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18/11/2006

LA PRESIDENTE

 Par Bernard Vassor 
Une erreur de l'employé d'état civil de la mairie de Mézière indique la naissance d'un enfant de sexe féminin auquel ont été donné les prénoms d'Aglaé Joséphine le 8 avril 1822 à neuf heures du matin. La mère Marguerite Martin agée de 24 ans non mariée, née audit Mézière y demeurant faubourg du Pont de Pierre, le sieur André Sabatier (sic)  sergent au 47°régiment d'artillerie en garnison à Mézière a reconnu que l'enfant provenait de ses oeuvres.
Bien que l'erreur de nom du père qui s'appelait en réalité Savatier  fut rectifiée en 1822, Aglaé conserva plus tard le nom de Sabatier et s'octroya le prénom d'Appolonie en supprimant son deuxième patronyme Joséphine.
André Savatier et Marguerite Martin se marièrent à la mairie du VI° arrondissement de l'époque le 27 octobre 1826, afin de régulariser leur situation et celle de leurs deux enfants (un fills et Aglaé). En 1832 deux autres enfants vont agrandrir le cercle familial, un garçon, Louis Joseph, etune fille Irma Adelina en 1832. C'est cette année là que le père décède à on domicile le 27 septembre de la même année. La famille habitat alors au 29 rue du Faubourg Saint Denis où la mère avait repris son métier de lingère. La vie étant trop chère à Paris, la famille va s'installer dans le village des Batignolles, rue des Dames où Marguerite Savatier travaillait dans une blanchisserie.
La jeune Aglaé après un séjour dans un pensionnat, est engagée comme figurante à l'Opéra Le Pelletier.
Nous savons que les coulisses de cet endroit, était un lieu de passage des membres du Jockey-Club et des mères des danseuses et des figurantes. La pratique courante à l'époque était de dédomager les mères des très jeunes filles pour pouvoir profiter des très jeunes filles. "C'est ainsi qu'eut lieu un marchandage dans lequel le comte de Pourtalès "obtint les bonnes grâces de la mère et les faveurs de la fille, à si bon marché, qu'il crut avoir été trompé. Il n'en était rien. Aglaé était encore parfaitement demoiselle, à son grand étonnement, qu'il crut devoir doubler la somme qu'on lui avait demandé. Pendant près de huit mois, Aglaé se conduisit très honnêtement envers son protecteur" (Les Cancans de l'Opéra)
Aprés avoir quitté l'Opéra, la très belle Aglaé devint modèle (et probablement la maîtresse) de peintres tout en continuant à être soutient de sa famille en aidant à la blanchisserie de sa mère. Elle apprit la musique et le chant avec les plus grands professeurs de l'époque (Laure Damoreau Cinti pour le chant). Aglaé Appolonie participa avec Laure Damoreau à des concerts de bienfaisance. C'est sans doute à l'une de ces représentations qu'elle rencontra Théophile Gautier qui resta son ami de coeur jusqu'à la fin de ses jours. Les ateliers qu'elle fréquentait étaient ceux de peintres plus ou moins obscurs , ou bien d'autres qui allaient connaître une grande notoriété dont : Léoplod Tabar, Camille Fontallard, Jules Dupré, Henry Lejeune, Jean-Jacques Feuchère, Henry Vidal, Théodore Rousseau et Meissonnier.
Elle partageat une grande amitié avec la femme de ce dernier Emma Meissonnier.
medium_Richard_Wallace.jpgA cette époque, elle fit la connaissance de Richard Jackson  qui ne s'appelait pas encore Richard Wallace (qu'il choisit en 1842 au moment où il devint le quatrième marquis d'Hetford après le décès de son père)Leur liaison dura de 1844 à 1846, pour ne reprendre qu'après 1871 ! C'est la rencontre avec Mosselman medium_Mosselman.jpgqui va marquer l'ascension de "la Présidente" chez Joseph Fernand Boissard à l'Hôtel Pimodan où elle fit partie du cercle très restreint  du Cercle des Haschichins.
Au Salon de 1847, la Bacchante (La femme piquée par un serpent) de Clésinger fit scandale. L'exposition d'une femme nue se tordant sur un lit de roses, un serpent s’enroulant autour de son poignet . De plus on accuse l'artiste d'avoir exécuté un moulage sur le corps de l'amie des romantiques Appollonie exécuté d'après un moulage sur nature des formes d’Apollinie Sabatier, Pour apporter un démenti à cette dernière accusation, Clésinger sculpta dès la fin de l’année 1847 cette Bacchante couchée, 
medium_SABATIER_musee_d_orsay_negatif.3.jpg Frédéric
Chopin dans une lettre à sa famille en Pologne le 8 juin 1847, écrivait : "Elle (la statue a tout simplement été commandée par Mosselman et représente sa maîtresse...à lui et à bien d'autres, c'est une femme entretenue très connue à Paris. (Clessinger était le gendre de George Sand)
Bibliographie :
Claude Pichois,Baudelaire Pléïade
Thierry Savatier Une femme trop gaie, CNRS éeditions
medium_hotel_de_lauzun_pimodan_violet.jpg
  Hôtel Pimodan, c'est là que sans doute Baudelaire rencontra pour la première fois Appollonie Sabatier, il participe comme elle aux "Fantasias"  Moreau_de_Tours_du_haschich_et_de_l_alienation_mentale_pr...
medium_AGLAE_APPOLONIE.jpg
A suivre...... 

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