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07/07/2007

UNE RUE AVEC VUE : LA RUE LAFFITTE

 Un article de Jan-Wilem Noldus, professeur à l'école du Louvre © 2007

Mise à jour le 7/07/2007 

 

L'hôtel de la "Reine Hortense"  
 

Une rue avec vue :

la rue Laffitte

  Qu’est-ce que Victor Hugo, Claude Monet, Napoléon III, les frères de Goncourt, Charles Baudelaire, Frédéric Chopin, Franz Liszt, Georges Sand, James de Rothschild, sir Richard Wallace (celui des fontaines et d’une célèbre collection à Londres) ont en commun ? C’est qu’ils ont tous vécu à un moment dans la rue Laffitte…

Et Stéphane Mallarmé, Marcel Proust et Sarah Bernhardt étaient des visiteurs réguliers, tandis que les peintres impressionnistes, ainsi que Cézanne, Whistler, Picasso, Kandinsky, y avaient leurs galeristes. Certes, cette rue ne s’appelait pas encore « Laffitte » avant 1830. A l’origine un simple sentier menant à Montmartre et bordé par des vergers et des jardins de propriétés privées qui avaient succédé à l’abbaye de Montmartre, elle fut « rue » à partir de 1770, et baptisée alors « d’Artois ».Ce nom fut changé en « Cerutti » (d’après un prêtre membre de la Constituante qui habitait au n°1 de la rue) en 1792, mais redevenait en 1814 « d’Artois » - ce qui n’était que naturel puisque c’était le nom du futur Charles X, frère du roi Louis XVIII qui avait « sa » propre rue de  Provence à coté. C’est à Louis XVIII qu’on doit les ordonnances de 1823 et 1824 permettant la percée de la rue au-delà de la rue La Fayette. Ainsi une perspective fut ouverte, qui après la construction du Sacré Cœur sur la Butte Montmartre, allait devenir une des plus célèbres vues de Paris, attirant encore aujourd’hui des milliers de touristes. A l’origine du projet fut le financier Laborde qui - autour de 1770 - faisait construire son grand hôtel particulier sur la nouvelle rue. Dans les années suivantes d’autres hôtels étaient rapidement érigés sur les deux cotés de cette rue qui s’arrêtait à la hauteur du croisement de la rue de Provence et l’actuelle rue La Fayette. Au-delà il y avait l’hôtel Thélusson (construit par Ledoux en 1780 dans un style très néo-classique) voué à disparaître quand le deuxième tronçon fut percé en 1823 sous Louis XVIII. L’histoire des hôtels particuliers de la rue Laffitte – dont le dernier a disparu vers 1970 - est des plus problématiques. Les sources divergent considérablement quant à leur emplacement, leurs habitants et même leur nombre. Un facteur compliquant est le changement de numération au cours du 19e et au début du 20e siècle. Le plus probable est toutefois que du coté impair il y avait trois importantes constructions avec cours, corps de logis et ailes ainsi que des jardins allant presque jusque à l’actuelle rue Taitbout. Un de ces trois hôtels était celui de Laborde (actuels n°s 21-25), ensuite habité par le banquier et homme politique Jacques Laffitte.
 

Puisque il a joué un rôle déterminant dans l’avènement de Louis-Philippe en 1830, qui a en grande partie été organisé, en présence de La Fayette, dans cet hôtel particulier, et puisque après juillet1830 la rue devait de toute façon être rebaptisée, on lui a donné le droit - ainsi qu’à Victor Hugo beaucoup plus tard - de se vanter de vivre dans sa propre rue. Il ne s’en est pas privé.

Louis-Philippe et la démolition de l'hôtel Laffitte 

Quand des heures difficiles sont venues pour lui, Laffitte a vendu sa maison à James de Rothschild qui s’y est installé utilisant - comme son prédécesseur - les ailes sur la cour comme bureaux pour sa banque. C’était la maison-mère des Rothschild à Paris, lieu d’affaires capitales, mais aussi demeure opulente où de fastueuses réceptions avaient lieu au milieu de très beaux tableaux. C’est cet hôtel qui a disparu en dernier, laissant malheureusement la place à un immeuble dans le goût pompidolien qui quoiqu’on puisse en dire, n’a pas respecté la relative unité de style du reste de la rue. Le frère viennois de James, Salomon, a acheté l’hôtel à coté (actuels n°s 15-19) pour avoir un pied à terre à Paris. Avant lui il y avait déjà eu des habitants célèbres : la famille de Beauharnais et notamment Hortense, reine de Hollande. Cela explique pourquoi le futur Napoléon III, son fils, y est né. Jusqu’à sa disparition peu avant 1905 – pour la percée de la rue Pillet-Will – l’hôtel portait toujours le nom de la reine Hortense. Il a été photographié par Atget. Le troisième hôtel mitoyen avait sans doute déjà disparu au moment de l’aménagement du boulevard Haussmann. Pour l’instant rien n’est connu sur son aspect, ses propriétaires ou son histoire. D’autres maisons de la rue, notamment du coté pair, sans doute de moindre importance, ont dès la fin des années 1820 laissé la place à des immeubles de rapport.

 
La Maison dorée au centre,
à droite le magnifique hôtel du marquis d'Hertford, tout à fait à gauche, le glacier Tortoni 

Une maison capitale se trouvait cependant au n° 2 ; c’était la résidence du Marquis de Hertford et ensuite de son demi-frère Sir Richard Wallace. Jusqu’à la liquidation de l’héritage de celui-ci (propriétaire aussi du domaine de Bagatelle), l’on pouvait y voir une grande partie des très belles collections de ce fin connaisseur. Pour les admirer aujourd’hui, il faut aller à Londres  

 
Collection Wallace 

Un peu plus loin dans la rue, autour du n° 40 actuel, se trouvait l’Hôtel de France qui mettait à la disposition de ses clients des appartements assez spacieux. Cela a permis l’installation d’une colonie romantique dont Franz Liszt et Marie d’Agoult, Georges Sand et Frédéric Chopin étaient les protagonistes. Georges Sand y recevait aussi des célébrités comme Lamennais, Mickiewicz ou Victor Schoelcher. Lola Montès, aventurière, artiste de cirque et ancienne maîtresse de Ludwig Ier roi de Bavière, y aurait passé la fin de ses jours. Même à la fin du XIXe siècle l’Hôtel de France avait encore une telle réputation internationale que Sir Arthur Conan Doyle y situe une de ses nouvelles sans Sherlock Holmes : L’Anneau de Thot. Parlant de littérature, il est intéressant de remarquer qu’Alexandre Dumas Fils fait commencer son célèbre Dame aux Camélias dans la rue Laffitte, et que Jean Cocteau la nomme plusieurs fois dans ses Enfants terribles. Ponson du Terrail considère que le 41 rue Laffitte est une bonne adresse pour  un aristocrate célibataire, victime de Rocambole, tandis que Victor Hugo y aurait trouvé le sujet de ses Misérables, une nuit après une fête donnée en son honneur (à l’occasion de son élection à l’Académie Française) par Mme de Girardin qui à ce moment  résidait dans la rue Laffitte: il y a vu une pauvre femme, souffrant du froid et de la neige, arrêtée par un agent de police et qui l’a certainement inspiré pour la figure de Fantine. Hugo devait revenir à la rue Laffitte pendant l’automne de 1871 quand il vit à l’Hôtel Byron (N°20/22) en attendant que son appartement du 66 rue de la Rochefoucauld soit prêt. Baudelaire y avait vécu 26 ans auparavant en 1845, au n°32 : l’Hôtel de Dunkerque et Folkestone, plus tard Hôtel des Pays-Bas. Comme si cela ne suffisait pas, les frères de Goncourt ont passé leur jeunesse dans la rue Laffitte, à l’angle de la rue Rossini. Même plus tard, quand ils habitent la rue Saint-Georges à coté, les deux frères fréquentent encore la rue Laffitte et notamment le n°1, la célèbre Maison dorée, construite en 1839 à l’endroit de la maison de Cerutti. La Maison dorée, véritable carte de visite de la rue Laffitte a été le siège de plusieurs revues : Le Mousquetaire (d’Alexandre Dumas Père), Paris (les Goncourt) et peut-être la plus célèbre de toutes - la Revue Blanche de Natanson qui connaissait parmi ses collaborateurs Mallarmé, Zola, Anatole France, Gide et Proust (qui fait venir Odette Swann à cette adresse). Mais les éditeurs Charpentier et Fasquelle y avaient aussi leurs bureaux pendant un temps, tandis que des restaurants – avec cabinets particuliers pour soirées galantes avec demi-mondaines -, assureurs et banquiers, bijoutiers, un professeur d’escrime…, s’y étaient installés aussi. 

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Cette plaque, sur l'emplacement de la Maison dorée
fut posée à la demande de l'association Autour du¨Père Tanguy
et des Amis d'Alexandre Dumas le 15/15/2005 

Et n’oublions pas que la Maison dorée a surtout connu son heure de gloire artistique avec des expositions de peinture impressionniste. En fait les salles étaient louées à des galeristes de la rue Laffitte qui y présentaient ce qu’ils avaient de mieux dans leurs fonds. Et des galeristes, des marchands de tableaux comme on disait, il y en avait une quantité vraiment incroyable. Une maison sur deux dans cette rue a hébergé une galerie pendant au moins quelques années. Il est trop tentant d’en faire un petit inventaire, même si nous ne pouvons pas faire ici l’histoire souvent très riche de chacune de ces maisons. Nous suivrons la rue.

 

 

-N°2 : Antoine BAER, qui vend ses tableaux au rez-de-chaussée de la maison de Sir Richard Wallace.

-N°3 : Galerie BRAME, spécialiste de Corot et plus tard de Degas aussi. Hector Brame s’était d’abord associé avec Durand-Ruel.

-N°5 : Galerie MOUREAUX, dont nous ne connaissons pas l’orientation artistique faute d’archives.

-N°6 : Ambroise VOLLARD s’était d’abord installé ici, avant d’ouvrir une galerie plus grande au N°39/41.

-N°8 : Alexandre BERNHEIM dit Bernheim-Jeune, de 1863 à 1906 ; il fut un des grands défenseurs des impressionnistes Monet et Renoir. Une des plus importantes expositions Van Gogh a eu lieu dans ses murs. Bernheim vend aussi Seurat, Bonnard et Matisse.

-N°10 : Adolphe BEUGNIET qui présente depuis 1848 des tableaux et aquarelles d’artistes importants comme Delacroix et plus tard - dans les années 1880 - Degas.

-N°12 : Alexis FEBURE, le premier marchand de tableaux de Manet.

-N°15 – dans les bâtiments sur rue de l’hôtel S.Rothschild : Galerie WEYLE qui malgré l’emplacement prestigieux est restée dans l’ombre de ses voisins.

-N°16 : DURAND-RUEL, sans doute avec Bernheim le marchand le plus important, mais qui reste à cette adresse où il s’était installé en 1870 jusqu’en 1920. Durand-Ruel a organisé la plupart des grandes expositions des impressionnistes, avec notamment Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, et avait une renommée mondiale. Après 1920 il n’y avait que le siège new-yorkais qui a survécu jusqu’en 1950.

-N°20 : Simon CAHEN, spécialistes de tableaux « modernes » des années 1880.

-N°22 : Alphonse LEGRAND qui a – sans beaucoup de succès – essayé de vendre des tableaux de Caillebotte.

-N°27 : Alexis-Eugène DETRIMONT qui vend aussi des cadres, comme beaucoup de ses collègues. Detrimont siégeait d’abord au N°33 où il s’était fait une réputation comme marchand de tableaux de paysage, en particulier de Daubigny. Il présentait aussi Courbet. En 1886 il s’installe à la place de la galerie Louis LATOUCHE qui avait vendu des Monet et des Pissarro.

-N°28 : Galerie Gustave TEMPELAERE, une galerie mineure.

-N°38 : Galerie BOURDEL, galerie du second plan.

-N°39/41 : La galerie de VOLLARD où Cézanne était à l’honneur. Ambroise Vollard a sans aucun doute créé la célébrité de cet artiste, comme il l’a fait pour d’autres comme Picasso qui a peint un portrait cubiste du marchand qui était aussi écrivain à ses heures.

-N°43 : Galerie CARMENTRON qui a présenté des œuvres de Whistler. A la même adresse il y a eu aussi la galerie DIOT (vente d’aquarelles).

-N°46 : Clovis SAGOT, au début du XXe siècle un des principaux marchands (et grand ami) de Picasso, mais aussi de Gris, Léger, Lhote, Laurencin, Gleizes, Metzinger,…

-N°47 : Galerie GUERIN, comme son collègue Cahen (N°20) spécialiste de tableaux « modernes »

-N°52 : Pierre Firmin Ferdinand MARTIN dit le père Martin, le marchand des peintres de Barbizon et ensuite de plusieurs impressionnistes autour de 1874. Pissarro a été inscrit un temps à son adresse. Un des rares marchands de tableaux (avec Vollard, un peu plus tard) à avoir une nette position politique à gauche, voire anarchisante.

Pour l’instant nous ne connaissons pas l’adresse exacte de quelques autres galeries importantes qui avaient leur siège dans la rue Laffitte à un moment ou un autre. Par exemple Berthe WEILL qui y était de 1919 à 1926 et présentait Picasso, Picabia, Dufy, mais aussi Rouault et Van Dongen … Ou la galerie TENDANCES NOUVELLES, dont Kandinsky était l’artiste le plus célèbre. Maurice GOBIN vendait jusqu’au début des années 1950 des estampes d’artistes modernes, dont Derain. Mais un siècle plus tôt, il y avait déjà la galerie PEYRELONGUE qui était un lieu de retrouvailles pour la bohème artistique dont les Goncourt, Nadar et Murger. 

La plupart des résidents de la rue Laffitte qui ne faisaient qu’y vivre appartenaient à la grande bourgeoisie. Ils étaient avocats, chirurgiens, banquiers ou carrément rentiers (comme beaucoup d’habitants du 9e arrondissement au XIXe siècle). Mais y exerçaient beaucoup d’antiquaires, diamantaires et surtout de représentants de métiers d’art, comme des dessinateurs, d’architectes, de couturiers et même un vitrier d’art (au N°28).

Il y avait aussi plusieurs photographes, dont le plus connu est sans doute Etienne Carjat, l’ami de Léon Gambetta, qui pendant sa longue carrière a portraituré Baudelaire, Courbet, Louise Michel et… Apollinaire. Il officiait au N°56. Au N°51 (disparu après 1870) et au N°45 – qui par ailleurs est la maison où est né Claude Monet et où il a vécu quelques années avant que sa famille s’installe au Havre – travaillaient d’autres photographes dont (dans les années 1920) le mondain Sartony.

Signalons au passage le chocolatier renommé Fouquet qui a ouvert sa boutique du N°36 en 1852 et qui est toujours là…

Du N°1, Proust s’est souvent rendu au N°43 où habitait la famille de Céleste Albaret. Il a continué vers le N°47 qui était avant 1930 un simple immeuble de rapport. Au 5ème étage, il aurait - s’il avait été un peu plus âgé - pu rencontrer Stéphane Mallarmé qui au début des années 1890 était un visiteur assidu (car admirateur) de Louise Abbéma.

 

Cette femme-peintre assez connue à son époque y vivait et y réalisait ses tableaux : quelques œuvres dans le genre symboliste, mais surtout des natures mortes de fleurs et des portraits de célébrités artistiques et mondaines comme Gounod, Delibes, Mme Lucien Guitry, et avant tout Sarah Bernhardt qui fut aussi son amie intime.

 
Vers 1920 

Pendant cinquante ans, jusqu’à sa mort en 1927, Louise Abbéma a été le cœur artistique de cette rue, puisqu’elle y vivait. Les autres artistes, peintres surtout, ne faisaient qu’y passer pour aller chez leurs marchands de tableaux. Mais déjà cela a fait que la rue Laffitte ait sa place dans l’histoire de l’art français. Et rappelons qu’à cause des autres résidents ou passants célèbres, cette rue parisienne a joué son rôle dans la littérature, la musique, la politique et l’économie, la vie mondaine, dans l’histoire tout court. Le regretté hôtel Rothschild à lui seul résumait tous ces aspects grâce à ses salons, ses collections, ses réceptions, ses activités bancaires, sans oublier la personne du baron James, un des modèles du baron Nucingen de Balzac…

 

n’avons pas pu nous attarder ici sur le patrimoine architectural de la rue Laffitte ni sur un grand nombre d’éléments qui ne demandent qu’à être approfondis, même si cela nous conduit inexorablement vers un livre. L’auteur se propose à revenir à la charge et pense qu’il sera d’autant mieux armé si les bienveillants lecteurs veulent bien lui faire parvenir leurs suggestions et éventuelles recommandations. Pour l’instant, son grand espoir est que le lecteur, lors de son prochain passage à la rue Laffitte, regarde d’un autre œil cette rue avec vue.

Jan Willem Noldus    © 2007

 

 

..............................................

 Note de Bernard Vassor : je trouve cet article du professeur Jan-Wilem Noldus absolument remarquable. J'aurai cependant une petite divergence de vue avec lui au sujet de la vue qui est offerte  au dessus de l'église Notre-Dame-de -Lorette. Je suis certain que le père Tanguy aurait détesté ces cinq cloches à fromages. C'est à cet endroit même qu'il fut arrêté, puis conduit à pieds à  Satory pour y être jugé pour appartenance à la Commune de Paris, après un procès sommaire dans une cour prévôtale établie la place du Sacré-cœur où selon l'humeur des militaires, les captifs étaient soit alignés contre un mur, fusillés et ensevelis dans des tranchées ouvertes et refermées à la hâte. Par une température de plus de trente cinq degrés "un temps à mettre en nage des cigales" a dit Théophile Gautier qui a assisté à l'arrivée des premiers prisonniers (parmi lesquels se trouvait notre marchand de couleurs préféré)les hommes nus-tête, les femmes les cheveux dénoués pour mieux les reconnaître au cas où ils tenteraient de s'enfuir, les traînards étaient abattus et laissés sur place pour l'exemple. Voilà le début du calvaire de celui qui allait devenir "le Socrate de la rue Clauzel »…………………………..

J'ajouterai pour la forme, que c'est surtout le père Tanguy qui a fait découvrir Cézanne, Vollard, n'a fait que, sur les conseil de Renoir "découvrir"au 9 rue Clauzel, chez celui qui avait depuis 1877, mis en avant et proposé aux collectioneurs avertis les toiles du maître d'Aix. Deux toiles su'il a fait achetezr par Maurice Denis, et les autres Cézanne dans la vente après décès du père Tanguy, acquis pour une bouchée de pain. Le père Tanguy étant inhumé dans la "tranchée des pauvres" numéro 12, du cimetière de Saint-Ouen. 

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06/07/2007

LES COULEURS ET L'ALCHIMIE, LES RITUELS GEOMANCIQUES. GERARD DE NERVAL ET L'HERMETISME

 PAR BERNARD VASSOR

Les nuances du spectre lumineux ont été attribués dans les rituels magiques :

Le noir est la couleur analogique de la terre .............................

Pour les sept planètes de l'astrologie kabbalistique :

Saturne ; indigo (bleu noir)...........................

Jupiter : violet.........................

Mars : rouge................... ..........

Soleil : orange........................ 

Vénus : vert.............. (l'adjectif vénusien depuis le moyen-age a remplacé vénérien) Selon la légende, le Saint-Graal a été taillé dans une matière translucide, vert-foncé qu'on assimile à l'émeraude tombée du front de Lucifer lors de sa chute

  • La couleur verte était au Moyen Âge, en France, portée par les fous. Il faut dire que le diable et ses forces du mal étaient souvent représentés sur les vitraux des églises avec la peau et les yeux verts.Le vert pour Satan était l'image de la tromperie : Lucifer prenait son autre figure et dupait ceux qu'il voulait entraîner en enfer en apparaissant non pas sous son véritable aspect qui était rouge.Le vert était encore la couleur de la pourriture et des secrètes décompositions.

 

Mercure : jaune...................

Lune : bleu............... 

Selon Véron cité par Saint-Augustin :"Il y a bien longtemps la planète Vénus subit unetelle révolution intérieure, dans sa constitutionque son cours sidéral en fut définitivement perturbé. Vénus représente symboliquement Lucifer, c'est donc la couleeur verte qui représente l'antéchrist !" ...............

La science officielle reconnaissait que le blanc contient toutes les autres couleurs. Le blanc sera donc associé avec la science du ciel des astres. La couleur à attribuer à la science de la terre, la géomancie ? Le noir bien sûr, son opposée. Le noir est la couleur alchimie. Paracelse* emploie le terme nigromanciens à l'égard de certains magiciens, que l'on peut associer aux nécromanciens pour la croyance populaire.

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Gérard de Nerval, dans son Voyage en Orient raconte qu'"Hiram reçut la tradition luciférienne de Thuba-Kaïn qui enseigna les arts dertéduire les métaux, de marteler l'airin(...)dans la tradition des CaïnitesMoïse après s'être enfui du temple égyptien, il épousa la fille de Jéthro dans le désert du sinaïle fanc de ces montagnes vivaient les caïnites, et se trouvait le temple de Serabit, où l'on adorait la déesse verte or le vert est la couleur luciférienne"

*Paracelse, hilippus Aureolus Théophrastus, Bombast von Hohenshem (1493-1541) est le père de la médecine Hermétique. Il traversa toues les contrées de l'Eirope et de l'Orient, et enseigna à l'université de Bâle. Il lança de violentes diatribes conte Avicenne, Galien, Rhazès, et brûla leurs ouvrages en plein amphithéâtre. médecine de paracelse a pour fondement une prétendue correspondance entre le monde extérieur et les différentes parties du corps humain. Le coeur correspond au soleil, le cerveau à la lune. Il est devenu célèbre pour l'invention d'un elexire qui donnait un éternel printemps qu'il avait nommé l'homonculus

 

Ibn al-Haytham (965-1040)  né au Caire, physicien, mathématicien, philosophe arabe a été le premier savant qui a permis d'invalider la théorie grecque d'Euclide et de Ptolémée en vertu de laquelle la vision provient de la projection d'un rayon lumineux de l'œil vers le corps visible. Al-Haytham a effectué également des recherches sur la lumière, les couleurs et la réfraction dans le cadre d'expériences entreprises pour la mesure des angles de diffraction et de réfraction. Certains chercheurs voient en lui le pionnier de la science en matière de lumière.

 

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AU CIMETIERE DES BATIGNOLLES

AUTOUR DU PERE TANGUY

 

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NOTRE ASSOCIATION ORGANISE UNE VISITE AU

CIMETIÈRE DES BATIGNOLLES

LE SAMEDI 7 JUILLET 2007

A 14 HEURES

SUR LES TRACES DES ÉCRIVAINS DU XIXe SIÈCLE

AVEC UNE INCURSION AU XX°

CHEZ QUELQUES SURRÉALISTES

AVEC LA COMPLICITÉ DE NOTRE AMI

 MICHEL OLIVES, LE SHERLOCK HOLMES

DES CIMETIÈRES DE LA RÉGION PARISIENNE

PARTICIPATION AUX FRAIS 5 EUROS.

INSCRIPTION RAPIDE INDISPENSABLE,

LE NOMBRE DE PLACES ETANT LIMITE

RENDEZ-VOUS DEVANT L’ENTREE PRINCIPALE

RUE SAINT-JUST

MÉTRO PORTE DE CLICHY , LIGNE 13

BUS 54, 74,

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BENJAMIN PERET

PAR BERNARD VASSOR

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 Né à Rezé le 4 juillet 1899. Mort le 18 septembre 1959 à Paris, inhumé au cimetière des Batignolles

Ecrivain d'abord "Dada" puis Surréaliste dès le départ avec Robert Desnos et Breton. Adepte de "l'écriture automatique"de la contrepétrie, il bouscule et désacralise la poésie. Engagé dans les brigades internationales pendant la guerre d'Espagne au "Poum" selon les uns, à la "CNT", selon d'autres, enfin les trotskistes disent qu'il faisaient partie des brigades de s "P.O.I.". Il a toujours revendiqué la plus grande liberté. Sa mort fut un véritable choc pour Breton avec qui, ce qui est rare, il ne s'était pas brouillé.

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05/07/2007

23-25 RUE BEAUREGARD, emplacement de la maison de "La VOISIN"

PAR BERNARD VASSOR

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 C'est à ces emplacements qu'une certaine Catherine Deshayes épouse du bonnetier Monvoisin, dite "La Voisin". Elle tenait là un cabinet de consultationdans son jardin qui était bordé par l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. C'était le quartier appelé La Ville-Neuve-sur-Gravois, entre les remparts et le faubourg Saint-Denis.

Biographie de Jean-Christian Petitfils

Grand spécialiste de laFrance classique, est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages dont certains sont consacrés à l'histoire des idées politiques et d'autres à l'histoire des XVIIe et XVIIIe siècles. (Editions Perrin)795589c246f7469198facd623930faff.jpg

L'historien Jean-Christian Petifils raconte :

"on y vendait aussi bien des onguents que d'actifs poisons, herbes vénéneuses, ciguë, morelle, grains d'opium, venin de crapaud ou de vipère, sublimé, arsenic ou ses dérivés, le réalgar ou l'orpiment ; des devineresses, comme la Bosse, la Vigoureux ou la Voisin, font commerce de philtres aphrodisiaques, où se mêlent urine, sperme, sang menstruel, rognures d'ongle, bave de crapaud et mouches cantharides ; des sages-femmes, comme la Lepère, pratiquent les avortements en série ; des prêtres apostats et sacrilèges, comme l'abbé Cotton, maître des petites écoles de la Charité, l'abbé Deshayes, prêtre de Notre-Dame de Paris, Gilles Davot, chapelain de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, l'abbé Mariette, vicaire à Saint-Séverin, et surtout le plus hideux d'entre tous, Etienne Guibourg, dit le Prieur, adepte du démon, fournissent des hosties consacrées, rédigent des conjurations, glissent sous le calice des poudres et des poisons pour les « activer » et obtenir la bénédiction des esprits, signent des pactes avec le diable."

Elle fut brulée vive en place de Grève le 22 février 1680.

C'est dans cette rue que les Sanson, exécuteurs des hautes-oeuvre avaient leur résidence secondaire. Il y entreposaient cordes, gibet, hache, billot et couperets finement acérés, bref tout le necessaire pour un pareil artisanat. En 1714, il y avait dans la rue 5 boites transparentes pour éclairer les 44 maisons de la rue. André Chénier a vécu à l'angle de la rue Beauregard et la rue de Cléry avant d'être emprisonné à Saint-Lazare. Vous connaissez la suite.

    

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VIEILLES MAISONS DE PARIS :HOTEL BIGOT DE MOROGNE 34 RUE BARBETTE.

PAR BERNARD VASSOR

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LA MAISON AUJOURD'HUI 
Située à l'angle de la rue Barbette et de la rue Vieille du Temple numéro 74.
Les premières traces de cette maison aux Archives nationales notent au titre du cens la mention de la donation de Jehan Guehennis et sa femme Héloïse firent du revenu de leurs poulies à la maison du Temple en 1271.
Le 7 avril 1567, c'est un certain Guy Février contrôleur des aides et tailles qui fit la déclaration en ce lieu d'une maison de 8 toises*et demie en largeur, et de 22 toises et demie en profondeur, tenant au jeu de paume de "La Sphère" qui dépendait de l'hôtel des Fusées En 1595, c'est un trésorier général de l'artillerie qui en fit la déclaration pour laisser place ensuite à Jean Pallot secrétaire du roi le 14 févriier 1632. Le 13 juillet 1676, c'est Pierre Bigot, ecuyer, conseiller du roi, contrôleur des gardes-suisses qui en fit l'acquisition. Puis le fils en ayant hérité, il la vendit à Marie Bernard veuve de François Bailly, ancien marchand de vin. Laquelle la revendit à Claude Menant conseiller du roi le 28 juin 1783.
*Avant l'invention du système métrique, la toise représentait 1,949 m 
Charles Sellier, Le quartier Barbette, Albert Fontemoing éditeur Paris 1899  
 

 

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04/07/2007

AU CHAPEAU FORT PARIS DISPARU

PAR BERNARD VASSOR

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C'était l'enseigne d'un chapelier. La maison du XVIéme siècle s'étaitd'abord appelée "des Trois visages"
Puis en 1628 "Au Chapeau Fort"(jeu de mot courant à l'époque dont le sens nous échappe souvent !). Avant le percement du boulevard Saint Germain elle était située à l'angle de la rue des Cordeliers* et de la rue des Fossés Saint-Germain**. On a suggéré à l'époque que le bastion qui protégeait la coiffure, pouvait suggérer au passant que le chapeau pouvait dissimuler des cornes, le malheureux chapelier avait eu la malchance d'avoir une épouse volage. C'est un épicier marchand de couleurs qui occupa au XVIIIéme siècle cette demeure qui portait alors le nom de "A la Ville de Caudebec" du nom d'une coiffure du pays de Cau.
Boileau parla de cette enseigne :
"Chez un chapelier du coin de notre place,
Autour d'un Caudebec, j'en ai lu la préface....." 
*Aujourd'hui rue de l'Ecole-de-Médecine
**Rue de l'ancienne Comédie. 

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EMILIENNE D'ALENCON

PAR BERNARD VASSOR

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Au cimetière des Batignolles. Née à Paris en 1859, décédée à Nice en 1946. Une des plus célèbres courtisanes de la fin du XIXéme et du début du XXémme siècle. Elle fut la maîtresse de Jacques, fils de la duchesse d'Uzès, et du roi Léopld II. Vedette du Cirque d'été, du Casino de Paris, des Folies-Bergères. Elle épousa un jockey célèbre à l'époque. On lui prête des liaisons avec Renée Vivien, La Goulue, Liane de Pougy etc.. 

 

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ALFRED BRUNEAU

PAR BERNARD VASSOR

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AU CIMETIERE DES BATIGNOLLES 
A SUIVRE........... 

 

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LEON BAKST

PAR BERNARD VASSOR
LEON BAKST 
Inhumé au cimetière des Batignolles.
Lev Semulovitch Rosenberg, dit Léon Bakst, né en Bieolorussie en 1866, mort à Paris en 1924..
Il est le fondateur avec Diaghilev, du mouvement "Le Monde de l'Art". Il dessine des cartes postales. Il est depuis le départ, le costumier décorateur des Ballets Russes pour lesquels il peint également des décors. Il réalise les portraits de Cocteau de Debussy et de Cendrars. Il a eu pour élève un jeune homme du nom de Marc Chagall.  
 

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