15/08/2008
DES LEGIONS D'AMAZONES SUITE : EUGENIE NiBOYET, NEE MOUCHON
PAR BERNARD VASSOR
"Nous n’écrivons pas pour les esprits étroits
qui veulent borner la femme aux soins du ménage.
Les femmes n’ont plus à acquérir leur liberté,
mais à l’exercer"
.............
Eugénie Mouchon vit le jour à Montpellier (11 septembre 1796- Paris 6 janvier 1883 ). Elle épousa un riche avocat lyonnais en 1822.
Conquise par le saint-simonisme, elle fut déçue par la scission de "l'Eglise" par Bazard et Enfantin, après le départ de Jules Lechevallier, elle rejoignit les rangs des fouriéristes. Elle fit de nombreuses traductions de romans et de textes de Mary Wollstonekraft, et de Marie Egworth.
..........Elle fonda à Lyon « Le Conseiller des Femmes » en 1833 journal auquel collabora Marceline Desbordes-Valmore.Elle fut la première à traduire un roman de Charles Dickens. En contact étroit avec Flora Tristan à Paris , les deux femmes se séparèrent en 1833..C'est elle qui orienta le mouvement féministe naissant vers les thèses de Fourier. Elle créa le journal "La Paix dans le Monde"
précurseur des mouvements pacifistes.
En 1834 elle créa une académie artistique féminine appellée "L"Athénée des Dames" elle combattit le duel et la peine de mort
Présidente du "Club des femmes" du boulevard Poissonnière en 1848, dont les principales animatrices, étaient comme elle d'anciennes saint-simoniènes converties : Désirée Gay, Jeanne Deroin, Adèle Esquiros, Pauline Roland*, Anaïs Segalas et d'autres, anciennes rédactrice de "La Tribune des Femmes" et de "L'Apostolat des fmmes" de 1832-1833. Pendant la Révolution de 1848, elle désaprouva Jeanne Deroin et les Vésuviennes,Elle avait fondé "La Société de la Voix des Femmes" en mars et son club rue Taranne 8, fut le véritable pivot de tout le mouvement féminin. On peut noter la présence comme membre ce club le sulfureux abbé Chatel, qui participa aussi à de nombreuses réunions dans d'autres clubs féminins.Il y prôna la liberté pour les femmes de divorcer, et le mariage des prêtres.
Les autres sociétés féministes :
Le Comité des Droits de la Femme, réunions rue Saint-Meri, président Mme Bourgeois-Allix (professeur d'histoire naturelle)
L'Association fraternelle des Instituteurs et Institutrices, Pauline Rolland, rue Bréda 21
L'Association des Femmes à gage, 11 faubourg Saint-Honoré Mme Chenard.
Le Club-Association des Lingères, 66 rue de Richelieu
L'Union des Travailleuses, 10 rue de Chabrol
Le Club de l'Emancipation des Femmes, 61 rue de Provence, Jeanne Deroin, Désirée Gay et le docteur Malatier
La Société de l'Union des Travailleues, fondée par Elisa Lemmonier, où s'ouvrit 115 rue du faubourg Saint-martin, un atelier de couture, une crèche, une école populaire et une école maternelle.
Eugénie Niboyet voulant faire exercer une influence à travers des élus, lança la candidature d'Ernest Legouvé, féministe de longue date, et celle de George Sand, qu'elle croyait acquise au mouvement d'émancipation des femmes.
Dans un article paru dans "La Voix des Femmes" elle demande d'appeler à l'Assemblée Constituante :
"Le représentant qui unit nos sympathies, c'est le type un et une, être mâle par la virilité femme par l'intuition divine, la poésie. Nous voulons nommer Sand..."(...)
La réponse de George Sand fut cinglante hautaine et méprisante : C’est par l’intermédiaire d'autres journaux qu’elle répondit, traitant l’article d’Eugénie Niboyet de "plaisanterie", et se moquant même de ce journal, rédigé par "des dames" qui forment des clubs et qui dirigent des journaux, qu'elle ne connaissait pas, et qui a même osé annoncer sa candidature à l’Assemblée nationale. Elle déclare ne pas permettre qu'on la prenne symbole d’un cénacle féminin avec lequel elle n’a jamais eu la moindre relation et qu'elle est complètement étrangère aux articles signés G.S. parus dans ce journal. Son amie Marie D'Agoult sous le nom de Daniel Stern se montra aussi méprisante vis à vis des clubs féminins dans son "Histoire de la Révolution de 1848". Sand, a plusieurs reprises refusa le demander et d'envisager le vote des femmes. Ce qui fit souligner par bon nombre d'écrivains et d'historiens, "l'ambivalence" de ses idées en ce qui concerne le féminisme. Elle récidiva en 1868, dans une brochure : "Pourquoi les femmes à l'Académie". Son attitude pour le moins rétrograde vis à vis de la Commune de 1871, et sa fermeture d'esprit en ce qui concerne "l'art moderne", en font une bien piètre féministe éclairée !!!
Notons au passage l'article révoltant de Charles Hugo contre les clubs de femmes (La Liberté, 29 septembre 1870) :
"Je ne suis pas allé dans ces clubs et je ne veux pas y aller...Les réunions de femmes avaient eu jusqu'ici trois noms : la maison, le bal et l'église; on vient de leur en appliquer un quatrième....le club ! A la maison les femmes étaient pures, au bal belles, à l'église saintes; mais au foyer, au bal, à l'église elles étaient femmes(...) au lieu de le consoler, elles crient contre le genre humain. Elles feront de leur voix qui avait été jusque-là douce comme un chant, tendre comme un conseil, inspirée comme une prière (...° Le moment est venu où les femmes doivent se taire !"
* Qui fut la tutrice d'Aline Chazal, future madame Gauguin, mère de Paul, et fille de Flora Tristan après le décès de celle-ci à Bordeaux.
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DES LEGIONS D'AMAZONES SUITE :
PAR BERNARD VASSOR
1848 Amazones et Vésuviennes
"La femme est à l'homme
ce que l'homme est au gorille"
Mlle Elisa Farnham
Après la révolution de février, un féministe convaincu, le citoyen Borme au passé psychiatrique assez lourd, proposa d'enrégimenter toutes les femmes nubiles, et de former une légion de "Vésuviennes". Voici l'annonce qu'il fit placarder dans tout Paris :
Aux citoyennes patriotes mes soeurs en République
"La République vous doit le quart de son existence, c'est par vos exhortations que vos amis ont affronté le mitraille le 24 février.
Vous avez bien mérité de la Patrie, aussi j'ai demandé au gouvernement provisoire de vous enrégimenter sous le titre de Vésuviennes.
L'engagement sera d'un an; pour être recue, il faut avoir 15 ou 30 ans au plus et n'être pas mariiée.
Se présenter de midi à 4 heures rue Sainte-Appoline 14"
D"après des témoignages, il y eut plus de soixante femmes qui furent enrôlées. Ce qui donna des idées à d'autres plus ou moins tordus qui voulurent organiser une Garde nationale femine composée de deux régiments, un d'Amazones, l'autre de cavalerie. L'auteur du projet précisa que "les dames qui voudraient bien s'enrôler, doivent apporter la preuve de leur patriotisme et de bonne conduite. Elle devront s'équiper à leurs frais" Nous ne savons pas si l'entreprise fut couronnée de succès.
Une médaille fut frappée, portant d'un côté :
Le citoyen Borme, organisateur du Club des Femmes, Avril 1848
et de l'autre :
5000 FEMMES SE FONT INSCRIRE.
Ville de Paris.
Des journaux satyriques, Le Pamphlet, Le Charivari, La Silhouette? s'emparèrent de l'évènement, et mirent pendant des mois l'invention du club-légion des Vésuviennes à toutes les sauces.
.........
Si le club de la rue Sainte-Appoline ne rncontra que peu de succès, d'autres comme Jeanne Deroin et Anna de Schnitzbourg, Julie Hémal, et Marie Constant* ( femme de l'abbé, devenu Eliphas Levy) reprirent à leur compte le nom de Vésuviennes.
La question d'endosser un uniforme fut posée dans les clubs. La masculinisation du costume féminin fut également posée dans le numéro du 22 avril 1848 de "La Voix des Femmes". L'article précise que Mmme Niboyet, se montra hostile à cette proposition.
"La République des Femmes" journal concurent, composa un hymne aux Amazones, une Marseillaise féminine :
...Tremblez, tyrans portant culottes
Femmes notre jour est venu...
Debout, Vésuviennes, debout !
On dit que Armand Marast qui redoutait plus ce "bataillon de cornettes" que vingt mille hommes armés du club Blanqui, leur accorda pour s'en débarrasser la promesse d'un salaire de soixante centimes par jour.
les membres de cette société assistaient aussi au "Club de la Montagne" qui était un cercle mixte tenu par l'ex abbé Constant et Claude Vignon, autrement dit son épouse.
*Qui écrivit bon nombre d'articles sous les pseudonymes de "Marie Noémie", et "Claude Vignon"
A SUIVRE.........
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14/08/2008
DES LEGIONS D'AMAZONES: LES CLUBS DE FEMMES PENDANT LES REVOLUTIONS DE 1793, 1848 et 1871
PAR BERNARD VASSOR
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09/08/2008
L'EXPOSITION DES FEMMES ARTISTES DANS LA GALERIE GEORGES PETIT RUE DE SEZE
PAR BERNARD VASSOR
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16/07/2008
MARIE-FORTUNEE LAFARGE, NEE CAPELLE : UNE BELLE AFFAIRE
PAR BERNARD VASSOR
En direct de "La Citrouille à ,Granville"
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08/07/2008
LA DUCHESSE D'UZES, NEE Marie-Adrienne-Anne-Victurnienne-Clémentine de ROCHECHOUART-MORTEMART
PAR BERNARD VASSOR
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06/06/2008
RACHILDE, ANDROGYNE, "LA GRANDE DAME DES LETTRES" BAPTISEE REINE DES DECADENTS, ET MONSIEUR BAUDELAIRE PAR MAURICE BARRES
PAR BERNARD VASSOR
Mise à jour le 6 juin 2008.
Au cours d'une rencontre dans un séminaire consacré à Zola* qui n'avait aucun rapport avec Rachilde, j'ai obtenu de précieuses informations inédites grâce à mon ami Michael Pakenham*, l'éditeur de la correspondance Verlaine chez Fayard. J'ai donc eu l'information suivante : il y a plusieurs lettres inédites de Verlaine à Rachilde qui seront publiées dans le volume II de la correspondance Verlaine à paraître en 2009. En 1888, Verlaine souffrant et sans le sous a été hébergé quelques temps chez Rachilde qui habitait à l'époque avant son mariage avec Valette, rue des Écoles. Elle fréquenta assidûment "Les Hydropathes" et s'illustra en giflant "Papadiamantopoulos" qui avait "écorniflé" Victor Hugo.
Elle était bien plus chaste qu'on veut bien le dire, et que son oeuvre laisse supposer en raison des pires perversions que ses livres exploitaient, tout y passait, du sadisme à la nécrophilie enallant de l'inceste et la zoophilie. Bref tout ce qui lui fit mériter le titre de"Reine des décadents" (par Jean Lorrain expert en la matière). Elle déclara "On m'accusa d'aimer les hommes, les femmes, les chiens et les cochers de fiacre". Peu de femmes ont osé briser tous les tabous comme elle, et à ce titre elle mérite mieux que les petites et médiocres notices biographique qui lui sont parfois consacrées.
« Mon Dieu, qu’on s’amuse bêtement dans la vie dès qu’on cesse de faire de la littérature ! »
RACHILDE
C'est le 11 février 1860 que Marie-Marguerite Éymeryvit le jour à Château-l-Evêque en Dordogne. En 1876, elle fit croire selon certains, qu’un esprit suédois vint de lui souffler dans un songe son nom d’écrivain : Rachilde, patronyme qu’elle utilisa toute sa vie.Selon d'autres biographes, c'est la lecture d'un auteur du XVIème siècle qui lui fit choisir ce pseudonyme. Le premier roman qu’elle fit paraître : « Monsieur de la nouveauté » est un récit qui traite d'un sujet que Zola reprendra plus tard dans « Le Bonheur des dames ». Elle portait ses cheveux coupés courts à la garçonne et était vêtue en homme. Nous ne connaissons pas les raisons qui lui firent accorder l'autorisation par la préfecture de Police de porter des pantalons, ce qui était interdit aux femmes à l'époque (et l'est encore aujourdh'hui je crois ?) C'est un roman scandaleux : Monsieur Vénus, publié en Belgique en 1884 qui lui donna très tôt la célébrité et une réputation scabreuse qui ne manqua pas de provoquer l'admiration de Jean Lorrain qui vit en elle son "maître en littérature décadente". L'ouvrage fut saisi par le parquet de Bruxelles et condamna Rachilde à 2000 francs d'amende. Elle rencontra Maurice Barrès dont elle tomba amoureuse. Puis la rencontre au bal Bullier avec un imprimeur Alfred Vallette,va briser leur liaison. Leur mariage aura lieu en 1889. Elle fréquenta les cafés littéraires, les salles de conférences et le cercle des "Hydropathes" dont elle fut reçue membre en 1884. En 1889, elle tint salon dans les locaux de la revue littéraire de son époux au "Mercure de France», rue de L'Échaudé, C'est dans "Le Mercure de France" que furent publiées pour la première fois les "lettres de Vincent à son frère Théo" (vous noterez l'erreur de date 1887-1891) .Elle collabora à d'innombrables revues et journaux et publia jusqu'à la fin de sa vie, un roman par an. Après la mort de son mari, elle vécut cloîtrée dans les bureaux du "Mercure de France" au milieu de petites souris blanches. Devenue aveugle, elle mourut en 1953 à l'âge de 93 ans. Son successeur au "Mercure" Georges Duhamel, ne crut pas utile de prendre sa plume pour rendre hommage à celle qui fut longtemps le centre du "tout Paris" des lettres.
Nous pouvons ajouter à son portrait qu'elle fut liée avec Nathalie Barney et eut d'autres liaisons saphiques ce qui ne l'empêcha pas de publier un violent pamphlet en 1924, "Pourquoi je ne suis pas féministe") Elle prôna l'idée que seules les liaisons saphiques permettaient à une femme de rester vierge.
Chauvine à l'excès, elle fut anti-dreyfusarde, et à la limite de l'antisémitisme.
Elle s'opposa aussi aux surréalistes dont elle ne comprit pas l'engagement.
Elle prit plusieurs pseudonyme dont l'anagrame : Jean de Chilra
[photo extraite de "Rachilde and french Women's authorship" ouvrage écrit
par Mélanie Hawthorne, universitaire américaine]
10:20 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
18/05/2008
EVENEMENTS A LA BIBLIOTHEQUE MARGUERITE DURAND
PAR BERNARD VASSOR
Le moi de mai est riche en manifestations à la bibliothèque Marguerite Durand , la seule bibliothèque publique française exclusivement consacrée à l'histoire des femmes, au féminisme, et depuis quelques années, aux études du genre. Bien connue des chercheuses et chercheurs en France et à l'étranger. Abritée depuis sa fondation jusqu’en 1989 dans la mairie du 5ème arrondissement, elle est maintenant située dans le 13ème arrondissement.
Bibliothèque Marguerite Durand
79 rue Nationale
75013 Paris
Tel : 01 53 82 76 77
La nouvelle station de métro Eole (Station OLympiades), vous conduit sur le pas de la porte de la bibliothèque....
Autobus : 64, 62, 83
Exposition du 14 au 31 mai 2008 :
Les femmes artistes dans la cité,
histoire d'une conquête.
Concue par Marie-Jo Bonnet, historienne d'Art, écrivaine et conférencière, qui présente une conférence débat le samedi 17 mai à 17 heures.
Le jeudi 22 mai 2008 à 18 heures
Horaires d’ouverture de l’établissement au public : |
Lundi : fermé |
Mardi : 14 h - 18 h |
Mercredi : 14 h - 18 h |
Jeudi : 14 h - 18 h |
Vendredi : 14 h - 18 h |
Samedi : 14 h - 18 h |
Dimanche : fermé |
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19/01/2008
Quelques danseuses et ballerines illustres de l'Opéra à Paris à l'époque où le tutu découvrait à peine la cheville.
De Camargo, de Sallé de Roland,
Maint connaisseur exalte le talent,
Sallé dit l'un, l'emporte par la grâce,
Roland dit l'autre, excelle en enjoument
Et chacun voit avec étonnement
Les pas hardis, la noble la vive audace
De Camargo
Entre les trois la victoire balance,
Mais si j'étais le berger fabuleux
Je ne sais quoi de grand de merveilleux,
Me forcerait à couronner la danse
De Camargo
Au début du XVIIIème siècle Mlle Desmatins obtint un grand succès comme ballerine. Ancienne laveuse de vaisselle à la célèbre auberge du Plat d'Etain. Sa très grande beauté était compensée par son inintelligence. Son titre de reine lui permit de mener grande vie, sa sensualité et son appétit, lui procura rapidement un embonpoints prématuré. Elle termina sa carrière comme chanteuse et mourut en 1705.
la première à avoir exécuté un ballet pantomime fut Mlle Prévost. La représentation ( Horace de Corneille) mise en musique par Mouret) produisit un effet immense sur le public. Même les acteurs sur la scène pleuraient. A la même époque, Mlle Dupré trouva la célébrité grâce à son intimité avec le régent qui lui fit serment de fidélité. (promesse non tenue semble-t-il...) Mlle Quinault-Dufesne accrocha à son tableau de Chasse : Samuel Bernard, le marquis de Nesle, le régent, et finit par épouser le duc de Nevers. Mlle Guyot, reine éphémère, se retira dans un couvent.
Nous arrivons maintenant à Mlle Marie-Anne Cupis de Camargo(qui a fait déja l'objet d'un article à rechercher sur ce site) née en 1710, issue d'une famille noble espagnole elle fit ses débuts à l'Opéra le 5 mai 1726, dans "les Caractères de la danse". Sa première grande rivale fut Mlle Prévost qui la cantonna dans des rôles de figurante. Mais au cours d'une représentation, un danseur manqua son entrée, alors Camargo s'élança sur la scène et improvisa un pas qui porta à son comble l'enthousiasme du public...la Prévost fut définitivement effacée. Camargo fut aussi la première à battre des "entre-chats à quatre". C'est elle qui apporta sur scène l'usage du caleçon dont une ordonnance de police réglementât l'usage. Cet accessoire vestimentaire fut remplacé plus tard par le maillot. Maîtresse du comte de Clermont, propriétaire de six abbayes par droit de tonsure, elle connut la plus grande rivale de sa carrière, Mlle Sallé.
Celle-ci, auteur chorégraphique, et artiste de talent eut les honneurs de vers de Voltaire qui établit une hiérarchie :
Ah, Camargo que vous êtes brillante !
Mais que Sallé grand dieux est ravissante !
Que vos pas sont légers, et que les siens sont doux !
Elle est inimitable et vous êtes nouvelle !
Les nimphes sautent comme vous,
Et les Grâces dansent comme elle
Et toujours du même : Voltaire épitre à mademoiselle Sallé. 02 pdf.pdfVoltaire épitre à mademoiselle Sallé.pdf
"La Sallé" établit la réforme dans les costumes des danseuses et les affranchit de l'usage du panier. Accusée par ses contemporains de tribadisme, la danseuse reçut des sommes condirérables dans tous les théâtresd'Europe où elle se produisit.
Mlle Mariette qui avait résisté tant qu'elle put aux avances d'un seigneur, vit sa maison incendiée par son soupirant afin d'avoir l'occasion de l'emporter dans un hôtel luxueux qu'il voulait lui offrir.
Mlle Grognet, (ou Crognet ?) danseuse de talent et amie supposée de Mlle Sallé, fut demandée en mariage par le marquis d'Argens.
Mlle Saint-Germain, adulée pour sa beauté et sa grâce, trouva un jour son boudoir tapissé de billetsde banque pour la somme colossale d'un million !
Mademoiselle Lyonnais artistes complète et doté d'un talent de mime, fut la première femme à se lancer dans la Gargouillade (pas de danse assez compliqué). Elle eut une vie agitée, et avec son amant, elle s'ennivrait "deux fois par jour chez Ramponneau".
C'est Mlle Lany qui battit pour la première fois "les entrechats à six" et Mlle Heinel qui apporta de Stutgart la pirouette à Paris. Elmle épousa Gaëtan Vestris.
Mlle Dufresne devint marquise de Fleury, mais mourut dans le plus grand abandon et la plus complète indigence.
Mlle Le Duc qui avait succédé à Camargo dans le coeur (ou le lit) du comte de Clermont fut l'objet de nombreux scandales. Déguisée en soldat pour suivre son mari à l'armée, elle fut arr^tée sur ordre du roi. Après de nombreuses péripéties, le comte sur son lit de mort, demanda de faire venir son confesseur. C'est la danseuse qui se présenta habillé en abbé....Mesdemoiselles Grandpré, Liancourt, Mlle Mazarelli, Mlle Lolotte et mademoiselle Chouchou accrochèrent un blason à leur tableau de chasse. Mademoiselle Allard, maîtresse du duc de Mazarin avait obetenu le privilège de composer et de régler ses entrées. Mlle Grandi excella dans la galenterie. Elle fit parvenir au roi du Dannemark en visite à Paris une carte, où elle s'était faite représenter dans une tenue et une position suggestive.
Mlle Audinot se ruina pour les beaux yeux du duc de Lauzun. Mlle Cléophile se promenait à Longchamp dans un atelage à six chevaux. Ses écuries étaient luxueuses et menait un train de vie somptueux qu'elle devait essentiellement à l'ambassadeur d'Espagne. Tout chez elle était somptueux, l'or brillait partout, jusque dans sa bouche où elle avait la voute palatale formée d'un dome de ce métal précieux.
Mlle Gondolié et Mlle Michelot furent toutes deux maitresses du comte d'Artois.
Mlle Dorival, très aimée du public avait eu l'audace de désobéir à Gaëtan Vestris le toutn puissant maître de ballet. Pour sa punition elle fut envoyée au For-l'Evèque. Le soir de la représentation qui suivit cet exil, Vestris fut tellement sfflé par le public qui lui intima l'ordre de faire revenir la danseuse rétive. Le maître fut obligé de s'exécuter.
Mlle Dervieux, mariée au très laid très riche et grotesque Peixotte (sur lequel courent de nombreuses anecdotes graveleuses) se fit bâtir un hôtel luxueux rue Chantereine (rue de la Victoire) non loin de celui de Julie Carreau.
Mlle Théodore dotée d'une grande instruction et d'une intellgence rare, fut victime de son talent. et conduite à "la Force" pour quelques épigrammes spirituels et éloignée de Paris.
Marie-Madeleine Guimard vit le jour à Paris le 2 octobre 1743. Aucune danseuse jusque là, n'avait eu une carrière aussi brillante. Elle avait fait ses débuts comme doublure de Mlle Alani qui avait alors la faveur du public. Mais bientôt, la remplaçante remplaça la reine dans le coeur versatile des specteteurs, qui lui voua un véritable culte. Au cours d'une représentation, un élément du décor lui tomba sur un de ses bras qui fut fracturé. Le lendemain, on fit dire une messe à Notre-Dame pour obtenir de Dieu une guérison accélérée. Sa maigreur extrème l'avait fait surnommer "le squelette des Grâces". Elle eut les faveurs des plus grands de ce monde, le prince de Soubise, monseigneur de Choiseul l'archevêque de Cambrai, l'évêque de Verdun monseigneur Desnos et le fermier général Delaborde, se disputaient ses faveurs. Elle se fit construire à la Chaussée d'Antin un hôtel somptueux, elle possédait uine villa d'été à Pantin, où elle avait fait installer un théâtre. Le roi
Louis XVI et Marie-Antoinette voulurent la voire danser "une fricassée à Choisy" avec les danseurs d'Auberval et Despraux; ce qui lui valut une pension de 6000 livres. L'or coulait à flot entre ses mains. Pendant trente ans elle eut toujours vingt ans ! Elle mourut en 1816 agée de 73 ans.
A la fin de sa vie criblée de dettes, elle obtint le droi
t de mettre son hôtel "en loterie". C'est la comtesse de Lau, qui n'avait pris qu'un seul billet de 120 livres qui gagna la maison.
Mlle Duperret, qui fit des début prometteurs, mais elle entra en religion par dépit amoureux non partagé par Dauberval.
Mlle Beaupré fut remarquée en raison de son carrosse en porcelaine, tiré par quatre chevaux "isabelle" qui lui avaient été offerts par le prince de Montbarrey. Mlle Rernard qui partageait les faveurs dudit prince, s'était associée avec lui pour faire le commerce des faveurs du roi. Cette escroquerie fut révélée par un officier général qui avait versé
50 000francs pour obtenir une décoration. Ne voyant rien venir il déposa plainte.
Mlle P.Gardel qui débuta sous le nom de Mlle Miller, fut la véritable remplaçante de la Guimard. Mime remarquable, elle eut une longue carrère, mais la postérité ne l'a pas reconnue.
Mlle Clotilde Mafleuroy était la personnification de la grâce, de la séduction et de la beauté. Le prince Pinatelli lui "monta" sa maison et lui assura une rente mensuelle de 100 000 francs, l'amiral Mazaredo pour une seule rencontre lui fit don de 400 000 francs et un banquier lui offrait 400 francs pour assister en spectateur à ses repas. Elle se maria à Boëldieu en 1802. Elle mourut à Paris en 1819.
Mlle Bigottini qui avait conquis une place importante dans le domaine de la danse, voulant marcher sur les trace de Mlle Mafleuroy, lui souffla le prince Pinatelli. Elle devint très vite millionaire. Pour sa dernière représentation au théâtre, en 1823, c'est aux côtés de Mlle Mars qu'elle joua un rôle de page dans "La Jeunesse de Henri IV"
Mlle Gosselin monta très haut dans la faveur du public, malgré l'obstruction du maître de ballet Gardel qui voyait d'un mauvais oeil, l'arrivée d'une concurente pour sa femme Mlle Miller. Tombée injustement dans l'oubli aujourd'hui, elle fut la première à "faire des pointes". exploit sans précedent, compliqué par les cothurnes de danse. Il faudra attendre le chausson de danse et le travil acharné de Marie Taglioni pour perfectionner cette tecnique. Devenue Mme Martin, elle décda très jeune d'une suite de couches.
Mlle Mercandotti fut plkus connue pôur sa beauté que par son talent. Mlle Paul débuta dans "la Cravane", en 1827, c'est dans "La Somnambule"qu'elle atteint l'apogée de sa carrière.
Mlle Duvernay eut son heure de célébrité en raison de son caractère versatile. Après avoir eu recours au poison pour se suicider, elle annonça son entrée dans les ordres. De nombreuses anecdotes concernant des soupirants montrent le caractère impitoyable de la danseuse.
Mlle Noblet eut une grande carrière pendant une vingtaine d'année.
Marie Taglioni, débuta à l'Opéra de Paris en 1827. à qui l'on attribue à tort l'invention du tutu, des chaussons de danse et de la technique des pointes, qu'elle porta cepandant à la perfection. Elle fut néanmoins, en raison de son travail acharné sous la férule de son père, la reine incontestée du ballet romantique
A SUIVRE..........................
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22/12/2007
Flora Tristan et les femmes de son temps
L'homme le plus opprimé peut opprimer un être qui est sa femme.
Elle est la prolétaire du prolétaire même.
FLORA TRISTAN
Comment résumer en quelques lignes la vie "ardente et trépidante" d'une femme qui a lutté jusqu'à l'épuisement pour établir une justice sociale dans la première moitié du XIX° siècle ?
Le titre de son premier ouvrage en 1836 : "Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères" suffit à démontrer la modernité du combat de celle qui fut aussi une grande voyageuse. Ses pétitions adressées aux députés pour obtenir l'abolition de la peine de mort, attendront un siècle et demi pour aboutir en France. La mesure, en revanche n'est toujours pas appliquée dans le nouveau monde.
Le code Napoléon avait réduit la femme à l'état d'infériorité et d'assujettissement. Flora s'engagea avec "ses soeurs" saint-simoniennes dans le combat pour le rétablissement du divorce et le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes.
Véritable créatrice du syndicalisme, elle fonda "L'Union Ouvrière » avec un but très clair : organiser les travailleurs, exiger le droit au travail, veiller à l'éducation des enfants et verser une pension aux ouvriers agés.
Avec elle il faut citer et remettre en mémoire celles qui furent les pionnières du mouvement féministe et qui luttèrent parfois jusqu'à la mort pour voire la réalisation de leur combat.
A "La Tribune des femmes" premier journal féminin militant, au 27 rue Laffitte en 1832 on pouvait rencontrer aux réunions du jeudi, Claire Demar et Marie-Reine Guindorf qui ont connu une fin tragique, Suzanne Voilquin "Fille du Peuple", Jeanne Deroin, Claire Bazard, Désirée Véret (Desirée Gay) et Eugénie Niboyet qui organisa à Lyon en 1832 la première société féminine "pour la Paix dans le monde".
Les principaux journaux dirigés en majorité par des ouvrières s'intitulaient :
La Femme Libre, La Femme Nouvelle, L'Apostolat des Femmes, La Tribune des Femmes, La Voix des Femmes.
Flora Tristan est morte d'épuisement à Bordeaux, seule ville en France qui l'honore chaque année le 14 novembre jour de sa mort, La maison du Pérou et L'institut d'Histoire sociale d'Aquitaine ont organisé une manifestation commune au cimetière de la Chartreuse.
Aux sources de cet article :
Dominique Desanti première biographe de Flora et Evelyne Bloch-Dano la dernière en date avec "La femme messie", Stéphane Michaud organisateur depuis plus de 20 ans de colloques réunions et tables rondes consacrés à notre héroïne, également éditeur de sa correspondance, Mario Vargas-Llosa bien sur. Pour le bicentenaire de sa naissance, Bernard Vassor a organisé une série de manifestations en liaison avec le service culturel de l'Ambassade du Pérou dirigé par une femme admirable: Madame Carolina Belaundé, avec le soutien de Nadia Prete .
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18/10/2007
RACHEL (Élisa FélIX, dite) 1821-1858.
PAR BERNARD VASSOR
24 mars 1820 selon Eugène Mirecourt ? Sa soeur, Lia Félix suppose qu'elle serait née un an plus tard, sur la foi de déclarations tardives d'autorités municipales la faisant naître à Mumph en Suisse, dans le canton d'argovie le 24 mars 1821. Son père se prénommait Jacob, sa mère Esther Haya, tous deux nés en France. Elle a eu un frère et quatre soeurs qui ont tous été comédiens. Elle est la fille d’un colporteur juif alsacien pauvre. Elle reçut le nom d’Élisabeth Rachel Félix. Elle ne figura sur aucun registre d’état-civil ni civil ni religieux Elle fut la première grande vedette "américaine". Élève d'Alexandre Choron, elle débute au Théâtre du Gynase en 1837. Elle prit des cours de Samson Ses tournées en France en Europe et en Amérique où elle connut un immense succès ont fait de Rachel la première et la plus illustre tragédienne de son temps. Son cortège funèbre fut suivi par 100 000 personnes. Ses ennemis (ies) la décrivirent comme une femme jalouse, cupide et immorale. Elle fut toujours proche des pouvoirs en place, du fils de Louis-Philippe, Walewski dont elle eut un fils.d'après certains historiens. En 1848, elle célèbre la République en chantant "La Marseillaise", puis après le coup d'état du 2 décembre, elle déclama les vers d'Arsène Hossaye : "L'Empire cet la paix" !!!
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12/08/2007
MARY WOLLSTONEKRAFT PRECURSEUR DU FEMINISME
PAR BERNARD VASSOR
MISE A JOUR LE 15 AOUT 2007
Mary Wollstonecraft (1759-1796) précurseur du féminisme mondial. Elle publia de nombreux romans qui furent traduits en français par une autre femme en lutte pour le droit des femmes : Eugénie Niboyet. Auteur de livres pour enfants et surtout le manifeste qui lui valut une renommée internationale : « Revendication des Droits des Femmes » en 1792. (En france, actuellement je voudrai connaitre les travaux ou les biographies en cours ?) Elle épousa après une vie tourmentée, le philosophe William Goldwin, précurseur lui aussi des les idées qui seront revendiquées un siècle plus tard. Marie mourrut en mettant au monde une qui eut une reconnaissance posthume encore plus grande com:me romancière, ayant à son tour enfanté elle, un monstre, mais... c'est une autre histoire !!!!..
La deuxième partie pour le 16 août,,,,,,,
a
16:50 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : MARY WOLLSTONEKRAFT, MARIE SHELLEY, WILLIAM GODWIN | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
24/07/2007
MARIE SHELLEY WOLSTONNEKRAFT
PAR BERNARD VASSOR
12:50 Publié dans HISTOIRE DES FEMMES | Tags : FRANKENSTEIN, GODWIN, WOLLESTONEKRAFT | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg