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13/01/2013

LAZARE BRUANDET, IL AIMAIT BEAUCOUP LES FEMMES, MAIS, IL NE SAVAIT PAS LES RETENIR....

PAR BERNARD VASSOR

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Paysage de Bruandet, les animaux sont de Swebach.
Né le 3 juillet 1755 à Paris, mort le 25 mars dans la capitale. Il fut l'élève de Roser et de J.P. Sarrasin. Bien avant que Corot Millet Diaz et Rosseau ne plantent leur chevalet dans la forêt de Fontainebleau, Bruandet s'installa à Barbizon. Louis XVI, qui aimait chasser dans cette région écrit à la date du 14 juillet 1789 : "je n'ai rencontré dans la traversée de la forêt que Bruandet et des sangliers". Bruandet était coléreux et bagarreur : ce grand diable aussi haut qu'un tambour-major, toujours le sang à la tête et facile à s'emporter, dès qu'il se mettait à peindre d'après nature, devenait doux comme une jeune fille.
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Hermitage  de Franchard à Barizon, dans lequel, Lazare Bruandet, recherché par la police trouva asile après sa condamnation à mort.
Il advint qu'un jour (en 1784 disent certains) , apprenant que la femme avec laquelle il vivait le trompait, il la jeta par la fenêtre. Ce fut la raison futile de sa condamnation. Nous ne savons pas au juste ce qu'il advint de sa peine, mais il continua à mener une vie tapageuse avec son ami Georges Michel, autre peintre de Barbizon avant l'heure.  
mise à jour le 13/01/2012
   

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28/07/2012

GEORGES SEURAT, théoricien précurseur.....


  

05/01/2011

Les précurseurs : le peintre Apelles de Cos, le plus grand des maîtres de l'école attique et les peintres de l'antiquité, d'après Pline l'ancien.

Par Bernard Vassor

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La Vénus Anadyomène, fresque reconstituée de Pompéï attribuée à Apelles.
..........
Dans un  volume de "Histoire Naturelle", Pline l'ancien retrace l'histoire de la peinture dans l'antiquité :
Pline livre XXXVI. Dans la quatre-vingt-dixième olympiade vécurent Aglaophon, Phryllus, Evnor,père et précepteur de Parrhasius, ce grand maître dont nous parlerons en son temps. Tous furent célèbres, mais pas assez, toutefois, pour que, dans notre marche rapide vers les rois de la peinture, nous devions nous y arrêter. Apollodore d'Athènes brilla, le premier, dans la quatre-vingt-treizième olympiade. C'est lui qui inventa l’art de la perspective, et qui, par là, fonda vraiment l'art de la peinture. On a de lui un Prêtre au pied des autels, et un Ajax foudroyé, qu'on voit encore à Pergame. Avant Apollodore, on ne présente aucun tableau qui captive l'attention. La carrière avait été ouverte par Apollodore. Zeuxis acquit une gloire nouvelle dans la peinture au pinceau, qui osait déjà tenter des choses difficiles (car c'est du pinceau que nous parlons seulement). C'est à tort que quelques-uns le placent dans la quatre-vingt-neuvime olympiade, puisqu'avant lui il faut donner place à Démophile d'Himère et Nésas de Thasos, qu'il eut l'un ou l'autre, pour maître. Apollodore, ci–dessus nommé, fit des vers sur Zeuxis, qui, dit-il, garde pour lui seul l'art qu'il nous a ravi. Ses richesses devinrent si grandes, que, dans son faste, il faisait broder son nom en or sur ses manteaux Plus tard, il donna ses tableaux, prétendant qu'ils étaient impayables : c'est ainsi qu'Agrigente eut de lui une Alcmène, et Archlas un Pan. Il fit aussi une Pénélope (ce tableau respire la chasteté de la princesse) et un Athlète. Sous ce dernier, tout enthousiasma de son ouvrage, il écrivit ce vers libre : "Vous pourrez en médire, et non pas l'imiter". Son Jupiter sur le trône, en présence des autres dieux, est magnifique, ainsi que l'Hercule enfant, qui étouffe des dragons en présence d'Alcmène effrayée et d'Amphitryon ; néanmoins, on reproche Zeuxis des têtes trop grandes, des articulations trop fortes : au reste, son exactitude était extrêmes. Devant faire pour les Agrigentins un tableau destiné à être dédié dans le temple de Junon Lacinienne, il obtint d'examiner leurs filles nues et d'en choisir cinq, dont chacune fournirait son tableau des beautés particulières. Zeuxis a fait aussi des monochromes en blanc.  Ses contemporains et ses rivaux furent Androcyde, Eupompe, Parrhasius. Ce dernier, dit-on,concourut avec Zeuxis, qui mit sous les yeux des juges des grappes de raisin si bien rendues , que les oiseaux venaient les becqueter. Le tableau de Parrhasius repr- sentait un rideau, mais avec tant de vrit, que Zeuxis,tout fier de la sentence des oiseaux , disait : Otez, ôtez donc la draperie , qu'on voie le tableau ! Bientôt ilreconnut son erreur, et céda franchement la palme à son rival, disant qu'il n'avait tromp que les oiseaux, et que Parrhasius avait trompé le peintre. On dit aussi que Zeuxis peignit un enfant portant des grappes de raisin : un oiseau s'en approcha aussi; mais Zeuxis, avec la même ingnuité, fit le procès son ouvrage , en disant : L'enfant ne vaut donc pas les raisins? si je l'avais peint avec la même perfection, l'oiseau aurait eu peur. Zeuxis travailla aussi sur terre cuite: ce sont les seuls de ses ouvrages dont on retrouve des traces]
 Parrhasius d'Ephèse fut aussi l'auteur de plusieurs découvertes. Le premier, il donna des proportions exactes tous les éléments du tableau, soigna la chevelure, para de grâce les figures, et, de l'aveu de tous les artistes, termina d'une manière exquise tous les contours, ce qui est le grand art en peinture. En effet, quoiqu'il soit difficile, en peignant les corps, d'en bien rendre les parties comprises entre les extrémités, beaucoup d'artistes y ont réussi ; mais rien de plus rare que la perfection dans les lignes extrêmes et dans les traits qui arrêtent les figures. Le contour doit s'arrondir et se terminer de telle sorte, qu'il promette plus que lui-même et indique ce qu'il cache. Tel est le mérite que reconnaissent ou plutôt préconisent dans Parrhasius Antigone et Xénocrate, qui ont écrit sur cet art. On voit encore aujourd'hui bien des dessins au trait dans  ses tablettes et son portefeuille, et l'on prétend que plus d'un artiste en a profité.

A suivre...

10:03 Publié dans LES PRECURSEURS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

07/10/2010

Un émigré roumain, Georges de Bellu

Par Bernard Vassor

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Georges Bellu est né le 20 février 1828 à Bucarest (mort à Paris en 1894). Arrivé à Paris avec son frère Constantin, de façon presque clandestine entre 1851 et 1856, nous ignorons tout des premières années de leur présence à Paris. Cousin du prince Bibesco, George de Bellu francisa son nom, pour s'appeler Bellio. Médecin homéopathe, dilettante (comme Gachet). Amateur d'art, il fut l'un des tous premiers à acheter des toiles impressionnistes.

Il joua un rôle important dans la carrière artistique de nombreux peintre, comme Monet, Pissaro, Renoir et bien d'autres comme en témoigna  Gustave Geffroy, et cela sans aucun soucis de spéculation.

Après le fameux Krak financier de "l'Union Générale" la crise financière s'abattit aussi sur certains marchands de tableaux. Durand-Ruel ne pût plus s'assurer l'exclusivité des Monet, Renoir etc..Un nouveau venu Georges Petit prit la relève, ainsi que Théo van Gogh qui aura Claude Monet sous contrat. Après la mort de Théo, les propriétaires de la galerie Boussod-Valadon demanderont au successeur de van Gogh (Michel Manzi), de se débarrasser de ces "cochonneries", en parlant des tableaux de Monet qui "encombraient" la mezzanine de la galerie du 19  boulevard Montmartre.

Pendant la Commune de Paris, le docteur présenta Renoir à son cousin le prince Bibesco, afin de lui accorder un laisser-passer pour traverser les lignes versaillaises, afin prétend Auguste, d'aller peindre des paysages de campagne. Côté communard, c'est à Raoul Rigault le procureur de la Commune de Paris qu'il connaissait depuis les années 68, dans le salon de Nina de Villard qu'il obtint ce passeport...

Les frères Bellio habitèrent rue de la Grange Batelière, puis rue des Martyrs. Un article du catalogue d'exposition indique :

"au numéro 8 de la rue Laffitte, la galerie Bernheim jouxte celle de Durand-Ruel (...) un peu plus loinau coin de la rue Laffitte et de la rue Lafayette, se trouve le marchand de couleurs et de tableaux Louis Latouche, un peu plus au nord, rue Clauzel, la boutique du père Tanguy, enfin, ruez Notre-Dame-de-Lorette Alphonse Portier, courtier et gérant de la quatrième exposition impressionniste"

Familier du café de la Nouvelle Athènes, il rencontra Manet, Degas, le formidable Marcelin Desboutin, injustement méconnu, Camille Pissarro, l'écrivain irlandais George Moore*, Villiers de l'Isle Adam, qui était le maître incontesté du café de la place Pigalle, Toulouse-Lautrec et bien d'autres encore.

Il n'est pas impossible qu'il y ait rencontré Vincent van Gogh.

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George Moore par Manet

Habitué aussi du café Riche du boulevard des Italiens, un biographe de Renoir raconte que lorsque celui-ci était dans la gêne, il prenait un tableau sous son bras, et allait soit chez Tortoni, soit au café Riche pour rencontrer de Bellio, qui lui achetait sa toile, sans parfois presque la regarder.

*George Augustus Moore, Confessions d'un jeune anglais (1889) Paris Savine éditeur, paru en 1888 en anglais sous le titre : Confessions of a young man.

21/07/2010

Nicolas-Louis de Lacaille: un jésuite, la tête dans les étoiles.

Par Bernard Vassor 

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Il a ouvert les yeux à Rumigny, dans le ciel des Ardennes en 1713, et les a fermés à Paris 47 ans plus tard, un jour de pleine lune. Orphelin de bonne heure, il fut le protégé du duc de Bourbon D'abord destiné à l'état ecclésiastique chez les jésuites, il obtint après de brillantes études de bachelier en théologie, à 25 ans, le poste de professeur de mathématiques au collège Mazarin. Il avait obtenu un logement à l'observatoire Après avoir été l'élève de Cassini, il le seconda dans ses travaux. Entre 1739 et 1740, Cassini et Lacaille effectuèrent une seconde mesure de la Méridienne. Cassini décida de baliser la ligne méridienne par 96 « mires » ou obélisques, dont il n'en reste plus que trois aujourd’hui : à Montmartre près du Moulin Radet, à Manchecourt et sur la commune d’Orveau-Bellesauve. Ensuite il entreprit de recenser et de vérifier le catalogue d'étoiles. Il en dénombra plus de 10 000 et découvrit 14 constellations nouvelles Après avoir décrit le ciel avec une exactitude remarquable, il se rendit au Cap de Bonne Espérance pour observer le ciel austral. Il poursuivit ses études l'île de France (Maurice) et à l'île Bourbon (de la Réunion) A son retour, il se livra à de nouveaux travaux. Il nous a laissé une somme considérable de travaux scientifiques, traitant aussi bien de l'astronomie, de la mécanique, et de l'optique, avec une telle précision que les recherches postérieures n'ont fait que les confirmer. C’est ainsi qu’à la suite de ses découvertes, plusieurs emplacementsd’étoiles ou corps célestes portèrent les noms de Lacaille : le cratère lunaire Lacaille, l’étoile Lacaille 87, l’astéroïde Lacaille etc..

Membre de l'Académie des sciences depuis 1741, il avait obtenu que le gouvernement français "pensionnat" ses travaux sur les réfractions astronomiques. Il publie en 1744 : "Les projections et les circonstances d'une éclipse" Lacaille est le découvreur du mouvement de la ligne des abscisses, sur une nouvelle théorie du soleil, où il commença à tenir compte de l'influence sur la terre de la lune,, Jupiter et Vénus. Son ouvrage le plus important est :"Astronomiae fundamenta" publié en 1757.

A propos de la mire de Montmartre :

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2006/12/...

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24/05/2010

La palette de Cézanne

Par Bernard Vassor

Cézanne autoportrait palette 06.jpg

La palette de Cézanne

(Le « toqué d’Aix » selon ses voisins)

« Dans le peintre il y a deux choses,

l’œil et le cerveau, tous deux doivent s’entraider :

il faut travailler à leur développement mutuel ;

à l’œil par la vision sur nature,

au cerveau par la logique des sensations organisées,

qui donne les moyens d’expression »

La palette de Cézanne était composée ainsi à la fin de sa vie :

Les jaunes :

Jaune brillant

Jaune de Naples

Jaune de Chrome

Ocre jaune

Terre de Sienne naturelle

……………………………………………

Les rouges :

Vermillon

Ocre rouge

Terre de Sienne brulée

Laque de garance

Laque carminée fine

Laque brûlée.

……..

Les verts :

Vert Véronèse

Vert émeraude

Terre verte.

…………

Les bleus :

Bleu de cobalt

Bleu d’outremer

Bleu de Prusse

Noir de pêche.

………

Comme on peut le constater, les théories de Chevreul et de Charles Blanc sont respectées, la composition colorée est répartie selon le cercle chromatique, selon Emile Bernard : « De telle sorte que, du blanc d’argent qui en forme le sommet, jusqu’à la base qui en est le noir, elle passe par une parfaite gradation des bleus au vert, et des laques aux jaunes. Une telle palette a l’avantage de ne popint pousser à trop de mélanges et de donner beaucoup de relief à ce que l’on peint, car elle permet les écarts du foncé et du clair, c'est-à-dire les contrastes vigoureux ».

Quelques temps avant sa mort, Cézanne a déclaré à Maurice Denis : « Jai voulu faire de l’impressionnisme quelque chose de solide et de durable comme l’art des musées »

Monet était le seul peintre vivant pour il avait une grande estime.

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10/04/2010

PAUL SESCAU PHOTOGRAPHE ET VISIONNAIRE

Par Bernard Vassor

Nouvelle Athènes vue de l'atelier de sescau largeur.jpg
Au troisième étage du 66 rue Pigalle*, les derniers vestiges avant destruction du minuscule "atelier" de Sescau.
C'est à cet endroit (au 68 rue Pigalle), et non au 9 place Pigalle, qui était l'entrée du café de la Nouvelle Athènes**, comme indiqué sur l'affiche de son ami Toulouse-Lautrec que se trouvait un des ateliers (minuscule : 2,75m X 2,75m environ, encombré d'une fausse cheminée en bois) de Paul Sescau. L'autre arelier,  plus grand était situé 53 rue Rodier. Une petite précision, le 9 place Pigalle était l'entrée du célèbre café de "La Nouvelle Athènes" (c'est dans ce lieu que Henry a fait le portrait de son ami Vincent). Bien que situé au dessus de ce café, l'entrée était rue Pigalle. Il y avait une autre entrée rue Frochot. Sescau fut le premier à photographier les oeuvres de Toulouse-Lautrec. Il y figure en tant que personnage sur bon nombres de toiles :
"Au Moulin Rouge","la Danse au Moulin Rouge", à côté d'Yvette Guilbert, "la baraque de la Goulue" avec Oscar Wilde et Félix Fénéon.
Sescau tououse-lautrec largeur.jpg
Affiche de Toulouse-Lautrec 1894.
Le 16 mars 1895, Sescau offrit à son ami à son domicile 53 rue Rodier, un repas mémorable, dont voici le menu :
La Bouillabaisse
Hors d'oeuvre :
L'agnelet rôti
Le Sarigue en Liberty*
Foie gras de l'oie Fuller**
Végétables
Pièce humide
Cheese and fruits
Ti noir
Pivre Lilas frotteurs
&
Champagne Charlie.
Il faut dire que Zola, peu de temps auparavant, avait offert un dîner où il proposait du kangourou.
Sescau illustra en 1897 de "100 photographies d'après nature" un roman populaire de la comtesse de Martel (Gyp) intitulé "Tototte", édité chez Nilson & Lamm en 1897.
Sescau fut un précurseur du roman photographique, sous le pseudonyme de Van Pusch, il définit avec André Ibels dans "Enquête sur le roman illustré par la photographie" au Mercure de France en janvier 1898 que "le roman du futur sera le cinématographe, et que le Livre aura même du relief stéréoscopique !".
*Jeu de mot un peu douteux, le sarigue est un marsupial à très longue queue, rappelons que Henri, pour des raisons similaires, avait été surnommé "La cafetière" et à l'époque Samuel Bing avait importé d'Angleterre et mis à la mode, dans son exposition "Art Nouveau" les tissus imprimés fleuris du marchand Arthur Lassenby Liberty.
**Faut-il préciser que la danseuse américaine dite "la Loie Fuller" rencontrait un immense succès avec sa danse sur un carré de lumière électrique où elle faisait virevolter de nombreux voiles ? Le peintre d'Albi  était un de ses fervents admirateurs, avec Rodin, qui eut une liaison avec elle, Camille Flamarion, qui dans un moment d'égarement amoureux la nomma membre de la Société d'astronomie, et Pierre et Marie Curie à qui elle avait demandé des morceaux de radium, afin de les coudre sur sa robe qui serait ainsi devenue phosphorescente !!!
*Registre du bulletin du cadastre, archives de Paris.
**Lui aussi victime de vandalisme municipal
mise à jour le 10/04/2010

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11/08/2009

Bing et l'Art japonais

Par Bernard Vassor
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A vu le jour le26 février 1838 à Hambourg, Siegfrid Bing suit en 1854 sa famille qui s’installe à Paris. Elle possède une entreprise de porcelaine et une fabrique de chapeaux à Lima !!!
Très rapidement, Siegfrid mit au point un système ingénieux pour produire de la porcelaine et des objets d’Art dans ses ateliers du 48, rue du Faubourg Saint Denis et qui remporta de nombreux prix lors d’expositions universelles.
En 1869, Bing présente à l’Union Centrale des Beaux Arts Appliqués, des céramiques d’inspiration japonaise pour les vendre dans sa boutique du faubourg. La guerre de 1870, le siège de Paris et la Commune vont l’obliger à s’exiler à Bruxelles. De retour à Paris en septembre 1871, il va se "dé-germaniser" et choisir de se prénommer Samuel. Il fait alors une demande de naturalisation qu’il obtient du Maréchal Mac-Mahon sans difficulté. Il va dès lors orienter son commerce dans les articles d’extrême-orient. Il ouvre un magasin au 13 rue Bleue où il vend des "japonaiseries" et devant le succès remporté, il installe 19 rue Chauchat une boutique plus grande dédiée uniquement aux objets et articles qu’il importe du Japon.
Sa "caverne", va dès lors devenir le centre d’attraction des peintres, sculpteurs et plasticiens de tous poils épris de cet art presque inconnu en Europe à cette époque. Les artistes se bousculent dans la boutique pour admirer les Ukiyo-é (images du monde flottant), les Tsuba (gardes de sabre), les Kizeru (pipes) et autres casques d’armure, masques en bois peint pour le théâtre de Nô. Un jeune peintre hollandais aura le privilège de pouvoir choisir à son aise les crépons japonais- il y dispose d’un espace dans le « grenier» - les Kakémonos, Makémonos, dont il se servira dans son œuvre. De plus il organisa deux expositions d’estampes japonaises dont la plus célèbre sera au «Tambourin» 62 boulevard de Clichy chez La Ségatori*.
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L’immeuble de la rue de Provence construit au 18ème siècle étant trop petit, Bing demanda à l’architecte Louis Bonnier de lui construire un immeuble à l’angle de la rue Chauchat (n°19) et de la rue de Provence (n°22) pour accueillir de nouvelles œuvres dans un genre inconnu alors. Ce sera le premier lieu au monde consacré à l’Art Nouveau. Il voyagea aux Etats-Unis, en Angleterre, en Belgique, au Japon bien sûr, pour propager les nouvelles techniques artistiques et industrielles.
Il mourut en 1905, laissant à son fils Marcel un immense empire.

L’immeuble « Art nouveau » démoli dans les années 1925, a été remplacé par un autre style « Art Déco » ! C’est aujourd’hui un bureau de poste.
Je parle le japonais

 

(c'est de la pure vantardise !)
うそ

 

L'ukiyo-é
«C'est dans le livre et dans l'estampe plus qu'en ses oeuvres peintes, que l'Ecole d'Ukiyo-é déroule tout le spectacle de la vie populaire. Elle note les faits et gestes de chaque classe-de la société, depuis l'ouvrier citadin et le fruste travailleur des champs jusqu'à la multitude bourgeoise et les classes supérieures de la société. Elle peint le mouvement confus et pittoresque des foules dans l'enfilade des rues ou dans les cours de temples, parées de fleurs de fête; elle s'attache tour à tour aux joies naïves et turbulentes de la troupe enfantine, aux tendres effusions des amoureux, aux fastes du théâtre, aux fêtes lascives et étincelantes du quartier de Yoshiwara; tous les aspects de cette vie bon enfant lui offrent des sujets sans fin: les excursions sous les cerisiers en fleurs, les retours animés de fête, divertissements sur l'eau, voyages par la grande route, cortèges brillants de grands seigneurs, les promenades nocturnes, égayées de mille rouges lanternes, les joyeuses culbutes dans la neige, les rondes échevelées à la folie.

Et c'est cet art de retracer de façon palpitante toute cette vie japonaise, de montrer à la fois l'éphémère de ces existences frivoles et l'éternel amour des grands spectacles de la nature; le don d'impressionner par les péripéties d'un drame sauvage ou de charmer par l'idyllique chanson d'une petite cigale dans l'herbe; l'habile façon de saisir en plein mouvement chaque étre au passage, avec l'allure typique qui le différencie de ses semblables; c'est tout cet art pimpant, où durant plus d'un siècle s'étaient mirées les mœurs d'un peuple exubérant: c'est toute cette Ecole d'Ukiyo-é, qui prend sa forme ultime et immuable dans le génie de l'immortel Hokusaï.»

SAMUEL BING, L'Art japonais avant Hokusaï : La Revue Blanche, Paris, premier semestre 1896

Quelques notes sur le japonisme :

Dans le désordre : les premiers amateurs en France

Charles Baudelaire, Philippe Burty (qui a inventé le mot japonisme) Les Goncourt, qui prétendent avoir été les premiers collectionneurs français.

Le magasin Bing rue Martel puis 19 rue Chauchat, Hayashi Tadamassa rue de la Victoire, les Sichel rue Pigalle. Madame Langweil place Saint Georges, Champfleury, qui est de toutes les coteries.

MagasinS : des boutiques de produits extrême-orientaux existaient à Paris en 1855, particulièrement La Porte Chinoise, fondée sous la Restauration ; mais on n'y voit apparaître des produits japonais qu'à partir de 1860. Ce n'est pas la Porte Chinoise, mais la boutique de curiosités de M. et Mme Desoye que Champfleury évoquée plus bas, boutique qui fut bien le lieu de réunion du cénacle dont Champfleury faisait partie. Les plus fanatiques connaissaient d'autres adresses, particulièrement celle de la Porte Chinoise, située  , 33 rue Vivienne (53, selon un tampon retrouvé au dos d'une estampe ayant appartenu à Vincent van Gogh.

Le 8 juin 1861, le Journal des Goncourt contient cette indication : "J'ai acheté l'autre jour à la Porte Chinoise des dessins japonais, imprimés sur du papier qui ressemble à une étoffe, qui a le moelleux et l'élastique d'une laine. Je n'ai rien vu de si prestigieux, de si fantastique, de si admirable et poétique comme art.."

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17/06/2009

Hokusaï, l'inventeur de la "Mangwa"

Par Bernard Vassor

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Hokusaï agé, peint par son fils Oyéi.
Il a vu le jour à Yédo vers 1760, il est mort en 1849. Il eut de nombreux pseudonymes. Son patronyme était dans son enfance Tokitaro qu'il changea en Tétsoujiro. L'orthographe est donnée par Hayashi Tadamasa, le marchand japonais du 65 rue de Provence.
Vers 1800, il avait pris le surnom de

Gakyōjin, signifiant « le Fou de dessin »

C'est à la mésentente entre un écrivain, Bakin, et le peintre qui devait illustrer son roman "Rêve du Camphrier du Sud" qui obtint un immense succès, lors du premier volume. Le romancier jaloux, refusa les dessins envoyés pour la suite, et demanda qu'ils soient refaits, estimant qu'ils ne correspondaient pas avec le texte. Quand l'éditeur fit part à Hokusaï des prétentions de Bakin, il répondit que c'tait le texte qui avait besoin d'être modifié. Les éditeurs ayant fait graver les dessins tels qu'ils leurs avaient été présentés, le peintre décida de les publier en se passant du texte de Bakin. C'est ainsi que quelques années plus tard, Hokusaï s'étant arrêté à Nagoya, a fait la connaissance d'un peintre Bokouén qu'il a entretenu sur les techniques du dessin et a réalisé plus de trois cents dessins. Afin d'en faire profiter le plus grand nombre, il fut décidé que ces oeuvres seraient publiées en un volume, le premier en 1812.
On demanda à l'artiste quel nom donner à ce volume, sa réponse a été :
Hokusaï Mangwa.
La traduction littérale est : Man, au gré de l'idée, et Gwa, le dessin tel qu'il vient spontanément.
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Ces "mangwas" servirent de modèle à Gauguin pour son tableau : "Après le sermon". L'influence qu'il exerça sur les impressionniste puis les symbolistes est immense.

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25/05/2009

Le mime Marceau : Bip pour les intimes.

Par Bernard Vassor

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De son véritable nom Marcel Mangel, il a vu le jour à Strasbourg le 22 mars 1923. Pendant la guerre, enfant juif, il se réfugie en Dordogne, entre dans la résistance sous le surnom de Marceau, emprunté à Vioctor hugo dans "Les Châtiments". Artiste dans l'âme, il prit des cours de dessin et de peinture à lm'école des Beaux-Arts de Limoges. Il se rendit ensuite à Paris, où il rejoint la Compagnie Jean-Louis Barrault. Il fonda ensuite sa propre compagnie la première et la seule au monde école de mime. Il créa le personnage de Bip, inspiré à la fois du Pierrot de Debureau, du théâtre de Nô et du kabuki art traditionnel japonais. Il parcourut le monde où il rencontra un accueil triomphal à chaque étape et à chaque représentation. La poésie muette étant universelle. Il est mort à Cahors le 22 septembre 2007 et est inhumé au Père Lachaise.
Artiste multiforme, il excellait dans tout ce qu'il entreprenait, peinture, dessin écriture, sculpture etc..
Une mauvaise action va être commise demain : on va éparpiller ce qu'il avait patiemment accumulé au cours de sa vie. Ses souvenirs, ses photos ses oeuvres d'art, vont disparaître à jamais.
La pétition qui circule pour la création d'un musée Marcel Marceau a bien peu de chances d'aboutir. Mais, sait-on jamais ? Les poètes ont parfois réussi à soulever des montagnes. 

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30/03/2009

Des synestésistes à l'insu de leur plein gré.....

 

Cabaner par Manet.

Origine physiologique de l'Impressionnisme :

 "— Le préjugé du dessin. Étant admis que,

si l’œuvre picturale relève du cerveau,

de l’âme, elle ne le fait qu’au moyen de l’œil

 et que l’œil est donc d’abord, tout comme l’oreille en musique."

                                                     Jules Laforgue   
..................

(Synestésie : simultanéité de sensations de deux organes)

............ 

Remontons à Aristote, qui recherchait des rapports numériques entre couleurs et intervalles, il exprimait l’idée que la couleur était un affaiblissement de la vue.Savant reconnu organisateur de spectacles, le milanais Arcimboldo ( 1533-1592 )  au XVI°, aurait créé une machine appelée « clavecin de couleurs ». 
 Un "génie polymorphe" : medium_KIRCHER_gravure.2.jpg
C’est au père Athanase Kircher( 1601-1680 ) né à Geisa près de Fulda qui entra chez les jésuites de Mayence. Savant universel, il a été le premier à tenter de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. On lui attribue l'invention de la lanterne magique, de la machine à écrire, 
et de l'orgue mathématique (précurseur de l'ordinateur ?) professeur de mathématique à qui l’on doit les premières recherches scientifiques sur ce que l’on nommera plus tard « la synesthésie »Il établit que les couleurs auraient leur propre harmonie et que le son et la lumière ne seraient qu’un seul et même phénomène. Le père jésuite Athanase Kircher dans la théorie musicale de l’époque, cherche à réunir les intervalles des notes de la gamme  de 6 notes (hexacorde) et des émanations colorées. Le blanc est l’unisson, l’or, la quinte etc..) Parmi le nombre de travaux importants, il consacre un ouvrage spécialement consacré à la couleur :  « Le grand art de la lumière et de l’ombre » Ars Magna lucis et umbrae ). Kircher considère la couleur comme l’authentique produit de la lumière et de l’ombre. La couleur est une « lumière ombrée » et tout ce qui est visible dans le monde ne l’est que par une lumière ombreuse ou par une ombre lumineuse.
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Un autre jésuite, le Père Louis-Bertrand Castel né à Montpellier (1688-1757) publie quelques ouvrages scientifiques originaux : Traité de la pesanteur universelle (1724),La Mathématique universelle (1738), Optique des couleurs (1740) et, dans Nouvelles expériences d'optique et d'acoustique 1735), il décrit une machine de son invention : LE CLAVECIN OCULAIRE  (de telle manière qu'un sourd puisse jouir et juger de la beauté d'une musique et réciproquement qu'un aveugle puisse juger par les oreilles.)au moyen duquel il prétendait en variant les couleurs, affecter "l'organe de la vue comme le clavecin affecte celui de l'ouïe par la variété des sons." L'art de peindre les sons et toutes sortes de musique (1725)

Un théologien, le Père Marin Mersenne (1588-1648) établit le premier les principes de la synesthésie entre l'ouïe et la vue.La note grave est représentée par la couleur noire, la note la plus aiguë est le bleu qui s'évapore comme s'il retournait vers le ciel  la dominante est le vert, la note la plus agréable. On doit veiller dans la suite des sons ait une égale beauté dans la liaison des couleurs. Il indique également que les genres de la musique grecque diatonique =vert,
chromatique=jaune, en harmonique=rouge. Les notes les plus aiguës sonnent clair, les graves  ont l'air sombre.

Sa théorie s'applique aussi au domaine instrumental : bleu pour la basse, jaune pour la flûte, rouge pour la trompette et le violon. Rouge qui  correspond au sol, est la quinte le caractère violent du rouge est défini. Le jaune correspond au mi .


Ce "Sonnet des 7 nombres", est dédié à Rimbaud, et pourrait selon moi, être à l'origine de "Voyelles",
mais aucun rimbaldien éminent que j'ai consulté n'est d'accord avec moi !
(Extrait du très beau livre "Cabaner au piano" de Michael Pakenham et Jean-Jacques Lefrère)
..MISE A JOUR LE .12 OCTOBRE 2014

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20/02/2009

Rodolphe Bresdin, étrange, extravagant, inexplicable.... Suite

Par Bernard Vassor

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Un Monticelli de l'encre de chine en quelque sorte.
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Rodolphe Bresdin a vu le jour en 1822, au Fresne, entre Nantes et Angers. Il était le fils d'un tanneur, profession qu'il exerçat dans les temps de disette où son art ne le faisait pas vivre. Il eut une existence mouvementée, fréquentant la bohème la plus pauvre. C'était le "Chien-Cailloux" de Champleury. Il avait un lapin blanc qu'il empotait avec lui partout où il allait, entrepenant à pied des voyages à Toulouse, à Bordeaux à Tulle et à Paris, avec, toujours son lapin blanc sous le bras. Il fit un séjour au Canada en 1873, et fut rappatrié pour raisons de grande pauvreté en 1876.
Même de son vivant, il était en raison de son caractère et ses attitudes fantasques, l'objet de nombreuses légendes que Champfleury a immortalisées.
Il vécut alors dans une grande solitude, après avoir fait l'admiratiion de ses contemporains, Baudelaire, Delacroix, Courbet, Mallarmé, Banville etc...il fut délaissé. Il exposait dans les salons des dessins et des lithographies depuis 1848.
Odilon Redon qui fut son disciple disait de lui :
"Il ne fit que pérégriner toujours en imagination vers des mondes meilleurs"
Il est mort en 1885 le 14 janvier à Fresnes, abandonné de tous comme un chien galeux, mais il sut rester digne et fier.

03/02/2009

FRANCOIS-ANDRE ISAMBERT UN PRECUSEUR ABOLITIONNISTE

PAR BERNARD VASSOR

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Sur le caveau familial au cimetière Montmartre. Un petit peu de chance m'a fait découvrir à travers les grilles, ces inscriptions.
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François-André Isambertest né à Aunay (Eure et Loire) le 28 novembre 1792. Après la réouverture des églises, il fut employé comme enfant de coeur à la cathédrale de Chartres. Mais au cours de ses études dans cette ville, il prit (provisoirement) des distances avec la religion. Envoyé à Paris faire ses humanités au Lycée Impérial (Louis le Grand) où il fut un élève brillant. Elève de Gail, il participa grandement à "

 de géographie ancienne".  Après avoir été clerc dans une étude, il prit en 1818 une charge d'avocat à la Cour de Cassation et au conseil du roi. Il entreprit de s'attacher à deux causes, celle de la liberté religieuse, et celle de l'affranchissement des esclaves dans les colonies, ce qui lui valut les surnoms de prêtrophobe et de négrophile,injures données par une presse particulièrement réactionnaire. Dès 1823 il soutint dans des procès qui durèrent 5 ans, des déportés et des condamnés de la Martinique, qui se termina par la reconnaissance des droits civils des hommes de couleur et toute une série de réformes dans le droit colonial. Il obtint (en 1829) dans de nombreux procès l'abrogation de lois qui dans l'armée condamnait à des peines excessives (le bagne) le vol entre camarades, et l'abolition de cours prévôtales dans les colonies, et en France fit supprimer les condamnations relevant de sentence "véhémentements soupçonnées". Élu député après la révolution de 1830, il siégea constamment à la gauche de la chambre. Il fut le fondateur de la Société des Abolitionnistes de Pariset prit part à toutes les initiatives visant la législation criminelle sur la traite et l'esclavage, luttant contre le pouvoir ecclesiastique qui entrenait contre lui les haines des hommes partisans du maintien de la traite négrière et de l'esclavage. La révolution de 1848 qui voyait le triomphe de ses idées, provoqua curieusement chez lui un profond changement politique. Il se présenta à la dépiutation dans l'Eure-et-Loire avec le soutien du clergé et des ecclésiastiques et fut élu en siégeant sur les bancs de la droite. Opposé au suffrage universel, membre de la commission des cultes, il demanda véhémentement la suppression des clubs. Il soutint le général Cavaignac et approuva les massacres de juin....Après le coup d'état du 2 décembre, il devint sous-doyen à la Cour de Cassation, et servit docilement le nouveau pouvoir.  Il est mort à Paris le 13 avril 1857, après s'être converti au protestantisme

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05/01/2009

Dominique Vivant Denon précurseur de l'égyptomanie

Par Bernard Vassor

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Le baron Dominique Vivant Denon(1747-1825),  était ambassadeur à Naples à la date de parution de Point de Lendemain,  et ne s’est sans doute pas soucié de revendiquer ce récit très… léger.

Denon était un personnage étrange, qui eut une carrière bizarre. A la fois artiste, diplomate et courtisan. Il écrivit des pièces pour les dames de la Comédie-Française (Julie ou le bon père), ami du peintre François Boucher, il cultivait l’art de la moquerie et des plaisanteries où la flagornerie cachait des piques cruelles. Il faisait preuve d’une bravoure , ou inconscience, à une époque difficile, où il fallait garder la tête sur les épaules. Il conquit d’abord les bonnes grâces du roi Louis XV en allant se poster tous les jours sur son passage, se faisant ainsi remarquer. Il fut chargé du soin de la collection de pierres gravées de la Pompadour. Il obtint une charge de gentilhomme ordinaire et fut envoyé en mission à Saint-Pétersbourg. Là, il fit une grande collection de maîtresses, menant une vie de débauche. Ensuite, il se rendit en Suisse où il rencontra Voltaire à Ferney. Il accompagna ensuite des artistes en Italie pour réaliser le texte d'un ouvrage commandé par l'abbé de Saint-Non et paru sous son nom seul,  dont on peut dire qu'il fut "le nègre" : "Voyage pittoresque ou Description des Royaumes de Naples et de Sicile de l'Abbé de Saint-Non". Il resta à Naples, pour occuper les fonctions de secrétaire d'ambassade  A la mort de Louis XV , il passa au service du comte de Vergennes qui l’envoya en mission en Suisse puis à Naples, ville qui lui convenait mieux sur le plan sentimental et amoureux. Revenu à Paris, il se mit à la gravure à l’eau-forte qu’il utilisa pour les dessins qu’il avait rapportés de ses voyages. A son retour, il vendit au roi une collection de vases étrusques,  ce qui lui permit d'entrer à l’Académie de peinture et de sculpture comme graveur. Reparti pour Veniseà la recherche de nouvelles pièces pour sa collection, il fréquente le plus important salon littéraire d'Italie, de l'envoûtante Isabella Teotchi, une femme extraordinaire d'une très grande beauté, dont il tomba amoureux. Accusé d'espionnage et apprenant  que ses biens avaient été confisqués en France, il prit peur et s’enfuit en Suisse, puis, le courage lui étant revenu, il revint à Paris, où il se montra aux côtés du peintre David, l’ami de Marat qui le prit sous sa protection. Puis, il frut un familier de la maison de Julie Carreau, la première femme de Talma, rue Chantereine (aujourd'hui rue de la Victoire) que Joséphine de Beauharnais lui avait louée, et par hasard Dominique Vivant Denon se lia avec un jeune homme plein d'avenir nommé Buonaparte.

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Enrôlé dans l’expédition d’Egypte, sous les ordres du général Desaix, il embarqua à Toulon en 1798. Il se trouvait toujours aux avants-postes, bravoure ou insouciance ? Il se fit admirer pour son audace et sa façon d’être toujours le premier au feu, malgré son âge. Il avait cinquante ans, il passait son temps à dessiner les scènes de batailles qu'il crayonnait au son du canon, des dessins admirables d'architecture monumentale, des portraits de personnages et des scènes de rues, permirent la publication de quelques trois cents dessins exécutés en Egypte accompagné d'un texte qu'il rédigea entièrement à son retour à Paris : « Expédition d’Egypte »  qui obtint aussitôt un succès considérable. Bien sûr, l'ouvrage fut dédié au Premier Consul. Tout était de lui, textes et dessins. Bonaparte le nomma en 1802, directeur général des musées impériaux. C'est ainsi qu'il fut le premier directeur du musée du Louvre.

Il suivit l'armée de Bonaparte, et recueillit dans les pays conquis un grand nombre d'objets d'art qui enrichirent les musées nationaux.  L’arrivée des Bourbons le privèrent de son poste, et le baron retourna à la vie civile et se mit à classer un nombre considérable de matériaux pour entreprendre une « Histoire de l’Art ». La mort interrompit cette oeuvre colossale. Ses deux neveux, seuls héritiers éparpillèrent sa collection, et utilisant ce que les éditeurs appellent aujourd'hui "des fonds de tiroirs",  pour faire feu de tout bois, firent publier des lithographies de leur oncle dans un ouvrage intitulé : "Monuments des Arts du dessin" décrits et expliqués par Amaury-Duval,  prix cinq cents francs, chez Brunet Denon(un de ses neveux) 18 rue Sainte-Anne. Firmin Didot 1829

Dans le livre Histoire d'Os et autres abattis. de Clémentine Portier Kaltenbach  nous apprenons comment Vivant Denon se constitua certaines pièces de de son "Panthéon personnel", le très étonnant et macabre reliquaire.

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14/12/2008

LES PRECURSEURS : de la peinture et de la couleur

Par Bernard Vassor

Les premiers peintres à avoir utilisé le pinceau, les inventeurs,  et la nature des premières couleurs utilisées par les artistes.
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C'est à Pline l'Ancienque nous devons la connaissance des premiers artistes répertoriés, ayant marqué l'histoire de l'art.
Déjà chez les grecs, on théorisa sur la couleur. La lumière et les ombres, et par opposition les couleurs se firent ressortir par leur opposition l'une sur l'autre. On nomma ce qui est entre l'éclat lumière ou ombre, "le clair obscur", et la réunion de couleurs passant de l'une à l'autre "harmogé".
Les couleurs sont par leur nature ou mélanges, sombres ou vives.
Les couleurs vives le minium, l'armérium, le cinabre, la chrysocolie, l'indigo, le purpurium. Les couleurs sombres, naturelles ou artificielles, la sinopis, la rubrique, le paraetonium, le mélinium, l'érétrie, l'orpiment pour les naturels.
Les couleurs les plus communes étaient l'ocre, la céruse brulée, la sandaraque, la sandyx, le syricum, l'atramentum.
Certaines de ces substances étaient également utilisée en médecine, en emplatre, en infusion, en application corporelle, et mélangées à du vinaigre, en boisson à usage médical, en contre-poison, et pour la guérison de blessures ou de piqures de serpent.
Les découvertes de ces substances étaient parfois dues au hazard, après un incendie dans Pirée par exemple, un vase contenant de la céruse ayant brûlé, on découvrit "l'usta" appelée aussi "purpuréa" qui se vendit jusqu'à six deniers la livre. Utilisée en premier par le peintre Nicias, l'usta devint indispensable pour ombrer. Certaines couleurs portant le même nom, sont obtenues par différents procédés et différentes matières, mais presque toujours après calcination. Les peintres pour obtenir certains effets ajoutent de l'oeuf, soit en mélange, soit en couche sur un fond encore humide, pour modifier la teinte et lui donner un éclat particulier. Certains falsificateurs substituaient de la fiente de pigeon à l'indigo pour la teinture de tissus.
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Un broyeur de couleurs remarquable :
Erigone, qui était broyeur chez le peintre Néalce, fit tant de progrès dans la peinture, que lui-même forma un élève célèbre, Pasias, frère du sculpteur Eginète.
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Des peintres célèbres dans leur temps comme Apelle, Melianthus, et Niomaque, n'utilisaient que quatre couleurs : le mélinum pour le banc, le sillatique pour les jaunes, la sinopis pour les rouges et l'atrament pour les noirs. Leurs tableaux s'achetaient à prix d'or.
Le pourpre venu d'Inde, était utilisé pour peindres les murailles des cités.
La première peinture sur toile fut commandée par Néron qui s'était fait représenter sur un tableau de cent vingts pieds de hauteur !!! (environ 36 mètres)
C'est Apollodore d'Athènesqui inventa la perspective, qui selon Pline fonda l'art de la peinture à l'aide du pinceau, avec Zeuxis d'Héraclée. La d'Apollodore richesse devint si grande que dans son faste il fit broder son nom en or sur son manteau.
Fin de la première partie
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29/11/2008

Histoire de la photographie, Ernest Lacan, un précurseur le la presse scientifique consacrée aux Beaux-Arts et à la photographie.

Par Bernard Vassor

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Son nom est inséparable des progrès et de l'évolution de la photographie à ses débuts.
Ernest Lacan (1828-1879), fut le premier rédacteur en chef de la revue (La Lumière) organe de la société héliographique crée par le colonel de Monfort et l'abbé Moigno, le 9 février 1851. Cette société avait pour ambition de révéler les progrès et les travaux scientifiques "d'écriture avec le soleil" et d'être un lien entre les Beaux-Art et l'héliographie considérée comme une science. Les membres de cette société venaient d'horizons différents : de la littérature, de la peinture, de l'architecture de diverses branches de la science etc. Parmi les membres fondateurs, le comte Olympe Aguado, élève de Le Gray, photographe lui-même ami de l'empereur de de l'impératrice avec qui il aurait dû se marier si sa famille ne l'avait empêché...
"La Lumière" fut le premier hebdomadaire consacré à la photographie, parut jusqu'en 1867.
En 1861, Ernest Lacan quitta "La Lumière"pour devenir le rédacteur en chef du "Moniteur de la Photographie" en mars 1861 
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La Société d'héliographie fut remplacée en 1855 par la Société Française de Photographie, où Hypolitte Bayard, Georges de Bellio et Eugène Delacroix figurent parmi les membres de la commission.
En 1856, Disdéri, le photographe du boulevard des Italiens* dût déposer son bilan, Lacan fut nommé syndic de faillite.
En 1854, Lacan se fit le propagateur zélé d'un nouveau procédé de transcription de photographies par la similigravure.  proche de la gravure sur bois. Ce n'est qu'à la fin su siècle que ce procédé amélioré sera généralisé dans la presse.
*La maison qui était occupée par le prestidigitateur Chocat-Hamilton.Elle occupait deux grands étages, le premier, le magasin et un salon pour les dames, le second avait deux grandes terrasses recouvertes de châssis en verre bleu.

23/11/2008

Le père de"La Caricature" française : Charles Philipon et la presse parisienne au 19° siècle

Par Bernard Vassor

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Maison ouverte galerie Véro-Dodat le 15 décembre 1829
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Album lithographique : Beaux-arts, dessins, mœurs, théâtres, caricatures
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Charles Philipon est né à Lyon en 1800. Son père était fabricant de papiers peints. Après avoir fait des études aux lycées de Lyon et de Villefranche, il vint à Paris où il suivit les enseignements du baron Gros. Son père qui voulait en faire son successeur le fit revenir à Lyon. Mais Charles trouvant la vie "monotone, décolorée, crétinisée"
revint à Paris pour mener la vie de bohème, vivant d'expédients, de la vente de dessins, d'éventails et de petits travaux de peinture de décoration. C'est en 1829, que le mari de sa soeur, qui avait fait faillite, avait été obligé de vendre sa charge de notaire à Chalons-sur-Saône. Il demanda à son beau-frère de lui trouver un emploi à Paris. Philipon lui trouva une boutique dans une galerie qui venait d'être ouverte reliant la rue Jean-Jacques Rousseau à la rue du Bouloi. C'est ainsi que naquit la maison Aubert et Cie, galerie Véro-Dodat, du nom des propriétaires Véro, charcutier de son état, et de son associé Dodat. En même temps, Charles participa à la création du premier album de caricature lithographique "La Silhouette". C'est là qu'il fit la connaissance d'un jeune homme qui venait de faire faillite lui-aussi dans une affaire d'imprimerie.Philipon le prit comme rédacteur du journal satirique illustré hebdomadaire qu'il fonda l'année suivante :

LA CARICATURE PHILIPON HAUTEUR.jpg"La Caricature morale, religieuse, littéraire et scénique".   Le Roi-citoyen ayant proclamé la liberté de la presse à son arrivée au pouvoir, Philipon lança avec cet hebdomadaire une critique féroce du régime. Dans les premiers numéros, Balzac était l'unique rédacteur (du moins le croit-on, ses articles paraissaient anonymement, ou bien sous un nom d'emprunt). Les principaux illustrateurs étaient ceux si l'on peut dire qui furent les plus illustres de ce temps : Traviès, Daumier, Gavarni, Achile Devéria, Charlet et bien d'autre.. Le succès fut immédiat et immense. Mais, les foudres du royaume qui se fissurait, s'abattirent sur Philipon, les procès s'accumulèrent  les amandes et les peines de prison nefirent pas reculer notre bouillant journaliste qui dirigeait le journal depuis sa prison de Sainte-Pélagie. Avec Daumier qui le rejoignit dans sa geôle, il eut l'idée de lancer un quotidien. Le premier numéro du 'Charivari" parut en 1832, bien que ses fondateurs soient toujours au cachot en décembre 1832. A peine libéré, Charles publia des portraits-charges de "la chambre non prostituée". Pour payer les amendes et contourner les interdictions, il créa une "Association pour la liberté de la presse" qui lui permettait de vendre les lithographies des caricatures qui venaient d'être condamnées.Rue Transnonain largeur.jpg

L'attantat de Fischi fut le prétexte pour interdire les journaux, et promulguer une loi parapluie punissant "les offenses à la personne du roi et des attaques contre le gouvernement".

Ce fut la fin de la publication de "la Caricature" . Le Charivari qui ne pouvait plus s'en prendre aux hommes politiques, dût se contenter de prendre pour cible les hommes d'affaires opportunistes ou les financiers véreux. C'est ainsi qu'est né le personnage de Robert Macaire, parfait exemple de caricature visant à stigmatiser un courant de pensée.

Après 1848, Philipon vendit le Charivari, avec Nadar, un jeune homme aux talents divers, il créa "le Petit Journal pour rire" qui changea de nom en 1856 pour devenir le "Journal amusant"où Gustave Doré et Félix Braquemont apportèrent leur talent.

Parralèlement, il fit fabriquer des papiers peints comiques, en souvenir de son père sans doute.

Après le rétablissement de la censure impériale après le coup d'état du 2 décembre le journal perdit son agressivité à l'égard du pouvoir. C'est son fils Eugène Philipon qui prit la succession en 1862. Nadar quitta les journaux de Philipon, qui, plus jamais ne s'attaquèrent aux pouvoirs en places, aux financiers véreux et aux "montreurs d'ours" de toutes sortes, perdit son âme, mais, connut beaucoup de nouveaux abonnés......

07/11/2008

L'Art de la couleur : un précurseur M. Pierrepoint-Greaves

PAR BERNARD VASSOR

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Sans la lecture du journal "LeVoleur" de 1832, nous ne connaîtrions pas cet homme  (un anglais sans doute ? (le journal ne le dit pas) qui bien avant la découverte par le chimiste Eugène Chevreul, Pierrepoint-Greaves inventa différents procédés et de la théorie du "contraste simultanné de la couleur" en 1839, avait imaginé de produire des couleurs très variées sur coton, que l'art de la teinture n'avait pas résolu et qui semblait à l'époque impossible. Il voulait produire des matières textiles propres à la fabrication de tapis d'ornement, de brocards, d'ouvrages à l'aiguille etc..
Il se procura du coton laineux fit battre purifier puis teindre dans les couleurs primaires. Puis, comme un peintre pointilliste, il prit deux fils couleurs opposées jusqu'à l'obtention de la teinte désirée. Il pouvait les éclaircir ou foncer à volonté par addition de couleurs jaune pâle ou même blanche car le blanc et le noir se marient aussi bien avec les autres couleurs prismatiques tout comme sur la palette d'un peintre les couleurs naturelles et les oxydes métalliques. Une fois que le coton est amené à la teinte désirée, il est ouvert, cardé, étiré, doublé, filé et tordu comme un fil ordinaire. L'histoire n'a pas retenu son nom. Les seuls Pierrepoint célèbres sont la dynastie des bourreaux anglais, l'équivalent de nos Sanson ou Deibler.....

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14/10/2008

Louis-Denis Caillouette créateur d'une école de dessin et de sculpture gratuite pour les ouvriers, en plein coeur du faubourg Saint-Denis

PAR BERNARD VASSOR

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Histoire des rues de Paris
Cour des Petites-Ecuries
Histoire et Vies du 10°
Editions Parimagine 9 rue de Mulhouse 75002 Paris
En 1836, trois hommes se sont associés pour ouvrir au coeur du faubourg Saint-Denis, dans le passage des Petites-Ecuries, un cours gratuit à l'usage des ouvriers. 
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Louis-Denis Caillouetteconsacrait trois fois par semaine deux heures de 8 à 10 le soir à enseigner à des ouvriers harassés par dures journées de travail. Les professeurs ont formé des peintres en décor, en voitures, sur porcelaine, des graveurs en bijoux, des sculpteurs d'ornements. Plus de cinq cents ouvriers ont suivi assidûment leurs cours. Des ouvriers qui gagnaient trois francs par jour ont vu doubler ou tripler et parfois quadrupler le prix de leur journée de travail. La ville de Paris, au vu des résultats, a accordé une allocation de 4200 francs pour aider à subvenir (incomplètement) aux frais de fonctionnement supportés par Caillouette et deux associés dans cette aventure. Une exposition  20 rue de Bondy (René Boulanger) à la mairie du cinquième arrondissement d'alors (aujourd'hui le dixième) eut lieu en 1840.
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Plan de Perrot en 1834
Le sculpteur Louis-Denis Caillouette est né en 1790 et mort en 1868 dans la capitale Il fut l'élève de Roland. Auteur de nombreuses oeuvres, place de la Concorde, au Sénat, au jardin du Luxembourg, à Nantes Bordeaux, Versailles etc...

Le docteur Gachet donna quand à lui de 1865 à 1876, des cours non rétribués d'anatomie artistique à l'école municipale de dessin et de sculpture du X° arrondissement, 19 rue des Petits-Hôtels, école dirigée par le statuaire Justin Lequien.

Il n'y a pas dans le dixième de voie, de place ni le moindre petit recoin rendant hommage à ces bienfaiteurs de l'arrondissement qui pourtant le mériteraient bien !!!

09/10/2008

"LE VRAI-VIDE-BOUTEILLE-DE-L'ART" : L'AUBERGE GANNE A BARBIZON

PAR BERNARD VASSOR

BARBIZON INTERIEUR cour auberge coul hauteur.jpg
Grigorescu 1866, cour intérieure de l'auberge. Musé d'Art de Roumanie.
Le titre de cet article est des frères Goncourt. Venus en visite dans la région de Fontainebleau, ils se sont arrêtés en bonne compagnie littéraire si l'on en juge par le registre tenu scrupuleusement à jour par les époux Ganne.
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Bien avant l'arrivée de ce que l'on a appelé les peintres de l'Ecole de Barbizon, de nombreux artistes vivaient là depuis le début du XVIII° siècle.
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Ruines de l'hermitage de Franchart en 1780
Si vous avez un petit peu de patience, vous pouvez retrouver sur ce blog l'histoire de Lazare Bruandetqui avait été condamné à mort pour avoir , une broutille !!!, jeté sa femme par la fenêtre. Il s'était réfugié dans les ruines de l'hermitage de Franchard. Le secret était si bien tenu, que lorsque l'on demanda à Louis XVI ce qu'il avait vu au cours de sa chasse en forêt de fontainebleau, il répondait : "Des cerfs, et...Bruandet".
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François Ganne un ancien tailleur de vêtements et son épouse Edmée, avaient vers 1820 ouvert dans une fermette une épicerie, puis un peu plus tard ils accrochèrent une enseigne d'aubergiste au dessus de la porte d'entrée de la ferme. La mère Ganne fabriquait des fromages de chèvre. A l'étage, il y avait quelques chambres qui pouvaient recevoir des voyageurs. A paris, la révolution de 1848, et l'épidémie de choléra provoqua l'exode de nombreux artistes. C'est ainsi que se forma un des cénacles les plus prestigieux de l'histoire de l'art. Je ne peux pas les citer tous, mais si je vous dis Narcisse Diaz, toujours de bonne humeur, frappant de sa jambe de bois le carrelage de la salle à manger pour faire rire ses compagnons, parmi lesquels Jean-François Millet et son ami inséparable Théodore Rousseau. Le graveur inimitable Charles Jacque, Célestin Nanteuil,¨Paul Huet, Corot-Daubigny les frères siamois de rue Notre-Dame-de-Lorette.
Puis, plus tard, dans les années 1860, ce sont des artistes roumains qui s'y installèrent (dont Nicholas Grigorescu).

06/10/2008

UN AMI DES IMPRESSIONNISTES : LE DOCTEUR GEORGES DE BELLIO

PAR BERNAR VASSOR

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Né en 1828 à Bucaresst, mort à Paris en 1894.

Tous les historiens de l'art s'accordent pour dire que les débuts à Paris avec son frère Constantin (qui se suicida dans une chambre d'hôtel en 1875) dans les années 1850 sont un mystère. On signale toutefois sa présence à la vente à l'Hôtel Drouot de l'atelier Delacroix en 1864. Les frères vivent tout d'abord rue de la Grange Batelière, non loin des galeries de la rue Lepelletier, de la rue Laffitte et des restaurants des boulevards.On le dit parent du prince Bibesco. Nous savons, par des anecdotes rapportées, qu'il connut Renoir dès 1871. Celui-ci, avait pendant la Commune de Paris demandé à Raoul Rigault (qu'il connaissait du salon de Nina de Callias) de lui obtenir un laisser passer pour se rendre à Versailles pour affaire de famille disait-il. A Versailles, il obtint du prince Bibesco, par l'intermédiare de de Bellio un autre laisser passer pour franchir le pont-levis pour revenirr à Paris. Ses amis racontent que lorsque Renoir avait des besoins pressants d'argent, il prenait une toile sous son bras, et allait rôder sur les boulevards où il était certain de rencontrer "le docteur" au café Riche ou à la Maison Dorée. De Bellio lui achetait toujours sa toile sans sourciller. Docteur sans diplôme, de Bellio homéopathe *comme le docteur Gachet(qui lui avait obtenu sa thèse de médecine à Montpellier) il soignait gratuitement ses amis, et il fut appelé au chevet de bon nombres de peintres ou de leur famille. Il assista Manet au cours de sa dernière maladie, mais l'homéopathie ne lui fut d'aucun secours comme vous le savez... Il fut comme Gachet, le médecin de Renoir, de Pissarro et de sa mère. C'est à la première vente Hoschédéque de Bellio marqua son goût pour les toiels de Monet qu'il encouragea. Il fréquentait les marchands Durand-Ruel, Latouche à l'angle de la rue Laffitte et de la rue de Provence, une boutique d'un petit marchand de couleurs de la rue Clauzel, un certain Julien Tanguy, Alphonse Portier qui fut à la fois marchand de couleurs puis courtier en peinture et gérant d'une exposition impressionniste. Il est également client d'une galerie anciennement Goupil19 boulevard Montmartre, tenue par un nommé van Gogh Théo. Habitué du café "La Nouvelle Athènes" dont il devint le voisin en s'installant 66 rue des Martyrs, puis au 2 rue Alfred Stevens où il rendit son dernier soupir.

Je rappelle aux "neuvièmistes de Paris" que Christian Friedrich Samuel Hahnemann habitait et donnait des consultations 4 rue de Parme.C'est là, qu'appelé en consultation par Victor Schoelcher pour soigner la fille mourante de son ami Ernest Legouvé, il accomplit "le miracle" qui lui donna la célébrité....

10/06/2008

JOHN CONSTABLE, UN MAITRE POUR LES ROMANTIQUES ET LES IMPRESSIONNISTES

Par Bernard vassor

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"Le monde est vaste, il n'y a pas deux jours

 qui soient semblables? ni même deux heures"

John Constable

"ADMIRABLE ET INCROYABLE "

"Ce Constable me fait un grand bien"

Delacroix au salon de 1824.

Voilà une phrase qui pourrait certainement être placée dans la bouche de n'importe quel impressionniste.  

John Constable (1776-1837) un paysagiste, fut parmi les premiers à utiliser une palette claire, et à travailler "sur le motif". C'est un de ses compatriotes un peintre "médiocre" Joseph Farington qui exhorta son ami à travailler directement d'après nature.Son influence est considérable, sur Paul Huet et Delacroix. Ses expositions ont été vues à Paris dès 1824. Charles Nodier qui a vu une exposition à Londres en 1821, déclare, admiratif : "C'est de l'eau, du ciel et de l'air". C'est Arrowsmith, un cafetier de la rue Saint-Marc qui conserve dans son échoppe des toiles de son ami, qui font l'admiration de peintres tels Diaz, Rousseau, Corot et Daubigny. C'est ce dernier, qui à Londres pendant la guerre de 1870, fera connaître à Monet celui qui l'avait le plus influencé. Pissaro réfugié lui aussi rencontra Monet à Londres et ils visitèrent ensemble les musées. Pissarro déclara dans une lettre : "Nous étions surpris surtout par les paysagistes qui étaient oplus près de nos recherches en plein air, la lumière et les effets fugitifs"*Sisley, un homme d'affaire décida de devenir peintre en découvrant des toiles de Constable et de Turner.

Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, Denoël 1979.

Constable, Le choix de Lucian Freud, galerie nationale du Grand Palais, Janvier 2003 

 A SUIVRE......

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