nouvelles décrétées par l'assemblée nationale, il n'y auroit rien à dire à cela, c'est tout naturel. Mais que penser de ce club de femmes qui vient de s'ouvrir à Lyon ? Assirément nous sommes les premiers à rendre hommage à la pureté des intentions de ces bonnes citoyennes; mais pourquoi s'être donné une présidente ? Pourquoi tenir des séances en règle ?
Pourquoi un registre des procès-verbaux des séances ? Passe encore pour l'hymne à la liberté qu'elles chantent d'ordinaire avant de se séparer; mais pourquoi inviter les trois corps administratifs, département, district & municipalité, à assister à la tenue de leur assemblée ? Pourquoila présidente Chareton & la citoyenne Charpine s'adressent-elles aux magistrats, pour inviter l'évèque l'Amourette à leur composer un nouveau cathéchisme plus à l'ordre du jour ? Est-il un décret qui oblige les mères de famille à faire apprendre à leurs enfants ? (...) Une mère de famille a-t-elle besoin de livres pour éduquer ses enfants ? Le ppère n'est-il pas là pour partager l'éducation des siens ?" écrit indigné le chroniqueur lyonnais pour conclure pus loin la main sur le coeur :
"Au nom de la patrie (...)au nom des bonnes moeurs domestiques dont les clubs de femmes sont les fléaux, nous conjurons les bonnes citoyennes de Lyon de rester chez elles, sans s'inquiéter du cathéchisme de l'évèque Lamourette.
Nous les conjurons de réfléchir au tort qu'elles causoient sans s'en douter à la République, si chaque bourgade de France alloit les iliter. Il y auroit partout des clubs & nulle part bientôt de bons ménages bien tenus.
(Avis aux femmes formant un club dans la ville de Dijon).
Les clubs une fois inerdits, laissent place à une société des "Femmes Révolutionnaires"dirigée par une fille courageuse et éloquente Rose Lacombe.Elle s'attira la haine de Robespierre et des jacobins, et aussi d'autre part des poissardes dames de la halle, qui étaient en majorité royalistes, qui fesaient porter la responsabilité de la baisse de leur commmerce aux sociétés de femmes, qui, habillées en homme et armées se promenèrent dans les halles et injurièrent les poissardes. Celles-ci se précipitèrent sur elles, et plus robustes de constitution, elles appliquèrent une "indécente correction" aux envahisseuses, à la grande joie malsaine des hommes présents.
.......
On trouve dans une feuille révolutionnaire (masculine) une observation d'une femme sur "La société des citoyennes révolutionnaires :
"S'il manquait quelque chose à Paris, la surveillante de la République, c'est sans contredit, une association de femmes, telle que celle qui vient de se former, où les femmes après avoir rempli leurs devoirs domestiques, vont apprendre à être républicaines de moeurs et de principe (...) Cette société fut à peine formée qu'elle fut en buttee à toutes sortes de calomnies; il est vrai qu'elle débuta bien mal, en arrêtant qu'elles porteraient toutes la cocarde nationale et en invitant par une adresse aux quarante huit sections, du 12 mai toutes les citoyennes qui sentaient tout le prix de la liberté de les imiter; invitation qui fit pleuvoir sur elles tous les blasphèmes que l'on puisse imaginer de la pârt de ces êtres ignorans et serviles de leur sexe, qui sont abrutis dans les préjugés, elles n'ont eu, pendant longtemps que ces individus méprisables pour ennemis; mais le caractère de cette société et les principes invariables qu'elle professe, lui en ont fait bien d'autres, ce sont les hommes qui s'aperçoivent qu'à mesure que les femmes s'éclaireront, leur despotisme marital disparaîtra (...) ils ont beau faire, les femmes commencent à voir qu'elles ne
sont pas faites pour être plus avilies qu'eux(....)
Sa conclusion est la suivante :
"A mon avis, les femmes qui ne sont pas dans les bons principes, sont aussi dangeureuse que les hommes; c'est pourquoi j'invite la société des républicaines révolutionnaires à mettre cet objet à l'ordre du jour dans ses délibérations"
Une autre femme, dans une adresse à l'assemblée, demande :
"La permission de nous procurer des piques, des pistolets & des sabres, même des fusils pour celles qui auroient la force de s'en servir, en nous soumettant aux règlements de police"
Premier Comité provisoire des femmes pendant la Commune de Paris
Document inédit, iconographie B.V., Archives nationales Guide des Sources du mouvement Communaliste, La Documentation Française 2007
Archives de Paris.
A suivre........
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09:50 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : Jeanne Deroin, Désirée Gay, Pauline Roland | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
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Digg
13/08/2008
LES DOMICILES D'HENRY MURGER
Par Bernard Vassor
Rue Henry Murger à Marlotte
Au cimetière Montmartre, sous la protection de la Muse Erato
...........
Ses dernières paroles :
Pas de musique,
Pas de bruit,
Pas de bohème
...
Les domiciles d’Henry Murger :
Louis-Henry Murger a vu le jour dans la loge de concierge tenue par son père qui était tailleur d’habits le 27 mars 1827. Fils de Gabriel Murger et de Henriette Tribou, couturière. demeurant 17 rue Saint Georges (ancienne numérotation, la partie allant de la place à la rue de Chateaudun n’était pas lotie ) l’enfant fut baptisé à l’ancienne église Notre-Dame-de-Lorette, à l’angle de la rue Neuve-Coquenard (Lamartine) et de l’emplacement de la rue Milton qui n’était pas encore percée, donnant également sur la rue du faubourg Montmartre. La maison construite par l’architecte Bellanger fut démolie pour faire place aux dépendances de la synagogue de la rue de la Victoire. D'après Eugène de Miercourt, Pauline Garcia habitait là, et "faisait danser l'enfant sur ses genoux"C’est dans un tronçon de la rue Taitbout (aujourd’hui) que la famille s’installa ensuite. A l’époque, entre la rue de la Victoire et la rue Saint Lazare, cette ruelle s’appellait rue des Trois frères. Au numéro 9 d’alors (aujourd’hui 61 rue Taitbout). Etienne de Jouy, l’auteur de "l’Ermite de la Chausée d’Antin" habitait tout près au 11. A l’école élémentaire, il devint l’ami d’Eugène Pottier. Il rencontra 81 rue d’Enfer (rue Bleue aujourd'hui) les frères Desbrosses qui y avaient un atelier. C’est là que se rencontrèrent les premiers futur « Buveurs d’Eau ».Etienne de Jouy le recommanda à un voisin, un certain comte Tolstoï (aucun lien avec Léon) logé à l'hôtel de Montmorency, au service duquel il entra comme secrétaire. En 1838, il s’installe au 6 rue Monsigny au sixième étage, sa fenêtre donnait sur le théâtre Ventadour. Puis, avec son ami Lelioux il occupa une mansarde rue Montholon, puis au 1 et 3 rue de la Tour d’Auvergne (n’existe plus). C’est là qu’eurent lieu les premières réunions des « Buveurs d’eau ». Il fit son premier séjours à l’hôpital Saint-Louis dans une salle commune de cent lits, pour y soigner une maladie qui ne lui laissera peu de répit jusqu’à sa mort. A sa sortie, il habita un appartement rue de Vaugirard avec Champfleury. Il fit la connaissance de Schaunard dans un atelier où celui-ci habitait avec Nadar et Salmon au 56 rue de la Harpe.
Après une brouille avec Champfleury, il retourna travailler chez Tolstoï, et trouve un logement 92 boulevard Pigalle (bld de Clichy) .
Tous les jours, il se rendait au Café Momus 15 rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerrois, où toute la bande menait la vie dure au patron qui s’appellait Louvet. On y rencontrait parfois Pierre Dupont, Gustave Mathieu, Privat d’Anglemont (encore lui !) Déménageant sans cesse « à la cloche de bois » rue des Canettes à l’hôtel Merciol au premier étage, puis 71 rue Mazarine (l’enseigne indiquait : « Tenu par Hautemule » Proudon habitait une chambre au-sessus de celle de Murger), il fréquentait l’Estaminet Belge,
le Café de la Rotonde quand il apprit que « Mimi » hospitalisée à la Pitié était au plus mal. La religieuse de la salle Saint Charles (lit N°8) lui annonça sa mort.
Le registre de l’hôpital, indique :
A la date du 9 avril 1848, le décès à trois heures du soir de « Lucile Louvet », agée d’environ 24 ans, fleuriste, native de Paris, habitant 58 rue du faubourg Saint Denis.
Entrée le 6 mars 1848, tuberculeuse.
Peu après, Murger entra une nouvelle fois à l’hôpital Saint Louis pour y soigner un « purpura ». qui ne lui laissa que peu de répit jusqu’à sa mort.
Il tenta en vain de faire jouer une pièce chez "Tournemine" le gérant du Théâtre du Luxembourg qui lisait les pièces que les auteurs lui présentaient, pendant qu'il vendait les contremarques, et inyerrompait ses lectures pour aboyer le programme de la soirée.
Il continua la publication sa série en feuilleton des Scènes de la Bohème qui dura quatre ans, du 9 mars 1845 au 21 avril 1849. A sa sortie, il alla vivre rue Touraine Saint Germain (Dupuytren) puis rue de Touraine.
C’est là paraît-il que Théodore Barrière* vint le trouver pour lui proposer d’adapter au théâtre le livre de Murger qui venait de paraître « les Scènes de la Vie de Bohème ». Barrière, une fois la pièce terminée, alla la présenter à Morin qui refusa, puis, le beau Thibaudeau-Milon, ayant repris la diection des Variétés lut la pièce et accepta de la présenter au théâtre du boulevard Montmartre.
Le jour de la première, on était alors en pleine épidémie de choléra, tous les amis et personnages du roman, même le président de la République, le prince Napoléon assistèrent à la représentation.
Schanne (Schaunard)
Jean Wallon (Colline)
Lazare et Tabar, (Marcel)
Les frères Bisson,
Les Desbrosses (Christ et gothique)
Léon Noël,
Karol
Champfleury,
Banville,
Auguste Vitu,
Antoine Fauchery
Baudelaire
Nadar
Il se rendait dans la forêt de Fontainebleau à Marlotte, à l'auberge du Père Antony, où il rencontra Renoir, les Bichons (Goncourt), Schanne, et l'étrange Cabaner.
Le 11 rue Véron estcertainement l’avant dernier domicile de Murger.
Alfred Delvau en donne la description suivante :
« C’était un nid perdu au fond d’un ces jardinets comme on en trouve plus qu’à Montmartre. Vous habitiez là depuis quelques années, et vous projetiez d’y rester longtemps encore, lorsque il y a un mois, une fantaisie vous venant, vous aviez déménagé pour aller je ne sais où**, puis à la Maison Dubois » (…) »Nul autre que vous du reste ne pouvait habiter ce logis étrange, où l’on étaitsecoué l’hiver par les tempêtes qui des hauteurs de Montmartre, s’abattaient en aboyant sur Paris (…) L’autre soir je regardais vos deux fenêtres, -placé à celle de la maison voisine habitée par un de mes amis et des vôtres Alexandre Pothey (…)Votre chambre était louée à des inconnus. D’autres allaient monter désormais ce pittoresque escalier suisse que vous aviez descendu le mois dernier ».
Transporté à l'hospice Dubois 200 rue du faubourg Saint Denis le 26 janvier, il est mort le lundi 28 janvier à 10 heures et demie du soir.
*Alexandre Schanne prétend que Murger demeurait alors rue Mazarine.
Théodore Barrière avait la réputation de s’absinther beaucoup. Il reconnut lui-même que pour s’étourdir de ses craintes, il en buvait dix verres avant dîner.
**C’est au 16 rue Neuve-des-Martyrs, devenue la rue Morée et aujourd’hui la rue Manuel
A SUIVRE........
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UN COMPTE RENDU D'UNE VISITE A FECAMP, PAR ALAIN POUILLARD
ALAIN POUILLARD
Je suis venu, de Reims, pour la promenade littéraire à Fécamp " sur les pas de Maupassant et de Lorrain,organisée par "Patrimoine de Fécamp, ville d'Art et d'histoire".
Une vingtaine de personnes attendaient la conférencière au Palais Bénédictine.
Ce fût plutôt une promenade sur le passé de Fécamp : très peu de choses sur Maupassant
( sa mère avait une villa au-dessus du port ) et rien sur Lorrain. A la visite de la bibliothèque ( don d'un anonyme ), j'ai demandé si il existait un fonds Lorrain : non, uniquement quelques exemplaires .
Pour information, j'avais été informé de cette visite par Noëlle Benhamou, de "Maupassantiana",
et j'ai d'autres infos par Bernard Vassor, de Paris, avec son association " Autour du Père Tanguy ".
Pour ma part, je m'intéresse à la littérature Française de le 2e moitié du XIXe siècle : Rimbaud, Verlaine,Cros, avec une prédilection pour des " artistes" de Reims: J L Forain et Achille Laviarde, roi de Patagonie
Compte-rendu de mon voyage au pays de Caux : 11 et 12 aout 2008.
..................
Etretat : visite du clos Lupin : très bel endroit, beaucoup d'idées pour illustrer les aventures d'Arsène Lupin, beau musée, personnel accueillant. L'aiguille creuse nous attend toujours, de la plage de galets. Fécamp : rendez-vous le 12 au Palais Bénédictine : une vingtaine de personnes attendent la conférencière, charmante. Ce fût plutôt une balade sur Fécamp qu'autre chose : très peu sur Maupassant ( il s'intéressait à la psychologie au détriment des réalisations de la ville ? ). A la bibliothèque, don d'un anonyme, magnifique avec son échelle gigantesque, j'ai demandé si il existait un fonds Lorrain : non ! fut la réponse, uniquement quelques exemplaires. Devant l'entrée de l'église où se trouve le " Saint Sang" se trouvait une affichette sur cette promenade avec une caricature de Jean Lorrain. Rien d'autre à Fécamp sauf : au Palais Bénédictine : l'affiche sur l'expo Maupassant au Manoir du Castel et une agence immobilière qui a pris le nom de " Mot passant" ( ! ) J'oubliais : à Etretat, on m'a annoncé la construction prochaine d'un musée Maupassant. Quand j'en référais à l'office de tourisme il me fut répondu :
- "Nous ne sommes pas au courant, la mairie ne nous a pas prévenu". Mais tout cela va se faire, s'améliorer : Paris ne s'est pas fait en un jour.... .....................
J'ai adressé un mot du même modèle aux amis de Jean Lorrain, avec copie à l'ami Bernard Vassor.
A quand une vraie journée sur les écrivains Normands, avec de joyeux organisateurs motivés ?
(Actuellement, Noëlle Behamou du site: Maupassantiana est en congé jusqu'en septembre)
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11/08/2008
FELIX-ARMAND JOBBE-DUVAL
PAR BERNARD VASSOR
"Les Hommes d'Aujourd'hui", fondé par Félicien Champsaur.
Attendez la suite avant de savoir pourquoi, un peintre plutôt "académique" trouve place sur le blog du Père Tanguy !
Félix Armand Jobbé-Duval(1821-1889, élève de Delaroche. Républicain convaincu, il entra en politique dès son arrivée à Paris. Il se trouva mêmé à l'affaire de la rue Saint-Denis provoquée par Barbès et Blanqui. Il prit part activement à la révolution de 1848, le 14 février, il était sur les barricades de la rue Rambuteau. C'est lui, qui sur les instructions de Lamoricière donna au Panthéon l'ordre aux troupes de rentrer dans leurs casernes.
La notice des Hommes d'Aujourd'hui" signale "qu'il remisa alors son fusil pour reprendre ses pinceaux".
Pas pour très longtemps, le coup d'Etat de décembre 1851, lui fit reprendre les armes avec ses camarades de l'atelier de la rue Saint-Lazare. Les troupes du prince devenu empereur eurent raison du petit nombre de rebelles.
Jobbé-Duval se retira encore provisoirement de la vie politique, pour y revenir à la fin de l'Empire où Corbon, le maire du XV° arrondissement l'appela pour le seconder dansl'organisation de la Garde nationale de sa circonscription. Il fut élu premier adjoint au maire du XV°.
Le 18 mars 1871, il lutta contre le Comité Central de la Garde nationale et fit front avec la mairie du deuxième ( et les partisans de l'Ordre) arrondissement pour empêcher les élections. Puis après l'attaque de cette mairie, il consentit avec l'accord de Thiers, aux élections qui élirent les membres de la Commune de Paris. Membre de la Ligue des Droits de Paris, il fut du nombre des conciliateurs qui ne firent que faire gagner du temps à l'offensive versaillaise.
Du nombre de ceux qui au sein de la Commission administrative des Beaux-Arts de la Ville de Paris qui firent adopter au concours la reconstruction de l'Hôtel de Ville en 1874.
Son oeuvre est surtout représentée dans des églises, La Trinité, les plafonds de la cathédrale de Rennes, l'Hôtel de Ville de Paris. Il a également illustré les oeuvres de la comtesse de Ségur...
D'après Emile Bernard, ce serait lui qui aurait conseillé à Gauguin de se rendre à Pont-Aven pour peindre et recommandé la pension Le Gloanec.
Emile Bernard raconte aussi (ce qui est faux) queJobbé-Duval, franc-maçon, serait intervenu pour faire libérer le père Tanguy emprisonné sur un ponton à Brest pour fait d'insurection armée. Le père Tanguy était pendant le siège de Paris et la Commune de Paris, garde au soixante-quatrième bataillon à Montmartre à l'emplacement actuel approximatif de la basilique. Ce qui fait que depuis cent ans, tous les historiens répètent la même scie !
J'ai dans un ouvrage sur la Commune de Paris fait publier un document faisant partie d'un dossier du Conseil de Guerre qui démontre que Julien Tanguy a effectué la totalité de sa peine, d'une part. D'autre part, Jobbé-Duval n'eut son tablier de Maçon*, dans une loge alsacienne qu'en 1873, c'est à dire bien après la condamnation dudit Julien Tanguy.
Source :
Archives du Grand Orient de France, et d'André Combes historien de la Franc-Maçonnerie AU XIX ème siècle
15:05 Publié dans Les peintres | Tags : jobbe-duval, gauguin, delaroche, blanqui, armand barbès, grand orient de france | Lien permanent | Commentaires (1) | | |
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