06/12/2006
AU SOLEIL D'OR A LA COUR DES MIRACLES
En plein coeur de la Cour des Miracles, cette partie de la rue est citée dès 1285 sous ce nom, qu'elle devait à l'église Saint Sauveur de la rue Saint Denis à laquelle elle conduisait. La parie ouest était la rue des "Aigoux"(1489), du Bout du monde XVI° siècle, puis du Cadran 'enseigne d'un fabricant d'horloges) elle a été englobée en 1851 à toutes ces voies.
La belle enseigne du Soleil d'Or,* avec attributs des jeux de Paume du XVI° siècle. C'est un beau travail de menuiserie, à un seul ventail, orné d'un grand oeil de boeuf entouré d'une lourde guirlade sculptée dans le goût du XVIII° siècle. Le centre de ce motif est protégé lui-même parun motif en fer forgé.
Le petit immeuble contiguë à l'auberge du Soleil d'Or possède une corniche en staf ayant le caractère de la décoration du premier Empireet deux plafonds peints qui ne manquent pas d'un arrangement interessant. On y remarque aussi une toile peinte marouflée représentant la fontaine de Nîmes. Nous les signalons sans en demander la conservation (Commission du Vieux Paris) !!!
Le Cabaret dont il s'agit est incontestablement l'un des plus curieux que nous a laissé le XVII° siècle. C'est un long bâtiment qui n'a plus maintenant que le rez-de-chaussée, une grande grille, remontant à la restauration, protège les fenêtres et les portes.
On comptait dans cette rue deux établissements de bains Il y avait là le bureau des changes , le bureau des rentes sur les huissiers priseurs. Un asile hospitalier pour huit femmes veuves avait été fondé ou transféré rue Saint Sauveur.
Le Fermier général Letellier avait un locataire qui tenait un jeu de boules, fréquenté par Guillaume Colletet, un des membres fondateurs de l'Académie française.Il était le père de François Colletet le poète crotté, le chansonnier. Il épousa l'une après l'autre ses trois servantes. Dans une réunion chez Conrart (le premier secrétaire perpétuel de l'Académie) des dames rougirent à une question que leur posait Colletet : "Quand nous nous réveillons la nuit, Claudine et moi, que pensez-vous que nous fassions ?....Comme on se taisait, il répondit lui-même : "Mesdames, nous lisons l'Astrée...."
A quelques pas de là vers la fin du règne de Mme de Pompadour, vivait Julie Berville fille d'un marchand de tableaux de la rue du Bac. Au numéro 59 une maison vivait des jeux de l'amour et du hasard, et faisait concurence à une autre maison au 65 de la même rue. Un poète très peu connu nommé Vigier fut assassiné dans cette rue à l'angle de la rue Montmartre le 18 août 1720. C'est le Chevalier Le Craqueur, lieutenant de Cartouche qui fut reconnu coupable de ce crime. Il a été condamné à être rompu vif le 10 juin 1722. Jacques Vergié inhumé à Saint Sauveur près de Colletet, des fameux Gautier-Garguille, Gros-Guillaume, Turlupin et Raymond Poisson qui avaient probablement habité cette rue.
Un nommé Lebel enleva à l'age de 11 ans la petite Tiercelin pour la fournir au "Parc-aux-Cerfs" où elle fut préparé et éduquée pour servir à l'honneur que lui faisait le roi LouisXV. Le roi Louis XVI en guise de retraite lui servit une pension de 30 000 livres qui lui servit de retraite.
*Communication à propos de l'enseigne du Soleil d'Or 84 rue Saint Sauveur le 8 février 1914 :
M.le Président donne lecture de la communication ci-après :
En vue de donner satisfaction à un voeu de la Commission du vieux Paris, l'administration au cours des pourparlers engagés avec M.Garnier propriétaire de l'immeuble 82-84 rue Saint Sauveur atteint par le projet d'élargissement de cette voie , a demandé à ce propriétaire qu'il consente à abandonner à la Ville de Paris l'enseigne dite "Au Soleil d'Or"
Or il n'a pas été possible d'obtenir ce consentement de M.Garnier, qui s'est refusé formellement à cet abandon et qui a déclaré vouloir conserver cette enseigne pour sa collection particulière...."
Cette photo prise à la même époque porte le nom de Bossant Cce en vin
Contrairement à ce qui est écrit en début de cet article, cette partie de la rue ne faisait pas partie de la dernière cour des miracles. C'était dans le prolongement de la rue Saint Sauveur la rue des Aigoux pour la simple raison qu'un égout à ciel ouvert rejoignait le Grand égout de la rue Montmartre entre l'actuelle rue des Petits Carreaux et la rue Montmartre.
En bas à droite, nous voyons sur le plan de Truchet et Hoyau de 1550 à l'emplacement de la porte Montmarte, l'égout dans le prolongement de la rue Saint Sauveur donnant sur le collecteur de la rue Montmartre.
Une borne marque encore aujourd'hui rue Léopold Bellan l'emplacement de la deuxième porte Montmartre.
Face à l'emplacement approximatif du Soleil d'Or à l'angle de la rue Montmartre.......
Aux archives de Paris une note du cadastre indique en 1854 :
Voici le noms des propriétaires :
de 1844 à 1851, Darentière (Chef d'Hôtel)
de 1851 à 1853, Pinsoneau (marchand de vin)
de 1851 à 1859, Thénadi (marchand de vin)
de 1859 à 1869 Romeuf, (marchand de vin au détail salle de billard)
de 1860 à 1862 Guillemin, Jacob, Maziot, (associés)
Quand l'égout fut couvert en 1815, elle porta le nom de rue du bout du monde, venant d'une enseigne située au numéro 2 actuel de la rue Léopold Bellan, qui représentait le rébus suivant : un os, un bouc un oiseau (un duc) et un globe terrestre. Vérification faite sur place, la Commission qui avait marchandé auprès des promoteurs, la conservation du lieu en échange de l'alignement des numéros 82, 84, et 86 rue Montmartre a eu pour résultat que les spéculateurs ont eu le beurre et l'argent du beurre; l'alignement des immeubles de la rue Montmartre, et le retrait du Soleil d'Or.
Et voila !!!!
Ne cherchez pas aujourd'hui le 84 rue Saint Sauveur.....
00:10 Publié dans AUBERGES ET CABARETS. | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
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