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10/01/2012
La thèse de l'assassinat de Vincent van Gogh prend l'eau ! Un livre enquête qui va paraîtree ces jours-ci dse l'historien d'Auvers-sur-Oise
Par Bernard Vassor
Cet ouvrage de notre ami Alain Rohan qui devait paraître il y a quelques mois va enfin voire le jour très prochainement.
Fargeau éditions
Le Mystère van Gogh
Résumé par Alain Rohant :
VINCENT VAN GOGH ET SA PERIODE AUVERSOISE
Du 20 mai au 30 juillet 1890 :
Théo par l’intermédiaire de Pissarro, a arrangé l’accueil de son frère à Auvers par le Docteur Gachet ami des impressionnistes et peintre lui-même.
Ce docteur exerce à Paris, et depuis 1872 dans sa maison de campagne d’Auvers il y reçoit : Cézanne, Renoir, Guillaumin, Sisley,… Comme médecin et peintre il pourra comprendre Vincent.
Vincent prend pension chez l’Auberge Ravoux, place de la mairie, il déjeune le dimanche chez le Docteur Gachet.
Il peint avec ardeur, de nombreux paysages, (Toits de chaume et vigne, Marronniers rose en fleurs, L’escalier d’Auvers, Rue du village à Auvers, Champs de blé aux corbeaux…) L’église d’Auvers, Portraits du Docteur Gachet et de sa fille, etc…
Il se levait à 5 h. peignait toute la journée et rentrait à la tombée de la nuit, se couchait très tôt, mais l’angoisse ne le quittait pas, peut-être le retour possible de ses crises ou encore d’être à la charge de son frère, qui lui même était malade et avait des soucis d’argent
C’est alors que le 27 juillet, il se tire un coup de revolver dans les champs derrière le château, blessé, il rentre tard le soir à l’auberge. Ravoux appelle le Docteur Gachet qui fait un pansement et ne peut rien de plus, vu l’état des hôpitaux et de la médecine en cette année de 1890.
Théo, prévenu le lendemain matin, arrive et passe le reste de la journée et la nuit prés de son frère qui s’affaiblit de plus en plus et s’éteint le 29 juillet à 1h 30 du matin, l’enterrement a lieu le 30 juillet dans le cimetière d’Auvers-sur-Oise.
Théo, très malade, décède 6 mois plus tard. Aujourd’hui, on voit les deux tombes jumelles, recouvertes du même lierre.
L’œuvre de van Gogh est un mélange de mysticisme et de réalisme, d’exaltation et de recueillement, dans la solitude et la passion frémissante.
En moins de dix ans, il a exécuté plus de 800 œuvres (les plus connues étant Les Iris, Les Tournesols, La nuit étoilée, Le Docteur Gachet, L’homme a l’oreille coupée)
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09/01/2012
Paris égrillard : une maison "A l'enseigne des deux conins", rue Hautefeuille...
Par Bernard Vassor
.....
Cette voie est certainement la plus ancienne à avoir été dénommée de façon graveleuse dans Paris. L'origine du nom de la rueproviendrait des substractions romaines à l'angle actuel de la rue Monsieur le Prince et du boulevard Saint-Michel qui auraient été désignées au moyen-âge "le Château de Hautefeuille" dans les chansons de geste. La voie se prolongeait au sud. Au nord, elle conduisait au Palais romain des Thermes. C'était une des quatres voies qui reliaient l'île de la Cité aux territoires suburbains.
L'église Saint-André des Arcs, au bas de la rue avait été bâtie aux alentours de l'an mille, reconstruite en 1210 et agrandie en 1660, avec un cimetière qui était attenant. L'église fut démolie en 1800.
Voltaire y fut baptisé le 22 novembre 1694.
Le nom de l'enseigne (disparue au début du XIX° siècle) au numéro 10 actuel de la rue, qui est pourtant évocateur, ne nous informe nullement sur l'activité exacte de cette maison, même si nous savons qu'il était interdit aux Cordeliers d'aller "prendre récréation sous la Hautefeuille". Pourtant, quelques années plus tard, cette maison devint une annexe du couvent des Cordeliers. L'ordre de Prémontrés avait fondé le collège du même nom en 1252, dont le célèbre éditeur Panckouke s'était rendu acquéreur au début de la révolution, pour y emmagasiner ses exemplaires de l'Encyclopédie. Une partie de la rue fut anéantie, lors du percement du boulevard Saint-Germain. La Brinvilliers, au XVII° siècle avait pour complice Sainte-Croix, qui demeurait dans l'hôtel de Fécamp qui possédait une jolie tourelle.
Notons que Charles Baudelaire a vu le jour au 13 rue Hautefeuille le 13 avril 1821. Cette portion de rue a été amputée lors du percement du boulevard Saint-Germain.
mise à jour le 09/01/2012
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07/01/2012
Pour les amoureux du vieux Paris : rue de la Huchette, A la hure d'or.
PAR BERNARD VASSOR
La rue de la Huchète à Paris,
Première dont pas n'a mesprit,
Ases tost, trouva Sacalie.
XIII° siècle
Au moyen-age, on l'appelait la maison de la Heuse, à la fin du XVIéme siècle, La Petite cuiller , puis La Hure de Sanglier. Sa voisine la plus proche était "Le Petit More" à l'emplacement du numéro 1 actuel. L'auberge "Au Panier fleuri" recevait de nombreux artistes et les chansons et les éclats de voix retentissaient dans tout le quartier.
Au XVII° siècle elle s'appelait la rue des rotisseurs, et pour le Père Bonaventure Catalagirone, elle était la seule véritable merveille de Paris.
Pendant une petite période, le nom de rue Sacalie lui fut attribué en raison d'une maison répugnante, véritable dépot à ordures (sac-à-lie), transformé plus tard par corruption en rue Zacharie
La rue de la Huchette était dejà peuplée de cabarets, et de rotisseries. Elle abritait depuis 1714 (ce qui nous concerne beaucoup) le bureau des apothicaires à l'enseigne de "La Lamproie" qui se partageait le recrutement de commis de magasins, rue de l'Aiguillerie avec le bureau des épiciers. Les deux professions se confondaient, les épiciers étant souvent apothicaires et vice-versa. Leur particularité étant qu'ils étaient aussi marchands de couleurs.
Les nombreuses enseignes qui ornaient cette rue témoignent de l'intense activité qui y régnait. Le nom de cette rue vient peut-être de la "Huchette d'Or" une enseigne qui fut remplacée par "Les Trois-Maillets-Courronés" que l'on voit encore à l'angle de la rue Galande. L'hôtel de Pontigny sous Charles VI, du côté de la Seine, était un lieu de baignade pour femmes, dans les étuves de l'hôtellerie des boeufs qui était mitoyenne. Les rôtisseries au nom évocateur ;La Lamproie-sur-le gril, La Hure, les pigeons et la Huchette embaumaient déjà cette rue étroite (et qui l'est restée)
On dit que l'abbé Prévost composa Manon Lescaut dans une de ces auberges.
Se sont succédés dans cette ruelle : le bureau des Tanneurs, hongroyeurs, peaussiers et parcheminiers . C'est dans un hôtel de cette rue au numéro 10 : Le Cadran bleu, qu'un homme en 1795, mourant de faim, sans emploi, sans solde demeura quelques temps dans ce garni dans une chambre sous les toits, avec vue donnant sur la Seine. Ce petit homme corse avait pour nom Bonaparte. L'hôtel porta sous l'empire une enseigne "Au Petit Caporal" rapidement débaptisé sous la restauration.
Une partie de la rue fut absorbée par le percement par Hausmann du boulevard Sébastopol.
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Le musée Carnavalet conserve cette enseigne.
A suivre............
21:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Gérard de Nerval errant dans Paris : AURELIA OU LE REVE ET LA VIE
PAR BERNARD VASSOR
Je vais totalement manquer d'originalité, c'est presque toujours cette représentation de Dürer que l'on utilise pour illustrer Gérard de Nerval !
AURELIA
OU
LE REVE ET LA VIE
L'abandon d'une femme aimée, va plonger le narrateur dans un profond désarroi. Une nouvelle rencontre, pendant un voyage en Italie lui fit oublier celle qu'il avait perdu en raison d'une faute impardonnable que nous ne connaitrons pas. Certains auteurs pensent que la femme adulée était
Jenny Colon*, d'autres (comme moi) penchent plutôt pour la très jolie
Marie Pleyel et aussi à la fois
Jenny qui est morte le 5 juin 1842 à Paris.
qui avait rendu fou plus d'un bonhomme, ( y compris Berlioz, qui lorsqu'il apprit le mariage de sa promise se procura un pistolet et rentra à Paris en urgence pour tuer sa fiancée infidèle. Heureusement pour elle, il n'en fit rien) Gérard poursuit son récit par un retour à Paris. Un soir, vers minuit, il rentrait chez lui, lorsque levant les yeux par hasard, il remarqua le numéro d'une maison éclairée par un réverbère :
"Ce nombre* était celui de mon age, aussitôt en baissant les yeux, je vis devant moi une femme aux teint blême, aux yeux caves, qui me semblait avoir les traits d'Aurélia. Je me dis : "C'est sa mort ou la mienne qui m'est annoncée !"
Cette nuit là il fit un rêve étrange, où un ange qui ressemblait à l'Ange de la Mélancolie d'Albrecht Dürer. Cet ange empêtré dans des nuages, tomba d'un seul coup dans une cour, s'accrochant au passage les ailes en passant sur les toits et les balustres....
C'est à partir de ce moment raconte Nerval qu'il eut ce qu'il appelait l'épanchement du songe dans la vie réélle.
Il poursuit son récit : "Mon ami m'ayant quitté, voyant ses efforts inutiles, sans doute en proie à quelque idée fixe je pensais que la marche la calmerait (...) en même temps, je quittais mes habits terrestres et je les dispersais autour de moi (..).
Dans un récit de souvenirs sur Gérard de Nerval, Alexandre Dumas raconte que l'on était venu le réveiller chez lui une nuit pour aller chercher son ami qui se promenait nu sur le boulevard Montmartre et que la police avait conduit au poste du boulevard Poissonnière.
*C'était le 37 rue Notre Dame de Lorette
**Jenny Colon est née le 5 novembre 1808 à Boulogne-sur-Mer,
Elle était la fille d'une comédienne de l'Opéra comique, eut une vie très agitée, mariée à vingt ans avec l'acteur Laffont, elle eut de nombreuses liaisons, notamment avec le banquier néerlandais Hoppe. Gérard la vit certainement pour la première fois au théâtre des variétés en 1833. Elle mourrut des suites de maternités trop rapprochées. Nerval avait écrit en collaboration avec Dumas une pièce qui lui était destinée : Piquillo. Gérard fut effondré quand il apprit le mariage de Jenny avec le flutiste Gabriel Leplus, organisateur de tournées théâtrales..
Mise à jour le 07/01/2012
16:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
06/01/2012
Un faux journal féministe à "l'humour obcène"
Par Bernard Vassor
Quelques jours avant la deuxième révolution de juin 1848, ce journal annoncé comme mensuel n'eut qu'un seul numéro. Entièrement rédigé par des hommes, cette parodie des féministes était fort à la mode. Les clubs féminins étaient la risée des journalistes.
Ce couplet à lui seul, ne doit pas manquer de rappeler quelques souvenirs récents :
On dit qu'Eve, notre grand-mère,
Navait ni chemise ni maillot;
Supprimant notre couturière,
Oui la couturière est de trop.
La liberté chaste amazone,
N'admet ni voiles ni verroux;
Ala barbe de nos époux,
Luttons comme à Lacédémone.*
*Dans les jeux publics, nous savons que les femmes se présentaient nues !
11:44 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
05/01/2012
Une des premières "brasseries de femmes" au quartier latin : Le café de la Cigarette.
PAR BERNARD VASSOR
Xavier Aubriet par Nadar
Ce café était en réalité une des premières brasseries de femmes (ou une brasserie à femmes pour hommes comme on le disait à l'époque, car il existait aussi des brasseries de femmes pour femmes) ayant vu le jour à Paris vers les années 1870. Elle était sitée rue Monsieur le Prince, près de l'établisseùent de bains Racine, fréquentée par Villemessant, Barbey d'Aurevilly, Charles Monselet, André Gill, Xavier Aubriet etc...
Les "serveuses" avaient une sacoche et un très court tablier blanc. L'avantage des brasseries à femmes, c'est que le patron n'était pas tenu de respecter la même hygiène ni soumis au même contrôle que dans les "maisons". La mode de ces brasseries périclita, et l'on vit apparaître des parties de jeux clandestins. Une descente de police mit bon ordre à cet état de chose, et l'on entendit plus parler de La Cigarette, qui fut remplacée par une librairie.
Il y avait là le plus vieil étudiant du quartier latin toujours sombre et taciturne, parce que il ne pouvait pas se consoler de la disparition de toutes ces rues, ruelles, et cours anciennes disparues en raison du percement du boulevard Saint-Michel.
"L'Hirsute"Léo Trézenick (Léon Epinette) a donné dans un roman intitulé "La Jupe", une description de ces cafés et des cénacles qui les fréquentaient.
Mise à jour le 05/01/2012.
12:44 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
03/01/2012
Un café d'autrefois place de la Sorbonne : Le PICRATE....
Par Bernard Vassor
Profitant de la catastrophe qui avait endeuillé la place de la Sorbonne à la suite de l'exposion du magasin de produits chimiques FONTAINE, un cafetier eut la sinistre idée de baptiser son établissement de "café Picrate". C"était, de cinq à sept heures le rendez-vous des buveurs d'absinthe, l'heure de la fée verte.
On disait de ce café qu'il, faisait des affaires en or, et que l'on était certain qu'il n'allait jamais sauter !
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Un épouvantable accident survenu le 16 avril 1868 fit quatre morts, affreusement mutilés, dont le fils de monsieur Fontaine le chimiste propriétaire du laboratoire de fabrication de teinture jaune. Deux des cadavres ont été expulsés à plus de cinquante mètres. On dénombrait également plus d'une dizaine de blessés graves.
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20 kilogrammes de picrate de potasse, servant à obtenir cette teinture ont fait s'effondrer une maison de six étages. Des blocs de fer ont profondément pénétré dans les murs de la maison d'en face toutes les vitres des maisons voisines ont été brisées.
Fontaine aurait fait apporter d'une maison qu'il possède hors de Paris ce picrate de potasse dans des sacs en papier. Une certaine humidité dans l'air facilite l'explosion, le moindre frottement, le plus léger choc sufisent à proquer une déflagration bien plus importante que celle de la poudre. L'acide picrique fut découvert en même temps que le picrate de potasse, en 1788 par Jean-Michel Hausmann manufacturier mort à Strasbourg en 1824, surtout connu pour des découvertes d'un grand nombre de substances tinctoriales....
mise à jour le 2/01/2012
13:58 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
01/01/2012
Aujourd'hui 1° janvier 2012, création par notre ami Tristan Jordan du"Blog amoureux de Jules Renard"
Par Bernard Vassor
Tristan Jordan, membre de notre association, ainsi que celle des Amis de Jules Renard vient de concrétiser son ambition de faire la promotion de son auteur préféré
(avec Octave Mirbeau)
Nous lui souhaitons longue vie.....
Tout homme devrait scier le bois dont il se chauffe. (Jules Renard,
Nos frères farouches -
Ragotte, 1908)
On croyait Jules Renard bien portant, et il était très malade ; on le croyait riche, et il était pauvre ; on le croyait heureux, et il avait déjà voulu se suicider ; on le croyait philosophe, et il ne supportait pas l'apparence d'une critique ; on le croyait détaché des vanités politiques, et il soutenait âprement des guerres de clocher ; on le croyait parisien, et il était resté profondément paysan ; on le croyait naturaliste, et il aimait surtout Victor Hugo ; on le croyait sceptique, et il lisait Pascal ; on le croyait gai, enfin, et il était triste. Nous connaissons nos contemporains à peu près comme cela, ce qui ne nous empêche pas de les juger, de leur attribuer des intentions, de mesurer leur esprit, de pénétrer dans leur pensée, de qualifier leur âme.
Rémy de Gourmont
Épilogues .Volume complémentaire, Mercure de France, 1913.
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