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30/11/2006
Une exposition insolite dans une rue et une galerie insolite.
Au Bonheur du Jour
Pour une exposition Paris Interlope
01 42 96 58 64
75002
On peut y découvrir le Paris des cabarets, des maisons closes, des photographies en tirages originaux de Brassaï,Doisneau, Zucca, Umbo, Koruna, Serge Jacques, Jean-Marie Marcel, de Montmartre à Montparnasse en passant par Saint Germain des Prés, des archives inédites, des grands formats de trvestis célèbres dans le monde entier, les photos de la première «Rose Rouge » rue de la Harpe et la mémoire des maisons décrites par Maupassant (La Maison Tellier), les Goncourt (La Fille Elisa), Jean Lorrain dont on va célébrer le centenaire de la mort et rééditer sous peu (avec une préface de Noëlle Benhamou) La Maison Philibert, et, plus près de nous, Francis Carco(Jésus la Caille)le proxénète homosexuel et de Raymond Queneau : (Zazie dans le métro) Bref, le Paris interdit du XIX° siècle aux années 1960.
Situé juste en face de l'ancien lupanar célèbre "Le Chabanais "
La rue Chabanais
L’ouverture de cette rue date de 1774, ouverte aux frais de Claude-Théophile-Gilbert de Colbert, marquis de Chabanais. Cette rue formait un rectangle en partant de la rue Neuve des Petits Champs pour rejoindre la rue Sainte Anne ; mais les propriétaires riverains ouvrirent une souscription en 1838 pour subvenir à la dépense d’un percement après qu’elle fut couverte. Ainsi se prolongea jusqu’à la place Louvois, l’une des deux branches de la rue en équerre pendant que l’autre entre les rues Chabanais et Sainte-Anne prenait le nom du compositeur Chérubini. Deux architectes Delescluse et Périac ont entrepris la construction de presque toute la rue Chabanais. Au numéro 2 Marie-Joseph Chénier fréquentait madame Vestris qui fut peinte par Delescluse qui habitait alors les numéros 1 et 4 de cette rue.
Le boudoir de madame Vestris fut le cabinet de l’éditeur Ladvocat qui publia « le livre des Cent-et-Un » dont la liste des auteurs aujourd’hui immortels prendraient trop de place dans ce petit article.. Il fut aussi l’éditeur de Flora Tristan qui résida au numéro 7. Charles Fourier était même descendu là de sa mansarde du chevet de l’église Saint Pierre à Montmartre pour rencontrer la « Femme messie » qui malheureusement était absente ce jour là. C’est également à cette adresse que Sébastien-Roch-Nicholas dit Chamfort sur le point d’être arrêté, il se tira un coup de pistolet, bléssé grièvement, on le transporta à la prison des Madelonnettes où il mourut quelques jours plus tard le 13 avril 1794.
Nous voici maintenant au numéro 11 où le général Pichegru chef de l'émigration fut arrêté le 26 février 1804. Il avait été vendu 100 000 écus par un ami qui l'hébergeait. Après un combat acharné avec les policiers venus l'interpeler, il est conduit à la prison du Temple, nu, et les pieds et poings liés. Il fut retrouvé mort le 6 avril 1804 dans sa cellule, étranglé par sa cravate de soie noire. La thèse officielle conclua au suicide...A suivre....
15:35 Publié dans Au Bonheur du Jour | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
29/11/2006
MARY CASSATT
08:48 Publié dans Les peintres | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
28/11/2006
LE CAFE DE LA MORT
C'est l'attentat de la rue Saint Nicaise contre Bonaparte, qui avait empêché la reconstruction des maisons endomagées de l'enceinte du Louvre. Le quartier ressemblait à un fantomatique tableau d'Hubert Robert.
"Seul, l'hôtel de Nantes resté intact, se dressait comme unequille, génait la traversée de la place et semblait narguer le roi Louis Philippe" disait le baron Haussmann. Sur la façade, on pouvait lire :HOTEL DE NANTES MEUBLE, et sur la devanture au rez-de-chaussée, CAFE ESTAMINET. Mais il n'était connu dans Paris que sous le nom de CAFE DE LA MORT.
C'est sans doute en raison de l'impact de balles sur les murs extérieurs, résultat d'émeutes de 1830 ou 1832.
C'est là que Stendhal qui était tombé frappé d'appolexie rue Neuve des Capucines le 22 mars 1842 à 7 heures du soir fut transporté dans son appartement de l'hôtel de Nantes y trouva la mort. Il désirait être conduit directement au cimetière. Son ami Colomb le fit quand même passer par l'église de l'Assomption avant de le conduire au cimetière Montmartre. Seules trois personnes avaient suivi le cortège, Colomb, Mérimée, et...la comtesse Clara Gazul !!!
Sur le plan, à gauche, la deuxième petite rue en partant du Haut du plan etait la rue et l'impasse du Doyenné.....
La place du Carrousel se trouve au centre.
14:05 Publié dans L'estaminet de la place du Carrousel | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg
PAUL NIQUET
Le repaire des "ravageurs"
(article déjà publié en partie sur le site Terres d'écrivains le 5 janvier 2006)
Nous ne connaissons pas la date de naissance de Paul Niquet mort en 1863. Ce que nous savons c'est que son échoppe était déjà réputé sous l'empire pour ses cerises à l'eau de vie. Il était installé au 26 rue aux Fers :La rue aux Fers, rue Berger aujourd'hui, commençait rue Saint-Denis, n°89, finissait aux rues de la Lingerie et rue du Marché-aux-Poirées n°2. Elle n’avait pas de numéro impair, ce côté étant bordé par l’ancien cimetière devenu le marché des Innocents. Le dernier numéro pair était le 50.
Monsieur Niquet ne vendait que très peu de vin, c'était surtout "le Casse-poitrine, la Jaune, la Blanche, le Fil-en-quatre, la Consolation, le Chien-tout-pur, l'Eau-d'aff, et le verre à un sou"
Ce repaire, paradis des "ravageurs" des malfaiteurs de tout poil,, de vagabonds de mendiants était le réceptacle de toute la pègre du quartier des Halles.
Quelques "invertis" célèbres fréquentaient l'établissement, comme la célèbre Marie-Stuart, et "L'instar de Lyon", (?)le pâtissier de la rue de Richelieu. Des "femmes poivrières" des voleurs, des assassins et quelques indicateurs de policice complétaient cette joyeuse clientèle. Le tenancier qui succéda au créateur vers 1835 était un certain Etienne Salle, voyou et indicateur de police comme il se doit. Une allée ayant accès sur la rue aux Fers, étroite et mal éclairée, conduisait à l’intérieur d’une immense salle rectangulaire, garnie de tables scellées dans le sol, et tout autour des cabinets de quatre, huit ou dix consommateurs. Trois cents personnes environ fréquentaient chaque soir ce lieu de perdition. C’étaient des hommes à l’œil sanguinaire, des femmes perdues, couvertes de guenilles, cherchant à exciter, par la licence de leurs regards, l’attention des personnes à côté d’elles. Tout ce monde chantait buvait, mangeait, chantait, criait se querellait et s’injuriait.
Devenu une curiosité parisienne, le cabaret de Paul Niquet attirait une foule de gens comme il faut venus s'encanailler. Le patron avait aménagé deux ou trois cabinets pourvus d’épais rideaux, de manière que l’on puisse assister à l’abri au spectacle de la lie de Paris. L’ami de Baudelaire, le roi de la bohème parisienne, Privat d’Anglemont, donne dans "Les Oiseaux de Nuit" le récit suivant :
« On pénétrait dans l’établissement par une allée étroite, longue et humide.
Son pavé était le même que celui de la rue, un grès de Fontainebleau, mais tellement piétiné par les nombreux clients, qu’il était plus boueux plus fatigué que les pavés de la rue Saint-Martin ou Saint-Denis.
Ceux des habitués qui avaient des hottes (les chiffonniers), les déposaient le long de ces murs avant de pénétrer dans la salle principale...
Cette salle était simplement un hangar sur lequel on avait posé un vitrage. Elle était meublée de deux comptoirs en étain où se débitait cette eau-de-vie terrible qu’on appelait « le casse poitrine ».
Ces comptoirs lourds et massifs étaient chargés de brocs, de bouteilles et de fioles de touts formes. On voyait écrit sur certaines : « Parfait Amour », la « liqueur des Braves », il y avait aussi « les délices des Dames », un breuvage à faire prendre feu avec une allumette aux lèvres des consommatrices, et surtout « Le Petit Lait d’Henri IV » un effroyable mélange de cassis et de trois-six. Par un passage étroit, on arrivait à une petite salle derrière le comptoir ; C’était le salon de conversation, un lieu d’asile réservé uniquement aux initiés. _Trois longues tables et des bancs de bois en composaient le mobilier, les murs étaient blanchis à la chaux. L’architecture de ce bouge était bossue, tordue, renfrognée.
Dès la porte passée, on était saisi à la gorge par une odeur fade, chaude, nauséabonde, imprégné de miasmes humides qui soulevaient le cœur, c’était une puanteur qui est particulière à cette société immonde »...
Gérad de Nerval en donne la description suivante, chapitre XV "Les nuits d'octobre" :
XV. Paul Niquet Le souper fait, nous allâmes prendre le café et le pousse-café à l'établissement célèbre de Paul Niquet. - Il y a là évidemment moins de millionnaires que chez Baratte... Les murs, très élevés et surmontés d'un vitrage, sont entièrement nus. Les pieds posent sur des dalles humides. Un comptoir immense partage en deux la salle, et sept ou huit chiffonnières, habituées de l'endroit, font tapisserie sur un banc opposé au comptoir. Le fond est occupé par une foule assez mêlée, où les disputes ne sont pas rares. Comme on ne peut pas à tout moment aller chercher la garde, - le vieux Niquet, si célèbre sous l'Empire par ses cerises à l'eau-de-vie, avait fait établir des conduits d'eau très utiles dans le cas d'une rixe violente.
On les lâche de plusieurs points de la salle sur les combattants, et, si cela ni les calme pas, on lève un certain appareil qui bouche hermétiquement l'issue. Alors, l'eau monte, et les plus furieux demandent grâce; c'est du moins ce qui se passait autrefois.
Mon compagnon m'avertit qu'il fallait payer une tournée aux chiffonnières pour se faire un parti dans l'établissement en cas de dispute. C'est, du reste, l'usage pour les gens mis en bourgeois. Ensuite vous pouvez vous livrer sans crainte aux charmes de la société. Vous avez conquis la faveur des dames.
Une des chiffonnières demanda de l'eau-de-vie.
- Tu sais bien que ça t'est défendu! répondit le garçon limonadier.
- Eh bien, alors, un petit verjus! mon amour de Polyte! Tu es si gentil avec tes beaux yeux noirs... Ah! si j'étais encore... ce que j'ai été!
Sa main tremblante laissa échapper le petit verre plein de grains de verjus à l'eau-de-vie, que l'on ramassa aussitôt; - les petits verres chez Paul Niquet sont épais comme des bouchons de carafe: ils rebondissent, et la liqueur seule est perdue.
- Un autre verjus! dit mon ami.
- Toi, t'es bien zentil aussi, mon p'tit fy, lui dit la chiffonnière; tu me happelle le p'tit Ba'as (Barras) qu'était si zentil, si zentil, avec ses cadenettes et son Zabot d'Angueleterre... Ah! c'était z'un homme aux oiseaux, mon p'tit fy, aux oiseaux!... vrai! z'un bel homme comme toi!
Après le second verjus, elle nous dit:
- Vous ne savez pas, mes enfants que l'ai été une des merveilleuses de ce temps-là... J'ai eu des bagues à mes doigts de pieds... Il y a des mirliflores et des généraux qui se sont battus pour moi!
- Tout ça, c'est la punition du bon Dieu! dit un voisin. Où est-ce qu'il est à présent, ton phaéton?
- Le bon Dieu! dit la chiffonnière exaspérée, le bon Dieu, c'est le diable!
Un homme maigre, en habit noir râpé, qui dormait sur un banc, se leva en trébuchant:
- Si le bon Dieu, c'est le diable, alors c'est le diable qui est le bon Dieu, cela revient toujours au même. Cette brave femme fait un affreux paralogisme, dit-il en se tournant vers nous...Comme ce peuple est ignorant! Ah! l'éducation, je m'y suis livré bien longtemps. Ma philosophie me console de tout ce que j'ai perdu.
- Et un petit verre! dit mon compagnon.
- J'accepte si' vous me permettez de définir la loi divine et la loi humaine...
La tête commençait à me tourner au milieu de ce public étrange; mon ami cependant, prenait plaisir à la conversation du philosophe, et redoublait les petits verres pour l'entendre raisonner et déraisonner plus longtemps.
Si tous ces détails n'étaient exacts, et si je ne cherchais ici à daguerréotyper la vérité, que de ressources romanesques me fourniraient ces deux types du malheur et de l'abrutissement! Les hommes riches manquent trop du courage qui consiste à pénétrer dans de semblables lieux, dans ce vestibule du purgatoire, d'où il serait peut-être facile de sauver quelques âmes... Un simple écrivain ne peut que mettre les doigts sur ces plaies, sans prétendre à les fermer.
Les prêtres eux-mêmes qui songent à sauver des âmes chinoises, indiennes ou tibétaines, n'accompliraient-ils pas dans de pareils lieux de dangereuses et sublimes missions? - Pourquoi le Seigneur vivait-il avec les païens et les publicains?
Le soleil commence à percer le vitrage supérieur de la salle, la porte s'éclaire. Je m'élance de cet enfer au moment d'une arrestation, et je respire avec bonheur le parfum de fleurs entassées sur le trottoir de la rue aux Fers.
La grande enceinte du marché présente deux longues rangées de femmes dont l'aube éclaire les visages pâles. Ce sont les revendeuses des divers marchés, auxquelles on a distribué des numéros, et qui attendent leur tour pour recevoir leurs denrées d'après la mercuriale fixée.
10:25 Publié dans L'assommoir avant l'heure, ou la bohème au compt | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg
27/11/2006
Le "Café Laurent"
C’est là que Rousseau composa son premier ouvrage publié en 1694, intitulé : « Le Caffé », dont Voltaire dit que « cette petite pièce d’un jeune homme sans expérience, ni du monde, ni des lettres, ni du théâtre semblait n’annoncer aucun génie ». Le personnage principal de la pièce est « Madame Jérôme », marchande de café.
La mise en scène permet de peindre l’aspect d’un café en 1694
Dans une salle, trois tables, un poète rêve à côté des joueurs de dames, un abbé dort dans le fond de la salle. Deux habitués discutent une question politique :
Oui ou non, la Turquie va-t-elle attaquer Belgrade ? -
A minuit, madame Jérôme prie ses hôtes de se retirer.
Et pourquoi ?
Parce que dit-elle, c’est l’heure où les femmes remplacent les hommes dans les cafés !
Le premier endroit à Paris où l’on pu déguster du café, était, en 1643, dans un petit passage couvert et qui conduisait de la rue Saint-Jacques au Petit-Pont.
Un Levantin cherchait à vendre sous le nom de cahove ou cahouet, une décoction de café, mais la tentative n’eut aucun succès.
Dans le même temps, des arméniens apportèrent du midi des balles de café sans plus de résultat.
Les vers d’un certain Subligny révèlent le peu de cas que l’on faisait de cette boisson :
Adieu, j’ay si mal à la teste
Que je ne sçay pas ou tourner
Et que le mal icy m’arreste :
On ordonne de me saigner,
Mais je suis peu pour la saignée ;
J’ayme mieux prendre du Kavé,
Qui guérit en moins d’un avé.
Ce mot Kavé vous surprend !
C’est une liqueur arabesque,
Ou bien si vous voulez turquesque.
Que dans le levant chacun prend.
Sa vertu n’a point de pareille,
Tout le monde s’en aperçoit,
Et surtout pour la femme elle opère merveille
Quand c’est le mary qui la boit.
L’arrivée de Soliman Aga à Paris fut l’occasion pour plusieurs boutiques de vendre publiquement du café et de faire l’éloge suivant :
LES TRES EXCELLENTES VERTUS DE LA MEURE APPELEE COFFE
Vérifications faites, l'actuel Café Laurent à l'angle de la rue Christine n'est pas le bon ! C'est de l'autre côté qu'était situé le Café de la veuve Laurent :
A SUIVRE.....
Sources :
Docteur A Galland ( traducteur des Mille et unes nuits )
Les nouveaux voyages au Levant de Jean Thévenot
Audiger : la maison réglée
Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson Chéruel éditeur 1702
18:00 Publié dans Des joueurs de dames au 17°siècle, jusqu'aux ZAZO | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
26/11/2006
Chez Dinochau, AU PETIT ROCHER
Nouvel article en partie publié le 7 janvier 2006
Chez la mère Dinochau à l’angle des rues Bréda (Henri Monnier) et de Navarin
Le repas complet coûte trente sous, la spécialité maison est le pot-au-feu.
Si l’on parlait du « Petit Rocher », personne ne connaissait l’endroit, mais si l’on prononçait « Dinocheau », alors, tous les boulevardiers étaient unanimes pour vanter la qualité de cet établissement. Le seul décor était une grande glace occupant tout un mur. Edouard Dinocheau, fils, reprit la succession de l’auberge maternelle.
« La salle minuscule (elle existe toujours) pouvait contenir environ douze clients. Un petit escalier menant à une salle boisée, chêne vernis et papier rouge velouté. Table en fer à cheval, le dîner est bourgeois et provincial, de la soupe grasse et du bouilli. A la fin du dîner après le café, Dinochau, mine émerillonnée, dans ce monde dînant en manches de chemises, cheveux frisés, venant se mêler de littérature et racontant des charges d’Auvergnat ».
Fréquenté par Alexandre Schanne, une vielle connaissance, le musicien peintre fabricant de jouets auteur de la Symphonie sur l’influence du bleu dans les Arts, oui, le Shaunard des « Scènes de la Bohème. » ceux qui doutaient de son identité, étaient tout de suite convaincus par cette particularité, il avait le nez camard de face, et aquilin de profil !!!
Les soirs d’affluence, on finissait par y entasser plus de quarante personne parmi lesquelles on pouvait reconnaître certains jours :Jules Noriac, Pothey le graveur chansonnier, Quidan le pianiste, Laurent Thiboust, Ravel le comédien du Palais Royal, Armand Barthet auteur du « Moineau de Lesbie », Léo Lèspès le Thimothée Trim du Petit journal, Henry Monnier, Baudelaire accompagné parfois de Jeanne Duval, le piéton de Paris Paul Delvau, Poulet-Malassis, Scholl, Monselet, Jules Janin qui habitait rue Bréda, Félix Nadar Tournachon et Henri Mürger, enfant du quartier depuis sa naissance rue Saint-Georges.
Une mention particulière pour ce bohème trop méconnu à mon goût :Victor Cochinat,
ce personnage hors du commun, était noir, pas métis comme Dumas et Privat d’Anglemont (qui avaient des visages lunaires en comparaison) dont on disait qu’il aurait pu faire rêver l’inventeur du cirage « Nubian » (la pâte à chaussure la plus connue à l’époque) Il était secrétaire intermittent de son ami Dumas qui l’avait pistonné pour un poste de rédacteur au Figaro où son esprit faisait l’admiration de ses confrères. Son goût pour la mystificaztion lui valu aussi de farouches ennemis. Iil fut nommé par Victor Scoelcher premier conservateur de la bibliothèque des livres sur l’esclavage que Victor avait donné à la Martinique. Sans oublier Théodore Barrière qui devait son succès à la pièce de Murger aux Variétés, et Durandeau caricaturiste qui habitait à Asnières
Ce brave Dinochau fit faillite en 1871, la plupart de ses « clients » oubliaient parfois de le payer. Pendant le siège de Paris, il s’était entêté à maintenir ses prix bas, le conduisant ainsi à la ruine. C’est Henri de Villemessant qui, flairant une bonne affaire, rachètera le restaurant en 1871.
Portrait fielleux par Edmond de Goncourt : « le père Dinochau, un vieil abruti, la mère Dinochau, qui avait de gros yeux saillants comme des tampons de locomotive et le fils devenu célèbre plus tard : un voyoucrate intelligent ».
Un autre portrait charmant que donne Jules cette fois, au cours d’un dîner chez Dinochau à propos d'une maîtresse de Mürger : « Maîtresse de Mürger, petite créature menue, visage tout pointu, tout bridé, tout retiré. Les cheveux sur le front, petite moustache piquante. Ratatinée, venimeuse, pie-grièche frottée de mots, disant que Buloz demande de ses nouvelles ».
Le Restaurateur des Lettres, c’est ainsi que Villemessant avait baptisé l’endroit
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01:10 Publié dans Un restaurant de la Bohème | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
24/11/2006
Colloque Jean Lorrain
Centenaire de la mort de Jean Lorrain
9 août 1855- 30juin 1906
Jean Lorrain ? Ses perversions ont dérangé, ses esclandres ont choqué,
sa lucidité a vexé. Victime de sa propre légende autant que de la rancune de ceux qu'il
a malmenés et scandalisés, il est clair que Jean Lorrain n'était "pas fait pour
les canonisations"
(Thibault d'Anthonay).
Programme
ProgrammeLorrain2_02.pdf
Bulletin d'inscription :
Organisé sous le patronage du Cérédi à Fecamp
Centre d'études et de recherche"Editer-interpréter" de l'Université de Rouen
Vous pouvez également consulter le superbe site de Noëlle BENHAMOU : Maupassantiana
Fécamp
Théâtre Le Passage
Vendredi 1er & samedi 2 décembre 2003
23:25 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
22/11/2006
La Bohème Galante de Gerard de Nerval
- Paul-Louis ROUBERT, "Nerval et l'expérience du daguerréotype"
Nerval fut l'un des rares hommes de lettres de son temps à s'être essayé à la pratique du daguerréotype, en 1843, lors de son voyage en Orient. Une expérience décevante, qui confère à sa critique de la photographie une portée remarquable, et constitue une marque secrète dans l'évolution de sa réflexion sur le réalisme en littérature.
23:35 Publié dans Le Cénacle de la rue du Doyenné | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
18/11/2006
LA PRESIDENTE
09:30 Publié dans LA FEMME PIQUEE PAR UN SERPENT | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
17/11/2006
ALPHONSE GIROUX
Par Bernard Vassor
Il ressemble au portrait peint par Murger dans "Les Buveurs d'Eau" pour le marchand de tableaux dont le héros est Francis Bernier
Il était établi 7 rue du Coq Saint Honoré, jusqu'à la destruction de sa boutique pour le percement de la rue de Rivoli. C'était un des 4 grands marchands entre 1830 et 1850. On l'appelait "Le marchand des princes" Dans son magasin se vendait tout ce qui était luxueux. En 1839, apès l'incendie du Diorama, il crée une école pour jeunes filles désirant apprendre l'aquarelle !
On peut lire dans "l'Artiste" (1854) un article d'E.Henriet :
"Depuis 10 ans, Giroux n'a fait que de rares acquisitions. Cependant, son étalage rue Coq Saint Honoré ne manquait ni de solennité, de richesse. Il faut du moins lui rendre cette justice, que les ouvrages qui faisaient le fond de ses exhibitions étaient toujours, mérite à part, dignes...(aujourd'hui M.Giroux est sans asile, de par la rue de Rivoli. Mais d'ici à quelques jours son brillant étalage va de nouveau resplendir, rajeuni et transformé au boulevard des Capucines, sur l'emplacement de l'hôtel du Ministère des affaires étrangères, où le souvenir de Durand-Ruel et le désir de lutter avec M.Deforge ne manqueront pas de le piquer d'émulation et le porteront sans doute à faire de raisonnables concessions au goût actuel." Nous remarquons qu'à l'époque les deux autres "grands" étaient Durand Ruel* et Deforge du boulevard Montmartre. Dans l'Artiste de 1835, sous le titre Du Commerce d'objets d'art" :
"Ainsi les étalages de Giroux de Susse** et de Durand-Ruel ne sont à bien dire que des expositions établies dans l'intérêt des artistes, où leurs ouvrages ne risquent jamais d'être placées à dessin dans un mauvais jour (...) il y aurait mauvaise grâce à resister à l'esprit de son temps. Tout est aujourd'hui matière à commerce (...) Durand-Ruel dans ses mémoires indique :
"La vente des tableaux aquarelles et dessins ne rapportait que fort peu en raison du prix ridicule atteints par les oeuvres les plus belles. Ainsi ces trois maisons (Giroux, Binant, Susse) et celle de mon père pouvaient-elles faire face à leurs frais que grâce à la vente de tableaux et dessins très en usage à l'époque."
*La maison Durand -Ruel était à l'époque 103 rue Neuve des Petits Champs, née de l'union de Jean-Fortuné Marie Durand, employé principal et de la papeterie Ruel dont il épousa la fille en 1825.
**Susse était place de la Bourse.
16:55 | Tags : durand ruel, susse | Lien permanent | Commentaires (9) | | | | Digg