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15/08/2008

DES LEGIONS D'AMAZONES SUITE : EUGENIE NiBOYET, NEE MOUCHON

PAR BERNARD VASSOR

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Lettre d'Eugénie Niboyet à ses soeurs, Aline et Elisa Mouchon à Lyon (archives personnelles)

"Nous n’écrivons pas pour les esprits étroits

qui veulent borner la femme aux soins du ménage.

Les femmes n’ont plus à acquérir leur liberté,

mais à l’exercer"

.............

Eugénie Mouchon vit le jour à Montpellier (11 septembre 1796- Paris 6 janvier 1883 ).  Elle épousa un riche avocat lyonnais en 1822.

Conquise par le saint-simonisme, elle fut déçue par la scission de "l'Eglise" par Bazard et Enfantin, après le départ de Jules Lechevallier, elle rejoignit les rangs des fouriéristes. Elle fit de nombreuses traductions de romans et de textes de Mary Wollstonekraft, et de Marie Egworth.2bba5f53aa27f8b1bffdbf452ef24ea9.jpg

..........Elle fonda à Lyon « Le Conseiller des Femmes » en 1833 journal auquel collabora Marceline Desbordes-Valmore.Elle fut la première à traduire un roman de Charles Dickens. En contact étroit avec Flora Tristan à Paris , les deux femmes se séparèrent en 1833..C'est elle qui orienta le mouvement féministe naissant vers les thèses de Fourier. Elle créa le journal "La Paix dans le Monde"

précurseur des mouvements pacifistes.

En 1834 elle créa une académie artistique féminine appellée "L"Athénée des Dames" elle combattit le duel et la peine de mort

Présidente du "Club des femmes" du boulevard Poissonnière en 1848, dont les principales animatrices, étaient comme elle d'anciennes saint-simoniènes converties : Désirée Gay, Jeanne Deroin, Adèle Esquiros, Pauline Roland*, Anaïs Segalas et d'autres, anciennes rédactrice de "La Tribune des Femmes" et de "L'Apostolat des fmmes" de 1832-1833. Pendant la Révolution de 1848, elle désaprouva Jeanne Deroin et les Vésuviennes,Elle avait fondé "La Société de la Voix des Femmes" en mars et son club rue Taranne 8, fut le véritable pivot de tout le mouvement féminin. On peut noter la présence comme membre ce club le sulfureux abbé Chatel, qui participa aussi à de nombreuses réunions dans d'autres clubs féminins.Il y prôna la liberté pour les femmes de divorcer, et le mariage des prêtres.

Les autres sociétés féministes :

Le Comité des Droits de la Femme, réunions rue Saint-Meri, président Mme Bourgeois-Allix (professeur d'histoire naturelle)

L'Association fraternelle des Instituteurs et Institutrices, Pauline Rolland, rue Bréda 21

L'Association des Femmes à gage, 11 faubourg Saint-Honoré Mme Chenard.

Le Club-Association des Lingères, 66 rue de Richelieu

L'Union des Travailleuses, 10 rue de Chabrol

Le Club de l'Emancipation des Femmes, 61 rue de Provence, Jeanne Deroin, Désirée Gay et le docteur Malatier

La Société de l'Union des Travailleues, fondée par Elisa Lemmonier, où s'ouvrit 115 rue du faubourg Saint-martin, un atelier de couture, une crèche, une école populaire et une école maternelle.

Eugénie Niboyet voulant faire exercer une influence à travers des élus, lança la candidature d'Ernest Legouvé, féministe de longue date, et celle de George Sand, qu'elle croyait acquise au mouvement d'émancipation des femmes.

Dans un article paru dans "La Voix des Femmes" elle demande d'appeler à l'Assemblée Constituante :

"Le représentant qui unit nos sympathies, c'est le type un et une, être mâle par la virilité femme par l'intuition divine, la poésie. Nous voulons nommer Sand..."(...)

La réponse de George Sand fut cinglante hautaine et méprisante : C’est par l’intermédiaire d'autres journaux qu’elle répondit, traitant l’article d’Eugénie Niboyet de "plaisanterie", et se moquant même de ce journal, rédigé par "des dames" qui forment des clubs et qui dirigent des journaux, qu'elle ne connaissait pas, et qui a même osé annoncer sa candidature à l’Assemblée nationale. Elle déclare ne pas permettre qu'on la prenne symbole d’un cénacle féminin avec lequel elle n’a jamais eu la moindre relation et qu'elle est complètement étrangère aux articles signés G.S. parus dans ce journal. Son amie Marie D'Agoult sous le nom de Daniel Stern se montra aussi méprisante vis à vis des clubs féminins dans son "Histoire de la Révolution de 1848". Sand, a plusieurs reprises refusa le demander et d'envisager le vote des femmes. Ce qui fit souligner par bon nombre d'écrivains et d'historiens, "l'ambivalence" de ses idées en ce qui concerne le féminisme. Elle récidiva en 1868, dans une brochure  : "Pourquoi les femmes à l'Académie". Son attitude pour le moins rétrograde vis à vis de la Commune de 1871, et sa fermeture d'esprit en ce qui concerne "l'art moderne", en font une bien piètre féministe éclairée !!!

Notons au passage l'article révoltant de Charles Hugo contre les clubs de femmes (La Liberté, 29 septembre 1870) :

"Je ne suis pas allé dans ces clubs et je ne veux pas y aller...Les réunions de femmes avaient eu jusqu'ici trois noms : la maison, le bal et l'église; on vient de leur en appliquer un quatrième....le club ! A la maison les femmes étaient pures, au bal belles, à l'église saintes; mais au foyer, au bal, à l'église elles étaient femmes(...) au lieu de le consoler, elles crient contre le genre humain. Elles feront de leur voix qui avait été jusque-là douce comme un chant, tendre comme un conseil, inspirée comme une prière (...° Le moment est venu où les femmes doivent se taire !"

* Qui fut la tutrice d'Aline Chazal, future madame Gauguin, mère de Paul, et fille de Flora Tristan après le décès de celle-ci à Bordeaux.

DES LEGIONS D'AMAZONES SUITE :

PAR BERNARD VASSOR

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1848 Amazones et Vésuviennes

"La femme est à l'homme

ce que l'homme est au gorille"

Mlle Elisa Farnham

Après la révolution de février, un féministe convaincu, le citoyen Borme au passé psychiatrique assez lourd, proposa d'enrégimenter toutes les femmes nubiles, et de former une légion de "Vésuviennes". Voici l'annonce qu'il fit placarder dans tout Paris :

Aux citoyennes patriotes mes soeurs en République 

"La République vous doit le quart de son existence, c'est par vos exhortations que vos amis ont affronté le mitraille le 24 février.

Vous avez bien mérité de la Patrie, aussi j'ai demandé au gouvernement provisoire de vous enrégimenter sous le titre de Vésuviennes.

L'engagement sera d'un an; pour être recue, il faut avoir 15 ou 30 ans au plus et n'être pas mariiée.

Se présenter de midi à 4 heures rue Sainte-Appoline 14"

D"après des témoignages, il y eut plus de soixante femmes qui furent enrôlées. Ce qui donna des idées à d'autres plus ou moins tordus qui voulurent organiser une Garde nationale femine composée de deux régiments, un d'Amazones, l'autre de cavalerie. L'auteur du projet précisa que "les dames qui voudraient bien s'enrôler, doivent apporter la preuve de leur patriotisme et de bonne conduite. Elle devront s'équiper à leurs frais" Nous ne savons pas si l'entreprise fut couronnée de succès.

Une médaille fut frappée, portant d'un côté :

Le citoyen Borme, organisateur du Club des Femmes, Avril 1848

et de l'autre :

5000 FEMMES SE FONT INSCRIRE.

Ville de Paris.

Des journaux satyriques, Le Pamphlet, Le Charivari, La Silhouette? s'emparèrent de l'évènement, et mirent pendant des mois l'invention du club-légion des Vésuviennes à toutes les sauces.

.........

Si le club de la rue Sainte-Appoline ne rncontra que peu de succès, d'autres comme Jeanne Deroin et Anna de SchnitzbourgJulie Hémal, et Marie Constant* ( femme de l'abbé, devenu Eliphas Levy) reprirent à leur compte le nom de Vésuviennes.

La question d'endosser un uniforme fut posée dans les clubs. La masculinisation du costume féminin fut également posée dans le numéro du 22 avril 1848 de "La Voix des Femmes". L'article précise que Mmme Niboyet, se montra hostile à cette proposition.

"La République des Femmes" journal concurent, composa un hymne aux Amazones, une Marseillaise féminine :

...Tremblez, tyrans portant culottes

Femmes notre jour est venu...

Debout, Vésuviennes, debout !

On dit que Armand Marast qui redoutait plus ce "bataillon de cornettes" que vingt mille hommes armés du club Blanqui, leur accorda pour s'en débarrasser la promesse d'un salaire de soixante centimes par jour.

les membres de cette société assistaient aussi au "Club de la Montagne" qui était un cercle mixte tenu par l'ex abbé Constant et Claude Vignon, autrement dit son épouse.

*Qui écrivit bon nombre d'articles sous les pseudonymes de "Marie Noémie", et "Claude Vignon"

A SUIVRE.........

14/08/2008

DES LEGIONS D'AMAZONES: LES CLUBS DE FEMMES PENDANT LES REVOLUTIONS DE 1793, 1848 et 1871

PAR BERNARD VASSOR

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La notice suivante, est bien sûr limitée, compte tenu de la place accordée dans un blog, les principales informations proviennent de recherches à la bibliothèque Marguerite Durand il y a quelques années, grâce à la patience et l'amabilité des documentalistes et de la conservatrice : Annie metz.
.........................
Les femmes de 89 furent à l'avant-garde de la Révolution. Dès le début de juillet, il y eut à Paris des mouvements de révolte contre la misère et les souffrances qui s'étaient abbattues sur le petit peuple. Michelet raconte que le samedi 3, une dame, au café de Foy, dénonça "les cocardes antinationales, et le danger public". Lundi 5, aux halles, une jeune fille, prit un tambour, battit la générale et entraîna toutes les femmes du quartier. Le 4 octobre au soir, "une femme courageuse, qui au milieu d'une foule de malheureuses créatures qui n'avaient pas mangé depuis trente heures court du quartier Sant-Denis au Palais-Royal, elle se fait jour dans la foule qui pérorait, elle se fait écouter; c'était une femme de trente-six ans, bien mise. Elle veut qu'on aille à Versailles, elle marchera en tête. On plaisante, elle applique un soufflet à l'un des plaisants. Le lendemain, elle partit des premières, le sabre à la main, prit un canon à la Ville, se mit à cheval dessus, et le mena à Versailles, la mèche allumée"
Plus tard, à partir de 1790, des centaines de clubs et de sociétés feminines furent crées dans beaucoup de villes et même villages enFrance. Citons dans le désordre : Annonay, Le Puy, Auch,. Pau, Orthez, Bayonne,  Damazan, Marmande, Bordeaux qui possédait plusieurs clubs féminins, Périgeux, Cognac, Limoges (où s'illustra la fougeuse citoyenne Laferrière qui organisaun bataillon d'Amazones armées),dans le Lot et Garonne, Coutances en Normandie, Marseilles, Grenoble etc...la liste des clubs pourait constituer un volume à elle seule...
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Sylvain Maréchal un des plus acharnés anti-feministe.
  Plusieurs clubs furent créés par une jeune femme de Montauban Olympe de Gouges, que l'on disait illettrée.
A partir de 1791, un peu partout, dans les grandes villes de France, des femmes s'organisèrent et se rassemblèrent dans des  "Clubs de femmes". Ce qui ne plut pas aux hommes du Conseil exécutif provisoire qui firent interdire de telles réunions.
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L'admission des femmes dans les clubs ne fut pas du goût de tout le monde.
Une feuille  "La mère Duchêne à Lyon" imprima la déclaration suivante :
"Il s'est formé un club jacobino-femelle qui a arrêté par son règlement un drapeau rouge que l'on ferait garder par l'évêque Damourette...-Je sommes, dit la mère Carpillondu club des Citoyennes dévouées-t"à la nation; et fourche ça ira ! je ne laisserons pas le monde s'éteindre fiaute de bons patriotes..."
Un autre fit imprimer toujours à Lyon une ridicule :
 "Déclaration du Droit des femmes"
"Article premier- Les femmes naissent vivent et meurent avec le droit de parler. Elles sont égales en prétention à cet égard (...)
Article 17 -L'art deraisonner étant, chez la femme, un droit inhérent et imprescriptible, nulle femme ne peut en être privée jusqu'à ce qu'il ne plaise à la nature d'en faire d'autres différemment constituées.." 
Les femmes lyonnaises peu de temps après, montèrent qu'elles savaient se faire entendre. Le 15 septembre, au nez et à la barbe des hommes, elles s'emparèrent de la ville, et en restèrent maîtresses pendant trois jours. Elles taxèrent les denrées, forcèrent les épiciers à ouvrir boutique et occupèrent les places et les marchés.
Des "commissaires de police féminines" veillaient à l'application des nouveaux tarifs que les autorités s'étaient vues imposer de contresigner sans moufter !
Lyon possédait plusieurs clubs féminins qui changèrent parfois de nom. En dehors des "Citoyennes dévouées à la nation", il y eut : "Les amies de la Constitution",( dont la présidente était la citoyenneCharpine,le bureau était mixte) Elles se réunaissient au n° 736 de la rue du Pas-Etroit, au coin de la rue Commarmot)-"Les Amies de la Liberté et de l'Egalité", présidente, la citoyenne Charton, -"Les Amies de la République"
C'est ainsi que l'on peut lire dans le bulletin de la Convention nationale du 19 au 26 janvier 1793, un article consacré à un club féminin à Lyon :
Club de femmes à Lyon(1793).
"Rien ne seroit plus édifiant, plus utile même qu'un cercle de bonnes mères de famille du même quartier, se réunissant eb385780112e0c37824a71f112d7b1d1.jpgchaque jour à une certaine heure, leurs enfans sur les genoux, & de l'ouvrage à la main. Qu'elles se consultent réciproquement sur les devoirs de leur état, qu'un citoyen père de famille, vienne chaque jour leur faire part des évènements de la journée & leur lise les lois nouvelles décrétées par l'assemblée nationale, il n'y auroit rien à dire à cela, c'est tout naturel.
Mais que penser de ce club de femmes qui vient de s'ouvrir à Lyon ? Assirément nous sommes les premiers à rendre hommage à la pureté des intentions de ces bonnes citoyennes; mais pourquoi s'être donné une présidente ? Pourquoi tenir des séances en règle ?
Pourquoi un registre des procès-verbaux des séances ? Passe encore pour l'hymne à la liberté qu'elles chantent d'ordinaire avant de se séparer; mais pourquoi inviter les trois corps administratifs, département, district & municipalité, à assister à la tenue de leur assemblée ? Pourquoila présidente Chareton & la citoyenne Charpine s'adressent-elles aux magistrats, pour inviter l'évèque l'Amourette à leur composer un nouveau cathéchisme plus à l'ordre du jour ? Est-il un décret qui oblige les mères de famille à faire apprendre à leurs enfants ? (...) Une mère de famille a-t-elle besoin de livres pour éduquer ses enfants ? Le ppère n'est-il pas là pour partager l'éducation des siens ?" écrit indigné le chroniqueur lyonnais pour conclure pus loin la main sur le coeur :
"Au nom de la patrie (...)au nom des bonnes moeurs domestiques dont les clubs de femmes sont les fléaux, nous conjurons les bonnes citoyennes de Lyon de rester chez elles, sans s'inquiéter du cathéchisme de l'évèque Lamourette.
 Nous les conjurons de réfléchir au tort qu'elles causoient sans s'en douter à la République, si chaque bourgade de France alloit les iliter. Il y auroit partout des clubs & nulle part bientôt de bons ménages bien tenus.
(Avis aux femmes formant un club dans la ville de Dijon).
Les clubs une fois inerdits, laissent place à une société des "Femmes Révolutionnaires"dirigée par une fille courageuse et éloquente Rose Lacombe.Elle s'attira la haine de Robespierre et des jacobins, et aussi d'autre part des poissardes dames de la halle, qui étaient en majorité royalistes, qui fesaient porter la responsabilité de la baisse de leur commmerce aux sociétés de femmes, qui, habillées en homme et armées se promenèrent dans les halles et injurièrent les poissardes. Celles-ci se précipitèrent sur elles, et plus robustes de constitution, elles appliquèrent une "indécente correction" aux envahisseuses, à la grande joie malsaine des hommes présents.
.......
On trouve dans une feuille révolutionnaire (masculine) une observation d'une femme sur "La société des citoyennes révolutionnaires :
"S'il manquait quelque chose à Paris, la surveillante de la République, c'est sans contredit, une association de femmes, telle que celle qui vient de se former, où les femmes après avoir rempli leurs devoirs domestiques, vont apprendre à être républicaines de moeurs et de principe (...) Cette société fut à peine formée qu'elle fut en buttee à toutes sortes de calomnies; il est vrai qu'elle débuta bien mal, en arrêtant qu'elles porteraient toutes la cocarde nationale et en invitant par une adresse aux quarante huit sections, du 12 mai toutes les citoyennes qui sentaient tout le prix de la liberté de les imiter; invitation qui fit pleuvoir sur elles tous les blasphèmes que l'on puisse imaginer de la pârt de ces êtres ignorans et serviles de leur sexe, qui sont abrutis dans les préjugés, elles n'ont eu, pendant longtemps que ces individus méprisables pour ennemis; mais le caractère de cette société et les principes invariables qu'elle professe, lui en ont fait bien d'autres, ce sont les hommes qui s'aperçoivent qu'à mesure que les femmes s'éclaireront, leur despotisme marital disparaîtra (...) ils ont beau faire, les femmes commencent à voir qu'elles ne
sont pas faites pour être plus avilies qu'eux(....)
Sa conclusion est la suivante :
"A mon avis, les femmes qui ne sont pas dans les bons principes, sont aussi dangeureuse que les hommes; c'est pourquoi j'invite la société des républicaines révolutionnaires à mettre cet objet à l'ordre du jour dans ses délibérations"
Une autre femme, dans une adresse à l'assemblée, demande :
"La permission de nous procurer des piques, des pistolets & des sabres, même des fusils pour celles qui auroient la force de s'en servir, en nous soumettant aux règlements de police"
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Premier Comité provisoire des femmes pendant la Commune de Paris
Document inédit, iconographie B.V., Archives nationales Guide des Sources du mouvement Communaliste, La Documentation Française 2007
Archives de Paris.
A suivre........

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09/08/2008

L'EXPOSITION DES FEMMES ARTISTES DANS LA GALERIE GEORGES PETIT RUE DE SEZE

PAR BERNARD VASSOR

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Le 11 janvier 1898, la galerie Georges Petit organisait L'exposition annuelle des femmes artistes.
Jean Lorrain, dans "Poussières de Paris"en fit une critique assez sévère. Mais, il épargna Louise Desbordes qui était son amie, et celle de Sarah Bernhardt (article précédent)
Lorrain ironise sur les beaux cadres et les beaux noms. "Des noms connus même, du moins par les maris, Brouardel, Fleury, Métra, Dampt et Séailles, et que de Madeleines, comme si toutes aspiraient à signer Lemaire"
Il déclare ensuite que sur les quarantepeintressesreprésentées par une moyenne de six envois, il n'y en a que trois qui aient retenues son attention. Madeleine Carpentier, Hélène Gertrude Cohen, et il devient dithyrambique quand il s'agit de Louise Desbordes :
 Les fleurs regardent, les yeux fleurissent
 "le mystère de l'eau, l'attirance et le sourire ambigus des profondeurs glauques, des ténèbres mouvantes des étangs et de la mer. Des luminosités les traversent et, dans de l'or en fusion, de la chair ou de l'ivoire s'irradie découpé, déchiqueté, enroulé autour de souples tiges, ivoire ou chair qui sont des visages de nymphes ou de fleurs.
Et c'est le printemps, et c'est "Méduse, légende des algues", ou tout simplement des fleurs. A côté de ces fantasmagories un précieux, un hallucinant paysage représente les quais de Paris vus du pont de Sully, un Paris des brumes et de rêve à l'heure où s'allument les premiers réverbères et cette élève de Stevens me fait pour la première fois songer à Whistler
Notre ami Jean Lorrain n'y va pas avec le dos de la palette quand il s'agit de faire de la réclame à celle qui illustra si bien un de ses livres.

16/07/2008

MARIE-FORTUNEE LAFARGE, NEE CAPELLE : UNE BELLE AFFAIRE

PAR BERNARD VASSOR

En direct de "La Citrouille à ,Granville"

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LE MYSTERE DE L'AFFAIRE LAFARGE
Voici quelques pièces d'une histoire qui a faut grand bruit dans la première moitié du dix neuvième siècle :
Une jeune femme très belle, ayant reçu une bonne éducation dans un milieu aisé. Un homme brutal, un petit peu roublard. Un domestique faussaire et fourbe. Des amants veules et lâches, un entrepreneur de mariage, une vicomtesse et son mari. Un amoureux suicidé, un combat de titans entre deux sommités de la médecine, Orfila et Raspail, un collier de diamants et en prime un Alexandre Dumas, défenseur de la jolie veuve.
Essayons de remettre en place toutes les pièces de ce (puzle) drame :
......
a suivre

08/07/2008

LA DUCHESSE D'UZES, NEE Marie-Adrienne-Anne-Victurnienne-Clémentine de ROCHECHOUART-MORTEMART

PAR BERNARD VASSOR

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Elle vit le jour le 10 février 1847 à Paris. Ajoutons à son nom à rallonge, qu'elle fut l'arrière petite fille de "la veuve Clicot". Une amie historienne spécialisée dans "les femmes-artiste" m'a justement rappelé qu'elle fut une statuaire de talent. Elle épousa en 1867, Emmanuel de Crussol, duc d'Uzès. Celui, fut élu député en 1871. Il siégea à droite, et vota contre la création de la République. Il mourut en 1878. Elle apporta une aide financière à l'anarchiste Louis Michel.
 Lors de l'affaire du boulangisme, elle sacrifia beaucoup d'argent pour soutenir le général, plus de trois millions de francs, somme considérable à l'époque. C'est elle qui décida le comte de Paris à mener ces actions révisionnistes.
Son fils ainé Jacques d'Uzès perdit la vie au cours d'une expédition qu'il avait menée en Afrique.
ce décès, la duchesse abandonna la politique et se consacra à ses deux passions : l'écriture de romans et d'études historiques, et la sculpture. Si ses écrits ne laissèrent pas une trace indélébile dans l'histoire de la littérature, ses statues connurent un certain succès. De nombreux bustes furent exposés dans différents salons, et elle exposa ensuite à "L'Union des Femmes Peintres et Sculpteurs"dont elle devint la présidente, puis au "Lycéum-Club de France" une autre association féminine. Elle participa à quelques actions pour l'amélioration du sort des femmes. Elle fit partie un temps de la Société Protectrice des Animaux, dont elle fut exclue en raison des chasses à courre qu'elle pratiquait en grand équipage. Amatrice du sport automobile, elle a été la première femme à obtenir le permis de conduire, et eut aussi l'honneur d'être la première à avaoir une contravention pour "excès de vitesse", elle avait dépassé le quarante kilomètres à l'heure !
 A SUIVRE.............

06/06/2008

RACHILDE, ANDROGYNE, "LA GRANDE DAME DES LETTRES" BAPTISEE REINE DES DECADENTS, ET MONSIEUR BAUDELAIRE PAR MAURICE BARRES

PAR BERNARD VASSOR

Mise à jour le 6 juin 2008.

Au cours d'une rencontre dans un séminaire consacré à Zola* qui n'avait aucun rapport avec Rachilde, j'ai obtenu de précieuses informations inédites grâce à mon ami Michael Pakenham*, l'éditeur de la correspondance Verlaine chez Fayard. J'ai donc eu l'information suivante : il y a plusieurs lettres inédites de Verlaine à Rachilde qui seront publiées dans le volume II de la correspondance Verlaine à paraître en 2009. En 1888, Verlaine souffrant et sans le sous a été hébergé quelques temps chez Rachilde qui habitait à l'époque avant son mariage avec Valette,  rue des Écoles. Elle fréquenta assidûment "Les Hydropathes" et s'illustra en giflant "Papadiamantopoulos" qui avait "écorniflé" Victor Hugo.

Elle était bien plus chaste qu'on veut bien le dire, et que son oeuvre laisse supposer en raison des pires perversions que ses livres exploitaient, tout y passait, du sadisme à la nécrophilie enallant de l'inceste et la zoophilie. Bref tout ce qui lui fit mériter le titre de"Reine des décadents" (par Jean Lorrain expert en la matière). Elle déclara  "On m'accusa d'aimer les hommes, les femmes, les chiens et les cochers de fiacre". Peu de femmes ont osé briser tous les tabous comme elle, et à ce titre elle mérite mieux que les petites et médiocres notices biographique qui lui sont parfois consacrées.

« Mon Dieu, qu’on s’amuse bêtement dans la vie dès qu’on cesse de faire de la littérature ! »

RACHILDE

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"Elle se trouve dans le clan des écrivains
dangereux et rares
 (...) une espèce de Mademoiselle de Maupin du livre, petite fille à la fois de Monsieur de Cazotte
 et du grand Barbey d'Aurevilly"
Jean Lorrain

    C'est le 11 février 1860 que  Marie-Marguerite Éymeryvit le jour à Château-l-Evêque en Dordogne. En 1876, elle fit croire selon certains, qu’un esprit suédois vint de lui souffler dans un songe son nom d’écrivain : Rachilde, patronyme qu’elle utilisa toute sa vie.Selon d'autres biographes, c'est la lecture d'un auteur du XVIème siècle qui lui fit choisir ce pseudonyme. Le premier roman qu’elle fit paraître : « Monsieur de la nouveauté » est un récit qui traite d'un sujet que Zola reprendra plus tard dans « Le Bonheur des dames ».  Elle portait ses cheveux coupés  courts à la garçonne et était vêtue en homme. Nous ne connaissons pas les raisons qui lui firent accorder l'autorisation par la préfecture de Police de porter des pantalons, ce qui était interdit aux femmes à l'époque (et l'est encore aujourdh'hui je crois ?) C'est un roman scandaleux : Monsieur Vénus, publié en Belgique en 1884 qui lui donna très tôt la célébrité et une réputation scabreuse qui ne manqua pas de provoquer l'admiration de Jean Lorrain qui vit en elle son "maître en littérature décadente". L'ouvrage fut saisi par le parquet de Bruxelles et condamna Rachilde à 2000 francs d'amende. Elle rencontra Maurice Barrès dont elle tomba amoureuse. Puis la rencontre au bal Bullier avec un imprimeur Alfred Vallette,va briser leur liaison. Leur mariage aura lieu en 1889. Elle fréquenta les cafés littéraires, les salles de conférences et le cercle des "Hydropathes" dont elle fut reçue membre en 1884.  En 1889, elle tint salon dans les locaux de la revue littéraire de son époux au "Mercure de France», rue de L'Échaudé, C'est dans "Le Mercure de France" que furent publiées pour la première fois les "lettres de Vincent à son frère  Théo" (vous noterez l'erreur de date  1887-1891) .Elle collabora à d'innombrables revues et journaux et publia jusqu'à la fin de sa vie, un roman par an. Après la mort de son mari, elle vécut cloîtrée dans les bureaux du "Mercure de France" au milieu de petites souris blanches. Devenue aveugle, elle mourut en 1953 à l'âge de 93 ans. Son successeur au "Mercure" Georges Duhamel, ne crut pas utile de prendre sa plume pour rendre hommage à celle qui fut longtemps le centre du "tout Paris" des lettres.

Nous pouvons ajouter à son portrait qu'elle fut liée avec Nathalie Barney et eut d'autres liaisons saphiques  ce qui ne l'empêcha pas de publier un violent  pamphlet en 1924, "Pourquoi je ne suis pas féministe") Elle prôna l'idée que seules les liaisons saphiques permettaient à une femme de rester vierge.

Chauvine à l'excès, elle fut anti-dreyfusarde, et à la limite de l'antisémitisme.

Elle s'opposa aussi aux surréalistes dont elle ne comprit pas l'engagement.

Elle prit plusieurs pseudonyme dont l'anagrame : Jean de Chilra

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Tombe de Rachilde au cimetière parisien de Bagneux
[photo extraite de "Rachilde and french Women's authorship" ouvrage écrit
par Mélanie Hawthorne, universitaire américaine]

 

Michael Pakenham même si sa modestie doit en souffrir, est le meilleur spécialiste des "petits" et des grands parnassiens. Spécialiste de Germain Nouveau, de Racot, de Xavier de Ricard, de Verlaine et Rimbaud, de Charles Cros, nous lui devons également de nombreuses contributions dont la connaissance parfaite de Nina de Villar dont il a organisé l'exposition "La Dame aux Eventails" également au musée d'Orsay.
Il est également le seul et dernier chercheur à avoir été reçu par le fils du docteur Gachet (il a été le commissaire du catalogue de l'exposition Gachet au musée d'Orsay) et a permis par son action la conservation de la maison d'Auvers-sur-Oise, un peu laissée à l'abandon aujourd'hui par le conseil général de l'Oise qui en est propriétaire. Le jardin de plantes médicinales du docteur Gachet pourrait être reconstitué ( Notre amie Isabelle T... en possède l'inventaire) si la mairie ou des édiles prenaient la peine de faire revivre une partie du patrimoine du "docteur Safran", mais il paraît que la priorité n'est pas donnée à la culture...
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Michael Pakenham et Isabeau l'Epistophile sur le chemin du cimetière d'Auver-sur-Oise dans les "champs de blé aux corbeaux"
**J'imagine la tête de Zola le bourgeois, moralisateur et pudibond assistant à un "mardi" de Rachile !

18/05/2008

EVENEMENTS A LA BIBLIOTHEQUE MARGUERITE DURAND

PAR BERNARD VASSOR

Le moi de mai est riche en manifestations à la bibliothèque Marguerite Durand , la seule bibliothèque publique française exclusivement consacrée à l'histoire des femmes, au féminisme, et depuis quelques années, aux études du genre. Bien connue des chercheuses et chercheurs en France et à l'étranger. Abritée depuis sa fondation jusqu’en 1989 dans la mairie du 5ème arrondissement, elle est maintenant située dans le 13ème arrondissement.

Bibliothèque Marguerite Durand

79 rue Nationale

75013 Paris

Tel : 01 53 82 76 77

La nouvelle station de métro Eole (Station OLympiades), vous conduit sur le pas de la porte de la bibliothèque....

 Autobus : 64, 62, 83

Exposition du 14 au 31 mai 2008 :

Les femmes artistes dans la cité,

histoire d'une conquête.

Concue par Marie-Jo Bonnet, historienne d'Art, écrivaine et conférencière, qui présente une conférence débat le samedi 17 mai à 17 heures.

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Le jeudi 22 mai 2008 à 18 heures 

Conférence-débat
Avec Elisabeth Lebovici et Catherine Gonnard
auteurs de : Femmes artistes, artistes femmes. Paris, de 1880 à nos jours
Editions Hazan 2007
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Horaires d’ouverture de l’établissement au public :
Lundi : fermé
Mardi : 14 h - 18 h
Mercredi : 14 h - 18 h
Jeudi : 14 h - 18 h
Vendredi : 14 h - 18 h
Samedi : 14 h - 18 h

Dimanche : fermé  

 

 

19/01/2008

Quelques danseuses et ballerines illustres de l'Opéra à Paris à l'époque où le tutu découvrait à peine la cheville.

Par Bernard Vassor
 
 
La première fois qu'une danseuse se produisit sur la scène de l'Opéra à Paris, le 16 mai 1681 dans "Le Triomphe de l'Amour". C'était mademoiselle La Fontaine. Avant elle, quelques dames avaient figuré dans des ballets, comme la princesse de Conti, mademoiselle de Nantes, mais leur rôle s'était borné à réciter des vers. Mademoiselle La Fontaine, reçut le titre de "reine de la danse", escortée de trois choryphées, Mlle Lepeintre, Mlle Fernon, et Mlle Roland. Cette dernière, devint premier sujet à son tour, et épousa le marquis de Saint-Geniès. une autre Mlle Roland occupa des rôles de premier plan quelques temps plus tard comme l'indiquent les vers suivants :

De Camargo, de Sallé de Roland,

Maint connaisseur exalte le talent,

Sallé dit l'un, l'emporte par la grâce,

Roland dit l'autre, excelle en enjoument

Et chacun voit avec étonnement

Les pas hardis, la noble la vive audace

De Camargo

Entre les trois la victoire balance,

Mais si j'étais le berger fabuleux

Je ne sais quoi de grand de merveilleux,

Me forcerait à couronner la danse

De Camargo

Au début du XVIIIème siècle Mlle Desmatins obtint un grand succès comme ballerine. Ancienne laveuse de vaisselle à la célèbre auberge du Plat d'Etain. Sa très grande beauté était compensée par son inintelligence. Son titre de reine lui permit de mener grande vie, sa sensualité et son appétit, lui procura rapidement un embonpoints prématuré. Elle termina sa carrière comme chanteuse et mourut en 1705.

la première à avoir exécuté un ballet pantomime fut Mlle Prévost. La représentation ( Horace de Corneille) mise en musique par Mouret) produisit un effet immense sur le public. Même les acteurs sur la scène pleuraient. A la même époque, Mlle Dupré trouva la célébrité grâce à son intimité avec le régent qui lui fit serment de fidélité. (promesse non tenue semble-t-il...) Mlle Quinault-Dufesne accrocha à son tableau de Chasse : Samuel Bernard, le marquis de Nesle, le régent, et finit par épouser le duc de Nevers. Mlle Guyot, reine éphémère, se retira dans un couvent.

Nous arrivons maintenant à Mlle Marie-Anne Cupis de Camargo(qui a fait déja l'objet d'un article à rechercher sur ce site) née en 1710, issue d'une famille noble espagnole elle fit ses débuts à l'Opéra le 5 mai 1726, dans "les Caractères de la danse".  Sa première grande rivale fut Mlle Prévost qui la cantonna dans des rôles de figurante. Mais au cours d'une représentation, un danseur manqua son entrée, alors Camargo s'élança sur la scène et improvisa un pas qui porta à son comble l'enthousiasme du public...la Prévost fut définitivement effacée. Camargo fut aussi la première à battre des "entre-chats à quatre". C'est elle qui apporta sur scène l'usage du caleçon dont une ordonnance de police réglementât l'usage. Cet accessoire vestimentaire fut remplacé plus tard par le maillot. Maîtresse du comte de Clermont, propriétaire de six abbayes par droit de tonsure, elle connut la plus grande rivale de sa carrière, Mlle Sallé.

Celle-ci, auteur chorégraphique, et artiste de talent eut les honneurs de vers de Voltaire qui établit une hiérarchie :

Ah, Camargo que vous êtes brillante !

Mais que Sallé grand dieux est ravissante !

Que vos pas sont légers, et que les siens sont doux !

Elle est inimitable et vous êtes nouvelle !

Les nimphes sautent comme vous,

Et les Grâces dansent comme elle

Et toujours du même : Voltaire épitre à mademoiselle Sallé. 02 pdf.pdfVoltaire épitre à mademoiselle Sallé.pdf

 

"La Sallé" établit la réforme dans les costumes des danseuses et les affranchit de l'usage du panier. Accusée par ses contemporains de tribadisme, la danseuse reçut des sommes condirérables dans tous les théâtresd'Europe où elle se produisit. 

Mlle Mariette qui avait résisté tant qu'elle put aux avances d'un seigneur, vit sa maison incendiée par son soupirant afin d'avoir l'occasion de l'emporter dans un hôtel luxueux qu'il voulait lui offrir.

Mlle Grognet, (ou Crognet ?) danseuse de talent et amie supposée de Mlle Sallé, fut demandée en mariage par le marquis d'Argens.

Mlle Saint-Germain, adulée pour sa beauté et sa grâce, trouva un jour son boudoir tapissé de billetsde banque pour la somme colossale d'un million !

Mademoiselle Lyonnais artistes complète et doté d'un talent de mime, fut la première femme à se lancer dans la Gargouillade (pas de danse assez compliqué). Elle eut une vie agitée, et avec son amant, elle s'ennivrait "deux fois par jour chez Ramponneau".

C'est Mlle Lany qui battit pour la première fois "les entrechats à six" et Mlle Heinel qui apporta de Stutgart la pirouette à Paris. Elmle épousa Gaëtan Vestris. 

Mlle Dufresne devint marquise de Fleury, mais mourut dans le plus grand abandon et la plus complète indigence. 

Mlle Le Duc qui avait succédé à Camargo dans le coeur (ou le lit) du comte de Clermont fut l'objet de nombreux scandales. Déguisée en soldat pour suivre son mari à l'armée, elle fut arr^tée sur ordre du roi. Après de nombreuses péripéties, le comte sur son lit de mort, demanda de faire venir son confesseur. C'est la danseuse qui se présenta habillé en abbé....Mesdemoiselles Grandpré, Liancourt, Mlle Mazarelli, Mlle Lolotte et mademoiselle Chouchou accrochèrent un blason à leur tableau de chasse. Mademoiselle Allard, maîtresse du duc de Mazarin avait obetenu le privilège de composer et de régler ses entrées. Mlle Grandi excella dans la galenterie. Elle fit parvenir au roi du Dannemark en visite à Paris une carte, où elle s'était faite représenter dans une tenue et une position suggestive.

Mlle Audinot se ruina pour les beaux yeux du duc de Lauzun. Mlle Cléophile se promenait à Longchamp dans un atelage à six chevaux. Ses écuries étaient luxueuses et menait un train de vie somptueux qu'elle devait essentiellement à l'ambassadeur d'Espagne. Tout chez elle était somptueux, l'or brillait partout, jusque dans sa bouche où elle avait la voute palatale formée d'un dome de ce métal précieux.

Mlle Gondolié et Mlle Michelot furent toutes deux maitresses du comte d'Artois.

Mlle Dorival, très aimée du public avait eu l'audace de désobéir à Gaëtan Vestris le toutn puissant maître de ballet. Pour sa punition elle fut envoyée au For-l'Evèque. Le soir de la représentation qui suivit cet exil, Vestris fut tellement sfflé par le public qui lui intima l'ordre de faire revenir la danseuse rétive. Le maître fut obligé de s'exécuter. 

Mlle Dervieux, mariée au très laid très riche et grotesque Peixotte  (sur lequel courent de nombreuses anecdotes graveleuses) se fit bâtir un hôtel luxueux rue Chantereine (rue de la Victoire) non loin de celui de Julie Carreau.

Mlle Théodore dotée d'une grande instruction et d'une intellgence rare, fut victime de son talent. et conduite à "la Force" pour quelques épigrammes spirituels et éloignée de Paris.

Marie-Madeleine Guimard vit le jour à Paris le 2 octobre 1743. Aucune danseuse jusque là, n'avait eu une carrière aussi brillante. Elle avait fait ses débuts comme doublure de Mlle Alani qui avait alors la faveur du public. Mais bientôt, la remplaçante remplaça la reine dans le coeur versatile des specteteurs, qui lui voua un véritable culte. Au cours d'une représentation, un élément du décor lui tomba sur un de ses bras qui fut fracturé. Le lendemain, on fit dire une messe à Notre-Dame pour obtenir de Dieu une guérison accélérée. Sa maigreur extrème l'avait fait surnommer  "le squelette des Grâces". Elle eut les faveurs des plus grands de ce monde, le prince de Soubise, monseigneur de Choiseul l'archevêque de Cambrai, l'évêque de Verdun monseigneur Desnos et le fermier général Delaborde, se disputaient ses faveurs. Elle se fit construire à la Chaussée d'Antin un hôtel somptueux, elle possédait uine villa d'été à Pantin, où elle avait fait installer un théâtre. Le roi

Louis XVI et Marie-Antoinette voulurent la voire danser "une fricassée à Choisy" avec les danseurs d'Auberval et  Despraux; ce qui lui valut une pension de 6000 livres. L'or coulait à flot entre ses mains. Pendant trente ans elle eut toujours vingt ans ! Elle mourut en 1816 agée de 73 ans.

A la fin de sa vie criblée de dettes, elle obtint le droi

t de mettre son hôtel "en loterie". C'est la comtesse de Lau, qui n'avait pris qu'un seul billet de 120 livres qui gagna la maison.  

Mlle Duperret, qui fit des début prometteurs, mais elle entra en religion par dépit amoureux non partagé par Dauberval.

Mlle Beaupré fut remarquée en raison de son carrosse en porcelaine, tiré par quatre chevaux "isabelle" qui lui avaient été offerts par le prince de Montbarrey. Mlle Rernard qui partageait les faveurs dudit prince, s'était associée avec lui pour faire le commerce des faveurs du roi. Cette escroquerie fut révélée par un officier général qui avait versé

 50  000francs pour obtenir une décoration. Ne voyant rien venir il déposa plainte. 

Mlle P.Gardel qui débuta sous le nom de Mlle Miller, fut la véritable remplaçante de la Guimard. Mime remarquable, elle eut une longue carrère, mais la postérité ne l'a pas reconnue.

Mlle Clotilde Mafleuroy  était la personnification de la grâce, de la séduction et de la beauté. Le prince Pinatelli lui "monta" sa maison et lui assura une rente mensuelle de 100 000 francs, l'amiral Mazaredo pour une seule rencontre lui fit don de 400 000 francs et un banquier lui offrait 400 francs pour assister en spectateur à ses repas. Elle se maria à Boëldieu en 1802. Elle mourut à Paris en 1819.

Mlle Bigottini qui avait conquis une place importante dans le domaine de la danse, voulant marcher sur les trace de Mlle Mafleuroy, lui souffla le prince Pinatelli. Elle devint très vite millionaire. Pour sa dernière représentation au théâtre, en 1823, c'est aux côtés de Mlle Mars qu'elle joua un rôle de page dans "La Jeunesse de Henri IV" 

Mlle Gosselin monta très haut dans la faveur du public, malgré l'obstruction du maître de ballet Gardel qui voyait d'un mauvais oeil, l'arrivée d'une concurente pour sa femme Mlle Miller. Tombée injustement dans l'oubli aujourd'hui,  elle fut la première à "faire des pointes". exploit sans précedent, compliqué par les cothurnes de danse. Il faudra attendre le chausson de danse et le travil acharné de Marie Taglioni pour perfectionner cette tecnique. Devenue Mme Martin, elle décda très jeune  d'une suite de couches.  

Mlle Mercandotti fut plkus connue pôur sa beauté que par son talent. Mlle Paul débuta dans "la Cravane", en 1827, c'est dans "La Somnambule"qu'elle atteint l'apogée de sa carrière.

Mlle Duvernay eut son heure de célébrité en raison de son caractère versatile. Après avoir eu recours au poison pour se suicider, elle annonça son entrée dans les ordres. De nombreuses anecdotes concernant des soupirants montrent le caractère impitoyable de la danseuse.

Mlle Noblet eut une grande carrière pendant une vingtaine d'année.

Marie Taglioni, débuta à l'Opéra de Paris en 1827. à qui l'on attribue à tort l'invention du tutu, des chaussons de danse et de la technique des pointes, qu'elle porta cepandant à la perfection. Elle fut néanmoins, en raison de son travail acharné sous la férule de son père, la reine incontestée du ballet romantique

 

A SUIVRE..........................

 
Sophie Parcen, une danseuse actuelle de l'Opéra de Paris

22/12/2007

Flora Tristan et les femmes de son temps

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L'homme le plus opprimé peut opprimer un être qui est sa femme.

 Elle est la prolétaire du prolétaire même.

 

FLORA TRISTAN


Comment résumer en quelques lignes la vie "ardente et trépidante" d'une femme qui a lutté jusqu'à l'épuisement pour établir une justice sociale dans la première moitié du XIX° siècle ?
Le titre de son premier ouvrage en 1836 : "Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères" suffit à démontrer la modernité du combat de celle qui fut aussi une grande voyageuse. Ses pétitions adressées aux députés pour obtenir l'abolition de la peine de mort, attendront un siècle et demi pour aboutir en France. La mesure, en revanche n'est toujours pas appliquée dans le nouveau monde.

Le code Napoléon avait réduit la femme à l'état d'infériorité et d'assujettissement. Flora s'engagea avec "ses soeurs" saint-simoniennes dans le combat pour le rétablissement du divorce et le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes.
Véritable créatrice du syndicalisme, elle fonda "L'Union Ouvrière » avec un but très clair : organiser les travailleurs, exiger le droit au travail, veiller à l'éducation des enfants et verser une pension aux ouvriers agés.
Avec elle il faut citer et remettre en mémoire celles qui furent les pionnières du mouvement féministe et qui luttèrent parfois jusqu'à la mort pour voire la réalisation de leur combat.
A "La Tribune des femmes" premier journal féminin militant, au 27 rue Laffitte en 1832 on pouvait rencontrer aux réunions du jeudi, Claire Demar et Marie-Reine Guindorf qui ont connu une fin tragique, Suzanne Voilquin "Fille du Peuple", Jeanne Deroin, Claire Bazard, Désirée Véret (Desirée Gay) et Eugénie Niboyet qui organisa à Lyon en 1832 la première société féminine "pour la Paix dans le monde".
Les principaux journaux dirigés en majorité par des ouvrières s'intitulaient :
La Femme Libre, La Femme Nouvelle, L'Apostolat des Femmes, La Tribune des Femmes, La Voix des Femmes.
Flora Tristan est morte d'épuisement à Bordeaux, seule ville en France qui l'honore chaque année le 14 novembre jour de sa mort, La maison du Pérou et L'institut d'Histoire sociale d'Aquitaine ont organisé une manifestation commune au cimetière de la Chartreuse.
Aux sources de cet article :
Dominique Desanti première biographe de Flora et Evelyne Bloch-Dano la dernière en date avec "La femme messie", Stéphane Michaud organisateur depuis plus de 20 ans de colloques réunions et tables rondes consacrés à notre héroïne, également éditeur de sa correspondance, Mario Vargas-Llosa bien sur. Pour le bicentenaire de sa naissance, Bernard Vassor a organisé une série de manifestations en liaison avec le service culturel de l'Ambassade du Pérou dirigé par une femme admirable: Madame Carolina Belaundé, avec le soutien de Nadia Prete .

18/10/2007

RACHEL (Élisa FélIX, dite) 1821-1858.

PAR BERNARD VASSOR

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24 mars 1820 selon Eugène Mirecourt ? Sa soeur, Lia Félix suppose qu'elle serait née un an plus tard, sur la foi de déclarations tardives d'autorités municipales la faisant naître à Mumph en Suisse, dans le canton d'argovie le 24 mars 1821. Son père se prénommait Jacob, sa mère Esther Haya, tous deux nés en France. Elle a eu un frère et quatre soeurs qui ont tous été comédiens. Elle est la fille d’un colporteur juif  alsacien pauvre. Elle reçut le nom d’Élisabeth Rachel Félix. Elle ne figura sur aucun registre d’état-civil ni civil ni religieux Elle fut la première grande vedette "américaine". Élève d'Alexandre Choron, elle débute au Théâtre du Gynase en 1837. Elle prit des cours de Samson Ses tournées en France en Europe et en Amérique où elle connut un immense succès ont fait de Rachel la première et la plus illustre tragédienne de son temps. Son cortège funèbre fut suivi par 100 000 personnes. Ses ennemis (ies) la décrivirent comme une femme jalouse, cupide et immorale. Elle fut toujours proche des pouvoirs en place, du fils de Louis-Philippe,  Walewski dont elle eut un fils.d'après certains historiens. En 1848, elle célèbre la République en chantant "La Marseillaise", puis après le coup d'état du 2 décembre, elle déclama les vers d'Arsène Hossaye : "L'Empire cet la paix" !!!

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DAGUERRÉOTYPE 1851
Représentée dans le rôle de l'Impératrice  dans "Valéria."
"Que madame Rachel était séduisante sous les traits de Valéria !
Quelle élégante et plus charmante idole empreinte des grâces d'autrefois ?
Elle était alerte, attentive;  elle appelait au secours de son affreux mensonge l&a câlinerie ardente de sa voix,
 l'enchantement de son visage et de son sourire, elle était gaie et contente; et quand elle touchait à l'orgie, elle y touchait d'une  
main si délicate !"
Jules janin  

12/08/2007

MARY WOLLSTONEKRAFT PRECURSEUR DU FEMINISME

PAR BERNARD VASSOR

MISE A JOUR LE 15 AOUT 2007 

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  Mary Wollstonecraft (1759-1796) précurseur du féminisme mondial. Elle publia de nombreux romans qui furent traduits en français par une autre femme en lutte pour le droit des femmes : Eugénie Niboyet. Auteur de livres pour enfants et surtout le manifeste qui lui valut une renommée internationale : « Revendication des Droits des Femmes » en 1792. (En france, actuellement je voudrai connaitre les travaux ou les biographies en cours ?) Elle épousa après une  vie tourmentée, le philosophe William Goldwin, précurseur lui aussi des les idées qui seront revendiquées un siècle plus tard. Marie mourrut en mettant au monde une qui eut une reconnaissance posthume encore plus grande com:me romancière, ayant à son tour enfanté elle, un monstre,  mais... c'est une autre histoire !!!!..

La deuxième partie pour le 16 août,,,,,,, 

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24/07/2007

MARIE SHELLEY WOLSTONNEKRAFT

PAR BERNARD VASSOR

Mary Wollstonecraft Godwin Shelley ( 1797-1851)
Auteur du roman : "Frankenstein, ou le Prométée moderne anglais". Elle fut la fille des deux géants de la littérature et de la philosophie de la fin du XVIIIème siècle. Elle épousa un poète anglais :  Percy Bysshe Shelley ami de Byron.
Un défi fut lancé entre Byron, sa belle-soeur Claire Clairmont et elle même pour écrire l'histoire la plus horrible qui soit. Les deux autres romans sont restés inconnus, seul la postérité a retenu Frankestein !