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10/12/2006
Jean Baptiste Clément et les moulins
Le jeudi 8 décembre 2005.
La vie de l’auteur du Temps des Cerises commence dans un moulin, et termine ses derniers jours, si l’on peut dire à l’ombre du moulin Radet à Montmartre (dernier domicile 110 rue Lepic).
Né le 31 mai 1836 sur un moulin-bateau amarré au pont de Boulogne-sur-Seine.
Origine de la famille : en 1808, le moulin de Montfermeil appartenant à un hobereau local, a pour locataire un certain Jean-Baptiste Clément, natif de Nanterre.
1813 Changement de propriétaire, monsieur Martin loue à André Vincent Clément le 28 août, son fils Pierre-André lui succède et les Clément s’installent à Montfermeil, et font souche avec les familles du pays, Douet et Patoux.
MOULIN DE MONTFERMEIL
La grand-mère maternelle du petit J.B. possédait un moulin à Saint-Denis dans l’île du Châtelier, une des petites îles, avec l’île des ravageurs près du pont de Saint-Ouen (aujourd’hui l’Ile Saint-Denis). Elle était la propriété de la famille Clément qui avait également acheté le pré voisin au lieu-dit « La Bellangère ».
Depuis des siècles, dans certaines régions de France, le droit coutumier, accordait aux meuniers le privilège de posséder une vigne et de vendre le vin et des produits du moulin. C’est là l’origine des « moulins de la galette » et des guinguettes qui vont se multiplier tout autour des moulins.
Délaissé par sa mère qui ne l’aime pas (il est trop laid !), il passera le plus clair de sa petite enfance chez sa grand-mère Charlotte Compoint (les Compoint étaient de riches propriétaires terriens, il possédaient d’immenses champs allant de Saint-Denis jusqu’au coteaux de la butte Montmartre. Un de ses oncles sera maire de Saint-Ouen, et la Commune de Montmartre a donné trois fois son nom à un Compoint.)
Placé dans un pensionnat rue Buffault dans le 9ème où il restera plusieurs années. Apprenti repousseur sur cuivre, il ne restera pas très longtemps, préférant la fréquentation des cabarets et des guinguettes. Il fera plusieurs métiers, sera trimardeur, manœuvre à la construction de l’aqueduc de Nogent-sur-Marne, parcourant la vallée de l’Aulnoy de ferme en ferme, on le rencontrera sur des chantiers à Montargis, Ormesson et Juvisy sur Orge. Son père le prend un temps avec lui à son moulin de Monfermeil (le Moulin de la Galette [1]) mais Jean Baptiste ne veut pas être meunier, de plus il ne supporte pas la nouvelle femme de son père qui vient de se remarier ! Son premier poème sera pour sa tante Louise, chez qui il trouvera toujours refuge dans ses moments d’extrêmes difficultés.
C’est après le mariage de celle-ci avec Louis-Philippe Poulin, artiste dramatique habitué de la guinguette du « Moulin de Cage » de la grand-mère Charlotte, qu’un ami de Louis-Philippe, Max Revel, homme de lettres, lui donnera ses premières leçons de versification. Avec la dot de Louise, l’oncle Louis gère à Colombe sur « l’île Marante » un moulin de la galette. Jean Baptiste en sera un pilier. En 1863, il publie plusieurs chansons, dont : « Au Moulin de Bagnolet » Ce moulin était également la propriété d’un de ses oncles côté Compoint.
Il fait paraître une nouvelle en 1865 : « Le Moulin des larmes ».
Le Temps des Cerises 1866-1867
L’histoire de cette chanson, qui n’a jamais été un hymne révolutionnaire comme beaucoup veulent le faire croire, ce sont les vergers de Montmartre qui l’ont inspirée.
Moulin à vent de Montmartre Photo Hyppolyte Bayard 1845
Après avoir publié un pamphlet contre Napoléon III, intitulé 89, il s’enfuit à Bruxelles pour éviter la prison.
Vivant dans la misère totale, souffrant de faim et de froid, l’histoire raconte qu’il échangea sa chanson « le Temps des Cerises » au chanteur d’Opéra Alfred Renard, contre un Mac-farlane qui lui permit de ne pas mourir de froid.
L’édition originale est éditée chez Egrot, 25 boulevard de Strasbourg dans le X°.
C’est le portrait de Renard [2] qui figure avec son nom en grosses lettres, le nom de Clément est BEAUCOUP plus petit.
Elle sera dédiée à Anatole Lionnet, chanteur célèbre à l’époque pour ses interprétations de Nadaud et Pierre Dupont. Les éditions suivantes en 1873 et 1876. En pleine répression versaillaise, il est impossible de penser que les censeurs auraient pu laisser passer un hymne quelconque à la Commune. C’est seulement après l’amnistie en 1885, à l’occasion d’une édition collective de ses œuvres, que Jean Baptiste donnera sa fameuse dédicace à « Louise l’ambulancière » donnant depuis à interprétation le sens des paroles d’une modeste chanson d’amour.
LA GUINGUETTE DU MOULIN JOLY
Sur « l’Isle des Druides », appelée également l’île Marante à Colombes.
Le jeudi 12 janvier 2006.
Nous devons aujourd’hui à l’inévitable abbé Lebeuf, pornographe malgré lui, l’histoire de ces petites îles situées entre Asnières et Argenteuil.
L’existence des druides est attestée par l’historien Léon Quénéhen qui signale : « Ne perdons pas de vue que les druidesses n’habitaient pas avec les druides, mais dans des îlots voisins, d’où elles venaient à des époques fixes, et la nuit, leur rendre visite, pour y retourner avant le jour. »
Le village est mentionné pour la première fois au XII° siècle comme appartena L’usage s’était établi, de faire chaque année une procession par les vignes où l’on portait le saint sacrement pour les préserver des vers... Cet usage a été remplacé par l’exorcisme, ce qui est nettement plus approprié !
Le peintre Claude-Henry Watelet, conseiller du roi, receveur général des finances, poète à ses heures, aménagea son domaine sur l’île Marante, surnommée aussi « l’île enchantée »
Il avait fait graver sur les arbres des lieux, des sentences rimées sentimentales ou philosophiques.
C’est également là que Louise Compoint, propriétaire du Moulin-Joly, reçu un compliment de son neveu, à l’occasion de son mariage avec un nommé Poullain vers les années 1855.
C’était la première tentative rimée d’un certain « Jean Baptiste Clément » qui habitera plus tard le village de Colombes, en ménage avec une compagne qui avait deux enfants **
Décrété bien national à la révolution, le moulin sera démoli en 1811, et reconstruit en 1830.
C’est à cette époque qu’il sera, selon le droit coutumier, transformé en guinguette.
Ce « coutumier » consistait en une autorisation pour les meuniers de pouvoir exploiter quelques arpents de vigne autour des moulins, de pouvoir servir des galettes confectionnées avec la farine du moulin et de boire le vin de la vigne du meunier.
Il fait paraître une nouvelle en 1865 : « Le Moulin des larmes ».
Le Temps des Cerises 1866-1867
L’histoire de cette chanson, qui n’a jamais été un hymne révolutionnaire comme beaucoup veulent le faire croire, ce sont les vergers de Montmartre qui l’ont inspirée.
Après avoir publié un pamphlet contre Napoléon III, intitulé 89, il s’enfuit à Bruxelles pour éviter la prison.
Vivant dans la misère totale, souffrant de faim et de froid, l’histoire raconte qu’il échangea sa chanson « le Temps des Cerises » au chanteur d’Opéra Alfred Renard, contre un Mac-farlane qui lui permit de ne pas mourir de froid.
L’édition originale est éditée chez Egrot, 25 boulevard de Strasbourg dans le X°.
C’est le portrait de Renard ** qui figure avec son nom en grosses lettres, le nom de Clément est BEAUCOUP plus petit.
Elle sera dédiée à Anatole Lionnet, chanteur célèbre à l’époque pour ses interprétations de Nadaud et Pierre Dupont. Les éditions suivantes en 1873 et 1876. En pleine répression versaillaise, il est impossible de penser que les censeurs auraient pu laisser passer un hymne quelconque à la Commune. C’est seulement après l’amnistie en 1885, à l’occasion d’une édition collective de ses œuvres, que Jean Baptiste donnera sa fameuse dédicace à « Louise l’ambulancière » donnant depuis à interprétation le sens des paroles d’une modeste chanson d’amour.
Alfred Fierro, note "qu'il y a eu plusieurs Moulin-Joly , dont celui qui portait le nom de son propriétaire vers 1750, qui fut une guinguette célèbre, avant d'être supplantée par sa voisine, Le Tambour Royal de Ramponneau.
Le véritable Moulin Joli était situé sur l'île de Marante, à Colombes,. Le Moulin-Joli de la Courtille ne figure sur aucun palan et on peut légitimement supposer qu'il s'agissait d'un des deux moulins dits de Charonne. "
Ouvrages consultés pour l’histoire des Moulins :
Alfed Fierro 300 moulins à Paris ed Parigramme 1999,
Jean-Claude Gaillard (vice-président de l’association de la sauvegarde du moulin de Monfermeil)Les Moulins d’Aulnoy et d’alentour.
* Qui existe encore aujourd’hui. Il a été déplacé en raison d’affaissement de terrain. Avec un peu de chance, vous pouvez le visiter en prenant rendez-vous avec le meunier, qui ne vous parlera pas de Clément ( c’est encore aujourd’hui pour certains, la honte du village) mais véritable passionné de l’histoire des moulins vous apprendra mille choses.
**Aujourd’hui, qui connaît le nom de Renard ? Au cours de mes recherches, je suis tombé sur un document le concernant qui me laisse perplexe...
18:55 Publié dans A l'ombre des moulins et des guinguettes | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg
08/12/2006
Le cénacle de la Maison de Madame Doublet
Bachaumont , Pidansat de Mairobert et Mouffle d’Angerville, Marie-Anne Legendre Doublet de Persan
Rue Vivienne, dans les dépendances du couvent des Filles-Saint-Thomas
Sur l’emplacement d’une partie du couvent se trouve aujourd’hui le bâtiment qui abrite l’A.F.P.
Article publié en partie sur Terres d'Ecrivains Le mercredi 4 janvier 2006.
Ce centre réunissait des littérateurs, des savants, des journalistes, des académiciens, et échappait ainsi à la censure royale. A l’emplacement aujourd’hui des bâtiments de l’AFP, ce cénacle sera l’inventeur du journalisme de faits-divers, alimentant les ambassades et les milieux artistiques et mondains d’informations anecdotiques, inédites et parfois fantaisistes.
Mme Doublet qui occupait un appartement loué par les dames de Saint-Thomas, tenait ce privilège de son frère l’abbé-Legendre. Elle était la veuve d’un intendant de commerce. L’endroit était connu sous le nom de « La Paroisse ». Dans cette assemblée, les femmes étaient nombreuses : Madame d’Argenson, Madame du Boccage, Madame Rondet de Villeneuve, Madame de Besanval et quelques autres.
Certains participants pourtant étaient parfois poursuivis. Un certain Blanchard fut condamné à être battu et fustigé au milieu du Pont-neuf, ayant pendu au cou deux écriteaux, un devant et un derrière, portant la mention « Gazetier à la main ». L’abbé Prévost, accusé malgré ses protestations, fut exilé à Marseille.
Bachaumont lui-même fit plusieurs séjours à la Bastille. Madame Doublet fut menacée d’ enfermement dans un couvent.
« La Paroisse » se tint tranquille quelques temps. Madame Doublet resta quarante ans sans sortir (Grimm). Pendant quarante ans, « C’est de ce coin que partirent tous les bruits dont les affairés et les friands de bruits s’étaient toujours approvisionnés à grand peine. »
L’ami de toujours de madame Doublet, co-fondateur de cette confrérie, était le principal « rédacteur » de ces nouvelles. <!--[if !vml]-->
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Louis-Petit de Bachaumont (1690-1771) prit sous son aile, avec la complicité de madame Doublet, un jeune homme, Mathieu François Pidansat de Mairobert (1727-1779), dont certains prétendaient qu’il était le fils naturel de madame Doublet et de Bachaumont.
A la mort de celui-ci, Mairobert prendra le relais pour la rédaction des « Nouvelles à la Main ». _Il réunira les articles de Bachaumont en une publication intitulée : « Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la République des Lettres en France depuis 1762, par feu Monsieur Bachaumont » qui obtiendra un succès phénoménal.
Mairobert fut censeur royal, secrétaire honorifique du roi et des commandements du duc de Chartres, plus tard Philippe-Egalité.
Impliqué dans le scandale de « l’affaire du marquis de Brunoy », dont les débauches homosexuelles scandalisaient le tout Paris, il s’est suicidé le 30 mars 1779.
C’est Mouffle d’Angerville qui complètera les « Mémoires secrets » qui comptent 36 volumes et qui aura l’honneur de bénéficier d’un petit tour à la Bastille.
Les têtes de turc « des Nouvelles », étaient La Harpe et Beaumarchais.
Quelques ouvrages consultés :
Jules et Edmond de Goncourt, Portraits intimes au XVIII° siècle, Dentu 1856 et 1857
Archives de la Bastille
Mémoires Secrets Bachaumont
Edouard Fournier, Paris secret
Pascal Pia, préface à l’édition du Cercle du Livre Précieux
Jean-Pierre Duteil, bibliographe, libraire, éditeur.
Collardot, Les cours et les salons au XVIII° siècle
Feuillet de Conches, Les salons où l’on cause, Paris Charavay 1887
Correspondance des Grimm
Beaumarchais aura la chance d’être enfermé à Saint Lazare après la mort des auteurs des Mémoires<!--[if !supportEmptyParas]--> et d’éviter la publicité de la fessée publique qui lui fut administrée comme punition.
*Marcheuse <!--[if !vml]--><!--[endif]--><!--[if !supportEmptyParas]-->: rabatteuse, généralement ancienne fille publique chargée de recruter des clients pour les bordels. Les maisons de première ligne ont ordinairement à leur service plusieurs marcheuses dont l'emploi consiste à promener les filles d'amour sur les boulevards et les lieux fréquentés pour appâter le chaland
Maurice Lever Anthologie érotique, le XVIII° siècle, Robert Laffont 2003
19:10 Publié dans LES NOUVELLES A LA MAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
AU CHAT NOIR
17:20 Publié dans A L'ANGLE DE LA RUE TROUSSEVACHE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
La Maison de la Gourdan
Par Bernard Vassor
Marguerite Stock femme Gourdan dîte "La Petite Comtesse"
Pendant la deuxième moitié du XVIII° siècle elle fut la reine de la prostitution parisienne. Sa maison fut le rendez-vous de la noblesse, du clergé, de la finance et de la magistrature. Une entrée ou sortie secrète était aménagée dans le vestiare, conduisant au numéro 14 dit Hillairet ? C'est sans doute un corridor conduisant rue Saint Sauveur.
D’après le marquis de Rochegude, c’est à l’Hôtel du numéro 12-14 rue Saint-Sauveur que l’entremetteuse Gourdan, venant de la rue Comtesse-d’Artois(d’ou son nom de « la petite comtesse) s’installa en 1774 et mourrut en 1783 ; il ouvrait jusqu’en 1865 sur la rue Dussoubs, ses jolies boiseries du XVIII° siècle ont été vendues. Hillairet qui a copié Rochegude reproduit la même erreur, c'est "l'entrée secrète" qui était à cette adresse. Les habitués demandaient à entrer par la "petite porte" où ils pouvaient se changer dans le vestiaire qui avait une porte dérobée.
Voici une illustration de Paul Emile Bécat pour une édition moderne de "La Correspondance"
ci-contre
En 1783 à la mort de "La Petite Comtesse" un ouvrage anonyme attribué d'abord à Hervez puis à Théveneau de Morande, un écrivain maître Chanteur paru d'abord sous le titre :
Correspondance de Madame Gourdan
dite
Petite Comtesse
SPA
1783
Puis une seconde édition :
La surintendante en titre des plaisirs de la Ville et de la Cour. Elle écrème la fleur des grisettes de Paris, elle les décrasse, elle les style, elle les forme et les fait parvenir en fonction de leurs talents et de leurs attraits.
C'est ainsi qu'elle forma Jeanne Bécu née à Vaucouleur. Elle etait la fille d’Anne Bécu, couturière, et de frère Ange (Jean-Jacques ou Jean-Baptiste de Vaubernier), moine du couvent de Picpus à Paris.
Elle rencontre Jean du Barry, proxénète, elle devint sa maîtresse, elle est alors prostituée de luxe sous le nom de Mademoiselle Lançon. Au cours d'un dîner, le roi Louis XV la remarque, succombe à sa beauté. Quand il apprend son état, il décide de la titrer et lui fait épouser Guillaume du Barry, le frère du maquereau Jean. Elle devient officiellement Madame du Barry en 1768.
Extrait : rue Trousse-Vache, il y avait un parfumeur Monsieur Provence, du temps de "La Gourdan" qui proposait une pommade astringente "qui opère son effet en moins d'un quart d'heure et donne un aiir de nouveauté aux choses qui ont le plus servi. Le pot coûte un louis. On trouve aussi chez moi des eaux pour rendre la peau plus blanche, des bonbons pour corriger l'odeur de la bouche, et généralement tout ce qu'il faut pour rajeunir une femme et lui donner la beauté".
Et aussi un vinaigre astrigent, et la pommade "Provence" propre à refaire une virginité.
Monsieur Provence: A LA FONTAINE DE JOUVENCE.
La rue Dussoubs
Elle portait à l’origine le nom de rue des Deux-Portes-Saint-Jean, puis rue des Deux-Portes, pour la simple raison que ,la nuit, au couvre-feu deux portes fermaient les extrémités de cette voie qui conduisait à la rue Tire-Boudin (Marie-Stuart). L’historien marquis de Rochegude nous indique qu’elle portait un « nom grossier » au XIV° siècle. Ce mot que Rochegude n’ose pas prononcer, c’est : la rue Gratte-Cul . Elle s’ouvrait rue de la Tixanderie avant le percement de la rue de Rivoli, et se terminait rue Thévenot (Réaumur). Le nom de Denis Gaston Dussoubs lui vient d’un député comme Baudin, mort sur une barrcade.Pour Dussoubs, c'était rue Montorgueil lors du coup-d’état de Napoléon III…Dussoubs a eu moins de chance que Baudin, on ne lui a pas élevé un monument, et pas grand monde se souvient des barricades de la rue Montorgueil !
La maison à l'autre angle de la rue Saint Sauveur (au 21), est celle où a vécu est mort le Grand Goldoni.
13:20 Publié dans Histoire des rues de Paris | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
07/12/2006
La Guinguette de la barrière des Fossés-Saint-Martin
Par Bernard Vassor
C'est dans cette ancienne rue des Fossés Saint-Martin* qu'une guinguette était installée au temps de Louis XIV. Cette maison était le type parfait qui était resté intact d'une maison du XVII° siècle près de l'ancienne porte de la Ville à l'entrée du faubourg. L'historien Charles Lefeuve note :
(rue de Bondy)-" le 96 ne s'éleva pas tout d'une pièce, mais il en sortit sous Henri IV, d'un plan de choux, avec un des ses pareils, qui est encore avec lui côte à côte"
Il n'a au dessus de l'entresol que sept mansardes ardoisées au premier étage, et encore au dessus, symétriquement à droite et à gauche sur le toit, deux mansardes avec encadrement de pierre de la même époque. Il faut ajouter qu'il peut être démoli d'un jour à l'autre (écrit en 1914, fort heureusement, cette maison ayant subi quelques transformations minimes est toujours debout !)
Renseignements pris auprès d'une des locataires très aimable de cette maison, les "Bâtiments de France" ont entrepris un travail formidable, redonner à cette maison son aspect d'origine. Menacée de destruction plusieurs fois, une restauration minutieuse a commencé depuis 5 ans environ avec des matériaux récupérés miraculeusement sur place. L'immeuble qui menaçait de s'effondrer a été renforcé de poutrelle métalliques soutenant l'escalier. Les balcons avec les appuis en fer forgé retrouvés ont remplacé ce que nous voyons sur cette photographie (plus haut) datant de 1914)
L a porte d'entrée du XVII° siècle remise en place, Il reste encore quelques détails de restauration, le remplacement des fenêtres en PVC et les deux balcons de la partie droite (photo ci-dessous) L'escalier aux marches usées a dû être gravi par de nombreux clients de la guinguette. Merci aux "Bâtiments de France" qui ont su préserver un tel lieu.
J'ai un regret c'est que le "Café de La Nouvelle Athènes" n'ai pas eu de la part des élus de l'arrondissement la même volonté de préservation du symbole même de l'impressionnisme malgré des efforts désespérés pour éviter ce vandalisme municipal.
c-contre, la porte d'origine avec l'huisserie retrouvée.
Un seul détail me laisse perplexe, les murs intérieurs de l'escalier sont en marbre rose ?
17:50 Publié dans La mémoire des pierres | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
Monsieur Pin, marchand de couleurs dans la maison de Chardin
«Les peintres de mœurs naissent volontiers et comme naturellement à Paris. Jean-Baptiste-Siméon Chardin y naquit le 2 novembre 1699. Son père était un menuisier habile et renommé dans son métier, qui avait la spécialité de fournir au roi ces billards monumentaux dont une planche de Bonnart nous a gardé le dessin. Chargé de famille, il ne songeait qu'à mettre un gagne-pain aux mains de ses enfants. Il ne donna donc qu'une instruction tout ouvrière à Jean-Baptiste-Siméon, son aîné, qu'il destinait à sa profession, jusqu'au jour où la vocation de peinture du jeune homme commençant à éclater et à s'affirmer, il le laissait entrer, non sans résistance, à ce qu'on peut croire, dans l'atelier de Cazes, un peintre du Roi alors fort en vogue.
Chez Cazes, rien n'apparaît du peintre que Chardin devait être. L'enseignement, du reste, était peu fait pour dégager son tempérament on copiait des tableaux du maître, on dessinait le soir à l'Académie, et c'était tout. Rien n'y était donné à l'étude de la nature : l'exemple même du maître en détournait. Cazes, trop pauvre pour prendre modèle, peignait tout de pratique en s'aidant de quelques croquis de jeunesse. Chardin sortit de là à peu près comme il y était entré. Il était dans sa destinée de tout s'apprendre à lui-même, de se former seul, de ne rien devoir à l'éducation.
Un hasard décida son génie. Noël-Nicolas Coypel , l'ayant fait appeler comme aide, lui donna à peindre un fusil dans le portrait d'un chasseur, en lui recommandant de le peindre avec exactitude. L'élève de Cazes avait cru jusque-là qu'un peintre devait tout tirer de sa tête. Tout étonné du soin mis par Coypel à poser et à éclairer le fusil, il se mit à l'œuvre c'était la première fois qu'il peignait d'après nature. La vérité, la lumière, la peinture, son art, le secret de voir et de peindre, tout cela lui apparut d'un coup, dans le rayon du jour, sur l'accessoire d'un tableau.
Une espèce de manœuvre travaillant aux gages d'un peintre connu, un jour peignant un accessoire dans un portrait,un autre jour employé à cent sols par jour à la restauration d'une galerie de Fontainebleau entreprise par Vanloo, voilà tout ce qu'est Chardin jusqu'ici. Une occasion le faisait bientôt connaître et commençait sa popularité dans la rue. Un chirurgien, ami de son père, l'ayant prié de lui faire une enseigne, un plafond, selon le terne du temps, pour sa boutique, Chardin, qui avait pu voir le tableau peint par Watteau pour l'enseigne de Gersaint, tentait une machine pareille, une scène animée et vivante du Paris de son temps, sur un panneau de quatorze pieds de largeur sur deux pieds trois pouces de hauteur. Il peignait un chirurgien-barbier portant secours à un homme blessé en duel et déposé à la porte de sa boutique. C'est une foule, un bruit, un émoi ! Le porteur d'eau est là, ses seaux à terre. Des chiens aboient. Un traîneur de vinaigrette accourt ; par la portière, une femme, celle peut-être pour laquelle on a dégainé, se penche effarée. Les fonds sont pleins d'un bourdonnement de badauds, d'une presse de curieux qui se poussent, cherchent à voir, à se dépasser de la tête. La garde croise paternellement le fusil contre l'indiscrétion de la curiosité. Le blessé, nu jusqu'à la ceinture, avec son coup d'épée dans le flanc, soutenu par une sueur de charité, est saigné par le chirurgien et son aide. Le commissaire, en grande perruque, marche avec la lenteur grave de la justice, suivi d'un clerc tout noir et tout maigre. Tout cela va, vient, remue, dans une peinture de verve, heurtée et de premier coup, dans un tapage de gestes et de tons, dans le tumulte même et le hourvari de la scène réelle. Aussi quelle foule, quel attroupement et quel bel enthousiasme de peuple, lorsqu'un matin l'enseigne apparaît, hissée au front de la boutique, avant que personne ne soit levé dans la maison! Le chirurgien, que Chardin n'a pas prévenu, demande ce qu'il y a, et pourquoi tout ce monde: on l'amène devant l'enseigne. Il cherche ce qu'il avait commandé: des trépans, des bistouris, l'étalage de tous les outils de sa profession; il va se fâcher: l'admiration du public le désarme. De proche en proche, le succès du tableau gagna, et ce fut par cette enseigne que les académiciens firent connaissance avec « le nom et le faire» de Chardin. Combien d'années la laissa-t-on accrochée au-dessus de la boutique? Combien de temps demeura-t-elle là où la place le Journal des Arts, au bas du Pont-Saint-Michel? La petite chronique des enseignes de Paris n'en dit rien. Mais on la retrouve passant aux enchères à la vente de Le Bas en 1783, où elle est acquise pour cent livres par Chardin , le sculpteur et le neveu du peintre, qui, selon une note manuscrite de notre catalogue, «crut retrouver dans ce tableau tous les portraits des principaux membres de sa famille que son oncle avait pris pour modèles.» Et ce serait la dernière trace de l'enseigne du maître, si un fin et délicat connaisseur, un heureux chercheur, M. Laperlier n'avait eu le bonheur de mettre la main, non sur l'enseigne elle-même, mais sur une esquisse, une maquette du grand tableau, pochade franche à toute volée c'est l'esprit et le feu des derniers maîtres de Venise; les personnages n'y sont que des taches, mais les taches y font penser à Guardi.
La rue devait porter bonheur à Chardin. À une autre exposition en plein vent, l'exposition de la place Dauphine, le jour de la Fête-Dieu, il se faisait remarquer par un tableau représentant un bas-relief en bronze où ses qualités apparaissaient déjà et se jouaient dans le trompe-l'œil. Jean-Baptiste Vanloo lui achetait ce tableau et le lui payait plus cher que Chardin n'osait l'estimer. Au milieu de cela, il restait modeste, et ne songeait guère à l'Académie. Plié aux idées de son père, bon bourgeois qui s'honorait fort d'être membre et syndic de sa communauté et qui ne désirait à son fils d'autre avenir que la maîtrise dans son état de peintre, il se laissait faire, avec l'argent du menuisier, maître de l'Académie de Saint-Luc. Ce fut la dernière réception dont la petite Académie put s'enorgueillir.
En 1728, à une autre exposition de la place Dauphine, il exposait, avec quelques autres toiles, ce beau tableau de la Raie qu'on voit aujourd'hui au Louvre. Devant ce chef-d'œuvre et le peintre qu'il annonçait, les académiciens, amenés là par la curiosité, cédaient au premier mouvement d'admiration: ils allaient trouver Chardin et l'engageaient à se présenter à l'Académie. Laissons ici la parole aux Mémoires inédits sur la vie des membres de l'Académie royale :
01:00 Publié dans Le marchand de couleurs de la rue du Four | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
06/12/2006
L’ABBE FRANCOIS-FERDINAND CHATEL
Sans le latin, la messe nous emmerde !
Georges Brassens
MISE A SAC DE L'ÉGLISE SAINT GERMAIN L'AUXERROIS
Il eut l'idée saugrenue d'organiser une procession à l'église Saint Germain l'Auxerrois qui se termina par le sac de l'archevêché ! Au numéro 45 de la rue Grenelle Saint-Honoré, il y a une maison sans apparence, reconnaissable par un long corridor. C'est "La Redoute", les lundis, jeudis et dimanches, c'est une salle de danse; les autres jours, elle était louée pour des spectacles d'amateurs, des conférences et plus particulièrement à des sociétés appartenant à la Franc-maçonnerie, occupée aussi par l'Ordre des Templiers. Châtel que les querelles maçonniques ne gênaient pas, fit des ouvertures au Grand Maître François de Spolette. Les abbés Auzou et Blachère qu'il avait enrôlé dans sa secte le proclamèrent Evêque-Primat de l'Eglise Universelle. Il prit son titre d'évêque très au sérieux, et chercha à le faire consacrer authentiquement. mais les autorités ecclésiastiques consultées lui refusèrent cette ordination. Depuis son arrivée à Paris, il s'était fait recevoir Franc-maçon. Il s'adressa alors au docteur Fabre-Palaprat, François de Spolette
grand maître des Templiers :
Altesse sérénissime
Très excellent seigneur,
Souverain pontife
Prince des apôtres
Très Saint Père.
qui prétendait avoir le pouvoir de lui conférer la qualité épiscopale, que voulait Châtel ? Etre évêque, que voulait le grand maître ? Etre pape ! :Châtel fut sacré Evêque coadjuteur des Gaules, son disciple Auzou nommé vicaire primatial. Il fallait maintenant trouver une église assez vaste pour recevoir le siège de l'archevêché ! Le bazar de la rue de Cléry fit l'affaire et la nouvelle église put s'installer et prospérer. Mais, voilà, Châtel ne tint pas les promesses qu'il avait faite aux Templiers, il fut jugé dégradé, son nom mis au pilori, dépouillé de tous ses ornements sacerdotaux et expulsé du bazar de la rue de Cléry.
Le voici en quête d'un nouveau toit, c'est sur les écuries des Pompes funèbres de la rue du faubourg Saint-Martin qu'il jeta son dévolu. Mais l'expérience aidant, il fit payer les chaises, les baptêmes, les mariages et les enterrements. De plus, il créa une société en commandite, à charge pour les actionnaires de participer aux charges et de récolter les bénéfices du culte. Par une constitution, il distribua le territoire de la France en évêchés et cures, il fixait les dates des synodes et des conciles. Sans oublier l'habit de l'évêque qui devait être rouge comme celui d'un cardinal.
Un banquet annuel avait lieu tous les ans Chez "Ragache", le cabaretier de la Barrière du Maine, il en coûtait 1 franc 25 par personne. A ,la fin du mauvais repas, Châtel allait vers chaque convive dire un mot agréable, plaisantant avec les hommes, souriant aux dames. Puis il monta à l'orchestre avec son disciple Riboulot, alors, commença un concert d'imprécation où l'Evangile se mêlait au socialisme. Pierre-Joseph Proudon avait écrit à Châtel :
"Voilà ce que dit l'esprit, le génie aux ailes de flamme, qui veille aux destinées de la France (...)je t'ai fait prêtre de la canaille, afin que tu serves d'exemple aux ambitieux, aux charlatans. Tu as été la première dupe, dupe de ton orgueil et de ton ignorance (...) Tes mascarades font pitié, tes scandales soulèvent le dégout, . Tu le sais et tu t'obstine(...) plus ton coeur est abîmé, et plus je sens redoubler ma joie"
La biblithèque consultée par Champfleury contenait des ouvrages de Voltaire dépareillés, du Saint Simonnien Buchez, de Cabet, Lamenais etc... Puis il fut contraint d'abandonner à la suite d'une condamnation pour outrage aux bonnes moeurs à l'église du faubourg Saint Martin. Il obtint pour vivre un poste dans l'administration des postes.
La révolution de 1848 lui redonna un peu d'espoir, il fréquenta plusieurs clubs où son éloquence fut applaudie. Au club des femmes d'Eugénie Niboyet il prononça un vibrant discours contre le célibat des prêtres, pour le rétablissement du divorce, et pour l'émancipation des femmes.....Dans ses dernières années, il vécut d'un petit commerce d'épicerie.
Quelques villes dans lesquelles le schisme de l'abbé Châtel fut reçu : L’église française est établie à Lannecorbin, canton de Galaut arrondissement de Tarbes(Hautes-Pyrénées) ; à la Chapelle St-Sépulcre, près Montargis (Loiret) ; à Roche-sur-Rognon et Bettaincour (Haute-Marne) ; à Villefavart près Limoges (Haute-Vienne), à Paris, Clichy-la-Garenne et Boulogne (SeineSeine) ; à SaintprixSaintprix et Ermont dans la vallée de Montmorency Elle est demandée à Bourges à Nantes et dans d’autres départements.
Où il est question de l'Abbé Châtel dans les "Mémoires d'Alexandre Dumas" MEMOIRES_Dumas_abbe_Chatel_Casimir_Delavigne_02.pdf
MeMOIREs_d_Alexandre_Dumas_Abbe_Chatel_Chapitre_CLXXXVI.doc
15:30 Publié dans Un abbé pas très orthodoxe ! | Tags : Buchez, Abbé Châtel, Alexandre Dumas, Fanny Loriot, Pierre Carlier, préfet de police, Rossini | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
AU SOLEIL D'OR
AU SOLEIL D'OR DE LA PLACE DE Ll'ECOLE
10:20 Publié dans Le marchand de vin de la place de l'Ecole | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
AU SOLEIL D'OR A LA COUR DES MIRACLES
00:10 Publié dans AUBERGES ET CABARETS. | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
05/12/2006
LE MUSEE GREVIN
Quand vers 1880 Arthur Meyer décide de créer un musée de cire, il entreprend de monter une société anonyme au capital d’un million de francs que des amis vont compléter les fonds qui manquaient au directeur du Gaulois. C-est l’architecte Esnault-Peelterie qui sera chargé de la construction du musée et des annexes pour les ateliers de sculpture de moulage et de confection.. Ne tenant pas à donner son nom à cet établissement, le conseil d’administration décide de donner le nom d’un artiste connu du moment, pas très compétent bien sûr, mais peu importe, on lui adjoint un adjoint. Après bien des chicanes, assignations procès, une réunion de conciliation permet un accord, et le 29 août 1883, Alfred Grévin fut nommé Président de la Société du Musée
Le journal « le Moniteur » raconte : --. Le jour de l’inauguration, le Tout-Paris se presse autour d’Alfred Grévin qui pose en plastronnant, debout, un crayon à la main, appuyé sur une console, le béret enfoncé sur la tête en arrière »
Le théâtre de cire renaît. Tout le monde se souvient de Curtz anatomiste bernois dit Curtius le précurseur au Palais Royal (en 1770), puis boulevard du Temple qui s’était fait la spécialité macabre des guillotinés de la Révolution. Sa fille adoptive Marie Gresholtz qui pendant la révolution reçu les grands hommes et moula leur visage. Ainsi, Fouqier- Tinville, Mirabeau, Robespierre Collot d'Herbois se prêtèrent de bonne grâce à ces empruntes.
Elle obtint l'autorisation de recueillir les têtes des guillotinés, dont celles de Louis XVI et de Marie-Antoinette On lui accorde de prendre l'empreinte de Marat mort....Toutes ces figures se retouvent aujourd'hui à Londres. Curtius mort, elle hérite de tous ses biens.En 1795 elle épouse un M.Tussaud. Elle part pour Londres où elle emporte tout son matériel et ouvre dans Baker Street le musée Tussaud. Morte en 1850, sa statue de cire continue d'accueilir les visiteurs. Mais la "Maison de la figure de cire" est complètement oubliée. C'était sur les Champs-Elysées une petite échoppe où, pour attirer le chaland, une femme cul-de-jatte, montée sur un piédestal, dansait la polka ! A l'entrée, un rideau rouge monté sur un rail métallique qu'il fallait écarter pour pouvoir pénétrer pour pouvoir regarder une femme de cire avec des yeux qui roulaient, et de l'autre côté, un criminel en habit noir tendait les bras de façon à inviter le public de pénétrer plus avant dans le bouge.
En 1865, dans le passage de l'Opéra, un musée de cire, le musée Hartkoff s'ouvre dans la salle Beethoven. C'était un musée géologique, ethnologique, et anatomiste, la phrénologie étant à la mode. C'est le professeur Shwartz de Stockolm qui avait opéré tous les moulages.
17:55 Publié dans Le successeur de CURTIUS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg