« 2014-07 | Page d'accueil
| 2014-10 »
27/08/2014
Le bal du Grand-Turc dans le quartier de la Goutte d'Or
Par Bernard Vassor
Le marquis de Rochegude indique dans "Promenade dans toutes les rues de Paris" :
N" 10 (boulevard Barbès). Vieille maison. Ancien bal du Grand Turc
fondé en 1806 par l'allemand Teich. Ce bal fut fréquenté par Dumas, les frères Lionnet, Monselet, la Société des Lurons, etc. Avant 1870 il était fréquenté surtout par les Allemands (certains disent des Alsaciens) Aujourd'hui c'est un café-concert : La Fourmi.
...............
C'est sur un ancien chemin boueux que ce bal de barrière fut construit au début du XVIII° siècle.Depuis le XVII°siècle, il étaait semé de cabarets et de guinguettes nous dit Alfred Delvau qui ajoute:au XVIII°siècle les maisons n'y abondaient pas davantage, excepté les "petites maisons" celles-la que l'on cachait le plus loin possible des regards indiscrets.
Les grands seigneurs d'alors menaient une vie double, ils avaient un hôtel dans Paris où ils édifiaient le voisinage par leur dignité leur luxe décent et leurs mœurs imposantes, et dans un faubourg quelconque à deux pas d'une guinguette adossée à un jardin maraîcher était la maison où s'engloutissaient des héritages entiers. Les petites maisons ont disparu, les grands seigneurs aussi, mais les moeurs sont restées. Les bourgeois riches laissent les danseuse à leur espalier et se contentent des petites dames du quartier Bréda.
(Orthographe d'époque)
..............
La barrière poissonnière était officiellement la barrière du Télégraphe parce qu'elle conduisait au télégraphe des frères Chappe établi sur les hauteurs de Montmartre.
L'histoire de ce lieu fut assez chaotique. en 1829, après avoir été repris par un certain Pégard, le "Grand-Turc" devint un restaurant-pâtissier assez réputé avant de revenir à sa vocation première de faire danser les parisiens en goguette. Si l''on en croit des témoins de l'époque,, du boulevard de la Chapelle au chemin de Clignancourt (rue Levisse puis boulevard Ornano) ce n'était presque que des maisons peintes en rouge signalant la présence de marchands de vin...
Pour ce qui concerne la présence d'Alexandre Dumas, de Charles Monselet et des frères Lionnet, je n'ai pas encore trouvé de confirmation aux dires du marquis de Rochegude.
Notice dans un autre article du 5 septembre 2011 :
Le Bal du Grand-Turc fut fondé en 1806 par un allemand Joseph Teiche, qui avait accolé un hôtel à son établissement qui partit en 1848, remplacé par son cousin Pégard, qui le revendit aussitôt à un autre cousin monsieur Hugot. On pouvait y rencontrer Alexandre Dumas, Alexandre Pothey, Pétrus Borel, Monselet, Alfred Delvau,Nerval. Ce fut le terrain d'élection des germanophiles jusqu'à la guerre de 1870. Le Grand-Turc se trouvait dans une partie du boulevard Rochechouart aujourd'hui qui fut remplacé par une partie du boulevard Barbès. La liste est loin d'être complète, nous évoquerons le bal du Château Rouge dans un prochain article.
*André Maillard, Les origines du vieux Paris, éditions de Minuit 1959
**André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre éditions Roussard Paris
19:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
25/08/2014
Les Mormons : La création d'une nouvelle religion dans l'Union américaine en 1844, d'après des journaux de l'époque (mise à jour)
Par Bernard Vassor
Salt-Lake-City, la porte de l'Aigle..
Les journaux français étaient très sévères quand ils évoquaient "les religions bizarres professées dans L'Union". L'origine du nom de cette secte semble inconnue, bien que certains l'attribuent au nom de l'un des personnages du livre sacré ?
C'est un nommé Bennett se disant général (titre usurpé mais fort courant à l'époque), demeurant dans le village de Nauvoo (Illinois) fonda une secte qui interprêtait la bible à sa façon. Puisque Abraham avait eu des rapports avec Agar alors qu'étant marié, donc tous les hommes pouvaient avoir plusieurs femmes. Ces principes rencontrant un echo favorable auprès de la gent masculine. La ville de Nauvoo fut bientôt pionnière de cette nouvelle religion. Le général Benett choisit comme successeur un de ses disciples William Stafford. Celui-ci fut bientôt détrôné par le fameux Joé Smth.
Smith était né à Sharron (Vermont) en 1805. Ses parents appartenaient à la secte des Mormons. En 1823, il déclara avoir reçu la visite d'un ange qui lui prédisait la découverte prochaine du Livre des Mormons.* Joé prit alors la tête d'un parti s'opposant àStafford.
Quelques uns de ses opposants publièrent un ouvrage dans lequel ils dénoncèrent Joé Smith comme ayant enfreint les lois de la religion, le traitant d'intrigant voulant tromper le peuple en lui faisant croire qu'il pouvait découvrir des trésors cachés. Car Joé prétendait avoir en sa possession une pierre miraculeuse qui lui permettait de découvrir les trésors cachés dans les entrailles de la terre, dont il pouvait faire bénéficier ceux qui lui auraient payé une consultation. Il avait en outre trouvé une bible aux feuilles d'or faisant suite au livre des Mormons dont il avait reçu du ciel l'ordre de la publication. Joé avait un frère nommé Hiram, avec qui il s'était associé. Après avoir reçu des sommes énormes de souscription pour cette publication, un ordre du ciel les obligea à détruire cet ouvrage pour ne pas qu'il tombât dans des mains profanes ! En 1838, il s'autoproclama ministre des Mormons. Un officier de l'armée régulière le major Clarke en station dans l'Illinois, inquiet de la situation écrivit au président pour lui donner connaissance de faits qui se produisaient dans cette secte. Il les accusait de vols de meurtres et de libertinage. Mais, l'influence de Joé smith dont les rangs avaient considérablement grossis, firent du petit village qu'il était, une ville importante, avec un temple, et une piscine destinée au baptêmes des enfants, pour purifier les morts et laver les consciences, et à toutes sortes d'usages.
Quelques adeptes dissidents publièrent un journal : "Le Nauvoo Expositor" où ils exposaient leurs griefs contre la mainmise absolue des frères Smith. La réponse fut immédiate, Smith lança un appel aux armes, une troupe de trois cents hommes fondit sur l'imprimerie où était édité ce journal, le matériel fut jeté dans la rue, les presses détruites, puis on y mit le feu. Les attaquants ne se séparèrent que lorsque tout fut réduit en cendres. Des ennemis des Mormons, dans une ville voisine à Warsaw s'organisèrent et s'armèrent pour contrer les disciples de Joé Smith. Celui-ci organisa une police et déclara une guerre d'extermination contre les habitants de la ville. Mais, ceux-ci secourus par des habitants des comtés voisins firent une telle démonstration de force que la panique saisit les Mormons. Joé et Hiram abandonnant leurs disciples prirent la fuite à travers champs. Ils furent poursuivis et arrêtés par un bataillon du corps de l'armée régulière et conduits dans une prison improvisée. Quelques hommes voulant se débarrasser définitivement des deux frères, se barbouillèrent le visage de noir, et profitant d'un moment où la garde était réduite se ruèrent sur les eux. Joé réussit à se dégager et voulut se sauver en se jetant par la fenêtre. Mais, des hommes l'attendaient dans la cour de la caserne. Joé, avant d'avoir atteint le sol avait reçu cent dix sept chevrotines dans le corps. Son frère Hiram subit le même sort.
1
Nous avons, dans le dernier article laissé Elder Smith reconstruire sur les bords du Lac Salé, la Nouvelle Jérusalem.
............
Les Mormons n'étaient guère connus en Europe, ce que l'on savait d'eux, se bornait au fait que leur religion leur recommandait d'avoir plusieurs femmes. A la fin du XIX° siècle, ils avaient obtenus la majorité des suffrages dans l'état de l'Utah. Un de leur représentant venait d'être envoyé à la Chambre haute de Washington, le sénateur Smooth. Une de leur communauté avait déjà été invalidée sous l'inculpation de polygamie. Le sénateur Smooth était-il polygame ?
Une enquête de la commission du sénat lui découvrit une femme dans l'Etat de l'Utah, et une seconde à Honolulu....Il fut lui aussi invalidé.
Quand Joseph Smith vers 1830, fonda "l'Eglise de Jesus-Christ, des Saints des derniers jours", il n'y avait que cinq adhérents. Ils étaient 400 000 à la fin du siècle. Ils avaient une majorité de trois quarts d'élus dans l'Utah, et progressaient dans l'Idaho et les états voisins. Leur président Smith, annonçait une acquisition de 67 000 ares de terrains qui allaient être divisés en lots pour être distribués à des colons. Ils avaient une formidable puissance d'expansion. La contrée qu'ils avaient investie était au départ un désert, elle fut progressivement la plus cultivée et radieuse des États-Unis, il n'y avait pas de ville plus jolie que Salt-Lake-City, avec de larges avenues bordées de peupliers, de belles résidences somptueuses et le splendide Temple des Mormons construit en pierres blanches avec six tours, peut-être à l'époque, le plus beau monument des États-Unis.
17:23 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
24/08/2014
A Montmartre, quelques rues cafés, bals et guinguettes aujourd'hui disparus
Par Bernard Vassor
quelques images du temps de Gervaise, Nana et Germinie Lacerteux.
Cette tour, construite en 1859, sur l'emplacement du moulin de la Lancette. Un restaurant très cher,permettait en mangeant d'admirer le plus beau panorama parisien. Une passerelle conduisait à l'entrée de la Tour Solférino, où moyennant un droit de passage, le chaland pouvait gravir les escaliers conduisant au sommet. Pendant la guerre de 1870, une partie du bâtiment fut rétréci, quand on s'apercut que le point de mire que représentait cet édifice, servait de réglage aux batteries prussiènnes pour atteindre la Butte Montmartre. L'ouvrage fut détruit en 1874.
C'est peut-être là que Zola, dans "La Curée" situe la scène du restaurant de Montmartre :
Deux mois avant la mort d'Angèle, il l'avait menée, un dimanche, aux buttes Montmartre. La pauvre femme adorait manger au restaurant ; elle était heureuse, lorsque, après une longue promenade, il l'attablait dans quelque cabaret de la banlieue. Ce jour-là, ils dînèrent au sommet des buttes, dans un restaurant dont les fenêtres s'ouvraient sur Paris, sur cet océan de maisons aux toits bleuâtres, pareils à des flots pressés emplissant l'immense horizon. Leur table était placée devant une des fenêtres. Ce spectacle des toits de Paris égaya Saccard. Au dessert, il fit apporter une bouteille de bourgogne. Il souriait à l'espace, il était d'une galanterie inusitée. Et ses regards, amoureusement, redescendaient toujours sur cette mer vivante et pullulante, d'où sortait la voix profonde des foules. On était à l'automne ; la ville, sous le grand ciel pâle, s'alanguissait, d'un gris doux et tendre, piqué çà et là de verdures sombres, qui ressemblaient à de larges feuilles de nénuphars nageant sur un lac ; le soleil se couchait dans un nuage rouge, et, tandis que les fonds s'emplissaient d'une brume légère, une poussière d'or, une rosée d'or tombait sur la rive droite de la ville, du côté de la Madeleine et des Tuileries. C'était comme le coin enchanté d'une cité des Mille et une Nuits, aux arbres d'émeraude, aux toits de saphir, aux girouettes de rubis. Il vint un moment où le rayon qui glissait entre deux nuages fut si resplendissant, que les maisons semblèrent flamber et se fondre comme un lingot d'or dans un creuset.
- Oh ! vois, dit Saccard, avec un rire d'enfant, il pleut des pièces de vingt francs dans Paris !
Angèle se mit à rire à son tour, en accusant ces pièces-là de n'être pas faciles à ramasser. Mais son mari s'était levé, et, s'accoudant sur la rampe de la fenêtre :
- C'est la colonne Vendôme, n'est-ce pas, qui brille là-bas ?... Ici, plus à droite, voilà la Madeleine... Un beau quartier, où il y a beaucoup à faire... Ah ! cette fois, tout va brûler ! Vois-tu ?... On dirait que le quartier bout dans l'alambic de quelque chimiste.
Cette photographie, supposée avoir été prise à Montmartre sous le second empire, nous montre un entraînement de boxe (ou un duel) dans un espace limité par les couvre-chef des combattants et ce qui semble être deux arbitres.
Montmartre en 1860, rue Lévisse.
Gervaise de sa fenêtre de l'hôtel Boncoeur, situé boulevard Poissonnière pouvait apercevoir « la salle du père Colombe » dans la rue qui n'était pas encore la rue de Lévissse, mais la rue des Poissonniers :
L'assommoir du père Colombe se trouvait au coin de la rue des Poissonniers et du boulevard de Rochechouart, L’enseigne portait, en longues lettres bleues, le seul mot : Distillation, d’un bout à l’autre il y avait à la porte deux moitiés de futaille, des lauriers roses poussiéreux, Le comptoir énorme, avec ses files de verres, sa fontaine et ses mesures d’étain, s’allongeait à gauche en entrant ; et la vaste salle, tout autour, était ornée de gros tonneaux peints en jaune clair, miroitants de vernis, dont les cercles et les cannelles de cuivre luisaient. Plus haut, sur des étagères, de bouteilles de liqueur, des bocaux de fruits, toutes sortes de fioles en bon ordre, cachaient les murs, reflétaient dans la glace, derrière le comptoir, leurs taches vives, vert pomme, or pâle, laque tendre. Mais la curiosité de la maison était, au fond, de l’autre côté d’une barrière de chêne, dans une cour vitrée, l’appareil à distiller que les consommateurs voyaient fonctionner, des alambics aux longs cols, des serpentins descendant sous terre, une cuisine du diable devant laquelle venaient rêver les ouvriers soûlards »2.
Carte postale, d'après une gravure de 1870-1871 représente le fameux bal du Château-Rouge occupé par les gardes nationaux de la 18° légion. Cet espace était borné à l'est par la rue de Lévisse : A la suite d'une demande formulée par les sieurs Lévisse, Poulet, Dubray et Duseigneur, d'ouvrir sur des terrains situés à Montmartre (Seine) leur appartenant, 5 rues et une place* en se conformant aux conditions d'un acte sous seing privé du 10 décembre 1844. Les délibérations du Conseil municipal dont la dernière en date sont du 12 juin 1846, après consultation du Conseil d'Etat, autorise les sieurs Poulet, Lévisse, Dubray et Duseigneur d'ouvrir cinq rues et une place, à la charge pour eux d'abandonner gratuitement à cette commune la propriété du sol des voies nouvelles et de se conformer aux clauses de l 'acte conclu le 10 décembre 1844 entre eux et l'administration municipale, Les alignements de ces voies assignent une largeur de 14 mètres à la rue Lévisse, et 12 mètres aux autres voies, Autorisation du 14 mars 1847, Ces rues nouvelles auront une existence éphémère, La rue Lévisse, par exemple sera amputée lors des travaux d'Hausmann conduisant au percement en 1863 d'un boulevard dénommé d'abord boulevard Ornano, puis Barbès en 1882 dans la partie sud,, Au numéro 10 de la rue Lévisse se trouvait le Bal du Grand Turc évoqué par Emile Zola dans l'Assommoir.
-*La place en question était ce qui reste de l'actuelle place Belhomme dont une partie fut emportée par l'élargissement du boulevard et La construction d'immeubles nouveaux.
12:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
19/08/2014
Un anarchiste converti : Pierre Dufour dit Paterne Berrichon
Par Bernard Vassor
Arthur et Frédéric Rimbaud
"L'HOMME A LA BARBE NOIRE DE MISSIONNAIRE"
Pierre dufour et son jumeau Alexandre ont vu le jour à Issoudun en 1855. Les enfants furent placés au Collège de Chezal-Benoit, puis au lycée de Châteauroux. Leur mère mourut en 1868 et le père en 1872. Alexandre s'embarqua pour l'Amérique du sud. Pierre vint à Paris pour suivre les cours de l'Ecole des Beaux-Arts. A l'appel de la classe 1875, il est conduit à partir militaire. Pendant son service, il est condamné à 2 ans de prison pour refus d'obéissance. Gracié au bout de seize mois, il est envoyé à Tours pour finir son temps. Revenu à Paris, il fréquenta Le Soleil d'Or place Saint-Michel. C'est là qu'il changea son nom de Dufour en Paterne Berrichon, Paterne pour rappeler l'église Sainte-Paterne d'Issoudun, et Berrichon, parce qu'il était originaire du Berry tout simplement. Menant une vie de bohème, il voulut être écrivain, puis artiste peintre, il tenta en vain de vendre ses tableaux. Son frère et ses sœurs l'aidèrent un peu. Sans domicile fixe, il fréquentait les cénacles de Montmartre et du Quartier Latin, collabora à la revue Lutèce, au Décadent, au Mercure de France, au Chat Noir et à la Revue Blanche. Il participa à toutes les manifestations du Quartier latin, frondeur, antimilitariste, membre d'une "ligue des anti-propriétaires» provoquant des bagarres, il fut arrêté à deux reprises pour résistance à agent de la force publique. Ses excès, la misère financière qui le conduisait à ne pas manger tous les jours l'on conduit à faire de fréquents séjours dans les hôpitaux. Poursuivi plusieurs fois en correctionnelle et en Conseil de Guerre, lui font alterner séjour hospitalier et incarcérations. On peut aussi entre temps le rencontrer dans les cabarets et les bouges de Montmartre où il eut la révélation de quelques poèmes d'Arthur Rimbaud. A cette époque, il eut une maîtresse qui l'entretenait, ils habitaient 50 rue Lhomond. On assure que François Copée lui fit un don de deux louis d'or, que la comtesse de Martel (Gyp) venait lui rendre visite dans "une horrible rue de la rive gauche, dans une maison à l'entrée de laquelle coulait un ruisseau infect." Anarchiste, il avait été compromis dans l'affaire du pillage des boulangeries avec Louise Michel. C'est dans ce contexte qu'il fit la connaissance d'Isabelle Rimbaud quelques années après la mort de celui-ci. Il était toujours en ménage avec la femme qui l'avait entretenu. Le choix ne lui fut pas difficile, la situation financière d'Isabelle et la perspective de gérer les droits d'auteur emportèrent sa décision. A ce régime, sa barbe devint grise, puis blanche, on trouvait qu'il ressemblait à Rodin. Ainsi donc, notre Berrichon commença sa conquête d'Isabelle dans le but d'enlever à Frédric Rimbaud et à ses filles les droits de succession littéraire, amenant la sœur du poète à attacher de l'importance à l'oeuvre qu'elle avait peu de temps auparavant dénigrée. Après leur mariage, l'exploitation non seulement des œuvres d'Arthur* "il fallait cacher certains épisodes de sa vie", le charcutage des textes, "parce que le public ne comprendrait pas" mais aussi des papiers de son père le capitaine, prit de l'ampleur, ainsi que l'achat de terres jusqu'à la mort d'Isabelle d'un cancer de l'estomac en 1917. L'immense chagrin du très pieux Paterne fut de courte durée; il avait écrit à un ami "qu'avec sa femme était partie son âme et qu'il lui tardait de la rejoindre dans le ciel" (il s'était entre temps converti, passant de Bakounine et Ravachol à la plus grande piété). Sur ce, sans tarder, il convola en justes noces très peu de temps après avec une nommée Marie Saulnier avec qui il vécut jusqu'à sa mort ab intestat le 30 juillet 1922
.............................
es falsificateurs :
A la mort de madame Rimbaud en 1907, l'état de succession ne fit pas mention des droits d'auteur dus à la mère de l'auteur, dont Frédéric aurait dû recevoir sa part si ils avaient été révélés.... spoliant donc le frère d'Arthur. Ce n'est que plus tard, lorsque les filles de Frédéric mesdames Emilie Tessier-Rimbaud et Nelly Lecour, averties par Ernest Delahaye en 1925 comprirent qu'elles avaient été dépouillées deux fois, la première en 1907, la seconde à la mort de leur tante Isabelle en 1917. Une petite fille d'Emilie m'a confié ce soir les turpitudes qu'avait fait subir à sa grand-mère, aussi bien Paterne que sa femme Isabelle (la sœur d'Arthur et de Frédéric donc), qui avaient conscience de les avoir grugé mais trouvaient des justifications à leur spoliation. A l'enterrement de la mère de Rimbaud, Frédéric ne fut pas invité, et son nom même pas mentionné. Nous savons le désintéressement du modeste Frédéric, il avait donné à ses enfants les immeubles qu'il avait reçus à la mort de sa mère. C'est alors que Paterne Berrichon inventa une convention verbale avec Rachilde (ou Vallette ?) pour s'approprier les droits d'auteur (madame Vallette, propriétaire du Mercure de France) dont les clauses n'ont pas été révélées, fait unique dans l'histoire de l'édition !!!
*Avec l'assentiment et la complicité d'Isabelle, la correspondance fut caviardée, ses cahiers d'écolier mis au jour, une "biographie" de Jean-Nicolas-Arthur mensongère et assez fantaisiste, ainsi que l'ajout de vers inédits ou supposés, et une nouvelle histoire de Rimbaud "le Voyageur".
Si l"on ajoute les mensonges des époux indignes concernant les papiers concernant Arthur avaient été brûlés à Roche lors de l'invasion allemande dans les Ardennes dans le but de dissimuler à Frédéric et à ses sœurs l'existence de droits d'auteurs.
Les biographes de Rimbaud (je ne comprend pas la complaisance de Jean-Jacques Lefrère à son égard) continuent de passer sous silence cet épisode peu reluisant des époux pervers : Pierre et Isabelle la catholique ....caviardeuse !!!!
Le 25 juillet 1901, un buste de Rimbaud dont la maquette était l'oeuvre de Paterne Berrichon fut inauguré sur une place de Charleville au square de la gare Frédéric ne fut pas convié.
mise à jour le 19 août 2014
23:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Notes pour servir à l'histoire de la création de la place Pigalle
Par Bernard Vassor
En janvier 1871 les soldats de ligne logés chez les habitants de Montmartre venaient laver leur linge dans la fontaine de la place
Le rêve est de ne pas dîner
Mais boire, causer, badiner.
Charles Cros
Mise à jour le 19/08/2014.
Rare document concernant la place Pigalle de on origine. A l'époque : barrière Royale avant la Révolution de 89,, ce qui nous permet de le dater entre la construction de l'enceinte des Fermiers généraux et de la révolution.
A l'emplacement actuel des "Folies Pigalle" il y avait au XVIII° siècle un puits "encagé" fermé à clé, dont seules les religieuses de l'abbaye avaient l'usage. Il s'appelait, je ne sais pas trop pourquoi le "puits Trezel"
le désigna comme son exécuteur testamentaire. Il fut emprisonné en 1793 comme suspect. La mort de Robespierre va lui permettre d'éviter la guillotine. Il fut nommé préfet de Paris en 1800. A ce titre Bonaparte le chargea de construire des cimetières afin de les faire sortir hors de Paris.
La place Pigalle et ses cafés :
Aménagée en quarts de cercle en 1826, après le percement des avenue et rues Frochot et Dupéré à la barrière Montmartre (ou barrière Pigalle). La fontaine en son centre aété inaugurée en 1863. Jusqu’alors, à l'ouest de cette fontaine, un "puits encagé" devant la rotonde de la barrière décorait le lieu. On n’y puisait plus d’eau depuis longtemps, mais le puits existait quand même dans ce quartier Bréda où fleurissaient lorettes peintres et modèles de tout acabit. De chaque côté de la rotonde se trouvait une guérite près de la grille du "mur murant Paris" C’est le 22 mai 1862 que Gabriel Davioud (1823-1881), architecte, présenta son projet. La fontaine est construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Dans une lettre du 29 juin 1868 de la Direction des Eaux et Égouts de Paris, on note : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier ».
La conséquence en est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.
C’est dans la seconde moitié du 19° siècle que la place Pigalle va jouer un rôle très important dans la vie artistique parisienne.
Au n°1 après avoir été la maison de Diaz de la Pena, se trouvait le café « Abbaye de Thélème » où les garçons étaient habillés en moines et les serveuses en moniales.
Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installe en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients vont s’empresser de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêchera pas de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait comme journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. Cet endroit est aujourd’hui un lieu de strip-tease.
Aux confins de la rue Pigalle, à la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites de l'octroi et qui étaient le passage des bœufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine s’installa un autre marchand de vin. Quelques années plus tard (vers 1855), que cet endroit sera connu sous le nom de "Nouvelle Athènes". C’est aujourd’hui le n°9 place Pigalle.
Au n°11, les Folies Pigalle ont remplacé les ateliers d’artistes qui se trouvaient là et où notamment Puvis de Chavannes (entre autres artistes) y avait son atelier.
Au n°13 enfin, au rez-de-chaussée du bel immeuble construit en 1879, se trouve le grand café Les Omnibus, le « marché aux musiciens »jusqu’à la fin des années 1960 et qui tient son nom de la ligne Pigalle-Bercy établie à côté de « La Poste aux Chevaux »,
La place telle que nous la voyons aujourd’hui date de 1827. Elle a été aménagée en deux demi-cercle coupés par l'emplacement du mur de la barrière des Fermiers Généraux.
.................................
La fontaine :
Gabriel Davioux a fait sa carrière à la préfecture de la seine au service d’Alphand à partir de 1856., il fut chargé d’installer 15 fontaines dans Paris qui seront inaugurées le 2 août 1862.Ces bassins à l’origine, entourés d’un espace gazonné et d’une grille ouvragée seront refaits au XX° siècle.
Le 22 mai 1862 Davioud présente son projet pour la place Pigalle, la fontaine est construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde Ledoux.
Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Une lettre du 29 juin 1868 de la direction des eaux et égouts de Paris indique : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier »
La conséquence de cet état de fait est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.
AP. VO 3 185. dans la lettre du 29 juin, le Contrôleur de la direction des Eaux et.. propose la mise en place d’une grille de fer sur le pourtour de la vasque.
La barrière qui a changé de nom en fonction des événements, révolution oblige ! barrière, royale, barrière Montmartre, barrière du Chemin des Dames (non ! ce n’est pas ce que vous croyez, les « dames » étaient les abbesses qui régnaient sur la butte Montmartre) enfin, barrière Pigalle. La fontaine en son centre date de 1862. Jusqu’alors, à la place de cette fontaine, un "puits encagé" devant la rotonde de la barrière décorait le lieu. On n'y puisait plus d'eau depuis longtemps, mais le puits existait quand même dans ce quartier Bréda où s’installèrent lorettes peintres et modèles. De chaque côté de la rotonde se trouvait une guérite accostée au « mur murant Paris » C’est le 22 mai 1862 que Gabriel Davioud (1823-1881), architecte, présenta son projet. La fontaine fut construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal qui supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Dans une lettre datée du 29 juin 1868 de la Direction des Eaux et Égouts de Paris, nous pouvons lire : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier » La conséquence en est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.
Davioud Gabriel, ,Paris et ses fontaines, action art de la Ville de Paris 1995
Café « La Nouvelle Athènes »
Par Bernard Vassor ©2005
Propriété rue Pigalle N° 66 ancien N° 96 ( 9 place Pigalle)
Descriptif sommaire de la propriété :
Maison ayant entrée de porte simple. Sa façade sur la place de la Barrière Montmartre ; elle se compose (d’une bâtisse à illisible… rayé) de deux pavillons à droite et à gauche réunis au bâtiment principal, le tout simple en profondeur et élevé sur caves. .terre plain de rez-de-chaussée et 5 étages carrés dans une partie seulement.
En avant se trouve un bâtiment à rez-de-chaussée seulement élevé sur l’emplacement d’une ancienne cour et qui forme une salle de café.
Construction en moellon et pans de bois couverture en zinc, desservie par un escalier étroit et mal éclairé il n’y a ni cour ni eau.
5 fenêtres de face aux 2 premiers étages et 3 aux autres.
2 boutiques et 6 logements et ateliers.
(Cette description du cadastre ne mentionne pas la partie du rez-de-chaussée construite en brique constatée lors de la destruction de l’immeuble en 20… !)
Maison construite en 1835, elle n’avait alors qu’un étage, les 2 et 3°étages ont été ajoutés en 1842.
Les 4 et 5° en 1845 ; c’est seulement en 1845 que la salle de café a été construite à la place de la cour.
Cette maison a une certaine apparence à l’intérieur, mais elle ne comprend que de petits logements sans valeur, et des ateliers qui n’en ont guère que le nom.
Le café seul a de l’importance….
La demoiselle Marie Anne Rose GINISTY, habitant à Batignolles rue Trezel numéro 27 a acquit les titres de propriété le 13 juillet 1844
« d’une maison dont la façade sur la place de la barrière Montmartre »
Le premier cafetier en 1846 était : Daverat Martin limonadier, bail le17 avril 1846.
Description du cadastre :
Entrée de porte simple :
N°1
A gauche à l’angle grande salle de café (emplacement rue Pigalle, rue Frochot) salle de billard non séparée du café avec vitrage ( ?) à droite cabinet rue Pigalle, cabinet noir sur cave en soupente.
A gauche grande salle de café, laboratoire divisé, escalier en soupente ch à c. Cabinet avec œil de bœuf, autre cabinet, porte terrasse.
A droite rue Pigalle une échoppe rue Frochot petite boutique à fenêtre cintrée. Occupée en 1860 par un nommé Bagné, cordonnier à façon
Puis, occupé par Dangeville (sans prénom ) de 1854 à 1859, l’endroit était alors appelé par les familiers le « Café Dangeville » ou bien « la Nouvelle-Athènes ».
En 1859, c’est un nommé Michaud limonadier qui devient propriétaire de ce café.
Il est alors fréquenté par « les rapins du café de la Nouvelle Athènes* », on l’appellera aussi « le café des Républicains » sous Napoléon III et « Le café des intransigeants » nom donné aux impressionnistes avant-l’heure.
Un des premiers noms de locataire du 66 rue Pigalle ( entrée de l’immeuble côté rue Pigalle, la deuxième entrée étant rue Frochot ) est celui du précurseur Eugène Boudin. On se plait à rêver de Charles Baudelaire attablé avec son ami Paul Delvau, et écrivant au dos d’un menu son « Ode à Paris vu de Montmartre »
Pendant le siège de Paris et la Commune, ce sera avec « Le Rat Mort », un lieu de réunion des Gardes nationaux du IX° et XVIII° arrondissement.
Après la Communes et la fermeture du « Guerbois » Manet vint y porter ses pénates.
La liste des artistes qui ont hanté ce lieu est particulièrement impressionnante ; parmi ceux-ci, nous pouvons citer Edgar De Gas qui a immortalisé les buveurs d’absinthe avec son célèbre tableau ( l’Absinthe ) où figurent son ami Marcelin Desboutin et le modèle Ellen André, qui fréquentaient aussi le « La Roche » café voisin de la rue Notre-Dame de Lorette. Suzanne Valadon et Zandomeneghi (collection privée Milan) Jean-Louis Forain représentant la toile « Au Café de la Nouvelle Athènes » ; Toulouse-Lautrec faisant un pastel de son ami Vincent devant un verre d’artémisia absinthium. Manet, dont « La Prune » a été selon certains réalisée dans ce lieu.
L’endroit était fréquenté aussi par des écrivains, des modèles ( Victorine Meurant immortalisée par Manet dans Olympia ), des collectionneurs, des marchands de tableaux, et de jeunes dames fort accueillantes, sur la place Pigalle se tenant à l’époque « Le marché aux modèles » femmes et hommes attendant le bon vouloir des peintres à la recherche d’inspiration.
Le préfet de police ajoutera même une catégorie : « les anti-phisitiques » dont il fait une description particulièrement sarcastique. Des voyous et les petites bonnes du quartier complètent la clientèle.
Un habitué du lieu vient en voisin (il habite le 10 place Pigalle), souvent seul, il est l’objet de moqueries et des quolibets. C’est Jean Lorrain, qui, fardé outrageusement les cils couverts de mascara les mains soigneusement manucurées et porvu d’une bague à chaque doigt, l’auteur de « La Maison Philibert » cherche l’inspiration avant d’aller s’encanailler dans les « bordels de barrières ».
Le premier étage est réservé aux joueurs de billard.
En 1902 une chanteuse de rues Eugénie Buffet loua le premier étage pour en faire un
Café Concert.
*
Georges Moore, confessions d’un jeune Anglais :
« La Nouvelle Athènes est un café de la place Pigalle. (….) bien qu’inconnue, l’influence de la Nouvelle Athènes est enracinée dans la pensée artistique du XIX° siècle. (…) Je vois la figure pâle de ce café, le nez blanc de ce bloc de maisons arrivant à la place, entre deux rues. Je vois jusqu’au bout de la pente des deux rues, et je sais les boutiques qui s’y trouvent. J’entends la porte vitrée du café grincer sur le sable quand je l’ouvre. (…) à cinq heures, l’odeur végétale de l’absinthe ; bientôt on monte de la cuisine la soupe fumante, et à mesure que la soirée s’avance, ce sont les odeurs mêlées des cigarettes, du café et de la petite bière. Une cloison s’élevant de quelques centimètres au dessus des chapeaux sépare la devanture vitrée du corps principal du café. Les tables de marbre habituelle sont là ; là nous avions l’habitude de nous assoire et de faire de l’esthétique jusqu’à deux heures du matin. Quel est cet homme dont les yeux proéminents brillent d’excitation ? C’est Villiers de L’Isle Adam (…) il raconte à cette blonde fille, aux paupières lourdes, à l’air stupide et sensuel..
(…)A ce moment la porte vitrée grinça sur le sable du plancher, et Manet entra, (…) il s’assied à côté de Degas, cet homme aux épaules raides, vêtu d’un costume poivre et sel, il n’y a rien chez lui qui soit français d’une façon bien tranchée excepté sa cravate. Ses yeux sont petits, ses paroles sont incisives, ironiques, cyniques
................
Le quartier de La Nouvelle Athènes (du sud de la Place Pigalle, aux rues de Clichy, de Châteaudun, et des Martyrs)
a donné son nom au Café qui, dès 1855 accueillait les artistes de Montmartre et en particulier les peintresque l'on appela les "Intransigeants", puis à partir de 1874 les" Impressionnistes"
S’y réunissaient. Degas y a peint plusieurs tableaux, dont " L’Absinthe" en 1875.
Entre 1930 et 1936, au 1er étage, rue Pigalle le club de jazz Bricktop's réunissait la haute société parisienne.
Les jazzmen américains et français y faisaient les beaux jours du Jazz à Montmartre: Mabel Mercer, Alberta Hunter,
Irving Berlin, Django Reinhardt, Stéphane Grapelli, Louis Armstrong, Duke Ellington, Ethel Waters…
Cole Porter y écrivit "Love for sale", " Night & Day ","Miss Otis regrets" …
..........................
Le Rat Mort :
Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installait là en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients s’empressèrent de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêcha pas le café de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait de journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. A la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites de l'octroi ce qui était le passage des bœufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine. Pendant un siècle d'existence, ce café connut plusieurs propriétaires et changea plusieurs fois de statuts. Après avoir fait concurrence "à la Nouvelle Athènes" le café aménagea un restaurant au premier étage, puis le transforma en cabinets particuliers. Une brasserie de femmes pour femmes s'installa, puis de nouveau le premier étage fut de nouveau loué pour des réunions d'artistes.
SOURCES :
Bibliothèque Forney
Archives de Paris,
Archives nationales,
Archives Bernard Vassor
Achives P-E Seda
Bibliothèque Jacques Doucet
16:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
04/08/2014
Au "jardin de l'amitié" à ,Montmartre : Le bal des Folies Robert
Par Bernard Vassor
Cette salle pouvait contenir jusqu'à 2000 personnes.. L'entrée se trouvait dans une impasse communiquant boulevard Rochechouart. C'était disaient certains témoins, une immense baraque en plâtre avec des pans de bois, "faite pour durer huit jours
Sur l'estrade, il y avait le chef d'orchestre Olivier Métra et dix musiciens. Les danseuses, des habituées portaient les jolis noms de Bertha la blonde dite Zouzou , Pauline, Mathilde, Elisa les belles jambes. Les figures du "Chahut" étaient désignées sous le vocable suivant : les ailes de pigeon, entrechats, et balancés.
D’après ses mémoires, Gilles Robert est né à Paris le 6 janvier 1818. Après avoir exercé 36 métiers ‘(notamment, ouvrier aux Chemins de fer du Nord) il donnait depuis toujours des cours de danse Robert acheta au Jardin de l’Amitié à Montmartre, « un grand terrain de 700 mètres (?).boulevard Rochechouart au numéro 18 (aujourd’hui le 58 ) ° pour y installer une salle de Bal appelée les Folies Robert. (…) Il fut inauguré le 29 décembre 1856 en plein hiver dans un salon sans portes ni fenêtres par un bal gratis où la foule se porta en masse. »
Cet établissement était situé en réalité,dans une impasse assez sordide, l'impasse du Cadran appelé ainsi parce que un immense cadran solaire ornait le fond de l'impasse qui ensuite fut percée jusqu'à la rue des Acacias, aujourd'hui rue des Abesses. Alfred Delveau nous en donne une description savoureuse : L’entrée de ce bal au numéro 18 du boulevard Rochechouart se ressent un peu de son voisinage qui n’est pas très élégant. On devine qu’hier encore c’était un bal de banlieue (..) Vastes salons carrés, galeries en haut, galeries en bas, galeries partout avec une seconde salle où l’on danse à ciel ouvert pendant l’été. Ah ! J’allais oublier l’orchestre placé dans une tribune mauresque et qui a été dirigé par un jeune compositeur d’avenir Olivier Métra* (….) On danse là comme ailleurs des polkas, des redowas, des scotsiches, des valses hongroises et siciliennes, mais de plus qu’ailleurs on y danse la gavotte, la fricassée, la marinière, la polichinelle et autres danses enseignées par M. Robert, professeur et directeur du bal. » Delveau nous donne le nom de plusieurs danseuses des Folies Robert : Chicardinette, Héloïse, Cigarette, Elisa Belle Jambe , le Bébé de Cherbourg, et bien d'autres aux surnoms assez cocasses...
Avant d’avoir été maître de danse, Robert utilisa pendant dix ans un subterfuge pour étudier son art ; il se déguisait en femme pour jouir sans bourse délier de ses entrées au bal de l’Opéra.
Gilles Robert, le patron du bal était aussi le professeur qui enseignait à ses clients les nouvelles danses en vogue, dont une de son invention baptisée « la Roberka ».
Gilles Robert, le patron du bal était aussi le professeur de danse qui enseignait à ses clients les nouvelles danses en vogue, dont une de son invention baptisée « la Roberka ».
Il fut affublé du surnom de l'’homme en noir. Vêtu en noir de la tête aux pieds, Robert, avait l’air d’un ordonnateur des pompes funèbres......
. C’est un nommé Jacquet qui prit la succession de Gilles Robert et de sa femme.en 1865 mais le nom de Folies Robert a été conservé jusqu'à la démolition de ce bal.
Un bal de barrière aux alentours de 1850
Olivier Métra fut pendant le siège de Paris et la Commune le clairon du 61° bataillon
Olivier Métra, était Garde national, et clairon au 61° bataillon, de la rue de la Fontenelle ancienement des Rosiers,(qui était également le bataillon de Louise Michel et du père Tanguy) Un rapport de police après la semaine sanglante, mentionne ceci : Olivier Métra qui fréquentait le Rat Mort, entretenait une liaison avec une fille rousse qu'il partageait avec Paschal Grousset l'ami de Victor Noir, dont l'arrestation rue Condorcet fit les choux gras des journaux versaillais.
L'orchestre était dirigé par Olivier Emart un jeune homme d’une maigreur effrayante, les cheveux crépus, au visage rêveur.
Mort en 1889, son oeuvre la plus célèbre : La Valse des Roses fut vantée par Marcel Proust.
En 1871, la salle servit de lieu de réunion d'un "Club rouge", Le Club Robert.
Mise à jour le août 2014.
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2011/03/...
16:56 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg