23/11/2008
Le père de"La Caricature" française : Charles Philipon et la presse parisienne au 19° siècle
Par Bernard Vassor
"La Caricature morale, religieuse, littéraire et scénique". Le Roi-citoyen ayant proclamé la liberté de la presse à son arrivée au pouvoir, Philipon lança avec cet hebdomadaire une critique féroce du régime. Dans les premiers numéros, Balzac était l'unique rédacteur (du moins le croit-on, ses articles paraissaient anonymement, ou bien sous un nom d'emprunt). Les principaux illustrateurs étaient ceux si l'on peut dire qui furent les plus illustres de ce temps : Traviès, Daumier, Gavarni, Achile Devéria, Charlet et bien d'autre.. Le succès fut immédiat et immense. Mais, les foudres du royaume qui se fissurait, s'abattirent sur Philipon, les procès s'accumulèrent les amandes et les peines de prison nefirent pas reculer notre bouillant journaliste qui dirigeait le journal depuis sa prison de Sainte-Pélagie. Avec Daumier qui le rejoignit dans sa geôle, il eut l'idée de lancer un quotidien. Le premier numéro du 'Charivari" parut en 1832, bien que ses fondateurs soient toujours au cachot en décembre 1832. A peine libéré, Charles publia des portraits-charges de "la chambre non prostituée". Pour payer les amendes et contourner les interdictions, il créa une "Association pour la liberté de la presse" qui lui permettait de vendre les lithographies des caricatures qui venaient d'être condamnées.
L'attantat de Fischi fut le prétexte pour interdire les journaux, et promulguer une loi parapluie punissant "les offenses à la personne du roi et des attaques contre le gouvernement".
Ce fut la fin de la publication de "la Caricature" . Le Charivari qui ne pouvait plus s'en prendre aux hommes politiques, dût se contenter de prendre pour cible les hommes d'affaires opportunistes ou les financiers véreux. C'est ainsi qu'est né le personnage de Robert Macaire, parfait exemple de caricature visant à stigmatiser un courant de pensée.
Après 1848, Philipon vendit le Charivari, avec Nadar, un jeune homme aux talents divers, il créa "le Petit Journal pour rire" qui changea de nom en 1856 pour devenir le "Journal amusant"où Gustave Doré et Félix Braquemont apportèrent leur talent.
Parralèlement, il fit fabriquer des papiers peints comiques, en souvenir de son père sans doute.
Après le rétablissement de la censure impériale après le coup d'état du 2 décembre le journal perdit son agressivité à l'égard du pouvoir. C'est son fils Eugène Philipon qui prit la succession en 1862. Nadar quitta les journaux de Philipon, qui, plus jamais ne s'attaquèrent aux pouvoirs en places, aux financiers véreux et aux "montreurs d'ours" de toutes sortes, perdit son âme, mais, connut beaucoup de nouveaux abonnés......
12:04 Publié dans LES PRECURSEURS | Tags : balzac, aubert et cie, galerie véro-dodat | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
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