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19/08/2008

DES LEGIONS D'AMAZONES SUITE : CLAIRE LACOMBE, UNE ENRAGEE DISCIPLE DE JACQUES ROUX "UNE FEMME LIBRE...."

PAR BERNARD VASSOR

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Entrée du Club des Jacobins
C'est le 23 février 1793 que quelques femmes révolutionnaires, demandèrent aux Jacobins, d'obtenir le salle des Quatre-Nations pour tenir une réunion de protestation contre les accapareurs et les agioteurs. Les Jacobins refusèrent cette salle, mais leur allouèrent la salle de la "Société fraternelle des deux sexes". Ces amazones se réclamaient indirectement du parti des "Enragés", (nom donné par Marat à un parti d'agitateurs de sections, parmi lesquels Jacques Roux,ancien prêtre de la paroisse Saint-Nicolas avant la révolution, surnommé le "curé rouge", lui-même se disait l"Le Prédicateur des sans-culottes"  ) dont elles épousaient le programme de la tendance Jacques Roux
Claire Lacombe,lorsqu'elle arriva à Paris était une petite actrice de province. Elle s'était produite à Marseille et à Toulon.
Après avoir obtenu son paseport pour Paris, elle alla s"installer 43 rue Neuve-des-Petits-Champs (numérotation ancienne)avec une amie Justine Thibaud. le 25 juillet 1793, elle alla à l'Assemblée législative pour demander un 37eebfe7031f6c604b23dc3d5d1f76b2.jpgengagement dans l'armée. Le Président la remercia pour son courage, mais n'a pas donné suite à sa demande. Le "Moniteur de la République" nota brièvement :
"Une jeune citoyenne vient d'offrir de combattre de sa personne les ennemis de la patrie".
Claire Lacombe naquit à Pamier en 1765, certain historiens la prénomment Rose. Arrivée à Paris, déguisée en amazone, elle vint à l'Assemblée législative où elle demandait la destruction de tous les tyrans. Après sa diatribe, le président de séance Viénot de Vaublanc, sous le charme (Claire était très belle*) lui répondit : "Madame, plus faite pour adoucir les tyrans que pour les combattre, vous offrez de porter les armes de la liberté. L'Assemblée nationale applaudit à votre patriotisme et vous accorde les honneurs de la séance"
Elle était à l'époque la maîtresse d'un certain Jean-Théophile Leclerc, "enragé lui- même" qui peu après la remplaça (et l'épousa,) par une ancienne charcutière Pauline Léon qui fut introduite au club des Cordeliers. En accord avec Claire Lacombe, elles fondèrent le "Club des Citoyennes républicaines".Claire avait alors 28 ans. Pauline Léon fut la première présidente de ce club, lui succédèrent les citoyennes: Rousseau, Champion, Lecointre. Claire Lacombe fut la dernière.
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Le club des "Citoyennes révolutionnaires" réclamèrent aux Jacobins l'enfermement des femmes de mauvaise vie ou bien suspectes d'aristocratie. Blessée au poignet pendant la journée du 10 aût; elle reçut un couronne civique. Elle réclama dans une séance aux Jacobins l'arrestation immédiate de tous les aristocrates et de leurs familles, et prit une part active à la destruction des Girondins en demandant la création de tribunaux révolutionnaires dans toutes les sections. Elle demanda également d'armer toutes les femmes patriotes et de les organiser pour combattre "les brigands de la Vendée". Au sein de la "Société des femmes Révolutionnaires" un parti influent de femmes prit le parti d'attaquer les présidentes Léon et Lacombe. La Socité démanagea, et alla s'installer dans une salle de l'ancien charnier Saint-Eustache (entre l'église et la rue du Jour).
Après l'assassint de Marat, Roux et Leclerc prirent la succéssion du journal "L'Ami du Peuple". Cherchant à accaparer la mémoire de leur ancien adversaire, le "Club" décida d'élever à ses frais un obélisque à la mémoire de l'homme à la baignoire historique qui fut transportée dans une processioon, les femmes eurent l'honneur de porter sur un brancard, la table, l'écritoire, la plume et le papier dont Marat se servait..
Attaquée de toutes parts Roux et Claire Lacombe qui avait oser attaquer Robespierre en l'appelant "Monsieur Robespierre", crime qui pouvait conduire au "rasoir national". Le 25 octobre, les plus enragées des révolutionnaires du club, avec à leur tête Claire Lacombe, en pantalons et coiffées de bonnets rouges patirent en expédition pour "sans-culotter" les marchandes de la halle du marché des Innocents. Elles furent accuilies par des quolibets et des injures. Six mille personnes vinrent prêter main-forte aux poissardes qui s'emparèrent des meneuses, Marie Lacombe en particulier, et leur firent subir un traitement humiliant. Le fouet, on ne dit pas sur  quelle partie du corps de ces femmes, mais les historiens le laissent entendre, puis on les recouvrit de boue. On peut lire dans "Le Moniteur" :
"Les citoyennes du marché Saint-Innocent déclarent que toutes les violences et les menaces ne les forçaient pas de prendre un costume qu'elles honoraient mais qu'elles croyaient devoir ètre réservé aux hommes (...) On s'est livré envers quelques unes de ces femmes oisives et suspectes soi-disant jacobines, d'une société soi-disant , prétendue révolutionnaire,, à des voie de fait que la décence devrait proscrire (...) PLusieurs de ces femmes ont pu être égarées par excès de patriotisme, mais d'autres, n'ont été conduites que par la malveillance".
Jacques Roux fut mis une première fois en accustation, Claire prit courageusement sa défense. Elle s'attira les foudres de jacobins, des hébertites, de toutes les ligues anti-féminines, du farouche Prudhomme du journal "La Révolution de Paris" pourfendeur de tout ce qui portait jupon, des clubs de femmes concurentes. Le 29 octobre, le club était à l'agonie. Fabre d'Eglantine dans une séance à la Convention, fit dans un dicours la critique de ces sociétés "de ces grenadiers femelles"
Louise Lacombe disparut de la scène politique jusqu"au 2 avril 1794 où elle fut arrêtée à la suite de dénonciations en compagnie de Pauline Léon. Elle avait repris son métier d'actrice et devait se produire au théâtre de Dune-Libre (Dunkerque) et demeurait toujours à la même adresse rue Neuve-des-Petits-Champs. On lui fit grief d'avoir donné des propos contre Robespierre, motif sufisant pour l'envoyer sur la bacule républicaine !
Une ancienne compagne du Club des Femmes Révolutionnaires, la citoyenne Capitaine mit en vain tout en oeuvre pour obtenir sa libération. Pendant sa longue détention, elle adressa de nombreuses demandes de libération qu'elle signait ironiquement "Lacombe, femme libre
Libérée le 3 fructidore an III, oubliée de tous, elle disparut de la circulation, et tout le monde ignore ce qu'elle est devenue.
* D'après son  signalement, elle mesurait cinq pieds deux pouces (comme Balzac) et possédait des yeux et des cheveux bruns et une grande bouche.
Sa beauté est signalée même par ses adversaires les plus féroces, tantôt on la disait imposante, tantôt gracieuse, suivant les penchants de chacun.