08/01/2011
Le cabaret de la mère Saguet, de Gérard de Nerval à Alexandre Schanne
Par Bernard Vassor
"La bohême n'a rien et vit de ce qu'elle a.
L'Espérance est sa religion,
la Foi en soi-même est son code,
la Charité passe pour être son budget.
Tous ces jeunes gens sont plus grands
que leur malheur, au-dessous de la fortune
mais au-dessus du destin."
Balzac : Un prince de Bohème
Situé dans la plaine de Vaugirard, après la barrière du Maine, au pied du Moulin de Beurre, le Cabaret de la mère Saguet était fréquenté par des écrivains, des peintres, et des chansonniers du Caveau. Ils chantaient à tue-tête et vidaient des litres et des bouteilles de champagne frelaté. Le cabaret était situé aujourd'hui à l'emplacement approximatif aujourd'hui de la rue du Moulin Vert.
Le peintreCharlet avait conduit là son élève Poterlet, qui ne supporta pas longtemps ce régime. Raffet, y crayonna ses premiers dessins et Davignon (qui s'est suicidé en se jetant d'un échafaudage de la statue de la place du Châtelet) le plus fameux peintre en lettres et attributs que l'on ai connu depuis l'invention des enseignes. le minuscule Adolphe Thiers et Mignet son compère, du temps de leur jeunesse parisienne figurèrent parmi les plus assidus. L'été, se réunissait la Société des Joyeux qui se transportait en hiver à Paris chez le marchand de vin traiteur Guignet, 59 rue de Sèvres, au coin de la rue Saint-Placide et prenait le nom de Société des Frileux dont un extrait des statuts (dont le président était Jean-Victor Billioux) stipule : "Pour entretenir leur douce et franche confraternité, les Frileux ont leurs petites soirées les mardi, vendredi et samedi. A sept heures, le vin sur la table et le piquet à quatre.- Un sou la marque.- Qui touche mouille.- Les non-joueurs payent autant que ceux qui ont pris le plus de marques (...) A dix heures un quart, on arrête les frais des opérations de la Société, toutes expressément au comptant"
Bien sûr, nous donnerons la vision de Gérard de Nerval sur le Cabaret de la Mère Saguet
RECTIFICATION
Grâce aux informations fournies par un lecteur de cet article (voire les commentaires)
voici, ci-dessous la localisation de la rue du Moulin de Beurre sur un plan de Paris de 1860
10:34 Publié dans La bohème littéraire | Tags : nerval, raffet, moulin de beurre, davignon, charlet, poterlet | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
29/12/2009
Rue des Martyrs, deux brasseries peu ordinaires !
La Brasserie des Martyrs fut ouverte par un certain Schoen, qui fit rapidement faillite. Un sieur Bourgeois qui lui a succédé, lui donna une certaine notoriété en modifiant la décoration de l’établissement (criardes aux yeux de certains) et qui devint bientôt le lieu de rendez-vous de tous les artistes, les peintres les plus divers, comme Alfred Stévens, Yan d’Argent, les "ingristes"et les coloristes s’opposaient avec violence à celui qui allait vite devenir le maître des lieux était Gustave Courbet.
En ce temps là Montmartre était considéré comme un pays à part, encore boisé, on y voyait des tonnelles recouvertes de chèvrefeuille, et on y cultivait des radis roses. Trois acacias et un noyer plusieurs fois centenaire peuplaient le lieu. Certains historiographes, situent le "Cabaret de La Belle Poule" au bas de cette rue. C'est un nommé Alexandre Guérin, qui était le patron supposé de ce cabaret artistique et littéraire, une superbe femme y trônait au comptoir.Elle était courtisée par le critique tant redouté, Gustave Planche, accompagné souvent de Théodore de Banville, de Catulle Mendès de Baudelaire, Glatigny. Emile de la Bédolière l'a célébrée ainsi :
"Notre frégate de son rang
N'appréhende plus de descendre
Le patron est un conquérant ,
Il porte le nom d'Alexandre;
Mais tant de mets sont engloutis,
Tant de vin dans nos gosiers coule,
Qu'on va ressentir du roulis
A bord de notre Belle Poule."
Les artistes étaient à l'abri des recors (chasseurs de primes) de l'abbaye de Clichy (prison pour dettes) qui n'aimaient pas s'aventurer dans ce lieu de "non droit" . La rue était très bruyante avec ces dizaines d'ateliers de forges, à marteaux, à roues tournantes qui mélaient leurs bruits aux marchands ambulants. Beaucoup de petites maisons, de garçonnières de crèmeries peuplaient la rue des Martyrs.
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L'entrée de la brasserie des Martyrs paraissait très étroite, (la moitié de la largeur actuelle du magasin qui est aujourd'hui au 7 rue des Martyrs) Divisée en plusieurs salles dont l'une, sous un plafond bas, deux rangées de tables de marbre blanc grouillait dans un brouhaha tumultueux, des hommes et des femmes buvant et fumant tout en jouant au domino. Une salle était réservée aux gens de lettres et artistes en tous genre, se livrant à des joutes verbales.
Les tables situées près des entrées rue des Martyrs et Notre-Dame-de-Lorette étaient occupées par des souteneurs, le nez collé aux vitres pour surveiller leurs "gagneuses"
Lisez la description dun chroniqueur de l'époque : "Une grande porte vitrée qui s'ouvre à deux battants. Entrez.Vous voilà sur le seuil d'un immense boyeau si long qu'il n'en finit plus (...) en réalité, c'est une salle de deux cents mètres (l'auteur, même si il n'est pas marseillais exagère beaucoup, la distance de la rue des Martyrs et la rue Notre Dame de Lorette est d'une trentaine de mètres au grand maximum) Par un bout, elle touche à la rue des Martyrs et par l'autre bout, elle touche à la rue Notre Dame de Lorette. (...) Aux murs on ne voyait ni fresques emblématiques, ni dorures, ni ornements de toutes sortes. Prèsdu comptoir où s'asseyaient deux dames d'Alsace, blondes et rieuses, l'oeil s'arrêtait sur une naïve peinture représentant "le roi Gambrinus" soulevant un énorme verre débordant de bière écumante, qu'il se disposait à approcher de ses lèvres. C'était l'enseigne de l'établissement."
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Manet y venait souvent avec son cousin le commandant Lejosne (militaire républicain voisin de l’avenue Trudaine, en disponibilité depuis le coup d’état du 2 décembre et de son ami Charles Baudelaire. Un personnage un peu bizarre, ancien élève de l'École Normale, Eugène Potrel, se vantait d'être collectionneur de gifles !!! qu'il provoquait, et auquelles il ripostait par cette phrase : "Et surtout monsieur, , ne vous vantez jamais de m'avoir souffleté !"
Des écrivains, Champfleury, Philibert Audebrand, Louis Desnoyers, le président de la Société des Gens de Lettres, des musiciens, des hommes politiques, et Jules Andrieux le futur communard responsable de la commission administrative firent de cet endroit le plus tumultueux établissement du quartier. Pierre Larousse, Pierre Dupont le chansonnier poète auteur de l’immortelle chanson « Les Bœufs » y venait avec le chef d’orchestre de l’Elysée Montmartre Olivier Métra. Le docteur Gachet y côtoyait Renoir, Boudin, Monet et bien sur Henri Mürger Aurélien Scholl, Alphonse Daudet, Jules Vallès et Charles Monselet. On pouvait aussi y rencontrer un poète, les yeux pleins de flamme, tonitruant et rugissant, crachant avec talent sa haine de la société, tel était Léon Bloy, qui avait par patriotisme servi avec courage dans les "Francs-tireurs".
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( au numéro 11, un restaurateur, Alexandre Malingue figure dans les annuaires des archives de Paris,de 1845 à 1865.)
12:33 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
28/01/2009
Un spectacle au temps de "La Bohème" chez des Buveurs d'Eau
Par Bernard Vassor
11:18 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
06/01/2009
LE THEATRE BOBINO
Par Bernard Vassor
Bobino ou le spectacle des petites fortunes :
Le thèâtre Bobino, appelé aussi Théâtre du Luxembourg, 6 rue de Fleurus.
C'est en 1812 que le bonimenteur, clown et acrobate Saix, dit Bobino, ouvrit d'abord dans une baraque en bois et torchis de plâtre, ce qui allait devenir le Théâtre Bobino au Luxembourg. Où l’on pouvait voire et entendre des pièces immortelles comme : "V’lan ça y est", -- "Tire-toi d’là" —"Paris qui danse ! " C’était un théâtre d’étudiants fondé en 1819, qui était tenu par le surnommé Bobineau, propriétaire directeur omniprésent, ayant le don d’ubiquité, souffleur, acteur et aboyeur, faisant en même temps, caissier et des lectures de pièces de jeunes acteurs, le matin qui étaient jouées parfois le soir.
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Henri Murger étant venu lui demander un jour de faire jouer une de ses pièces, il fut reçu à l'accueil par "Bobineau" qui lui demanda de lui lire son texte pendant qu'il distribuait les contremarques et plaçait les spectateurs ! Le théâtre fut détruit en 1868. Le prix des places variait de 8 à 16 sous. Le théâtre présent sous la restauration ferma ses portes à la fin du second empire.
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Charles Monselet en donne la description suivante : EXTRAITS : "Ceux de ma génération se souviennent encore de ce petit édifice situé à deux pas d’une des portes du jardin du Luxembourg, dans la rue de Fleurus, où se balancent quelques arbres oubliés ou tolérés, gaieté des pavés.La façade, qui affectait un petit air de temple, était décorée de bas-reliefs mythologiques, et de deux bustes qui devaient bien être Racine et Lafontaine.Au devant de cette façade, un modeste parterre où fleurissait quelques lilas. Et tout cela gentil, calme et amusant. Le café à côté.(…) Ce n’était pas que Bobino fût un théâtre merveilleux. De mon temps, il était éclairé avec des quinquets. Je n’ai jamais pu définir ce qu’on y jouait : c’était peut-être des vaudevilles, c’était peut- être des drames, tout ce que je sais, c’est que plusieurs de nous-des sournois de cabinets de lecture- s’aventuraient à porter des pièces à Bobino. Théodore Barrière a commencé de la sorte. Le directeur avait une robe de chambre.(…)Une fois placé, on s’interpellait d’une loge à l’autre ; on enjambait les banquettes. La marchande (Henriette) allait et criait : »Orgat, limonade, sucre d’orge ! ».
(...) Ecoutions nous les pièces de Bobino ? Je ne m’en souviens plus guère ; nous nous contentions de répéter en cœur les refrains des couplets.(…) Les actrices avaient leurs partisans : elles étaient parfois jolies, avec le talent du diable.
Après le spectacle, on soupait souvent les commencements du mois chez Dagneauou chez Pinson, les autres jours à partir du dix, dans nos chambres, tout modestement. Un pâté pris chez le charcutier, quelques bouteilles sous le bras, on montait l’escalier en chantant.(…) Mes souvenirs de Bobino m’entraînent malgré moi. Je cède à la ronde des regrets, aussi fascinante que la ronde de Willis. Que veux-tu ! on s’attache à des choses, à des murs, à des herbes"
*Alfred Delvau, je crois ? (on ne prête qu’aux riches)
*Nicholas Brasier (1783-1838): Chroniques des Petits ThéatresRouveyre et Blond 1883, Bobino est cité page 433
10:06 Publié dans La bohème littéraire | Tags : alfred delvau, charles monselet, saix dit bobino, chez dagneau | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
29/08/2008
LE BUSTE DE SCHAUNARD
PAR BERNARD VASSOR
11:07 Publié dans La bohème littéraire | Tags : Alexandre Schanne, Murger, Champfleury, BLEU | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
07/08/2008
HARRY ALIS, FONDATEUR DE NOMBREUX JOURNAUX, AMI DE MAUPASSANT, HYDROPATHE DE LA PREMIERE HEURE
PAR BERNARD VASSOR
Mise à jour le 7 août 2008
Mort à trente huit ans sur un billard du restaurant le Moulin Rouge, sur l'île de la Grande Jatte, le 1 mars 1895.
Un éditeur courageux aurait le mérite de faire redécouvrir cet écrivain injustement méconnu.
Rien que l'ouvrage dont est reproduite la page de faux-titre, donne la preuve des qualités peu communes de cet écrivain malchanceux.
Dans un chapitre intitulé Genie posthume, l'auteur dans un récit que l'on croirait écrit par Edgard Poë en proie au délire le plus sinistre, raconte une expérience scientifiquedestinée à démontrer avec un luxe de détails que la tête d'un guillotiné pouvait vivre après deux minutes et demie au moins après la section. *Un médecin, le docteur Ralph Verly, utilisait pour cela les moyens les plus modernes que n'avait pas pû utiliser le siècle précédent le docteur Cabanis. La photographie pour témoigner de l'instant ultime, l'appareil étant actionné par un procédé mécanique ingénieux prenait des images pendant deux minutes et demie et accusait des clignements d'yeux. Le phonographe ensuite pour enregistrer la parole du supplicié :
SOUFFRE PAS....SECOUSSE ENORME....MAL AU COEUR....
Un appareil penthographique avait "en caractères viollâtres extravasés" transmis sur une plaque une phrase d'abord nettement tracée, puis finie dans utremblement : J'ECRIS APRES LA SECTION DU...
...............
Plus stuféfiant encore le chapitre intitulé : "Les Cinq sens".
Dans ce chapitre que l'on croirait écrit aujourd'hui, décrit minutieusement ce qui n'avait pas de nom à l'époque, que les scientifiques appellent aujourd'hui "La Synesthésie". Ce don de la nature chez un individu qui associe plusieurs sens l'ouieà la fois, le goût, l'odorat, le toucher , la perception des couleurs. Phénomène étudié depuis Aristote, et qui aujourd'hui encore est un mystère pour bon nombre de savants, est expliqué simplement par Harry Alis ! Stupéfiant !
22:30 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
21/06/2008
ACHILE MELANDRI, L'HYDROPATHE PHOTOGRAPHE DU 19 RUE CLAUZEL, COMMANDEUR CHARGE DES RELATIONS AVEC LA PRESSE D'ACHILE Ier ROI D'AURICANIE ET DE PATAGONIE
PAR BERNARD VASSOR
Mise à jour le 20 juin 2008
11:42 Publié dans La bohème littéraire | Tags : Guy de Maupassant, Sarah Bernhardt, André Gill, Jules Jouy, Coquelin Cadet, Emile Cohl, Didier Vincent | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
09/05/2008
ALFRED LE PETIT CARICATURISTE, HYDROPATHE, HIRSUTE ET INCOHERENT.
PAR BERNARD VASSOR
09:30 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
08/05/2008
JEAN RICHEPIN, HYDROPATHE ? ZUTISTE C'EST CERTAIN ! DU GROUPES DES VIVANTS ET DES VILAINS-BONSHOMMES, POETE CHANOIRESQUE
PAR BERNARD VASSOR
11:15 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
06/05/2008
COQUELIN CADET "CADET 1er Président de la République des monologues" CLOWN EN HABIT NOIR, LE CADET DE LA RUE CADET
PAR BERNARD VASSOR
09:40 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
05/05/2008
L'ETRANGE ET MACABRE MAURICE ROLLINAT
PAR BERNARD VASSOR
18:05 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
03/05/2008
LUIGI LOIR HYDROPATHE PEINTRE, INCOHERENT, SEMI-AUTRICHIEN AVEC L'ACCENT ITALIEN
Par BERNARD VASSOR
Je l'ai classé arbitrairement dans la catégorie de "La Bohème littéraire"pour qu'il se retrouve en compagnie de ses amis Hydropathes de la première heure.
10:25 Publié dans La bohème littéraire | Tags : Jean-Romain Lefèvre Utile, André Gill, Henri Villain | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
02/05/2008
EMILE GOUDEAU "Le premier père fondateur des hydropathes"
PAR BERNARD VASSOR
10:10 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg
28/04/2008
ALPHONSE ALLAIS, LE CHEF DE "L"ECOLE DES FUMISTES"
PAR BERNARD VASSOR
20:45 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
26/04/2008
"L'ILLUSTRE SAPECK", QUEL SACRE FUMISTE !!! DE PLUS, IL FUT INCOHERENT ET HYDROPATHE
PAR BERNARD VASSOR
12:00 Publié dans La bohème littéraire | Tags : Richepin, de Paul Bourget, des frères Bouchor.Alphonse Allais, Penne-de-Pie | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
25/04/2008
FELICIEN CHAMPSAUR HYDROPATHE, HIRSUTE, ET MEME ZUTISTE !!!!,
PAR BERNARD VASSOR
09:50 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
24/04/2008
MONSIEUR SARAH BERNHARDT HYDROPATHE
PAR BERNARD VASSOR
22:45 Publié dans La bohème littéraire | Tags : CABRIOL, Georges Lorin, Sarah Bernhardt, Hydropathes, Félicien Champsaur | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
20/06/2007
ALFRED DELVAU LE CHANTRE DES DESSOUS DE PARIS
PAR BERNARD VASSOR
"J'écris d'abord pour éclairer ma lanterne. Dans le cas présent pour me raconter cet Alfred Delvau qui m'a longtemps intrigué. Ses liens privilégiés avec mon compatriote Félicien Rops m'intéressaient. Les biographes de ce dernier étant silencieux à cet égard, j'ai creusé pour découvrir que Delvau est en fait le véritable découvreur de Rops à Paris! Ce n'est pas son moindre mérite." (...)...................................
"Il a eu une vie très simple, lisse comme la paume de la main en dehors de sa jeunesse révolutionnaire en 1848 qu'il a fort tue et dont il n'était pas plus fier que ça. Il avait le coeur à gauche mais sans grande conviction, contrairement à Poulet-Malassis. C'était plutôt un esthète et surtout un déçu. En tout cas, il n'était pas un créateur, tout au plus un petit chroniqueur, un besogneux qui a cherché sa vie durant de quoi se sustenter. Sans le vouloir, il a réalisé quelques petits chefs-d'oeuvre, du moins à mes yeux."
Il est mort à Paris, rue Houdon, ( alfred Delvau, pas René Fayt) le 3 mai 1867
02:45 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg
14/04/2007
L'ILLUSTRE SAPECK
Par Bernard Vassor
Eugène-François-Bonaventure Bataille dit Arthur Sapeck
Né le 7 mai 1853 au Mans, mort le 20 juin 1891à l'asile de Clermont-de-l'Oise. Ventriloquue, musicien, Ami et complice d'Alphonse Allais. Il était au quartier latin le chef de file des Fumistes puis des Hirsutes, des Incohérents avec Goudeau et Melandri des Hydropathes. Il se lia avec Richepin, Paul Bourget, prit des cours de dessin avec André Gill. Il menait une double vie, fréquentait le Sherry Cobbler du boulevard Saint Michel le soir, où venaient Catulle Mendès, Coppée, Mallarmé Villiers etc... Le jour, il était Conseiller de la Préfecture de l'Oise. En 1881 il fonda un journal avec Jules Jouy: L'Anti-Concierge, organe officiel de la défense des locataires qui paraîssait le jour du terme !
Marié en 1888, il eut deux enfants. En 1889, il sombra dans la folie, et fut interné à l'asile de Clermont-de-l'Oise jusqu'à sa mort le 20 juin 1891.
13:43 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
26/12/2006
LE CAFE DES VARIETES
LE CAFE DES VARIETES
Quelques historiens donnent pour date de l’ouverture du Café des Variétés dès 1807 ?. C’est après 1830 qu’un certain Hamelin fonde à côté du Théâtre du même nom, le Café des Variétés avec l’idée saugrenue de transformer le premier étage en salle de correspondance avec pupitres et encriers. C’est tout de suite un succès, l’après-midi, le premier étage est complet, on se bouscule, on attend son tour. C’était aussi bien fréquenté par des hommes de plumes que par des dames avec chapeaux à plumes sans vraiment avoir d’intentions épistolaires….
16:15 Publié dans La bohème littéraire | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg
02/11/2006
Les domiciles d’Henri Murger
Code d'honneur de la Bohème
1-"un loyer ne doit jamis être payé.
2 -Tout déménagement s'éffectue par la fenêtre.
3- Tailleurs, bottiers, chapelier, restaurateurs appartiennent tous à la famille de Monsieur Crédit".
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Louis-Henri Murger est né dans la loge de concierge occupée par son père qui était tailleur, le 27 mars 1827. Fils de Gabriel Murger et de Henriette Tribou, couturière. demeurant 17 rue Saint Georges, l’enfant a été baptisé à l’ancienne église Notre-Dame-de-Lorette, alors à l’angle de la rue neuve-Coquenard (Lamartine) et de la rue Milton. La maison de la rue Saint Georges qui commençait alors rue de la Victoire fut démolie et reconstruite plusieurs fois. Ensuite, c'est dans un tronçon de la rue Taitbout actuelle que la famille s’installa. A l’époque, entre la rue de la Victoire et la rue Saint Lazare, cette ruelle s’appellait la rue des Trois frères. Au numéro 9 d’alors (aujourd’hui 61 rue Taitbout). De Jouy, l’auteur de l’Ermite de la Chausée d’Antin habitait à côté au 11. A l’école élémentaire, il était l’ami d’Eugène Pottier, celui-là même qui écrivit "l'Interationale" trente ans plus tardrencontra 81 rue d’Enfer les frères Desbrosses (Christ et Gothique)qui y avaient un atelier dans une maison qui offrait le pittoresque d'une ferme.. C’est là que vont se rencontrer les premiers futur « Buveurs d’Eau ». De Jouy le recommanda à un voisin, un certain comte Tolstoï au service duquel il entra comme secrétaire.En 1838, il s’installe au 6 rue Monsigny au sixième étage, sa fenêtre donne sur le théâtre Ventadour. Puis, avec son ami Lelioux il occupa une mansarde rue Montholon, puis au 1 et 3 rue de la Tour d’Auvergne. Rue Git-le-Coeur, au milieu, entre des hangars, il y avait une imprimerie et un atelier de brochure, et une sombre petite laiterie qui occupait un petit espace. Cette laiterie était fréquentée par les ouvriers du quartier auxquels étaient mêlés de singuliers être barbus, coiffés de feutres pointus ou de béret bleus qu'il était de bon ton de porter au quartier latin. C'est là qu'eut lieu la rencontre avec "Gothique" et "Christ", ses futurs compagnons de la vie de bohème
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C’est là qu'eurent lieu toutes les réunions des « Buveurs d’eau ». Ses premiers séjours à l’hôpital Saint-Louis dans des salles communes de cent lits pour soigner une maladie qui ne lui laissera peu de répit jusqu’à sa mort. A sa sortie, il va habiter une chambre avec Champfleury rue de Vaugirard. Il fait la connaissance de Schanne (Schaunard) dans un atelier où il vivait avec Nadar et Salmon au 56 rue de la Harpe. Après sa brouille avec Champfleury, il retourna travailler chez Tolstoï, et trouvà à se loger 92 boulevard Pigalle (bld de Clichy) . Tous les jours, il se rendait au Café Momus 17 rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerrois, où toute la bande mènait la vie dure au patron qui s’appellait Louvet (?). On y rencontre parfois Pierre Dupont, Gustave Mathieu, Privat d’Anglemont (encore lui !) Déménageant sans cesse « à la cloche de bois » il echoua rue des Canettesavec Lucile au début de leur liaison, puis au 71 rue Mazarine, il fréquentait le Café de la Rotonde quand il apprit que Lucile, qu'il avait réussi à faire hospitaliser à la Pitié était au plus mal. Un ami, interne lui annonça que la religieuse qui s'occupait de la salle Saint Charles (lit N°8) avait constaté la mort de son ancienne compagne..
Le registre de l’hôpital, indique :
A la date du 9 avril 1848, le décès à trois heures du soir de « Lucile Louvet », agée d’environ 24 ans, fleuriste, native de Paris, habitant 58 rue du faubourg Saint Denis. Entrée ( à l'hôpital)le 6 mars 1848, tuberculeuse.
58 rue du faubourg Saint Denis aujourd'hui
Lucile Louvet personnifiée par"Mimi" dans "les Scènes de la Bohème", avait été son amante avant qu'elle ne le quitte pour un "vicomte". Rodolphe était le double de Murger qui lui ressemblait comme un gant ! Mimi était une grisette qui ne poivait supporter de voire un poète sans domicile quand elle avait un toit à elle, elle apparaît dans la vie de Murger en 1845. "Rodolphe rencontra Mimi qu'il avait jadis connu alors qu'elle était la maîtresse d'un de ses amis, et il en fit la sienne"
Peu après, Murger entra de nouveau à l'hôpital Saint Louis (salle 5, lit n°2) pour y soigner "son purpura ».compliqué d'une maladie vénérienne.
Il continua sa série des Scènes de la Bohème au Corsaire-Satan, qui aura duré quatre ans, du 9 mars 1845 au 21 avril 1849. A sa sortie, il va vivre rue Touraine Saint Germain (Dupuytren). C’est là que Théodore Barrière va lui proposer d’adapter au théâtre « les Scènes de la Bohème ». La pièce, jouée au théâtre des Variétés, malgré les conditions les plus défavorablzs, un metteur en scène inconnu et la terrible épidémie de choléra va malgré tout, rencontrer un immense succès. Henry s'installe donc ensuite au 48 rue Notre Dame de Lorette, dans un confortable sixième étage.Au cours d'une promenade à Fontainebleau, il tombe en arrêt dans un petit village en lisière de forêt, une auberge, l'auberge Saccaut, près de l'auberge du père Antony. C'est là qu'il passera de longues périodes de repos. A chacun de ses retours, il y entrainait des amis parisiens, faisant concurence à Barbizon qui était sité de l'autre côté de la forêt.A paris, il fréquentait le Café Riche. L'année 1860, de nombreuses adresses témoignent de fréquents déménagements,80 rue de Clichy, 70 rue truffaut, rue neuve-Coquenard (Lamartine) et 11 rue Véron...En janvier 1861, il vient s'installer 16 rue neuve-des-Martyrs (aujourd'hui rue Manuel)au 5° étage, à peine une quinzaine de jours. Une violente attaque, une douleur atroce, une artère obstruée, il est conduit d'urgence à "la maison Dubois" qui a connu tant de patients célèbres pour la bonne raison qu'elle était : "l'hospice de la Société des Gens de lettres" ....
A suivre.....
(ci-contre) Maison municipale de Santé Dubois
200 rue du Faubourg Saint Denis
Lettre de Victor Hugo
à Henry Mürger, 28 rue de la victoire.
18 septembre 1847.
La lettre est écrite, monsieur, et sera au comité en même temps que votre demande. Je suis honteux pour mon époque et pour mon pays que des hommes de votre talent n’aient pas devant eux une belle et large carrière de travail. Tout le monde profiterait, vous et nous. Dans tous les cas, je suis heureux de vous
appuyer.
Croyez à mes plus affectueux sentiments.
Victor Hugo.
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31/10/2006
Alfred Delvau
(Le fumier d’Ennius)
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